Diclaimer : Tout à Jk, rien à moi, je ne gagne rien pour écrire à part vos reviews. Le reecture est à jbou

N/A : Bonjour à tous. Voici l'avant dernier chapitre de ma fic, hormis l'épilogue qui arrivera très bientôt. Je pourrais avoir une petite review pour l'occasion ? Parce que j'aime pas ne pas savoir ce que vous en pensez et ces derniers chapitres, j'ai pas beaucoup l'occasion d'avoir vos commentaires. Allez, place aux chapitres, bonne lecture à vous,le chapitre décisif arrivera très bientôt !... ENJOY !

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Des rayons de soleil passaient à grande peine l'épais nuage qui couvrait le comté de Redmond et parvenaient à réchauffer un homme juste en bas. Celui-ci se débattait avec un mélèze qu'il n'arrivait pas à abattre. Harry essayait depuis plusieurs jours d'aménager les environs de son manoir. Il coupait tous les épineux comme les pins ou les mélèzes et ne laissait que les feuillus ou les palmiers de Floride. Aussi étonnant que cela puisse paraître, cet état ensoleillé d'Amérique était peuplé de pins à proximité de la mer. Harry avait décidé de tous les couper pour ne pas que les enfants se blessent avec les épines.

A grand renfort de baguette magique, il avait débarrassé son terrain qui ressemblait à présent à un champ de ruines. L'herbe autrefois si bien tondue était maintenant jonchée de branches arrachées et de résidus de feuilles mortes. Les mauvaises herbes et les quelques ronces avaient fait pâle figure devant la baguette aiguisée de celui qui avait autrefois vaincu Lord Voldemort. Le petit étang oublié au fond du jardin avait vu disparaître algues et autres roseaux indésirables. Pour l'été, Harry avait même ressorti, comme chaque année depuis cinq ans, la petite piscine bleue qu'avait un jour offert Hermione à Allie. Elle faisait autrefois la joie de Allie mais ne suffisait plus aujourd'hui pour lui rendre le sourire.

Harry était de plus en plus sur les nerfs à cause des caprices de sa fille. Il commençait sérieusement à avoir peur de ce qui se passerait par la suite. Alors, au lieu de s'acharner sur ses enfants, le Survivant s'évacuait les nerfs contre les troncs d'arbre. Jardiner était sa manière de faire le point. Durant les interminables heures qu'il passait à aménager, Harry se retrouvait enfin seul à lui-même, en accord avec les éléments. C'était un des rares moments où il n'avait pas à penser aux problèmes des uns et aux malheurs des autres. Il pensait à lui, enfin !

Les mains dans les rosiers, Harry pensait aux futurs enfants qui auraient plus tard, le loisir de cueillir les roses. Bientôt, il repeindrait les murs de sa maison en couleur pour faire entrer la joie et la bonne humeur. Amusement serait à présent le maître mot et ces tas de bois deviendraient un paradis pour les culottes courtes. Harry songeait même à acheter un chat. Mais ce paradis n'existait malheureusement que dans ses rêves. Une fois le râteau mis au placard, ses soucis faisaient un retour fracassant dans son esprit. Pour Harry, si un malheur disparaissait, c'était pour mieux revenir tel le fuguer qui part pour se donner l'espoir de faire chemin inverse. Et en parlant de problème, la montre de Harry lui rappela bien vite qu'une petite fille du nom de Sorela patientait déjà sous son bureau, cachée derrière une chaise en chêne.

Après des heures d'entraînement intensif, Sorela et Harry étaient enfin parvenus à obtenir quelques résultats concluants. Sorela commençait tout doucement à communiquer en écrivant sur une ardoise et leurs cours avaient, de ce fait, pris un nouveau tournent décisif. La petite hispanique arrivait à présent à calmer sa magie et à la ravaler lorsqu'elle perdait le contrôle. Elle n'avait d'ailleurs plus brisé de vitres depuis un bon moment.

-« Reste concentrée Sorela et visualise bien ta magie qui coule dans tes veines comme a seine dans un arbre. Imagine qu'elle ondule lentement dans ton corps, qu'elle est comme la mer dans laquelle le poisson puise ses forces. Lorsque une vague déferle, que fais-tu pour ne pas éclabousser tout autour de toi ? » Demanda Harry.

Sorela prit une craie et écrivit sur une ardoise : « Je dresse un mur de rochers pour ne pas laisser l'eau passer »

-« Et que représente les rochers ? »

Encore une fois, Sorela écrivit : « Mes barrières mentales »

-« Magnifique, je vois que la matière est acquise ! Je pense que tu n'auras plus vraiment de gros problèmes mais il faut continuer ta méditation et de visualiser ta magie avant de dormir »

« Pourquoi je suis la seule à perdre contrôle de mes pouvoirs ? » Ecrivit alors Sorela avec la craie. Elle avait de la poudre blanche plein les doigts et lorsqu'elle se gratta ensuite le nez, une trace prit place sur son visage. Harry l'essuya avec son doigt et continua son monologue :

-« La seule ? Tu rigoles ? Lorsque j'avais onze ans, j'ai délivré un boa constrictor de sa cage pour qu'il attaque mon cousin ! La vitre s'était volatilisée ! » Expliqua Harry en rigolant.

-« Mais t'as pas été grondé ? » Demanda Sorela avec entrain. Elle ne cessait de rire des plaisanteries de Harry.

-« Si, bien sur mais… »

L'information arriva alors au cerveau de Harry. Sorela avait parlé. Elle n'avait pas fait simplement que communiquer avec une craie et une ardoise, elle avait clairement prononcé des mots. « Mais t'as pas été grondé ? » Cette phrase retentissait en boucle dans son esprit. Elle avait parlé. En sachant très bien qu'il ne fallait pas faire remarquer à l'enfant son exploit de peur que celui-ci ne prenne peur et que leurs efforts se retrouvent réduits à néant, Harry reprit tout de suite contenance et dit :

-« J'ai même été enfermé dans ma chambre pendant une semaine ! Mais cela a fait des pieds à mon cousin ! Un autre jour, ma tante m'avait recoupé les cheveux très courts car elle en avait marre de ma tignasse. Le lendemain, tout avait repoussé ! Elle était verte de rage. »

-« Elle a crié fort ? » Demanda Sorela avec sa petite voix aigue.

-« Oh, oui mais moi je n'ai rien dit ! » Chuchota le Survivant comme s'il confiait un secret à l'enfant.

-« Pourquoi ? T'as même pas pleuré ? »

-« Si, j'ai pleuré parce que j'étais tout petit mais j'ai gardé la bouche fermée parce qu'on répond aux imbéciles par le silence »

-« C'est pour cela qu'Allie nous ignore ? Elle nous prend pour des imbéciles ? » Interrogea la fillette avec tristesse.

-« Non, bien sur que non. Elle est simplement très triste. Il suffit d'être patient, je suis persuadé qu'elle ne laissera jamais son vieux père tout seul ! »

-« Mais elle est toute blanche et elle vient même plus en classe ! Puis, tu sais, Mme Gailor n'est pas si méchante que Allie le dit…. »

-« Allie est trop faible pour suivre les cours avec toi mais elle reviendra bientôt en classe, j'en suis sûr ! » Mentit Harry en s'appuyant sur une des parois de son bureau. Ils étaient encore tous les deux cachés derrière la chaise en chêne sous la table de travail. Comme quoi, Sorela n'était pas totalement guérie. Soudain, la sonnerie du réveil que Harry avait enclenché sur son bureau retentit. La séance était finie.

Sorela et Harry s'en allèrent préparer le repas de midi. Cuisiner avant que Sorela n'aille en classe était leur petit rituel. Une simple omelette devenait après quelques minutes une occasion de partager quelques moments entre eux, même si Sorela ne parlait pas. Il n'existait pas que la parole pour communiquer. Un simple regard suffisait pour tout se dire, des petits gestes quotidiens pour faire comprendre à l'autre combien cette complicité leur était importante. Harry ne jouait pas vraiment le rôle de père auprès de Sorela. L'enfant était très sage et il n'avait donc pas à la gronder souvent. Il avait préféré privilégier une relation de confiance, quitte à la remettre quelques fois en place, plutôt qu'une d'autorité.

Pendant les quelques semaines qui s'étaient écoulées depuis l'arrivée de Sorela, Harry avait passé son temps à lui faire comprendre que se taire n'était pas un handicap mais que parler pourrait lui être utile pour rencontrer des gens et se faire des amis. Il relativisait sans arrêt la situation pour ne pas faire prendre peur à la petite de recommencer à parler. Mais, c'était de l'histoire ancienne à présent. Sorela avait parlé !

Malheureusement, Harry savait que l'enfant était encore loin de la guérison. Elle n'avait pas encore parlé à quelqu'un d'autre que lui et cette étape pourrait prendre du temps. De plus, Sorela n'avait pas vaincu sa timidité maladive. Elle n'avait jamais encore osé sortir de sous le bureau durant les entretiens en privé avec Harry et chaque fois qu'un étranger approchait, elle courait se réfugier derrière son tuteur. Elle ne pouvait pas non plus jouer quelque part si Harry n'était pas à portée de sa vue. Néanmoins, Harry était confient, ils y arriveraient ! Impossible n'était pas Potter, sauf lorsqu'il s'agissait de faire manger Allie.

-« Allie, viens manger ! » Cria Harry lorsque le repas fut prêt.

-« J'ai pas faim ! » Répondit Allie d'une faible voix.

-« Dans ce cas, tu nous regardera manger ! »

-« J'ai pas envie de vous voir ! »

-« Mais nous, si ! Allez, descend illico presto sinon c'est moi qui viens te chercher ! » Hurla Harry, perdant son sang froid.

-« Ben viens me chercher, cela te fera des muscles ! » Ricana Allie.

-« Allie ! Je ne t'ai pas élevée ainsi ! Tu descends immédiatement ! Dans le cas contraire, il y aura promesse de mariage entre la paume de ma main et l'arrière de tes fesses ! »

-« C'est bon, j'arrive ! » Dit la petite fille, s'avouant vaincue.

C'est en tremblant qu'elle se leva de son lit d'où elle n'avait pas bougé depuis hier soir. Les forces commençaient vraiment à lui manquer. Cette pensée l'envahissait de joie. Quelle euphorie bizarre la possédait en cet instant. Aucun enfant auparavant n'avait jamais éprouvé une telle envie de mourir, selon elle. Elle allait rejoindre Bobby, elle allait abréger les souffrances de son père et c'en serait bientôt finir pour elle d'avoir tellement faim. Son calvaire était presque fini. Bientôt, Allie n'aurait plus faim. Bientôt, Allie ne ressentirait plus rien. « Plus tôt on s'en sépare, moins c'est douloureux ! » Les paroles de son ancienne maîtresse à propos des petits hamsters lui revenaient sans cesse en tête.

C'était mieux ainsi, pensait Allie. Si le destin voulait qu'elle se fasse assassiner, alors elle allait défier le destin. Elle ne laisserait pas un inconnu avoir raison d'elle. Allie voulait maîtriser sa vie. Peu importait pour elle qui devait la tuer mais une chose restait certaine dans son esprit. Son père ne commanditerait jamais une chose pareille. Plus la fillette l'observait se faire du soucis pour elle, plus elle en était persuadée.

Mais, dans ce cas, pourquoi ? Pourquoi fait-on une telle chose à un enfant ? Pourquoi la vie s'acharnait-elle à lui jouer des tours alors que tout ce qu'elle désirait, c'était vivre ? Pourquoi a-t-il fallu qu'elle aille dans cette chambre maudite ? Pourquoi ses rêves avaient-ils disparu de ses nuits ? Pourquoi tant de pourquoi ?

Allie enfila ses chaussons, se rattrapa tout juste à son bureau lorsqu'elle commença à tanguer et alla ouvrir se porte rose. Le rose lui était devenu insupportable. Elle n'en pouvait vraiment plus de cette fichue couleur, de cette fichue vision et surtout, de ces fichus repas où elle mourrait d'envie de se goinfrer jusqu'à en devenir obèse. Mais pour elle, mourir d'envie était indispensable avant de mourir de faim.

Allie s'aventura dans le couloir où ses pas mal assurés résonnaient sur le tapis molletonné. Elle pouvait entendre les rouspétances de son père en bas pour qu'elle se dépêche sinon le repas allait être froid. Les larmes acides lui montèrent aux yeux. Si seulement il savait qu'elle mourrait d'envie de courir, si seulement il savait qu'elle faisait cela pour lui ! C'était pour son bonheur, pour que Harry puisse refaire sa vie rapidement qu'elle se laissait mourir et rien ni personne ne lui ferait retrouver la raison. Alors qu'elle posait les pieds sur les escaliers en bas desquels son père tapait du pied, les tournis prirent le dessus sur le cerveau de Allie.

Sous les exclamations de Harry et Sorela, Allie Potter s'évanouit.

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