Disclaimer : Tout les personnages sont à la grande Johanne K. Rowling, rien est à moi sauf Allie, Bobby, Roger et certains autres persos. Je ne gagne évidemment rien pour écrire, les reviews sont mes seules récompenses. L'histoire m'appartient et la relecture est à la talentueuse Jbou.
N/A : Voila, un chapitre tout frais tout neuf. Jvous souhaite une bonne lecture puis euuh, laissez un ptit com pour me dire ce que vous en pensez ;)
°.oOo.°
-« Papa ! Allie se réveille » Hurla Léo. Son père arriva alors au pas de course et appliqua un linge humide sur le front de sa fille qui reprenait peu à peu connaissance.
-« Allie, comment te sens-tu ? » demanda Harry en enlevant les cheveux des yeux de son enfant.
-« J'ai soif.. » Répondit cette dernière d'une voix fluette. Elle avait le tournis et ne cessait de se remémorer en boucle le flash qu'elle avait eu dans la chambre. En regardant autour d'elle, Allie pu se rendre compte qu'elle était allongée dans les draps moelleux du lit de son père et que son frère, angoissé, lui tenait la main.
-« Léo, va lui chercher un verre d'eau ! » Hurla Harry à son fils qui se dépêcha d'exécuter ses ordres.
-« J'ai dormi longtemps ? Il est quelle heure ? » Demanda ensuite Allie en trempant les lèvres dans le verre.
-« Plusieurs heures, oui. Il est dix heures du soir. Maintenant, raconte moi ce qu'il s'est passé… Pourquoi étais-tu dans un état pareil ? » Continua le Survivant.
-« J'ai vu… j'ai vu… » Pleurnicha Allie.
-« Tu as vu quoi ma colombe ? » Non, Allie ne pouvait pas l'avouer à son père, cela lui ferait trop de mal. Elle savait qu'il ne la croirait pas si elle lui avouait. Elle savait que le monde s'écroulerait si elle lui disait.
-« J'ai vu une grosse araignée. Elle était très très grosse » Ajouta la petite fille aux cheveux d'or en voyant le regard septique de son père.
-« Tu es sûre que tu ne me cache rien ? » Harry avait remarqué que sa fille mentait. Il avait vu ce léger clignotement de sa paupière qu'elle avait toujours lorsqu'elle venait de faire une grosse bêtise. Il ne dit rien, il savait qu'elle ne cracherait pas le morceau.
-« Certaine ! » S'exclama un peu trop brutalement la petite. C'était mieux ainsi. Il ne devait pas s'inquiéter. Dans son flash, Allie avait environ dix ou onze ans. Il lui restait encore plusieurs années devant elle. Elle ne devait pas les gâcher. Et puis il resterait encore Léo et Julia à son paternel.
Comment pourrait-elle vivre en sachant ce qui l'attendait ? Les paroles de l'homme aux cheveux noirs ne laissaient aucun doute à Allie, c'était bien elle qui était dans cette vision. Pire encore, c'était son père qui avait ordonné cette attaque. Le cœur d'Allie se brisa. Elle refusait de mourir. La petite fille au sourire de diamant refusait de faire une fois de plus du mal à Harry. Elle et Léo étaient ses raisons de vivre
Est-ce que les anges sont heureux au paradis ? Que ressent-on lorsqu'on sait qu'on a l'Eternité devant nous et que seul l'Infini rythme notre vie ? Allie était certaine que les anges n'étaient jamais heureux. Les créatures de Dieu ne pouvaient pas profiter de leur existence car vivre n'a aucun but si la mort n'exerce pas sa terrible menace. Telle un nuage noir qui plane au dessus de nos têtes nous montre plus tard la beauté du soleil, la mort nous fait voir le charme de notre existence et son importance.
Les anges du ciel regardent passer les âmes en oubliant que celles-ci étaient autrefois des êtres chéris par leurs proches. Le décompte de celles-ci devient une litanie traditionnelle. L'indifférence fait son nid et fini par ne plus partir des cieux. On oublie le nom, le passé et les sentiments de ces fantômes. Allie ne voulait pas être oubliée ainsi, elle ne voulait pas devenir un ange ! Si elle le devenait, elle se brûlerait les ailes aux flammes de l'enfer. Ni ange, ni démon : Vivante ! Comment les enfants des nuages peuvent-ils apporter la paix ? Tout enfant qui se respecte doit se disputer avec ses amis, rire et pleurer. Y a-t-il seulement des amies derrière les portes de Saint Pierre ?
Dans le cas où elle devrait rejoindre les cieux dans sa robe maculée de sang, elle voudrait au moins apporter son sac de bille pour apprendre le verbe jouer aux angelots. Elle voulait montrer que le bonheur ce n'est pas seulement le bien, c'est juste fait de tout petits riens. Le Seigneur se voile la face et ne sait pas que tout n'est que futilité. Le Bien ne dirige pas ce monde. Quel mal y a-t-il vraiment à désobéir aux lois, à se disputer ? Cela ne regarde que Allie mais elle pensait vraiment que la vie serait sacrément nulle sans ses bagarres avec Léo, qu'elles soient bien ou mal !
Mais après tout, qu'elle le veuille ou non, Allie allait mourir. Cela ne dépendait plus d'elle mais une chose était sûre, elle ne donnerait pas raison à son futur assassin. Si elle devait mourir, elle mourrait de la manière qu'elle voulait. C'est à cet instant que l'idée de la grève de la faim s'immisça dans son esprit.
Harry quand à lui décida de laisser sa fille, plongée dans ses pensées, se reposer un peu. Tout en se rendant dans la chambre de sa fille pour aller lui aussi dormir, Allie occupant le lit de son père en cet instant, il repensa à la journée qu'il avait eu. Malgré qu'il ait le cœur gros, il se disait qu'il aurait bien une autre chance avec Julia lorsqu'il aurait la tête reposée. Reposée ? C'est surtout ce qu'il espérait car aux environs de minuit, après être tombé endormi, il fut réveillé par le carillon de la porte d'entrée qui retentit dans toute la maison. Il alla donc ouvrir en robe de chambre.
Bobby était dans le hall d'entrée. D'une main, il portait le couffin de Coline et de l'autre, il tenait la main de Duncan qui gigotait pour s'échapper à l'emprise de son frère. Ils étaient tous les trois mouillés de la tête aux pieds par la pluie battante qui tombait dru dehors. Harry resta un instant interdit devant ce tableau assez étrange avant de demander :
-« Bobby, que se passe-t-il ? Entrez, entrez, vous allez attraper la mort avec cette pluie. »
-« Vous pouvez garder Coline et Duncan pour la nuit ? Maman fait une crise avec sa maladie, je n'ai pas envie qu'ils voient ça ! » Expliqua Bobby.
-« Quoi ? Mais, c'est grave pour Julia ? » Demanda Harry
-« J'en sais rien moi… Vous pouvez les garder alors ? »
-« Oui, bien sur que je veux bien qu'ils dorment ici mais d'abord, je dois aller voir ta maman pour m'assurer qu'elle va bien ! »
-« Non ! » Hurla Bobane avant d'ajouter pour expliquer cet excès de fureur : « Euh… Je veux dire, non, le médecin est sur place et il ne veut avoir personne dans les pieds. Tout ira bien, je vous jure. D'ailleurs je vais aller prendre de ses nouvelles, elle m'a dit de ne pas trop traîner en route. »
Harry savait pertinemment qu'il disait cela pour le rassurer. Bobby avait en effet l'air terrifié. Voyant que les deux cadets de Bobby tombaient de fatigue, Harry se décida à abréger la conversation pour les emmener dormir. Coline hurlait dans son berceau et Duncan semblait s'être oublié dans son pantalon lorsque Harry dit les quelques dernières recommandations à Bobby. S'il avait le moindre problème, qu'il appelle et Harry accourrait immédiatement. Il sentait bien que quelque chose n'allait pas chez les marmots. Duncan regardait avec effarement de droite à gauche comme pour guetter le moindre signe de danger et Bobby paraissait mal à l'aise.
Malgré son inquiétude, il laissa partir Bobane sous la pluie qui ne cessait de tomber comme un signe de mauvaise augure. La silhouette courbée de l'enfant qui essayait tant bien que mal de se protéger des gouttes disparut dans la nuit, ne laissant derrière lui que le néant. Harry se dépêcha de sécher Coline et Duncan qui frissonnaient de froid dans leur pyjama. Ils avaient de toute évidence été tirés de leur lit car ils avaient encore des poches sous les yeux et semblaient sur le point de tomber comme des masses. Il les coucha donc dans une des pièces qu'il avait aménagées pour l'orphelinat puis il alla dormir après s'être assuré que ni Léo ni Allie n'avaient été réveillés.
Quelques heures plus tard, Allie fut bel et bien réveillée mais cette fois-ci par son talkie-walkie d'où retentissait la voix de Bobane.
-« Mayday, mayday ! Tu m'entends Allie? »
-« Chut, pas maintenant Bobby! On jouera aux cow-boys demain! » Répondit la petite d'une voix ensommeillée avant de retomber au pays des limbes. Elle rêvait déjà lorsque sa tête se reposa sur son oreiller
Quelques heures plus tard, ce fut au tour de Léo d'être réveillé. Sa chambre donnait sur la rue et les lumières bleues du gyrophare d'une ambulance traversèrent sa fenêtre. Il se précipita à la fenêtre en question pour voir où les secours étaient arrêtés, craignant que ce soit l'état de sa petite sœur qui se soit aggravé. Il vit qu'ils étaient arrêtés un peu en bas de chez lui. Sans doutes était-ce la vieille voisine d'en bas qui était tombée de son lit, pensa-t-il peu avant d'aller se recoucher.
Le lendemain matin, Harry prépara tranquillement le petit déjeuner façon anglaise avec bacon et petits pois sans se rendre compte que l'ambulance était toujours garée en bas de chez lui, rejointe cette fois par des voitures de police. D'ailleurs, il fut dérangé pendant qu'il faisait le jus de citrouille par les policiers qui vinrent sonner à sa porte. Son sang ne fit qu'un tour. Il savait que quelque chose s'était passé. Il prit une grande inspiration et ouvrit la porte.
-« Monsieur Potter ? Pouvons-nous entrer ? C'est important, nous devons vous parler. »
chapitre8
Harry avait le teint livide et de la sueur perlait sur son front. Ses mains étaient moites et il avait la sensation que son cœur qui battait de manière exponentielle allait établir un nouveau record du monde. A voir l'ai r contrit que dissimulaient tant bien que mal les policiers présents, Harry savait que les prochaines heures n'allaient pas être du pur bonheur. Avant de fermer la porte derrière ses deux hôtes, il mira au loin l'ambulance même qui avait réveillé Léo durant la nuit mais cela, Harry l'ignorait bien sur. Le Survivant les pria donc d'aller s'asseoir au salon pendant que lui faisait les cent pas. Le silence tomba, plus pesant que d'habitude. Seuls les tic tac de l'horloge venaient troubler le calme avant la tempête.
-« De quoi vouliez-vous me parler messieurs ? » demanda-t-il d'une voix tremblante. Sans s'en rendre compte, il connaissait déjà la réponse.
-« C'est difficile à expliquer…C'est une longue histoire » Commença le policier le plus âgé des deux.
-« J'ai tout mon temps »
-« Il y a eu un accident cette nuit. Julia Lohane, on m'a dit que vous la fréquentiez ? » Continua le second policier, un jeune avec un bouc qui le vieillissait étrangement.
-« Exact. Mais qu'y a-t-il eut ? C'est sa maladie ? Elle a eu une crise ? Oh, j savais que je ne devais pas laisser Bobby seul ! Elle va bien ? » S'assura le Survivant pris soudain de remords.
-« Elle est morte, je suis désolé. »
Harry qui n'avait cessé d'arpenter son salon de long en large s'affaissa sur ses jambes. Le policier du s'en apercevoir car il se précipita pour proposer à l'Elu de s'asseoir et de prendre un verre d'eau. En temps normal, Harry détestait se voir offrir sa propre eau ou de s'asseoir sur son propre fauteuil mais il accepta sans broncher, les circonstances étant exceptionnelles. Il tentait tant bien que mal de saisir cette situation dont il ne comprenait pas une once. Seuls lui revenait en tête les souvenirs de la nuit précédente, lorsqu'il avait laissé repartir Léo seul dans le brouillard.
-« Vous… vous êtes sur ? Mais… comment est-ce arrivé ? Je pensais que son diabète n'était pas si sévère… » Bégaya Harry
-« Son diabète ? Je suis navré monsieur Potter. Il s'agit d'un accident…. »
-« JE SAIS QUE C'EST UN ACCIDENT, VOUS NE FAITES QUE ME LE REPETER DEPUIS UNE HEURE ! » S'emporta le jeune homme avant de retomber sur le divan.
-« Ne vous énervez pas, cela ne servirait à rien. Je pense que vous n'ignoriez rien des problèmes de toxicomanie de Mademoiselle Lohane ? »
-« Julia ? Toxicomane ? Vous devez faire erreur, elle était simplement diabétique ! »
-« Oh, c'est l'excuse qu'elle vous a trouvé ? Je suis désolé de vous l'apprendre dans de telles conditions mais elle était accro à l'héroïne depuis plusieurs années. C'est d'ailleurs pour cela que son mari l'a quitté. Il nous l'a affirmé lorsque nous l'avons questionné. »
-« Par Merlin… Je pensais juste à des doses d'insuline… » Se lamenta Harry
-« Il semblerait qu'elle ait forcé sur la dose hier soir. Les témoins disent qu'elle était contrariée. »
-« C'est de ma faute, j'ai annulé notre rendez-vous. Elle… »
-« Vous ne devez pas vous en vouloir, vous n'y êtes pour rien ! » Expliqua lentement le policier le plus âgé.
-« Et Bobby ? »
-« Oh… Enfin, je… » Commença un des officiers
-« Laissez commissaire, je m'en occupe. » Le coupa le second avant de continuer : « Monsieur Potter, la drogue fait parfois faire des choses horribles… »
-« OU EST-IL ? » Hurla le jeune Potter. Le policier prit une grande inspiration pour se donner du courage et continua :
-« Le corps sans vie de Bobane Lohane a été retrouvé aux pieds de l'escalier familial. D'après les éléments que nous possédons, il semblerait que sa mère, Julia Lohane, dans un accès de fureur l'ait poussé dans les escaliers. Une autopsie doit encore être pratiquée mais il s'agit à première vue d'une fracture de la nuque. Il avait également plusieurs marques de coups, ce qui nous laisse penser à des mauvais traitements. » Conclu le commissaire.
Harry vit le trou noir envahir son cerveau. Des sueurs froides prirent le dessus sur son corps
Et il espérait de tout son être que les policiers crient soudain « Caméra cachée ! » Malheureusement pour lui, ses rêves de se réalisèrent pas. Pis, il nageait en plein cauchemar. Il était perdu au milieu de l'Enfer. Seule lui restait l'énergie du désespoir grâce à laquelle il pu demander : « Et Julia ?
-« Overdose. » Répondit simplement le policier. Ca avait le mérite d'être clair. Maintenant tout était dit. Le cauchemar n'était pas prêt de cesser.
-« Monsieur Potter, nous avons encore un problème… »
-« Non, pas encore… »
-« Je sais que c'est dur pour vous mais la situation est urgente. Coline et Duncan Lohane sont portés disparus et nous craignons le pire. Les environs ont déjà été passés au peigne fin, nous n'avons aucune piste » Déclara l'officier, craignant pour les nerfs de la victime car oui, les proches des personnes tuées étaient bien des victimes.
-« Oh… Premier étage, troisième porte à droite en montant les escaliers. » Récita le Survivant.
-« Quoi ? Vous voulez dire qu'ils sont ici ? » Demanda l'homme, éberlué.
-« Bobby est venu les amener cette nuit pour ne pas qu'ils voient ce qu'il appelait la crise de maladie de sa mère. Comme il m'avait assuré que tout irait bien et que le médecin était sur place, j'ai laissé Bobby repartir t j'ai couché les cadets dans une chambre d'amis. Ils dorment encore je pense. Oh, si seulement j'avais su que c'était la dernière fois que je voyais Bobby. Par Merlin, comment vais-je annoncer cela à ma fille ? » Se lamenta Harry, au bord de l'évanouissement.
-« Monsieur Potter, je suis désolé mais cette démarche est nécessaire. Il faudra que vous fassiez une déposition auprès de mon collègue. En attendant, pourriez-vous nous indiquer où se trouvent les enfants Lohane ? Nous devons nous assurer qu'ils sont en bonne santé. »
-« Oui, bien sur je vais vous accompagner. » Répondit le jeune Potter en ravalant ses larmes. Il avait dépassé le stade des pleurs démesurés, comme s'il ne restait de lui qu'une enveloppe corporelle, tel un pantin qui ne s'activait que sous les dires de l'agent. Déconnecté de la réalité, il ne pouvait pas accepter ces derniers évènements. Comment un home peut-il accepter l'inacceptable ?
Harry, rassemblant ses forces, alla donc réveiller Duncan et Coline. L'aîné se frotta les yeux avec son poing endormi et laissa échapper un long bâillement sonore. La petite quant à elle, continua à dormir tandis que Harry la prenait dans ses bras tremblants. Suçant son pouce, la petite ne semblait pas se rendre compte de ce qui la touchait en ce moment. Elle ne se doutait pas que ce jour décisif influencera toute sa vie future. L'insouciance de son âge touchait énormément Harry. Qu'arriverait-il à ces enfants ?
Le cerveau de Harry parvenait à grande peine à réunir toutes les informations. Julia toxicomane et Bobby assassiné, mort, envolé. Comment pouvait-il briser la vie de Allie en lui annonçant la nouvelle ? L'enfant n'avait que Bobane dans sa vie. Certes, elle connaissait plein de fillettes de son école mais elle les traitait toutes des pisseuses tout juste bonnes à jouer aux Barbie et elle n'avait pas vraiment tort, pensait Harry. Bobby mort. Le Survivant ne s'imaginait pas reprendre le cours normal de sa vie sans les rires d'Allie et son amis, ni les conversations de talkie-walkie et encore moins sans les disputes lors des repas pour que sa fille ne l'éteigne ne fusse que quelques minutes. Sans Julia…
Comment avait-il pu être assez naïf que pour gober ces histories de diabète ? Il aurait du au moins se douter de quelque chose, faire des vérifications. Il aurait du se rendre compte que quelque chose n'allait pas hier, que Bobby mentait pour défendre sa mère. Mais, c'est bien connu, l'amour rend aveugle. Harry remit donc à contre cœur les deux enfants aux agents avant de voir Léo arriver, inquiet.
-« Que se passe-t-il Papa ? Pourquoi y a-t-il des poulets chez nous ? » Demanda-t-il en bâillant. Harry expliqua donc du mieux qu'il pu la situation à l'adolescent qui semblait horrifié.
-« Ce n'est pas vrai ! Papa, dis moi que tu blagues…Papa… »
-« Allez, sois fort Léo. Allie n'est pas encore au courant et je crains sa réaction. Pourrais-tu aller servir une tasse de thé à ces messieurs pendant que je vais annoncer la nouvelle à ta sœur? » Demanda Harry qui s'était accroupi pour arriver à la hauteur de son enfant.
Léo sécha les quelques larmes qui tentaient de glisser le long de ses joues et se ressaisit avec toute la fierté qui le caractérisait. Il exécuta les ordres de son paternel et reprit son masque d'indifférence, sachant que son père avait réellement besoin de lui. Il était temps pour lui de se comporter en adulte. Il proposa donc aux policiers, en parfait gentleman, d'aller boire un verre pour patienter au salon. Léo prit Duncan dans ses bras et descendit les escaliers pendant que Harry se dirigeait vers la chambre de Allie.
Harry ne cessait de faire les cent pas. Il arpentait le couloir depuis dix bonnes minutes, le regard rivé sur une porte rose. Sur celle-ci, des petites lettres de bois peintes étaient accrochées et formaient le prénom « Allie ». Le Survivant n'osait pas pénétrer dans la chambre de sa fille. Il voulait lui laisser encore quelques instants de répit, dans ce monde où les soucis n'étaient que du vent. L'homme désirait laisser Allie encore quelques secondes dans l'insouciance des rêves d'enfants. Harry avait peur de lui annoncer le drame dont il ne parvenait pas lui-même à accepter. Comment affronterait-il sa douleur ?
Essayant d'effacer les quelques fantômes de ses larmes et prenant son courage à deux mains, le Survivant pénétra dans la chambre rose. Allie était emmitouflée dans ses draps, serrant Doudou tout contre sa tête. Ses cheveux blonds en pagaille formaient un rideau sur son visage de lait. Les couvertures se soulevaient au rythme de la paisible respiration de l'enfant. C'est le cœur gros qu'il se pencha pour l'embrasser. Allie se réveilla en sursaut.
-« Papa, il est trop tôt, laisse moi encore dormir ! »
-« Allie… »
-« Juste un tout petit peu… » Supplia l'enfant
-« Ma colombe, écoute moi. Il faut que je te parle sérieusement. » Dit Harry en prenant des gants. Saisissant l'importance de l'instant, Allie se redressa sur son lit. « Tu sais, parfois même les adultes font de grosses bêtises et personne ne peut rien y faire. Quelquefois fois les pires choses se déroulent sous nos yeux sans qu'on puisse y faire quelque chose. Nous sommes tellement butés que nous ne voyons rien. »
-« Papa, qu'est-ce qu'il y a ? T'as fait une bêtise ? »
-« Pas moi mais Julia nous a menti sur sa maladie. Je t'ai déjà expliqué l'importance d'être sincère ? Et bien Julia n'avait pas de diabète, elle consommait de la drogue. Tu sais ce que c'est ? » Demanda Harry en essayant de ne pas brusquer sa fille. Lentement, celle-ci acquiesça, ne sachant pas où son père voulait en venir. « Sous l'influence de ces drogues, les gens ne sont plus vraiment eux-mêmes. Hier, Julia s'est mise très en colère contre Bobane qui a donc amené Coline et Duncan pour ne pas qu'ils voient cela puis il est reparti pour tenter de calmer sa maman. Avec énormément de drogues dans le sang, Julia n'a pas su se contrôler et a poussé Bobby dans les escaliers. Il est retombé sur la tête. Il est mort, ma colombe. » Acheva le Survivant avec la voix enrouée.
-« Non, Papa, tu vas le faire revivre hein ? »
-« Je suis désolée ma chérie, je ne peux pas ! » Dit Harry en voyant les larmes couler le long des joues de sa fille.
-« Mais t'es un sorcier alors pourquoi tu réussis pas ? Papa ! » Hurla Allie, les yeux embués. « Non, Bobby ! BOBBY ! » Continua-t-elle, ses cris déchirant le silence de la maison. Un étage plus bas, Léo laissa tomber sa tasse en entendant sa petite soeur hurler. Allie quant à elle se précipita sur son talkie-walkie et avec l'énergie du désespoir, se mit à hurler : « Bobane la banane, réponds ! Tu m'entends Bobby ? Réponds-moi… S'il te plait… »
Harry alla serrer dans ses bras sa fille qui se débattit et frappa de toutes ses maigres forces le torse de son père, comme pour éradiquer le malheur qui la touchait. Le Survivant renforça son étreinte pour qu'elle sente qu'elle n'était pas seule et qu'elle se calme. La petite, épuisée par sa crise de pleurs, vint caler sa tête au creux des bras de son père et demeura ainsi. Haletant et regardant couler ses dernières larmes de diamant, Allie Potter s'évanouit.
