Coucou coucou !

Bon, j'aurais mis encore plus de temps que prévu, c'est compliqué avec la fac y tout y tout de tenir le rythme, maiiis je vous sors enfin ce chapitre 25 ! Pour être plus précise, je le coupe en deux parce qu'il est déjà super long et j'ai envie de le poster. Donc voilà, c'est cadeau.

Je remercie énormément ceux qui continuent de lire/suivre l'histoire malgré le temps de publication, j'espère qu'elle continuera à vous plaire et à vous faire voyager dans son intrigue même si c'est long lol. (Si j'ai oublié de répondre à des reviews, je regarde ça demain et je vous réponds sans faute x3)

Pour un petit résumé des chapitres précédents, histoire de : Allen et Kanda sont toujours choqués de ce que leur a fait le lien (le rêve érotique partagé, avec Allen qui a très très mal réagi en l'apprenant), et suite à une mission avec Lavi et Lenalee qui a mal tourné, Allen a eu l'occasion de se confier à ses amis sur ses peurs, et Lavi fait un face à face avec Tyki, dont il est sûr à 100% d'être le lié. Un joyeux bordel dans ce chapitre, donc o/.

Bonne lecture !

Réponses anonymes :

Akane: Merci beaucoup ! Oui, il y aura une suite. Ce n'est pas fichu, loin de là XD. J'espère que ce nouveau chapitre te plaira si tu passes par là ! Ne t'inquiète pas, niveau Yullen tu seras servi-e ici.


Partie 1 – Déjà Vu

« Il y a longtemps que je te cherchais, apprenti Bookman. »

Lavi sentit un froid l'envahir, du cœur jusqu'à l'âme. Il crut tomber, défaillir à ses pieds. Le parquet de l'auberge se mettait à tourner en une spirale infinie dans son champ de vision, Tyki avec tandis qu'il devenait petit à petit le centre du tourbillon. Tout son regard fut happé par ses yeux sombres. Il avait la tête qui tournait, le sang qui bourdonnait à ses oreilles, le cœur sur le point de s'arrêter. Était-ce ça que ressentait Allen lorsqu'il voyait son âme-soeur ? Était-ce ça qu'il était condamné à vivre jusqu'à la fin de ses jours ? Il n'y eut que lorsqu'il hoqueta pour respirer à nouveau qu'il se rendit compte qu'il avait eu le souffle coupé. Il l'avait devant ses yeux. Celui qui hantait ses nuits de cauchemar plus atroces les uns que les autres. Il avait comme cet instinct qui lui disait de fuir. Tyki s'avançait, l'air presque amical… Ça le choquait. La dernière fois, il avait été tout sauf amical, et Lavi n'arrivait pas à être serein. Allen était parti se coucher, il était seul, sans personne. Le barman, il ne le voyait plus. Peut-être que l'homme aussi avait disparu. Peut-être que Tyki l'avait déjà tué.

Un frisson le traversa. Il avait peur. Le sourire de Tyki ne lui faisait miroiter rien de bon. Mais surtout, ça le mettait en rogne. Il lui voulait quoi, ce fils de pute ? Terminer ce qu'il avait si gentiment commencé ? Lavi ne se laisserait pas faire, cette fois. Il ne serait pas paralysé, ni consumé par la peur, ni étourdi facilement. Il ne serait pas une proie. Cherchant à dégainer son Innocence, il ne put faire un geste que Tyki se plaça déjà devant lui, à saisir son bras qui avançait vers sa ceinture d'une poigne ferme. Ses mains grises retenaient son bras, ses ongles s'enfonçant à peine dans sa chair au travers du tissu.

C'était une menace. C'était définitivement une menace.

Lavi se maudissait pour la panique qu'il ressentait et son incapacité à parler. Il se maudissait pour les larmes qui lui montaient aux yeux et son cerveau qui suppliait Link, Allen, n'importe qui parmi les absents, de lui porter secours.

« Tu trembles, observa Tyki, déplaçant son regard sur l'Innocence si proche de la main de Lavi. Ce n'est pas nécessaire, range ça. Je veux juste parler.

—Tu te fous de ma gueule ?! J'ai rien à te dire ! »

Lavi avait réussi à récupérer son bras et se dégagea brutalement en arrière. Tyki eut un soupir. Cela donna à Lavi envie de hurler. Comme si c'était lui qui exagérait ! La rage au ventre, il tenta de faire face, de faire appel à sa raison.

Ne te laisse pas avoir, c'est comme ça qu'il t'a assommé et… fais ça… la dernière fois. Calme ta colère.

Papy avait raison. Il était trop jeune, trop insouciant, trop impétueux, il se laissait mener par ses émotions et ça lui poserait problème s'il continuait. Il fallait faire la part des choses. Tout ce que Tyki cherchait, c'était ça, le mettre dans tout ses états, l'énerver, le déconcentrer. Comme un chat, il torturait sa proie juste avant de l'achever. Excepté qu'il n'aurait sans doute pas la pitié d'en finir. S'il allait plus loin que la dernière fois, s'il essayait de… Lavi avait peur. Ils étaient liés. Le Noah du plaisir devait n'attendre que ça. Forcément…

Cachant ses tremblements, il recula encore pour se protéger.

« Écoute, fit Tyki en écrasant une cigarette au sol et en sortant une nouvelle dans la foulée, je sais que je t'ai fait peur l'autre fois, je peux pas te blâmer. Mais j'imagine que tu sais pourquoi je te cherche.

—Je ne veux rien avoir à faire avec toi. »

Malgré lui, Lavi avait éructé les mots. Le sourire de Tyki s'agrandit.

« Rassure-toi, ça ne m'enchante pas non plus.

—Ah ouais ? Pourtant l'autre fois tu avais l'air très enthousiaste ! »

Lavi lui lançait des piques, mais ça faisait mal quand même. Rien que d'y penser, il souffrait à l'idée de ce qui aurait pu lui arriver.

« J'ai perdu le contrôle, c'est vrai. J'en suis navré, c'est sincère. Mais je ne t'aurais rien fait, ce n'est pas mon style. Je préfère quand on me supplie que l'inverse. »

Dégoûtant, obscène, Tyki lui hérissait le poil. Surtout lorsque son regard croisa le sien, avec ce rictus qui lui retournait bizarrement l'estomac. Lavi ignora la sensation électrique indésirable, dont il ne comprenait pas la présence. Il avait beau être un homme magnifique, il était son ennemi. Il ignorait pourquoi le destin l'avait lié à lui. Il refusait de l'accepter.

« C'est facile de dire 'j'ai perdu le contrôle', pour un alpha. Comme si ça excusait tout… » D'autant que pour Lavi, c'était loin d'être rien, sa façon de le toucher. « Tu espères que ça va suffire ? Que je vais te faire confiance ? »

Tyki haussa les épaules, éteignant la flamme de son briquet et tirant une première taffe.

« Je ne dis pas que ça excuse tout. Mais ça fait longtemps que je n'avais pas senti quelqu'un comme toi, et les phéromones de ton espèce sont parmi les plus puissants. Pour un lié, c'est… dur de résister. Mais j'imagine que tu dois le savoir, puisque tu es un bookman.

—Mon espèce ? Quelqu'un… comme moi ? Putain, de quoi tu me parles ? »

Lavi tombait des nues. Il ne comprenait rien. De nouveau, la peur le saisit et les larmes montèrent à ses yeux. Pas pour la même raison, cependant.

Face à lui, l'homme s'assit et attrapa un verre de bière qui traînait, buvant dedans sans se soucier de qui avait pu y mettre sa bouche. Lavi grimaça en réflexe. Les paroles de Tyki le touchaient en plein coeur. Ce dernier éclata de rire en reposant la bière.

« Ils t'ont rien dit ? Putain, les cons ! C'est tellement rare que ça ne m'étonne qu'à moitié… Ton vieux doit pourtant bien le savoir.

—Explique-toi un peu, bordel ! Je comprends rien ! Tu sais ce que je suis ? Qui je suis ? »

En deux pas, Lavi frappa des poings sur la table. Il se résignait à parler avec lui. Parce qu'il voulait savoir, parce qu'il ne dormait plus quand il y réfléchissait, parce qu'il avait peur des conséquences. Un alpha, un bêta, un oméga… il semblait ne correspondre à aucune catégorie. Si Tyki savait quoique ce soit, si Tyki pouvait l'aider… il avait besoin qu'on l'aide. Il n'en pouvait plus de ne pas savoir.

« Ce que tu es, je crois en avoir une idée. Qui t'es, un peu moins. » Il ricana, sa langue passa sur ses lèvres fines. « C'est une question que je me pose aussi, parfois. Ça nous fait un point commun.

—Ta gueule et parle donc, Mikk ! »

Tyki se releva. Lavi hésita à reculer. Il ne bougea pas, lorsque Tyki se plaça à quelques centimètres de lui. Il sentit son souffle contre ses lèvres. Pourquoi n'arrivait-il pas à se distancer ? Pourquoi sentait-il son visage afficher une expression perdue ? Pourquoi le rictus de Tyki le pétrifiait dans le pire comme le meilleur sens du terme ? Il déglutit. Tyki ne s'approcha pas plus, se contentant de l'observer. Comme le rouquin ne réagissait pas, le Noah leva lentement sa main et la posa sur le visage de Lavi. Il sentait son pouce caresser là où son cache-oeil rejoignait son oreille. C'était déstabilisant. Lavi ne réussit pas à dire quoique ce soit.

Ses protestations mourraient dans sa gorge.

« Tu sens ? » demanda Tyki en un murmure. « Tu sens ce qui se passe quand je te touche ? »

Lavi ouvrit la bouche, son souffle remontant comme une bulle d'air qui éclata dans sa gorge, le laissant bouche bée. Oui, Tyki avait raison. Il sentait l'électricité le parcourir, la même que l'autre fois, ce qui lui avait fait si peur. Il ne pouvait pas se dégager, quelque chose en lui, en plus d'une dissociation réflexe, lui soufflait qu'il ne pouvait rien faire. Il ne savait pas à quoi c'était dû. Ni comment faire pour s'en sortir. Comme il respirait plus fort, il sentait son torse se soulever en un rythme effréné. Tyki descendit sa main jusqu'à sa gorge. L'espace d'un instant, Lavi paniqua qu'il ne l'étrangle mais sa main continua sa course jusqu'à son torse.

« N'aie pas peur. Je ne te ferai rien que tu ne voudras pas. »

C'était peut-être bien le problème. Le fait que le toucher et se retrouver proche de lui ne le plaçait pas en position de savoir ce qu'il voulait ou ne voulait pas.

« Comme l'autre fois, hein ? » attaqua Lavi. » Pourquoi je te ferais confiance, bordel ?

—L'autre fois, j'ai été pris de court. Je venais de comprendre et je me suis laissé emporter. Si tu savais ce que tu es et tout ce que ton corps peut faire… Je ne te veux pas de mal, Lavi. »

Ils se fixèrent dans les yeux. Lavi doutait. Son ton semblait sincère, mais il ne voulait pas pardonner ça comme ça. Il avait toujours ce tournoi atroce. Cette voix qui lui disait de ne pas le regarder, l'autre qui appelait à se jeter dans son âme. Tourmenté, il était étiré et partagé entre deux extrêmes. Le chemin de la trahison n'était pas loin. Dangereux. Tout ça était dangereux.

« Alors qu'est-ce que tu veux de moi, putain ? Et dis-moi ce que tu sais ! »

Lavi ferma les yeux, serrant les poings. Il dut faire un effort pour s'arracher à la contemplation morbide du Noah.

« Nous sommes liés, expliqua patiemment Tyki. Que tu le veuilles ou non, nous sommes attirés l'un par l'autre. Quelque chose nous relie et me mettra toujours sur ton chemin, et toi sur le mien. Je ne sais pas quoi faire de ça. Mais je suis curieux. Vois-tu, je suis joueur, et tu me plais.

—Je ne serai pas ton nouveau jouet. Rappelle-toi ce que je suis et ce que tu es. » Lavi fit deux pas en arrière, la main de Tyki glissant sur lui tel un poids mort. « Je veux juste savoir ce que tu sais sur mon statut. »

Tyki sourit encore.

« Je ne te prends pas pour mon jouet. Je sais très bien ce que nous sommes, et ce que à quoi je m'expose. Mais lorsque le péché est aussi magnifique, il est dommage de le repousser.

—Si tu parles de toi, ravale un peu ton égo. »

Lavi s'irritait, commençant à comprendre que Tyki ne lui dirait rien. Il jouait avec lui.

« Et si je parlais de toi ?

—J'apprécie le compliment. J'aimerais bien mes informations, maintenant. Tu as peut-être du temps à perdre mais pas moi. »

Le bouclé passa une main dans ses cheveux et ramassa son chapeau qui était posé sur la table. Il se levait, ses chaussures vernies dansant sur le parquet sale et vieillot de l'auberge. Lavi fronça les sourcils. Qu'est-ce que cet enculé fabriquait…

« Je reviendrai à Londres dans un mois. Sois là. Demande donc à ton vieux s'il a entendu parler des Gamma.

—Putain, tu peux pas partir comme ça en m'en disant si peux ! »

Ulcéré, Lavi le toisa. Il n'avait jamais entendu parler de ça. Tyki devait s'en douter. Oh, qu'il avait envie de lui éclater la face jusqu'à ce que ses dents raclent le plancher et tombent comme des dés. Des sentiments violents valsaient en lui. Tyki enfilait sa veste en le regardant à peine, il remit son chapeau et lui fit un clin d'oeil moqueur.

« Je peux partir en te faisant un baiser d'adieu, mon coeur, si c'est ce qui t'offusque. »

Ce surnom faussement mignon donna à Lavi envie de vomir. Il tourna sa langue dans sa bouche, goûtant sa colère qui ronronnait dans sa gorge.

« Je croyais que tu ferais rien que je ne voulais pas ?

—Tu le voudras. Un jour ou l'autre, tu verras. À dans un mois, Lavi.

—Va te faire foutre, Mikk ! »

Ignorant son insulte, Tyki lui tourna le dos. En une fraction de seconde, il disparut vers la sortie. Lavi ne perdit pas de temps. Il lui courut après, titubant à cause de l'alcool et du choc de la confrontation qui s'emmêlaient.

Il avait pris sur lui, mais des sentiments conflictuels dormaient dans son ventre, prêts à remonter. Il déboula dans la rue hors d'haleine alors qu'il n'avait fait que quelque mètres, se mangeant une table au passage. Il n'eut face à lui que la nuit noire. Les étoiles. Comme cette nuit là. Il déglutit, cherchant Tyki des yeux. Le Noah s'était volatilisé.

Il s'était encore foutu de lui. Et surtout, surtout, cette invitation qu'il lui avait lancé… Lavi sentait l'adrénaline brûler son sang, ses os, ses muscles.

Il s'effondra par terre et pleura un long moment. Lorsqu'il se releva, toujours en chancelant, il eut à peine le temps de voir que les étoiles bougeaient étrangement dans le ciel, que ce n'était peut-être pas des étoiles, qu'une explosion secoua l'auberge.


Allen s'éveilla en sursaut. Il avait le coeur qui bourdonnait dans les oreilles, ou l'inverse. Surtout, il avait fait un mauvais rêve. Il y avait des blessés, du sang. Sa faute, c'était sa faute. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas été si angoissé. Il n'eut pas le temps de se poser davantage de question. Son ouïe se remit à fonctionner, il entendit des cris et des bruits de décombres s'effondrer. Les fracas n'avaient pas eu lieu que dans son imagination… Encore un peu abasourdi, il se releva du lit, manqua de tomber sur les couvertures qu'il avait fait glissé, et tituba à la recherche de ses vêtements. Il enfila son pantalon et ses bottes pratiquement d'un même geste, gardant la chemise de son pyjama et fonçant hors de la chambre.

Face à lui, l'escalier était à moitié détruit et un énorme trou dans le mur faisait rentrer l'air froid de la nuit.

Le maudit observa les portes attenantes ouvertes, signe que d'autres clients étaient partis, sauta par-delà les marches exposées. Ils étaient au deuxième et dernier étage de l'auberge, les cris qu'il entendait venaient du premier. Il devait y avoir des clients qui étaient piégés. Avisant une femme et sa toute jeune enfant qui se débattaient sous un pan de mur, Allen vint les aider, sentant son dos craquer alors qu'il forçait avec la mère pour dégager l'enfant.

Oh, s'il était mort de fatigue, il se sentait dorénavant réveillé d'une manière bien désagréable, les sens en alerte. Son coeur remontait dans sa gorge et son crâne le lançait.

Bon sang, où était Lavi ? Il n'avait pas réalisé tout de suite, mais dans la chambre, il ne l'avait pas vu. Il savait qu'il était resté au bar hier soir, c'était tout de même étrange. Il aurait pensé qu'il serait revenu se coucher entre temps. Son instinct lui disait que quelque chose s'était passé. Est-ce que Lavi avait été pris dans l'attaque d'Akumas ? Est-ce qu'il se battait en ce moment ?

Coupant court à ses interrogations, il termina de dégager les blessés. La femme le remercia, la petite pleurait. C'était une oméga, elle avait de jolies boucles rousses. Allen prit le temps de lui caresser la tête, un certain instinct paternel prenant le dessus sur lui. Il partit ensuite, enjambant avec précipitation les planches et les pierres éparpillés, appelant les clients à se manifester. Il aida deux hommes à sortir d'une chambre. Il commençait sérieusement à s'angoisser, il ne voyait Lavi nulle part. Il descendit au rez-de-chaussée, son oeil le piqua soudainement.

Il eut à peine le temps de voir qu'un Akuma de niveau 3 fonçait sur lui. La pointe du marteau de Lavi l'éclata avant qu'il ne puisse l'atteindre, surgissant devant les yeux d'Allen. Tout s'était passé très vite. Une mèche de cheveux blanche avait été emportée par le coup, Allen la regarda flotter dans l'air une demi-seconde avant d'atterrir sur le plancher.

Il tourna son regard vers son ami.

« Te voilà enfin ! Tu étais passé où ? Je me suis inquiété ! »

Une ombre passa sur le visage de Lavi. Il reprit bien vite son sourire rieur de coutume.

« J'avais un truc à faire. Bien dormi ?

—Le réveil était un peu rude, mais on va dire que oui… »

Si on oubliait aussi ses cauchemars. Les deux amis rirent. Allen sentait que quelque chose se tramait, il connaissait son ami, ce sourire était factice. Ce n'était toutefois pas le moment d'enquiquiner Lavi avec ça. Les Akumas revenaient.

Ils n'avaient pas de temps à perdre en palabres.

Les créatures se ruèrent en même temps sur eux. De trois, ils entendirent des bourdonnements caractéristiques du chargement d'une attaque. L'oeil d'Allen s'affolait, ses oreilles lui soufflait qu'il y en avait en réalité plus. Mais combien, cinq, six ? Il se mordit la lèvre. Ils furent rapidement encerclés. L'un de ceux qu'Allen sentait présent mais ne voyait pas chargea par derrière. Il reçut un tir dans l'épaule.

Sous le choc, il s'effondra au sol quelques secondes. Sa tête claquant contre un des pilier de l'auberge. Étourdi, il ne cria pas, ne ressentit pas la douleur. Il eut juste le réflexe de mettre sa main. En la retirant, il vit du sang chaud sur sa paume, qui s'écoulait entre ses doigts.

Lavi se précipita sur lui pour le relever. Il ressentit alors un tiraillement dans son épaule lorsqu'il se mit debout et respirait. Le poison des Akumas ne l'affectait pas. S'il avait mal, ça ne signifiait qu'une chose.

Ça avait touché un nerf.

Il avait beau être fort, être un symbiotique taillé pour résister aux Akumas, avoir le meilleur taux de synchronisation parmi les Exorcistes, il restait humain. C'était son bras droit qui avait été touché. Il pouvait toujours transformer le gauche en Innocence, il aurait toutefois du mal à le manier. Il opina néanmoins du chef pour signifier à Lavi que tout allait bien et qu'il continuerait le combat. Le rouquin parut hésiter avant de repartir vite à la charge, Allen faisant de même.

Chaque mouvement lui brûlait la peau, sa chair à vif l'élançait, les muscles à l'intérieur, mais tant pis.

Il suivit Lavi en titubant. Transforma son bras, grimaça sous la piqûre de sa chair. Lavi venait de tuer l'un des Akumas, un deuxième fonçant droit vers lui. Allen brandit son épée d'un bras et n'eut pas le temps de dire « bonjour » qu'une douleur encore plus atroce le foudroya. Il entendit un craquement liquide, comme une sorte de déchirure.

Putain, ça faisait mal. Il eut les larmes aux yeux. L'Akuma, sans pitié, attaqua le premier. Allen réussit à parer de justesse, hurlant entre ses dents. Lavi accourut à sa rescousse pour la deuxième fois. Ils ne s'en sortiraient pas, Allen se sentait submergé et se rappela de son rêve. Des gens blessés par sa faute. Il paniqua. Pas maintenant. Pas comme ça.

Déjà, sa vision se floutait. Non, il n'allait pas s'évanouir pour ça… Non ! Il n'était pas si faible !

Au fond, ce n'était pas incroyable. Il souffrait déjà d'une fracture qui venait de guérir. Il recevait un impact là où se trouvait l'os et l'articulation. Bien sûr que bouger son bras lui faisait souffrir le martyr, bien sûr que ça devenait impossible de combattre.

Les larmes coulèrent, sa respiration s'accélérait malgré ses pensées rationnelles. Il sentit à peine Lavi le pousser sur le côté et un autre tir les frôler. Inquiet, Allen jeta un regard de côté. Lavi allait bien. Il semblait un peu secoué, mais il se remettait debout et contrattaquait. Il abattit son marteau sur l'Akuma, l'écrasant au sol comme un insecte.

« Reste-là, lui intima-t-il de loin, la main tendue pour marquer une distance, je m'occupe des autres. Ils sont pas trop nombreux, je vais m'en sortir. »

Allen aurait voulu lui dire qu'il ne pouvait aller nulle part, s'il en avait eu la force. Il avait quand même envie de se relever pour lui porter secours, parce qu'il ne voulait pas laisser Lavi tout seul, on ne savait jamais ce qui pouvait arriver dans un combat. Sa tête commença à tourner encore plus. L'endroit où il avait pris un coup le brûlait méchamment.

Il perdit conscience.


Vaguement migraineux, Allen ouvrit les yeux. Il était dans une chambre d'hôpital. Il se redressa avec précipitation, remarquant à peine que son bras était à nouveau plâtré, la peur au ventre que Lavi ne soit dans le lit à côté, mal en point. S'il était blessé à cause de son ingérence, s'il était dans le coma ou pire, il ne se le pardonnerait pas… À son grand soulagement, l'autre lit de la chambre était vide. Aussi, les rideaux tirés suggéraient qu'il faisait nuit. Si son ami n'était pas là, il se demandait où il était. Est-ce qu'il allait bien ? Est-ce qu'il avait réussi à joindre Lenalee ou les autres ? Il ne pourrait rien faire ce soir.

Autant s'en préoccuper demain, lorsqu'il ferait jour.

L'angoisse remontait dans sa poitrine, il essaya de canaliser sa respiration et passa une main devant ses yeux pour essuyer une larme qui avait coulé. Ils avaient encore eu une mission fiasco…

C'était désolant. Les exorcistes devenaient de plus en plus démunis face aux Akumas. On les narguait, leur montrait la supériorité écrasante des Noah, des engeances du Comte. Ils n'étaient pas à la hauteur. Il n'était pas à la hauteur.

Se retournant dans son lit, Allen s'endormit en serrant les draps contre son corps. Il avait froid.

Un bruit de tissu le réveilla pour la deuxième fois. Il réalisa qu'on avait tiré les rideaux. Il faisait jour, et le soleil griffait son visage. Il gémit, encore à moitié dans son sommeil. Une infirmière venait de ramener un plateau à côté de lui. Il se retourna pour tomber nez à nez avec le visage rieur de Lavi dans l'encadrement de la porte.

« Enfin debout, Moyashi ? Il est deux-heures de l'après-midi… »

Se redressant, pris de stupeur, Allen rougit.

« Tu plaisantes ?!

—Non, mais c'est normal. Tu devais être crevé après tout ça…

—Et toi ? »

Le maudit fit de son mieux pour faire bonne figure. Il se sentait tellement coupable. Lavi s'en aperçut. Évidemment, il le connaissait bien.

« Fais pas cette tête. T'as eu une commotion. Tu faisais mieux de te reposer. Et ton bras va devoir être au repos…

—T'as pas eu trop de mal ?

—On en avait tué deux, j'ai eu les quatre autres. Ça a été du gâteau. »

Il plaça son index sur son pouce en formant un arc de cercle pour illustrer ses propos. Allen secoua la tête, pouffant. Il apercevait tout de même des égratignures sur le visage de son ami. Ça n'avait pas dû être si facile que ça… Il lui sourit néanmoins, remarquant aussi les cernes sous ses yeux.

« T'es sûr que tout va bien ? s'enquit-il. J'ai l'impression que y a un truc…

—La fatigue, » rétorqua Lavi du tac au tac. « Dépêche-toi de manger, on a un train ce soir à 18 heures. On est transféré à Londres, Lenalee aussi. On est tous rapatriés, il n'y a rien ici. »

Allen hocha la tête. Rapatriés, ça voulait dire qu'ils rentreraient à la maison. Ils reverraient les autres. Il reverrait Kanda. Ça lui faisait plaisir. Il avisa son bras droit plâtré, il le lançait encore un peu. L'infirmière avait changé sa perfusion. Les antidouleurs le calmeraient. Cependant, ils ne feraient pas effets éternellement. Ça allait craindre pour les entraînements avec Link et Kanda… Luberrier n'aurait aucune pitié pour son bras blessé, il s'en doutait d'ores et déjà.

Lavi vint s'asseoir à ses côtés sur une chaise, pour discuter un peu. Le maudit attrapa un bout de pain et le trempa dans son assiette, mangeant avec appétit. Il avait beau être blessé, il ne perdait pas le nord. Lavi ricana devant sa gloutonnerie, Allen lui faisant les gros yeux en réponse. Si son ami agissait comme d'habitude, le maudit sentait bien qu'il n'avait pas eu une intuition dans le vide, la veille au soir. Le rouquin était ailleurs, il avait parfois le regard perdu, les yeux bas. Ce n'était pas normal, ses blagues sonnaient fausses, son enthousiasme surjoué. Il n'osait pas lui en parler, ni faire des allusions. Il ne voulait pas brusquer Lavi, il lui en parlerait s'il en avait besoin. Il espérait juste que ce ne soit pas encore ces histoires avec Tyki qui le travaillaient… Il y avait de quoi, effectivement. Dur de le blâmer.

La journée passa bien vite. Dans le train, Allen s'endormit. On lui avait dit de ne pas retirer ses bandages avant une semaine, qu'il ne devait faire aucune activité. Lavi l'avait taquiné sur le fait qu'il aurait droit à des congés payés, le blanc rétorquant qu'avec sa tête de déterré, il en avait plus besoin que lui. Si Lavi avait paru vexé et surpris de son manque de tact, Allen se surprenant lui-même, un peu inquiet d'avoir été trop loin, le rouquin répondit qu'il n'avait pas tout à fait tort.

Allen avait voulu s'excuser, Lavi secouant la tête. Chacun sur leur siège, l'un en face de l'autre, ils avaient joué aux cartes, mais avaient arrêté, las. Allen ne s'était même pas senti partir tant il était épuisé.

Lorsqu'il avait émergé, c'était pour voir les hautes tours et les pentes des rues de Londres. Une vue pour le moins réconfortante, synonyme de paix, de tranquillité. Au moins pour un temps. Il avait adressé un sourire complice à Lavi.

« Nous revoilà à la maison. »


Frais, il faisait frais dans les couloirs de l'Ordre. Komui se rongeait les ongles en attendant sa soeur qui n'allait pas tarder à revenir. Il avait malheureusement pris l'habitude que Lenalee soit blessée. Que ses hommes soient tués. Ça ne lui plaisait pas. Évidemment que non. Comment faire autrement, pourtant ? Elle devait se battre. Elle était une Exorciste. Il avait accepté ça en dépit de la peine que ça lui inspirait depuis des lustres. Quant à ses hommes, tant d'akumas en avaient raison, tant d'hommes prenaient leur place. Ça devenait d'un sinistre commun.

Néanmoins, ce n'était pas ce qui lui inspirait tant d'inquiétudes en ce moment. Il avait reçu une lettre.

Anonyme, avec des caractères étranges, et sans adresse de retour. Quelque chose l'avait tout de suite alerté, ça sentait la mauvaise nouvelle. Personne, hormis les Exorcistes eux-mêmes, ne connaissaient la localisation exacte de la Congrégation. Un tel courrier ne pouvait venir que d'en haut, du Central, ou d'un des Maréchaux. Ils signaient habituellement, ou utilisaient tout simplement les Golems. Cross Marian avait quelque fois pour habitude de le contacter ainsi. Ce n'était toute fois pas lui. Pour cause, Komui avait eu de ses nouvelles il y a un mois. L'homme se portait très bien, il promettait qu'il allait passer avec des informations. Komui les attendait toujours, il avait le sentiment qu'il pouvait les attendre longtemps.

Non, cette lettre provenait d'un tout autre expéditeur. Elle était signée de la main du Comte Millénaire. Une menace. Personne n'avait pu voir le coursier qui avait délivré le paquet. Komui avait couru jusqu'aux hommes à l'entrée pour en avoir le coeur net lui-même, avait chargé un Trappeur de le rattraper, en vain.

Le contenu de cette lettre avait bouleversé l'homme. Elle lui promettait un nouveau tournant dans la guerre. Elle lui promettait la défaite des Exorcistes.

Et savoir que les Noah connaissaient peut-être la position de la base le rendait douloureusement fébrile.


À la gare, Allen et Lavi avaient croisés Krory et Miranda. Ils se seraient attendus à retrouver aussi Lenalee, mais un Golem les prévint qu'elle était déjà arrivée à l'Ordre, elle avait pris le train une heure avant eux. Les quatre exorcistes discutèrent durant le voyage en diligence jusqu'à la Congrégation. Allen avouait que ça faisait une bouffée d'air frais, de parler de tout et de rien, dans la joie et la bonne humeur. Il avait encore mal à son bras, s'il était honnête. Il avait toutefois hâte de reprendre le combat. Se reposer quelques jours ne ferait pourtant pas de mal.

Le ciel bleu était parsemé de nuages, et quelques oiseaux le traversèrent. Au détour d'une rue, Allen entendit son ventre gargouiller. La maison n'était plus très loin. Ils allaient pouvoir se régaler. Il pensa à Kanda, aussi.

Comment ne pas y penser ? Ils allaient se reparler pour la première fois depuis l'incident.

Allen avait hâte, et en même temps, il appréhendait. Il espérait que Kanda ne lui en voudrait pas, que ça ne créerait pas un froid entre eux. Il essayait d'ignorer ces pensées négatives, elles étaient plus fortes que lui, son estomac se tordait. Lavi était lui aussi pensif. Il ne rigolait pas avec Krory et Miranda, regardant seulement par la fenêtre.

Les deux exorcistes leur jetaient des regards, comme inconfortable avec le blanc dans la diligence. Allen esquissait quelques sourires, Lavi aussi. Krory et Miranda n'étaient pas dupes. Le vampire, avec sa timidité, ne se risquait pas à faire de remarques. Et Miranda était beaucoup trop délicate pour prendre la responsabilité de les heurter.

Ils arrivèrent dans le silence. Allen se sentait un peu reposé. Passer l'heure à divaguer n'avait pas été que de mauvais augure.

À l'entrée, Komui et Lenalee se tenaient présents. Lavi donna un coup de coude à Allen, un premier sourire sincère sur son visage. Les deux garçons lâchèrent leurs bagages pour se précipiter sur Lenalee et la prendre dans leurs bras. Allen ignora la douleur de son bras plâtré dans l'accolade musclée qui se jouaient entre eux. Krory échangea un regard avec son équipière, comme soulagé de voir qu'ils allaient mieux, Allen s'en aperçut du coin de l'oeil.

Miranda et lui les dépassèrent, Komui les observant d'un air bienveillant. Il zieutait le chemin par lequel la diligence repartit, son regard perdu dans l'horizon. Allen n'y fit pas particulièrement attention. Il se contenta d'apprécier l'étreinte et le mélange d'odeur avec ses amis. Ils furent poussés à l'intérieur par l'intendant, et la porte se referma. Ils avancèrent en riant jusqu'à la porte du réfectoire, Komui prévenant Lenalee qu'il les laissait et leur demandant de déposer leur rapport plus tard. Allen aperçut quelques traqueurs attablés et d'autres exorcistes qui cherchaient de quoi manger, tous ensemble devant les barquettes de Jerry.

Ils allèrent pour faire la queue quand des pas retentirent derrière eux.

« Moyashi. »

Le coeur d'Allen rata un battement. Il se retourna, et tout le monde dans la pièce jeta un regard vers eux. C'était souvent que ça arrivait, le « couple » d'alpha et oméga qu'ils formaient au sein de la citadelle ne passait pas inaperçu, surtout avec la réputation d'iceberg de Kanda. Et pourtant, ils étaient liés.

Et pourtant, Allen l'aimait.

« Tu as été blessé. »

Ce n'était pas une question. C'était une constatation. Allen sentait les phéromones d'alpha l'envahir alors que Kanda les relâchait, visiblement en colère. Un court instant, la part d'oméga en Allen en fut intimidée. Lorsque l'alpha se rapprocha de lui pour le prendre contre lui, alors que tout le monde les regardait, il fondit intérieurement. Kanda grogna aux gens « d'arrêter de les mater et de s'occuper de leur cul », mais sa réaction instinctive avait choquée tout le monde. Les traqueurs et les exorcistes s'étaient habitués à voir qu'Allen Walker avait sympathisé avec le glacial Kanda Yû.

Pas à ce que ce dernier n'agisse comme un partenaire inquiet avec lui. Allen lui-même était sur le cul.

« Je vais bien, bredouilla-t-il, ne t'en fais pas.

—J'en ai pas tout à fait l'impression. »

Son rictus sarcastique blasa Allen, qui ne repoussa pourtant pas le déferlement d'odeur apaisante qui l'enveloppaient. Bien sûr, il était son lié. Kanda toucha précautionneusement son dos, son bras, comme pour l'examiner. C'était un peu gênant, mais l'intention était appréciable. Ils se relâchèrent, Allen priant intérieurement pour ne pas être cramoisi devant tout le monde, ça serait la honte. Kanda tourna son regard vers Lenalee, et le joli bandage qu'elle arborait autour du front.

« Toi aussi, tu as morflé. Ça va mieux ?

—Oui, ricana-t-elle avec un clin d'oeil, mais si tu veux me faire un câlin pour vérifier, je prends. »

Kanda grogna un 'tch', visiblement agacé. Il jeta un dernier regard à Allen, fusillant du même glas un Lavi à moitié mort de rire, et avança dans la queue.

« C'est malin, Lena, tu as braqué YûYû, fit Lavi en lui donnant un coup de coude.

—C'est vous deux qui l'avez braqué, intervint Allen, vous êtes irrécupérables.

—Peut-être, mais en tout cas tout les deux, vous êtes trop mignon. »

Lenalee caressa les joues rouges d'Allen qui ne perdit pas de sa couleur. Il se mordit la joue, bougonnant dans sa barbe.

« C'est bon, m'embarrassez pas davantage…

—Mais t'es si meuuugnon ! » insista Lavi.

Il parlait un peu trop fort, Kanda se retournant devant eux. Il secoua la tête avec humeur. Le pauvre, pensa Allen, il en a déjà trop marre de leurs conneries. Ou c'est surtout moi qui ai ma dose… L'Asiatique se rabattit dans la queue déjà avec indifférence, le maudit gêné au possible. Lavi se jeta à son cou, commençant à lui coincer la tête sous son bras pour lui frotter vigoureusement le crâne, Allen l'engueulant de tout son soûl. Pour se donner en spectacle, on pouvait dire qu'ils étaient bien partis.

C'était bon d'être à la maison.


Une fois le repas terminé, Allen n'osa pas aller retrouver Kanda. Lavi l'encourageait à crever l'abcès, parce que ça ne pourrait lui faire que du bien, parce qu'il n'attendait que ça et que dans ces cas-là, c'était bête de rester avec ses inquiétudes infinies. Le blandin était bien sûr d'accord avec lui, sauf que ça lui donnait limite des maux d'estomacs à l'idée de mettre des mots dessus. Lenalee, de son côté, penchait aussi du côté de Lavi et lui recommanda tout de même de faire à son rythme. Rien ne servait à ce qu'il se rende malade. Toutefois, qu'il devrait au moins aller lui parler, pour ne pas qu'il ne soit trop inquiet des séquelles de la mission. Allen était encore sur le cul de la manière dont Kanda l'avait traité. Ça, quelques traqueurs avaient jasé. L'oméga n'avait pas eu peur de les remettre à leur place. Ça restait aussi humiliant que source d'un curieux réconfort pour le jeune homme.

Parce que ça voulait peut-être dire que pour agir comme ça, Kanda avait bien dû réfléchir aux réactions et s'en ficher. Ça voulait peut-être dire qu'il tenait à le traiter encore plus comme son partenaire. Et en même temps, Allen n'avait pas envie de s'emballer. Surtout avec ce qui s'était passé juste avant son départ. Une boule dans la gorge, il se disait que ça serait bête de rester comme ça. Et que putain, peut-être qu'il devrait en profiter pour dire à Kanda ce qu'il ressentait. Vraiment, au fond de lui. Ça semblait trop tôt et il ne voulait pas le faire fuir et perdre leur relation.

Néanmoins, il se disait que ça serait toujours trop tôt. En fin de compte, c'était plus une excuse. Vu la propension de Kanda à refuser les autres dans sa vie, il craignait qu'il ne se sente coincé s'il lui avouait son amour. Ils avaient réussi à s'engueuler parce que Kanda ne supportait pas qu'il lui pose des questions personnelles, encore récemment. Ce n'était pas forcément incompatible et naturellement qu'il n'était obligé de rien lui dire. Ça montrait quand même à Allen qu'il n'était pas entièrement prêt à s'ouvrir, et ça le faisait craindre les conséquences de tout ça. Et en même temps, Kanda s'était excusé de ça. Il avait évolué et avait plusieurs fois eu des gestes… loin d'être anodins pour Allen.

Pour lui, peut-être moins.

L'important était déjà de lui dire à quel point il était désolé de son comportement en ayant appris le rêve partagé.

Se morfondre ne l'aidant pas, il passa une bonne partie de l'après-midi à discuter avec Link. Revenu de sa mission, l'adulte le prévint qu'il demanderait un rapport à Lavi et Lenalee sur son comportement pour la procédure. Ça ne le faisait même plus grincer des dents, c'était presque blasant. Évidemment, l'Allemand en parut embarrassé.

Même si Link était très à cheval sur les procédures, il prenait soin de lui à sa façon.

« Je suis désolé de ne pas avoir été là lors de la mission. J'aurais peut-être pu mettre l'Akuma en joue et éviter que tu ne sois blessé.

—Oh, non, ce n'est pas un problème. Tu n'es pas un exorciste, tu sais… Ce n'est pas grave.

—Tout de même, ma mission est de te surveiller, et je n'aime pas savoir que tu as été amoché. »

Allen rigola gentiment.

« Tu n'es pas ma mère, Link. » C'était aussi oublier qu'il n'était pas là pour sa protection, mais justement pour sa surveillance. Un détail. « Mais merci. Kanda aussi était inquiet pour moi, il a… enfin, il s'est montré protecteur et ça m'a fait plaisir. »

Link secoua la tête.

« C'est l'instinct protecteur des alphas. C'est normal pour nous de nous préoccuper des omégas qui nous entourent. Qu'on soit vos mères ou pas. »

Il lui fit une sorte de clin d'oeil. Bien sûr, il n'était pas vraiment vexé. Le maudit marqua une pause.

« Tu penses qu'il n'y a que ça ? »

Son visage s'assombrissait. Étant donné que Link et lui s'étaient réconciliés, que Link avait montré de l'empathie ainsi que l'attitude d'un véritable ami pour lui, Allen s'autorisait à se montrer vulnérable devant lui. De plus, en tant qu'alpha, il pourrait le conseiller.

« Honnêtement, j'ai entendu parler de la façon dont il t'a senti.

—Ça a fait le tour de la citadelle, on dirait… »

Allen crut littéralement devenir bouillant. Bon sang, même Link était au courant !

« Peut-être, » le taquina l'Allemand. « Mais je te l'ai déjà dit, je pense qu'il montre délibérément de l'affection pour toi. Je ne sais pas ce que ça veut dire, s'il t'aime comme tu l'aimes, mais il tient beaucoup à toi. Quand tu étais épuisé après votre dispute… enfin, quand tu dormais, il t'a pris dans ses bras et refusait que je te porte. Il a bien dit que tu étais son oméga. Je n'ai pas voulu te le dire, mais je pense que ce n'est pas rien. En tant qu'alpha, je peux en attester. »

Ça, Allen ne le savait pas. Ça le faisait se sentir encore plus mal d'un côté, parce que malgré sa colère, malgré sa rage, Kanda avait été là jusqu'au bout quand il en avait eu le plus besoin. Et à la fois… savoir qu'il le revendiquait plus ou moins devant Link, instinctivement, ça le rendait heureux. Link parut comprendre son sentiment. L'homme caressa son épaule avec tendresse.

« Ne sois pas si inquiet, Walker. Il ne t'en veut pas pour ça.

—Moi, si. » Link fronça les sourcils, aussi Allen clarifia. « Je m'en veux. »

Link lui sourit, avec complaisance. Sa main le massait gentiment. Un tel contact affectueux fit du bien à Allen. Même si Link n'était pas un parent, qu'il le maternait parfois trop à son goût, l'adolescent était secrètement heureux d'avoir une telle relation avec lui.

« Tu ne devrais pas. Le lien est complexe…

—Il l'est pour lui aussi.

—Bien sûr, et c'est bien que tu penses à lui. Mais c'est aussi humain de ta part d'avoir craqué. »

Le maudit avait beau se sentir mal, ça faisait du bien de l'entendre. Il avait quand même besoin de parler avec Kanda, de voir comment lui le ressentait.

« Mais je…

—Tu devrais en parler avec lui. Ne te fais juste pas trop de souci.

—Lavi et Lenalee m'ont dit ça aussi, je n'arrive juste pas à ne pas m'en faire. Je me sens égoïste. Et là, j'ai trop peur d'aller lui parler. »

Allen sentit les larmes lui monter aux yeux. Link secoua la tête. Il releva le menton d'Allen dans sa direction, et le prit dans ses bras. Son étreinte le surprit. Toutefois, elle lui fit du bien, aussi, il se laissa aller dans le câlin. Pour ces moments-là, il appréciait ce côté protecteur et paternel de Link.

« Je pense qu'on pourra tous te dire que ce n'est pas vrai, chuchota l'Allemand en lui caressant l'arrière du crâne, c'est bien de lui que tu as besoin d'entendre ça. Et je suis persuadé qu'il te dira la même chose. »

Pour en avoir le coeur net, il fallait lui parler. Cela décida Allen. Il fallait affronter ses peurs de temps en temps. Surtout quand l'issue serait salutaire. Dans tout ça, il avait de la chance que ses amis le soutiennent, qu'ils le rassurent. Ça lui réchauffait le coeur.

« Tu as raison, je vais aller le voir. »

Link opina. Allen se libéra de son étreinte.

« Tout ira bien, j'en suis persuadé.

—Merci pour tes mots, vraiment. »

Revigoré, le maudit prit congé de Link. Il devait se montrer courageux, maintenant.


À la recherche de Kanda, Allen avait fait la chambre de l'épéiste, jusqu'aux salles d'entraînement, sans le trouver.

Lorsqu'il arriva à la salle de méditation, Kanda était là, l'air apaisé, les yeux fermés. Il s'approcha de lui doucement, cherchant ses mots. Ça faisait beaucoup à concilier pour lui : son comportement, ce qui s'était passé avec leur lien, sa culpabilité… Il était hésitant sur la façon dont il engagerait la conversation. Bien qu'il ait en tête les mots de Link, ses propres certitudes et le reste, il se mordit la langue en ne sachant pas comment le faire précisément, sans être trop direct, trop brusque, ou trop maladroit. Il le serait certainement, quoiqu'il dise, peu importe ses tournures de phrases.

En tout cas, sa conversation avec Link l'avait fait se sentir mieux, plus sûr de lui. Il savait très bien qu'il voulait, et devait, vraiment lui parler. Il s'en était allé en mission sans lui dire au revoir et avec ces non-dits qui lui pesaient, il ne pouvait pas le supporter davantage.

Il se contenta d'abord de s'asseoir en tailleur à côté de Kanda, sans bruit. Juste avec la respiration du brun qui le berçait, et les échos de ses pensées.

L'alpha pivota son visage vers lui, ouvrant l'oeil. Allen esquissa un sourire, il ne parla pas. Il préférait d'abord participer à la séance de méditation. Ils parleraient après. Les phéromones de Kanda se rassemblèrent dans l'air, ce qui l'apaisa. Il voulait profiter du moment, de la présence de l'autre. Ses propres phéromones se mélangeaient à celle de l'alpha, recréant l'habituel cocon de bien-être que le maudit adorait. Kanda ne lui avait pas rendu son sourire, il avait juste refermé les yeux. Allen ne s'en formalisait pas, il savait qu'au contraire, ça signifiait qu'il était à l'aise avec lui. Si Kanda pouvait sentir ses émotions, il avait forcément dû ressentir son émoi. Allen essayait de se calmer pour que ça ne pèse pas sur lui.

Il lui sembla que les minutes s'écoulaient comme de l'eau, fluide, interrompue, il était complètement dans un autre monde, bercé par les odeurs, les phéromones, leurs substances. Il ne se rendit compte qu'il respirait fort que lorsqu'une main sauvage sur son épaule le fit sursauter. Kanda le regardait avec un froncement du nez léger. Allen rougit, il avait commencé à s'endormir.

« Désolé, expliqua-t-il, j'étais bien… et je, enfin…

—Pas de problème. Tu sauras quand même que la salle de méditation, c'est pas pour faire la sieste. »

Il se moquait. Aussi, Allen bredouilla dans sa barbe qu'il était pas mal fatigué par sa mission et que ce n'était pas une raison de se ficher de lui. Kanda haussa les épaules. Se mordant la joue, Allen bougonna. Il referma les yeux, se mettant à retrouver une posture de méditation, repositionnant ses jambes et ses bras, quand la voix de Kanda l'interrompit — déjà qu'il peinait à se concentrer…

« Pourquoi tu es là ?

—Ben, méditer. Comme toi. »

Kanda lui jeta un regard de biais, Allen s'en aperçut car il avait réouvert les yeux.

« Me la fais pas. Tu aimes méditer uniquement quand tu veux me sentir, ou quand tu es angoissé.

—C'est peut-être un peu des deux, je t'avoue… Mais on peut en parler après la séance, je ne voulais pas t'embêter. »

Il lui fit un sourire contrit. Kanda secoua la tête. Son visage eut un tressautent d'humeur, du nerfs dans la joue. Allen présuma qu'il semblait inquiet. Il avait bel et bien senti ses émotions, alors.

« Parle. Je suis là depuis une bonne heure, j'avais bientôt fini. J'étendais la séance parce que tu étais là.

—C'est gentil. »

Allen lui sourit encore. Il eut, cette fois, droit au retour. Kanda tendit sa main afin de la déposer sur sa joue, l'étonnant à moitié. Son geste affectueux lui fit cependant plaisir, l'oméga s'appuyant dans la paume chaude. Il se sentit tout de suite mieux. Moins anxieux.

« Tu sens meilleur, maintenant. »

Même Kanda le remarquait. Gloussant, Allen clôt ses paupières un instant.

« Ça me fait du bien d'être là. Avec toi. C'est agréable. »

Kanda émit un 'tch' sans mot dire. On aurait plutôt dit une forme d'assentiment qu'un reproche.

Il ne retirait pas sa main, elle glissa jusqu'à l'arrière de son crâne, grattant le bas de sa nuque. Un singulier plaisir envahit l'oméga. Bon dieu que Kanda lui avait manqué. Le plus âgé le poussa à s'allonger sur ses genoux, Allen se laissant faire car au fond, il n'attendait que ça. L'espace d'un instant, il eut l'impression d'être dans un rêve. Comme dans ce rêve. Ça semblait si irréel. Sauf que là, ça l'était. Il le savait bien. Tant mieux, de toute façon. Il ne désirait pas avoir cette conversation dans leur tête. Il fallait que ce soit vrai. Son crâne contre les genoux de Kanda, il ferma les paupières quelques secondes. L'épéiste continuait de lui toucher les cheveux, tout près de son oreille. Il adorait ça.

Le silence entre eux était si confortable. C'était si parfait. Il aurait aimé ne jamais devoir le briser.

Kanda arrêta ses caresses, sa main reposant inerte sur son crâne.

« Profites-en pour me parler, si tu es bien. Je sens tes émotions agitées depuis que tu es rentré, Moyashi. Il y a quelque chose ? »

Ils étaient au calme. C'était le bon moment. Sans se relever, l'Anglais tourna sa tête, cherchant le regard de Kanda qui le surplombait.

« J'aimerais bien te parler à propos du… enfin, tu sais. De ce qui nous est arrivé avec le lien. Ça me tracasse.

—Moi aussi. »

Allen déglutit. Il ne savait pas si le 'moi aussi' était du 'moi aussi, je veux te parler', ou 'moi aussi, je ne suis pas bien'. Il culpabilisa immédiatement. Peut-être que toute la culpabilité grandit en lui d'un seul coup, trop vite, beaucoup trop vite, puisqu'il se retrouva à ravaler un sanglot. Kanda n'était pas un imbécile, il s'en était aperçu et eut le réflexe de placer sa main sur son coeur, comme pour l'aider à se calmer, à mieux respirer. Le maudit en était touché. Kanda était devenu un expert pour le calmer.

Il lui fallut quelques secondes pour faire le vide, et il se releva, faisant face à Kanda.

« En fait, je… suis désolé. Terriblement, pour la manière dont j'ai réagi. J'ai été odieux avec toi et je m'en veux beaucoup. Vraiment beaucoup. »

Kanda secoua la tête.

« Tu étais en état de choc, commença-t-il, grinçant. Je ne peux pas dire que ça ne m'a pas énerver, ni que ça ne m'a pas fait peur. Mais je comprends. C'est pas évident à encaisser. »

À son tour, Allen nia violemment. Il était en colère. Contre lui-même.

« Non, ça ne l'est pas. Mais je n'ai fait que parler de ce que je ressentais, je n'ai même pas pensé à toi, j'ai agi comme si c'était de ta faute alors que tu es aussi victime que moi de tout ça.

—Moyashi, arrête tes âneries, rétorqua Kanda d'une voix forte. C'est faux, en plus. On en a parlé, sur le moment, on s'est expliqué et c'est toi qui as eu le plus de mal. »

Allen n'en avait pas l'impression. Il sentit qu'il pleurait et il s'essuya vivement les yeux de son bras droit, de honte.

« Oui, mais c'est pas parce que tu n'as pas réagi aussi violemment que moi et que tu es moins sensible que c'est moins important. J'ai pas vraiment demandé comment toi, tu l'avais vécu, et ça me fait mal de me dire que j'ai pas été là pour toi non plus. Je veux pas que tu penses que c'est de ta faute, ni que tu ne peux pas te reposer aussi sur moi. »

Cette fois-ci, il eut du mal à retenir ses larmes, et il se retrouva là, à sangloter comme un enfant, les yeux si flous qu'il ne voyait plus Kanda. Il n'eut le temps que d'entendre un « tch', pauvre imbécile », avant de sentir qu'il était attiré dans une étreinte, un torse chaud rencontrant le sien.

« Je sais, viens-là. Tu es vraiment bête, Baka Moyashi.

—Mais… »

Kanda grogna dans son cou.

« Pas de mais. Je t'en veux pas. Tu n'as pas besoin de te sentir coupable. Je te fais confiance, Moyashi. Venant de moi, c'est beaucoup. Si quelque chose ne va pas, et que je suis prêt à le partager avec toi, ou que ça nous concerne, je te le dirai. J'ai exprimé ce que j'avais en tête sur le moment. Il n'y a rien de plus. Arrête de t'inquiéter.

—Désolé, bredouilla Allen, sanglotant. J'arrive pas à ne pas me sentir mal… Mes réactions, j'ai dit des choses horribles…

—Je te pardonne, si ça peut te rassurer. Pardonne-toi toi-même, maintenant, idiot. »

Piteux, Allen accepta son réconfort. Il hocha la tête, en se reculant dans l'intention d'essuyer ses larmes. Kanda le fit à sa place. Son pouce effaça l'une de celles qui coulaient le long de sa pommette, voyageant doucement vers ses lèvres. Il frotta la peau, s'attaquant à une autre trace du côté opposé, retraçant la cicatrice sur son visage. Le maudit se laissait faire. Il fixait l'alpha, avec un mélange d'affection, de reconnaissance. Kanda ne lui en voulait pas, ça soulageait en partie sa culpabilité. En partie seulement. Restait effectivement à se pardonner lui-même. Il avait tellement peur que Kanda pense qu'il avait du ressentiment envers lui, qu'il avait causé ses traumatismes, qu'il s'en voulait terriblement d'avoir pu insinuer ça par ses paroles. D'un autre côté, il arrivait à être indulgent envers lui-même. Le lien l'avait mis hors de lui.

Toutefois, Kanda avait raison. Ils étaient liés. Ça avait ses désagréments, et ses avantages. Ils devaient arrêter de tout faire en fonction du lien, de le craindre, de se battre contre lui… du moins, en paniquant, en refusant de le tolérer. Ils devaient s'y résigner.

« Calme-toi, » chuchota Kanda, presque tendrement s'il n'y avait pas eu cet accent rauque dans sa voix. « Et remplace-moi ces foutues odeurs nauséabondes par ton odeur sucrée.

—Je croyais que tu la détestais, elle aussi.

—J'ai appris à l'apprécier. »

Comme lui, en quelque sorte. Les paroles touchèrent Allen en plein coeur, ce dernier se mettant à battre plus vite. Le kendoka caressait toujours la joue du blandin, dessinant ses traits, la douceur des gestes apaisant l'oméga. Le stress dans son ventre se dénouait. Lorsqu'il vit Kanda avancer son visage près du sien, Allen loupa une respiration.

Non, il cessa complètement de respirer.

Kanda lui sourit. Un de ces sourire semi-narquois, semi-moqueur, qu'Allen adorait tant.

Enfin, il se pencha un peu plus. Le maudit avala sa salive, ne bougeant pas. Il ne voulait pas y croire et fut à deux doigts de se pincer pour voir s'il ne rêvait pas.

Pourtant, Kanda déposa ses lèvres juste à côté des siennes. Allen ferma les yeux. Il se convainquit qu'il ne rêvait pas. Il n'avait pas envie de rêver. Alors, il bougea à peine la tête. Le kendoka rougissait un peu, comme s'il n'était pas sûr de lui. Ce n'était pas une forme de baiser, si ?

« Je suis là pour toi, clama Kanda d'une voix assurée, et je sais que tu es là pour moi. Moyashi, je tiens à toi. N'en doute pas. »

Oh merde.

Allen crut qu'il allait défaillir.

Kanda restait si près. Si près de lui.

Il fut le premier à franchir la distance entre leurs bouches, réalisant qu'il s'était beaucoup trop retenu et qu'à l'heure actuelle, plus rien ne comptait pour lui à part Kanda, eux deux, ce moment.

Allen prenait son courage à deux mains, et embrassait Kanda.

À suivre...


OUI, enfin, ils s'embrassent. Et là, spoil, c'est pas du pipau. Il y a bien kissou entre les deux. Je suis superrrr contente d'avoir écrit cette scène mdr. Ils évoluent enfin ces bébous !

Pour le rythme de publication, je vise toujours les 1 mois. Le mois prochain/fin du mois si tout va bien pour la partie 2. Ça devrait le faire, en fonction de mes autres projets & de mes dossiers à rendre (la fac en mars, une grande joie o/).

Avis, reviews ? N'hésitez surtout pas, ça encourage et ça fait plaisir ! Je serai ravie de connaître vos ressentis x3

Merci d'avoir lu en tout cas !