Disclaimer : Tout est à Jk Rowling, rien à moi sauf Allie, Roger, Lydie, Christie et quelques autres persos. Je ne gagne rien pour écrire et les reviews sont mes seules récompenses.
Note de l'auteur : Avant dernier chapitre, profitez-en bien ! Bonne lecture à tous et n'hésitez pas à critiquer par review ! Bisous
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Il fallu quelques secondes avant que l'information n'imprègne le cerveau de l'Auror Roger. Harry Potter voulait… arrêter les recherches ? Dès qu'il comprit la gravité d la situation, l'Auror en charge du dossier jeta une poignée de poudre de cheminette à l'intérieur de la cheminée et passa sa tête dans les flemmes pour rentrer en contact avec Harry Potter. Après lui avoir dit qu'il fallait absolument qu'il lui parle, Roger utilisa pour de bon la poudre pour atterrir entièrement dans le salon d'une demeure froide, celle-là même où fut enlevée la petite.
-« Que voulez-vous ? » commença Harry, la voix rauque. « Je croyais avoir pourtant été clair ! »
-« Trop clair justement. Mais vous ne savez pas tout. Sans votre accord, je ne peux continuer les recherches et j'avoue ne pas comprendre la raison de votre changement de position ! » Répondit l'Auror.
-« Allie est mon bébé, mon trésor… ma colombe. Vous savez, j'ai toujours cru qu'être un bon père signifiait ne jamais abandonner son enfant car j'ai toujours souffert moi-même de cette absence. Une amie m'a fait remarquer qu'être père, c'était aussi quelques fois faire des concessions. Il était égoïste de ma part de m'acharner à la retrouver et à lui enlever ce qui est, je pense, le plus important pour une petite fille : sa maman. Plus tard, sa mère sera pour elle un vrai exemple et quelqu'un sur qui elle pourra compter. Allie est toute petite. Elle m'a certainement déjà oublié et est heureuse là où elle est. Lui enlever ce bonheur, cette chance, cela serait de ma part prouver le doute que j'ai toujours eu au fond de moi : que je suis, que j'étais un mauvais père. Pour rien au monde je ne veux être mauvais, je ne veux que le bien pour elle et dans ce cas-ci, le bien, c'est mon absence. »
-« Oh, arrêtez vos beaux discours. Je reconnais que vous êtes doués pour sauver le monde et pour avoir des sentiments honorables mais là, cela frôle la connerie ! De plus, comme je vous le disais précédemment, on ne vous a pas tout dit pour votre propre sécurité. »
-« Attendez une minute, vous me faites peur là… Que voulez-vous dire par « on ne vous a pas tout dit. » ? Qu'est-ce que je devrais savoir et que vous me cachez ? »
-« Nous avons fouillé le passé de la ravisseuse. Elle s'appelle Lydie Parkson. Son père est mort il y a de cela un an. Elle est fille unique donc elle devait hériter de la totalité des biens de son père… »
-« Venez-en aux faits ! »
-« J'y arrive. Comme je vous l'ai dit, elle « devait » hériter mais elle ne l'a pas fait tout simplement parce qu'il était spécifié dans le testament que la somme ne lui reviendrait que si elle prenait ses responsabilités et s'occupait enfin de son enfant. Apparemment le père était au courant qu'elle l'avait abandonné et n'approuvait pas sa décision… »
-« Si je comprends bien, ma petite fille a été enlevée simplement pour l'argent ? »
-« C'est à peu près cela. De plus, si on relit la lettre, on peut s'apercevoir que le « trésor » dont elle parle est en fait son héritage, pas la petite. Par conséquent, il semblerait que votre fille… » Roger s'arrêta soudain, ne trouvant plus les mots. Il commençait à avoir la voix qui tremblait, il craignait la réaction du Survivant.
-« Quoi ma fille ? Qu'est-ce qu'elle a Allie ? » S'énerva Harry dont le cœur commençait à battre la chamade.
-« Il semblerait qu'elle ne compte que peu pour Lydie. Nous pensons qu'elle pourrait être en danger maintenant que sa ravisseuse a obtenu l'argent »
-« Oh, mon bébé » Murmura Harry avant de sentir ses jambes se dérober sous lui.
-« Monsieur Potter, je vous promet que je la retrouvera mais pour cela, il faut annuler votre demande d'arrêter les recherches. Le temps presse, nous devons la retrouver au plus vite ! »
Une fois de plus les illusions, les espoirs de Harry s'envolaient en fumée. Une fois de plus, il se retrouvait seule après que Roger soit reparti au QG. Une fois de plus il ne savait plus quoi faire. Il ressentait une boule au creux de l'estomac comme un poids qui l'enfonçait chaque jour un peu plus sous terre. Un matin peut-être, ce poids l'aura ensevelit pour de bon et jamais il ne saura refaire surface mais pour l'instant, il restait droit, subissait toute cette pression. Il ne savait pas comment il allait sauver son bébé, il ignorait même s'il allait la retrouver un jour. Il s'était imaginé que sa fille était heureuse, qu'elle vivait avec sa maman qui l'aimait et qui la chérissait comme il le faisait lui-même auparavant et que quoi qu'il arrive, Allie ne courait aucun danger.
Mais là, la situation changeait du tout au tout. Allie était triste et était loin de lui, sans aucun bonheur tout cela pour du pognon. L'idée de commettre un tel crime pour quelques galions de pacotille dégoûtait Harry au plus haut point. Il avait de l'argent, même assez pour deux et pourtant il était triste. Plus que quiconque Harry savait que l'argent ne fait pas le bonheur, c'était tout juste s'il y contribuait. L'amour, la famille rend heureux, la maman de sa colombe rendait malheureux. Le Survivant se dit que, comme lui, la ravisseuse se rendrait bien vite compte que toutes ses illusions n'étaient que du vent. Elle resterait toujours quelqu'un de terne si elle s'acharnait à vouloir décrocher la Lune en ignorant qu'elle possède la Terre.
Alors, bien après que Roger soit rentré au quartier général pour reprendre les recherches, Harry restait de glace sur son fauteuil. Il était comme en dehors du temps, en dehors de la vie, à des milliers kilomètres de là, il était dans ses songes. Deux coulées de larmes inondaient son visage, des cernes leur faisaient obstacle. Harry avait trop pleuré, il s'était trop lamenté que pour pouvoir continuer ainsi. Soudain, pris d'un flash soudain, il monta les escaliers quatre à quatre, sortit un sac de sa garde-robe, y jeta pêle-mêle quelques robes et redescendit les marches d'escaliers. Il ne prit soin que d'emporter avec lui Fifi la peluche pour réconforter Allie lorsqu'il l'aurait retrouvée. Alors qu'il s'apprêtait à partir, la sonnette retentit, il se hâta d'aller ouvrir et découvrit Lucke et Bobby sur le perron de sa maison.
-« Bonjour monsieur Harry, vous pourriez venir arbitrer notre match de football ? » Demanda timidement Lucke
-« S'il vous plaît » Ajouta Bobby d'une voix fluette.
-« Oh, je suis vraiment navré les petits cocos mais il faut que je parte absolument. Une autre fois peut-être… » Répondit Harry mal à l'aise.
-« C'est parce que vous avez des nouvelles de Allie que vous devez partir ? » Demanda Bobby avec espoir.
-« Oui, c'est à peu près cela.. »Dit tristement Harry
-« Vous lui direz bonjour de notre part quand vous l'aurez retrouvée ! » Dit Lucke avec un sourire.
-« Je ne sais pas si je la retrouverai un jour les petits mecs ! »
-« Si vous la retrouverai parce que vous êtes le Survivant et le Survivant il peut battre tout le monde si quelqu'un qu'il aime est en danger ! » Répondit fièrement Bobby
-« Merci mes cocos, je vous promet qu'on la fera cette partie de foot mais seulement quand je reviendrai avec Allie, vous êtes ok ? » Demanda Harry
-« Oui, on va le dire aux copains ! » Cria Lucke en détalant avec Bobby pour rejoindre la place du village.
Enfin seul, Harry empoigna ses valises et transplana directement devant le ministère de la magie. C'est avec entrain qu'il chercha le quartier général des Aurores.
Il n'allait plus se laisser faire, il n'allait plus rester spectateur de son malheur, il allait se battre et retrouver Allie, coûte que coûte. Il faisait ce qu'il aurait dû faire depuis longtemps déjà, il se bougeait les fesses et voulait faire avancer l'enquête. Il se rapprochait du lieu où se trouvait sa fille et c'était déjà beaucoup pour lui! Malheureusement, lorsque Harry demanda après Roger, un assistant lui indiqua qu'il avait du partir très vite pour une affaire urgente…
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Par une fenêtre obscurcie par la poussière et la neige, Allie pouvait distinguer qu'il faisait nuit. Le noir qui emplissait la maison à cet instant emplissait également son cœur. Son papa était parti, sa maman avait disparu. Oui, la madame en noir avait dit qu'elle était sa maman. Allie refusait de l'admettre et encore moins de l'appeler ainsi. Cela faisait deux jours ou plus qu'Allie était seule dans la vilaine maison. La neige qui recouvrait le toit lui donnait froid la nuit ; le jour aussi. La madame, celle qui se disait être sa maman était partie. Allie ne savait pas où. Allie était seule. Heureusement, Doudou, lui, il était toujours là, près d'elle. Quand elle avait froid, il lui réchauffait le cœur. Quand elle avait peur, Doudou la réconfortait et quand elle avait faim… Doudou ne savait rien faire pour elle. Si la petite fille avait un sac de bonbons sous la main, elle le mangerait tout entier, tan pis pour les caries. Chaque jour elle rêvait que son papa, en super héro, venait avec son éclair de feu la chercher et qu'ils repartaient ensemble vers la Floride, son pays adorer. Mais chaque jour, elle restait résolument seule. Seule… seule… seule…. Avec Doudou.
La question qui lui turlupinait l'esprit était de savoir où était son papa. Est-ce qu'il était heureux ? Est-ce qu'il pleurait beaucoup après elle ? Est-ce qu'il pensait toujours à elle ? Est-ce qu'il l'avait un jour aimé ? Est-ce qu'il viendrait la voir sur sa tombe si un jour on la retrouvait morte ? Non, elle voulait rester vivante, elle ne voulait pas devenir toute blanche comme les enfants tachés de sang qu'elle avait un jour vu à la télé. Elle voulait voir son papa même s'il ne voulait plus d'elle. Et plus que tout, elle voulait Fifi la Peluche et Bobby ! Bobby, c'était son copain. Lui c'était sur qu'il voudrait la revoir parce que c'était elle qui avait son ballon Pokémon et que Bobby adorait son ballon Pokémon. C'était Saint-Nicolas qui lui avait offert en personne alors il y tenait à son ballon ! Et il tenait à Allie, cela ne faisait aucun doute ! Tout le monde aimait Allie, elle était une gentille petite fille… Elle n'avait rien fait de mal… Elle avait du mal à se convaincre de cela mais y parvenais tous de même et c'était déjà un grand pas.
Elle n'espérait plus que de sortir de cette horrible maison et aller jouer dehors dans la neige avec les enfants de son âge. Son papa allait venir la rechercher. Sinon qui lui rendrait le sourire quand il serait déprimé ? Qui le réveillerait avec un baiser sur le front le dimanche matin ? Mais à chaque fois que l'idée de son papa la recherchant toujours lui envahissait l'esprit, une autre image bien plus terrible venait chasser ses illusions. Elle voyait son papa avec une autre petite fille. La petite fille était bien plus jolie et plus gentille qu'Allie. Elle était la nouvelle petite fille de Harry qui avait oublié « son ancienne petite fille qui était moins jolie et moins gentille ». Allie ne savait pas si « la nouvelle petite fille de son papa » existait réellement mais si c'était le cas, Allie détestait la petite fille ! Alors, seule dans la vilaine demeure, Allie serrait Doudou tout contre elle et se mettait à pleurer en silence. Elle ne voulait pas faire de bruit. Si elle faisait du bruit, la neige sur le toit allait tomber. Si elle faisait du bruit, le monstre du rez-de-chaussée allait venir la chercher et si elle faisait du bruit, Doudou allait partir. Elle ne voulait pas que Doudou parte. Il était son seul ami.
Durant les interminables heures qui peuplaient la journée de Allie, celle-ci se demandait ce qu'elle avait fait de mal pour en arriver là. Elle regrettait de ne pas avoir rangé sa chambre comme Harry lui avait demandé. Elle regrettait de ne pas être sortie tout de suite de la piscine lorsque son papa lui avait ordonné et elle regrettait d'avoir été ce qu'elle était. Des fois, quand elle avait la force de s mettre à genou sur la paillasse miteuse où elle dormait, Allie priait Dieu. La vieille voisine de Floride lui avait un jour dit que Dieu offrait des réponses quand on savait les voir. Comme aucune réponse ne venait, Allie se promit d'aller acheter une paire de luettes dès qu'elle serait sortie de ce cauchemar ! Soit elle ne voyait pas clair, soit Dieu, il ne savait plus entendre les pleures d'une petite fille en raison de son vieil âge. Dans tous les cas, Allie en voulait à Dieu de ne pas l'aider.
Au début de son enlèvement, quand il faisait encore soleil, la madame qui se disait être la maman de Allie restait toute la journée avec elle. Elles ne se disaient pas un mot. La madame apportait les repas et Allie restait sur sa paillasse en petite fille sage. Un jour elles ont été voir un monsieur qui a ouvert une enveloppe devant elles. Ce jour-là, Allie vit enfin le visage triste de sa « maman » s'éclairer. Elle était heureuse. Pas Allie. Elle ne voulait pas que la madame qui était si méchante soit heureuse, elle ne voulait pas ! Ce jour-là, Allie se dit que c'était pas gentil de penser cela. Ce jour là, elle comprit pourquoi son papa pensait sûrement qu'elle était méchante ! A partir de ce jour-là, la madame ne vint plus la voir que tous les deux jours pour lui apporter de quoi manger. A partir de ce jour-là, Allie eut froid constamment… Et elle eut soif aussi… Elle eut surtout peur… Peur du noir… Peur de l'avenir…
Et c'est ainsi que tous les jours, Allie s'inventa des histoires. Parfois, elle était une magnifique princesse prisonnière dans une haute tour qui n'avait pas encore été sauvée par son prince charmant qui ne tarderait pas à venir. D'autres fois, elle était perdue dans une grande et sombre forêt. Elle se disait qu'il lui suffirait de trouver un premier caillou et de suivre le chemin pour pouvoir retourner chez elle. Mais la Floride, c'est loin pour ses petites jambes et la forêt, c'est peuplé de gens dangereux !
A chaque fois, elle se revenait à la réalité qui elle était bien moins jolie. Elle était seule dans une immense demeure où il gelait. Elle n'avait qu'une seule mince couverture et Doudou. Bien sur, tous les deux jours, la madame venait lui apporter de quoi reprendre un peu de forces. C'était sa seule occasion de voir des gens comme elle, des humains, aussi méchants et ignobles soient-ils… Doudou était gentil mais il avait beau être important aux yeux de Allie, il ne restait pas moins un simple nounours et rien ne peut remplacer un peu de chaleur humaine…
Mais à présent, cela faisait deux jours que la madame n'était pas venue et Allie avait soif. Elle n'osait pas boire la neige fondue qui coulait le long des murs délabrés car elle était noire de saleté. Une chose la faisait tenir en vie. Ce n'était ni Doudou, ni cette maison prête à s'écrouler… C'était quelque chose don telle ignorait le nom. C'était la même chose qui avait fait survivre son papa : l'espoir ! Elle espérait jour et nuit. Un jour, le prince charmant de ses histoires allait arriver. Un jour, elle retrouverait le premier caillou et suivrait les autres pour retourner en Floride. Un jour elle rendrait à Bobby son ballon Pokémon. Un jour prochain, elle vivrait ! Mais la réalité était là, elle n'arrivait plus à bouger ses doigts de pied tellement elle avait froid et si cela continuait comme cela, les larmes qui coulaient sur ses joues allaient se glacer. Des larmes d'anges, c'est rare et tellement précieux. Sauf lorsque l'ange n'est pas encore au paradis… C'est elle le paradis de Harry !
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Ce n'est que tard dans l'après-midi que Roger revint au quartier général. Harry qui l'avait attendu tout ce temps car il n'avait nulle part où aller remarqua tout de suite la mine en plus assombrie de l'Aurore que lorsqu'il l'avait quitté tout à l'heure. Il ne savait pas si c'était de le voir assis là qui abattait autant Roger ou si il venait de recevoir des mauvaises nouvelles. Dans les deux cas, cela ne rassurait pas Harry qui ne désirait qu'être fixé sur l'état de l'enquête.
Les mauvaises nouvelles devaient arriver un jour ou l'autre et elles étaient arrivées aujourd'hui. L'Auror Roger avait le moral qui descendait en flèche et les chances de retrouver la petite en vie s'amincir. Soit on la retrouverait et ce serait certainement rapidement, soit la petite disparaîtrait pour ne retrouver son squelette que dans une dizaine d'année. Dans tous les cas, Roger arrivait à la fin de l'enquête, il le savait. C'était en rentrant de l'hôpital qu'il croisa Harry Potter dans le couloir. Surpris à moitié, il le fit entrer dans son bureau. Il devait lui dire, tôt ou tard il le saurait et ce n'était pas bon de le laisser dans l'ignorance. Le survivant était son père, il devait savoir.
-« Entrez. » Dit simplement Roger à Harry.
Docilement, Harry le suivit dans une salle sombre. Sur les murs étaient pendus de vieilles affiches de Quidditch et un vieux lampadaire rouillé par le temps était la seule source de lumière de la pièce. Plus que tout, ce bureau poussiéreux fila le cafard aux deux hommes. Dès qu'ils furent assis, ne sachant par où commencer, les deux hommes laissèrent place à un blanc pesant.
-« Puis-je savoir la raison de votre présence ici ? » Demanda Roger, rompant enfin le silence.
-« Je… je voulais venir vous aider. Enfin, je ne sais pas, je me suis dit que j'aurais du faire cela depuis longtemps… Je veux la retrouver et je me suis dit que vous auriez peut-être besoin d'aide… » Tenta d'expliquer Harry
-« Vous pensez mal. On a beaucoup de problèmes sur le dos aujourd'hui, néanmoins, puisque ces problèmes vous concernent, vous faites bien de vous trouver ici. »
-« Quel genre de problèmes ? » Demanda Harry, redoutant la réponse.
Roger cherchait ses mots. Il ne savait pas par où commencer. Il redoutait encore la réaction du Survivant. L'Auror s'imagina dans la même situation, si sa fille avait été enlevée. Non, il ne réagirait pas pareil que Harry tout simplement car il ne sais pas supporter la pression. Il aurait été incapable de continuer de vivre sans son enfant, tout seul. Si on lui annonçait la nouvelle qu'il avait en ce moment, il aurait totalement perdu espoir. Si l'espoir fait vivre alors qu'allait faire Harry ? Le seul exutoire pour Roger était de tout raconter à Potter et il serait ainsi fixé. Il prit alors son courage à deux mains, une profonde inspiration et se lança.
-« Nous venons à l'instant de retrouver Lydie, la maman de Allie »
-« Oh, mon dieu ! Et comment va Allie ? » S'écria Harry
-« Nous… nous ne savons pas où est votre enfant monsieur Potter… » Se risqua Roger
-« Quoi ? Mais faites quelque chose, interrogez-la pour savoir quoi ou je ne sais pas moi… C'est votre boulot de la retrouver ! »
-« Ne vous énervez pas, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour la retrouver mais Lydie est pour l'instant dans un coma profond à l'hôpital Sainte Mangouste. Elle a été renversée dans la partie du Pré au Lard non réservée aux sorciers par un objet qui bouge que les moldus utilisent pour ramasser leurs sacs d'ordures. » Expliqua Roger
-« Elle a été renversée par un camion poubelle ? Mais, les médicomages vont bien finir par la soigner… »
-« Elle est dans un état critique, elle a peu de chances de s'en sortir un jour… Nous ne pouvons pas lui soutirer d'informations pour le moment, je suis désolé. »
-« Mais vous allez la retrouver, hein ? Vous allez la sauver ? » Tenta de se rassurer Harry.
-« Un bataillon d'Aurors a été employé pour fouiller les environs du Pré au Lard mais elle seule sait précisément l'endroit où se trouve Allie. Je suis de tout cœur avec vous. »
-« Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous aider ? Je pourrais fouiller avec vous je… »
-« Ne faites rien, les Aurors connaissent leur boulot, vous les dérangeriez plus qu'autre chose… Vous devriez vous reposer. Vous allez un endroit où dormir ? »
Harry n'avait pas songé à ce problème. Il n'avait pensé et ne pensait à présent qu'à Allie, il n'avait pas réfléchit à ce qu'il ferait ici à part se battre pour elle. Il refusait d'imposer sa présence au Terrier. D'ailleurs il ne savait même pas s'il quelqu'un résidait toujours au Terrier après le mariage de Ginny… Soudain, la réalité s'imposa sous ses yeux : il n'avait nulle part où aller.
-« Je… je ne sais pas où aller… je vais sûrement retourner d'où je viens… » Dit désespérément Harry.
-« Non, vous feriez mieux de rester dans les parages au cas où on aurait du nouveau. Vous allez dormir chez moi. Christie va être ravie. De plus, c'est Noël, vous n'allez pas passer le réveillon tout seul chez vous !»
Ce n'était as la seule raison pour Roger. Il craignait surtout de laisser le Survivant sel chez lui. Il ne l'avait jamais vu aussi désespéré et ne savait pas ce qu'il était capable de faire par tristesse. C'est ainsi qu'à la fin de son service, il prit les affaires de Harry Potter et transplana avec Harry chez lui où l'attendait sa femme et ses deux filles surprises de voir la célébrité dans leur salon.
Harry avait l'impression d'être sur une autre planète. La vie qu'il vivait n'était pas sa vie. Sa fille ne pouvait pas être toute seul perdue en plein milieu de l'Angleterre et tout ce cauchemar allait bientôt prendre fin. Malheureusement pour Harry, le cauchemar ne prenait pas fin et il se retrouva bien vite à loger chez Roger. La femme de Roger avait été très sympathique et aimable avec lui et les deux fillettes étaient tout à fait adorables mais elles n'étaient pas Allie. C'était Allie qu'il voulait et il était à présent certain que son trésor ne demandait que lui à présent.
Peu avant de se coucher, Hedwige qui était partie faire un tour dehors lorsque Harry avait fuit la Floride l'avait retrouvé le soir de son arrivée. Elle était accompagnée d'une lettre. Il s'agissait d'une lettre écrite avec des pattes de mouches à l'encre coulée par endroit. C'était à première vue une lettre d'enfant. Non, ne pensez pas à Allie, elle est trop petite pour savoir écrire ! Il s'agissait de la missive d'un petit sorcier orphelin qui avait appris que Harry avait perdu sa fille. Il proposait à Harry pour se consoler d'avoir perdu un enfant, de l'adopter en échange. Le petit ne rêvait que d'une famille alors qu'il vivait dans un orphelinat moldu. Il avait demandé au Père Noël un papa. Cette lettre mit un coup de plus dans le cœur du garçon à la cicatrice. Il n'avait pas perdu sa fille, elle lui avait été enlevée et elle était peut-être loin mais elle n'était pas une poupée qu'on échange lorsqu'on l'a perdue dans un creux du divan ! Il ne prit même pas la peine de répondre au petit, il n'eut le courage que d'enfuir la lettre dans la poche intérieure de sa veste avant de fondre en larmes…
C'est plein de pensées négatives qu'il s'endormi, épuisé par tant de colère. Dans les bras de Morphée, Harry ne pensait plus à rien mis à part Allie. C'était le seul endroit où il était toujours avec elle mais au moins, si ses journées étaient catastrophiques, ses nuits étaient belles et le seraient à tout jamais…
