Blabla de l'auteur : Hello tout le monde, je sais que j'aurais dû poster la semaine dernière mais comme il y avait le défi j'ai décidé de reculer le post. Merci en tout cas à Viso66, Guest, Marina, Guest numéro 2 et Butterfly Fictions. J'espère que ce chapitre vous plaira… Moi ce n'est pas mon préféré

Disclaimer : Une nouvelle fois, tout ce que vous reconnaissez de l'univers Camp Rock, appartient à Disney. J'emprunte seulement le temps d'écrire ma nouvelle folie et si je peux avoir Shane en échange, je veux bien tout remettre en place à la fin mdr. Sinon, je vais inviter quelques guest star dans cette fic mais j'en reparlerais au fur et à mesure. L'idée vient cependant de SubaruShiro (thanks sista) et d'un rêve que j'ai fait y a longtemps. Dernier point, au début de chaque chapitre, j'inclurais l'extrait d'une chanson qui est en rapport avec ce qu'il se passe dedans, selon moi. Toutes sont en anglais mais je mettrais la traduction ainsi que l'interprète, rassurez-vous. (Purée plus ça vient plus ils sont longs mes disclaimer mdr) Voilà j'ai tout dit, hormis que les reviews sont mon seul salaire.

Did you forget / That I was even alive / Our love is like a song / You can't forget it / I won't forget / I won't forget / About us / And all the past / Is just a lesson that we've learned / I won't forget / I won't forget us (As-tu oublié / Que j'étais encore en vie ? / Notre amour est comme une chanson / Tu ne peux pas l'oublier / Je n'oublierais pas / Je n'oublierais pas / Tout de nous / Et tout le passé / Est juste une leçon que nous avons apprise / Je n'oublierais pas / Je nous oublierais pas)

Demi Lovato Don't forget

Don't forget (N'oublie pas)

Pov de Mitchie

Quand j'ouvris les yeux, je grimaçais. J'avais un de ces mal de crâne, c'est terrible. A croire que j'ai trop bu hier… J'aurais sans doute préféré, vu la journée. Je n'arrive pas à croire que Davie m'ait quitté. Pire, comment avait-il pu me quitter ? Pourquoi m'avait-il abandonné ? Qu'avais-je fait de mal ? Je ne comprenais pas. Je ne lui avais pas présenté mon père, de peur qu'il parte, je ne l'avais pas étouffé malgré le manque de ses bras, je n'avais fait aucune crise de jalousie ni rien de mauvais. Pourtant… Pourtant il m'avait quitté !

Je me retournais dans mon lit en pleurant. J'avais mal aux yeux et à la tête à force de pleurer cette rupture pourtant, je ne pouvais empêcher mes larmes de couler. Mon cœur de saigner. Mon cerveau de regretter. Je voulais qu'il appelle. Pour me dire que c'était une blague. Qu'il vivait cette rupture aussi mal que moi. Qu'il m'aimait. Du moins c'est ce que j'en avais conclu lorsqu'il avait décidé de venir à Los Angeles avec moi, alors pourquoi me quitter maintenant ? Comme ça ? Sans autres explications, que le fait qu'il n'aimait pas la musique que j'écoutais ? Ce n'était pas une raison suffisante. Pas après huit mois d'amour. Pas après cette journée qu'on avait vécu.

J'entendis mon père marcher dans le salon, discutant au téléphone, pourtant je ne pouvais me résoudre à aller le voir. J'ai trop mal. Comme si mon cœur s'était brisé. Les morceaux étaient tombés dans mon estomac et j'avais mal. Très mal. Je savais que je ne pourrais plus jamais aimer. Pas après cette histoire. Pas après Davie. Je ne voulais plus aimer. C'était trop douloureux. Je ne regrettais pas mon histoire, mais je n'en voulais plus d'autre.

« - Mitchie, appela mon père depuis le couloir, je peux entrer ?

Je ne répondis pas. Je ne voulais plus parler. Simplement pleurer. J'étais incapable de faire autre chose. Me lever, parler au monde, faire le moindre geste m'était trop douloureux.

« - Hey ma petite chérie, dit-il en s'asseyant sur mon lit. Tu sais que je suis là, si tu as besoin, murmura-t-il en caressant mon épaule. Tu veux m'en parler ?

Je restais muette. Je ne pouvais pas répondre. Papa, que veux-tu que je réponde ? Que je te dise ? Je ne veux pas t'entendre me dire que ça va passer. Que je vais me remettre de cette douleur. Que bientôt, je rirais de ce moment. Que je rencontrerais quelqu'un de mieux. Personne n'arrive à la cheville de Davie. Et je ne veux plus tomber amoureuse.

« - Ecoute ma petite chérie, je sais que tu en veux à tous les hommes de la planète et ça me rassure d'un certain côté, mais s'il te plait, ne rentre pas chez Connie maintenant. Reste avec moi… Je vais te consoler et si tu veux, on passe la soirée juste tous les deux à regarder les films que tu veux et à se gaver de glace en pot. Tu es d'accord ? Je t'autorise à pleurer sur mon épaule en maudissant tous les garçons de la terre !

C'est gentil papa, mais je ne veux pas bouger. J'en suis incapable. Je savais que je devais lui faire de la peine, mais je ne pouvais plus bouger. Depuis hier soir, j'étais dans mon lit, pleurant sans cesse dès qu'un mot ou une odeur me rappelait Davie. Je me repassais sans cesse le film de notre histoire sans cesse, cherchant à comprendre ma faute.

Claudia m'avait invitée à une fête que son cousin organisait pour ses dix-huit ans. Je n'avais pas voulu venir au début. Je ne connaissais personne, pas même John, son cousin, mais elle m'avait convaincu. Je portais une robe noire toute simple avec des bretelles spaghettis. J'avais ajouté un épais ruban sous la poitrine que j'avais noué et j'avais fendue le bas de la jupe. Avec une paire de ballerine rose et une queue haute, je ne faisais pas vraiment rock mais j'étais originale et c'est ce que j'aimais le plus. Lorsque j'étais entrée, le salon était surpeuplé, chaque personne avait un verre d'alcool à la main ou une cigarette, parfois les deux. Je me sentais étrangère à ce monde, pourtant j'étais restée. Assise dans un coin, je m'étais rapidement intégrée au débat qui faisait rage. Quand tout à coup, il était entré à son tour, dans notre groupe. J'avais été perturbée par sa présence. Ses cheveux miel, ses yeux bleus, sa silhouette musclé, tout en lui m'avait instantanément plu. Il était ce dont je rêvais. Mon idéal masculin. Immédiatement, il avait donné un avis contraire au mien et j'avais défendue mes arguments du mieux que j'avais pu, oubliant ce qu'il était pour rester concentrer. Les autres avaient rapidement changé de conversation mais pas nous. Je continuerais de dire que la fourrure devrait être interdit alors que lui ne jurait que par ça.

Deux heures plus tard, nous nous étions exilés dans le jardin, malgré le froid de la nuit et nous parlions de nos goûts, faisant doucement connaissance. Je frissonnais pourtant je lui assurais que je n'avais pas froid, chaque fois qu'il me posait la question.

« - La nuit est belle, avais-je soufflée quand le silence s'était installé. Le ciel est parsemé d'étoile, pas un seul nuage pour les cacher. C'est superbe !

« - Moins que toi, m'avait-il répondu me faisant rougir.

« - Je paris que tu dis ça à toutes les filles !

« - En effet, avait-il avoué, mais aucune ne rougit aussi bien que toi.

Il m'avait souris et j'avais sentie mes joues devenir brûlantes, face à ce dragueur. Il avait un regard hypnotique et j'avais de plus en plus de mal à le quitter des yeux. Doucement, il s'était penché vers moi pour m'embrasser sans que je ne recule. Au dernier moment, j'avais tourné la tête en souriant et m'étais excusée avant de rentrer précipitamment. Ce n'était qu'un dragueur et je ne voulais pas être un numéro sur une liste. J'avais été salué John et Claudia puis j'étais partie prenant la direction du métro. Il m'avait cependant rattrapé avant que je descende, refusant de me laisser rentrer seule dans cette tenue. J'avais rougie l'autorisant à me raccompagner. Durant le trajet, aucun de nous n'avait parlé. J'avais doucement posé ma tête sur son épaule et son bras avait entouré les miennes. Nous ressemblions à un couple, sans en être un. Quand ma station était arrivée, nous étions descendus, parcourant le reste du chemin à pied. Tendrement, il m'avait pris la main, entrelaçant nos doigts et je l'avais conduis chez ma mère. Devant la porte, il s'était une nouvelle fois penché vers moi et je l'avais laissé m'embrasser. Je rêvais de sentir ses lèvres sur les miennes depuis que je l'avais vu. Comme je l'avais pensé, ce baiser était plein de tendresse et ses lèvres chaudes et sucrés malgré l'arrière-goût de bière bon marché. Ça n'avait rien gâché cependant et j'avais doucement posé mes mains dans sa nuque alors que les siennes se posaient, tels deux papillons, sur les hanches me rapprochant de lui.

Mes larmes redoublèrent en repensant à ce baiser. Pourquoi m'avait-il quitté ? Je voulais des réponses mais j'avais trop mal pour l'appeler. Je ne voulais pas être comme ces filles, pathétique qui appellent leur ex en pleurs pour les supplier de les reprendre. Pourtant, je comprenais ce qu'elles ressentaient. Je crevais d'envie de me blottir dans ses bras. De sentir l'odeur de son cou, si rassurante. Je voulais être contre son corps, le sentir me protéger.

Pov normal

Quand Steve entra dans la chambre de sa fille, il sentit son cœur se serrer. Jamais il ne l'avait vu si triste. Bien sûr, elle n'avait pas été joyeuse lorsqu'ils leur avaient annoncé leur divorce, ni quand elle avait dû quitter New York pour Paris mais Connie lui avait assuré qu'elle s'était vite remise. Il lui parla, lui proposant une soirée entre eux, pour critiquer les hommes, ou regarder des films idiots mais elle ne lui répondait pas. Elle se contentait de pleurer. Ses larmes se tarissaient quelques minutes avant de reprendre de plus belle, sans raison. Soupirant, il embrassa sa joue humide, lui chuchotant qu'il serait au salon si elle voulait lui parler puis la laissa seule. Steve se sentait complètement dépassé par la situation. Jamais il n'avait pensé qu'une rupture était si dure à vivre pour une fille. S'asseyant sur le sofa, il fixa le jardin, cherchant une solution quand son portable sonna.

« - Allo, répondit-il sans regarder qui appelait. Ah salut Shane, comment tu vas ? Non, ce n'est pas la joie ici, tu t'en doutes. Non rassures-toi j'ai réussi à l'empêcher de détruire vos cd et j'ai caché le marteau. Pour le moment, elle pleure. Elle ne fait que pleurer, d'ailleurs. Et non, j'ignore comment cesser son chagrin, tu penses bien que sinon je ferais ce qu'il faut. Je ne pense pas, Mitchie souffre d'hypersensibilité depuis toute petite. Ce qui signifie, rit-il en entendant la question de son interlocuteur, qu'elle ressent chaque émotion avec plus de violence que le commun des mortels. A tel point qu'elle pleure à chaque anniversaire. Tous les cadeaux l'émeuvent aux larmes. Elle aime plus que la moyenne, enfin avec plus de force et quand elle se confie à quelqu'un c'est à cent pour cent. Exactement, soupira-t-il. C'est pour ça que j'ignore comment faire pour lui remonter le moral. Euh non, elle n'a pas vraiment d'amies dans le coin. En France c'est certain mais Connie vient de me dire qu'elles sont toutes en vacances.

Ils discutèrent plusieurs minutes puis il raccrocha. Malgré lui, il avait confié ses craintes au jeune homme, surtout sa peur que sa fille s'automutile. Tout en réfléchissant, il fouilla dans son répertoire et trouva le numéro qu'il voulait. Sans s'embarrasser des formules de politesse, il expliqua à son agent qu'il avait quelques problèmes familiaux avec sa fille et qu'il souhaitait être présent pour elle. Il mit donc sa carrière en pause pour le moment, afin d'aider Mitchie au maximum et passa le reste de la journée à guetter le moindre bruit. Seulement, seuls les sanglots de sa fille vinrent troubler la quiétude de la maison. Soupirant, il se résolut donc à appeler Connie. Il n'avait pas envie de laisser sa fille repartir mais il détestait l'idée de la savoir malheureuse. Observant l'heure, il grimaça. Il était dix-huit heures chez lui. « Donc environ une heure du matin chez elle, songea-t-il. Je rappellerais à minuit ici. »

Malgré ses faibles notions de cuisine, il concocta un repas léger, à base de salade et de clémentine, fruit dont elle raffolait. Montant un plateau, il frappa et soupira mentalement. Elle n'avait pas bougé. Seuls les mouchoirs usagés prouvaient qu'elle n'avait pas dormi. Posant son fardeau au sol, il l'appela doucement. Elle ne dormait pas, il le savait grâce à ses sanglots.

« - Allez ma belle, faut te nourrir. Tu ne voudrais pas mourir d'inanition, quand même ?

« - Mourir tout court, dit-elle faiblement… Trop mal !

Steve secoua la tête et lui fit la morale, tout en lui demandant de manger. Il lui parla de la beauté de la vie et de son prix, puis lui rappela ses rêves de gloire. Depuis toute petite, elle voulait devenir une styliste connu dans le monde entier. Seulement, elle resta muette, refusant de manger. Elle n'avait pas faim. Depuis déjà vingt quatre heures. Elle n'avait rien dans l'estomac. Posant le plateau sur le bureau, il la laissa seule. Il savait que ce n'était pas la solution, mais il ne pouvait pas la laisser ainsi.

Pov de Mitchie

Quand mon père quitta ma chambre, mes sanglots redoublèrent. Je ne voulais pas être seule. Je voulais qu'il me prenne dans ses bras, qu'il m'assure que Davie reviendrait sur sa décision, que bientôt nous serions ensemble. Mais il ne semblait pas comprendre. Dans ces moments-là maman me manquait cruellement. Elle aurait su quoi dire.

Je finis par m'endormir, je crois. Je dormais d'un demi-sommeil et lorsque j'ouvris les yeux, il était trois heures du matin. Je n'avais plus sommeil et j'avais peur. Peur de finir vieille fille. De ne plus jamais retrouver l'amour de Davie. M'asseyant sur mon lit, je m'aperçus que je tremblais réellement et je quittais ma chambre. Il y avait de la lumière au salon et je rejoignis la pièce. Papa était là, devant un match de base-ball qu'il ne regardait pas vraiment. Quand il me vit, il éteignit le poste de télévision. Il ouvrit la bouche pour parler mais je ne lui en laissais pas le temps et me réfugiais dans ses bras. J'avais mal et je sentais que j'étais incapable de faire face à cette douleur seule. Je voulais qu'il me dise qu'il m'aimait toujours. Qu'il était toujours fier de moi. Que je ne l'avais pas déçu. Seulement il ne dit rien. Je savais que mes larmes le mettaient mal à l'aise mais je ne pouvais les empêcher de couler. J'avais trop mal. Tout mon être hurlait de douleur. Mon corps était un océan de souffrance et il n'y avait personne pour me rassurer. Pour me dire qu'il m'aimait. Pour me réconforter. M'assurer que cette douleur était normale et qu'elle s'apaiserait bientôt. Davie n'avait pas appelé et je sentais au fond de moi qu'il ne le ferait pas. Il m'avait rayé de sa vie. Je n'étais qu'une simple erreur sur la page de sa vie amoureuse.

On resta ainsi de longues minutes sans rien dire. Ce silence m'oppressait. J'avais besoin d'entendre des mots. De la musique. N'importe quoi ferait l'affaire. Mais pas ce silence. Pas cette impression de rien. Ces mots qui semblent inutiles. Ces paroles futiles. Je finis par m'endormir une nouvelle fois, dans les bras de mon père, sans réussir à lui avouer mes craintes. Plus rien n'avait d'importance. Pas même moi. Ni ma vie.

Je fus réveillée par mon portable et je répondis d'une voix rendue pâteuse par le sommeil et les larmes de la veille. C'était maman. Papa avait du la mettre au courant puisque aussitôt, elle me demanda comment j'allais, si elle pouvait faire quelque chose et surtout que Davie avait fait une belle connerie en me quittant. Que je méritais mieux que lui et que bientôt je rencontrerais l'homme de ma vie. Un homme qui me ferait rire quand je serais triste, qui me rendrait amoureuse et qui me remonterait le moral quand je déprimerais. Il me comblera de cadeaux et effacera cette rupture, faisant fuir les nuages de mon moral les remplaçant par un soleil radieux. Je n'y croyais pas mais entendre ces mots réconfortants me fit du bien et lorsqu'on raccrocha une heure plus tard, j'allais mieux. Ce n'était pas la joie mais je sortis de mon lit. Me laver me semblait impossible pourtant je fis un effort et me glissais dans la douche. Je rêvais de prendre un bain mais j'avais autre chose à faire aujourd'hui. Et je ne voulais pas penser. Quand je fus propre, je descendis à la cuisine. Papa était absent et m'avait prévenu par papier qu'il partait faire quelques courses aussi je me passais de déjeuner. Je ne pouvais rien avaler de toute façon. Remontant dans ma chambre, je mis mon album de Mozart. Tous ses plus beaux requiem. Inspirant longuement, je commençais. La tâche allait être longue mais la musique m'empêcherait de penser.

Durant une longue heure, j'enlevais chaque image de mes murs. Je ne voulais plus voir ni Shane, ni Nate, ni Jason me sourire. Ils avaient détruit ma vie, c'était hors de question que je sois fan d'eux. Plus maintenant. Papa m'avait pris leur cd hier ou peut-être avant-hier, pour m'empêcher de les détruire, mais je comptais supprimer toutes les musiques que j'avais d'eux sur mon ordinateur portable. J'entendis mon père rentrer mais il ne vint pas me déranger. Lorsque je terminais, mes murs me semblaient vides et trop rose mais c'était mieux que les sourires faux de ces trois garçons au talent discutable. Je savais que je n'étais pas objective mais je m'en moquais. Je pris tous les posters, images et impressions et je mis tout dans un grand sac poubelle. J'y ajoutais le tee-shirt du groupe que m'avait acheté Davie et la place de concert qu'ils feraient à la mi-août, plus la parure de lit qui était encore sous plastique et je le descendis.

« - Qu'est-ce que c'est, demanda mon père intrigué.

« - Tout ce que j'avais sur les Connect3, dis-je en crachant presque le nom du groupe. Tu y mettras les albums et je fermerais le sac avant de l'apporter à la déchetterie pour les brûler directement. D'ailleurs, je dois recevoir le dvd de leur dernière tournée. Faudra l'ajouter immédiatement. On jettera le sac après, décrétais-je avant de remontrer.

J'avais abandonné le sac dans l'entrée et je me moquais de ce qu'en ferais mon père. Pour moi ce groupe était mort. Je ne voulais plus les entendre. Je vidais mon ordinateur portable de leurs chansons et vidéos, puis je m'attaquais au dernier point de mon activité. Ouvrant mon dressing, je sortis ma valise et j'y rangeais tous mes vêtements colorés ne laissant que le noir sur cintre. Je n'avais pas grand-chose, je dois l'avouer. Deux pantalons et trois hauts. Plus une robe. Soupirant, j'enfilais un débardeur, plus mon jean noir, avec mon ipod et je rejoignis l'entrée. Je croisais le regard de mon père qui s'étonna de mon nouveau look mais il ne fit aucun commentaire et j'attrapais mon sac avant de sortir sans un mot. Je pris la direction de rodéo Drive. C'était affreusement cher ces boutiques mais j'avais besoin de m'acheter quelque chose de cher, d'inutile et à l'opposé de ce que je prenais habituellement. J'hésitais entre un blouson en cuir véritable, une robe de gala ou une tenue complète comportant chemise, pantalon et cuissardes. Je refusais finalement la robe et les cuissardes qui feraient trop femme. J'entrais dans la première boutique et fusillais les vendeuses du regard avant de me diriger seule dans le magasin. Je n'avais aucunement besoin de leur aide. J'observais les articles noirs cherchant quelque chose que je n'avais jamais voulu porter puis je trouvais une veste en cuir superbe. Les boutons semblaient être en or et ça faisait légèrement décalé mais j'adorais. Prenant ma taille, je l'enfilais puis me regardais dans le miroir. Ça jurait affreusement avec mon débardeur qui ne ressemble à rien mais tant pis. Je décidais de la prendre quand même. C'était exactement le genre d'article que je cherchais. Payant une somme exorbitante, je ressortis sans un merci et continuais ma balade. Le soleil chauffait ma peau et sa caresse était douce et légère. Un léger vent soufflait et j'eus la fugace impression que c'était la main de Davie qui était contre ma joue, puis je me repris. Il m'avait abandonné. Je m'éloignais de cette artère qui était un vrai piège à touriste, tout en me demandant si c'était réellement Georges Clooney que je venais de croiser.

Au grès de ma balade, je dénichais des petites boutiques qui me ressemblaient plus. Des friperies où trouver des occasions terribles. C'est dans ce genre de magasin que j'achetais mes vêtements que je refaisais à ma façon. J'entrais dans chacune des boutiques et au bout de deux heures, j'avais une dizaine de haut et plusieurs pantalons, tous noirs. J'avais de tout, des baggy, des slims, des shorts. Des débardeurs, bustiers, chemises, s'entassaient dans les sacs. Faire du shopping me remontait doucement le moral et j'esquissais un sourire en entrant dans une nouvelle boutique. Je farfouillais dans les rayons, quand soudain, je me figeais. Devant moi, j'avais une chemise d'homme toute simple pourtant… J'en avais acheté une similaire à Davie et j'avais fait quelques menus arrangements. J'avais changé les boutons tout simple ajouté une poche et de la broderie sur le col, sinon c'était le même modèle. Je me souvenais parfaitement de la raison de ce cadeau. Ça faisait six mois que nous étions ensemble et c'était ma plus longue histoire d'amour. Je voulais fêter ça dignement. J'avais fait plusieurs boutiques pour trouver le cadeau idéal. Quelque chose qui lui dirait « je t'aime » à ma façon. Et j'étais tombée sur cette chemise noire toute simple. Aussi simple que moi. J'avais passé deux jours à faire les merceries pour trouver de nouveaux boutons, puis le fil de la bonne couleur pour les broderies mais je savais que mon cadeau lui plairait.

Quand je lui avais offert, j'avais aimé son regard ravi. J'avais vite cerné sa personnalité. Comme moi, il aimait être original, mais il préférait rester dans la norme. Lui m'avait offert un pendentif en note de musique qui était toujours à mon cou. Il paraît que c'était de l'or. Je baissais les yeux et sortis de la boutique. Je voulais rentrer dans mon lit. En chemin, je croisais une personne sans abri. Il demandait de l'argent et afin de tirer un trait sur cette histoire, j'enlevais la chaîne et la lui donnais.

« - Quand vous le revendrez, ne vous faite pas avoir, c'est de l'or, certifié ! Je vous donnerais bien les papiers qui le prouvent mais c'est mon copain qui… Ex copain qui les a.

Enervée de pleurer encore pour lui, j'essuyais mes joues et partis rapidement. J'étais d'accord pour pleurer jusqu'à être complètement desséchée mais pas devant témoin. Personne ne devait connaître mon malheur. J'avais l'impression d'avoir une lettre écarlate sur le front. Comme dans ce livre*. Sauf qu'au lieu du A, j'aurais un L. L pour larguée. Pour looser. Pour lourdée.

J'entrais dans la maison sans un mot, le visage ravagé par les larmes et je remontais directement dans ma chambre. Fermant la porte, je laissais tomber mes sacs et me cachais sous ma couette. Le nez dans mon oreiller, je laissais enfin libre court à mon chagrin. J'avais la musique à fond dans mes oreilles. Je ne voulais plus entendre le monde. Juste Mozart qui jouait son Requiem aeternam.

Le lendemain de la fête de John, je m'attendais à ce que Davie vienne me voir mais il n'était pas venu. Pendant deux longues semaines, je n'avais pas eu de ses nouvelles, puis un matin, il était venu. Avec une rose rouge dans les mains. J'avais souffert de ce silence mais le voir face à moi, une rose dans les mains, m'avait fait oublier cette impression d'abandon. Je le lui pardonnais en songeant qu'il avait sûrement eu un problème dans sa famille. Je m'abstins de lui demander des explications. Nous nous étions embrassés qu'une seule fois, je n'avais aucun droit de connaître son emploi du temps à la minute.

Durant deux semaines, nous nous étions vus tous les jours. Nous n'étions pas dans le même lycée, mais il venait m'attendre dès qu'il le pouvait. On passait des heures dans les parcs je dessinais tout en l'écoutant parler du futur qu'il s'imaginait. Il voulait être concepteur automobile et me parlait durant des heures de ses projets, de ses rêves et je l'écoutais le rassurant sur la concrétisation de ceux-ci. Parfois il ne disait rien, me gardant contre lui, observant mon crayon courir sur le papier, inventant des pulls, des robes, des pantalons, parfois de la lingerie quand il m'en demandait. J'avais des tonnes de croquis. Certains seraient utilisés plus tard, d'autres resteraient au fond de mon tiroir.

Le téléphone de la maison sonna et je sortis de mes pensées, le cœur en miette. J'aimais me souvenir de notre histoire, mais le retour à la réalité était trop dur. C'était une épreuve insurmontable et je n'étais pas assez forte. Je savais que je ne me remettrais jamais de cette rupture.

Je dus m'endormir puisque lorsque j'ouvris les yeux, ma chambre était noire. J'avais rêvé que Davie me quittait devant tout le lycée, m'humiliant, comme lui seul pouvait le faire. Tremblante, le cœur au bord des lèvres et le regard rendu flou par mes larmes, je déambulais dans la maison et rejoignis la chambre de mon père. Il semblait dormir et je n'eus pas le cœur à le réveiller.

Pov normal

Quand Steve se réveilla aux alentours de huit heures, il fut étonné de sentir quelqu'un contre lui puis reconnut le visage de sa fille. Elle avait replié ses genoux jusque sous son menton les entourant de ses bras comme pour se protéger d'une attaque extérieure. Seulement même dans son sommeil, elle ne pouvait s'empêcher de pleurer et il se demanda ce qu'il pouvait faire pour l'aider. C'était la première fois qu'il était face à cette situation et il se sentait désemparé. Il s'était renseigné auprès d'amis qui avait des enfants mais tous lui avait répondu que ça passerait avec le temps seul Connie lui avait donné plus d'indice. Selon elle, il allait devoir lui dire qu'il l'aimait toujours. Que Davie avait fait une erreur et qu'elle n'était pas fautive. Mais plus que tout, il allait devoir s'assurer qu'elle se nourrissait. « Sauf qu'elle refuse de manger, songea-t-il en sortant du lit. » Il la recouvrit correctement et embrassa sa tempe chuchotant à son oreille qu'il l'aimait puis partit prendre son petit-déjeuner. Il resta silencieux repensant à l'appel de Shane de l'avant-veille. Il voulait venir tenir compagnie à Mitchie seulement Steve avait refusé. La dernière fois qu'elle les avait vus, elle avait failli être blessante et il ne voulait pas qu'ils se revoient trop tôt. « Et j'ai eu raison, pensa-t-il en se souvenant du sac poubelle qui était caché dans le garage. Je ne suis pas certain qu'il aurait apprécié de voir tout partir à la poubelle. »

Mitchie sortit de sa chambre à midi. Les yeux rouges et gonflés et l'air amorphe, elle n'était que l'ombre d'elle-même. Soupirant, il lui demanda de venir manger.

« - J'ai pas faim.

« - Je ne te demande pas si tu as faim, je te dis de venir te remplir l'estomac, soupira-t-il.

Une nouvelle fois, elle refusa de se nourrir et il en eut assez. Oubliant le conseil de son ex-femme, il cria lui intimant de venir manger. Elle sursauta et se figea quelques secondes avant d'éclater en sanglots, mais il ne se laissa pas attendrir.

« - Tu vas commencer par prendre ta douche, je prépare le repas, tu me rejoins dès que t'es propre… ! Allez, la pressa-t-il.

Incapable de la moindre décision, elle obéit en pleurant. Elle resserra ses bras au niveau de sa poitrine et monta se laver comme une automate. L'eau brûlante lui fit du bien. Il détendit ses muscles et permit à la jeune femme de pleurer. Elle en voulait à Davie à présent. « Il n'avait pas le droit de me quitter, songea-t-elle avant de taper contre le carrelage. Tu n'avais pas le droit ! Je t'aimais, moi. Comme une folle ! J'aurais tout fait pour toi ! »

« - Je te déteste Davie Carmet ! C'est de ta faute si je suis dans cet état. Je t'ai offert mon cœur et tu l'as brisé. Tu as détruit ma vie, mes rêves, tout ce en quoi je croyais. J'aurais tout fait pour toi. J'aurais renié ma famille, abandonné mes amis, mes habitudes, ma vie.

Tout en parlant, elle se mit à frapper contre les parois de la douche et contre les murs, évacuant sa colère. Ses mains devinrent rapidement rouges mais elle continua. La douleur qu'elle ressentait dans ses doigts annihilait légèrement celle qu'elle ressentait dans sa poitrine. Seulement son raffut inquiéta son père qui se mit à frapper contre la porte lui demandant ce qu'elle avait. Mais elle ne répondit pas. Elle était en train de faire une véritable crise de nerf et tout ce qui comptait était ce ressentiment qu'elle voulait évacuer. Cependant elle finit par se griffer légèrement et elle observa la trace rouge sur son bras avant de recommencer plus fort. L'eau coulait toujours, brûlant sa peau mais elle s'en moquait. Elle ne la sentait pas. Regardant autour d'elle, elle vit son rasoir et le prit. Sa main tremblait. De rage ? De peur ? Elle l'ignorait mais seule sa détermination comptait. Doucement, elle posa les larmes sur sa peau rouge et tout en appuyant le plus possible, elle fit glisser les lames sur sa peau, avant de serrer les mâchoires. Elle ne s'était pas attendue à ce que ça lui brûle la peau mais quand ce fut plus supportable, elle récidiva plusieurs fois, alors que son père s'inquiétait de ce soudain silence.

Une demi-heure plus tard, elle sortit de la pièce, cachant son poignet à son père et partit s'habiller. Elle opta pour un baggy noir, un débardeur avec un boléro par-dessus, puis rejoignit Steve en bas. Seulement, sa tête se mit à tourner et elle dut s'accrocher à la rambarde pour garder son équilibre. Quand elle fut en bas, il l'appela du jardin et elle avança lentement. Sa démarche était précaire et elle devait s'appuyer aux meubles pour rester debout mais parvint finalement à rejoindre son père. S'asseyant, elle regarda l'assiette pleine devant elle et grimaça. Il y avait du melon, des clémentines, du pain frais, du jus de fruits et tout un tas de bonnes choses mais elle se sentait mal rien qu'en les regardant. Vaillamment, elle commença à manger, sentant le regard de son père sur elle.

Deux minutes plus tard cependant, elle eut envie de vomir et voulut se lever. Aussitôt deux choses se passèrent à quelques secondes d'intervalles. Son corps trop faible ne supporta pas cette vitesse et elle tomba dans les pommes alors qu'elle terminait de vomir. Steve la regarda s'effondrer et la rattrapa jute avant que sa tête ne touche le sol. Il l'appela et elle ouvrit les yeux quelques secondes plus tard, légèrement hébété. Elle demanda, d'une faible voix, ce qui s'était passé et il commença à répondre avant de s'arrêter brusquement.

« - Mitchie, qu'est-ce que c'est que ça, dit-il en lui montrant son poignet découvert.

Les coupures étaient légèrement boursoufflées et rouges. Le sang avait coagulé et de fines croûtes protégeaient les entailles de l'invasion de microbes. Penaude, elle baissa la tête. Elle n'avait aucune excuse, elle le savait pourtant elle éprouva le besoin de se justifier.

« - Je… Je ne voulais pas, je te le jure. Je… Je ne voulais pas mourir mais j'ai tapé contre le mur et… J'ai senti que j'avais moins mal à l'intérieur alors j'ai continué à taper contre les murs, expliqua-t-elle en pleurant, et après j'arrivais plus à m'arrêter. Je voulais avoir de plus en plus mal pour que la douleur cesse. J'ai tellement mal, comme si mon cœur s'était brisé à jamais… Et j'ai vu le rasoir, je l'ai pris pour me faire mal. Mais je ne voulais pas mourir. Ce n'est pas une tentative de suicide, ni un appel au secours… Je voulais juste que la souffrance cesse !

Elle avait chuchoté ces derniers mots mais il les entendit et la serra dans ses bras. Il s'en voulait de ne pas avoir parlé plus tôt avec elle, aussi il se plaça face à elle et l'obligea à le regarder.

« - Mitchie, je ne veux pas que tu recommences un tel geste, c'est bien clair ? Jamais ! Si tu vas mal, si tu es triste, que t'as envie de pleurer ou quoi que ce soit, viens me voir. C'est d'accord ?

« - Oui, chuchota-t-elle.

« - Je suis très sérieux Mitchie. Je ne veux plus voir ce genre de marque sur tes bras, poignets, jambes ou autres. Si tu te sens mal, viens me voir. Appelle-moi. Même si je suis en tournage. Tu es ma fille, tu es et resteras toujours ma priorité. Quoiqu'il se passe dans ma vie, tu passes d'abord ! Tu es ce que j'ai de plus précieux. Ne gâche pas le cadeau qu'on t'a fait avec ta mère en te donnant la vie. A ton âge, ce serait idiot !

La jeune femme fuit son regard quelques secondes mais il plaça ses mains sur ses joues l'obligeant à le regarder et réitéra sa demande. Doucement, elle finit par hocher la tête avant de promettre de vive voix, de ne plus récidiver. Aussitôt, il lui sourit.

« - Tu verras ma belle, pour le moment tu as mal mais ça finira par se calmer. Ce sera long et tu risques de pleurer encore durant plusieurs jours mais je suis là. Tu n'es pas seule, souviens-t'en ! Viens me voir à n'importe quelle heure ! Je suis ton père. Quoiqu'il se passe, je serais toujours là pour toi !

* : Je fais référence au livre La lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne

Et voilà. Bon je vous l'accorde, il est court, mais je n'ai jamais dit que les chapitres seraient longs. J'espère que ça vous a plu. Promis au prochain chapitre Shane revient et… Pour le moment j'ai rien prévue d'autre (enfin si mais je ne vais pas vous dévoiler mon plan mdr) Qu'en avez-vous pensé ? De Mitchie qui est, n'ayons pas peur des mots, une vraie loque ? Et Shane ce courageux bonhomme qui veut venir la voir… Je le soupçonne d'être suicidaire mais bon. Bon j'avoue elle est un glauque à se couper le poignet comme ça, et ce n'est pas un exemple à suivre. Parlez à quelqu'un si vous avez besoin d'évacuer quelque chose ou (si comme moi votre famille n'en a rien à foutre et que vous ne voulez pas déranger vos amis) écrivez ce que vous avez sur le cœur. C'est plus sain.

Miss Tagada (L)