Titre : Saving Connor: Sauver Connor

Auteur : Lightning on the Wave

Traductrices : Crazy-Snape, Saara, Ange de Crystal, Kameya, Lilith Lliane Myrddin, Ariane Malfoy-Shinigami,

Bêta lectrice du chapitre 1 : Lexy-kun

Bêta lectrice pour les autres chapitres: Phaine

Ancien Correcteur : Harry Griffondor Nouveau correcteur : Jilian

État de la fic anglaise : Terminé( 22)

État de la fic française : Sommaire + 10; Traduit : 1 au15,18; En cours : 1719 jusqu'au 22;

Chapitre traduit par : Chaola

§

0o0

§

Un grand merci à tout le monde , surtout à Vif d'or!

Bonne lecture

Eni et Onarluca

§

0o0

§

Chapitre dix : Le grand jour de Connor

Connor ! »

« Papa ! »

Harry sourit alors qu'il regardait son père soulever Connor du sol et le faire tournoyer, sa robe de Quidditch rouge voletant telle une traînée de flammes.

Ou comme les sabots de la licorne qui frappaient la terre dans la forêt cette nuit-là…

Harry chassa cette impression, et franchit prudemment la porte de Poudlard, de façon à ce que ses parents puissent le voir. Ils étaient arrivés pour accueillir Connor juste au moment où il sortait pour se diriger vers le terrain de Quidditch pour un entraînement de dernière minute avec le capitaine dément de Gryffondor, Olivier Dubois. Lily se trouvait légèrement derrière James, souriant aux deux avec dans le regard une pointe de nostalgie, comme si elle savait que des moments comme ceux-ci ne pouvaient durer éternellement. Sirius et Remus étaient également présents, mais Harry remarqua qu'ils s'étaient arrêtés près du lac, et paraissaient plongés dans une discussion animée qui aurait aussi bien pu porter sur le Poulpe Géant que sur la dernière fille avec qui était sorti Sirius.

« Harry. »

Harry sourit à nouveau lorsqu'il vit que sa mère l'avait vu. Il s'avança et se posta devant elle, elle leva prudemment une main, passant ses doigts dans les cheveux de ce dernier. Elle était la seule dont Harry appréciait ce geste. Elle savait comment arranger ses cheveux, de façon à ce qu'ils aient l'air moins ébouriffés que d'habitude. Il s'appuya contre elle, et elle passa un bras autour de lui.

« Nous avons appris comment tu avais défendu ton frère, Harry, » murmura-t-elle. « Nous sommes vraiment fiers. » Ses yeux brillèrent brièvement lorsque la lumière se refléta sur ses larmes, alors qu'elle serrait son épaule.

Harry hocha faiblement la tête. Connor et lui avaient tous les deux envoyé des lettres à leurs parents après l'incident du troll, et alors qu'ils avaient raconté la même histoire, Lily – comme d'habitude - avait su lire entre les lignes. L'expression de son visage l'enthousiasma et le rassura. Il avait bien sûr reçu des lettres de sa mère durant les derniers mois, y compris une qui le rassurait sur le fait que ses parents étaient étonnés, mais non dégoûtés, par sa répartition à Serpentard. Connor avait écrit avant même qu'il puisse le faire, avant même que Harry ne vienne et lui parle, expliquant que cela devait être une erreur, et maintenant tous les Potter étaient solidaires derrière sa théorie qu'il y avait eu une erreur, très probablement de la part du Choixpeau.

James reposa Connor au sol et marcha vers Harry, le prenant dans ses bras et ébouriffant ses cheveux, détruisant l'effort de Lily. Harry intercepta le regard de sa mère, et ils roulèrent ensemble les yeux, tandis que Lily était aux petits soins avec Connor et admit que sa robe de Quidditch le rendait très attirant.

« Harry, tu es là ! »

Harry se tourna pour accueillir Sirius, qui avait l'air fatigué. Harry fronça les sourcils. « Est-ce que tu dors bien ? » demanda-t-il à son parrain avec une pointe de reproche.

Remus rigola dans le dos de Sirius, puis se baissa soudainement sans même regarder quand Sirius essaya de le frapper. « On peut dire ça comme ça » fit-il. « Bien sûr, pas dormir du tout serait plus juste. »

« J'aime bien m'amuser » se défendit Sirius, dans un marmonnement boudeur qui lui donnait un air plus jeune que Connor. Air qu'il intensifia en se frottant le visage d'une main, faisant ressortir les cercles noirs qui se trouvaient sous ses yeux. « J'ai toujours aimé. »

« Oui, mais tu n'as plus dix-neuf ans, Sirius, » dit Remus, lui faisant face, les yeux emplis d'humour. C'était le lendemain de la nouvelle lune, et l'un des moments du mois où Remus avait l'air le plus en forme, pensa Harry - définitivement plus en forme que Sirius. « Et tu n'as plus onze ans, non plus, malgré la façon dont tu te comportes parfois »

Sirius essaya de plaquer Remus au sol. Harry se dépêcha de se mettre hors de portée, et observa en riant joyeusement. Leurs fréquentes bagarres lui avaient manqué depuis qu'il était arrivé à Poudlard, comme tout ce à quoi il était habitué à la maison. Sirius et Remus n'ont jamais eu à grandir, pensait-il parfois, malgré les tragédies comme la trahison de Peter et la quasi-tragédie de l'attaque de Godric Hollow par Voldemort. Ils pouvaient encore jouer comme ça, continuer à s'amuser, comme disait Sirius. Harry pensa que si Connor pouvait atteindre leur âge et se comporter aussi innocemment, alors il pourrait mourir en paix.

« Potter ! »

Quatre têtes se tournèrent, ce qui amusa Harry – jusqu'à ce qu'il réalisât que c'était Snape qui était apparu au pas de la porte. Ses yeux étaient fixés sur James, et son visage reflétait une haine qui fit comprendre à Harry que toute la rudesse que le Professeur avait montré jusqu'à présent était seulement la partie visible de l'iceberg.

James, pour sa part, se figea, les yeux brillant de férocité. Puis, il fit un pas en avant.

« Snivellus, n'est-ce pas ? » demanda Sirius, délivrant Remus de la prise qui l'emprisonnait. « On peut lui montrer ! » Il avança impatiemment à grands pas pour se mettre à côté de James.

Harry grimaça. Il n'aimait pas ce versant de l'innocence puérile des Maraudeurs. Cela signifiait qu'ils gardaient une rancune d'adolescent trop longtemps.

Bien sûr, Snape n'était pas mieux, pensa Harry, alors qu'il observait les lèvres plissées et le regard assassin de son directeur de maison, bien qu'il fût, du moins de l'extérieur, tout sauf innocent.

« Potter » répéta Snape, sa voix semblant caresser le nom. Son regard était alors fixé sur Harry, et il l'accompagna d'un bref signe de tête. « Allez passer la tenue de Quidditch que vous devriez déjà porter, et partez immédiatement retrouver Flint. Vous devez être sur le terrain à l'heure. Vous n'embarrasserez pas la maison de Serpentard devant qui que ce soit. » Son regard se reporta sur James, et il esquissa un sourire mauvais. « Même devant ceux qui aimeraient vous voir échouer. »

« Je ne vis pas pour voir aucun de mes fils échouer, Snape, » lâcha James ; Harry n'avait jamais entendu une telle intonation dans la voix de son père, raclante, brute et froide. « Je sais que Connor va gagner, mais c'est juste une question de talent naturel. Et nous savons tous que c'est de toute façon une erreur que Harry soit à Serpentard. Il n'est pas froid et visqueux comme eux. » Il abaissa à moitié la tête, faisant penser à Harry le cerf qu'il pouvait devenir par moment. « Tu ne me convaincras pas de haïr mon fils, Snape, peu importe combien tu le désires. »

Le regard de Snape se reporta brusquement sur Harry. Ce dernier grimaça, mais garda la tête haute et maintint son regard. Il savait au moins qu'une partie de sa force était le questionnement ; Rogue ne devait jamais réaliser qu'il avait caché son talent au Quidditch,

même à ses parents. Bien sûr, Rogue pouvait toujours l'en accuser, mais James et Lily ne le croiraient pas. Ils ne croiraient jamais ce que pouvait dire un Serpentard.

Harry n'avait jamais été aussi reconnaissant de cet état d'esprit.

« Potter, » dit Snape. « Allez sur-le-champ enfiler votre tenue. » Puis il se retourna et partit, sa robe flottant derrière lui, ignorant les insultes que James et Sirius lançaient dans son dos. Remus grimaça et resta en arrière, comme à son habitude.

Harry haussa les épaules vers sa famille. « Désolé, » dit-il doucement, « je dois y aller. Mais je vous verrai au match, pas vrai ? »

« Bien sûr, » dit James, s'accroupissant devant son fils. Harry rencontra les yeux de son père, et fut légèrement choqué devant tout l'amour qu'il y vit. Il savait que son père le ressentait, bien sûr ; mais James n'était pas autant démonstratif avec lui qu'il ne l'était avec Connor. « Harry, rien de ce qu'il a dit ne doit t'inquiéter. Je vais aller parler moi-même à Dumbledore après le match et considérer ta re-répartition. »

Une boule d'émotion monta dans la gorge de Harry, le rendant incapable de parler. Il se contenta d'étreindre James, qui sembla aussi étonné par ce geste soudain que Harry, puis il partit rapidement pour aller enfiler sa robe verte.

Elle n'était, bien sûr, pas la raison principale pour laquelle il se dirigeait vers le terrain. Cette raison concernait une conversation dans les bois une semaine plus tôt et la magie sans baguette qui maintenant picotait et chantait sous sa peau, concentrée sur quelques sortilèges spécifiques, n'attendant que d'être utilisé.

Essaye un peu de faire du mal à mon frère. Bouillonnant de magie et de rage, Harry défiait Quirrell, ce traître inconnu, et quiconque qui déciderait de rentrer dans le jeu. Essaye un peu de lui faire du mal, là, maintenant. Si tu l'oses.

§§§§§§

Le coup de sifflet retentit. Les balles s'envolèrent hors du cercle central du terrain.

Harry quitta le sol au même moment que les autres joueurs, de façon à rester dans le peloton, ne s'élançant pas devant et tout seul, comme Connor l'avait fait. Il sourit à son frère, mais il aurait été dur pour lui de ne pas le faire.

Et il était de nouveau dans les airs.

Il fit le tour du terrain alors que l'équipe de Serpentard se mettait en position autour de lui, plongeant et esquivant, se dirigeant respectivement vers le Souaffle et les Cognards. Les joueurs de Gryffondor ressemblaient à des lames de feu, se regroupant autour de Serpentards pareils à des faucons en piqué. Harry pouvait apercevoir, d'un seul coup d'œil, que le gardien et capitaine de l'équipe adverse, Olivier Dubois, était manifestement un joueur zélé, et que le reste de l'équipe n'avait pas l'air mauvais.

A un endroit différent, et un moment différent, cela eût eu de l'importance. Mais pas maintenant.

Harry volait, haut et sûr, gardant un œil sur les côtés du terrain aussi bien que sur les gradins. Il aperçut brièvement ses parents ainsi que Sirius et Remus, assis tous ensemble et agitant une banderole qui scintillait – Sirius devait l'avoir enchantée – aux couleurs de Gryffondor, et qui arracha un sourire à Harry.

Soudain il se plaqua contre son balai, le sifflement du vent l'ayant averti de l'arrivée d'un Cognard qui passa juste au-dessus de sa tête. Il y eut un autre sifflement alors que la balle faisait demi-tour, mais Harry était prêt, et plongea dans une spirale étourdissante ; et la balle, trop lourde pour tourner aussi vite que lui, perdit sa trace et repartit vers la foule de joueurs. Harry arrêta son plongeon et scruta pour vérifier que le Cognard ne faisait pas de mal à Connor. Bien sûr, il ne put rien ; Connor l'évita avec une facilité qui rendait ridicules les essais de la balle pour l'atteindre.

Mais ils ne peuvent pas, sinon ils se seraient arrangés pour le tuer ici, pensa Harry, alors qu'il montait de nouveau en spirale. D'où vont-ils venir ? Où vont-ils frapper ?

« Et Johnson récupère le Souaffle et marque dix points pour Gryffondor ! » annonça le commentateur, sur un ton joyeux, Harry était sûr que c'était un Gryffondor. « Pendant ce temps, il semblerait que le gardien des Serpentards soit trop occupé à chercher son derrière pour remarquer - »

« Jordan » résonna la voix stricte de McGonagall.

Connor passa sous Harry, les yeux fixés devant lui, le cou tendu alors qu'il cherchait le Vif d'Or. Harry prit un nouveau virage, et croisa brièvement le regard noir de Snape qui se trouvait dans les gradins de Serpentard.

Il devrait faire semblant de chercher le Vif d'Or, dans ce cas. Il ne pouvait rien y faire. Il secoua la tête dans un bref moment d'irritation, et vira de côté dans un mouvement prudemment exécuté qui le fit éviter les deux Cognards qui et se rentrèrent dedans avec un smach retentissant. Ils reprirent leur course, apparemment confus, vacillant légèrement.

Harry reprit position à temps pour entendre les Gryffondors crier à en perdre la voix, et supposa qu'ils avaient marqué un nouveau but. Il l'aurait su, et serait beaucoup plus détendu, si Connor avait déjà attrapé le Vif d'Or. Il effectua un nouveau tour de terrain, variant son altitude, ce qui lui permettait de chercher le Vif et de guetter un quelconque piège tendu par Quirrell.

« …et l'équipe de Gryffondor… »

Harry sursauta soudainement. Un instant plus tard, il ressentit consciemment la même sensation qui l'avait assaillit : les barrières anti-Apparition autour du terrain étaient tombées.

L'instant suivant, deux silhouettes en robe noire et masque blanc surgissaient sur le terrain, sortant de la Forêt Interdite, baguette en main levée, qui lançaient déjà des sorts. Un sortilège violet foncé se dirigea droit sur Connor.

Les pulsations de Harry triplèrent de vitesse, et ses yeux se plissèrent. Il s'était formé pour ça. Il s'était entraîné pour ça. Et le temps de son premier véritable combat contre les Mangemorts était enfin arrivé.

« Stupéfix » lança-t-il, ne mêlant que sa volonté à la formule, comme il l'avait fait contre le troll.

Le sort frappa Connor, dont le balai tomba instantanément hors de portée du maléfice violet. Harry lui jeta alors le sort de Lévitation, ne se laissant pas le temps de penser à ce qu'il serait arrivé si Connor avait atteint le sol avant que Harry ne lance ce sort, puis déclencha un important Fumo. Tout le monde criait, cherchant leur baguette, essayant de quitter les gradins ; panique nécessaire, car ils remarqueraient si Harry s'était mis à combattre sans baguette, ou se battre tout court, si le terrain restait visible. Le reste des joueurs s'étaient enfuis – sauf ce Dubois, qui restait, planant devant ses buts, comme s'il voulait les défendre des sorts.

La fumée se répandit autour du terrain, occultant la vue de tous - sauf de ceux qui, comme Harry quelques secondes plus tard, avaient utilisé un Specularis. Il pouvait sentir la constante brûlure et le tiraillement de sa magie le combattant, pas habituée à être utilisée de cette façon. Mais il s'était entraîné sans arrêt cette semaine. Trois sorts sans baguette l'avaient épuisé après le combat contre le troll. Cela ne se reproduirait pas cette fois-ci.

Une masse percuta son bras – c'était le balai de Connor, transportant son frère inconscient. Harry attrapa le bras de ce dernier et le dirigea vers le sol, maintenant de concert par la pensée le sortilège de Lévitation et le Specularis. Le premier empêchait son frère de tomber comme une pierre, et le second était le seul moyen de pouvoir y voir clair, les deux nécessaires pour garder son frère en vie.

Harry déposa doucement son frère dans l'herbe devant les gradins, puis regagna les airs. Son cœur battait de nouveau à tout rompre, et il faillit s'étrangler à cause du mélange de terreur, de rage, et d'excitation en vue de la bataille qui le submergeait.

Attention, j'arrive.

Il étendit devant lui le Specularis, d'une petite fenêtre il passa à un étroit tunnel qui traversait la fumée et lui permettrait de voir plus loin – il put en effet bientôt distinguer deux éclats noirs et blancs au sol. L'un des deux lançait au hasard et sauvagement des maléfices, mais l'autre, un Specularis devant lui, leva la tête pour voir Harry arriver

Le Mangemort partit d'un éclat de rire. Un rire d'une folie suraigue – un rire féminin.

Harry déglutit. C'était Bellatrix Lestrange.

« Tu veux nous attaquer tout seul, bébé ? » babilla-t-elle alors qu'il tournait au-dessus de la paire – l'autre devait sûrement être son mari, Rodolphus Lestrange – ; puis il s'arrêta, planant de façon à pouvoir les surveiller. « Tu as une haute opinion de ta bravoure, n'est-ce pas ? » Puis elle braqua sa baguette.

« Protego ! » lança Harry.

« Crucio ! » s'écria-t-elle au même moment.

Le sortilège du Bouclier se forma avant que le Cruciatus ne l'atteigne, mais alors Harry dut le maintenir devant la puissance du sort, laissant des vagues de magie noire se déverser de chaque côté de ses défenses, qui envoyèrent balader son balai dans les airs. Harry se hissa et serra fermement son balai entre ses genoux pour se redresser. Il n'avait pas peur de tomber, il ne l'avait jamais été, mais ce maléfice lui avait fait une belle frayeur.

Il plongea au moment où il se rappela son plan, tombant vers le sol et criant comme si le maléfice de Bellatrix avait réussi à le faire chuter. Bellatrix rit joyeusement et s'élança.

Harry n'osait pas laisser tomber son sortilège du Bouclier, donc ses options étaient limitées, mais il réussit à appeler à lui une motte de terre du sol avec Wigardium Leviosa et à la projeter sur la hanche de Bellatrix. Elle grimaça et boita pendant un moment, ce qui fit que le sort de son mari la frappa à la place de Harry. Bellatrix s'en dégagea, se retournant pour crier et sermonner Rodolphus pendant que Harry remontait abruptement dans les airs.

La fumée se dissipait déjà. Il avait peu de chances de les vaincre tous les deux, même s'il faisait comme prévu. Harry vola en cercle, réfléchissant, puis arrêta soudain son balai alors qu'il trouvait une nouvelle solution.

Nouveau plan. 'Toujours utiliser ce qui est autour de toi'. Maman m'a dit ça une fois. Dans la forêt, il y a les branches, et sur un terrain de Quidditch, il y a de l'herbe. Mais pas que de l'herbe…

Cela devrait marcher. Ses forces le quittaient déjà. Il s'était entraîné à lancer le Protego, parce qu'il pensait en avoir besoin ; et il l'avait maintenu plus longtemps que ça, mais pas contre des sortilèges si puissants. Les deux Mangemorts avaient leur baguette brandie devant eux et s'avançaient vers lui, et il ne pensait pas pouvoir le maintenir plus longtemps.

Il chercha avec toute sa force et sa volonté, et attrapa quelque chose qu'il pouvait sentir flotter dans la brume. Maintenant il n'avait plus qu'à attendre son arrivée.

Bellatrix siffla un sort qu'il ne connaissait pas, et Harry grimaça alors que le sortilège de Bouclier menaça brièvement de lâcher. La Mangemorte folle gloussa joyeusement et essaya un autre, puis un autre, puis un qui devait être non-verbal, puisque Harry n'entendit rien avant que la brûlure d'une flamme bleue envahisse l'air. Celui-là atteignit légèrement Harry. Il grimaça et ramena à lui une main brûlée.

Il ne pouvait pas les combattre, pas de manière traditionnelle. Il n'était pas encore assez fort pour cela. Mais cette pensée était… disons, difficile à assimiler, enfin, au moins il connaissait ses faiblesses maintenant. S'il survivait – et il survivrait, parce qu'il devait protéger Connor – alors il savait ce qu'il devait pratiquer. La magie sans baguette défensive venait juste d'être ajouté aux sortilèges médicaux et aux sorts pour couvrir les sons. Ca, au moins, il pourrait y travailler seul. C'était déjà ça.

Il s'approcha un peu plus des Lestrange, ne leur laissant pas le loisir d'entrevoir combien il souffrait. Le sortilège du Bouclier faiblissait, mais il ne devrait de toute façon plus le maintenir très longtemps. Encore quelques instants. Il pouvait le sentir approcher.

« Qu'est-ce que tu fais, bébé ? » demanda Bellatrix, agitant sa baguette de gauche à droite, provoquant des étincelles. « Tu as laissé tomber ? »

« J'attends, » déclara Harry, aussi calmement que le permettait sa douleur.

« De qu- »

Le Cognard la frappa sur le côté de la tête, tordant son cou et la projetant à terre. Elle est toujours vivante, pensa Harry, quand il remarqua sa respiration, ainsi que celle de Rodolphus après que le Cognard l'ait frappé et l'assommant près de sa femme. Bien. C'était ce qu'il souhaitait. Les laisser se faire interroger, ou ramener à Azkaban - ou, de préférence, les deux.

Il laissa sa volonté se relâcher, et lâcha le Cognard près des Lestrange. Il ne lui restait plus qu'une chose à faire.

Enfin, peut-être deux.

Il retourna près des gradins où il avait laissé son frère, lançant un autre Fumo en chemin, ravivant la fumée qui s'était presque dissipée. Il savait qu'il devait faire vite. Jusqu'ici les Professeurs et les adultes dans les gradins avaient été occupés à placer les élèves en sécurité et loin des Mangemorts, ce qui signifiait « hors du terrain de Quidditch, » mais cela ne durerait pas plus longtemps, même si la magie avec baguette devait batailler contre la magie sans baguette.

Il prit Connor dans ses bras et revint vers les deux Mangemorts, l'allongeant gentiment à leurs côtés et posant sa main droite sur le Cognard, comme si Connor l'avait catapulté sur leurs deux têtes. Puis il jeta un coup d'œil autour du terrain. Il y avait une faible chance que, mais juste au cas où-

Une lueur dorée passa rapidement au-dessus de lui, et Harry saisit le Vif d'Or en plein vol.

Le tenant fermement au point d'en abîmer les ailes, il le plaça dans la main gauche de Connor et referma les doigts de ce dernier autour.

Puis il vola au hasard, atteignant presque les gradins des Serpentards, pour s'effondrer au sol comme si il s'était évanoui à cause de la fumée qu'il aurait inhalée. Enfin il relâcha tout : le Fumo, le Specularis, et le plein effort d'invoquer de la magie sans baguette.

L'exténuement lui tomba dessus comme une chute d'eau. Mais il resta éveillé assez longtemps pour entendre les cris, puis le silence, puis les acclamations.

Ils avaient trouvé Connor. Et il passait pour l'indéniable héros.

Harry sourit, ferma les yeux, et se laissa envahir par la fatigue.

§§§§§§

Snape se détacha précautionneusement de toutes les festivités, abaissant sa baguette. Apparemment la majorité des élèves étaient sains et saufs, et, en fait, avaient été davantage blessés dans la débandade pour sortir des gradins que par ce que les Mangemorts avaient provoqué. Et, bien sûr, maintenant la foule parlait du Garçon-Qui-A-Survécu comme le héros du moment – il avait non seulement vaincu deux Mangemorts deux fois plus âgés que lui, mais en même temps remporté le match de Quidditch !

Snape avait dit à Harry que ses mensonges dépendaient de l'entichement populaire pour le héros national. Ces mensonges étaient déjà fins comme du papier à cigarette avec le troll, et c'était pareil ici.

Mais parce que tout le monde voulait le croire, ils allaient y croire.

Snape fit un sourire tendu. Il avait vu. Il avait regardé. Lorsque tous les autres criaient lors de l'apparition des Mangemorts, son regard s'était immédiatement fixé sur les deux silhouettes qui se trouvaient sur le terrain, l'une en robe rouge, l'autre en vert.

Il savait que Connor était déjà inconscient lorsque le sortilège de Fumée avait déployé ses membres occultes sur tout le terrain.

Rogue en avait assez. Il connaissait la vérité maintenant, et n'avait pas l'intention de laisser le gamin Potter se cacher derrière ses mensonges. Il était temps de trouver Dumbledore, et d'avoir une discussion avec le directeur afin que qu'un certain Serpentard borné reçoive quelques honneurs. Serpentard qui apparemment refusait toujours de croire qu'il appartenait à la maison de Rogue.

Eh bien, vraiment, pensa Snape alors qu'il accélérait le pas en apercevant la robe couverte d'étoiles d'Albus, il y correspond si bien. Est-ce que ça ne manquerait pas de tuer à moitié son père ? Oh je pense que si.

À suivre