Titre : Saving Connor: Sauver Connor

Auteur : Lightning on the Wave

Traductrices : Crazy-Snape, Saara, Ange de Crystal, Kameya, Lilith Lliane Myrddin, Ariane Malfoy-Shinigami,

Bêta lectrice du chapitre 1 : Lexy-kun

Bêta lectrice pour les autres chapitres: Phaine

Ancien Correcteur : Harry Griffondor Nouveau correcteur : Jilian

État de la fic anglaise : Terminé( 22)

État de la fic française : Sommaire + 9; Traduit : 1 au 18; En cours : 19 jusqu'au 22;

Chapitre traduit par : Crazysnape

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Merci pour vos reviews,

Petit message pour adenoide,

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Car l'adresse n'est pas valable.

Bisous et bonne lecture

Eni et Onarluca

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Note de l'auteur : Ce chapitre est plus sombre (comme si vous n'auriez pas pu le deviner vu le litre). Et il explique un peu plus la manière dont Lily a élevé Harry, et pourquoi.

Cette partie est plus triste que je n'avais cru qu'elle le serait.

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Chapitre Neuf: La licorne sacrifiée

Il fallut aux autres garçons un temps infini pour s'endormir. A la maison, Harry avait toujours dormi dans la même chambre que Connor, et n'avait jamais, jusqu'ici, pris conscience du luxe de ne partager sa chambre qu'avec une seule autre personne. Et comme Connor avait le sommeil assez lourd, il y avait peu de chance pour qu'il se réveille si Harry voulait s'entraîner sous son nez, ou lire un livre sous son drap à l'aide d'un Lumos.

Mais ici, il ne pourrait faire du bruit, pensa-t-il, que s'il pensait que cela ne signifierait pas que les autres garçons resteraient éveillés le reste de la nuit.

Après le quatrième murmure qui pourrait ou pas avoir été un ronflement provenant de Blaise, Harry en eut assez. Il jeta un Consopio sur le lit des quatre autres garçons, et il écouta leurs respirations glisser tel un rythme doux et relaxant. Harry soupira et se glissa hors de la chambre. Il devrait être de retour avant que le sortilège ne cesse ; c'était un sort assez doux que Lily avait l'habitude de leur jeter, à Connor et à lui, lorsqu'ils étaient, enfants, restés éveillés plus de douze heures consécutives.

Il avait un Consopio sur le bout des lèvres lorsqu'il atteignit la salle commune des Serpentards, mais pour une fois, personne ne s'y était endormi. Il accéléra le pas alors qu'il atteignait la porte de la salle commune. Le Professeur Quirrell pourrait s'être déjà retiré pour la nuit. En fait, pensa Harry en se glissant par la porte, et jetant un coup d'œil dans le couloir, ce serait exactement le genre de chance qu'il avait actuellement.

« Est-ce que Marcus Flint pourrait être un plus grand crétin? » pensait Harry avec indignation alors qu'il poursuivait son chemin dans le couloir désert. « Ce n'est pas parce que je n'ai pas attrapé le vif d'or dans les dix premières minutes que je suis incompétent. » Il aurait normalement été assez content que quelqu'un pense que sa performance était d'un niveau inférieur, mais pas lorsque Marcus pouvait aller se plaindre au Professeur Snape et obtenir une retenue à Harry.

Cette simple pensée donnait envie à Harry de jeter un sort à Snape, quoiqu'il préférerait le faire avec une certaine distance de sécurité. Ce qu'il était en train de faire était important. Cela pourrait remette des vies en question, et d'autres vies que celle de Connor, si le Professeur Quirrell faisait quelque chose de dangereux. Il pourrait être un Mangemort, et pas un amendé comme Snape. Il pouvait être un simple assistant ou un allié de Voldemort. Mais les rêves d'Harry lui suggéraient que c'était de plus mauvais augure que ça.

Ca c'est encore autre chose, pensa Harry alors qu'il remontait les escaliers des cachots tel un fantôme en direction du bureau du professeur. « Dois-je avoir confiance en mes rêves? Je ne sais pas pourquoi je les fais. Ce n'est pas comme si ma cicatrice était une marque de Voldemort, comme celle de Connor. »

Ses parents avaient tenté de développer sa capacité à avoir des rêves prémonitoires, et ce bien que Lily proclamât haut et fort à quel point la Divination n'était qu'un énorme tas de connerie, mais ils n'avaient pas eu beaucoup de succès. Le véritable don prophétique était inné, avait établi Lily, comme d'être Métamorphomage ; et Harry ne l'avait tout simplement pas.

En y repensant, Harry ressentit à nouveau comme une envie de jeter un sort à quelqu'un. C'était injuste qu'il ne soit pas capable de développer une telle habilité alors cela pourrait être une clé maîtresse dans la protection de Connor, aujourd'hui comme dans le futur.

« Mais peut-être qu'a présent… je l'ai. Et il serait imprudent d'ignorer ces rêves. »

Harry fit une halte près du bureau de Quirrell et écouta avec attention. Il n'entendit aucun bruit. Evidement, le professeur était probablement déjà parti se coucher. Avec un soupir, Harry s'assit près de la porte.

Je vais m'endormir, pensa-t-il, en se pinçant le bras pour rester éveillé, alors que ses paupières commençaient à tomber. « Ce sont ces fichus cours. Pourquoi nous donnent ils autant de devoirs ? J'ai mieux à faire que d'écrire un essai de trois pieds sur 'la raison pour laquelle vous ne devriez jamais transformer une poignée de porte en bille ».

Il était tellement convaincu qu'il ne trouverait rien d'intéressant ce soir là qu'il faillit ne pas s'écarter du chemin à temps lorsque la porte s'ouvrit. Quirrell remua pour sortir tandis qu'Harry plongea dans un coin, puis il se tourna doucement et regarda le bureau derrière lui. Pendant un instant, il resta là, tremblotant comme une feuille dans le vent. Harry fronça les sourcils. « Quand il était comme ça il ne semblait guère menaçant. »

Puis Quirrell se tourna et avança en descendant le hall, son visage était figé lorsqu'il passa devant Harry. Harry sourit en le suivant. « C'est parti. »

C'était une dangereuse danse que d'être sur de garder Quirrell en vue sans pour autant se laisser voir. Poudlard, avec la propension de ses murs et escaliers à se déplacer à tout moment rendait les choses encore plus dur. Et il y avait toujours la troublante douleur provenant de sa cicatrice, et les murmures occasionnels de Quirrell qui frustraient Harry parce qu'il était trop loin pour les comprendre.

Pourtant, après la troisième cage d'escaliers, Harry dut admettre qu'il se faisait plaisir. Il pensait à la fois à un moyen de continuer d'observer Quirrell et de trouver une prochaine bonne cachette.

« J'utilise enfin mon entraînement » s'enorgueillit-il en se blottissait derrière une armure alors que Quirrell jetait un coup d'œil derrière lui. Le troll avait été totalement différent. Il avait attaqué trop rapidement, il avait juste agi guidé par la rage.

Mais c'était ce genre de choses pour lequel il avait été entraîné, se cacher, espionner et masquer les choses pour ne pas qu'elles corrompent Connor. « Je pense que je peux en être heureux. »

Bien sûr, il y avait une différence entre être "heureux" et être un "dangereux maniaque,"et Harry se concentrait pour ne pas devenir le second.

Lorsqu'il dut plonger derrière Quirrell dans le recoin d'un couloir alors que les rayons de lune passant par la fenêtre aurait pu le dévoiler plus sûrement que les vagues lumières projetées par les torches, il laissa le professeur s'éloigner avant de le suivre.

Et même s'il savait avec certitude que Quirrell se dirigeait hors du château, il résista à la tentation de partir devant et de prendre un chemin plus court. Quirrell pouvait avoir de bonnes raisons de venir par là. Et dans ce cas, Harry les découvrirait.

Il ne semblait pourtant en avoir ; peut-être avait-il volontairement pris la route la plus longue pour débusquer les éventuels traqueurs, remarqua Harry. Le professeur Quirrell sortit du château et attendit un long moment, comme s'il appréciait la fraîche brise de novembre sur son visage. Harry, accroupi sur le pas de la porte, serrait ses mains l'une contre l'autre, et sentait le délicieux froid lui picoter le coeur.

Le professeur partait-il à un rendez-vous secret ? Qu'allait-il, qui allait-il voir ?

Mais Quirrell se tourna et traversa rapidement les terres de l'école. Harry regarda l'espace libre entre sa proie et lui, soupira, attendit, puis prit le risque et se jeta un sortilège de Désillusion.

Il frissonna sous la déplaisante sensation qui le parcourrait, comme si quelqu'un lui avait cassé un œuf sur la tête, puis il attendit un peu plus. Quirrell ne regarda pas derrière lui. Il semblait qu'il pouvait utiliser la magie tant que ce n'était pas trop évident.

Harry se promena prudemment sur les terres, laissant le sortilège refléter tout ce qui était derrière lui. Lily lui avait dit que quelqu'un y faisant attention un instant pourrait comprendre qu'un charme était utilisé, remarquant une ondulation, comme un miroitement de chaleur, quel que soit l'endroit où la personne bougeait.

Aussi improbable que cela puisse être sous un clair de lune et ce, en dépit de l'exposition, Harry n'était pas prêt à prendre le risque.

Le professeur Quirrell dépassa la cabane de Rubeus Hagrid, le garde-chasse, et pénétra dans la sombre masse de la Forêt Interdite.

Harry siffla intérieurement. Il haïssait se glisser furtivement dans les forêts. Il l'avait toujours extrêmement mal fait dans celle près de Godric's Hollow. Et aujourd'hui, avec toutes les feuilles tombées sur le sol, et qui pouvaient cacher des branches…

Il secoua la tête. Il ne connaissait aucun sortilège qui pourrait le protéger pour qu'il ne fasse aucun bruit et cela sans voiler sa capacité à entendre les bruits venant de l'extérieur.

Et il voulait définitivement être capable d'entendre, puisqu'il supposait que le professeur Quirrell était venu pour rencontrer quelqu'un d'intéressant dans le bois.

Résolu à demander à sa mère de lui apprendre des sorts pour amortir les bruits en même temps que des sorts de guérison, Harry accéléra un peu, suivant le professeur dans la Forêt.

Il ne s'attendait pas à ce qu'il fasse aussi sombre, s'accorda-t-il après avoir failli trébucher une première fois sur la piste.

Certes il faisait nuit, mais la Forêt semblait absorber la lumière et empester les ténèbres. La vie les entourait, mais respirait lentement, prudemment et Harry sentait un déconcertant picotement sur sa peau, picotements provenant de la puissante présence de créatures magiques… non humaines.

« Il y avait au moins les centaures qui vivaient là » pensa-t-il, alors qu'il s'obligeait à pénétrer de plus en plus profondément dans la forêt, s'arrêtant pour éviter des branches ou trouver le meilleur moyen pour contourner les gros tas de feuilles. « Et… quoi d'autre ? »

Le fait qu'il ne puisse s'en souvenir avec exactitude l'ennuyait, lui faisant perdre un peu plus courage.

Et puis le professeur Quirrell accélérait ; Harry dût le suivre, toujours en silence, toujours rapidement, toujours dans la pénombre.

Si le professeur Quirrell ne murmurait pas tout seul – et c'était apparemment une conversation très intense - Harry n'aurait pas pensé qu'il avait réussi. Quand enfin il s'approcha suffisamment, il put entendre les murmures devant lui.

Comme il s'y attendait, cela ressemblait à une partie de complot organisé par des Mangemorts.

«…et ensuite ils verront, ceux qui ont ri, ceux qui ont tourné le dos, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ? » exultait Quirrell comme si quelqu'un était en train de discuter avec lui, comme utilisant une puissance qu'il n'avait jamais montrée en classe avec ses étudiants. « Ceux qui prétendaient qu'ils étaient sous Imperium, ou espions, ou avec Dumbledore, pendant tout ce temps. Nous allons leur montrer. Ils connaîtront la folie de l'abandon. »

Harry secoua la tête. Le professeur semblait brailler, mais il n'avait pas bégayé une seule fois. Et au vu de sa manière de parler il semblerait qu'il parlât des Mangemorts qui, après la chute de Voldemort, avaient plaidé leur innocence, généralement avec l'excuse bien pratique de l'Imperium.

« Je ne comprends pas. Dumbledore n'a embauché Snape que parce qu'il était un ancien Mangemort. Comment Quirrell aurait-il pu lui cacher une affiliation Mangemort quelle que soit sa forme… ? Dumbledore n'aurait-il pas d'abord vérifié s'il s'était amendé? »

Profondément plongé dans ses pensées, Harry faillit trébucher sur son propre pied lorsque le chemin descendit. Il grimaça, puis vit Quirrell se retourner. Harry prit une grande inspiration, et plongea, roulant sur le côté, afin d'être à moitié caché derrière un gros buisson qui oscillait dangereusement. Harry espéra qu'il ne se balançait qu'à cause du vent.

« Qui est là ? » dit Quirrell, et sa main vola vers sa baguette. Harry posa la main sur la sienne, se demandant s'il allait avoir sa première vraie bataille contre un Mangemort.

« Des animaux, imbécile. »

Harry frémit. Cette voix haute, froide et perçante n'était indubitablement pas celle de Quirrell. Et cela fit trembler Quirrell et se retourner, tenant sa tête dans ses mains. Son turban s'agita, se balança comme il poussait un véritable cri.

« Je suis désolé mon seigneur ! »

« Des animaux » répéta la voix. « Prends ce pour quoi nous sommes venus et partons. Quelqu'un va bientôt remarquer notre disparition... »

« Oui, mon Seigneur, » chuchota Quirrell, puis il sortit sa baguette et jeta plusieurs sortilèges compliqués qu'Harry n'avait jamais vu avant, et qui nécessitaient au moins sept mouvements de baguettes différents. Harry fronça les sourcils. En quoi un tel sort pourrait il servir lors d'une bataille ? Quelqu'un vous aurait probablement tué avant que vous l'ayez terminé.

« Alors ça doit être un sort qui n'a rien à faire sur un champ de bataille. »

Et c'était le cas comme le vit Harry un moment plus tard, lorsque la première véritable lumière apparut au milieu de cette épouvantable obscurité, miroitant entre les arbres, et une licorne les approcha.

Harry regarda. Il avait vu des images de licorne dans des livres d'histoires, et il pensait donc y être préparé - après tout, si les sorciers ressemblaient à leur portait, les licornes le devaient aussi. Mais rien ne l'avait préparé à ce manteau pâle, ni à la brillance pure et scintillante de la corne, ni à la manière dont les pattes se déployaient et marchaient, ressemblant plus à des pattes de cervidés qu'à celles d'un cheval.

La licorne s'arrêta à quelques pas du professeur Quirrell, et renifla l'air. Harry se demanda si elle avait perçu l'ail que le professeur utilisait pour garder les vampires loin de lui. Mais le professeur exécuta un nouveau sort, qu'Harry pensait être une variante du sortilège d'attraction, et la licorne, domptée, approcha, s'avança vers Quirrell, bougeant à présent sa queue.

Harry déglutit. Il avait une boule dans la gorge, et il ne pensait pas Quirrell capable d'une quelconque bonne intention envers la licorne, quelle que soit la raison pour laquelle il l'ait attiré.

« Je pourrais l'empêcher de la tuer, ou de la blesser, ou de faire quoi que ce soit qu'il ait l'intention de lui faire… »

« …et je révélerais ma présence. Et la vie de Connor serait en danger sans moi. Je pense qu'il pourrait me tuer. Et puis, je suis supposé ne faire qu'observer. »

Harry prit en considération le fait qu'il pourrait bien, après tout, détourner le regard alors que la licorne s'arrêtait devant Quirrell et que le professeur se dirigeait vers son cou. Mais il déglutit à nouveau et continua de regarder. Sa mère lui avait répété que seuls les couards détournaient les yeux devant la mort, et que de nombreux Mangemorts avaient tué des gens les yeux fermés. Il serait donc témoin, puisqu'il ne pouvait être sauveur.

Le professeur leva le bras et murmura un sort qu'Harry ne pouvait discerner – et il n'était d'ailleurs pas certain de le vouloir. D'un coup, une énorme entaille ensanglantée s'étendit sur un côté du cou de la licorne, ravageant l'argent de sa fourrure, répandant la vie en une lueur bleue argentée flamboyant comme la lune.

La licorne rua, cria, et Harry frémit, enfonçant aussi fort qu'il le put ses doigts dans ses mains pensant un instant qu'il allait casser sa baguette. Il n'émit pas le moindre son, mais fut néanmoins heureux lorsque la licorne tomba sur le sol, ses sabots dorés battant comme une traînée de météore. Il aurait semblé irrespectueux de s'y opposer, car cela aurait été lui ôter son dernier cri.

Quirrell s'agenouilla près de la licorne, évitant les sabots, et inclina la tête ; sa bouche se posa sur la plaie du sou de la licorne… et il commença à sucer.

Harry combattit furieusement son dégoût. Sa mère lui avait parlé des gens qui buvait le sang des licornes. C'était un crime odieux, et pas seulement sous les lois du Ministère. Il y avait quelque chose de rare, de purement magique chez les licornes elles-mêmes. Leur sang rendait tous ceux qui le buvaient immortel pendant quelque temps, mais vous coupait du monde, vous camouflait derrière d'horribles toiles d'araignées grises qui masquaient toutes émotion et humanité.

À la fin, il ne pouvait plus regarder. Il se détourna et s'accroupit, et attendit que le bruit de succion cesse. D'ici là la licorne serait morte – il l'espérait presque. Les yeux clos, il tendit l'oreille.

« Quand ? » déclama Quirrell à son audience invisible. « Quand pourrons-nous espérer venger les insultes, punir les traîtres, rappeler à l'ordre ce crétin de Potter ? »

Les yeux d'Harry se rouvrirent d'un coup. Connor. Ils parlent de Connor. Lui et – quelle que soit la personne avec lui.

La voix froide répondit, et la brûlure sur le front d'Harry se réveilla. Il s'immobilisa tandis que la douleur empirait, car ce que la voix avait à dire lui semblait plus important que n'importe quelle douleur dont il aurait à souffrir.

« Bientôt, bientôt. Nous allons détruire leur espoir devant leurs yeux, et nous allons utiliser les plus fidèles pour le faire. L'un d'eux pourrait nous aider. Le vieux fou lui fait confiance, il viendra. »

Harry garda la présence d'esprit de s'écarter du passage lorsque le professeur Quirrell rebroussa chemin. Il ne regarda pas sur le côté. Sa voix avait repris son lent murmure constant. Harry ne tenta pas de le suivre, restant simplement agenouillé là où il était jusqu'à ce que la douleur à sa cicatrice disparaisse.

Et, durant un moment, il repensa à ce qu'il avait entendu, et ce qu'il allait faire de ce qu'il avait découvert.

C'était la première fois qu'il envisageait sérieusement de se tourner vers les professeurs pour avoir de l'aide. Il ne savait pas s'il pourrait faire face à un Mangemort – ou à quoi que soit la personne à laquelle le professeur Quirrell s'était adressé. Il ignorait totalement ce qui pourrait se passer s'ils attaquaient Connor, quel que soit leur plan. Peut-être que, cette fois, il ne se retrouverait pas au bon endroit au bon moment. Grâce à Draco, il n'était presque jamais seul maintenant.

Et il devrait vraiment parler à quelqu'un du fait qu'il ait vu une licorne se faire tuer.

Mais deux choses l'arrêtaient. Déjà, il lui faudrait révéler qu'il était venu jusqu'ici, qu'il avait espionné un professeur uniquement à cause de ses rêves, et rien n'attirerait plus l'attention des professeurs, voire des Mangemorts, et il n'en avait vraiment pas besoin pour l'instant. Le point principal de son entraînement avait été de rester derrière, de décourager quiconque de penser qu'il était plus qu'un enfant sorcier boudeur respectueux la réputation de son frère. Il détruirait tous ses avantages s'il allait voir les professeurs tout de suite.

Et la seconde chose…

« Il y en a un qui pourrait nous aider. Le vieux fou lui fait confiance, il viendra. »

Qui était-ce?

Harry avait horriblement peur que la voix froide ne parlât de Dumbledore, et que cela signifiât que quelqu'un en qui il avait confiance était un traître, quelqu'un qui conspirait pour blesser Connor. Dumbledore n'était pas infaillible - le fait même qu'il ait embauché Quirrell le prouvait. Et même si Harry allait lui en parler personnellement plutôt qu'à un professeur, Dumbledore pourrait révéler la nouvelle au traître pensant qu'il aiderait à défendre Celui-Qui-A-Survécu.

« Evidemment, je crains que ce ne soit Snape, s'admit Harry, mais je n'ai aucune autre preuve que mon antipathie. Et Dumbledore a confiance en affreusement beaucoup (trop) de personnes. »

Non. Il ne devrait compter que sur lui-même, comme on le lui avait appris.

Et la licorne était une victime de guerre.

Harry s'obligea à quitter le petit espace protégé derrière le buisson et se força à avancer vers la licorne au lieu de remonter le sentier. Il baissa les yeux vers elle et la regarda un long moment, souhaitant qu'elle fût toujours en vie. Il aurait voulu dire quelque chose, sauver les apparences, accompagner son départ, mais il ne trouvait aucun mot adéquat au vu de ce qu'il venait de se passer.

« Au revoir » murmura-t-il enfin.

Il se retourna et partit rapidement, entendant le discours que sa mère lui avait fait le jour précédant leur départ pour Poudlard résonner encore et encore dans sa tête.

« La guerre demande des sacrifices, Harry, des sacrifices de la part de chacun d'entre nous. Cela demande du temps, du sang, de la sueur, des vies. Et surtout, cela demande une part de l'âme de ceux qui y participe. » Lily avait fermé les yeux, paraissant malade, et Harry avait compris qu'elle se remémorait les choses qu'elle avait dû voir ou faire durant la première ascension de Voldemort. Puis elle ouvrit les yeux, ils brûlaient dans d'un vert intense, taciturne. C'était des yeux que ni son mari, ni son plus jeune fils n'avaient vu, elle réservait ce regard uniquement à Harry.

« Les gens autour de toi vont mourir, Harry, » avait-elle dit calmement ; « des gens vont être blessés, on va leur ôter la vie, une part de ton esprit va être arraché à chaque ami blessé ou mort, ou forcé à tuer. Je pense que devoir tuer est la pire des choses. Ça a corrompu Voldemort. Et cela pourrait corrompre Connor."

Elle avança et serra ses mains dans les siennes, les tenant fermement, sa nouvelle baguette maintenue entre elles. « Plus que tout, je te demande de ne pas laisser cela lui arriver, Harry. Il doit grandir aussi normalement que possible, même s'il est le Survivant. S'il s'habitue à tuer et à combattre trop jeune, alors il ne conservera pas la pureté et l'amour qui lui seront nécessaires pour vaincre. Je sais que je te demande de sacrifier ta propre innocence pour cela, et j'en suis navré. Mais c'est la guerre, Harry. »

Harry avait acquiescé alors, et il acquiesçait encore aujourd'hui, en se mordant la lèvre. La licorne avait été un sacrifice. Selon les termes de Lily, lui-même avait été un sacrifice, même s'il ne pensait pas à lui de cette manière ; il faisait juste en sorte que Connor puisse profiter de la vie au lieu que celle-ci lui soit ôtée injustement.

Et il aimait suffisamment son frère pour mentir pour lui, pour brûler un troll pour lui, pour laisser une licorne mourir pour lui.

Il l'aimait assez pour jouer au Quidditch contre lui - Harry se figea entre deux pas, se souvenant d'une autre parole de la voix glacée .

« Nous allons détruire leur espoir à tous devant leur yeux… »

Ils allaient attaquer Connor sur le terrain de Quidditch, pendant le match Gryffondor-Serpentard, devant toute l'école.

Harry partait à présent à la hâte en direction du château. Il ne voyait pas le moindre signe de Quirrell, et il lui fallait s'améliorer en magie sans baguette d'ici à samedi.

À suivre