Disclaimer : Tout les personnages sont à la grande Johanne K. Rowling, rien est à moi sauf Allie, Bobby, Roger et certains autres persos. Je ne gagne évidemment rien pour écrire, les reviews sont mes seules récompenses. L'histoire m'appartient et la relecture est à la talentueuse Jbou.
N/A : Voila, encore deux chapitres pour vous. Je vous souhaite une bonne lecture, en espérant avoir quelques reviews pour me motiver un petit peu. Il faut dire que vous n'avez pas été beaucou à commenter le chapittre précédent. C'est pas super pour la motivation de l'auteur BzOuuX
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-« Al'… Allie ! »
-« Quoi encore ? » Demanda cette dernière en passant la tête par l'entrebâillement de la porte de sa chambre. Elle bailla et se frotta les yeux pour se réveiller avant que son tuteur ne lui réponde :
-« J'ai trouvé cela dans le hall. Quelqu'un a du le glisser en dessous de la porte d'entrée hier soir. Je l'ai découvert ce matin, c'est pour toi. » Répondit Harry en lui tendant une missive sur laquelle s'étendait une écriture malhabile formant ces mots :
« C'est Bobane le banane.
Je ne peux pas te parler beaucoup. Ma mère a le talkie-walkie. J'essaierai de la faire relativiser le baiser avec Monsieur Harry.
Bisous ma souris. »
Le visage d'Allie s'illumina soudain d'un immense sourire. Bobby ne lui faisait pas la tête !
-« J'ai toujours su qu'il ne me faisait pas la tête ! » S'exclama malicieusement Allie.
-« Bien sûr ! Et qui c'est qui a boudé toute la semaine dernière ? »
-« C'était juste pour que tu retiennes la leçon ! » Riposta la petite.
-« Ben voyons ! Bon, prépares-toi pour aller à l'anniversaire de Niklas. Tata Mione nous attends pour midi tapante »
-« Je peux rester ici ? S'il te plait, j'aime pas aller chez eux ! En plus il a un drôle de prénom Nick ! » Supplia Allie qui ne demandait qu'à retourner dans le grenier pendant l'absence de sa famille. Depuis hier, elle n'était pas remontée dans la pièce sous la toiture du manoir car elle ne voulait pas éveiller les soupçons de son paternel.
-« Hors de question ! Mione veux te voir ! Et pour Nicklas, je crois que c'est un prénom Bulgare. Viktor a insisté pour que ses fils gardent leurs racines. Au fait, cette après-midi, tu resteras avec tes cousins pendant que j'irai au Chemin de Traverse avec Léo. J'espère que tu seras sage ! » Gronda l'Elu.
-« Pourquoi je peux pas venir avec ? »
-« Parce que je te le dis ! » Coupa Harry avant d'aller fermer les portes de sa maison.
La vérité était qu'il avait sérieusement besoin de s'entretenir avec son aîné avant que celui-ci ne parte pour Poudlard. Le jeune papa avait bien remarqué que son fils devenait de plus en plus distant à mesure qu'approchait la date fatidique du premier septembre. Bien entendu, ils avaient encore quelques achats de dernière minute à faire mais Harry songeait sérieusement qu'une petite discussion autour d'un sorbet de chez Fantarôme s'imposait. Léo ne pouvait pas rester le nez dans les vieux bouquins qu'il avait trouvé au grenier plus longtemps !
-« Les enfants, on ne sera jamais à l'heure si vous ne vous dépêchez pas un peu ! Allez, descendez tout de suite ! Allie, cesse de te recoiffer ! Tu es magnifique, comme toujours et Léo, referme ce livre ! L'histoire de Poudlard ne changera pas d'ici ce soir. Allie, si je te vois encore une fois glisser sur cette foutue rampe, tu seras privée de ton balai ! Et arrête de tirer la langue à ton frère ! Léo, enfile ta cape par Merlin. Et Allie, pour la millième fois, retire-moi ces doigts de ton nez ! »
Harry avait l'impression de crier dans le vent. Il aurait eu plus de succès en s'adressant au mur. Il arrive bien quelques fois que les miroirs critiquent votre reflet alors pourquoi les murs n'écouteraient-ils pas ? C'est bien connu, les murs ont des oreilles ! Ils s'avéraient que les rejetons Potter aussi car dix minutes après que Harry ait fini de s'époumoner, Léo et sa petite sœur étaient enfin prêts.
-« Léo, prends la poudre de cheminette et n'oublie pas de prononcer distinctement « Le Vif d'Or ». » Conseilla le jeune père en tendant au garçon un pot en terre cuite rempli de poudre verte au sorcier en herbe. Lorsque Léo eut exécuté ses ordres, Allie s'apprêta à faire de même.
-« Tu comptes faire quoi là, ma puce ? Aurais-tu oublié que je t'interdis formellement de prendre la cheminée toute seule ? Allez, donne-moi la main ! » Ordonna Harry en prenant de la fille qui boudait dans son coin.
-« Mais Papa, chuis grande, tu sais ! »
-« Pas de discussion ou tu reste à la maison ! »
-« C'est vrai ? Je peux rester ici ? » Demanda l'enfant avec espoir. Elle devait absolument se rendre au plus vite pour voir le contenu de la pièce secrète.
-« C'est hors de question ! » Coupa son père, exaspéré.
L'accueil au « Vif d'Or », la demeure des Krum, fut aussi chaleureux que d'habitude. Hermione se faisait toujours une joie de parler à son filleul de magie et de cours et Viktor enseignait à Allie les rudiments du Quidditch. Harry quant à lui, se chamaillait avec Niklas et Sacha, les deux fils de sa meilleure amie. L'aîné des deux enfants avait été ravi de recevoir de la part de son parrain un livre cartonné pour les apprentis maître des potions ou du moins, il s'était efforcé de faire un sourire qui aurait pu paraître plausible en découvrant son présent.
Le dîner -déjeuner pour les français- aurait pu être qualifié de paisible si Niklas n'avait pas essayé de chiper un Chocogrenouille à Sacha. Celui-ci, n'ayant apprécié que modérément de se voir chaparder son butin, avait malencontreusement riposté en offrant à son frère un coup de pied dans le tibia. L'incident de la confiserie avait très vite tourné en crise de larmes. Bref, le dîner était plutôt calme pour une fois.
Heureusement pour Harry, il fut bientôt l'heure pour lui et Léo de se rendre au Chemin de Traverse. Bien sûr, Allie opposa quelques peu de résistance à l'idée de rester toute une après-midi en compagnie de ses cousins en furie mais lorsque Viktor lui promit un match de Quidditch, celle-ci capitula. C'est ainsi que Harry empoigna son fils pour le mettre dans la cheminée avant de disparaître avec lui dans un tourbillon de flammes vertes.
En arrivant dans la venelle qui grouillait de monde, le plus vieux des enfants Potter ne pu qu'être ébahi par le superbe de l'endroit. Il se rendait enfin compte que le monde des sorciers, son monde était merveilleux. Il n'avait en effet jamais mis les pieds dans la si célèbre allée et il était pressé de découvrir quels trésors recelaient les échoppes qui s'alignaient le long de l'avenue piétonne. Pour Léo qui avait été élevé dans son petit village de moldus, voir des sorciers plus loufoques les uns que les autres le dépaysait totalement. Certes son père ne portait quasiment que des longues robes de sorciers, comme lui et sa sœur mais ils avaient tout de même une autre allure que ces gens là !
Soudain, Léo ne pu s'empêcher de remarquer que les regards se tournaient vers lui. Pis, certains sorciers le dévisageaient ! D'un geste embarrassé, Léo se frotta le visage, croyant qu'il avait une tache sur le nez qui attirerait les regards. Il trouva la réponse à ses interrogations quelques minutes plus tard lorsqu'une ménagère grassouillette vint quémander un autographe à l'Elu. Léo redressa alors la tête ; son père était à ses yeux un vrai héros. Evidemment, le jeune garçon fut quelques peu refroidi dans ses illusions en voyant la mine contrite qu'arborait son père lorsqu'il essaya de se débarrasser de la fan un peu trop collante.
-« Non, désolée madame, je ne signe jamais d'autographe ! »
-« Allez, mon bon monsieur, signez-moi mon soutien-gorge préféré » Cria la sorcière en dégrafant les boutons de son chemisier qui débordait sous le pois des poignets d'amour de la femme. Harry quant à lui tenta tant bien que mal de se dépêtrer de sa supportrice qui l'avait plaqué contre un mur. Il entendait au loin son fils rire aux éclats devant le spectacle que Harry lui offrait.
-« Laissez-moi prendre au moins une photo de vous et votre petiot ! Oh, mais c'est qu'il est tout trognon votre marmot ! » S'extasia la commère en tirant sur la joue de Léo. Celui-ci se retira violemment et alla se réfugier derrière son père, ne voulant pas se faire défigurer par cette folle.
-« Non, n'insistez pas madame sinon j'appelle les Aurors ! Pire, je serai obligé d'utiliser mes pouvoirs. Si Voldemort ne m'a pas résisté, c'est pas vous qui allez faire le poids même si c'est certain, votre poids est très… » Bafouilla Harry, sachant que personne n'oserait le défier.
Se proclamer tout puissant l'avait déjà sorti quelques fois de mauvais pas dans lesquels ils s'était fourré. Tous ses fans sans exception ignoraient qu'il n'était pas si grandiose que cela. Il lui avait simplement suffit de chercher les quelques hocruxes mal cachés de Voldemort après la mort du directeur de Poudlard et de pousser le mage noir du haut de la tour d'astronomie lorsqu'il s'y attendait le moins. Il n'y avait eu aucun grand duel hormis ceux qui se déroulaient entre l'Ordre et les Mangemorts pour la deuxième fois de son histoire dans le château. Il n'y eut pas de mort terrible pour le diable en personne et Harry ne fut pas fier de sa victoire. Après la chute du Seigneur des Ténèbres, Harry avait fuit comme un voleur. Mais pour lui, partir, c'était se donner l'espoir de revenir. Dans l'esprit de Harry, les seuls véritables héros étaient Ron, Molly, Rémus, Kingsley et tous les autres morts pour la patrie… Le plus grand des désastres, le plus grand des combats de tous les temps, il se déroulait en ce moment, depuis neuf ans, dans le cœur de Harry. Il combattait ses fantômes.
Harry n'eut pas le temps d'achever sa phrase que la commère s'en allant en courant, laissant Léo, tordu de rire.
-« Arrête de te moquer d'elle ! »
-« C'est pas d'elle que je ris, c'est de ta tête quand elle a dégrafé son chemisier ! » Répondit Léo à moitié en train de s'étouffer.
-« Léopold Potter oserait-il se foutre de la gueule de son très cher père ? »
-« Ouais, je crois que c'est ce que je fais ! » Dit le jeune garçon avant de reprendre la route, arborant un sourire en coin en voyant les têtes se tourner dans sa direction. Voyant que son fils semblait apprécier sa célébrité, Harry ne pu s'empêcher de lui faire remarquer.
-« Retire tout de suite ce sourire narquois de ton visage ! »
-« Quoi ? Mais je ne souris absolument pas, je te le jure ! » Se défendit le jeune sorcier.
-« T'avises surtout pas d'être fier de ta notoriété ! Elle n'apporte rien de bon, crois-en mon expérience. Les autographes ne t'apporteront jamais de quoi remplir ton assiette à midi ! Au début, cela peut te paraître super mais le jour où tu verras dans la Gazette du Sorcier un article te dénigrant de toute pièce, il sera trop tard pour revenir en arrière et te méfier ! »
-« C'est bon, j'ai dit que je ne souriais pas ! »
-« Ouais, allez, viens, on va goûter ces fameux sorbets de chez Fantarôme ! » Dit Harry pour couper court à la conversation venimeuse. Néanmoins, le Survivant jeta aux oubliettes tout le débat sur l'humilité qu'il avait préparé, sachant que son gosse avait retenu la leçon. Ils achevèrent la journée sur un air bon enfant tandis que Harry allait acheter une nouvelle chouette pour sa famille, pensant qu'elle serait utile étant donné qu'Hedwige les avait quittés quelques années auparavant. Devant la vitrine, Léo s'extasia, n'ayant jamais vu pour de vrai d'aussi belles créatures.
-« Papa, je peux aussi avoir un animal ? »
-« Hors de question ! » Siffla Harry d'un ton cinglant en entrant dans la boutique
Ils ressortirent dix minutes plus tard, l'un portant une chouette grise dans les bras, le second ayant un furet sur l'épaule, un sourire triomphant lui barrant le visage. Un fois de plus, le Survivant avait succombé au charme de son fils. C'est avec un air frustré que Harry et son Léo allèrent retrouver Allie au Vif d'Or. Impatient quelques minutes auparavant, Harry déchanta en voyant la mine contrite qu'arboraient Allie et Viktor.
-« Oh, ce n'est pas vrai ! Allie, que t'es-tu encore cassé ? »
-« Le bras gauche mais Tonton Viktor l'a recollé ! »
-« Allie, combien de fois devrais-je te répété de ne pas te pendre par les jambes sur ton balai ? » Réprimanda Harry.
-« Mais j'étais à deux doigts de battre mon record, Papa ! »
-« Tu aurais aussi bien pu gagner la Coupe du Monde que cela m'aurait fait le même effet ! Allez, viens, il est temps de rentrer. Dites au revoir les enfants ! Allie, donne-moi la main pour prendre la Poudre de Cheminette… »
-« Mais papa ! »
-« Pas de discussion ! »
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Allie gravissait les marches de l'escalier en colimaçon qui la menaient au grenier de sa maison. La petite avait prétexté s'embêter et vouloir aller prendre les poussières au dernier étage pour enfin échapper à la surveillance de son père. La voix d'enfant était revenue en force dans sa tête. Elle y résonnait avec force, envoûtant peu à peu l'esprit d'Allie. L'enfant accéléra, on avait besoin d'elle. Son pied trébucha sur une des marches. Elle se releva, ne prit pas la peine de s'épousseter et poussa la porte du grenier dont le grincement résonna dans toute la maison. Lorsqu'elle pénétra dans la sordide pièce, le sang d'Allie se glaça. Il faisait froid et le noir qui y régnait lui faisait dresser les cheveux sur la nuque. Allie avait peur du noir. Des araignées la narguaient du haut de leurs toiles soyeuses en la lorgnant avec leurs yeux globuleux. Les souris couinaient rien qu'à voir le teint blafard de la petite et la voix mystérieuse quant à elle, continuait de troubler l'enfant aux cheveux d'or.
Dans la tête d'Allie tout tournait étrangement. Le plancher semblait tanguer sous ses pieds. Elle ne distinguait plus rien mis à part cette voix, cet appel. Elle avançait comme un zombie ayant fumé du canabis. Elle était obsédée par cette voix envoûtante qui l'avait hypnotisée. Elle devait se rendre dans la pièce secrète, il le fallait ! Déconnecté de la réalité, l'esprit d'Allie vaguait parmi les limbes tandis que son corps suivait les ordres de la voix. L'enveloppe charnelle de l'enfant répondit à son père quelques étages plus bas mais son esprit ne s'en rendit jamais compte. Le noir enserrait la vision et l'estomac d'Allie. Sans s'en rendre compte, la petite se dirigeait pas à pas vers la porte secrète. Elle atteignit bientôt son but mais le son de l'appel ne faiblit pas, au contraire, les cris redoublèrent d'intensité. La porte était gravée de mille runes anciennes dont Allie ne comprenait pas une once. Le bois usé dont le vernis s'était écaillé au fil des lustres, dégageait une douce chaleur. La poignée ronde et incrustée d'opales était en bronze brossé et dès qu'Allie eut posé la main sur le poignée de porte, le chambranle de celle-ci s'illumina de mille feux. Les faisceaux de clarté étaient si vifs qu'Allie sortit soudain de sa transe et dut se protéger les yeux. Avant que la petite n'ait pu s'apercevoir de ce qui se passait, la porte s'ouvrit d'elle-même, comme par magie, dévoilant enfin son secret si bien gardé…
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Harry venait de s'assurer que tout allait bien pour sa petite fille. Quelle idée saugrenue lui était-elle passée par la tête pour quelle ait envie de ranger le grenier ? La compagnie des araignées, des souris et de la poussière n'était autrefois pas pour lui plaire. Se disant qu'Allie avait peut-être enfin décidée à être raisonnable et à aider son pauvre père, celui-ci ne posa pas trop de questions, de peur de la freiner dans son élan et partit faire les courses à l'épicerie de Dove Hill, la bourgade où Harry habitait. Chemin faisant, Harry passa devant une maison toute proche de la sienne et dont la façade était grise : la maison de Julia Lohane, sa voisine bien aimée. Ne tenant pas à la voir, le Survivant accéléra le pas. Il avait vaincu le Seigneur des Ténèbres, le pire mage noir du siècle mais une simple femme suffisait à lui faire peur. « Pathétique, tu es pathétique Harry ! » pensa ce dernier. Il fallait bien avouer que la main de la belle Julia avait laissé un souvenir cuisant sur la joue de l'homme.
Harry espérait juste la paix, oublier cet épisode minable de sa vie et passer à autre chose. Non, Harry se mentait surtout. Il voulait Julia plus que tout mais il était hors de question qu'il fasse le premier pas. Il voulait avant tout avoir le temps de réfléchir un peu à tout cela. Mais, on a pas tout ce qu'on veut dans la vie et Harry qui l'ignorait jusqu'à présent, l'apprit à ses dépends. En effet, dès qu'il eut mis le pied sur le trottoir d'en face de la maison de sa voisine, celle-ci sortit de chez elle. Coup du destin ou geste délibéré, Harry ne sut jamais ce qu'il y avait derrière cette coïncidence, toujours est-il que la jolie Julia arborait un sourire en coin au moment de l'aborder qui était tout sauf innocent.
-« Oh, bonjour Harry ! » dit la brune en rougissant. Malgré le sourire hésitant de la jeune femme, Harry ne pu s'empêcher de remarquer les cernes immenses qui soulignaient ses yeux. La femme de la vie du Survivant avait encore beaucoup maigri et son teint cireux ne lui disait rien qui ne vaille. Il se sentit coupable lorsqu'il la vit ainsi car il pensait que c'était « sa grosse erreur » qui lui avait fait perdre son si beau sourire et les petites étoiles dans ses yeux.
Toutes les sombres pensées de l'homme aux cheveux de jais furent balayées d'un coup de vent lorsqu'il s'aperçu qu Julia tentait de cacher tant bien que mal les traces de piqûre qu'elle avait au creux des bras. L'insuline, chaque jour, le mal-être, chaque seconde avait du faire de sa vie un cauchemar. Le diabète avait repris ses droits sur le corps de la belle Lohane et l'incident avec Harry n'avait certainement rien amélioré.
-« Ecoutez, Julia… Je suis désolé pour l'autre jour. Je me suis laissé emporter par ma joie. Je n'aurais pas du. » Tenta d'expliquer Harry
-« N'en parlons plus, c'est du passé ! Moi aussi je suis ravie pour vous. Alors, quand ouvrez-vous cet orphelinat ? »
-« Oh, à vrai dire, je l'ignore. Toutes les chambres sont encore à aménager et je peux vous dire que c'est du boulot. Les vieilles pièces regorgent de trésors qu'il faut avoir la patience de dégager. Heureusement, les enfants m'aident à les trier et je pourrai les revendre, histoire d'avoir une petite rentrée d'argent à réinvestir. Mais je pense que cela ne doit pas être très passionnant pur vous… »
-« Détrompez-vous, cela fait tellement plaisir de vous voir aussi enjoué. On dirait un enfant qui va recevoir ses cadeaux. »
-« Oh, et ce n'est rien comparé à la joie de vous revoir ! » s'exclama Harry.
-« Toujours aussi gentleman, Harry, à ce que j'ai pu remarquer ! Bon, et si on arrêtait ce petit jeu ? Comportons-nous en adultes. On se tutoie ? »
-« Je crois que vous avez enfin, que tu as raison Julia. On se tutoie ! Dis, j'ai besoin d'un conseil d'experte. Est-ce qu'une jolie dame comme toi laisserait une deuxième chance à un crétin de la pire espèce qui, certes n'est pas très doué pour les déclarations mais qui a sérieusement envie d'avoir un rendez-vous avec elle ? » Demanda Harry en rougissant sérieusement. Derrière sa fenêtre, une commère du quartier en train d'observer les amoureux jubilait. Les potins des voisins étaient bien plus passionnants que « Les Feux De L'amour », hormis l'épisode où Victor se mariait avec la belle Pamela, bien entendu ! Ce qu'elle en aurait des choses à raconter à ses amies demain au club de bridge !
-« Une deuxième chance à un crétin de la pire espèce ? C'est faisable, mais uniquement si ce crétin est libre ce soir… » Répondit Julia, le sourire aux lèvres, oubliant à présent de cacher le creux blessé de ses bras.
-« Il est libre »
-« Dans ce cas, je vais prévenir Bobby qu'il devra garder Coline et Duncan ce soir. Je passerai vous chercher. Soyez à l'heure et prévenez Allie que je redonnerai bientôt son talkie-walkie à Bobby » Conclut Julia, toute guillerette.
Harry n'eut pas le temps d'entendre la fin de la phrase. Il était déjà parti en direction de l'épicerie, sautillant comme un adolescent inexpérimenté qui viendrait de recevoir son premier baiser. Le cœur léger et l'esprit en paix, le Survivant était persuadé que l'avenir s'annonçait merveilleux. Il avait tort.
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Allie pénétra avec inquiétude dans la pièce secrète, tremblant de tout son corps. La pièce était circulaire comme une tourelle. Il s'agissait de toute évidence d'une chambre d'enfant, une fille à en croire le papier peint et les rideaux roses qui obscurcissaient les fenêtres. Un lit à baldaquin trônait au milieu de la pièce et une fine couche de poussière, accumulée au fil des ans, recouvrait les meubles comme un voile de brume. Sur le mur de pierre reposait le portait d'un fillette de dix ans. Elle avait de longs cheveux jaune paille et des yeux bleus intenses, comme Allie, songea celle-ci. La fille semblable à Allie affichait un magnifique sourire, un de ceux qui aurait fait fondre un iceberg en entier, ne laissant dépasser que quelques quenottes blanches. Le tableau était animé, ce qui fit comprendre à Allie que, comme elle, l'enfant était sorcière.
Tel un ange dans son royaume, l'inconnue veillait sur sa montagne de jouet. Un cheval à bascule côtoyait Fanfan l'éléphant et nombreuses autres peluches. Cette chambre figée dans le temps donnait des vertiges à Allie. La chaleur moite associée au fait qu'elle sortait à peine de sa transe l'avait mise en nage. Qui était cette petite fille ? Pourquoi l'inconnue, de quelques années son aînée, lui ressemblait-elle tant ? Plus que tout, cet endroit ne disait rien qui vaille à la fille Potter.
L'inconnue souriait à Allie. D'un geste de la main, elle lui fit signe d'approcher. Allie s'exécuta, non sans un léger doute, curieuse de savoir ce que l'inconnue cherchait tant à lui montrer ou lui dire. L'inconnue lui fit un clin d'œil coquin avant de partir dans un rire glacial qui aurait gelé le Soleil lui-même. Ce clin d'œil suffit pour faire sombrer Allie dans une autre transe totale. Le cœur d'Allie battait la chamade, les images s'entrechoquaient dans sa tête, elle hoquetait, cherchant désespérément de l'air dans cet océan de souvenirs. Soudain, Allie s'immobilisa. Elle se trouvait en plein milieu d'un…. FLASH !
Au milieu d'un cimetière, un père et sa fille jouaient à cache-cache, en apparence du moins. Après quelques secondes, Allie se rendit compte que la fillette aux cheveux blonds pleurait à chaudes larmes et qu'elle faisait tout pour échapper à cet homme. Elle virevoltait entre les tombes, jetant les gerbes de fleurs aux yeux de son poursuivant. L'homme à la voix rauque et aux cheveux noirs hurlait de toute la force de ses poumons. Les cris transperçaient le silence de l'endroit. Dans la tête d'Allie qui restait toute penaude au milieu de ce flash sordide, la course poursuite sembla durer des heures.
-« Allez, viens ici petite… Cette fois tu ne m'échapperas pas ! » Lança-t-il d'une voix tonitruante l'homme aux longs cheveux alors que la petite fille tentait d'esquiver, en vain. L'adulte attrapa l'enfant par les cheveux et commença à la secouer pour la projeter sur une tombe toute proche.
-« Tu as été méchante, tu mérites une bonne correction, sale morveuse ! » grogna l'homme
-« Je vous en prie, lâchez-moi… » Pleurnicha la fillette qui avait à présent un cran sur le front.
-« Te lâcher ? Mais donne moi une bonne raison de le faire et je le ferai ! »
-« Mon papa il va vous retrouver et vous tuer si vous me faites du mal ! »
-« Ton père ? Mais c'est lui qui m'a dit d'en finir avec toi la morveuse ! »
-« Non, vous mentez ! » Hurla l'enfant tout en tentant de s'enfuir
Ses efforts furent vains car l'homme l'attrapa encore plus violemment et lui frappa la tête contre la pierre tombale. Allie n'était qu'à quelques mètres de là et restait figée d'horreur. Voyait-elle son futur ? L'agresseur continua de frapper le crâne de la fillette contre la pierre tombale, de plus en plus fort jusqu'à ce que les beaux cheveux d'or se couvrent de sang.
-« Tu l'avais mérité Allie ! » Cracha l'assassin avant de traîner le corps sans vie de l'enfant.
C'est à ce moment-là que Allie sorti de sa vision. Les dernières paroles de l'homme restèrent gravée dans sa tête comme brûlées au fer rouge. La scène qu'elle avait vu était trop horrible, Allie était sous le choc. Reprenant ses esprits et comprenant qu'elle avait eu vision de son futur, de sa propre mort, Allie se mit à hurler le plus fort qu'elle pu en sortant en trombe de la chambre secrète. La porte gravée de runes se referma d'elle-même pour garder son terrible secret à tout jamais.
Alarmé, Harry monta les marches quatre à quatre pour arriver au grenier. Il y trouva sa fille recroquevillée dans un coin sombre de la pièce, se balançant d'avant en arrière et se griffant les jambes avec ses ongles. Elle était tellement sous le choc que les larmes ne franchissaient même pas le barrage de ses yeux. Elle se répétait sans cesse en entre les dents « Je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir… » Dès que Harry l'eut prise dans ses bras, l'enfant tomba évanouie et son père se précipita pour aller chercher de l'aide.
Qu'arrivait-il donc à Allie ?
