Disclaimer : Tout est à Jk Rowling, rien à moi sauf Allie, Roger, Lydie, Christie et quelques autres persos. Je ne gagne rien pour écrire et les reviews sont mes seules récompenses.
Note de l'auteur : Voila, l'histoire avance peu à peu, j'espère que cela vous plaira…On fait donc la connaissance de Roger. Bisous
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Au centre national des Aurores de Grande-Bretagne, c'était l'effervescence. Cela faisait trois semaines que la petites du célèbre Potter avait disparu et aucune trace d'elle n'avait été trouvé jusqu'à présent. Les recherches s'organisaient mais chacun savait que c'était en vain, la gamine restait introuvable et de cette disparition, ne restait qu'une lettre froissée où une fine écriture en pattes de mouche laissait lire :
Petit Potter, le pire des emmerdeurs ! Je sais que tu lis cette missive avec un cœur à la dérive. Oui, toi le survivant, briseur de mon bonheur d'antan, je viens de te reprendre mon bien, celui qui était entre tes mains ! Allie est ma fille et elle doit faire partie de ma vie ! Je veux voir la souffrance dans tes yeux, tout comme j'en avais durant ma plus tendre enfance. Je veux la voire sourire et grandir pendant que toi tu soupires !
Plus aucune photo, plus aucun de ses cadeaux ne saura te rappeler ce bébé tant aimé. J'aurai tout fait brûler juste pour que ton coeur soit brisé. Je retournerai en Angleterre, bien terrée dans un de mes repères et pas même le souffle du vent ne pourra venir troubler ses rêves d'enfant. Elle grandira tout près de moi, au creux de mes bras. Tu retourneras ciel et Terre pour la sortir de la misère mais je ne serai jamais loin, juste pour te remplir de chagrin…
Je m'en vais à présent, voler ton enfant. Que dis-je ? Je divague, c'est mon bébé, sa vie, c'est moi qui lui ai donnée ! Tu auras beau me chercher, mais mon vœu s'est exaucé ! Je peux enfin retrouver mon trésor, mon beau trésor, mon magnifique trésor…
Rien, tu m'entends ? Rien ne saura me l'enlever ! Pendant que toi tu ressasseras tes idées noires, moi je retrouverai espoir ! J'ai si longtemps cherché, si longtemps rêvé et espéré la retrouver que j'ai finit par ne plus distinguer la réalité mais elle est bien là, seule sous ses draps. Elle dort à point fermé, comme un bébé. Je n'ose la réveiller. Elle est si belle, avec ses boucles dorées encadrant son doux visage, son visage d'ange. Plus je la regarde, plus je me dis qu'elle a besoin de moi, qu'elle ne te mérite pas.
Malgré tout je remercie Harry. Tu as pris soin d'elle tout de même ! Mais tu dois souffrir, simplement car je la voyais sourire en te voyant, en t'admirant mais je vaux mieux que toi ! Tu n'es rien pour elle. Je l'ai mise au monde et je dois la reprendre. J'ai commis une erreur en l'abandonnant à son géniteur. J'en ai payé le prix plein et j'en ai pris plein les dents ! Cette fillette a besoin de sa mère, je t'avais prévenu Potter !
Elle remue sous ses draps, il est temps que je la serre dans mes bras… Je dois te laisser, je lui remettrai ton baiser, le tout dernier. Je lui dirai juste « ton tendre papa, il est parti…sans toi ! »…
La baby-sitter.
La lettre avait apparemment été écrite sur le bureau d'enfant installé juste à côté du lit de la petite. Sur la feuille de papier chiffonnée, on pouvait encore apercevoir les taches de feutre rouge avec lequel elle avait rédigé la missive. A première vue, le marqueur coulait, c'est ce qui a permis aux enquêteurs de l'identifier parmi les nombreux autres et y relever les empruntes. Il y avait bon nombres d'empruntes différente mais une attira plus particulièrement l'attention des aurores. Il s'agissait bien de celle de la mère d'Allie, authentifiant l'identité de la ravisseuse qui figurait autour des petites traces encore visibles des doigts de la gamine.
La ravisseuse alias la mère naturelle d'Allie avait espionné des jours durant la maison des Potter et s'y était fait employer un jour auparavant pour y repérer les lieux.
D'après le rapport officiel, la petite ne courrait pas à première vue un grand danger mais la santé mentale de la mère restait encore à évaluer. Quant au papa, il ne présentait aucun signe extérieur de tristesse hormis le fait qu'il n'avait plus prononcé depuis qu'il avait retrouvé le lit de son enfant vide. La scène de l'enlèvement était comme décrite dans la lettre. Au milieu de la pièce trônait un lit à baldaquin avec au dessus une couverture rose pastelle. À côté du lit, une poupée de chiffon, la préférée de la gamine pour dormir avait été laissée à l'abandon. On n'avait retrouvé aucune trace de lutte, la petite étant sûrement trop faible et encore endormie que pour pouvoir se défendre. En gros, la chambre paraissait comme une vraie chambre de petite fille si on retirait le fait qu'il n'y avait plus aucune fillette et plus aucune de ses photos.
En effet, la ravisseuse avait, le jour d'avant, profité de l'absence du père et de la sieste d'Allie pour vider tous les murs et armoire des photos de famille ou cadeaux de la petite, comme pour signifier qu'aucune enfant n'habitait là. Suite à l'heure tardive, Monsieur Potter n'avait eu le temps de remarquer l'absence des quelques photos avant d'aller dormir, pour se réveiller en enfer.
D'après tous les indics laissés par la mère naturelle d'Allie, tout concordait à nous faire croire qu'elle avait été se réfugier en Angleterre, c'est pourquoi c'était le ministère de la magie anglais qui avait été saisi de l'affaire. Malheureusement, le ministère anglais n'avait pas eu plus de succès que le précédent. Rien. Aucune trace, aucun signe de vis, rien ! C'était comme si les deux personnes recherchées s'étaient volatilisées.
Mais portant le temps pressait. La nouvelle faisait chaque jour la une des journaux avec en première page, la photo d'Allie qui avait été prise lors de la coupe du monde de Quiddich, la dernière photo existante de la petite. Le pays et la population faisaient pression sur le bureau des aurores pour la retrouver vivante et vite ! Le scandale était prêt à réduire en ruine la réputation de gouvernement et même les moldus s'étaient mêlés à l'affaire….
Au grand désarroi de Harry et des Aurores, le rapport officiel ne contenait aucune autre information et chaque jour l'espoir de retrouver la petite diminuait.
Quelque part en Angleterre, comme chaque jour après avoir relu le dossier Potter avec l'espoir d'y déceler quelconque indice, en vain, Roger Averman se fit apporter le journal à son bureau, regardant pour la 24ème fois depuis deux semaines le sourire radieux de la petite disparue qui trônait en première page de la Gazette du sorcier. Averman y était un père de famille modèle avec lui-même deux gamine de 4 et 6ans. Il s'avait ce que Monsieur Potter devait ressentir. La perte d'un enfant était un sujet épineux pour lui et à son grand regret, c'était lui le chef de la brigade des Aurores en charge du dossier.
Comme tout le reste du pays, Roger ne restait pas indifférent au sourire éclatant de la gamine qui fendait le cœur lorsqu'on savait ce qui lui arrivait et plus il avançait dans le dossier, plus il savait qu'il ne résisterait bientôt plus à la pression médiatique. C'était, disait-il, un dossier envenimé. On avait des pistes mais toutes étaient trop faciles que pour être vraies. En résumé, ils pataugeaient dans la semoule ! Si Roger avait eu le choix, il aurait expédié l'affaire vite fait bien fait dans la pile « affaire non classées » mais voilà, sur cette histoire, son poste était en jeu et il se devait de retrouver la gamine, morte ou vive !
Roger connaissait le dossier par cœur, même le moindre détail avait été analysé par ses soins et il était peut-être le seul de la brigade mais le scénario de la maman folle de chagrin qui veut à tout prix retrouver son enfant, Roger n'y croyait pas et Harry Potter non plus…
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Harry vagabondait seul dans son immense demeure. Depuis 2 semaines il était le sujet préféré des potins des gens du quartier et du monde des sorciers en général. Depuis 2 semaines il n'avait plus prononcé le moindre mot. Seules 2 grandes traînées de larmes coulant sous ses yeux cernés montraient le malheur qui l'habitait. La maison était vide de toute âme, de toute gaieté, de toute chaleur mais empli d'un amour sincère.
Allie avait disparu. Cela lui avait pris longtemps avant que l'information n'imprègne son cerveau mais elle était à présent fixée et rongeait peu à peu tous les organes du corps de Harry. Son cœur était déjà en mille morceaux, son esprit était ailleurs, Allie était partie mais lui il restait résolument là.
Dans cette belle demeure, il ne pouvait que se sentir seul. N'ayant plus aucune photo de sa petite à contempler, il ne pouvait qu'errer là où elle avait vécu. Je dis bien elle « avait » car seul le passé ne valait pour Harry la peine d'être regardé. L'avenir n'existait plus, le présent ne valait pas la peine d'être vécu.
Une fois de plus il était seul. Dans son cerveau, là où s'alignaient les noms de James, Lily, Cédric, Sirius, Albus, Ron et Molly, toutes les personnes qu'il avait aimées et qui étaient parties, un petit écriteau venait s'ajouter comme pour l'enfoncer un peu plus dans la tristesse. Sur cette petite pancarte blanche comme la neige le nom d'Allie était gravé pour bien montrer qu'elle ne reviendrait jamais.
Chaque fois qu'il entrait dans une pièce, un souvenir différent lui revenait en mémoire. A chaque fois, la petite frimousse de son bébé venait le taquiner dans son esprit, comme si Allie n'était jamais partie. Sans arrêt il se souvenait des années passées, des années perdues. Il revoyait son trésor sourire pour la première fois, il se revoyait la changer en pleine nuit, la bercer tout contre lui, lui murmurer tout bas que jamais il ne l'abandonnerait.
Ne jamais dire jamais.
Il paraît qu'on ne se rend compte de son bonheur qu'une fois qu'on l'a perdu. C'était tout à fait cela. Harry se remémorait inlassablement les premières fois de sa fille. Ses premiers pas, elle les avait fait au salon, son premier mot lui était destiné : Papa. Le plus beau des mots du monde. Un mot rempli d'amour et de tendresse qui laissait à présent place au malheur et au désespoir. Il se souvenait comme si c'était hier du premier vol de sa colombe. Un petit balai moisi. Un premier vol tout en souplesse et légèreté, un premier vol qui fut suivi de bien d'autres. A chaque départ, un moment de fierté de la part de son papa. Elle avait beau être fille de Dudley, elle aurait été celle du Pape et de mère Térésa que cela n'y aurait rien changé ! Elle était son enfant et c'était tout ce qui importait ; son plus beau trésor, sa plus belle des conquêtes, sa plus belle des réussites. Elle était autrefois sa raison de vivre, elle était à présent sa raison d'espérer et de pleurer.
Allie était peut-être partie mais elle allait revenir. Il remuerait ciel et Terre s'il le fallait mais il le jurait devant dieu, Allie grandirait à ses côtés, heureuse et pleine de vie. Elle aurait la belle vie que Harry n'avait jamais eue. Elle aurait une famille qui l'aime et qui jamais ne l'abandonnerait…
Il avait souvent pensé au moment où sa fille partirait pour de bon, comme lors de chaque anniversaire mais jamais il ne s'était imaginé si vite et encore moins d'une telle manière. Il voulait qu'elle prenne son envol, qu'elle vive sa vie comme bon lui semblait et que malgré son besoin d'autonomie, elle n'oublie jamais le vieil homme qui était et est toujours son père.
Malheureusement, le destin en avait choisi autrement et dans ce cas-là, le destin s'appelait maman de Allie. Non, elle n'était pas sa mère ! C'était Harry sa vraie famille, elle n'était rien pour elle, juste une génitrice, tout comme Dudley. C'était Harry qui faisait partie de sa vie. C'était lui qui lui avait appris toutes les valeurs primordiales de la vie, toutes les petite chose du quotidien qui faisait de ce petit brin de vie, une enfant formidable. C'était lui qui l'avait élevée malgré vents et tempêtes, c'était lui qui se relevait la nuit lorsqu'elle était malade et c'était lui qui devrait la réconforter en cet instant. Mais Allie, ce petit ange, le principal but de la vie de Harry restait résolument loin de l'être qui la chérissait envers et contre tout.
Quelques fois, ayant marre de tourner en rond, il se défoulait contre un mur, le tapant de toutes ces forces en imaginant qu'il était en fait la « maman » d'Allie ou même l'Aurore chargé des recherches qui n'avançaient que trop longtemps à son goût mais lorsque toute la colère et la haine étaient sorties, il ne restait que de la tristesse et un mur taché de sang.
Alors, s'enfuyant de son univers démoralisant, un courait à toutes jambes dehors sous la pluie battante. Sous la pluie il se sentait bien. C'était comme si elle le lavait de tous ses maux, faisant disparaître les dernières gouttelettes de sang de la main de Harry. Enfin, lorsqu'il était trempé jusqu'aux os, que tous les voisins avaient eu le temps de retenir leurs larmes à la vue de ce père éprouvé, il rentrait chez lui et faisait à nouveau face au silence morbide de l'immense demeure.
Les ragots du quartier ne mentionnaient plus que lui et sa pauvre petite fille. On racontait sur eux les pires horreurs. D'après eux, le corps ensanglanté allait être retrouvé de la petite ; Allie avait peut-être même fugué, car, soi-disant, son père la battait. Les commères du voisinage allèrent jusqu'à raconter que c'était Harry lui-même qui avait tué sa petite fille pour redonner un coup d'essor à sa popularité, aussi morbide soit-elle.
Harry, lui, n'en avait que faire de toutes ces salades. Tout ce qu'il lui importait, c'était que la vie s'acharnait sur lui. Il ne pouvait s'empêcher de penser que le bon Dieu l'avait puni pour ses pêchers mais une petite voix dans sa tête venait à caque fois lui rappeler que même le pire des diables n'était pas capable de faire souffrir quelqu'un aussi atrocement. Alors il avait toujours la même question qui lui revenait en mémoire. Le Seigneur existe-t-Il réellement ? Si oui, Il doit avoir trop honte de ceux qu'Il a créé et c'est pour cela qu'Il reste en sécurité là-haut sur ses nuages à l'abri de la bêtise de l'être humain et de la détresse de Harry.
Une fois de plus il était seul et une fois de plus, il pleurait à se noyer de désespoir. Non, pas de désespoir. S'il n'avait plus aucun espoir, il ne serait plus là. Sans espoir, il aurait sauté du haut du toit de sa prison de briques et de ciment qu'est sa demeure mais il ne l'avait pas fait car il se devait de rester en vie pour le jour où Allie réapparaîtrait.
Peu importait pour Harry qu'elle revienne dans un jour, une semaine, un mois, un an ou un siècle, le principal étant qu'elle retourne à sa place, auprès de son papa, auprès de ses amis auprès d'un certaine stabilité qu'Harry avait toujours rêvé pour elle, sa plus belle des merveilles.
Alors, pleurant ses dernières larmes, usant ses dernières forces, Harry hurla seul sous la pluie dans le silence de la nuit. Il hurlait pour évacuer sons stress et sa peur, pour ne pas lâcher prise, pour elle. Si lui était triste et n'arrivait pas à dormir, il n'y avait aucune raison pour qu'on ne lui pardonne pas de tuer le temps avant que le temps ne le tue…
Jamais il n'abandonnerait, jamais !
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Cela faisait désormais des mois la petite Potter n'avait plus donné signe de vie. Le dossier n'intéressait plus personne. Même les ragots des commères du quartier s'étaient tus. Après quelques mois, il n'y avait plus personne pour douter que la petite était belle et bien morte, assassinée par son père en quête d'une nouvelle célébrité. D'après eux, ce n'était qu'une question de temps avant que l'on ne retrouve son petit corps mutilé au fond du grenier « de la maison du crime » comme ils aimaient appeler le domaine des Potter.
Deux moi avait passé depuis le mariage de Ginny et Neville. Harry était de plus en plus mal. Allie lui manquait énormément mais à présent, dans son immense demeure, l'alcool était le seul réconfort d'Harry. Il ne l'avait pas tué, ce n'était pas sa faute !
Le nombre d'aurores en charge du dossier avait été réduit à deux. Aucune piste, toujours rien hormis le fait que Roger avait su résister à la pression, sans pour autant être promu. Plus le temps passait, plus il se faisait un devoir de retrouver la petite. Peu lui importait à présent la mutation qu'il n'avait pas eue car le dossier prenait trop de temps, peu lui importait les heures supplémentaires non payées ; il suait corps et âme pour ramener le petit ange à son père qui avait depuis peu sombré dans l'alcoolisme et un début de folie le guettait.
Un mauvais pressentiment habitait Harry. Allie ne devait sûrement pas être heureuse, c'était impossible vu qu'elle était loin de lui ! Il avait le cerveau endormi par l'alcool, les neurones ravagés par l'angoisse et le cœur brisé de détresse mais il restait son tendre papa. Il avait sacrifié sa vie pour le monde et aujourd'hui le monde l'accusait du pire des crimes ! Il était un assassin pour de vrai. Il avait détruit Voldemort et cela lui pesait bien trop sur la conscience pour qu'il ait un jour le courage de recommencer mais jamais au grand jamais avec son bébé, son trésor, sa vie. Il se sentait exactement comme Sirius, accusé à tort d'avoir tué a personne la plus importante de sa vie. Il se sentait emprisonné dans sa propre maison, il se sentait souillé par les rumeurs et Allie restait encore et toujours absente.
Roger avait entendu les soupçons qui pesaient sur le grand Harry Potter qui aurait perdu la carte à cause de son enfance malheureuse et autres mélodrames du genre mais il avait su voir dans les yeux du Survivant tout le contraire des commérages des vieilles du quartier. L'Elu lui demandait de l'aide. Il ne l'avait pas tué, c'était son instinct d'aurore qui lui disait cela et il suivait toujours son instinct. Il n'avait pas eu besoin de la fouille complète de la « Maison du crime» qui n'avait mené à rien pour être sur que l'homme que tout aurore qui se respecte avait un jour admiré pour ses combats en duel contre le célèbre mage noir et son courage légendaire ne pouvait pas être capable d'un tel crime. L'analyse de l'écriture de la lettre grâce à un sort très complexe avait également prouvé que l'auteur était bien la mère d'Allie.
Seul, il était seul. Il était enfermé chez lui. Il n'osait plus sortir de chez lui de peur de se faire encore harceler. Harry en avait marre de sa vie. Dès qu'il allait au magasin ou autre, les vieilles dames lui assenaient un coup de sac à main avant de s'enfuir en le traitant d'assassin. Les enfants du village se faisaient ramener à la maison par leurs parents dès que Harry en approchait un.
Plus le temps passait, plus le désespoir gagnait Roger et son collègue mais il lui suffisait de renter chez lui et de plonger son regard dans les yeux purs de sa fille pour redoubler d'envie de sauver la petite. Il y a parfois des enquêtes auxquelles un Aurore s'attache en y faisant une affaire personnelle. Il croit que sa vie se joue sur ce dossier et il lui tient à cœur de résoudre le mystère. Il met même quelques fois sa vie de famille de côté pour arriver à la fin de l'enquête. C'est lors de ces enquêtes qu'il est le plus performant et sans lui, le dossier tomberait certainement dans l'oubli le plus total. Heureusement pour Harry, l'Aurore Roger, lui, n'avait pas laissé tomber Allie et chaque jour, il se décarcassait pour elle, même à présent que la presse s'était lassée de l'affaire.
Roger avait visité toutes les maisons alentours de la demeure des Potter mais rien ni personne n'avait la moindre information à leur révéler. Les Aurores avaient même interrogé Bobby, le copain d'Allie et étaient allés jusqu'à poser leurs questions à l'épicier du quartier, en vain. Allie s'était volatilisée. Le Chemin de Traverse et le Pré au Lard étaient passés au peigne fin, le pays était encore, à l'heure actuelle, ratissé de long en large, sans aucun résultat.
Malgré tout, on avait découvert il y a quelques jours de cela une information de taille. Par souci de protéger la santé mentale d'Harry Potter, il ne lui avait rien été divulgué. Roger ne voulait pas le faire espérer en vain d'un quelconque avancement dans l'enquête. Bien qu'étant un élément important, elle ne faisait pas avancer l'enquête. Pire, elle rendait la situation bien plus compliquée. Les intentions de la maman étaient à présent claires dans l'esprit de Roger et il était à présent convaincu de cela après avoir relu la fameuse lettre d'adieu qui dissimulait bien des preuves. La maman avait en effet retrouvé son trésor, et quel trésor !
La lumière dans les yeux de Harry s'était éteinte depuis longtemps mais pas la flamme de courage dans son cœur. L'alcool avait cessé après un certain temps de le consoler, elle était devenue une simple habitude. Allie était vivante, il le savait au fond de son être. Tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir et l'espoir fait vivre. Lui, il survivait mais demeurait toujours là, pour elle, pour eux. Chaque jour était un combat contre la douleur, contre le désespoir, contre la mort en quelques sortes… Il vivait, Allie aussi et c'était tout ce qui importait.
Roger n'avait jamais autant travaillé. Cela était peut-être pour lui un moyen de faire quelque chose de bien dans sa vie. Il se sentait utile pour la première fois de sa vie. Il s'énervait tellement sur ce dossier épineux qu'il était fier d'aider les saveur de l'humanité comme il le considérait. Sa femme elle-même avait constaté un changement de comportement dans la vie de son mari, si bien qu'elle le soupçonnait d'avoir une maîtresse, d'où l'excuse des heures supplémentaires tombées du ciel tout à coup. Roger ne lui avait rien dit sur le dossier, il ne parlait jamais de travail à la maison.
Un jour où la brume envahissait les marécages obscurs du cœur brisé de Harry, celui-ci eut un instant de lucidité. Il passa devant un des nombreux miroirs qui ornaient les murs de sa maison et regarda son reflet. L'homme qu'il vit devant lui n'était pas le vrai Harry Potter, ce n'était qu'un semblant d'être humain mais pas un homme ! Il prit à ce moment conscience de ce qu'il était devenu : le fantôme de l'ombre de lui-même. Il n'avait jamais paru aussi fatigué et las, simplement car il l'était pour de bon. Il s'imagine un instant Allie retourner chez elle après des mois d'absence et retrouver son papa dans cet état. Harry se dit qu'elle n'aimerait pas le voir comme cela et préfèrerait peut-être même retourner d'où elle était venue. De là où elle était, dans les plus tendres de ses songes, elle n'aimerait pas le savoir au plus mal.
Harry pensait qu'il devait se faire du mourront pour rien. Si la mère de son bébé l'avait enlevée, c'était qu'elle l'aimait vraiment et dans ce cas, il n'avait aucune raison de s'en faire. Allie était heureuse certainement et tôt ou tard, il la retrouverait. Certains enfants ne repartent jamais auprès de leurs parents. Allie n'était pas comme les autres enfants, elle était sa fille unique et elle retournerait chez elle, auprès de son papa ivre de tristesse. Elle le reverrait, il le savait ou plutôt, il l'espérait car il ne tiendrait plus longtemps dans cette situation, c'était sa seule certitude dans ce monde d'abrutis…
