Salut salut ! :)
Alors oui, ça fait longtemps, j'avais prévenu que je prendrais du temps, et je dois dire que ce chapitre va sans doute rattraper l'attente : c'est le plus long de toute la fiction ! Quant à ce qui s'y passe, vous serez sûrement surpris, peut-être contents et (probablement) dubitatifs et frustrés (ouais, tout ça à la fois :3) ! Mais avant de vous jeter sur le texte, please, lisez la note, parce que j'ai des trucs à dire concernant le rythme de publication et la façon dont je vais m'organiser pour ce projet ainsi que tous les autres jusqu'à nouvel ordre, et je préviens d'avance que je ne me répéterais pas pour les gens qui me demanderaient des "la suite arrive quand ?" bête et méchant x').
Doonc pour la faire courte, je suis à une période de ma vie assez compliquée, je vais pas m'épancher et raconter ma life outre mesure parce que c'est pas l'endroit pour ça, mais ça fait qu'écrire a été assez pénible et douloureux pour moi ces derniers temps, j'y reprends tout juste goût, et si je compte pas m'arrêter de si tôt, je ne veux pas trop exploiter cette veine en me jetant tout de suite à corps perdu dans des projets que je ne vais pas avoir l'énergie de réaliser, ni le temps. C'est donc fort possible qu'il y ait des périodes de vacuité (où je serai inactive, donc) qui durent 2-3 mois puis que pendant 2-3 mois après je poste beaucoup, on verra. En clair, ce sera assez aléatoire. Pour être franche, je n'ai pris aucune avance sur le chapitre 23, et quant à Rien ne s'oppose à la nuit et Wise, je n'ai encore rien écrit dessus. (Enfin sur Rien ne s'oppose à la nuit, si, et je l'ai fait lire à ma bêta qui peut en attester, c'était très mauvais, voire médiocre, on est d'accord toutes les deux, alors je vais devoir tout refaire XDD)
Je suis sur un autre projet Yullen DGM un peu délire et un peu PWP que j'ai posté le week-end dernier (je lui fais de la pub incognito, mais si y en a qui veulent aller lire et me faire profiter de leurs réactions, n'hésitez pas, ça fait toujours plaisir ! :D) et je prendrais mon temps pour les deux autres projets en cours. Ils seront achevés, j'abandonne rien. Juste que maintenant y a aucune date et je posterai quand je pourrai, quoi. J'espère vraiment que vous serez compréhensifs et que mes histoires n'arrêteront pas de vous plaire pour autant ! J'avoue que j'ai un peu peur de ça mais je peux pas faire autrement, ma santé physique et mentale doit passer avant l'écriture ^^'.
Tout de même, comme je continue à être imaginative et à penser à pleiiin de fictions potentielles, je vous ai listé quelques uns de mes projets "préférés" sur mon profil, si y a des trucs qui vous intéressent et que vous voudriez voir, n'hésitez pas à jeter un œil sur ça aussi et à me le dire éventuellement, ça peut toujours booster la machine ;). J'en profite pour vous remercier d'être si nombreux à me suivre sur SOS, pour vos lectures, vos reviews, et vos favoritages ! Ça me motive vraiment beaucoup d'autant que je m'éclate sur ce projet, et j'espère qu'SOS restera à la hauteur de vos attentes :).
Enfin, ce chapitre a été à demi-corrigé par ma bêta qui est occupée, et vu la longueur du texte voilà XD, je ferais une mise à jour pour la correction complète plus tard !
Sur ce bonne lecture ! :D
Réponse anonyme :
Akane : Coucou ! Merci beaucoup, je suis contente que tu aimes ma fic ! :) Pour la suite, la voici, et la suivante arrivera quand je pourrai, je te remercie d'avance d'être un peu patiente ^^ !
L'entraînement avait été épuisant, mais il s'était plutôt bien passé en comparaison de tout ce qu'ils avaient eu avant. Surtout parce que rien ne s'était passé. Link les avait fait s'entraîner à se communiquer leur énergie, en position de méditation, assis en tailleur en fermant les yeux, cherchant à se sentir, à ne faire qu'un. Le résultat serait une expérience sensitive intense, mais difficile à mettre en place lorsqu'on ne savait pas comment exploiter ce lien, d'autant qu'Allen peinait à se concentrer pleinement parce qu'il s'éparpillait trop. Kanda le sentait. Il avait essayé de l'encourager discrètement par des regards qui se voulaient justement bienveillants quand Allen rouvrait les yeux et soupirait parce qu'ils n'arrivaient pas à réussir l'exercice, mais il avait l'impression que l'oméga l'avait plutôt interprété comme une remontrance qu'autre chose – il ne pouvait pas l'en blâmer, il savait que son visage éprouvait quelques difficultés à refléter la sympathie et à se décrisper. On ne changeait pas en un jour.
Link aussi s'était montré très patient, malgré les regards noirs que lui jetaient Allen. Kanda l'ignorait royalement, pour sa part. Suite à la réunion au siège du Vatican, le plus âgé lui avait glissé qu'il était désolé que le sujet « Alma » ait été évoqué de la sorte devant lui. Kanda s'était contracté et avait eu une furieuse envie de le cogner. Pourtant, il avait senti que l'autre avait voulu lui transmettre de la bienveillance. Il pouvait bien se la garder, mais en soi, il reconnaissait qu'il y avait eu un effort. Plus hypocrite qu'autre chose, sans doute. Ça l'avait agacé, l'alpha se demandait ce que l'autre avait à y gagner, derechef, il l'avait senti sincère. Et chez lui, qui était naturellement méfiant et peu sensible à ces notions, c'était assez frappant. Ça ne voulait pas dire qu'il l'appréciait davantage. Le connard soutenait Luberrier, il le voyait pas d'un bon œil, mais l'enflure ne prenait au moins pas plaisir à les enfoncer davantage. Pourquoi agissait-il ainsi, ça, Kanda se le demandait. Cherchait-il à gagner leur confiance ? Certainement. Avec quelles intentions ? C'était le plus inquiétant.
Se concentrer dans une telle ambiance d'animosité et de suspicion était ardu.
Au bout de deux heures, ils avaient convenu d'écourter la séance, voyant qu'il n'y aurait aucun effet. Gardant leur position assise, ils étaient toisés par un Link qui demeurait toutefois enthousiaste.
« Vous avez ressenti de l'énergie, au moins ? Un flux ? »
Allen grinça des dents. Il coula un regard vers Kanda.
« Oui… Mais je ne sais pas très bien comment la transmettre, je ne sais même pas, » s'agaça-t-il à renforts de grands gestes, « si j'ai réussi ou non. Tu disais que c'était plus facile que la synchronisation des Innocences. On avait réussi à obtenir un contact naturellement et là… Je ne comprends pas.
—Ça peut être long à mettre en place, » contra le plus âgé. « C'est tout à fait normal de ne pas y arriver du premier coup. Kanda ? »
Le jeune alpha contint son agacement. Toutes ces simagrées ne l'indisposaient que davantage à chaque réitération, il puisait sans relâche sur une patience éphémère à la résistance factice qui s'évaporait comme neige au soleil. Il soutint le regard de Link, et répondit posément :
« C'était la même pour moi. »
Link opina.
« C'est qu'il doit tout de même y avoir un début de connexion, dans ce cas. Vous aviez commencé à synchroniser vos Innocences par vous-mêmes, souvenez-vous que c'est nous qui stimulons le lien lors de cette étape. Nous orienterons les prochaines séances vers un modelage de cette énergie. Vous finirez par l'apprivoiser avec le temps, faites-moi confiance. »
Kanda contint un reniflement sardonique. C'était justement le problème.
Allen et lui partirent. Dans les vestiaires, pendant qu'il remettait son uniforme, l'oméga soupira de dépit il trouvait l'idée d'apprendre à maîtriser leur énergie intéressante, mais il avait l'impression qu'il n'allait jamais y arriver et s'en excusa. Kanda haussa les épaules, lui rappelant que lui aussi avait échoué, rajoutant un 'imbécile' pour la forme, et rabattant qu'ils y arriveraient mieux le lendemain. Dans les faits, d'à ce que disait le clébard, ouais, Kanda était d'accord, ça avait l'air d'être moins brutal qu'une synchronisation et ça leur apprendrait justement une manière efficace de contrôler les flux pour éviter que l'énergie soit ingérable. Cela dit, ça pouvait être long, et avec la pression que leur mettait Luberrier, ils craignaient tous deux de ne pas se voir accorder le temps nécessaire pour remédier au problème.
S'il demeurait anxieux, Allen sembla néanmoins saisir l'encouragement implicite et lui sourit. Il lui murmura un « à demain alors » chaleureux qui fit un effet étrange à Kanda. Il était définitivement satisfait de leur réconciliation. Très idiotement, il avait senti son regard s'attarder sur les lèvres du Moyashi pendant qu'il lui parlait. Il arrêtait pas de se demander, malgré sa volonté de chasser l'idée, pourquoi, bon dieu de merde, il avait eu envie de l'embrasser. Surtout, pourquoi cette envie subsistait…
Après l'entraînement de Link, Kanda était parti méditer, croyant être tranquille. Des coups contre la porte retentirent pourtant.
Étonné d'être dérangé, le Japonais ne répondit pas, dardant un œil agacé contre le gêneur au travers de la cloison, quelle que soit son identité. Il avait été énervé de l'épreuve de ce matin, c'était pas le moment de lui casser les noix. Il espéra que la personne parte, jusqu'à ce qu'une voix hèle son nom et que la porte coulisse doucement. Un visage curieux le toisa, qu'il avait déjà identifié grâce au son. C'était Allen qui était venu le trouver, et il demandait gentiment s'il le dérangeait. Kanda garda d'abord le silence. En réalité, il avait eu le projet de faire le vide et d'oublier les foutues idées saugrenues qui pouvaient lui passer par la tête à cause des phéromones de l'oméga, surtout ses foutues lèvres rose pâle, dont il se rappelait vaguement la douceur. Cela dit, ça faisait un moment qu'ils n'avaient pas médité ensemble et qu'ils ne s'étaient pas sentis de manière prolongée, sachant qu'Allen finissait toujours par le lui demander lorsqu'il se glissait avec lui ici… Kanda se surprenait à en avoir réellement envie.
S'il était honnête avec lui-même, il était loin d'accepter parce que ça ne plaisait qu'à Moyashi. C'était pas son genre de faire des efforts s'il n'y trouvait pas son compte. Il n'aurait jamais cru que ça serait son truc, tout ça, pourtant, il s'avérait que si. Il aimait vraiment passer du temps avec le blandin et s'était attaché à leurs démonstrations affectives. Plus, elles lui manquaient.
Voyant qu'il était habituellement fermé et silencieux, Allen se racla la gorge :
« Je peux te laisser, si tu veux. On se voit demain. Je passais par là et j'étais curieux de savoir si tu y étais. » Il ricana gentiment, gêné, et commença à faire demi-tour. « À plus, Kanda.
—Attends, Moyashi. Reste.
—T'es sûr… ?
—T'es sourd, ou quoi ? J'te supplierai pas. »
Allen bougonna un 'je voulais juste pas te déranger, Bakanda' entendu, les joues rougies, et referma doucement la porte. Puis, il enleva ses chaussures pour s'asseoir silencieusement à côté du kendoka. Kanda reprit sa position, paupières closes, entendant des bruissements qui suggéraient qu'Allen faisait la même chose, quand il parla doucement :
« Tu voulais me parler, Moyashi ? »
Il sut à son inspiration surprise qu'Allen se remettait à rougir – il rougissait souvent depuis quelques temps quand il était avec lui, c'était un peu bizarre, à la réflexion. Mais Kanda n'avait pas envie de se prendre la tête et ne cherchait pas très loin.
« Non, j'avais simplement envie de passer du temps avec toi. »
Kanda lâcha un 'hm' approbateur, révélant qu'il acceptait sa proximité, et peut-être, très implicitement, qu'il la souhaitait lui aussi. Le silence s'installa d'abord. Au bout d'un moment, il sentit un poids sur ses genoux et eut un rictus. Allen, qui en avait profité pour poser son crâne sur ses cuisses, s'enquit d'une voix douce :
« Ça ne te dérange pas ? »
Kanda ne répondit pas.
À la place, il leva une main qu'il étala doucement sur le dessus de la tête du maudit. Quelques secondes plus tard, il caressait ses mèches blanches avec une même douceur similaire. L'oméga hoqueta, ne s'y étant visiblement pas attendu. Il se laissa pourtant faire, n'osant émettre aucun mot. Cela dura un moment, l'alpha passant ses doigts fins dans sa chevelure et effleurant délicatement la peau de son crâne. Allen finit par laisser échapper un petit soupir de bien-être et murmura que c'était « vraiment agréable ». Kanda ne répondit toujours pas. Il gratifiait l'oméga de son affection et se surprenait encore et toujours à y trouver du plaisir. Car c'était lui qui l'avait initié. C'était une initiative, pas le simple agrément suite à une demande. Il en avait envie.
Et ce n'était pas sa seule envie.
Il rouvrit les yeux pour les plonger dans ceux, gris, d'Allen, qui le toisait doucement. Ils étaient détendus et leurs odeurs se mélangeaient. Après tout ça, c'était évidemment une récompense pour leurs deux cerveaux sous pression. Moyashi se passa la langue sur les lèvres.
« Tu fais ça à cause de mes odeurs ? »
L'alpha soupira.
« Pose pas de question.
—Bakanda…, » murmura l'oméga, « tu sais que j'aime pas que les phéromones t'influencent.
—C'est pas les phéromones. »
Froidement sérieux, Kanda lâchait la bombe. Allen écarquilla les yeux et eut l'air de frémir.
« Alors… ?
—T'es pas le seul à avoir envie de ça. Arrête de penser que je me force pour tes odeurs tout le temps, putain. » C'était beaucoup pour Kanda d'avouer ça, et il ressentit une pointe de regret à peine ce fut prononcé. Pas parce qu'il n'était pas sincère, mais parce qu'il avait du mal à exprimer ses émotions. Ces émotions-là en particulier. « Pose pu de questions. »
Allen parut sincèrement touché, et heureux.
« Alors tu m'en voudras pas si je te prends dans mes bras ? »
Sur un 'tch' agacé, Kanda détourna le regard, espérant cacher ses joues qui chauffaient légèrement. Il ne bougeait pas d'un poil, accordant son consentement, et Allen se jeta bientôt contre lui en riant. Ça frappait de nouveau Kanda, à quel point il était solaire pour lui et à quel point sa présence pouvait lui faire du bien. Ils s'étaient certes engueulés à cause de son incapacité à communiquer, Kanda ne dirait pas qu'il n'avait pas du tout été énervé et n'avait pas du tout pensé que le gamin se mettait à en attendre trop de lui au début, mais une fois son égo calmé, il avait bel et bien réalisé que les reproches de Moyashi se justifiaient. Il faisait présentement des efforts, et ça lui plaisait de voir que de son côté, Allen était toujours soucieux de respecter ses limites.
Il posa ses mains sur les hanches de l'Anglais et le poussa doucement en arrière. Allen garda les bras suspendus autour de son cou, tandis qu'il dardait sur lui des yeux curieux.
« Ça a l'air mal barré pour que le lien se barre, hein ? » se marra Kanda. Allen baissa la tête. « Je m'y suis habitué, t'façon. Je sais qu'il partira pas.
—Je pense aussi… »
Son murmure était plus honteux que fier. Kanda haussa les épaules. Il toisait Allen.
« On va réussir cette putain de synchronisation, devenir plus forts, et continuer, encore. C'est compris ?
—J'allais dire exactement la même chose. »
Cette fois-ci, le blandin souriait. Kanda ricana.
« Bon, on est sur la même longueur d'ondes.
—Encore faut-il qu'on les accorde. »
Kanda comprit qu'il faisait allusion à la connexion.
« On va y arriver. »
Un 'oui' gentiment murmuré, et un sourire. De nouveau, leurs visages étaient tous prêts. Kanda ne pouvait qu'en être agacé, et être obligé de le reconnaître. L'oméga sentait bon. Cette bonne odeur lui montait au cerveau et le rendait complètement chèvre. Il en voulait plus. Leurs nez se rasaient presque. Ça faisait comme l'autre fois. Comme s'ils allaient s'embrasser. Allen semblait attendre sa réaction, comme Kanda sentait qu'intérieurement, il attendait lui aussi la sienne. Est-ce qu'ils allaient vraiment se rouler une pelle, là, comme un couple qu'ils n'étaient pas ? Est-ce que ça foutrait tout en l'air entre eux ? Putain…
Kanda s'irritait de plus en plus de ces questionnements. Il était fatigué, il en avait marre. Il voulait tout envoyer se faire foutre, et admettre que tout ce qu'il voulait, c'était les lèvres d'Allen.
Alors il se pencha encore et l'oméga recula. Reprenant conscience, Kanda cligna des yeux et s'apprêta à s'excuser. Allen parla avant lui :
« Qu'est-ce que… Je veux dire, tu veux vraiment… ? »
Le kendoka grinça des dents, reculant son corps légèrement.
« Écoute, Moyashi. Le lien se renforce, il me fait faire ces trucs bizarres, je suis désolé. J'ai l'impression que cette merde nous fait désirer plus de contact, peut-être parce que tes chaleurs approchent, peut-être pour nous pousser à consommer. »
Et peut-être aussi qu'ils en avaient vraiment envie, mais Kanda se mordait le bout de la langue. Il n'allait pas dire ça. Plutôt crever. Pourtant, il désirait le blandin, il le voulait tellement, depuis ses chaleurs… Et s'il était honnête, quelque part, même avant qu'Allen ne soit son lié, alors que dieu savait qu'il le faisait chier et qu'il ne se serait jamais vu aussi proche de lui, il avait déjà aimé son odeur d'oméga. Quand elle était encore pure et qu'elle ne portait aucune trace du lien. Il se souvenait avoir pensé que c'était bien la seule chose agréable que cet emmerdeur pouvait se compter comme qualité. Ce n'était pas très gentil, mais considérant qu'il pouvait pas le blairer à l'époque, c'était encore assez aimable de sa part niveau considération.
Et ils en étaient là, maintenant. Un putain de grand bond en avant.
Il se reprit :
« J'arrive pas à le contrôler. Ça me fait chier, putain que ça me fait chier, mais…
—Tu en as vraiment envie à force, toi aussi ? »
Allen rougissait mais il le regardait dans les yeux, droit et fier. Comme toujours. Kanda détourna de nouveau le regard, mais il ne protesta pas.
« Je ne sais pas ce qui se développe entre nous, » chuchota Allen avec beaucoup moins d'aplomb, « je n'en sais rien, mais j'aime ça… On pourrait pas… se laisser porter ?
—Tu veux que je t'embrasse, alors. »
Ce n'était pas une question. Kanda n'était pas con, il avait compris où il voulait en venir. Il le sondait, dans l'attente de sa réaction. Déglutissant, le maudit soutint sa question.
« Disons que… oui, » il reprit confiance, « oui, j'en ai vraiment envie. »
Allen se tenait droit et résigné, l'air de se ficher des conséquences. Kanda sentait que les bribes de sa raison qui bataillaient faiblement flanchaient à chaque seconde. Ses yeux gris trop grands, ses lèvres fines trop roses, ses joues rougies qui rendaient leur propriétaire trop désirable à ses yeux… Kanda ne voulait pas se contrôler lui aussi.
L'hésitation l'étreignit. Il voulait embrasser Allen, merde, il le voulait. Mais il y avait des conséquences suite aux actes. Allen n'était pas le seul à ne pas savoir ce qui se développait entre eux. Kanda ne voulait pas qu'ils en fassent n'importe quoi, de ce lien.
« J'sais qu'on va baiser pendant tes chaleurs, et qu'on risque de s'embrasser aussi. » Il fit une pause en voyant qu'Allen frémissait. « J'en ai envie, mais ça… Maintenant… Je veux pas que ça foute tout en l'air.
—Moi aussi, j'ai peur de me laisser trop aller, » chuchota le blandin, « et justement, pendant mes chaleurs… Je ne sais pas si c'est une bonne idée qu'on couche ensemble. Je ne veux pas le faire pendant mes chaleurs. Pas la première fois. »
L'alpha ne fut pas surpris. Il l'avait senti venir gros comme une maison.
« J'avais vu à ta tête que t'étais pas serein quand tu m'as dit que tu voulais qu'on le fasse, ouais. J'attendais un peu pour te dire qu'on était pas obligés.
—Ah…, » grimaça nerveusement l'oméga, « j'osais pas t'en reparler, j'avais peur que tu le prennes contre toi.
—Fallait pas. Je comprends. Tu peux dire ce qui te fait peur. »
Cela parut rassurer Allen qui hocha la tête. Kanda serra doucement sa hanche avec sa main, se recevant un sourire en retour. Le maudit se livra :
« Eh bien, je ne sais pas quoi faire… Je veux du contact physique avec toi et je te… désire, mais l'idée de le faire pendant mes chaleurs me bloque. J'ai peur de ne pas être moi-même et que tu ne sois pas toi-même. Mais je sais qu'on sera sous pression et qu'on risque de céder, alors…. Je ne pense pas être prêt tout de suite mais à choisir, je préférerais que ça se passe avant. Et je ne sais même pas quand elles vont arriver. Alors… »
Il s'emmêlait dans ses propos, et déglutit en le regardant dans les yeux. Kanda parut réfléchir.
« On a qu'à se laisser porter, comme tu dis. Pas se mettre la pression, comme pour le reste. Faut que ça se fasse naturellement. Ok ? »
Allen plaqua de nouveau un regard incertain sur lui.
« Tu proposes de… ?
—Je propose rien de spécial. On fait ce qu'on a envie, on y va petit à petit. Si on voit qu'on veut plus, on fera plus. Si on a pas envie de plus, on arrête. Écoute-toi et écoute ton corps.
—Et toi ? »
Kanda eut un mouvement de recul, aussi, Allen se mordit la lèvre.
« Ça ne te fait rien, toi ? Tu t'en fiches… ? »
Le Japonais haussa les épaules.
« Un peu. J'ai envie, je me pose pas de question, mais c'est pour toi que ça me fait peur. Je veux pas que tu te forces pour ne plus avoir peur de perdre le contrôle et que tu regrettes. »
Allen rougit.
« Je vois… Je ne ferais pas ça, rassure-toi. J'ai suffisamment confiance pour te dire ce que je ressens. »
Sur un mouvement de tête entendu, l'épéiste le regarda sourire.
« En tout cas, » conclut Allen, « je pense que tu as raison… On peut commencer par un baiser, ça ne nous engage à rien. »
Il avait donc pris sa décision.
Brusquement, Kanda se sentait hésitant à son tour. Mais il savait que c'était à cause de sa peur que leur acte n'entache leur relation. Il l'ignora, choisissant de se concentrer sur ce qu'il voulait. C'était si facile, en cet instant, de se laisser porter. Il n'avait jamais ressenti une telle chose et il ne voulait pas que ça s'arrête. C'était comme avoir la tête dans une bulle agréable, une bulle qu'il aurait cru illusoire et inexistante pour lui, mais qu'il avait su pourtant trouver. Ça sonnait complètement con et complètement tarte à ses yeux, cependant, ça le rendait inexplicablement heureux.
Les odeurs d'Allen, peut-être, le lien, peut-être, qui déteignaient sur lui. Ou bien ses véritables émotions.
Il secoua la tête, chassant ses pensées, ses mains caressant doucement les flancs du plus jeune.
« Alors j'peux t'embrasser, Moyashi ?
—Oui, vas-y. »
Ainsi, d'un commun accord, leurs corps se penchèrent en même temps. Petit à petit, au fur et à mesure que leurs cœurs battaient dans leurs deux poitrines, leurs visages furent proches. Leurs nez se cognèrent quand ils tentèrent une première fois d'assembler leurs lèvres, maladroits, Allen riant et Kanda grommelant un 'tsk' entre ses dents. Ils se dévisagèrent, bienveillants, amis, et, bientôt, leurs lèvres se touchèrent en bonne et due forme.
Comme attendu, ce fut intense. Leurs peaux se caressaient doucement et la chaleur entre eux était omniprésente. Les mains ne tardèrent pas à bouger, celles de Kanda caressant le corps à sa portée, tandis que l'oméga enfouissait ses mains dans ses cheveux détachés et s'agrippait ainsi à lui. Leurs langues ne tardèrent pas à se mêler. De même, les caresses s'intensifiaient. Les langues se frottaient d'abord grossièrement, puis devinrent plus douces, cherchant à profiter du baiser d'une manière de plus en plus agréable. Lorsqu'ils se détachèrent, ils étaient à bout de souffle.
Allen plongea sa tête contre le torse de Kanda et celui-ci prit une profonde inspiration, essayant de grainer la moindre fragrance qui pouvait parvenir à ses narines.
« Tu sens bon, putain.
—Je sens l'oméga qui va bientôt avoir ses chaleurs. Bien sûr que ça te plaît. »
Kanda se tut, se sentant brièvement coupable. Il éloigna le visage de l'oméga du sien, soulevant son menton d'un pouce inquisiteur.
« On n'est pas obligés de quoique ce soit, ni pendant tes chaleurs ni jam-
—Ce n'est pas comme ça que je le dis. » Il était cramoisi, mais tenait bon pour ne pas bégayer. « J'ai adoré t'embrasser. J'espère que toi aussi. »
Cette fois, l'alpha grogna. De gêne contenue.
« C'était… pas mal.
—T'es de mauvaise foi, je te l'ai dit plein de fois. »
Ils se sourirent, et ouais, Kanda sentait qu'il souriait lui aussi. C'était pas un grand sourire démesuré, mais un sourire léger, doux, chose très rare et très étrange venant de lui.
L'Anglais en paraissait troublé, aussi, il arrêta.
Allen se ressaisit. Il inspira profondément et redressa ses mains jusqu'à les poser sur les épaules du kendoka.
« Je me sens bien. Je peux pas l'expliquer, mais quand je réfléchis au sexe, ça ne m'angoisse plus maintenant. Alors j'aimerais… si tu en as envie aussi… qu'on le fasse.
—J'capte pas, tu m'dis que tu flippais, et tu veux faire ça maintenant ? » s'éberlua Kanda. « Tu déconnes ? »
Le maudit haussa les épaules.
« J'en ai envie, si tu savais…. J'ai tellement peur à cause du lien, des chaleurs, à cause de nous, et à cause de ce que ça changera. Mais j'en ai envie. Alors j'aimerais écouter mon corps plutôt que mes émotions, comme tu l'as dit.
—Allen, » commença Kanda, l'appelant par son prénom pour la première fois, « je parlais pas de maintenant, et je veux que tu sois sûr. Quoiqu'on fasse, ça changera rien entre nous. On gérera. Mais on doit pas se forcer, ni l'un ni l'autre. »
L'oméga écarquilla les yeux avant d'opiner.
« Je suis sûr. Et je te laisserais jamais oublier que tu as enfin utilisé mon prénom. »
Un 'tch' retentit.
« T'y habitues pas, ça arrivera pas souvent.
—Tant que tu le redis aujourd'hui. »
Allen se mordillait la lèvre et tentait de rapprocher son corps du sien, baissant les yeux en le détaillant, rougissant, la bouche entrouverte. Finalement, il la reposa sur celle du Japonais, dans un excès de hardiesse, oublieux de sa timidité pour être meneur.
Tandis qu'il l'embrassait pudiquement, un peu maladroitement, son emprise sur la nuque de Kanda se faisait cajolante, et son autre main descendait le long du flanc droit de l'alpha, serpentant délicatement, cherchant à éveiller une stimulation. Kanda frissonna malgré lui entre les lèvres d'Allen, pas insensible à ce genre de caresses. Le maudit bougea jusqu'à son bas-ventre, semblant hésiter à aller plus bas, mais Kanda vint lui attraper la main. Il avait l'air décidé, certes, il faisait même preuve d'initiative.
Mais ça semblait si incongru qu'ils en viennent à ça si vite… Kanda avait vraiment peur que le plus jeune suive ses impulsions sans réfléchir aux conséquences, il commençait à le connaître, Allen était du genre à se forcer quand il croyait que c'était nécessaire. Et ce n'était pas bon.
« Moya-, Allen, » se corrigea-t-il, renonçant encore à l'enrager, cherchant par cette appellation à le recentrer sur lui-même, « Moi, qu'on baise maintenant, demain, ou dans un mois, je m'en tape. C'est toi qui hésites. Ne te dis qu'il faut que tu le fasses pour moi ou qu'on est obligés. Je refuse de le faire si-
—Kanda, t'es lourd. » Le symbiotique avait posé un doigt sur ses lèvres. Vexé, l'épéiste fronça durement les sourcils, ce qui le fit rire. « Tu as peur que je me force pour ne pas avoir à le faire plus tard, et j'ai peur que tu te forces à cause des phéromones. Ça devient ridicule. Tout ce qui se passe entre nous est parti de quelque chose qui n'est pas naturel, alors on cherche tout le temps où on en est, au lieu de se laisser aller et de ne pas y penser. On tient vraiment l'un à l'autre, c'est ce qui compte pour moi parce que c'est devenu vrai. J'en ai envie. »
Sa détermination se lisait sur son visage. Ce type était têtu quand il le voulait. Le plus âgé finit par esquisser un rictus – il était partant de son côté, naturellement.
« Tant que tu sais ce que tu fais.
—Je peux t'appeler par ton prénom, moi ? »
Kanda fut surpris de cette requête. Plus encore, il ressentit une pique de contrariété dans sa poitrine et se renfrogna de pair. Ce n'était pas quelque chose qu'il était prêt à accorder à quiconque.
« J'aime autant pas.
—Ok, » l'oméga opina, compréhensif et bienveillant, « mais je veux que tu utilises le mien. »
À ces mots, le kendoka comprit qu'il aurait dû fermer sa gueule les deux fois précédentes. Moyashi allait le faire chier jusqu'à obtenir satisfaction, à n'en pas douter. Ça ne servait à rien de protester. Kanda persifla entre ses dents mais laissa un rictus amusé s'étendre sur son visage. Allen fronçait les sourcils, l'air d'être sur le point de réitérer sa demande – tiens, qu'est-ce qu'il se disait. Et Kanda vola ses lèvres, ne lui en laissant pas l'occasion.
Contrairement aux baisers doux de Moyashi, il ne mit que peu de temps à enfourner sa langue dans sa bouche, l'oméga l'ouvrant, acceptant sa brutalité, se retenant à son dos de mains à l'emprise vacillante. Celles de Kanda fouillaient toujours ses hanches et remontaient plus haut sur ses flancs. Même s'il n'hésitait pas à charger pour un baiser, il préférait y aller doucement pour les autres types de contacts physique, ne voulant ni brusquer Allen, ni griller les étapes – surtout qu'il ne savait pas des masses comment s'y prendre lui aussi, étant loin d'être expert en la matière sur comment procéder. Ils finirent par se séparer pour reprendre un peu d'air, et Kanda sentait qu'Allen touchait encore ses côtes, tout comme lui, et rapprochait son bassin du sien.
Front contre front, ils échangèrent un coup d'œil avant que Kanda ne pousse délicatement Allen à s'allonger sur le tatami. L'oméga pencha sa tête, découvrant sa nuque pâle, et détacha sa chemise de mains peu habiles.
Kanda pouvait humer son odeur, frôlant de son nez la ligne fine de son cou, et chuchota :
« Tu préfères pas qu'on aille dans ma chambre ? T'as pas peur qu'on nous surprenne ?
—Il y a nos odeurs ici. Je suis bien, et je vois pas qui viendrait. Lenalee aide son frère, Lavi est occupé avec son grand-père, les autres ne seraient pas assez fou pour venir te déranger ici. »
Kanda eut un rictus malgré lui.
« Comme tu veux. Si tu veux arrêter à un moment ou quoi-
—Je ne voudrai pas arrêter, Bakanda ! »
Visage courroucé, l'oméga était frustré. Il terminait d'enlever le dernier bouton de sa chemise, découvrant partiellement un torse plat et laiteux que l'épéiste trouva appétissant malgré sa tentative d'être raisonnable. Puis, provocant, Allen passa sa paume sous le t-shirt de Kanda et lui offrit un sourire joueur, descendant la main au niveau de la ligne sous nombril, juste au-dessus de son pubis. Il n'avait qu'un geste à faire et le bouton de son pantalon sautait.
Une chaleur certaine envahissait Kanda, alimenté par ce regard d'excitation que lui renvoyait Allen, et il n'eut bientôt plus l'intention de réfréner quoique ce soit.
Il ricana.
« Tu l'auras voulu… »
D'une main, il le repoussa le reste de la chemise d'Allen et la fit glisser sur ses épaules. Il se redressa, laissant Allen en faire de même à son tour pour qu'il puisse terminer d'enlever le vêtement, et put voir qu'il maintenait sa main droite sur son bras gauche de façon à le garder raide le long de son corps, comme s'il essayait de le cacher. Sa difficulté à être à l'aise avec son physique n'avait donc pas entièrement disparue, fut obligé de noter Kanda.
Sur un soupir, il l'embrassa et rattrapa son bras, cherchant par cet acte à lui intimer de ne pas avoir honte.
Allen se détacha de son emprise et enroula ses mains autour de sa nuque, n'émettant aucune protestation, mettant sa pudeur dans sa poche. Kanda fut bientôt au-dessus de lui, couvant son torse d'un œil de délectation, et fondit dans son cou. Un gémissement éclot de la bouche rougie de l'oméga lorsque ses doigts frôlèrent ses tétons, conjugué à un baiser humide sous sa clavicule.
Kanda se fit encore une fois la réflexion qu'Allen était trop adorable pour leur propre bien.
Sa main ondulait plus bas, cherchant à explorer sa peau laiteuse, arrivant bientôt au niveau de sa ceinture, qu'il taquina des doigts en jetant un regard interrogateur au blandin. Celui-ci le fixait, indécis.
« Je peux, Allen ? »
Il profita du hoquet de surprise du susnommé pour embrasser le creux de sa poitrine. Kanda choisissait donc, par cet acte, de respecter le désir du maudit : l'appeler par son nom. Il finissait par se dire que ce n'était qu'un foutu prénom, pas une grosse contrainte au vu de ce qu'ils allaient faire. L'oméga était cramoisi, et Kanda sentait que ses propres joues étaient chaudes également… C'était gênant, déjà le côté intime du prénom, et de plus, le fait de savoir qu'ils allaient enfin baiser tous les deux… Kanda n'était pas sûr de savoir comment réagir, même s'il était on ne peut plus enthousiaste, à sa façon, du moins, et excité.
« Vas-y, » accepta le blandin, « et enlève ton haut, toi aussi. »
Hochant la tête, le Japonais s'exécuta, ourlant le bas de son t-shirt jusqu'à s'en extirper. Allen se passa la langue sur les lèvres en regardant son torse. Kanda laissa un rictus naître aux coins de ses lèvres en ôtant l'attache de son propre pantalon et descendit sa braguette. L'oméga n'avait aucun signe de regret ou de peur, juste de l'appétit. Il détacha lui aussi son pantalon et le fit glisser sur ses cuisses jusqu'en bas de ses jambes. Leurs vêtements s'éparpillèrent ainsi ensemble. Allen hésita une fois arrivé à son propre caleçon. Kanda saisit sa main puis s'allongea tout à côté de lui, revenant l'embrasser sur la joue, glissant jusqu'à ses lèvres, pour lui signifier qu'ils pouvaient prendre leurs temps.
Ils ne portaient tous deux qu'un maigre boxer. Kanda tiquait, car quand bien même Allen semblait bien convaincu de ses décisions dans son entrain et inhabituellement peu stressé qu'ils puissent se faire griller, si ses amis finissaient leurs occupations plus tôt et qu'il prenait la fantaisie à Lavi ou Lenalee d'ouvrir la porte sans crier gare, comme ça avait pu être le cas lorsqu'ils les cherchaient, Kanda ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'ils étaient dans de beaux draps, pour ne pas dire sacrément dans la merde… En l'occurrence, il était celui qui flippait un peu.
Pourtant, lui non plus n'arrivait pas à dire stop, à dire qu'ils feraient mieux de regagner une piaule, si ça aurait été la chose la plus logique. Allen avait raison, ça sentait trop bon ici et il ne pouvait pas nier qu'il voulait le prendre, là, tout de suite, sans attendre davantage. Il avait été frustré pendant trop longtemps, il s'était beaucoup retenu de peur de ce que l'oméga ressentirait, il s'était fait passer au dernier plan, et voir qu'Allen en avait enfin envie… Il se sentait à l'étroit dans ce qui lui restait de vêtement. Il voulait faire confiance à Allen et ne pas refréner ses ardeurs.
Alors il l'embrassait sans se restreindre lui non plus. Sur la bouche, les joues, le front, le cou, jusqu'aux clavicules, sa poitrine, caressait ses flancs, ne voulant pas que ça cesse. S'il gémissait doucement et se laissait faire, Allen rendait aussi les câlineries, s'attardant sur sa chevelure et ses épaules.
L'Anglais lui souriait tendrement, pudiquement mais pas intimidé. De ça, Kanda était satisfait. Il voulait qu'ils se sentent en confiance tout les deux pour être à l'aise, et s'il n'y avait aucun problème de son côté, il se promit de rester attentif aux réactions de l'autre, même quand les choses deviendraient sérieuses. S'oublier au point d'en oublier aussi le confort de l'oméga était l'une de ses hantises… Et en même temps, encore une fois, il voulait faire confiance à Allen pour savoir le dire. Le temps de deux baisers, une main du blandin qui traçait des arabesques sur son torse, et l'une des siennes qui remontait gentiment le long de sa cuisse, ils s'arrêtèrent un court instant. Les bouts de leurs nez se frôlaient et l'air sortant des bouches heurtaient délicatement leurs visages.
« Ça va, t'es bien ? demanda Kanda.
—Oui, » répondit Allen en lui volant un baiser, « je suis à l'aise. On peut se sentir et… se toucher ? Tu sais, comme pendant… »
Il se mordit la lèvre, s'interrompant pour ne pas y repenser. Kanda avait compris sans qu'il n'ait besoin d'expliciter davantage sa pensée.
Ainsi, comme lors de ses chaleurs, il l'attira à lui et lui enfouit la tête dans son cou, la sienne reposant au-dessus de son crâne, alors que sa main libre entre leurs deux ventres massait la peau à sa portée, cherchant le contact avec son intimité. Lorsqu'elle fut arrivée à son bas-ventre, il inspecta le regard de l'oméga cramoisi avant de la faufiler dans son caleçon. Allen vint s'accrocher à ses lèvres quand il l'empoigna, ayant un petit sursaut d'excitation plus que de plaisir, allié à un frisson que l'alpha sentit de façon palpable. Il voulut se détacher pour lui demander s'il pouvait bouger mais le blandin glissa sa langue dans sa bouche et vint lui-même l'inciter à entamer un mouvement. C'est là que Kanda réalisa qu'Allen avait pris en confiance depuis ses chaleurs, malgré toutes les craintes qu'elles lui avaient laissées.
Il devenait plus sûr de lui, plus actif, il n'avait plus rien de l'oméga désemparé qui se laissait faire en n'osant ne serait-ce que faire un geste ou émettre un son – si ce n'était pas sa faute et que ça se comprenait, parce qu'avec le contexte entre eux à l'époque c'était difficile d'agir autrement, Kanda jugeait toutefois son attitude présente plus agréable et… surtout plus excitante. Il siffla entre ses dents contre la bouche d'Allen.
Ouais, il commençait à être vachement excité.
Dans le même temps, l'oméga voulut aussi établir un toucher plus intime de son côté. Il posa sa main le long de son érection au travers de son caleçon, qu'il massa maladroitement.
Sous le choc de la surprise, Kanda suspendit ses propres mouvements et sursauta, ayant involontairement un mouvement de recul.
« Je t'ai fait mal ? » s'enquit le maudit, les yeux ronds.
L'alpha rougit. Il se sentit honteux. Il réagissait comme un crétin.
« Tch, » se vexa-t-il, « Non, je m'y étais juste pas attendu.
—Je voulais simplement te toucher aussi. Désolé de t'avoir embarrassé.
—Tu peux, c'pas un problème. »
Une petite gêne mutuelle s'était installée. Allen eut le réflexe de la rompre en l'embrassant, voyant qu'il se crispait suite à sa réaction.
« Détends-toi, Kanda. C'est pas grave d'être gêné. Je sais que c'est ta première fois à toi aussi. »
Il cherchait à le rassurer.
Encore piqueté dans sa fierté, le kendoka consentit néanmoins à se détendre. C'était vrai, ils étaient puceaux tous les deux, évidemment qu'ils allaient pas être en confiance sur tout et être parfaitement doués dès le premier coup. Il faudrait qu'il range sa fierté dans sa poche, comme Allen tentait de ranger sa pudeur, surtout qu'il allait se mettre la pression plus qu'autre chose en prenant sur lui comme ça.
Il soupira.
« Je sais que c'est pas grave. Excuse. On peut continuer. »
Allen lui sourit, l'attirant à lui par sa nuque, et sa main se mit en mouvement contre son caleçon. Kanda reprit lui aussi ses mouvements de bras, désarçonné du plaisir qu'il recevait en écho à celui qu'il donnait. Bientôt, Allen plongea carrément sa main dans son sous-vêtement, et Kanda arrêta de penser. Hormis un léger embarras de se voir si faible face aux stimulations -il avait oublié que l'intensité était tellement plus forte que quand il se branlait lui-même, il commençait à s'abandonner.
Parallèlement, Allen lâchait prise, gémissant doucement contre lui et ne lâchant pas son application à éveiller son plaisir de son côté. Leurs gémissements emplissaient la pièce et leurs souffles se cognaient l'un à l'autre, leurs visages étant toujours aussi près, toujours proche de s'embrasser, volant effectivement leurs lèvres entre deux intervalles de plaisir, leurs mains au travail excitant leur supplice.
Putain, pensa Kanda, j'avais oublié à quel point j'avais aimé ça.
Le sentir contre lui fébrile, tremblant de plaisir, au bord de l'orgasme, et se savoir lui-même dans un état similaire, à la merci de ce que le blandin voulait bien lui faire subir… Kanda ferma les yeux sous couvert d'un spasme profond, son bas-ventre lourd de désir et d'excitation. Il allait jouir, il sentait ses bourses se contracter et son pénis chercher à expulser son trop plein d'excitation. Allen semblait en être au même stade. Il gémissait de plus en plus fort, son érection était trempée de liquide pré-séminal. Ils n'étaient vraiment pas loin tous les deux.
Le brun s'arrêta et stoppa aussi la main d'Allen. Ce dernier le fixa, comme froissé, aussi, Kanda lui vola un baiser en risquant un rictus joueur :
« Faudrait peut-être qu'on évite de se faire jouir maintenant, si on doit aller jusqu'au bout.
—Oh, oui, tu as raison, je suppose. C'est un peu frustrant. »
Ils ricanèrent en cœur, manifestant leur accord. Allen se mordit la lèvre.
« Kanda, j'ai envie…
—J'sais, moi aussi. »
Leurs lèvres se joignirent encore.
Cette fois-ci, ils caressèrent leurs hanches et tentèrent chacun de faire glisser leurs caleçons plus bas. Au fur et à mesure que leurs bassins se découvraient, leurs regards se perdaient plus bas. Ils retrouvaient les souvenirs mutuels de leurs corps, de ce que c'était que de le toucher et le désirer. Puis, Kanda bougea, de sorte à enlever d'abord son caleçon et celui d'Allen ensuite, pour finalement se placer au-dessus de lui. Il avait encore été suivi d'un regard semi-appréciateur, semi-confus, pendant que son propre regard s'était attardé sur le corps laiteux mis à nu devant lui. Son sexe aussi tendu que le sien, son regard frustré par l'arrêt des stimulations... Ouais, Kanda pensait que c'était bien. Que ce qu'ils faisaient, c'était le bon truc à faire. Sa main parcourut lentement le corps chaud de l'oméga et passa dans son dos, jusqu'à ses fesses. Il vola ses lèvres en caressant la rondeur, Allen frémissant dans leur baiser.
Puis, cherchant son autorisation du regard, qu'il obtint par un mouvement de menton, il glissa sa main entre ses fesses. Il était déjà humide et prêt pour lui – ça le surprenait encore, quand bien même il y avait été habitué pendant ses chaleurs, mais c'était ça, un oméga. Allen détourna le regard de gêne tandis que les doigts de Kanda exploraient la zone de son intimité, cherchant à caresser sans être sûr de bien s'y prendre. Ils l'avaient déjà fait lors des chaleurs, mais s'étaient vus dégourdis par l'instinct, l'excitation omniprésente et le lien qui les harcelait de senteurs stimulantes. Le kendoka avait un peu de mal à retrouver cet instinct, parce qu'il était gêné lui aussi. Allen dut lui-même le trouver trop hésitant parce qu'il vint guider sa main à prendre un rythme de massage un peu plus efficace que ses effleurements timides.
L'alpha comprit et se sentit revigoré de sentir rapidement le corps d'Allen tressauter contre le sien. Il se rappelait qu'il était sensible ici. Si ça faisait longtemps, comme les autres fois, son corps réagissait plutôt bien à la stimulation. Kanda ne tarda pas à prendre le coup de main, sans mauvais jeux de mots, il comprit aux fins gémissements qu'émettait le maudit, à sa façon de se mouvoir timidement contre lui. Il était de plus en plus mouillé, le brun identifiant assez vite quelles glandes étaient les plus sensibles à ses mouvements. Il les taquinait avec autant de douceur que possible, ce qui semblait faire réagir l'autre de façon positive. Son visage était rougi, il haletait doucement.
Kanda s'enorgueillissait de ses réactions, il n'allait pas mentir.
Il se pencha, baisant son front, Allen lui tendant les lèvres en retour. Enhardi, ses doigts accélèrent leur besogne, le blandin s'agrippant durement à lui dans le baiser. Quand Kanda le libéra, il frissonnait de plaisir, et lui jetait des coups d'œil à la fois aussi appréciateurs qu'embarrassés. L'épéiste voulut détendre l'atmosphère, sentant ses lèvres se fendre d'un fin rictus taquin :
« T'aimes toujours autant ça, hein ? Tu réagis plutôt bien… »
Ses doigts plongés dans le liquide qui s'écoulait de lui en témoignaient plutôt bien, eux aussi. Allen bougonna :
« La ferme, je suis assez gêné comme ça ! C'est super intense. Tu sais bien que c'est normal, pour un oméga…
—J'te taquine, Allen. Tu devrais pas être gêné comme ça, » apposa calmement Kanda, « On a dit qu'on se détendrait. Si tu le sens plus…
—Si, si, je le sens, » le coupa le plus jeune, décidé, « simplement, que tu me touches ici, ça me rend vraiment excité, et c'est quelque chose de troublant pour moi. Tu sais comment je suis. »
Kanda opina. Il le savait, oui, Allen était timide sur la sexualité et il ne fallait pas le brusquer. Il espérait seulement qu'il finirait par se détendre un peu plus.
« Tu le fais seul, maintenant ?
—Pourquoi cette question, Bakanda ?! »
Joues cramoisies, Allen avait haussé le ton. Kanda ricana.
« Calme-toi, je voulais juste savoir si tu connaissais mieux ton corps. Histoire de pouvoir t'aider à te calmer. Tu dis que c'était intense. Si tu sais comment faire, tu pourras m'aider à trouver un rythme qui ne le sera pas trop pour toi et plus supportable. »
Allen se radoucit, tout de même embarrassé.
« J'ai pas très envie de répondre à cette question…
—N'y réponds pas, dans ce cas. Mais y a pas de gêne à avoir pour tes réactions, je ne vais pas te juger pour apprécier que je te touche. Par contre, si je m'y prends mal, dis-le-moi. »
Souriant, l'oméga l'embrassa chastement sur la bouche. Il leva une main qu'il posa contre sa joue, Kanda surpris de sa tendresse.
« Tu t'y prends très bien, » il était encore troublé, ça le gênait de communiquer sur ça, ça se voyait, « mais tu devrais peut-être rester sur des caresses douces avant d'être plus vif, et tu pourras me... mettre tes doigts ensuite. » Il évita son regard une fraction de seconde avant de se recentrer. « J'ai besoin que ce soit progressif. Je te dirais quand ce sera bon.
—Donc tu sais comment te toucher maintenant.
—Bakanda ! » beugla Allen, « t'es chiant !
—Ça va, respire, Moyashi. » Le susnommé eut un mouvement d'humeur, proche de râler, aussi Kanda conclut son discours « C'est bien si tu connais mieux ton corps. »
Allen soupira en se mordant la lèvre, mais il opina.
« Oui… J'admets que c'est grâce à ce qu'on a déjà fait, tous les deux. Ça m'a un peu détendu sur le fait d'avoir du plaisir seul… à cet endroit... J'ai compris que je pouvais me toucher comme un oméga et être quand même un garçon. Je suis nettement plus à l'aise avec mon statut et mon plaisir. T'es content, maintenant ? »
Le Japonais haussa les épaules.
« Comme quoi tes chaleurs n'auront pas eu que du négatif. Toi, t'es content ? »
Allen parut comprendre pourquoi il lui demandait ça. Quelque chose s'éclaira dans son regard. Il rit.
« Non, c'est vrai. Et oui, je suis content. »
Se disant, Allen le saisit chaleureusement par la nuque et l'embrassa. Il était d'une tendresse infinie, tout en étant ferme et décidé. Kanda aimait vraiment ses baisers. Il se sentit con, mais putain, ses lèvres douces remplissaient son ventre d'un sentiment auquel il n'était vraiment pas habitué.
Tout contre sa bouche, Allen lui susurra de continuer, comme oublieux du fait que c'était si sensuel. Kanda s'exécuta, guidé par le désir. En obéissant aux consignes de l'oméga, il pouvait voir que ce dernier semblait tout de suite plus rasséréné. Il ne sursautait plus sous des stimulations visiblement trop soutenues pour lui et son excitation grimpait sans qu'il ne la bride. Kanda s'en rendait compte à ses gémissements de moins en moins discrets et sa timidité qui s'en volait de pair. Allen prenait ses aises, il se permettait de se lâcher progressivement, et l'alpha adorait ça. Il se rendit compte qu'il avait vivifié ses mouvements et que le maudit était maintenant en état de l'accepter. Un son aigu ponctua un nouveau massage circulaire. Ses doigts s'emballaient et Allen ne semblait pas s'en plaindre.
« Mets-les-moi, » chuchota le blandin, en pleine extase, « c'est bon, je suis prêt. »
Kanda n'eut pas à se faire prier.
Il fit pénétrer un premier doigt sans aucun problème jusqu'à la dernière phalange, se mordant la lèvre d'appréhension de ce que ce serait que d'être en lui plus tard. Parce que Kanda voulait être en lui. Il le voulait tellement… Il fit un va-et-vient lent, détendant les chairs, l'Anglais sifflant entre ses dents sous la pression, et ne tarda pas à en rentrer un deuxième. Toujours, Allen ne manifestait aucun inconfort. Ce n'était pas la première fois qu'ils faisaient ça, après tout, et Allen s'était visiblement habitué tout seul à recevoir un tel traitement. Il les prenait bien, et maintenant que l'alpha retrouvait de l'aisance de son côté, il se disait que tout se passait au mieux. Il allait préparer Allen et l'exciter jusqu'à ce qu'il le réclame en lui, puis il pourrait enfin le pénétrer. Il avait l'impression d'avoir les couilles bleues à force la frustration accumulée depuis le début, quand il y pensait. Mais, avant d'être content pour lui, il était satisfait qu'Allen soit si ouvert face à lui. Qu'il arrête d'avoir peur d'aller trop loin et du point de non-retour, qu'il sache ce qu'il voulait…
Ils avaient vraiment eu une putain de bonne idée de faire ça maintenant. Ça n'aurait pas pu être mieux.
Dire qu'il n'aurait jamais cru avoir envie de le prendre il y a encore quelques mois. Pourtant, comme le lien ne partait pas, Kanda n'était pas con. Ce foutu mariage que Luberrier leur organisait, ce que ces connards de membres du Vatican avaient dit sur leur lien… Qu'il le veuille ou non, Allen allait être son oméga. Et Kanda commençait à le vouloir. Il ignorait pourquoi, pourquoi ses résolutions flanchaient, hormis le fait qu'il était attaché à lui à présent, mais il ne pouvait pas nier qu'il ne se voyait pas sans Allen à ses côtés. Il n'en était plus à espérer chaque jour que le lien se brise. Parce qu'il s'en accommodait, et parce que c'était Moyashi, son Moyashi.
Ses doigts se faisaient plus agiles à l'intérieur de l'oméga, enchaînant des va-et-vient peu soutenus et des mouvements de ciseaux légers. Il n'avait pas encore heurté sa prostate, pourtant Allen gémissait et écartait les jambes, tentant de se rendre accessible. Kanda était à moitié couché sur lui, il embrassait son torse entre ses gestes, et utilisait son autre main pour le maintenir en place. Enfin, Allen émit un simulacre de plainte aiguë qui devint de plus en plus faible et se crispa contre lui. Kanda esquissa un rictus. Trouvé. Il adoucit ses mouvements pour regarder Allen, ce dernier hochant la tête, toujours envahi de rougeurs mais avec une lueur de désir palpable dans le regard. L'alpha poursuivit donc, faisant pénétrer ses doigts avec assurance à la recherche de son point sensible.
Le Japonais s'accrochait aux lèvres du symbiotique, étouffant ses autres gémissements. Il restait progressif, doux, ne souhaitant pas lui faire mal.
Il se rappelait qu'Allen lui demandait plutôt de la brutalité pendant ses chaleurs. Avec l'excitation, vu qu'ils ne se maîtrisaient ni l'un ni l'autre, il finissait par céder. Mais il se rappelait aussi les grimaces de l'oméga chaque fois qu'il s'asseyait après l'orgasme obtenu, ainsi, il était convaincu que ce n'était pas une chose à faire, surtout avant une première pénétration. À moins qu'Allen ne le lui demande seul, il savait après tout mieux que lui ce que son corps pouvait endurer, si Kanda en aurait été sceptique, désireux de lui éviter le plus possible de douleur. Cependant, au vu des soupirs de plaisir qui lui échappaient et ses faibles frémissements, ça semblait être amplement suffisant de cette façon. Allen devait probablement penser comme lui.
« T'es adorable, » chuchota-t-il contre la joue du maudit, l'embrassant encore dans le mouvement.
Un soupir lui répondit après un mouvement à peine plus prompt de sa part. Allen vint chercher sa main et le guida à prendre un autre angle, l'encourageant d'abord à être plus doux, puis le laissant devenir plus rapide. Les gémissements qui cascadèrent de ses lèvres furent suffisamment équivoques. Kanda obéissait, faisant bien attention à ne pas s'emballer ni ralentir, s'adaptant pour son bien-être. Allen faufila soudain une main entre son corps et le sien pour empoigner son sexe tendu. Si l'alpha frémit, il se laissa faire et ne sourcilla pas cette fois. Ils allaient coucher ensemble, il n'était plus question de se soulager l'un l'autre. C'était normal qu'Allen ne veuille pas seulement se laisser faire. Kanda arrivait à se détendre. Ils ne cessaient d'unir leurs visages, une pression humide des langues sur les lèvres avides, se donnant du plaisir l'un à l'autre.
« Tu aimes ça ? » demanda Allen sur une apparence anodine, pressant délicatement le bout de son sexe.
Kanda gémit entre ses dents, jugeant que le fourbe essayait de le provoquer.
« T'as pas l'air de détester non plus.
—Non, en effet. »
Sur un petit rire, l'oméga accéléra ses mouvements de bras, et le kendoka fit de même. Ils ne tardèrent pas à haleter tous les deux, de nouveau proche du point de non-retour.
« K-Kanda, » bégaya difficilement Allen, « je crois qu'il faudrait… que tu me… maintenant… s'il te plaît. »
Il avait lâché son pénis. Kanda se sentit grogner de frustration malgré lui. Cela le força pourtant à cesser à son tour. Il reprit son souffle, sa respiration nasale sifflante, voyant qu'Allen se trouvait au moins aussi désorienté que lui.
« Ouais, t'as raison. Excuse-moi, je m'emballais.
—C'est pas grave du tout. Au contraire, je suis content si tu aimes ça.
—La même pour moi. »
Ils se sourirent pour se réembrasser, leurs lèvres claquant en se heurtant. Ils étaient si… à l'aise. C'était bluffant. Kanda se rendait compte à quel point il avait pu appréhender, sans en être conscient, qu'une atmosphère malsaine et tendue comme lors des chaleurs du blandin soit de nouveau présente. Il n'y avait rien de tout ça maintenant. C'était si naturel. C'était bon.
Allen eut un frisson, Kanda s'inquiétant qu'il ait froid, mais il pointa son sexe du doigt en fronçant les sourcils.
« Elle est vraiment très grosse. Je crois que je vais avoir mal. »
Ah.
Pas le froid, donc.
« Flippe pas, » commença brusquement l'épéiste, essayant de s'adoucir en voyant le symbiotique écarquiller légèrement les yeux à son ton sec, « je serai aussi doux que possible, Allen. Je vais vraiment faire attention. Si tu as mal, il faudra me le dire.
—Je sais que tu essaieras, ne t'en fais pas. Je suis un peu anxieux, mais j'ai vraiment envie. »
Kanda hocha la tête.
« Je comprends. Quelle position tu veux pour continuer ? »
Lèvres pincées, Allen le fixa.
« Je veux te voir.
—Ok, alors tiens tes jambes et allonge-toi bien. »
Obéissant, le maudit s'allongea sur le dos et saisit ses jambes à partir de l'arrière du genou, surélevant ainsi son bassin de quelques centimètres. Kanda se plaça devant lui et fronça les sourcils en guidant son pénis à la rencontre de son anus. Il ne comptait pas le faire pénétrer tout de suite, il voulait juste se mettre en position, mais il se rendit compte qu'il n'arrivait pas du tout à le localiser avec la position d'Allen, qui le regardait sans trop comprendre pourquoi il se crispait autant. Il tenait son pénis d'une poigne hésitante et essaya d'appuyer sur un genou d'Allen de l'autre main pour le pousser à se cambrer un peu plus, ce qui n'eut pas plus d'effet.
« Ça va pas être possible, » s'agaça-t-il, « je trouve pas ton trou.
—Dis pas ça comme ça, Bakanda !
—J'dis ce qui est. »
Allen se passa la langue sur la lèvre inférieure.
« Je veux cette position. Je veux qu'on puisse s'embrasser et qu'on se voie. S'il te plaît. »
Kanda soupira. Peut-être qu'en se penchant un peu plus ou en agrippant lui-même les genoux d'Allen, il pourrait le surélever suffisamment, mais ça allait être compliqué, et il ne voulait pas que ça soit inconfortable pour l'autre. Ils auraient besoin d'un coussin ou d'une connerie comme ça…
Il eut une idée et se leva. Allen laissa retomber ses jambes, posant un bras derrière lui pour se rehausser, le toisant furieusement.
« Qu'est-ce que tu fabriques ?
—J'utilise un coussin pour méditer et y'en a sans doute un deuxième qui traîne. On va mettre ça sous ton cul, ça va te lever. »
Malgré ses joues rouges, Allen se rallongea docilement, reprenant sa position.
« Je suis assez souple tu sais, si je ne suis pas assez levé, je peux faire mieux.
—Et te niquer les vertèbres ? Quand je serais noué à toi y en aura pour cinq à dix minutes, alors non. »
Kanda s'en voulut un peu d'évoquer le nouage si brusquement, il avait peur de refaire flipper Allen, mais il fallait dire ce qui était. D'autant qu'avant ces fameuses minutes à être noués ensemble, il y aurait l'acte, et s'il ignorait de combien de temps ça allait durer, ça ne prendrait pas qu'une minute, en principe. Il fit coulisser la porte d'un placard au fond de la pièce, tombant directement sur les deux coussins qu'il avait précédemment évoqués.
Quand il se retourna vers le blandin, celui-ci était calme, il paraissait réfléchir. Le Japonais espéra que c'était de bon augure et qu'il ne lui avait pas réellement fait peur.
Il procéda doucement en plaçant les coussins sous lui, Allen se dressant pour l'y aider. Avant de reprendre sa position, il se pencha pour embrasser la jambe à sa portée, l'oméga hoquetant.
« Ça va toujours ?
—Oui, » sourit doucement Allen, « ça ne pourrait pas aller mieux. »
Kanda haussa les sourcils, choqué de cette réponse. Allen rit devant son visage hébété.
« J'aime te voir aussi attentionné. Tu es parfait. » Le nouvel haussement de sourcil de Kanda fit cette fois rougir l'Anglais plus qu'autre chose. « Ne te moque pas, hein. Je suis simplement content de faire ça avec toi. »
Ok, l'alpha sentait qu'il rougissait également. Il détourna le visage au son du rire de l'oméga, qui devait sans doute se lâcher autant par nervosité, mais lui aussi était assez… content. Il se sentait allègre, pour une rare fois, quelque chose qu'il ne cessait de ressentir en compagnie d'Allen, grâce aux résonances de son rire et de son odeur bienfaisante. C'était tout à fait représentatif de ce qu'il lui avait déjà dit, il avait beau être énervé par lui de temps à autre parce qu'il restait un gamin idéaliste têtu, il s'était fait à son caractère et il l'aimait beaucoup. C'était ça, c'était pas juste une appréciation, de la tolérance, il l'aimait vraiment. Pas d'amour, mais il y avait un lien tangible entre eux. Un lien auquel il tenait.
Se penchant sur lui, Kanda s'empara encore une fois de ses lèvres, l'empêchant de ricaner. Allen passa ses bras autour de son cou, l'encourageant à continuer, prenant part au baiser. D'une main, l'alpha guida son sexe qui rencontra cette fois l'anus de l'oméga sans problème. Il ne savait pas trop quoi faire à partir de là, mais il décida que pénétrer Allen maintenant aurait été un peu précipité. Aussi, il frotta son gland contre l'anneau de chair, en faisant le tour délicatement. Cela dut stimuler les glandes d'Allen qui frissonna dans leur baiser. Kanda se frottait doucement, c'était aussi agréable pour lui, et ça les rendait tous deux excités avant la pénétration. Allen appuya ses lèvres contre les siennes et s'arracha à leur baiser, soupirant de plaisir.
« Tu peux… tu sais…
—Attends un peu. J'essaie de te dilater.
—Ok, mais n'attends pas trop, je suis impatient… »
L'aveu étonna l'épéiste autant qu'il flatta son égo. Entendre que Moyashi le voulait en lui le rendait frémissant jusqu'en bas de sa colonne vertébrale. Littéralement. Il avait senti chacune des vertèbres être parcourue de cette étrange impulsion et sa peau se couvrir de chair de poule.
Il devenait terriblement excité lui aussi. Enfin, à force de frottement contre l'antre mouillée, de sifflement de plaisir d'Allen en écho au sien, il poussa l'anneau de chair de son gland.
Surpris en sentant l'ampleur de sa dilatation pour le recevoir, Kandaécarquilla les yeux, serrant les dents pour se retenir d'éjaculer – il en eut honte, mais c'était tellement étroit et chaud qu'il se sentait mis au supplice – de même qu'un faible gémissement quitta la bouche de l'oméga. Poussant un peu plus, il avait réussi à faire pénétrer le bout, et Allen grinçait déjà des dents, les mains crispées essayant de s'agripper au tatami.
« Comment c'est ? » souffla l'alpha d'une voix rauque. « Je continue ?
—Oui… vas-y… »
Sa voix n'était pas bien forte, il soufflait ses mots plus qu'autre chose, il paraissait peiner à garder le regard fixe, aussi, l'alpha hésita. Pourtant, il ressentait l'excitation présente dans l'air – la sienne devait forcément se mêler aux phéromones d'oméga. Il n'avait pas envie d'arrêter. Il soutint le regard d'Allen, et ce dernier hocha encore la tête, montrant que lui non plus. Alors Kanda poussa précautionneusement, s'enfonçant petit à petit dans l'antre vierge, attentif aux expressions du maudit, qui mêlaient dans un érotisme troublant la curiosité, le désir et la douleur. Ses propres gémissements ponctuaient son avancée, Allen fermant les yeux puis les plissant durement. Il devait commencer à avoir sérieusement mal. Kanda suspendit ses mouvements, une main sur la hanche d'Allen pour s'aider à garder une emprise, un pouce cajoleur sur la peau, et vint saisir l'une de ses mains de celle qui était libre.
Le blandin ouvrit les yeux. Il se mordait la lèvre en le fixant, rouge comme jamais. Il entremêla bien vite ses doigts aux siens. Son emprise était chancelante.
Kanda fut bientôt en lui, pas entièrement, mais il ne devait rester qu'une ou deux petites poussées supplémentaires. En se penchant pour embrasser longuement Allen, il fut perdu par son propre plaisir et la douleur nette qu'il percevait chez l'oméga qui frémissait contre lui. Il s'aperçut qu'il tremblait carrément à présent, écarquillant les yeux d'inquiétude.
« Merde, Allen, ça va ? T'as trop mal ? »
L'oméga secoua faiblement la tête en sifflant entre ses dents. Kanda fronça les sourcils.
« T'es sûr que ça va ? Tu veux que je recule ?
—Ça… ça va aller…
—Moyashi, si tu dis que ça va aller, c'est que ça va pas. »
Dans un réflexe irrité, oublieux du fait que ça n'aurait pas pu être meilleur pour lui tant il avait l'impression d'être avalé par son cul, il articulait ce sobriquet comme s'il était susceptible de le faire mieux réagir que son propre prénom. Allen sourit faiblement.
« Bon, j'avoue que j'ai mal. Mais je pense que c'est normal…
—Moi j'pense pas. Je vais essayer de faire un truc pour te soulager, ok ? »
S'il hocha la tête, l'oméga écarquilla de nouveau les yeux quand Kanda amorça un mouvement, lui retenant les bras devant la pression qu'il ressentit en le sentant reculer.
Quand Kanda essaya de se renfoncer en lui, luttant encore pour ne pas partir en se sentant englouti de nouveau, Allen cria un « arrête, Kanda ! » sec qui le pétrifia et le refroidit totalement.
Son plaisir fut ruiné.
« J-Je te demande pardon, » bégaya Allen, « mais ça fait vraiment trop mal… Ne bouge plus, surtout pas, je t'en supplie.
—À ce point ? Putain, y a un truc qui va pas. On arrête ? »
Allen semblait effectivement au supplice, voire au bord des larmes.
« Je sais pas ce qui se passe, c'est quand tu as bougé, ça a empiré. C'est vraiment bizarre… ! »
Un fond de stress vibrait dans ses mots. Et il ne l'avait même pas réellement mise en entier. Kanda comprit que c'était mort.
« Je vais sortir, alors. »
Cette fois, le maudit oublia sa superbe et paniqua carrément.
« Non ! S'il te plaît, ne bouge pas, si tu sors, tu vas bouger, ça va faire mal, je…
—Je vais pas rester en toi si tu as mal comme ça, imbécile. Je me dépêche, tu sentiras rien. »
Ou du moins, il l'espérait. Il mentait un peu mais il préférait parler comme quelqu'un qui savait ce qu'il disait et le rassurer plutôt que de paniquer lui aussi. Il fit vite pour sortir de lui, regrettant en se sentant revenir en arrière, sachant surtout qu'il ne pouvait pas être égoïste et baiser Allen dans ces conditions. L'oméga avait serré les dents durant tout le processus et de petites larmes coulaient sur ses joues.
Il souffrait vraiment, bordel.
D'un mouvement de pouce, Kanda les essuya et embrassa son front délicatement. Il descendit à sa bouche, Allen se laissant faire. Puis, sa main s'étala gentiment sur sa joue, le blandin s'y appuyant, essayant de se remettre de ses émotions.
« Ça va mieux ?
—Oui. Je suis désolé, Kanda. Vraiment désolé.
—Pourquoi tu t'excuses, Moyashi ? »
Le susnommé s'arracha de son emprise et se tourna sur le côté, visage et yeux rougis comme s'il allait pleurer. Sa voix, en effet lourde de larmes, se fit bientôt entendre :
« Parce que j'ai tout gâché. »
Kanda soupira. Il passa un bras au-dessus de son corps, posant sa main sur son ventre et se collant à son dos, l'enlaçant tendrement. Puis, de son autre main, il dégagea les cheveux de la nuque d'Allen et l'embrassa.
« T'as rien gâché. » Allen ne disait rien, il sanglotait juste. « . Maintenant faut que tu te détendes. Est-ce que tu veux qu'on reprenne, ou on s'arrête là ?»
L'oméga déglutit.
« Je veux continuer. J'ai juste trop honte.
—T'as eu mal et tu as paniqué, tu n'as pas à avoir honte. Je peux te remettre mes doigts et mieux te préparer si tu en as besoin. Mais calme-toi, Allen. »
L'atmosphère d'excitation avait été un peu tuée des deux côtés, Kanda lui-même se retrouvait avec une demi-molle, alors un peu de préparation supplémentaire ne ferait pas de mal. Il continua d'étreindre le plus jeune, l'embrassant doucement, ce qui l'aida à se calmer en quelques minutes. Il se retourna, laissant Kanda s'écarter pour l'embrasser chastement à son tour.
« Merci… et désolé de mes réactions.
—Arrête de t'excuser. Je veux pu rien entendre.
—Ok. »
Sur un petit rire, l'oméga avança ses lèvres, et Kanda compléta l'attention. Ils s'embrassèrent, mais sans recommencer à se toucher outre mesure, profitant simplement du fait de se lier ainsi, de sentir leurs lèvres se muer ensemble, la douceur de l'effleurement, le frisson qu'il pouvait engendrer chez eux, les langues qui pointaient timidement le bout de leurs nez, pour Allen, chargeaient en réponse à l'invitation, pour Kanda, s'enlaçant et profitant de l'échange d'odeur, de la sensation fraîche, familière, apaisante.
Quand ils se séparèrent, il n'y avait plus aucune trace de pleurs sur le visage du blandin, peut-être un peu de rougeurs sous ses yeux, mais il s'était rasséréné. Kanda lui sourit en caressant sa lèvre supérieure.
« Est-ce que t'es prêt à recommencer ?
—Oui. »
Il s'en fut.
Kanda lui proposa de se coller dos à lui, ce qu'Allen fit sans comprendre ce qu'il manigançait. Il le fit glisser sur le côté, de sorte qu'il se trouvait à moitié penché sur son flanc gauche et à demi-allongé contre lui. De cette façon, il le voyait et l'alpha n'avait qu'à pencher la tête pour unir leurs lèvres, ce qu'il fit une fois, avant de glisser sa main entre ses fesses. Il fit pénétrer ses doigts précautionneusement et chercha de nouveau à le dilater, accentuant les mouvements de ciseaux pour l'ouvrir davantage. Allen se laissait faire sans ressentir de l'inconfort, il était même plutôt réceptif et recommençait à mouiller. C'était la pénétration qui avait posée problème. Kanda se sentait coupable, il avait bien dû merder quelque part… Peut-être qu'il était rentré trop vite. Ou qu'Allen n'avait quand même pas été assez dilaté, malgré tout...
Il s'en agaçait intérieurement mais essayait que ça ne transparaisse pas, restant calme et déterminé en apportant du plaisir à son oméga. Il se mordit la langue sur ces pensées. C'était tellement bizarre de penser qu'Allen était son oméga, pourtant, des sons lascifs qui remontaient jusqu'à ses tympans et encourageaient son sexe à durcir davantage, de ses doigts qui cherchaient à le détendre et à le rendre prêt pour leur union, de ce moment intime qu'ils partageaient, il était obligé de prendre encore en compte qu'il voulait bel et bien Allen. Réellement. Et ce dernier semblait le vouloir au moins autant que lui.
Il fit pénétrer ses doigts plus loin, récoltant un gémissement de son partenaire. Il jeta un coup d'œil au pénis intouché de l'oméga qu'il ne pouvait pas saisir avec la position et ses doigts déjà occupés.
« Tu devrais peut-être te caresser un peu. »
Le maudit se mordit la lèvre.
« Pourquoi ?
—Je vais être moins doux, ça va te détendre.
—Si je le fais, je vais jouir tout de suite, c'est tellement bon…
—On s'en fout, après c'est toi qui vois. »
Et en effet, il adopta un rythme soutenu, entrant et sortant ses doigts rapidement, les sons mouillés l'accompagnant. Allen finit par se saisir mollement son pénis, lui jetant des coups d'œil gênés, et se mit à effectuer des mouvements de pompe, grimaçant sous le plaisir double, essayant de ne pas se faire jouir. Il se resserrait un peu contre ses doigts, devant sans doute souffrir avec ses assauts, mais bien vite, Kanda put garder cette cadence et n'essuyer que des sons ravis.
Il sentit alors que c'était bon. Allen était prêt.
Il ôta ses doigts, l'oméga lui lançant un regard entendu. Puis, ils réadoptèrent la même position que tout à l'heure, les coussins bien calés sous Allen et lui au-dessus de ce dernier. Il décida de lui offrir un autre baiser et proposa :
« On va faire ça différemment cette fois. Je vais y aller très lentement et c'est toi qui vas me guider. Tu vas me dire si faut ralentir, si c'est bon, si je dois y aller plus doucement, jusqu'à ce que je sois en entier en toi. Ok ? »
Allen opina, lui souriant, en confiance. Il n'avait plus aucune trace de la panique de tout à l'heure. Et c'était tant mieux.
Kanda pénétra de nouveau son entrée, n'insérant encore que le gland, mais remarquant que c'était plus simple de l'introduire que l'autre fois. Allen hocha la tête, l'encourageant à continuer. Il exerça une lente poussée, obtenant un « attends » plaintif auquel il obéit. Quelques secondes passèrent, Allen lui demandant de recommencer. Au bout de quelques « là, non… doucement, attends… oh, tu peux… comme ça… c'est bon. Doucement… Oui… » il fut enfin en lui, jusqu'à la garde. Le maudit était toujours mouillé, toujours aussi chaud et accueillant. Kanda sentit qu'il enfonçait involontairement ses ongles dans ses jambes, qu'il avait attrapées pour s'aider à trouver un bon angle, sous la délicieuse pression contre son sexe.
Il avait du mal à respirer lui aussi, et il haletait, mais il réussit à demander :
« Est-ce que tout va bien ?
—Oui. Je ne ressens plus du tout l'inconfort de tout à l'heure. Ça pèse un peu et ce n'est pas particulièrement agréable, mais je n'ai pas mal ! »
Il avait l'air innocemment heureux en disant ça. L'alpha hocha la tête, ignorant ses propres joues chaudes.
« Ok. Quand t'es prêt à ce que je bouge, tu me le dis.
—D'accord. Hm, dis, Kanda… Tu m'embrasses ? »
Kanda ricana.
« Tch. Bien sûr, Moyashi.
—Tu m'appelais Allen, Bakanda, refais-le ! »
Il secoua la tête et se pencha de nouveau sur lui, étouffant sa protestation. Ils se sourirent après un énième baiser, une douce chaleur dans leurs ventres. Kanda la ressentait et il savait qu'il devait forcément en être de même pour le maudit.
« Tu peux bouger.
—T'es sûr ? »
Allen acquiesça.
Il serra les dents quand Kanda effectua un premier mouvement d'avant en arrière, mais ne grinça pas. Il ne dit rien, continuant d'hocher la tête en le regardant, pour lui signifier de ne pas s'arrêter. L'alpha refit le même mouvement deux fois, sentant tout son bas-ventre en fusion crier pour la délivrance. Il avait de plus en plus peur d'éjaculer alors que ce n'était même pas encore commencé. C'était pas normal de ressentir ça… Bordel, il avait l'impression d'être au bord de l'orgasme à chaque mouvement, même en se branlant, il ne se retrouvait pas dans cet état si vite… Kanda ne comprenait rien, et craignait de plus en plus de ne pas se maîtriser.
L'oméga gémit faiblement tandis qu'il plongea en avant en lui, ce qui le recentra sur la réalité. Il déposa encore sa bouche sur la sienne, Allen s'y accrochant, et entama un nouveau mouvement de bassin. C'était bon, putain. Mais il ne voulait pas oublier le confort de son partenaire pour autant. En accrochant son regard au sien, il ne voyait que de l'approbation. Allen lâcha une de ses jambes et saisit sa main droite, que Kanda avait posée à côté de lui, et entremêla ses doigts aux siens. Kanda gardait leurs lèvres unies, bougeant son bassin de pair, englouti par la même sensation de plaisir, sentant Allen se resserrer brusquement autour de sa queue et geindre contre sa bouche.
« Quoi ? » souffla-t-il, paniqué. « Je t'ai encore fait mal ? »
Rouge pivoine, Allen secoua la tête.
« Non, au contraire… C'était… génial.
—Attends, tu commences à avoir du plaisir ? »
Moyashi acquiesça d'un mouvement de menton timide, cramoisi. Kanda fut ravi. Il avait craint que ce soit laborieux et qu'il soit le seul à y trouver son compte au début. Pour une première fois, ça n'aurait pas été étonnant. Entendre que ce n'était néanmoins pas le cas lui faisait plaisir. Il eut un rictus, et refit le même mouvement, le maudit reproduisant le même son érotique. Putain, pensa-t-il, il imagine pas à quel point il est bandant. Avec ses joues rouges, ses lèvres humides et ses pupilles dilatées, il reflétait la luxure à l'état pure. Il lui murmura un « ne t'arrête pas » désireux, qui se répercuta chez l'alpha par un autre long frisson.
Il adopta donc un rythme doux et constant, suffisamment lent pour s'empêcher de partir et se frustrer, et paradoxalement suffisamment ferme pour donner du plaisir à Allen. Il sentait ses glandes se serrer autour de son sexe quand il sortait et rentrait, augmentant sans doute la sensibilité de l'oméga à son intrusion, et son humidité alliée à son étroitesse le rendait fou. Il avait chaud partout de se battre pour ne pas jouir et d'être attentif aux expressions d'Allen. Il y avait toujours ce mélange d'inconfort léger teinté de curiosité, ses yeux s'écarquillaient de temps à autre quand une sensation nouvelle le surprenait, mais le plaisir supplantait tout ça. Il lui demanda de ralentir, ce que Kanda fit, se calant sur un autre rythme qui se révélait un supplice. Le plaisir le submergeait lui aussi. Allen lâcha un couinement plutôt aigu, aussi, il réalisa qu'il avait retrouvé sa prostate.
Maintenant qu'il savait où elle était, il concentra ses mouvements de bassin dans cette direction, ce dont Allen ne se plaint nullement. Il avait fini par lâcher ses jambes et s'agripper à son dos, essayant désespérément de le ramener contre lui, réclamant ses lèvres. Kanda l'embrassait entre deux va-et-vient trop intenses et se repaissait de ses gémissements de plaisir non-contenus. Ils prenaient leur pied tous les deux, il n'aurait jamais cru que le sexe entre un alpha et un oméga serait aussi bon. Ils n'avaient plus honte de rien, ne se cachaient plus. Il se sentait con de penser ça, mais Allen n'avait pas tort quand il disait que c'était parfait. Kanda adorait ça, et il espérait bien que ce ne serait pas la dernière fois.
Il restait le nouage qui l'effrayait autant qu'il pouvait effrayer Allen, mais il était tellement plongé dans l'instant présent qu'il n'en avait plus rien à foutre.
« Putain, » lâcha-t-il malgré lui, « j'vais jouir, j'vais pas tenir, Allen, merde… ! »
L'Anglais lui jeta un regard confus.
« Attends, j'y suis presque, j'ai encore besoin d'une minute ou d-deux… Oh ! »
Il eut eu du mal à prendre sa respiration et lâcha un petit cri aigu. Putain, Kanda n'allait jamais les tenir, ces foutues minutes, avec tout ça.
« Faut que tu te caresses, comme tout à l'heure, j'peux vraiment plus. Désolé…
—Ok… »
Sa main s'enroulant autour de son pénis, Allen se toucha, adoptant un rythme vif, au même titre que l'alpha se mouvait en lui. Les secondes qui suivirent ne furent que gémissements, baisers, rencontre de deux corps, sons de plaisirs, vague de chaleur grimpante.
« Kanda, Kanda, c'est tellement bon, » psalmodia soudain l'oméga, une expression d'extase sur le visage qui choqua l'interpellé, « je n'aurais jamais cru que… Oh, mon dieu… je suis si heureux que tu me prennes. Jouis en moi, noue-toi à moi, s'il te plaît, je suis prêt, vas-y. Je veux être ton oméga. »
L'alpha écarquilla les yeux. Il marqua une seconde d'arrêt, se sentant étreint par un plaisir suprême qu'il n'avait jamais connu avant.
« Jouis en moi, Kanda. Vas-y. S'il te plaît, remplis-moi. »
C'en fut trop pour lui. Même quelqu'un qui savait se contrôler avait des limites.
Il ne put tenir, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, sur un gémissement rauque mais foutrement sonore qui faillit lui faire honte, Kanda éjacula.
Et se réveilla en sursaut dans son lit.
En sueur, le torse luisant, la bouche sèche et le corps engourdi de picotements de plaisir, Kanda ne comprenait plus rien. Prenant une inspiration qui se traduisit par un grognement douloureux alors qu'il s'étouffa presque avec la bouffée d'air qu'il tenta de prendre, il vit l'obscurité de sa chambre, la lumière de la nuit qui passait par le vitrail au travers des rideaux tirés, son bureau sur lequel se trouvait le sablier de Lotus, et surtout, qu'il était complètement seul dans son lit. Il haletait. Il mit un moment à comprendre ce qui s'était passé et à retrouver ses esprits.
Il nageait en pleine confusion.
Ses sens se rappelaient seulement Allen. Allen qu'il baisait dans la salle de méditation, Allen et son odeur d'oméga, Allen qui lui donnait son corps, qui réclamait sa jouissance en lui, son nœud. Allen qu'il appelait par son prénom, putain de bordel de merde. Il se rendit compte que ses draps étaient collants au niveau de son entrejambe. En les soulevant, agacé, il vit le sperme maculer ses cuisses et son sexe au repos. Il avait éjaculé dans les draps au lieu de jouir dans l'oméga.
Un rêve. C'était un putain de rêve. Une putain de grosse blague.
Ça semblait si réaliste. Ses sensations, la sensation d'être en lui qu'il n'avait jamais expérimenté, son humidité, ses caresses, ses baisers… Était-ce les souvenirs des chaleurs qui refaisaient surface ? Avait-il imaginé tout ça ? Et leurs échecs ? Lui qui peinait à entrer en lui, la douleur d'Allen, se sentir proche de cracher à peine à l'intérieur… Il ne comprenait pas comment il avait pu imaginer tout ça. Est-ce que c'était des peurs qu'il avait ? Il n'était pas con, il savait qu'un rêve pouvait illustrer des craintes ou du désir, et il se trouvait sincèrement éberlué, car il n'y avait jamais pensé.
Globalement, il n'avait jamais fait de rêve si vivant. Et pourtant, c'était loin d'être la première fois qu'il fantasmait sur le fait de pénétrer l'oméga. Il s'en était senti coupable à chaque fois, sachant la peur du sexe de ce dernier, mais oui, plus d'une fois, il avait rêvé de le sentir s'empaler sur lui et de le prendre jusqu'à la garde. Les sensations, il se les était représenté d'une certaine manière, bien sûr. Mais un rêve avec autant d'intensité, de semblant d'authenticité… C'était bizarre.
Peut-être qu'il rentrait en rut pour avoir de tels fantasmes. Peut-être qu'Allen était réellement proche d'avoir ses chaleurs, que c'était ça qui l'atteignait. La première fois, il avait ressenti sa souffrance et sa panique, peut-être que maintenant, c'était autre chose. Putain de merde. Kanda grogna entre ses dents, s'irritant. Il avait aucune envie de se prendre la tête, mais putain, il arrivait pas à occulter que ce qui venait d'arriver était bizarre. Il n'avait jamais vécu ce genre de rêve. Et d'un autre côté, ce qui l'aidait à se rasséréner, c'était leur comportement.
Ils étaient eux-mêmes, ok, c'était ce qui rendait les faits troublants, mais il y avait des choses qui ne trompaient pas. Il ne l'aurait jamais appelé Allen, qu'il doive le dépuceler aujourd'hui ou dans six mois. Il était sûr que ce serait un sujet de discorde le moment venu, d'ailleurs. Moyashi ne lui aurait jamais réclamé un baiser de but en blanc. Il demandait des câlins, des échanges d'odeurs, du temps en sa compagnie, mais c'était quelque chose d'amical. Un baiser, ça faisait couple, ils en avaient déjà parlé, ç'aurait été bizarre qu'ils changent d'avis d'un coup, et il ne le lui aurait pas accordé. Pas qu'il n'en aurait pas envie. Il en avait envie.
Mais il savait se maîtriser, et il savait qu'embrasser Moyashi induirait de l'ambiguïté dans leur relation, peut-être même bien plus qu'un rapport sexuel.
Enfin, Moyashi, le Moyashi si pudique, si timide sur la sexualité, n'aurait jamais, jamais, employé des mots aussi crus pour sa première fois. Il n'aurait jamais dit qu'il était heureux d'être pris, il ne le voyait vraiment pas dire ça, et il n'aurait jamais demandé à ce qu'il se noue à lui ou qu'il jouisse en lui. Il ne serait jamais venu lui dire qu'il n'était pas prêt à baiser pendant ses chaleurs pour se faire prendre sur le champ. Il ne lui aurait jamais demandé de le remplir, ça sonnait trop vulgaire pour lui aux yeux de Kanda. De plus, il doutait un peu qu'il aurait eu autant de plaisir pour un début…
Alors ouais, ça l'avait excité d'entendre Allen parler comme ça, de se voir le faire jouir, mais ce n'était pas son Allen. C'était un fantasme qui parlait. Son fantasme à lui, car il agissait exactement comme sa libido, son instinct d'alpha, aurait souhaité qu'il réagisse.
Il se souvenait, à tête plus reposée, de la journée d'hier. Il avait médité tout seul après l'entraînement, réussi à faire un vide complet, s'était entraîné avec Marie et avait pris une putain de bonne douche chaude. Après ça, il avait été mangé à la cafétéria, et il avait croisé Allen. Ce dernier lui avait souri sans mot dire, il était passé à côté de lui en sortant, accompagné de Lenalee et Lavi, ça avait fait un vent agréable, et Kanda se souvenait qu'il avait peut-être senti son bas-ventre répondre positivement à la salutation.
Ça avait dû le travailler, d'où ce fantasme. C'était lui qui déconnait. Et il espérait bien que ça n'annonçait pas de nouveau rut…
En attendant, il était toujours excité. À repenser à son rêve, il recommençait à bander. Il repoussa les draps sur son corps, et fixa son sexe en érection déjà sali avec un mélange de circonspection et d'agacement. Ce rêve semblait si réel qu'il ne voulait pas se masturber sur l'image des supplications d'Allen qui semblaient si vraies mais sonnaient en même temps si faussées par la réalité de sa manière d'agir. Il avait un peu l'impression idiote de violer le Moyashi qu'il connaissait. Pourtant, il sentait qu'il n'arriverait pas à débander de sitôt, et prendre une douche froide ne ferait que le frustrer davantage.
Grognant, l'alpha se laissa tomber contre son oreiller, ferma les yeux et empoigna son sexe. Il était faible, mais personne ne le voyait, et ce n'était qu'une réaction corporelle. Puis, ce n'était qu'un rêve. Il essayait de se dire ça pendant qu'il rejouait le visage d'extase qu'il avait imaginé sur Allen, et ses suppliques lubriques, avec sa voix paradoxalement si innocente, si douce… Il en obtint un orgasme intense, qui remplaça une honte qui dormait au fond de lui, et se dit que ce rêve avait beau être chelou, c'était de loin le meilleur qu'il avait jamais fait.
Allen s'éveilla en sentant son corps en compote, comme s'il était fait passer dessus par un troupeau de bœufs. Il se sentait pétrifié, n'osant pas bouger, les joues et le cœur battant comme s'il allait exploser. Il sentait son souffle court et il dut se racler la gorge pour retrouver une respiration normale. Il fixa le plafond avec de grands yeux hagards et confus. Il se souvenait de son rêve. Il avait rêvé qu'il faisait l'amour avec Kanda. Il avait chaud, il sentait son dos trempé de sueur, et il était horriblement gêné lorsqu'il réussit à bouger un orteil, se redressant péniblement sur ses avant-bras et avisant la silhouette de Link tranquillement endormi à côté. Pitié, se disait-il, faites que je n'ai pas fait de bruit en rêvant, car c'était si vivant qu'il avait peur d'avoir gémi son plaisir et le nom de Kanda dans la réalité.
Rien qu'à l'idée que Link ait pu l'entendre et qu'il fasse semblant de dormir, ou du simple fait qu'il ait perturbé le silence de la nuit avec ses inepties, son visage était si brûlant qu'il aurait pu faire fondre un œuf dessus. Il en était mortifié. Machinalement, il porta la main au bas de son dos, se rappelant encore du poids du membre de Kanda en lui dans cet étrange rêve.
La douleur qu'il avait pu ressentir avait totalement disparue, comme si elle n'avait jamais été là, il n'en restait que le souvenir, et c'était la même chose avec le plaisir. Il déglutit difficilement. Cette chaleur en lui ne partait pas et il était vraiment perdu. Il n'avait jamais fait un rêve aussi vivant ! En se redressant pour s'assoir au bord du lit, il remarqua que Timcanpy était couché sur son oreiller, les ailes bruissantes au réveil de son maître, et Allen le caressa gentiment pour lui signifier de rester là. Il appréhenda presque une douleur au bassin qui était pourtant inexistante quand il se leva, seules ses jambes tremblaient un peu à cause de la force de ses émotions. Il avança lentement jusqu'à la salle de bain et s'y engouffra en refermant délicatement la porte derrière lui, ayant appuyé une main contre le chambranle pour éviter un grincement. Il ne voulait pas que Link se réveille et lui demande ce qu'il faisait debout. Puis, il verrouilla la porte et se jeta presque sur les robinets, aspergeant à grand coups d'eau son visage qu'il voyait cramoisi. Sa peau rejoignant presque la teinte de sa cicatrice – sans exagération.
Définitivement perdu, Allen s'assit sur les toilettes et se mit à réfléchir, prenant sa tête entre ses mains.
Qu'est-ce qui lui était passé par le crâne pour faire un tel rêve ?
Les mots qu'il avait dits à Kanda, qu'il voulait être son oméga, qu'il voulait être rempli de sa jouissance, bon sang, il avait tellement honte, ça avait beau n'être qu'un rêve, il n'aurait jamais dit ça, quand bien même il aurait pu le vouloir, et ça le rendait terriblement gêné rien qu'à imaginer la vraie réaction de Kanda s'il avait proféré de telles paroles ! Il se serait tellement foutu de lui, ça aurait été la honte. Puis, jamais il n'aurait couché avec lui dans la salle de méditation ! Quant au reste, il fallait avouer que c'était en revanche plutôt crédible, il aurait tellement pu croire que c'était réellement arrivé avec les sensations si ce rêve n'avait pas été avorté avant sa fin. D'un côté, il trouvait que c'était flippant. Il avait réussi à les imaginer peiner à la tâche et avait ressenti une douleur fulgurante quand Kanda était entré en lui pour la première fois dans ce satané rêve qu'il se demandait ce que ça serait dans la réalité. Un reflet d'une peur, sans doute… Sauf que maintenant, il ne pouvait s'empêcher d'y cogiter pas mal.
Mais le plaisir aussi, il l'avait imaginé, et ça, ça le rendait plutôt curieux. Il était perdu.
Allen déglutit et réfléchit.
Il avait voulu coucher avec Kanda, dans ce rêve, parce qu'il ne voulait pas le faire pendant ses chaleurs et qu'il préférait le faire à un moment où il serait sûr de lui… dans l'instant présent. Ça lui avait permis de comprendre quelque chose, au moins. Il… enfin, son double du rêve (il préférait un peu voir ça comme ça) avait eu raison. Il n'était pas prêt à avoir un rapport sexuel avec Kanda pendant ses prochaines ses chaleurs, pas sa première fois, c'est ce qu'il avait dit et il savait que c'était la vérité. En fin de compte, tout ce qu'il avait dit était la vérité… La vérité qu'il refusait de se dévoiler à lui-même. Il préférait vivre une autre période de chaleur sans sexe plutôt que de perdre sa virginité en étant dominé par des pulsions qui ne lui appartenaient pas. Celles du rêve lui appartenaient.
Sauf qu'il n'était pas prêt maintenant, de ça aussi, il prenait conscience. Il commençait à avoir envie de Kanda, à s'intéresser réellement à la sexualité, sa sexualité, mais il n'était pas prêt à sauter le pas parce qu'il ne s'était pas encore réellement apprivoisé. Il devait d'abord être complètement à l'aise avec son corps, avec ses chaleurs, avec lui-même. Il était en soi reconnaissant d'avoir fait un tel rêve, si réaliste, qui lui faisait justement comprendre qu'il était pour l'instant incompatible avec sa réalité.
Pourtant, il avait eu raison sur le fait qu'ils se bridaient beaucoup, avec Kanda, plutôt que de laisser les choses évoluer et de se dire clairement ce qu'ils ressentaient. Cette pression s'était envolée dans ce rêve et ça lui avait fait un bien fou. Il rougit en y pensant. Cette complicité, la tendresse entre eux… ça avait été génial. Il espérait que le jour où il serait prêt, et où ils auraient tous deux envie l'un de l'autre, ça se passerait de cette façon. Peut-être même mieux, peut-être même que d'ici là, leur relation aurait évolué dans un sens plus… sentimental. Coucher avec Kanda en tant qu'amis qui se découvraient semblait bien, mais avec ses sentiments amoureux, il avouait qu'il aurait bien aimé savoir s'ils pouvaient être plus avant de se lancer.
Allen préféra secouer la tête avant de s'autoriser à envisager sérieusement des niaiseries pareilles, quand bien même il sentait que certaines pièces du puzzle de ses décisions et de ses appréhensions s'emboitaient correctement. Il faudrait qu'il prévienne Kanda qu'il avait réalisé qu'il ne serait pas prêt lorsque ses prochaines chaleurs seraient là, en tout cas. Il se doutait que l'alpha comprendrait. Il n'avait jamais cru qu'il le lui reprocherait, mais avait eu peur qu'il doute de sa confiance. Finalement, il avait compris qu'être prêt ne dépendait pas que de la confiance en l'autre, il y avait aussi le fait d'être sûr de soi.
Avec tout ça, une douche froide lui ferait du bien.
Il ôta son haut de pyjama et son caleçon, découvrant une tâche humide à l'arrière de ce dernier qui ne l'embarrassa pas. Il n'était plus gêné de se dire qu'il s'auto-lubrifiait en tant qu'oméga et que son corps était fait ainsi. Il en était même plutôt content à la réflexion, car si une pénétration faisait aussi mal que dans son rêve, il aurait plutôt intérêt à ne pas être sec pour que Kanda puisse rentrer et que ça n'accentue pas encore plus sa douleur.
Une fois nu, ayant tourné les robinets, Allen se glissa sous le jet, goûtant la sensation de bien-être. Il était toujours gêné, un peu confus de ce qu'il se rappelait, des sensations de Kanda contre sa peau, de ses baisers, de son toucher… Sans qu'il ne puisse se contrôler, il était encore excité. Machinalement, il passa une main dans son dos et fit pénétrer ses doigts en lui, soupirant de plaisir, se répétant les gestes de l'alpha et l'imaginant à sa place en sachant que ce n'était qu'un fantasme qui ne l'engageait en rien et dont il n'avait pas à avoir honte.
Il regagna ensuite son lit, se couchant comme si de rien était, espérant que ses hormones ne lui joueraient pas d'autre fantasmes de ce genre, car il avait besoin de dormir, ils se levaient tôt pour l'entraînement de demain, et d'autre part car il se disait qu'il aurait quand même du mal à regarder Kanda dans les yeux après tout ça… Se grondant pour ses inhibitions, il ferma les yeux et se répéta qu'après tout, il avait seulement rêvé. Kanda n'en saurait rien et ça n'aurait aucune conséquence sur la réalité. Aucune. Il n'y avait rien de mal à fantasmer, ça ne mangeait pas de pain, après tout. Ce n'était pas la première fois. C'était la première fois que c'était si réel, mais ça restait tout de même un rêve.
Il finit par s'endormir d'un sommeil léger, à tel point qu'il eut la sensation de dormir comme un bébé.
À suivre...
Et ouiiiii mes petits, je vous ai encore trollé ! X'D
Plus sérieusement, comme vous pouvez le voir, ils ont fait tous les deux le même "rêve", et j'imagine que vous vous doutez que c'est en rapport avec leur lien et cette histoire de connexion ! ;) Si vous êtes un peu paumés, ce sera bientôt expliqué, et je pense que le titre est aussi un indicateur en soi... Quant au lemon et aux réactions des personnages ensuite, on va dire que ces passages montrent exactement pourquoi ils ne peuvent pas "réellement" consommer leur lien maintenant !
Je vous laisse faire vos interprétations sur tout ce chapitre et ce que ça risque de donner ensuite, quand ils apprendront qu'ils n'ont pas seulement fait un "rêve banal" ;). Et je me répète mais la suite arrivera prochainement, j'essaierai de faire en sorte que ça ne soit pas trop long, je compte sur votre compréhension de nouveau :).
Reviews ? N'oubliez surtout paaas de me faire partager votre avis, comme d'habitude ça fait plaisir, ça encourage, et c'est plus convivial :D ! Je tiens à savoir si vous avez aimé, si vous êtes pas trop frustrés ou si vous vous attendiez à un truc comme ça ou non ! ;)
Merci d'avoir lu :D !
