Disclaimer : Tout est à Jk Rowling, rien à moi sauf Allie, Roger, Lydie, Christie et quelques autres persos. Je ne gagne rien pour écrire et les reviews sont mes seules récompenses.
Note de l'auteur : Bonjouuur ! Tout dernier chapitre du tome 2 ! Le tome 3 arrive en attendant, je veux que vous vous déchaîniez sur votre clavier Mais, y en a-t-il qui lisent encore ? Telle est la question…. Le tome 3 arrive bientôt ;)
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Le lendemain, lorsqu'il se réveilla, c'est la femme de Roger qu'il surprit à faire le petit déjeuner. Alors qu'elle installait la table comme s'il s'agissait du rituel du matin, Harry lui proposa son aide par politesse.
-« Laissez-moi vous aider »
-« Non, prenez vos aises, le petit déjeuner va bientôt être prêt. »
-« Non, c'est gentil, je ne déjeune jamais, je n'ai plus très faim en ce moment. »
-« Il faut un début à tout ! Allez, soyez gentil, asseyez-vous et mangez ! » Insista la femme de Roger.
A ce moment-là, des pleurs d'enfants perturbèrent le silence de la cuisine.
-« Oh, non, les filles se réveillent, je ne vais jamais en sortir ! » Se désespéra la femme de Roger
-« Non, laissez, je vais m'occuper de vos petites si vous le voulez. » Répondit Harry
-« Oh, c'est gentil mais… »
-« Hé, ne croyez tout de même pas que j'ai perdu la main avec les enfants en si peu de temps ! Allez, faites moi confiance ! » Dit Harry avec un sourire nostalgique.
-« C'est d'accord. Les habits des petites sont sur leur chaise de bureau, je les prépare toujours le jour d'avant. »
Souriant devant ce stéréotype typique des mères poules, Harry referma la porte derrière lui et monta les escaliers. Il était un peu perdu dans cette petite maison mais il repéra au bout du couloir deux portes avec dessus des lettres en bois de toutes les couleurs formant le prénom « Alessa » et « Ilona ». Doucement, il ouvrit une porte, celle d'où provenaient les pleurs d'enfant et y découvrit une petite tête bouclée.
-« Bonjour ma puce »
Pour toute réponse, la petite ravala ses larmes et regarda avec un air ahuri Harry ouvrir les rideaux.
-« Allez, sèches tes larme Ilona, c'est des larmes de crocodile ! » Dit doucement Harry en passant un doigt sur les joues de la petite.
-« Crocrodile ? » Répéta la petite de 4 ans.
-« Oui, des vraies larmes de crocodile ! Et zou, on va chercher ta grande sœur. »
-« Vii » Répondit la petite.
Doucement, avec la petite dans les bras, Harry ouvrit la deuxième porte. Il réveilla doucement la deuxième petite fille. Celle-ci aussi avait les cheveux tout bouclés qui lui tombaient devant les yeux.
-« Bonjour toi ! » Murmura tout doucement Harry
-« Qui vous êtes ? » Demanda la gamine.
-« Et bien vois-tu Alessa, je suis un ami de ton papa. Ta maman m'a demandé de venir vous réveiller. » Répondit doucement Harry.
-« Comment tu connais mon prénom ? »
-« C'est mon petit doigt qui me l'a dit ! » Dit Harry avec malice.
-« C'est pas vrai, sa parle pas un petit doigt ! »
-« Et ben dis donc, tu m'as l'air bien intelligente toi ! Bien sur que non sa ne parle pas un petit doigt, je l'ai lu sur votre porte ! »
-« Moi aussi je sais lire ! J'ai six ans je suis grande !» Répondit fièrement Alessa.
Harry eut un faible sourire et c'est avec émotion qu'il la chercher les habits des petites filles. Il regarda amèrement la chaise avec, comme prévu les habits parfaitement repassés pausés sur le dossier. Lui aussi il préparait les habits d'Allie à l'avance. Lui aussi prenait un soin tout particulier pour les repasser. Lui aussi effaçait un à un tos les plis des habits pour que sa colombe soit parfaite. Il ne le faisait plus.
Il se dépêcha d'enfiler les robes à fleurs aux gamines de 4 et 6 ans avant de descendre dans la cuisine, un enfant dans chaque bras, un autre dans le cœur mais résolument loin de lui.
Arrivé en bas, c'est le visage terne de Roger qui l'attendait, assis à la table, buvant son café, la mine plus déconfite que jamais.
-« Merci d'avoir réveillé les petites Harry. Vous avez une seconde ? J'ai des nouvelles pour vous… »
-« Bonnes ? »
-« Pas vraiment » maugréa Roger
Lentement, Harry laissa glisser les petites le long de son corps pour les reposer à terre, comme si elles étaient les fardeaux qui causaient son trouble. Mauvaises nouvelles, encore… Il ne fallut que quelques secondes pour que l'information imprègne le cerveau du Survivant.
-« Sa va pas monsieur Harry ? » demanda timidement Alessa face au désarroi de celui-ci.
-« Si mon ange. Bois ton cacao, je dois parler à ton papa »
C'est ainsi que Harry suivit Roger dans le salon. L'Aurore servit deux tasses de café : un sucre pour lui, nature pour Harry. Ensuite il but une gorgée de thé bouillant, ne sachant pas par où commencer son histoire. Ce n'est seulement que lorsqu'il vit de regard agacé et courroucé de son hôte que Roger se décida à débuter ses explications :
-« Ne paniquez surtout pas, nous ne savons toujours pas où se cache Allie. Seulement, l'enquête s'aggrave, Lydie est décédée à Sainte Mangouste il y a une heure. »
-« Ah, et maintenant, je peux paniquer ? » Rugit Harry « A-t-elle dit quelque chose sur… sur… » Mais il fut incapable de continuer sa phrase tellement l'émotion était forte.
-« Non ou plutôt, rien qui puisse nous intéresser. »
-« Donc, elle a bien dit quelque chose ! » S'exclama le Survivant, des sanglots dans la voix.
-« Elle a juste murmuré un charabia avant de tomber morte » Répondit négligemment Roger, baissant les yeux sous le regard triste de son hôte.
-« Quoi exactement comme charabia ? »
-« Un truc du genre « appuyer sur la racine ». Je ne me rappelle plus très bien, tout est dans le rapport. »
-« Cela ne veut rien dire ! » Se lamenta Harry à bout de nerfs « Mais notre situation s'est un peu améliorée, non ? Allie n'est plus entre les mains de sa ravisseuse, c'est une bonne nouvelle ! »
-« Non, vous ne comprenez pas notre situation. D'après les éléments que nous possédons, la ravisseuse n'aurait aucun complice. En effet, elle n'a ni famille depuis la mort de son père, ni vrais amis à qui elle pourrait demander de l'aide. Mais sans complice, Allie est livrée à elle seule on ne sait où et le temps presse. »
-« Allie… Et vous n'avez aucun indice d'où elle pourrait se trouver ? »
-« A en juger l'aspect de ses vêtements plein de poussière, la ravisseuse devait se cacher dans un squat ou dans la rue. Evidemment, grâce à l'héritage, elle pensait pouvoir vivre dans le luxe mais c'était sans compter sur les avis de recherche d'elle qui sont posté aux quatre coins du pays ! Elle doit donc se contenter d'abris d'infortune. Les Aurores de mon service ratissent tous les taudis de la ville. »
-« Mais il gèle dehors et sans eau ni nourriture, ma colombe ne va pas s'en sortir bien longtemps ! Ce n'et qu'une enfant… » Dit Harry avec désespoir.
-« Ne vous en faites pas, toute notre unité d'Aurores est déployée dans tout le pays. Il fouille l'Angleterre de fond en comble. On le retrouvera votre petite. J'en fais une affaire personnelle ! »
-« Une affaire personnelle ? Mais en quoi cela vous importe-t-il, hein ? Vous pouvez me le dire ? Pour votre « bataillons d'Aurores » comme vous le dites si bien, ce n'est qu'une affaire comme les autre et pour vous aussi ! Moi, c'est mon enfant qui est en jeu ! » Aboya Harry de colère.
-« Justement, c'est votre fille. Si tous ces Aurores sont mobilisés, c'est parce que le ministre est un de vos amis ! Si tout le monde se tue à la tâche pour retrouver cette petite, c'est que tout le monde ici sait ce que vous ave fait pour nous ! Ce n'est pas simplement une petite fille qui est enlevée, c'est la petite Potter. Et oui, j'en fais une affaire personnelle car moi aussi je suis père voyez-vous et quand je vois Alessa et Ilona, je sais ce que vous ressentez et je ne peux renoncer à cette affaire. De plus, lors de la seconde guerre, je suis devenu une cible des Mangemorts. Ils voulaient ma peau. Sans votre victoire, je ne serais plus en vie maintenant. Je crois que je vous dois bien cela, non ? On va la retrouver votre petite ! »
-« Mais dans quel état ? » Finit simplement par dire Harry, les yeux embués de larmes.
-« Arrêtez de vous démoraliser ! Ce n'est pas en ayant déjà perdu la bataille que nous allons gagner la guerre ! Je dois aller faire un tour pour voir s'il y a du nouveau Surtout, ne bougez pas d'ici ! Je vais prévenir Christie de jeter un œil sur vous. Je vous envoie un hibou dès qu'il y a du nouveau. Je la retrouverai votre colombe et vous sècherai enfin vos larmes ! Enfin… »
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Harry restait là, immobile sur le fauteuil de cuir ciré à la main, dans le salon de Roger. Il regardait droit devant lui, il contemplait le tableau animé représentant un chien de chasse et son maître dans une immense forêt. Harry n'était plus sur Terre, comme en dehors du temps, contemplant son propre naufrage. Allie était seule dans la rue, dans le froid et la neige, au beau milieu d'un hiver glacial. Seule, loin de son tendre papa. Son papa qui restait là, paralysé par les sentiments, par la douleur et surtout, par la peur. Il était à bout de nerfs. Il en avait assez d'apprendre mauvaise nouvelle sur mauvaise nouvelle. Il se demandait où cela finirait cette histoire… Peut-être par la pire des nouvelles qui puisse exister ? Non, ne pas penser à cela espérer, se battre, ne pas sombrer, exister. Le Survivant voulait sa fille, il voulait son paradis, il voulait vivre !
Le chasseur dans le cadre s'évertuait à attraper un magnifique cerf. Il avait beau se débattre, crie, hurler, courir, ne jamais perdre espoir, lutter à mains nues de toutes ses forces, le cerf lui échappait inlassablement. Le chien quant à lui semblait assister impuissant au massacre. Dan son esprit Harry était ce brave toutou qui regardait lâchement Roger se démener pour retrouver sa fille, en vain. Harry espérait de toutes ses forces que le chien se lance à la poursuite de sa proie. Malgré tous ses efforts, le chien restait assis, n'ayant pas reçu d'ordres, pareillement à Harry qui restait sur le fauteuil à admirer ce cadre animé.
Il rêvait d'Allie, de sa princesse. Il regrettait sa vie, il pleurait sa détresse. Il haïssait son malheur, le malheur d'une vie brisée, tout juste bonne à être quittée. Mais, dans l'obscurité, une faible lueur continuait de clignoter : Allie, Allie, Allie…
Le bonheur était son seul but ; la solitude était sa peur à l'état brut. Le fauteuil était son seul soutien ; le cadre d'en face, un exutoire à son dur chemin. Il voyait et croyait de toutes ses forces en l'avenir. Il oubliait son passé, toutes ces années de pleurs, toutes ces années de douleur. Il allait vivre avec elle, auprès de son soleil.
C'est ainsi que Harry, seul sur le fauteuil de Roger, prit une grande décision, un nouveau départ vers l'avenir : Il essuya ses larmes. Il n'allait plus assister impuissant à son propre naufrage. Il allait continuer et se battre comme un homme, comme les violonistes qui continuaient de jouer alors que le Titanic était en train de sombrer vers l'Eternité. Il ne sombrerait pas. Pas tant que sa bouée de sauvetage était là. A des kilomètres dans cet océan de détresse et de misère, certes mais elle était là et il faudrait plus qu'un tsunami pour venir à bout de cet équipage ! L'amour donne des ailes car il faut bien des mouettes au milieu des océans de douleur !
D'un geste vif, le chasseur dans le cadre attrapa une des grandes cornes du cervidé. . Celui-ci, bien plus rusé que son assaillant s'échappa en un coup de sabot. Un fois de plus sa quête lui filait entre les doigts ; celle de Harry aussi. Néanmoins, le traqueur n'était pas en manque de plans pour y arriver. Si l'espoir fait vivre alors cet homme était un bon vivant. L'un allait avoir son cerf, l'autre allait retrouver sa colombe. Le travail paie toujours. Dans ce cas, le Survivant était très riche et le chasseur de même mais l'argent n'est que foutaises dans la veine quête du bonheur.
Soudain, le grincement d'une porte sorti Harry de sa torpeur. Tournant la tête vers la droite, celui-ci découvrit Christie, la femme de Roger qui passait la tête par l'entrebâillement de la fameuse porte.
-« Avez-vous besoin de quelque chose ? » demanda celle-ci.
-« Non, non merci madame. »
-« Oh, par pitié, appelez-moi Christie ! S'il y a quelqu'un qui doit être vouvoyé ici, c'est bien vous ! Pas de manières entre nous et dites-moi plutôt ce qui ne va pas… »
-« J'en ai assez de cette foutue enquête ! Allie n'est peut-être plus de ce monde depuis des lustres mais pourtant je continue d'espérer comme un beau débile ! » Grogna Harry
-« Arrêter de vous tracasser ! C'est une gamine costaude, elle va s'en sortir. Il en faut plus pour venir à bout d'un Potter. » Le rassura Christie.
-« C'est peut-être dur de venir à bout de nous mais nous détruire mentalement, c'est bien plus facile ! De plus, Allie n'est que ma fille adoptive, elle n'a pas de sang Potter dans les veines… »
-« Je ne savais pas. Je suis désolée mais cela ne change en rien notre problème. Vous avez élevé cet enfant. Elle est donc comme son père et ne lâchera pas facilement prise… »
-« J'espère que vous avez raison mais là, j'en doute. Je n'ai plus de courage et je m'en veux. » Se lamenta Harry pendant que le chasseur du portrait tirait à bout portant sur le cerf.
-« Chacun a ses points faibles. Vous ne faites pas exception à la règle, c'et tout. Cela prouve que d'un côté, vous n'êtes pas un super héros. Vous êtes humain Monsieur Potter et c'est ce qui vous différencie de vos ennemis. Eprouver des sentiments n'est pas une faiblesse, n'oubliez jamais cela ! » Conclut Christie
-« Ne jamais dire jamais » Murmura dans ses dents Harry, regardant le cerf s'échapper sain et sauf.
-« Pardon ? » Questionna Christie
-« Non, oubliez cela, j'étais juste plongé dans mes pensées… »
-« Très bien. Vous êtes sur que vous n'avez besoin de rien ? »
-« Oui, oui. Ne vous en faites pas et merci de votre aide » Mugit Harry, les yeux toujours fixés sur le cadre. Christie s'en alla ouvrir la porte mais elle ne pu s'empêcher de remarquer le trouble dans les yeux de Harry.
-« Magnifique cadre n'est-ce pas ? »
-« Pardon ? Euh, oui très joli portrait. Il me fait un peu penser à moi. » Se risqua Harry.
-« Oh, je n'en doute pas. Mais ce portrait reste un simple cadre. Il ne représente pas la vraie vie. Depuis des siècles qu'il est dans ma famille, le chasseur qu'il contient n'a jamais réussi à attraper sa proie pour de bon. Mais dans la vraie vie, il y a des victoires ! » Expliqua la bonne femme.
-« Pas dans la mienne.. » Grogna le Survivant.
-« Voyez le bon côté des choses, vous êtes beau, riche, intelligent, célèbre. Vous avez tout pour vous et certains tueraient pour être à votre place ! Ce cadre n'et pas votre vie. C'est un cadre prophétique. Le chasseur n'attrapera le cerf qu'à un moment opportun pour aider une personne bien précise mais depuis le temps qu'il existe, je pense que ce cadre a perdu tous ses pouvoirs magiques et je doute que sa prophétie se réalise un jour. » Devant le silence de son hôte, Christie continua : « Bon, si vous n'avez plus besoin de moi, je m'en vais m'occuper des filles et préparer le souper du réveillon de Noël. Vous n'avez pas oublié que c'était aujourd'hui j'espère ? »
-« Comment oublier une date si importante ? Allez vous occuper de vos princesses, elles le méritent. Surtout en ce jour sacré ! Oh, j'oubliais, merci pour votre hospitalité... Christie. »
-« Ce n'est rien voyons. Mais si j'étais vous, j'arrêterais de fixer ce vieux cadre. Il est ensorcelé. Si vous le regardez trop longtemps, vous ne pourrez plus vous en passer. Je vois qu'il vous intrigue déjà beaucoup. » Répondit celle-ci en tournant les talons pour rejoindre sa cuisine.
Soudain, Harry décolla ses yeux du portrait. Ce n'était qu'un simple cadre après tout ! Il devait se bouger, réagir et non rester amorphe pendant que Allie avait besoin de lui. Mais que pouvait-il faire ? Pleurer ? Non il ne choisirait plus la solution de faciliter. Ses yeux étaient las de pleurer. Les larmes lui manquaient, elles avaient toutes coulé. Il allait se battre, il allait se retrouver !
Au même moment, ses yeux dévièrent d'eux même vers le tableau sur le mur et comme pour contredire les paroles de Christie, le chasseur eut enfin l'idée de lancer son chien à la poursuite du cerf. Et c'est ainsi la prophétie du tableau se réalisa. Le cerf succomba alors que le chien relevait la tête, assis fièrement sur les racines d'un saule. Avec l'énergie du désespoir, le cerf rouvrit les yeux, fit un clin d'œil à Harry et poussa son dernier souffle.
Tout s'illumina dans l'esprit de Harry : il suffisait d'appuyer sur la racine !
Le Survivant se leva ainsi d'un bond et sortit en trombe du salon tout propret de Roger et sa famille. Il empoigna son manteau, l'image du cerf hantant son esprit et quand Christie se précipita pour lui demander ce qu'il se passait, Harry répondit comme seule explication :
-« Cornedrue ! »
Il sortit ensuite de la maison avant de détaler à toutes jambes dans la rue, sous une neige battante, le cœur léger pour la première fois depuis bien longtemps…
°.oOo.°
Seul dans une rue déserte, un jeune homme transplana. Il arriva directement dans un petit village décoré par les illuminations de Noël. A cette heure, tout le monde se préparait au réveillon qui allait avoir lieu ce jour-là. Partout, les guirlandes ensorcelées se mêlaient aux boules de Noël magiques qui ornaient les rues du village de sorciers. L'après-midi touchait à sa fin, l'ambiance montait et l'excitation des préparatifs aussi. Dans quelques heures, tous les petits enfants du pays découvriraient les magnifiques cadeaux que le Père Noël aurait déposés dans leurs petits souliers bien rangés au pied de la cheminée. Dans quelques heures, le destin d'une frêle petite fille allait certainement se jouer.
Tous les Noëls ne sont pas joyeux. Vous qui l'avez passé en famille ou auprès de vos amis, n'oubliez pas qu'il y a sur cette Terre, votre monde, des gens qui n'ont pas la même chance que vous. Lorsque vous vous régalez devant votre festin de Noël, ayez une pensée à cette dame qui n'a eu pour seul cadeau que l'annonce qu'elle redoutait. Suite à son cancer, il ne lui reste plus que trois semaines à vivre. Pensez à cette dame qui passera son dernier Noël dans la solitude et le désarroi car elle ne verra jamais son fils grandir. Pensez à tous ces gens qui, dehors, font leur réveillon dans le froid et la douleur et qui n'ont pour seul réconfort un simple feu de cartons. A tous ces êtres de malchance, ce chapitre leur est dédié. Ils n'ont pas votre bonheur mais s'ils ont une de vos pensées, alors ce monde n'est pas encore bon à sombrer. Et si vous ne faites ne fusse que repenser à cette petite fille au fond d'une vieille maison ou à cet homme triste au milieu de la rue que seul l'espoir réunit, alors c'est que cette fic n'est pas aussi pourrie que l'auteur ne le pense…
Bien des miracles apparaissent en ce jour béni. Tenez, je suis sûre que chez vous aussi, la situation de nos deux héros ne vous laisse pas indifférents. Là est le miracle : vous vous inquiétez pour deux êtres de papier qui malgré tout, n'ont jamais existé ! Et bien que cela puisse sembler fou car vous ne quittez pas des yeux ces lignes pour savoir si cette pauvre enfant va mourir, alors qu'elle n'est jamais née hormis de l'imagination grotesque d'une certaine Nouchette. Comme quoi tout peut arriver lors de la période Noël, une période de joie, d'amour et… de famille !
Harry longea lentement une vieille bâtisse. Il avançait depuis quelques minutes déjà dans cette rue déserte à pas de loup. Il redoutait cette journée, ce soir plus particulièrement. Il n'osait imaginer ce qui allait arriver. Sera-t-elle en vie ? L'aura-t-elle oublié ? Et si elle n'était tout simplement pas là où Harry l'imaginait ?
Malgré ses doutes, il continuait de marcher inlassablement. Comment se lasser lorsque la vie de sa fille est en jeu ? L'espoir fait avancer et lui, voulait que cela cesse. Harry avait déjà trop souffert. Aujourd'hui, il avait bon espoir que tout prenne fin.
Allie renifla bruyamment. Elle avait le nez frigorifié et qui coulait de surcroît ! La petite Potter toussait depuis un certain temps déjà. Le froid pénétrait dans ses narines, emplissait ses petits poumons et endormait ensuite son cerveau. Quatre jours, cela faisait quatre jours que sa « maman » était partie pour ne plus jamais revenir. Lydie ne s'était jamais absentée si longtemps auparavant. Pensant à sa solitude, Allie serra Doudou, troué par endroits, dans ses bras menus. Elle n'avait plus de forces. Elle voulait s'endormir pour ne plus jamais se réveiller. Allie avait la bouche sèche, l'estomac vide et l'esprit ailleurs.
Depuis quatre jours, elle avait eu le temps de réfléchir à sa situation et avait trouvé des réponses à sa question. Soit le prince charmant de ses rêves s'était perdu en route, soit son fidèle destrier avait eu un problème et sans monture, le beau prince ne pouvait pas la rejoindre. Allie préférait la première solution. Si elle n'allait pas bien, au moins il fallait que le cheval soit en bonne santé ! La petite fille aimait bien les chevaux, surtout les chevaux ailés qu'elle voyait dans les anciens livres de cours de son papa. Tout cela, c'était auparavant, avant que son papa ne se perde en chemin. Repensant à son tendre père, Allie, dont son corps tout entier était sujet à des tremblements dus au froid, versa quelques larmes furtives et les essuya ensuite d'un geste difficile de la main. Elle ne devait pas craquer. Pas en ce jour de Noël !
Harry était ralenti par les bourrasques de vent glacé. Il avait les joues rougies par le froid et il y avait bien longtemps déjà qu'il avait renoncé à sentir le bout de ses doigts endoloris. La neige s'était mise à retomber abondamment pour couvrir d'un duvet blanc les traces de pas que laissait le Survivant. Pourtant, c'était la beauté des légers flocons qui réchauffaient le cœur de Harry et les guirlandes ensorcelées qui illuminaient son visage. Soudain, il quitta la route pavée pour emprunter un petit chemin escarpé. Il trébucha bien quelques fois contre un caillou mais se releva à chaque fois. Il était obnubilé par le tracé de ce chemin, concentré sur sa destination : Allie. Pour la première fois depuis bien longtemps, il était sûr de lui et allait réussir ce qu'il avait entrepris.
Allie tremblait de tout son corps. La neige ne cessait de tomber sur le toit dépravé de la vieille bâtisse. Si cela continuait comme cela, le toit allait craquer sous le poids de la neige qui le recouvrait. La température aussi faisait des siennes. Elle ne cessait de chuter. C'est un beau Noël, pensa Allie. Elle aurait certainement adoré se rouler dans la neige avec Bobby pendant le réveillon avant de se faire gronder par son papa. Elle aurait tellement voulu décorer le sapin comme l'année dernière et bien entendu ouvrir ses cadeaux auprès de son père. Au lieu de cela, elle restait allongée là, sur cette paillasse et était en train de mourir de froid. Tout son corps était déjà sujet à des spasmes. Telle une feuille, la petite colombe tremblait et même ses larmes étaient devenues de glace. Ses yeux semblaient vides de toute expression. Durant ces quatre jours, seule dans cette sordide maison, la petite avait survécu tant bien que mal. Elle s'était finalement décidée à humecter la neige fondue qui coulait le long des murs et était peut-être toujours en vie grâce à cela. Car oui, elle vivait. Elle sentait bien ses yeux se fermer d'eux même mais elle vivait ! Son cerveau était embrumé par le froid, le bout de ses membres était quasiment gelé depuis bien longtemps. Allie sentait l'air froid venir rafraîchir son visage et décoiffer ses cheveux et puis soudain, plus rien, le trou noir !
Harry arriva enfin à l'endroit dont il rêvait depuis quelques heures : le parc de Poudlard. Ou plutôt, le Saule Cogneur de son école. C'est ainsi qu'avec un mince sourire, Harry rampa jusqu'en dessous du Saule Cogneur en prenant bien soin d'éviter les branches folles et, comme il était prévu, il appuya sur une des racines de l'arbre magique. Celui-ci s'immobilisa aussitôt et Harry pu enfin pénétrer dans un tunnel escarpé, dont l'entrée se trouvait au pied du Saule, et y courir à toute allure. A cet instant, les yeux du Survivant brillaient d'une lumière d'espoir, d'amour et de foi en la vie. La vie qui ne cessait de lui jouer des tours mais qui finissaient malgré tout par lui apporter bien du bonheur. Chaque malheur apportait son lot de surprises et de bonnes choses par la suite, il le savait. Et malgré tous les supplices qu'il avait enduré, Harry ne cessait de chérir cette aventure merveilleuse qu'est l'existence sur cette Terre.
Arrivé devant une vieille porte rouillée, il la poussa lentement. Un grincement retentit et résonna dans toute la vieille demeure. Harry se rendit soudain compte du froid qu'il y régnait. Il pressa le pas et monta quatre à quatre les marches de l'escalier en ruine en prenant bien soin de vérifier une à une les pièces de la sordide demeure. Il arriva enfin au sommet de la maison. Le froid paralysait peu à peu ses muscles et avec appréhension, il poussa la vieille porte qui faisait barrage entre lui et la dernière des pièces.
Soudain, le cœur de Harry sembla s'arrêter. Il avait certainement sauté deux battements sous le choc. Après quelques instants, le Survivant se rendit compte que son cœur battait toujours mais tellement vite qu'il avait du mal à en discerner les battements. Harry quant à lui contemplait un vieux tas de chiffon. Il restait comme une statue, immobile. Le beau Survivant semblait pétrifié, lui qui avait connu ben pire. Les larmes silencieuses coulant sur ses joues, Harry réussi à avancer et s'approcher lentement des vieilles couvertures avant d'en soulever l'une d'entre elles.
Soudain, un sanglot s'échappa de la bouche de Harry, suivi bientôt par un hoquet de stupeur. Sur une paillasse miteuse, Allie dormait calmement. Elle était là, sous ses yeux, à portée de bras. Il avait retrouvé sa colombe, emmitouflée dans les maigres couvertures. Le visage de la petite était pâle et ses lèvres étaient plus bleues que jamais. Elle était inconsciente, au grand désespoir de Harry. Celui-ci se pencha doucement et, avec une infinie précaution, il la prit dans ses bras. Le petit corps dont les bras pendaient lamentablement était encore tiède. Tout contre son corps, Harry sentait encore sa douce chaleur et son agréable parfum. Son odeur si particulière et le contact si doux avec sa peau de bébé le firent craquer. Alors, avec l'énergie du désespoir, Harry prit le pouls de sa colombe. Son cœur battait encore.
Soudain, tout s'éclairci dans l'esprit de Harry. Elle était là, au creux de ses bras, en vie après plusieurs mois de calvaire. Tout était terminé, ils allaient vivre ! Et c'est ainsi que le prince charmant enroula le corps frêle de sa princesse dans les couvertures qui lui tombaient sous la main pour l'évader de sa prison obscure! Voilà comment, seuls dans le noir, nos deux héros partirent dans la nuit, sous la neige en ce merveilleux jour de Noël. Deux âmes en paix dans la nuit, les larmes coulant sur les joues de l'un, l'autre reprenant peu à peu ses esprits avant de sourire de toutes ses petites quenottes. Oui, il arrivait bien des miracles en ce jour béni !
C'est ainsi que se fini le conte du Survivant et la Colombe. Ils vécurent heureux…. Jusqu'au prochain tome de cette histoire
