Disclaimer : Une nouvelle fois, tout ce que vous reconnaissez de l'univers Camp Rock, appartient à Disney. J'emprunte seulement le temps d'écrire ma nouvelle folie et si je peux avoir Shane en échange, je veux bien tout remettre en place à la fin mdr. Sinon, je vais inviter quelques guest star dans cette fic mais j'en reparlerais au fur et à mesure. L'idée vient cependant de SubaruShiro (thanks sista) et d'un rêve que j'ai fait y a longtemps. Dernier point, au début de chaque chapitre, j'inclurais l'extrait d'une chanson qui est en rapport avec ce qu'il se passe dedans, selon moi. Toutes sont en anglais mais je mettrais la traduction ainsi que l'interprète, rassurez-vous. (Purée plus ça vient plus ils sont longs mes disclaimer mdr) Voilà j'ai tout dit, hormis que les reviews sont mon seul salaire.

You're lost even when you're going the right way / You're a trainwreck / But I wouldn't love you if you change! / You're one of a kind / No one can change this heart of mine / So my hope kept growing / And I never looked back. (Tu es perdu même quand tu es sur la bonne voie / Tu es une catastrophe / Mais je ne t'aimerais pas si tu changes / Tu es unique en ton genre / Personne ne peut changer ce cœur pour moi / Donc, mon espoir ne cesse de croître / Et je n'ai jamais regardé en arrière)

Demi Lovato Trainwreck

Trainwreck (Catastrophe)

Quelques minutes plus tard, Mitchie rejoignit le rez-de-chaussée. Si elle était toujours en noir, elle avait cependant opté pour un pull à col bateau avec un jeans bootcut. Elle s'attacha les cheveux en une queue haute inconsciente qu'elle révélait ainsi son nombril puis regarda Jason.

« - Tu étais sérieux tout à l'heure ?

« - Pour l'invit' ? Ou pour ton surnom ?

« - L'invit'. Le surnom je m'en fiche !

Il acquiesça la faisant sourire et elle leur signala qu'elle était prête. Les deux se regardèrent avant de se tourner vers Steve qui demanda à sa fille d'être rentrée pour minuit.

« - L'arnaque ! J'ai un couvre-feu plus large chez maman. Et je suis en vacances ici… Bon tant pis. Je serais là à minuit !

Ils rirent puis se mirent d'accord pour qu'elle rentre à une heure du matin.

Pov de Shane

Quand elle descendit, je la regardais rapidement. Je savais Steve observateur et je n'avais trop envie qu'il comprenne trop vite que sa fille me plaisait physiquement. Je notais cependant qu'elle s'était changée. Quand elle s'attacha les cheveux, je dus me mordre la langue pour ne pas fixer son nombril. Tout aussi caramel que son visage, il semblait doux au toucher et j'enviais quelques secondes Davie, d'avoir pu le caresser avant de me souvenir, qu'elle n'avait pas l'air d'accord. Secouant mentalement la tête, je me forçais à oublier cette histoire et l'écoutais se plaindre, en riant de son couvre-feu puis nous partîmes quand elle gagna une heure. Je culpabilisais quelques secondes cependant en sachant que nous lui avions légèrement menti. En réalité, Demi s'inquiétait, autant que moi, de son état et nous avions décidé de l'inviter à manger afin de lui changer les idées. C'était étonnant qu'elles aient si bien accrochée toutes les deux, quand on connaissait la méfiance de Demi envers les gens. Jason prit le volant et je proposais à Mitchie de prendre place à côté de lui. Durant le trajet, alors qu'ils discutaient, je repensais à ce que je savais d'elle. Pas grand-chose en fait. Elle était fan de notre musique, adorait son père visiblement. Elle aimait dessiner et le noir plus récemment. Elle venait de rompre et le vivait mal… Mais hormis ça… Ah si, elle vivait à Paris ville que j'adore. On arriva rapidement et nous entrâmes pour entendre Nate jouer alors que Demi chantait.

« - But some may say I need to be afraid / Of losing everything / Because of where I had / My start and where I made my name / Well everything's the same / In a la-la land Machine. (Mais certains disent que je devrais être effrayée / De tout perdre / Du fait de comment / J'ai débuté et comment je me suis fait un nom / Eh bien tout est toujours pareil / Dans le La-la land machine)

« - C'est nous, les interrompit Jason. On a kidnappé Mitchie pour la soirée.

Je ris légèrement en voyant la peau de notre amie prendre une jolie couleur rosée et elle nous suivit au salon. Aussitôt Demi vint lui faire la bise et lui demanda comment elle se sentait, alors que Nate la saluait d'un simple hochement de tête. Il n'avait jamais été très à l'aise avec les marques d'affection, ce que nous respections tous. Même si au début du tournage Demi a eu beaucoup de mal à s'y faire. Il serrait la main des mecs et saluait les filles oralement. Pendant plusieurs jours, elle a cru qu'il ne l'aimait pas et m'en a parlé. J'ai du en parler à Nate à mon tour et le lendemain, il s'est approché d'elle et lui a fait la bise. La pauvre est restée figée pendant quelques secondes pendant que Nate lui expliquait qu'il n'aimait pas faire de bisou. Ce qui explique pourquoi elle a été la seule à en avoir. Un seul ceci dit. Maintenant ils s'embrassent plus facilement mais on voit bien qu'il n'est pas à l'aise. En fait je crois que c'était surtout les démonstrations publiques qui le gênent. Enfin toujours est-il que ça ne semblait pas gêner Mitchie qui s'en accommoda en lui rendant le même salut avant de répondre aux questions de Demi.

Une heure et demie plus tard, nous nous installons pour manger, tout en discutant musique. Un peu plus tôt Demi expliquait qu'elle bossait sur son nouvel album et que la chanson qu'on avait entendue, enfin l'extrait, s'appelait La-la Land et qu'elle était en train de l'écrire. Sauf qu'elle bloquait. Nate lui avait proposé de l'aider, ce qui nous avait fait gentiment sourire. A présent, Mitchie se mêlait à la conversation et j'appris qu'elle aussi écrivait des chansons mais refusait de monter sur scène. Visiblement ce n'était pas son truc.

« - Ton père aussi, non, demanda Nate.

« - Euh non. Il se définit lui-même comme allergique à toute forme d'écriture.

« - Pourtant la chanson finale du DCOM c'est de lui, insista-t-il alors qu'on regardait Mitchie perdu.

« - Non, je persiste et signe, il n'en est pas l'auteur. J'ignore de quelle chanson vous parlez, mais non. Il ne sait même pas tenir une guitare du bon côté alors… Au fait, c'est quoi le titre ?

« - This is me, répondis-je.

« - Oh ça fait pas un truc dans ce genre là : This is real, this is me. / I'm excactly where I'm supposed to be now. / Gonna let the light, / Shine on me. (C'est réel, c'est moi. / Je suis exactement où je devrais être maintenant. / Je vais laisser la lumière, / Se poser sur moi)

« - Now I've found, who I am. / There's no way to hold in it. / No more hiding whot I wanna be. / This is me, terminâmes tous ensemble avant que Demi ne reprenne seule, ce n'est pas de lui ? (Maintenant j'ai trouvé, qui je suis. / Il n'y a pas d'autre chemin à suivre. / Je ne vais plus cacher ce que je veux être. / C'est moi)

« - Non, désolée de casser le mythe.

« - Et les autres ?

« - Quelles autres ?

« - Who will I be. / It's up to me. / All the never ending possibilities…, chanta Demi. (Qui je serais. / C'est à moi. / Tous les chemins sont possibles…)

Dans le film c'était grâce à cette chanson qu'elle avait été connue, bien avant nous. Quant à moi, j'étais un fan de sa voix, limite groupie, pour être exact. Ceci dit, la conversation m'intriguait. Steve nous avait assuré, enfin aux producteurs que ces chansons lui appartenaient et qu'elles n'étaient la propriété de personne.

« - Ce n'est pas de lui non plus, rit-elle.

« - Pourtant ton père nous a assuré qu'elles n'appartenaient à personne, reprit Nate. Donc soit il nous a menti, soit c'est toi qui baratine !

« - Faux. Ces chansons appartiennent bien à quelqu'un mais ce quelqu'un a donné l'autorisation à mon père de les exploiter comme il le souhaitait.

Cet aveu nous laissa silencieux quelques minutes puis Demi claqua des doigts.

« - Dis donc, l'auteur de ces deux chansons seraient pas assis à table avec nous ?

« - T'as tout compris. C'est moi qui les aie écrites et composé. Mon père m'a appelé y a quelques mois pour me demander si ça m'ennuyait qu'il vende mes deux chansons à un producteur de film. Comme je ne veux pas spécialement être parolière ni rien, je l'ai autorisé à en faire ce qu'il voulait. Cela dit, je suis plutôt flattée que mon idole chante mes textes !

« - T'es douée, mais ça change la donne… Je t'explique, reprit Demi, en fait mon agent a demandé aux prods du DCOM s'ils acceptaient que je reprenne Who will I be pour mon album. Steve était d'accord mais maintenant que je sais que ce n'est pas lui l'auteur de cette chanson, va falloir que je te le demande à toi !

« - Pas la peine. Si mon père a dit oui, vas-y, mets-là sur ton album, ça ne me pose aucun problème. Je ne ferais rien de mes textes, ou je les vendrais pour faire des dons aux associations caritatives. Donc à la limite…

On la regarda plutôt intrigués par sa manière de voir les choses puis la conversation dévia sur d'autres sujets. On fit une comparaison de nos films préférés et je souris quand je l'entendis dire qu'elle adorait Roméo et Juliette. Les deux filles comparèrent également leurs livres préférés ainsi que Jason qui se passionnait pour la littérature. Une nouvelle fois elle m'étonna en décrétant qu'elle aimait presque tous les livres de Danielle Steel et qu'il n'y avait pas meilleur auteur Américain. Piqué au vif, Nate lui demanda son auteur préféré et on haussa un sourcil quand elle nous parla de Guillaume Musso. Aucun d'entre nous n'en avait réellement entendu parler. Elle nous raconta l'histoire d'un de ces livres et Nate nous sauva en lui parlant d'un film similaire ce qui la fit rire, puisque c'était une adaptation littéraire.

A une heure moins le quart, je soupirais mais lui rappelais qu'elle devait rentrer. Saluant tout le monde, elle nous remercia pour la soirée et je la raccompagnais. Durant le trajet, elle resta étrangement calme. Elle avait passé la soirée à rire ou sourire. Elle avait semblé joyeuse et complètement guérie de sa dernière histoire mais à présent, la Mitchie blessée semblait être de retour. Retour qui m'ennuyait légèrement.

« - Alors au final, tu regrettes cette soirée ?

« - Je… Non, c'était sympa, souffla-t-elle.

« - Alors pourquoi cet air triste ?

« - Disons que c'est fatigant… De jouer la fille joyeuse et guérie de sa rupture brutale avec un parfait imbécile… Mais… J'ai toujours mal. Quand je l'imagine avec sa doll… Je sais comment il agit avec ses copines au départ du moins et je… Oublie, c'est idiot.

« - Non, dis-moi. Je ne répéterais rien, promis, assurais-je en le pensant.

« - Je… Depuis ce léger accident, expliqua-t-elle en montrant son poignet, mon père surveille chacun de mes gestes et on sort beaucoup mais… Disons que j'aime l'indépendance. Ok c'est dur de se balader sans quelqu'un près de soi quand pendant huit mois on a eu quelqu'un pour nous tenir la main mais je m'y fais. Doucement. Et puis, je ne sais pas, j'aimerais découvrir la ville mais seule. Je connais Rodeo Drive, un peu trop mais j'ignore quels endroits visiter.

« - Si tu aimes le shopping, essaie Beverly Hills. C'est assez sympa. Ou encore Malibu. Avec sa plage à surfeur et ses boutiques hétéroclites… Quoi d'autre ? Hollywood Boulevard avec son fameux Walk of fame et ses théâtres dont le Grauman's Chinese Theatre.

« - C'est quoi ?

« - C'est le théâtre devant lequel plusieurs célébrités ont laissé leurs mains ou leur pieds dans le ciment, lui expliquais-je. Sinon vu que tu aimes bronzer, tu peux aller à Malibu, ou à Venice beach, c'est moins fréquenté par les gens célèbre. Après tout dépend de tes centres d'intérêts. Hormis le shopping et la bronzette c'est quoi ton truc ?

« - La littérature, la musique… Un peu tout. Le dessin, Je ne sais pas. Pourquoi tu comptes jouer le guide touristique ?

« - Pourquoi pas ?

« - Trop connu. Et les célébrités qui s'improvisent guide touristique, on ne voit ça que dans le film Startruck.

« - Ouais après Sterling, je vais avoir du mal à paraître crédible, ris-je.

Durant quelques minutes, on parla tranquillement puis elle soupira. Pendant quelques secondes elle baissa les yeux puis me fixa à nouveau. Elle avait un regard décidé et très profond. Doucement, elle me remercia pour la conversation et j'en perdis mon latin. J'ignorais ce qu'elle avait que les autres n'avaient pas mais je devais faire un effort incroyable pour rester moi-même en sa compagnie et c'en était perturbant. Je voulais absolument lui plaire tout en sachant que c'était trop tôt et qu'elle avait surtout besoin d'amis. Elle finit par me souhaiter une bonne nuit et rentra chez elle, sans un regard en arrière, tandis que je fixais sa silhouette, perdu dans mes pensées. Dès qu'elle baissait sa garde, son chagrin revenait et se faisait plus présent. Lorsque nous étions seuls, j'avais l'impression que ce Davie était avec nous. Me souvenant d'un détail, je sortis de l'habitacle à mon tour et frappais à sa porte. Aussitôt, elle m'ouvrit intriguée et me demanda si j'avais oublié quelque chose.

« - Ouais, souris-je. J'ai oublié de regarder ta punition.

« - Ah ça, grimaça-t-elle. Bah c'est à dire que… Je n'ai pas vraiment grand-chose. A peine sept trucs, je crois. Attends, je… Entre quelques minutes, je vais chercher ça.

Souriant, j'entrais et restais dans l'entrée jusqu'à ce que Steve m'appelle. Je le rejoignis au salon où on discuta quelques minutes et il me remercia d'avoir ramené sa fille à l'heure, ce qui me fait sourire. Seulement avant que je ne puisse m'étendre sur ce détail, elle revint un bloc-notes à la main.

« - Tiens, dit-elle en me le tendant. Ce n'est pas grand-chose !

Hochant la tête, je pris le carnet et lus. « Il boit. Il fume des fois quand il s'ennuie. Il est un peu voyeur. Il a les mains baladeuses. Il s'énerve vite. Il est parfois vulgaire. Il a mauvaise haleine. Il manque de fantaisie. Il tient trop à sa voiture. Il a mauvais goûts en matière de fille. » Je comptais rapidement et notais, avec une légère satisfaction qu'elle en avait déjà la moitié. Je tiquais cependant sur son dernier défaut.

« - Mauvais goût ?

« - Ouais… Regarde sa nouvelle copine.

« - Et celle d'avant alors ? Elle me semble plutôt jolie.

« - Tous les goûts sont dans la nature, souffla-t-elle en s'asseyant par terre. Désolée, je n'ai pas trouvé autre chose.

« - Il est ponctuel ? Galant ? Têtu ? Fêtard ?

Je souris quand elle confirma qu'il était rarement à l'heure et qu'il se montrait souvent têtu durant leurs soirées. Il imposait également souvent ses choix, n'hésitant pas à faire un caprice pour qu'on choisisse son choix. Je haussais un sourcil. Il était capricieux ? Avec une fille aussi douce que Mitchie, il ne devait pas avoir besoin de taper du pied longtemps. Insidieusement, je lui posais la question et elle grimaça, avant d'acquiescer piteusement. Steve nous laissa et je la fixais.

« - Je déteste les conflits, pour être exact, alors je… J'évitais de donner mon avis s'il différait du sien… J'avais tort ?

« - Naturellement, m'exclamais-je choqué. Mitchie dans une relation saine, chacun donne son avis et prend en compte celui de l'autre. Ce n'est pas toujours la même personne qui décide sinon l'autre a vite le rôle de potiche ! Fais-moi plaisir, ton prochain copain, sois celle qui décide !

Grimaçant, elle me rappela qu'elle avait fait une croix sur l'amour et je grimaçais à mon tour. Comment une fille aussi géniale qu'elle pouvait faire une croix sur un sentiment si noble ? Ça me dépassait ! Mon portable vibra et je regardais qui me dérangeait. C'était Nate qui voulait savoir si j'allais rentrer un jour. Haussant les épaules, je le rangeais dans ma poche et ajoutais les défauts que nous venions de trouver à ce Davie. Il ne mérite même pas une majuscule mais bon. Notre liste montait à treize défauts et je soupirais.

« - Le fait qu'il n'aime pas la même musique que moi compte comme défaut, me demanda-t-elle.

« - Ouais. On en a quatorze du coup. Pas mal, non ?

« - Y m'en manque six, souffla-t-elle avant de claquer des doigts. Il était jaloux.

« - Avec toi comme copine, je le comprends !

« - Pardon ?

Je me mordis la langue. J'avais parlé plus vite que je n'avais pensé et maintenant je devais trouver un moyen de me rattraper. Je cherchais quelques secondes puis passais aux aveux.

« - Disons que t'es très mignonne et tu as le sourire facile, donc j'imagine que les garçons doivent beaucoup se retourner sur ton passage, c'est tout.

Elle grimaça, m'avouant qu'elle n'avait pas jamais fait attention à ce détail, alors que j'ajoutais « jaloux » à la liste. Me souvenant d'un point, je la regardais.

« - Dis-moi tu accepterais de me donner ton numéro de portable ?

« - Pour quoi faire ?

« - Pour t'appeler, ris-je. Ou juste avoir de tes nouvelles, sans être obligé de passer par ton père. Et éventuellement te prévenir si on a envie d'aller faire un tour et qu'on veut que tu viennes !

« - Si tu veux.

Quelques secondes plus tard, elle me dicta son numéro et je sourcillais. C'était comme ça qu'on échangeait un numéro en France ? Assez étrange. Je notais tout puis je pris congé. Elle semblait fatiguée et j'étais à deux doigts de dormir sur leur canapé. Gentiment, elle me raccompagna jusqu'à l'entrée et je lui souhaitais une bonne nuit avant de partir. Néanmoins lorsque je montais dans la voiture, je notais qu'elle était encore là à me regarder partir et malgré moi, je souris. Lui disant une dernière fois au revoir, je repartis dans la nuit.

Quand j'arrivais, Demi était encore là et ils semblaient tous les trois discuter avec passion puisque j'arrivais à suivre leur conversation depuis le garage. Les rejoignant, je me laissais tomber sur le canapé et la copine de Nate sourit en me regardant. Ok, je devais avoir rater quelque chose. Mais quoi ? Haussant les épaules, je fermais les yeux, je n'avais pas envie de chercher de toute façon. Pour le moment, je voulais trouver un moyen pour que Mitchie reprenne goût à l'amour avec un grand A. Je trouvais déjà ça dommage quand une femme de trente ans se fermait à l'amour, mais à l'âge de Mitchie c'était carrément du gâchis. Et je ne dis pas ça parce qu'elle me rend complètement idiot et que j'ai envie de savoir quels goûts ont ses lèvres. Bon peut-être un peu, je l'avoue mais bon. Mais même si elle me préfère un français, du moment qu'elle laissait les hommes s'approcher d'elle rapidement, ça me convenait. Rouvrant les yeux, je leur souhaitais de passer une bonne fin de soirée et je montais me coucher. Pourtant Mitchie ne me quittait pas d'une semelle. Son regard triste qui s'animait quand elle était ici. Sa façon de rire, même si ça sonnait faux. Son côté artiste qui m'attirait inexorablement, la douceur qui émanait de ses gestes. Tout en elle, me plaisait et j'espérais au fond de moi que le jour où elle reprendrait goût à l'amour, elle penserait à moi.

Pov de Mitchie

Quand je fus sûre qu'il soit parti, je fermais la porte à clé et je montais dans ma chambre mon calepin dans les mains. Le posant, je mis mon pyjama, puis filais au lit. J'allais éteindre quand je regardais la fameuse liste de défaut. Nous en avions quatorze à présent. Ce n'était pas beaucoup mais au moins je m'apercevais qu'il n'était pas si parfait que je l'imaginais. Malgré moi, j'ajoutais son côté fêtard et sa façon de regarder les autres filles. A présent je m'en rappelais. Souvent, il se retournait quand une autre passait. Il suffisait qu'elle soit en jupe pour qu'il m'oublie. Secouant la tête, j'allais refermer le bloc quand je vis qu'il y avait quelque chose d'écrit sur la page suivante. Ne me rappelant pas l'avoir utilisé, je regardais et malgré moi je souris en lisant un numéro de téléphone accompagné d'un mot « Si jamais tu veux parler, appelle-moi promis, je ne mords pas » Je l'enregistrais dans mon répertoire puis j'éteignis la lumière.

Le lendemain, lorsque je me levais, papa était déjà au salon et j'allais me laver en repensant à la soirée de la veille. Au final, elle a été plutôt agréable, je regrette qu'elle n'ait pas duré plus longtemps d'ailleurs. Quand je fus propre, j'enfilais un débardeur avec un baggy, tout deux noirs et je descendis à la cuisine. Je fouillais dans le frigo pour trouver du jus de fruit puis je regrettais les pâtisseries qu'il y avait chez maman.

Ouvrant la fenêtre, je prévins papa que je sortais faire quelques courses, puis je filais. J'avais une furieuse envie de tartelettes à la fraise et je m'amusais à m'imaginer enceinte, ce qui était impossible. Tout en cherchant une boulangerie qui en avait, je me demandais qui je préférerais comme père pour mon fils hypothétique puis je décidais que Shane valait beaucoup mieux que Davie. C'est certain. Au moins lui me respecte. Enfin pour le moment. Et puis il aime la musique comme moi. Et papa le connaît et l'aime bien donc il doit être bien, non ? Probably. Et pour être franche, il a un sacré regard. J'aime bien me noyer dedans. Je finis par trouver une boulangerie qui en avait et j'entrais. Tout en faisant la queue, je pris mon portable et réfléchis. J'avais envie d'aller à la plage mais pas seule. Seulement avec Shane ça risquait de poser problème, non ? Ceci dit c'est le seul que je connais dans le coin. Quand ce fut à mon tour, j'achetais quatre tartelettes puis je ressortis sans avoir pris de décision. Je fis quelques pas puis je soupirais. Après tout, je pouvais toujours lui proposer, il était en droit de refuser, non ? D'accord avec ce détail, j'envoyais un message rapide au numéro qu'il m'avait laissé puis je rentrais à la maison. En chemin, je notais que le Laguna faisait une soirée scène libre et je réfléchis. C'était samedi et je n'avais rien de prévue. Je fus tirée de mes pensées par un message et je l'ouvris. « Ok, Laisse-moi le temps de me dégager de mes obligations d'artiste à la petite semaine et je passe te prendre ! » Je regardais le message perplexe puis décidais de l'interroger quand je le verrais.

Une demi-heure plus tard, je passais la porte d'entrée, ravie. La journée semblait bonne et le soleil m'avait toujours fait sourire. Déposant ce que j'avais acheté, je pris une tartelette en rejoignant mon père.

« - T'as même pas pensé à ton vieux père, bougonna-t-il.

« - Si y en a encore trois dans le carton. Deux pour toi et une autre pour moi. Au fait, je vais à la plage avec Shane tout à l'heure, ça t'ennuie ?

« - Vu que je le sais depuis vingt minutes, non ! Il est arrivé. Pour être exact, il est aux toilettes, précisa-t-il.

J'acquiesçais l'esprit ailleurs tout en continuant ma tartelette tranquillement. Quand ce fut bon, je retournais dans la cuisine, boire un verre de jus de fruit frais avant de comprendre ce qu'il avait dit. Shane était déjà là ? On dirait que je suis en retard. Haussant les épaules, je terminais mon verre, quand il apparut dans la cuisine, son téléphone à la main. Je le laissais terminer tranquillement sa conversation et quand il raccrocha, me tendit la main.

« - Pour te dire bonjour, expliqua-t-il devant mon haussement de sourcils. Vu que tu sembles comme Nate, allergique aux bisous !

« - Ah. Non je ne suis pas allergique aux bisous, le repris-je malgré moi.

J'eus un bref sourire quand il me demanda si j'acceptais de lui faire la bise et je m'exécutais, avant de lui demander quelques minutes. J'avais prévue d'aller à la plage, certes mais je n'avais rien prévu. Et s'il est comme papa, vaut mieux prévoir. Remontant, je mis un mini short, avec un tee-shirt large, m'attachais rapidement les cheveux, puis je pris mes tongs ainsi que mon sac de plage. Tandis que je descendais le rejoindre, je songeais à prendre rapidement rendez-vous chez le coiffeur et j'embrassais mon père qui lisait un scénario, je crois.

Quand minutes plus tard, Shane se garait sur le parking de la plage de Malibu et nous sortîmes de l'habitacle. Malgré moi, je souris franchement en voyant l'eau, me souvenant de la balade que j'avais faite avec papa, peu de temps avant. Je revis notre balade, notre bataille d'eau et la longue conversation qu'il y avait eu avec. Je revins à moi en sentant la main de Shane près de la mienne et me tournais vers lui.

« - Tu sais que c'est agréable de te voir sourire réellement ?

« - La plage et le soleil m'ont toujours fait cet effet, expliquais-je. Et toi, pourquoi tu souris ? Tu aimes la plage ?

« - Ta compagnie surtout. Tu me fais rire, précisa-t-il. Tu as cette façon de répondre à mes questions par la seule réponse à laquelle je ne m'attends pas. Je t'explique, tu vois à cause de la notoriété des Connect3 la plupart des filles répondent ce qu'elle pense que je veux entendre. Donc je n'ai pas de surprise quand je leur demande quelle musique elles aiment. Invariablement, c'est la nôtre. Alors que je suis certain que si je te posais la question sur la musique que contient ton I-pod, tu réussirais à créer l'événement, en me sortant des groupes français que je n'ai jamais entendu, du hardrock, ou du métal.

« - Faux, en ce moment, je suis plutôt branchée, Requiem de Mozart et Nocturnes de Chopin ! Mais tu n'étais pas loin, ris-je.

Pov de Shane

Quand elle me lista les chansons qu'elle écoutait, je retins une grimace. Les requiem de Mozart… Autant j'aime sa manière de composer, autant je suis persuadé que ce n'était pas la musique appropriée pour reprendre goût à la vie. Ceci dit, j'appréciais Chopin. Surtout cet album. Mais j'avais raison, une nouvelle fois. Elle arrivait toujours à me sortir la réponse à laquelle je ne m'attendais pas.

Tout en parlant, on marcha sur le sable. Lorsqu'elle m'avait envoyé ce message, j'avais été intrigué, qu'elle me le propose et j'ignorais ce qu'elle avait en tête. Je préférais donc la laisser choisir elle-même la destination finale.

« - Au fait, tu m'expliques ton « artiste à la petite semaine » ?

« - Tu ne connais pas cette expression ?

« - Si. C'est français, rit-elle. Ce que je ne comprends pas en revanche c'est pourquoi tu l'emploies pour toi. Je me doute que c'est mon père qui a du l'employer devant vous et que c'est comme ça que tu l'as apprise mais… T'es loin d'être un artiste à la petite semaine. A mon sens, en tout cas.

« - En fait, j'ignore la signification exacte. Durant le tournage, on s'amusait beaucoup avec jouer les « divas » entre guillemet avec Demi Nate et Jason et souvent ton père nous traitait d'artiste à la petite semaine ! Donc je me doute que ce n'est pas un compliment mais… Je n'ai jamais vraiment compris, puisqu'il refuse de nous expliquer !

« - En gros, ça signifie juste que t'es un artiste sans envergure. Un chanteur de Cabaret qui n'ira pas plus haut ! Tout comme je suis une compositrice à la petite semaine ! Et mon père un acteur…

« - A la petite semaine, hasardais-je amusé.

« - Perdu. Un acteur au talent hypothétique… Mais je l'aime comme ça, ajouta-t-elle en riant doucement. Dis, t'as quelque chose contre la marche à pied ?

« - Non pourquoi ?

Souriant, elle m'expliqua qu'elle détestait paresser sur les plages ces derniers temps et j'acquiesçais, lui proposant une chasse au coquillage. Quand j'étais enfant, j'adorais fouiller le sable en été pour en trouver en forme de couteaux, ou de coquilles. Elle me regarda étonnée quelques secondes et je lui confiais que plus jeune, j'en collectionnais. Ma mère trouvait ça idiot à l'époque mais moi j'aimais. Ils me faisaient voyager, depuis mon lit. De plus récemment, la meilleure amie de Jason avait tourné un film où son copain l'entourait de coquillage*. Je m'égarais quelques instants dans mes pensées en repensant à mon enfance quand je sentis un regard sur moi. Tournant la tête, je notais que Mitchie me regardait amusée.

« - Quoi ?

« - Je ne sais pas. Tu semblais… Je ne sais pas, ailleurs.

Intrigué, je l'observais à mon tour cherchant à décrypter ce qu'il se passait derrière cet obsédant regard chocolat. Il n'y avait aucun souffle de vent et je cherchais à me souvenir quand elle avait détaché ses cheveux. Ils retombaient doucement sur ses épaules alors qu'elle avait un léger sourire, comme si elle était heureuse. Et avec l'océan en arrière plan, elle était superbe. Je regrettais de ne pas avoir pris mon numérique et sortis mon téléphone lui demandant de ne pas bouger d'un pouce. Elle acquiesça perplexe et j'immortalisais son expression avant de lui montrer.

« - Waouh, rit-elle, on dirait moi.

« - Idiote, je te montrais juste combien tu étais jolie quand tu souriais de bonheur !

Elle regarda l'écran dubitatif puis haussa les épaules décrétant qu'elle n'avait pas d'avis sur le sujet. Sujet qui tomba à l'eau quand elle me demanda si j'aimais ma vie.

« - Comment ça ?

« - Bah tu sais. Être connu, vivre chaque instant en sachant que t'es épié, ne pas pouvoir faire un pas sans être harcelé par tes fans, devoir toujours être parfait, jamais faire ce que t'as envie de faire sous peine de créer un scandale… Tout ça quoi ! A ta place,… Je ne sais pas si je supporterais tout ce qu'il y a autour de votre talent pour la musique.

« - Disons que ça va doucement donc tu t'habitues. C'est comme l'école. Au début c'est facile, tu apprends qu'à lire et à compter, puis à écrire, à réfléchir par toi-même et avant que t'en aperçoives, tu es à l'université, en train de te découper le cerveau en quatre pour comprendre où tel écrivain a été cherché l'idée de tel bouquin et son impact sur la société actuelle.

« - Probably, dit-elle avant de me traduire. Probablement. C'est français. Enfin je ne sais pas, ça ne vous fait pas flipper toutes ces filles qui hurlent vos prénoms dans les rues, qui vous courent après, vous suivent à chacun de vos concerts pendant vos tournées et tout ?

« - Non, ça nous fait plutôt sourire. Pas d'être coursé dans les rues mais ceux qui nous suivent qui hurlent nos prénoms aux concerts… ça nous fait chaud au cœur, plutôt qu'autre chose. T'es là, avec ta guitare face à dix mille personnes qui sont là juste pour t'écouter… C'est magique !

Elle me regarda un instant sans rien dire puis sourit doucement, en acquiesçant. Je savais qu'elle ne comprenait pas totalement notre choix de vie mais c'était quelque chose d'inexplicable pour moi. Le jour où Brown, m'a mis une guitare dans la main, j'ai su que ma vie serait sur scène. Qu'importe les inconvénients de ce métier. Peut-être que plus tard, je me reconvertirais en professeur de musique afin de passer du temps avec ma famille mais pour le moment, faire des concerts, voyager six mois sur douze, visiter les pays du monde, rencontrer des gens différents, assister à des fêtes grandioses, ou des évènements démentiels… C'est indescriptible.

Durant plus d'une heure on marcha sur la plage en parlant avec légèreté. Je lui posais mille question sur sa vie en France et elle y répondait avec plaisir, je crois, me racontant sa vie sans que ça l'ennuie. J'appris donc que les parisiens ne supportaient pas les touristes ni même les autres français. C'était d'ailleurs tout juste s'ils se supportaient entre eux et elle me fit rire en me racontant les caricatures sur les parisiens. Selon elle, ils n'étaient jamais satisfaits, hautains et incapable de conduire correctement.

« - Non je te jure. Ils ne connaissent pas le code de la route. Un ami de ma mère en tout cas. C'est bien simple, où qu'il aille, tu l'entends toujours dire « Oh ces… Savoyards » par exemple hein, bref. A chaque fois qu'il a le volant il te sort à un moment où à un autre : « Oh ces Savoyards, ils ne savent pas conduire ! » C'est impressionnant. Selon lui, personne ne sait conduire. Il prend les virages à quatre vingt-dix à l'heure soit approximativement…

Je la regardais faire la conversion s'aidant de ses mains en retenant un sourire. Elle semblait vouloir que je voie à quelle vitesse l'ami de sa mère conduisait, ce qui m'intéressait. Elle avait dit quatre vingt-dix kilomètres, mais un kilomètre faisait combien de miles ? C'était un mystère pour moi.

« - Cinquante-six miles environs, fit-elle victorieuse. Oui ça fait beaucoup, confirma-t-elle quand j'écarquillais les yeux.

« - Mais c'est dangereux !

« - Il a fait pire. Ce jour là, il pleuvait donc il allait « pas trop vite » selon dit, sourit-elle en mimant les guillemets. C'est un taré mais bon, ma mère bosse avec donc…

J'acquiesçais ce fait. Il était fou de rouler si vite sur une route mouillée. Surtout que c'était un virage. J'espérais qu'il n'avait aucun passager mais j'en doutais. A moins qu'il se soit vanté, il devait y avoir quelqu'un pour affirmer ce fait. Tout en réfléchissant, je l'écoutais me raconter qu'il s'était également amusé à « doubler » un bus, sous prétexte qu'il n'aimait pas le chauffeur, ou qu'il n'hésitait pas à faire des queues de poissons aux gens, s'il n'aimait pas leur conduite. Un vrai dingue à qui on devrait retirer le permis, si vous voulez mon avis. Quand je le lui avouais, elle rit et m'avoua qu'elle pensait la même chose. Il n'était pas encore assez responsable pour avoir son permis.

« - Et toi ? Tu me semble assez mature, non ! Tu conduis ?

« - Non. Je pourrais passer le permis accompagné mais je préfère attendre d'avoir dix-huit ans. Soit encore une petite année et peut-être que je m'y mettrais… Mais hors de question qu'il monte dans ma voiture ce dingue. Il serait capable de me faire tellement peur avec ces réflexes que je lâcherais le volant et me mangerais un arbre, donc…

Je m'arrêtais et la fixais perplexe ce qui la fit sourire. Soudain, je remarquais un point. Aujourd'hui, elle semblait être réellement heureuse. Sans se forcer. Elle savait qu'elle n'avait pas besoin de mettre son masque avec moi, pourtant, elle riait et souriait d'un rien. L'espace d'une seconde je me dis que c'était peut-être grâce à moi puis me souvins de ce qu'elle m'avait dis un peu plus tôt. Le soleil et la plage l'avaient toujours fait sourire. Bon du moment qu'elle est joyeuse, c'est ce qu'il compte. Et le soleil à LA, ce n'est pas ce qu'il manque. Comme la plage ! On finit par revenir à ma voiture et tout en m'asseyant, je lui demandais :

« - Au fait, tu vas me trouver curieux, mais ça ne va pas te manquer, tout ça ?

« - Tout ça quoi ?

« - LA, la plage, le soleil, la vie ici, résumais-je.

« - Non. Je suis plutôt pressée de partir pour être franche. Je n'ai rien contre LA mais je veux m'éloigner de la ville de ma rupture. Et comme elle a eu lieu ici… Ceci dit, je n'ai pas envie de retourner à Paris où des souvenirs vont m'attendre à chaque rue mais bon. Pourquoi cette question ?

« - Je ne sais pas. Je m'interrogeais. Tu m'as dit en arrivant que le soleil et la plage, tu aimais. Mais si je ne m'abuse, Paris c'est loin de la côte, non ?

« - Heureusement que Paris-plage existe, rit-elle.

« - Qu'est-ce que c'est ?

« - Oh en fait sur le côté droit de la Seine, on arrête la circulation et on transforme trois kilomètres de route en station balnéaire. Tu as des jeux, des transats, comme à la plage… Avec la rive du fleuve comme océan. Ce n'est pas aussi beau qu'ici mais c'est agréable !

Je hochais la tête légèrement perplexe, puis démarrais. Des lors le silence se fit dans l'habitacle jusqu'à ce que je lui demande où elle voulait aller. J'avais ma journée, puisque avec les mecs nous n'avions rien de prévu. Nous devions bosser sur notre album, mais celui-ci était bien avancé. Mieux encore. Nate voulait faire une pause pour aider Demi sur le sien. Ils sortiraient tous les deux à trois mois d'intervalles seulement c'était le sien qui était prévu avant le nôtre. Mitchie sourit mais avant qu'elle ne puisse répondre, son ventre gargouilla et je ris décrétant qu'il fallait qu'elle se nourrisse. Elle refusa de prendre un vrai repas m'expliquant qu'elle se contenterait d'un chocolat avec une viennoiserie et je nous dirigeais vers le French Market Café. Tandis qu'elle commandait des croissants, je pris un café ce qui la fit grimacer, m'obligeant à l'interroger.

« - C'est idiot, rit-elle. Quand j'étais enfant, je ne supportais pas du tout l'odeur, ça me faisait inévitablement vomir mais chaque matin mon père en buvait un. Maman criait tous les matins à cause de cette mauvaise habitude. Il le buvait sur la terrasse pour m'aider mais plus d'une fois, elle a jeté sa cafetière à la poubelle ! Et elle lui en offrait une nouvelle la semaine suivante… Malgré les cris, je garde un bon souvenir de cette période de ma vie. Elle était simple. Je vivais à New York, avec mes deux parents, j'avais mes amies et je ne pensais pas encore aux garçons. Ma plus grande occupation à cette époque c'était comment j'allais acheter les cadeaux pour mes parents !

Elle rit et je l'imitais presque malgré moi. J'aimais la musique de celui-ci. Je le trouvais cristallin et c'était agréable. Il ne semblait pas forcé, ni retenu. Etrangement, il me faisait penser à une cascade. Notre commande arriva et tout en continuant notre discussion, nous bûmes.

« - Et toi, c'est quoi ton meilleur souvenir ?

« - Tu vas rire. Je devais avoir huit ans par là. J'avais demandé à avoir un jeu de foot pour Noël. Tu sais t'as un ballon et une cage de gardien, expliquais-je devant son air étonné. Mon père n'ayant jamais aimé ce sport m'avait dit qu'il verrait si j'avais une attitude exemplaire. Pendant près de deux mois, j'ai fait mes devoirs et ma chambre, une corvée à cette époque, sans jamais me plaindre. Mes parents me demandaient n'importe quoi, je disais oui. Mettre la table, monter au grenier ou aider à décorer la maison… Le matin de Noël, j'ai attendu calmement dans ma chambre, malgré mon envie de descendre voir sous le sapin… A dix heures, mes parents se sont levés et surprise, j'avais mon jeu. Ce jour-là, j'ai du passer pas loin de six heures à marquer des but.

« - C'est mignon. Et ton pire souvenir d'enfance ?

« - Et le tien ?

« - Le jour du divorce de mes parents. Enfin le jour où ils me l'ont appris. Je m'en doutais déjà, tu penses. Ils se disputaient tout le temps parce que papa rentrait tard, ou qu'il oubliait de faire des courses… N'importe quel prétexte était utilisé. Et un jour ça s'est stoppé. J'avais onze ans à cette époque. Naïvement, j'ai cru qu'ils s'étaient réconciliés et que tout irait mieux maintenant mais non. Au soir papa a fait sa valise. Ils sont venus dans ma chambre et il m'a expliqué qu'il partait de New York pour LA, afin de bosser sur un chantier. Il s'absentait souvent déjà, du coup j'ai juste acquiescé avant de lui demander quand il rentrerait… Et il m'a avoué qu'il ne reviendrait pas. Suite à cette nouvelle ils m'ont expliqué qu'ils divorçaient, que maman irait vivre son rêve à Paris et papa ici. Que je pouvais choisir avec qui je voulais vivre et qu'aucun des deux ne m'en voudrait. Au début, je voulais venir ici. Paris me faisait peur. J'allais devoir apprendre le français et tout et puis… Ma meilleure amie de l'époque, Sierra, m'a expliqué que vu que j'étais une fille, vaudrait mieux vivre avec ma mère. Que ça serait plus simple le jour où je deviendrais une femme, rougit-elle. Après, ça n'a plus été comme avant…

J'allais donner mon avis quand un jeune nous aborda. Je devinais rien qu'à son sourire, que ce n'était pas moi qui l'intéressait. Il salua Mitchie et commença à la draguer ouvertement. J'allais lui faire remarquer que j'étais son copain, histoire qu'il nous fiche la paix quand elle me devança.

« - Sorry mais tu t'adresses à la mauvaise personne. J'ai fait vœu de chasteté et j'entre au couvent demain à cause de débiles dans ton genre qui draguent tout ce qui a une jupe juste pour tirer son coup avant de passer au suivant. Maintenant excuse-moi mais au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je suis en pleine conversation avec un garçon normal qui ne voit pas qu'une paire de sein quand il me regarde. Et puis tu devrais éviter les Françaises. S'il y a bien une chose qu'elles maîtrisent parfaitement c'est la drague alors ton petit numéro de dragueur du dimanche, il ne marche pas ! Et au fait, apprend déjà à réellement déshabiller du regard avant d'essayer. Parce que quand tu le fais, tu me fais penser à un bœuf qui va à l'abattoir !

Dis donc, elle est dangereuse. Et aussi déstabilisante. C'était quoi son discours là ? A croire qu'elle n'a réellement plus envie de connaître l'amour. Oui bon elle me l'avait déjà dit à plusieurs reprises mais là voir rembarrer un mec aussi vertement… Je me sentais mal pour lui. Le pauvre, je le plaindrais s'il avait dragué une autre fille. Ceci dit, une chose était sûre. Si Mitchie fermait définitivement son cœur à l'amour, c'était une catastrophe. Il fallait, qu'avant son départ de LA, elle ait changé d'avis.

* : Je, ou plutôt Shane, fait référence au film La dernière chanson, avec Miley Cyrus. Le film vient de sortir en France (à l'heure où j'écris) et je trouve cette scène superbe !

Et voilà, pour ce soir, c'est tout. Bon ce fut dur et ce chapitre ne me plait pas réellement mais promis au prochain chapitre, on avance. Enfin je crois… En fait, j'en sais rien, on verra mdr. Qu'en avez-vous pensé ? De Mitchie qui reprend goût aux choses. Vraiment, je veux dire. De Shane qui s'aperçoit qu'il est complètement sous le charme ? De son envie de tartelettes ? De leur sortie à la page ? Moi j'adore la scène finale. Quand ils se racontent leur plus beaux souvenirs… Et quand Mitchie rembarre le dragueur ^^

Miss Tagada (L)