Titre : Saving Connor: Sauver Connor

Auteur : Lightning on the Wave

Traductrices : Crazy-Snape, Saara, Ange de Crystal, Kameya, Lilith Lliane Myrddin, Ariane Malfoy-Shinigami,

Bêta lectrice du chapitre 1 : Lexy-kun

Bêta lectrice pour les autres chapitres: Phaine

Ancien Correcteur : Harry Griffondor Nouveau correcteur : Jilian

État de la fic anglaise : Terminé( 22)

État de la fic française : Sommaire + 11; Traduit : 1 au18; En cours ,19 jusqu'au 22;

Chapitre traduit par : Ange de crystal

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Je suis sincèrement désolé de ne pas avoir répondu à vos review's. mais en ce moment ça va vraiment pas fort, mais pas d'inquiétude rien a voir avec Paradis Of Readers.

Et donc voici un nouveau chap. bisous mes toutes belles et merci !

Onarluca

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Passez un bon moment en lisant ce tout nouveau chap!

Eni et Onarluca

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Chapitre 11 : Le pouvoir allié à l'amour

« Vous êtes sûr que vous ne voulez pas de bonbon, Severus ? »

« Oui, monsieur le Directeur. » Snape devait se forcer pour ne pas le regarder de travers. Même après avoir appris ce pourquoi il était venu lui parler, Dumbledore n'avait pas esquissé un seul signe de tête, ni entamé un seul gloussement, ni effacé son satané sourire. Il avait emmené Rogue directement dans son bureau, c'était déjà ça ; mais il avait chouchouté Fumseck, son petit phénix adoré, et il ne s'était pas assis derrière son bureau, là où Rogue pensait qu'il aurait dû être pour une discussion de cette importance.

Enfin, sans aucune hâte, Dumbledore se retourna et s'assit dans son siège. Et avant toute chose il plaça un bonbon dans sa bouche, puis essaya d'en offrir un à Rogue – encore une fois. Là, Rogue en eut assez.

« Je sais que le sale gosse Potter de ma maison est Celui-Qui-A-Survécu, Albus. » dit-il.

Dumbledore cligna légèrement des yeux – Snape lui avait seulement dit qu'il voulait parler de Harry – mais vu sous cet angle, « je suis étonné que vous pensiez de la sorte, Severus, face à toutes ces preuves valables. Puis-je savoir pourquoi vous l'affirmez ? »

« C'est évident ! » siffla Snape, qui commençait à sérieusement s'énerver. « Il est bien trop puissant pour un sorcier si jeune. Il a sauvé son frère du troll l'autre jour, et, aujourd'hui, des mangemorts. Il accomplit de la magie sans baguette, incluant, j'en suis persuadé, des sorts aussi élevés que le Bouclier. Je crois que c'est le sorcier le plus puissant à être entré dans cette école depuis – le Lord Noir. » Habitude, superstition, ancienne loyauté conservée malgré soi ? Quoi qu'il en soit, tous se gardaient d'appeler le Lord Noir par son nom trop souvent.

« Oui, oui, je sais tout à propos du jeune Harry. » sourit Dumbledore alors qu'il posait une bouilloire sur la table derrière lui, laquelle commença immédiatement à siffler. « Je sais qu'il fait précisément ce qu'il est sensé faire. Du thé, Severus ? »

Pendant un long moment, Snape ne put répondre – premièrement à cause de son ébahissement, mais aussi parce que il devait se souvenir qu'un ancien Mangemort ne se levait pas pour essayer de tuer le directeur qui l'avait sauvé d'Azkaban.

Essayer de le tuer, lui criaient ses pensées, prenant probablement leur source dans l'instinct de survie de Serpentard. Le sort ne le touchera pas, et tu le sais… C'est Dumbledore.

Rogue secoua la tête, se calma, et essaya de refuser d'une voix pleine de glace, plutôt que d'outrages et d'insultes.

Dumbledore leva les yeux vers lui. « Oui, bien sûr, Severus. Depuis le moment où le jeune Harry est entré dans la Grande Salle, j'ai dû fortifier les boucliers qui me protègent de la vision de la magie d'autres sorciers. Elle grandit encore quand il est en colère, ce qui a toujours coïncidé aux moments où il croyait son frère en danger. Il a rayonné aujourd'hui, et je sais que c'est lui qui a battu les mangemorts, et non son frère. » Il secoua la tête, tant qu'il servait le thé de la bouilloire dans deux petites tasses. « Je ne sais que trop bien ce que leurs présences signifient ici, ce qui me choque et m'attriste. Je n'avais pas réalisé que les soucis qu'elles entraîneraient seraient si importants. »

Pendant un moment, Snape se laissa distraire assez longtemps pour lui laisser le temps de réfléchir à une autre question, mais il se raisonna et revint à la raison de sa venue ici. Le directeur était un ex-Gryffondor, non un Serpentard, mais il manipulait aussi bien que l'un d'eux. Mais Rogue était déterminé à ce que cette fois, cette fois-ci, il ne détournât pas le directeur de Serpentard de ce qui importait réellement.

« Comment pouvez-vous prétendre que Connor Potter est le Garçon-Qui-A-Survécu ? J'ai ressenti ses possibilités. Il pourrait faire de belles choses, avec de l'entraînement » - ces mots lui brûlèrent la gorge – « mais je pourrais dire ça de n'importe quel imbécile de première année ayant passé ces portes. A propos de Harry ? Pourquoi lui n'est-il pas vénéré ? Salué comme le héros du monde magique ? Celui qui a tué Voldemort ? » Il était fier, il avait dit son nom cette fois. Il s'était calmé. Il le ferait, il s'écarterait de la haine incommensurable qui l'envahissait chaque fois qu'il pensait au nom de Potter ou à cette manière qu'avait Harry de toujours rester dans l'ombre. « Je suis persuadé qu'il l'est. »

« Il ne l'est pas, Severus » fit joyeusement Dumbledore, en lui tendant une tasse de thé d'un geste qui lui laissait le choix entre se ridiculiser à l'accepter et se ridiculiser à la refuser. Il la prit finalement, mais la tint d'une manière qui manifestait, il l'espérait, toute sa désapprobation à ce sujet. Dumbledore commença à boire son propre thé avec tous les signes de l'amusement, se taisant jusqu'à ce qu'il eût fini sa tasse. Puis il sourit. « Il est vrai que Harry est un sorcier puissant, mais cela ne fait pas de lui le Garçon-Qui-A-Survécu. »

« Pourquoi pas ? » argua Rogue en retenant toute sa colère. Il se forçait à ne pas briser sa tasse en deux.

« A cause, » continuait à sourire le vieux fou, « de quelques facteurs dont l'Ordre du Phoenix est certain depuis leur naissance. Nous avons été assez chanceux d'obtenir un ensemble prudent et clair de signes qui nous guident. Nous les avons tous lus avec une grande attention, et en avons saisi l'entière signification. Nous sommes convaincus que Connor a été et est encore le Garçon-Qui-A-Survécu, et nous ne l'aurions pas annoncé si nous n'en avions pas été convaincu. » Il ignora poliment le tressaillement de Rogue « Restez assuré, nous savons ce que nous faisons. »

« Et quels sont-ils, ces fameux signes ? » lâcha Rogue en reposant sa tasse de thé sur le bureau du Directeur, un peu trop brutalement. « Je veux savoir ce qu'il en est. »

Dumbledore sembla pour la première fois gêné– gêné et manifestement triste. « Severus… »

Snape se leva. « Si vous ne me croyez pas, Albus, alors vous devez me le dire clairement. » dit-il en sentant sa voix tomber dans ses registres calmes comme elle le faisait à chaque fois qu'il dépassait le stade de la colère pour plonger dans les affres bouillonnantes de la rage furieuse. « Bien sûr, un Mangemort ne peux jamais être mis totalement en confiance, n'est-ce pas ? Même s'il a tourné le dos au Lord Noir. Même s'il a risqué sa vie pour vous en tant qu'espion, pendant un an et plus. Même s'il est le Directeur de la maison où l'un de ces précieux fils de Potter a été envoyé. » Il se tourna vers la porte. « Vous ne serez pas troublé par ma présence plus longtemps. Au revoir, Albus. Vous aurez ma démission sur votre bureau dans la matinée. »

« Ce n'est pas entièrement ma décision, Severus. » fit la voix de Dumbledore dans son dos. Snape s'arrêta, mais il ne se retourna pas. Il resta comme ça pour voir si sa ruse en retirerait plus du directeur que cela. « Tous les membres de l'ordre n'en sont pas informés, d'ailleurs. Je le suis, ainsi que James et Lily Potter, bien sûr, et certains de leurs amis. Ce sont eux deux qui m'ont demandé que l'affaire ne s'ébruite pas. Ils ont préféré garder le secret à cause du danger que cela pourrait causer à leurs fils. »

« Je suis le directeur de Maison de Harry Potter » s'exclama Snape en un volte-face. « Et je suis celui responsable de son apprentissage, de sa protection, je suis son guide dans le monde sorcier pendant sa scolarité. »

« Minerva n'est pas le moins du monde au courant » dit Dumbledore en fronçant les sourcils.

Il y a longtemps, Snape aurait tremblé à ce geste. Il n'en fit rien. Il savait qu'il avait raison, il le savait aussi bien que la magie sans baguette épuisait des sorciers cinq fois plus âgés que Harry. Il croisa ses bras sur sa poitrine.

« Je dois également une vie à ce foutu James Potter, » grogna-t-il à l'adresse de Dumbledore, « et je protègerai Connor Potter. Mais cela si, et uniquement si je sais pourquoi je dois le défendre à tout prix, lui, et pas son frère. »

Dumbledore eut un long et profond soupir, comme si les effets de son âge lui pesaient enfin. « Asseyez-vous, Severus. » lui intima-t-il en restant debout. « Je suppose que j'aurais dû prévoir que ce jour arriverait. Tant que les garçons restaient à Godric's Hollow, personne d'autre n'avait besoin de savoir. Mais à Poudlard, comme vous l'avez si bien fait remarquer, ils y en a d'autres qui voudraient peut-être s'arrêter et réfléchir à propos de ce qui semble être une étrange situation. » Il regarda fixement Snape. « Peut-être quelqu'un l'a-t-il déjà fait. »

Snape sentit son visage tressaillir brièvement, il acquiesça alors que Dumbledore le regardait et attendait. « Drago Malfoy » dit-il à contrecœur. « Il n'a pas fait le lien d'Harry étant le Garçon-Qui-A-Survécu, j'en suis sûr, mais il peut ressentir la puissance du garçon. » Il se raidit, près à esquiver et à se défendre d'une de ses attaques. « Mais il est aussi intéressé par Harry, peut-être fasciné ; il sera difficile de s'en débarrasser. »

Dumbledore acquiesça. « Je présume que j'aurais dû m'attendre à de telles conséquences quand Harry a été envoyé a Serpentard… »murmura-t-il, et Snape dut dissimuler son état de choc car le Directeur venait d'admettre en deux minutes, deux de ses erreurs. « C'était la chose que nous n'avions pas prévu, quand nous prîmes cette décision. Nous étions certains qu'il serait envoyé à Gryffondor. »

Snape regarda Dumbledore se diriger vers une petite caisse qui occupait le fond de son bureau en dessous d'un étalage de cylindriques instruments en argent clinquant ainsi que plusieurs portraits somnolents des prédécesseurs du Directeur. Il pensa, sans le prononcer toutefois : Vous êtes un imbécile, Albus. Ce garçon est un Serpentard. Qu'avez-vous donc encore raté ? Devrais-je vous croire encore moins que je ne le fais déjà ?

Mais il aurait été faux de dire qu'il n'avait aucune confiance en Dumbledore. Il lui faisait confiance pour agir pour le mieux pour Poudlard, et il y avait toujours cette dette de gratitude, lorsque Dumbledore l'avait écouté et l'avait cru lorsqu'il avait tourné le dos aux Mangemorts. Mais il se méfiait de lui, aussi. Le Directeur favorise ses Gryffondors, et il les adorait ; cela le rendait enclin à faire des erreurs, en leur faveur et à l'encontre des Serpentards.

Et également, il y avait une toute petite pointe de colère, longtemps enterrée mais jamais oubliée, qui demandait sans cesse : pourquoi ne pas avoir expulsé ce foutu James Potter et ses acolytes pour avoir mis ma vie en danger ? Alors que j'aurais pu devenir un loup-garou ou mourir, en quoi le fait qu'ils restent à Poudlard était-il nécessaire ?

Il n'en avait rien dit, alors que Dumbledore se relever avec une petite pensine remplie à ras bord d'un liquide argenté. Il la transporta jusqu'au bureau et acquiesça en direction de Snape avec un air étrangement solennel.

Le Serpentard se pencha vers la pensine, enfonça sa tête dans cette collecte de souvenirs de Dumbledore, et disparu ainsi dans cette mémoire.

Dumbledore semblait attendre quelqu'un ou quelque chose, dans une petite mais confortable pièce, tout en sifflotant de manière discontinue pour lui-même et en étudiant les murs comme s'il admirait ces œuvres sans valeur accrochées sur ceux-ci. De temps en temps il relevait sa baguette et lançait un anneau de fumée colorée dans les airs, il le regardait, gloussait même parfois alors qu'il changeait de forme. Lorsqu'il disparaissait, il sifflotait, étudiait les murs, et ensuite en rappelait un autre.

Rogue s'amusa, si l'on pouvait en parler ainsi, à essayer de deviner où se trouvait cette pièce. Les murs étaient de bois, ce qui lui fit supposer que ce n'était pas à Poudlard, mais il n'y avait aucune fenêtre qui pouvait l'en assurer.

Enfin, un coup à la porte se fit entendre, et Dumbledore invita à entrer.

Une femme entra dans la pièce, clignant des yeux à la lumière des torches qui étaient accrochées aux murs. Rogue sentit sa bouche esquisser un sourire moqueur. La femme était Sibylle Trelawney, la pire justification pour le poste controversé de professeur de divination. Son châle l'emballait comme la coquille d'un escargot, et d'autre part elle ne se déplaçait pas beaucoup plus vite qu'un escargot.

« Monsieur le directeur ? » hésita-t-elle. « Je ne comprends pas. Je pensais que vous m'aviez offert le poste de professeur de divination, que c'était maintenant certain. » Elle parlait d'une voix douce et humble, un peu exaspérante, que Snape n'avait jamais entendue auparavant. Enfin, c'était toujours mieux que ses manières habituelles.

« Vous l'êtes, Sibylle, n'en doutez pas. » lui répondit Dumbledore en lui souriant. « Seulement, je vous ai appelée ici car je n'avais entendu toute la prophétie que vous m'avez récitée ce soir-là, à la Tête de Sanglier. Il y eu un peu d'agitation, et j'ai bien peur que je n'ai pu entendre le reste. Voudriez-vous la réciter encore une fois ? »

Rogue se raidit. C'avait été lui cette agitation. Il avait écouté en douce les premiers mots de cette soi-disant prophétie, puis quelqu'un avait aperçu sa marque noire, cria, et le fit jeter dehors. Il avait transplané immédiatement jusqu'au Seigneur des Ténèbres à qui il avait raconté tout ce qu'il pouvait – ce qui se réduisait à quelques minables lignes. Ce fut une surprise d'apprendre que Dumbledore n'avait lui non plus pu entendre la fin de cette prophétie.

Trelawney eu un hoquet de surprise. « Mais de quelle prophé… »

Alors ses yeux se retournèrent dans leurs orbites, et elle commença à clamer d'une voix bien plus puissante que Rogue n'avait jamais entendu venant d'elle, même cette nuit-là, quand elle l'avait récitée pour la première fois.

« Celui qui a le pouvoir de vaincre le Lord Noir approche… Né de ceux qui ont défié trois fois celui-ci, né alors que le septième mois se meurt… »

C'était tout ce que Rogue avait entendu. Et Dumbledore acquiesçait sans cesse en signes d'encouragements, bien que Trelawney n'en vît rien. Rogue se rapprocha pour entendre le reste.

«…c'est le plus jeune des deux, et il aura le pouvoir que le Lord Noir ne peut connaître…Car le plus âgé a le pouvoir, mais le plus jeune a le pouvoir allié à l'amour…O protège-le, des ténèbres vicieuses et hideuses à travers lesquelles il passe, et l'amour est faible mais il a une chance de survivre…L'aîné se tiendra à sa droite, en l'aimant, mais le cadet aimera l'entièreté du monde magique…Le Lord Noir le marquera comme son égal, et ainsi marquera son cœur…Celui qui a le pouvoir de vaincre le Lord Noir approche… »

La prophétie était terminée. Rogue n'attendit pas jusqu'à ce que Trelawney ne prononçât, comme elle allait sans aucun doute le faire, ses bégaiements : la plupart des véritables Prophètes ne se souvenaient pas de leurs propres prophéties après les avoir prononcées. Il retira sa tête des souvenirs du Directeur.

Il mélangeait les souvenirs éveillés et l'intonation des mots. Il se rassit sur sa chaise, et ne dit rien tandis que Dumbledore recouvrait la pensine et la rangeait dans sa caisse. Fumseck, qui les regardait avec la tête penchée, entama un chant mélodieux. Dumbledore s'arrêta pour caresser l'oiseau. Snape remarqua que ses mains tremblaient.

Snape murmura. « Et donc cette prophétie concerne les jumeaux Potter ? » Il n'en avait jamais rien su, il n'avait jamais rien suspecté. Le Seigneur des Ténèbres avait normalement des compétences en divination aussi élevées que son adresse pour l'éducation d'enfants. Et il avait créé les soucis presque seul, avec l'aide de Peter Pettigrow, le gardien du secret des Potter actuellement enfermé à Azkaban, et Bellatrix Lestrange, qui avait torturé les Londubat à la folie. Snape pensait qu'il attaquait les Potter à cause de leurs actions passées contre lui, pas parce qu'il pensait réellement qu'un enfant puisse être une menace pour lui.

« C'est le cas. » dit Dumbledore, se rasseyant derrière son bureau. « Ils étaient nés à la fin du mois de juillet – comme Neville Londubat…– mais ils étaient aussi les seuls jumeaux sorciers nés de ceux qui ont défié trois fois celui-ci. Harry est l'aîné… »

« Vous en êtes certain ? »

« Bien sûr » lança une voix froide derrière lui. « Je devrais le savoir. J'y étais. »

Snape se retourna brusquement. Lily Potter se tenait dans l'embrasure de la porte, le fixant furieusement de ses yeux plus profonds et aigrefins encore que ses fils. Rogue cherchait quoi dire, lorsqu'il aperçut James Potter derrière elle, le visage rouge de colère.

« Severus... »

Rogue tressaillit et jeta un regard furieux derrière son épaule. Dumbledore se leva et le regarda de travers. Rogue se faufila jusqu'à sa chaise et regarda d'un air mauvais les Potter qui prirent place à côté de lui.

« Nos excuses, monsieur le directeur, » dit Lily, ignorant royalement Snape et ne semblant pas le moins du monde désolée, « nous venions pour préparer quelque chose concernant nos fils, mais quand nous entendîmes le sujet de la conversation, nous nous sentions obligés d'entrer. »

« Ce n'est rien, ma chère. » Dumbledore lui donna un grand sourire, et lui tendit un Suce Acide, qu'elle accepta. « Je pense que Severus a le droit de savoir, maintenant qu'il est le directeur de maison de Harry. »

« Plus pour longtemps. » grogna James Potter.

Rogue jeta un coup d'oeil sur le côté pour apercevoir regard aussi furieux que le sien. Il lui rendit, et se re-retourna vers le Directeur.

« Donc Harry est l'aîné. Et Connor le cadet. » répéta-t-il.

« De presque quinze minutes » ajouta Lily.

Dumbledore acquiesça. « Harry est plus puissant, il n'y a aucun doute là-dessus. L'aîné a le pouvoir… Lorsque nous arrivâmes à Godric's Hollow ce soir d'Halloween, pour trouver Voldemort vaincu et Peter enfui, nous pouvions sentir la magie de Harry tournant furieusement autour de lui comme une tempête. Nous croyons que l'accumulation de tant de magie dans cette chambre – la magie de Voldemort, l'innocence et la pureté de Connor – a libéré Harry, plus tôt qu'il n'aurait dû l'être. » Les yeux de Dumbledore s'assombrirent. « Tant de puissance n'est pas naturelle chez un enfant, Severus. »

Il n'avait pas besoin de dire que ce fut le même cas pour Voldemort. Snape l'entendit tellement il l'avait pensé fort.

Il voulait secouer le Directeur. Il voulait crier. Tous les Serpentards ne sont pas des Lords Noirs.

Arrêté de nous refléter dans un miroir de votre création !

En fait, il sourcilla et dit. « Il me semble clair que cela fait de lui le Garçon-Qui-A-Survécu. »

« Pas du tout. » réfuta Dumbledore. « Rappelez-vous ce que dit la prophétie, Severus. Le pouvoir que le Lord Noir ne connaît pas. Voldemort connaît tout de la magie. Il est au centre de la plus noire des magies noires, et beaucoup d'autres connaissances qu'aucun enfant de onze ans ne pourrait espérer posséder, encore moins un bébé. Et Connor sera la puissance, le pouvoir bien entraîné, allié, à la fin, à l'amour. Il aime si facilement. »

Rogue grogna dans ses dents. « Et comment pouvez vous être si sûr que l'amour est le pouvoir inconnu ? »

« Vous oubliez, » fit légèrement Dumbledore, « que vous parlez à celui qui a vaincu le précédent Seigneur des Ténèbres, mon cher Severus. »

Rogue ouvrit la bouche, puis la referma. C'était vrai ; il avait oublié. Il avait connu Dumbledore en directeur de Poudlard depuis si longtemps qu'il en oubliait parfois qu'il avait fait d'autres choses, comme battre Grindelwald.

« En effet » murmura-t-il. « Mes excuses, monsieur le directeur. Continuez. »

« Ce fut mon amour du monde magique qui m'aida à battre Grindelwald. » Il ferma les yeux et soupira. « Le voir debout, là, devant moi, savoir qu'il empoisonnerait tout ce que nous sommes si nous ne le détruisions pas – c'est ça qui fit bouger ma main comme elle le fit. Mais j'étais un adulte, Severus, et j'avais l'avantage de longues années d'expérience, en sagesse comme en amour. Connor et Harry ne sont que des enfants. Nous ne pouvons leur faire part de leur puissance, même si elle est grande. Nous devons croire en celui qui aime le plus. Et c'est Connor. Harry aime et ne se soucie que de son frère. »

Snape regarda Lily essuyer une larme au coin de son oeil, en se demandant, parmi tout cela, quelle est votre œuvre ? Mais il demanda « Et la partie à propos de le marquer comme son égal ? »

« La cicatrice de Connor » dit Dumbledore. « Et ainsi marquera son cœur. La cicatrice de Connor est de la forme d'un coeur. »

« Harry arbore un éclair » dit Snape, déterminé à fouiner aussi loin qu'il le pouvait, car il ne pouvait croire que tout cela fût aussi net.

« Causé par un morceau du plafond la nuit de l'attaque » révéla Dumbledore en secouant la tête.

« Vous ne pouvez pas en être certain ! » lança Rogue. Il voulait chercher, chercher jusqu'à assécher le sujet. Il avait obtenu du sang de pierres plus dures. Et la chance d'avoir un héros de Serpentard qui pourrait faire ce que le garçon a fait aujourd'hui, en réponse à quelqu'un d'autre, était plus proche qu'elle ne l'a jamais été.

« Non, c'est vrai » admit Dumbledore. « Mais les termes de la prophétie, et le présence d'un morceau de plafond près du lit de Harry, en fait presque une certitude. Hélas, seules deux personnes peuvent à présent nous dire la vérité à propos de cette nuit, et l'une d'elles était étendue morte d'un Avada Kedavra renvoyé à son expéditeur. » Il sourit, comme si la simple mention du triomphe du sale gosse Potter était une cause de béatification miraculeuse.

« …Qui est la seconde ? » demanda Severus se penchant en avant.

« Peter » répondit James, avec presque autant de répugnance dans la voix que celle réservée à Snape.

« Peter » affirma Dumbledore, avec un long soupir, et un voile sur les yeux. « Les Aurors l'on attrapé le lendemain. Il n'y eut nul besoin d'un sort ou d'un Veritaserum. Quand ils lui demandèrent s'il avait trahi la situation des Potter à Voldemort et créé la rumeur que leurs fils fussent déjà pris, il a avoué. Il est allé à Azkaban en riant, comme s'il était déjà fou. Je l'ai visité plusieurs fois depuis lors, essayant de confirmer ce que nous savions déjà de l'attaque, mais il devient progressivement de plus en plus fou. Je crains que nous ne tirerons rien d'utile de lui. »

Rogue se rassit dans sa chaise, coincé de tous côtés. Il ne pouvait plus se concentrer sur aucune cible. Il récita encore et encore la prophétie dans sa tête, mais ne trouva rien de ce côté. S'il n'y avait rien d'autre, le fait que Connor soit né après Harry semblait sceller leurs destins respectifs.

« A présent » reprit James Potter, se penchant sur sa chaise, « nous sommes, nous aussi, venus vous parler d'Harry, monsieur le Directeur. » Il lança un regard furieux et méfiant à Rogue. « Je suis doublement heureux que nous le fassions maintenant que j'entends ce genre d'obsessions inquiétantes de la part de Severus. Nous voudrions le re-répartir à Gryffondor. »

Et voila une nouvelle cible pour mes questions.

« Et vous permettriez cette farce, monsieur le directeur ? » marmonna Rogue en fixant Dumbledore. « Alors il se pourrait que je connaisse la maison qui vous favoriserait réellement, et celle qui ne le pourrait. »

Il regarda avec amusement différentes expressions voler sur le visage du directeur. Au bout de quelques instants, Dumbledore secoua la tête. « Nous devons faire confiance au Choixpeau » expliqua-t-il à un James qui s'affaissait visiblement. « Il a placé Harry à Serpentard pour une raison, j'en suis sûr. Peut-être est-ce pour qu'il apprenne strictement à maîtriser sa magie, qui lui servira plus tard à protéger Connor. »

Et c'est reparti, pensa Rogue, bouillonnant de colère sous son masque d'impassibilité. Je suis sûr que Harry pourrait tuer le Seigneur des Ténèbres devant vous, Dumbledore, et vous continueriez à insister sur l'action de son frère avec ce mystérieux pouvoir de « l'amour ». Je méprise votre romantisme. Ce n'est pas comme ça que l'on gagne une guerre.

« Mais le Choixpeau a peut-être fait une erreur… » commença lamentablement James.

Lily pris son bras et le caressa. Ce qui déçut Snape. Il espérait plus de grabuge, qu'il pourrait alors attaquer et refuser. Mais Lily se retourna vers le directeur : « Pourquoi notre fils a-t-il été en danger aujourd'hui, monsieur le directeur ? Qui étaient ces Mangemorts ? »

« Les Lestrange »dit Dumbledore calmement, son air devenant immédiatement grave et inquiet. « J'ai eu un entretien avec monsieur le ministre. Quelqu'un qui crie agir avec mon accord – et avec d'impeccables références, apparemment – lui a dit que les Lestrange devaient être déménagés d'Azkaban dans un endroit plus sûr. Ils furent relâchés, et conduits ici. La même personne, probablement, fit tomber les boucliers anti-apparitions autour du terrain de quidditch. Il y a fort a parier que les Lestrange avaient prévus de transplaner à nouveau quand ils en auraient eu fini. » Il ferma les yeux. « Cela ne peut signifier qu'une chose. Nous avons un traître dans l'Ordre du Phoenix. »

Lily se réinstalla dans son siège. James, pour une fois, n'avait rien à dire.

Snape sentit la surprise, puis l'effroi, un court instant, traverser son esprit, alors que le sens des mots du directeur parvenaient jusqu'à lui ; il devint soudain plus en colère que jamais. Colère mélangée avec une certaine fierté, ce qui en faisait un mélange étrange.

« Les Lestrange ! Les meilleurs Aurors tombèrent devant la baguette de Bellatrix. Ils ont torturé les Londubat à la folie. Je ne peux pas compter le nombre d'atrocités dont ils sont responsables pendant mon séjour au cercle du Lord Noir. Et le garçon les a vaincus avec quelques sorts sans baguette et un cognard ! »

Snape changea d'avis à cet instant. Il ne pourrait pas insister sur le fait que Harry fût le Garçon-Qui-A-Survécu : Dumbledore ne le croirait pas, et les Potter non plus. Ils avaient déjà leur avis sur la question. Vu ce que Snape savait, il se pourrait même qu'ils aient cherché à « apprivoiser » la puissance de Harry, en insistant à ce qu'ils mettent l'accent sur la protection de son frère. Cela semblait probable !

Ce qui ne voulait pas dire qu'il devait rester oisif et inactif.

L'Ordre – avec un traître en plein dedans, quoi de plus merveilleux pour toutes les personnes impliquées – pourrait avoir son Garçon-Qui-A-Survécu. Il travaillerait avec Harry. Il apprendra à assumer, à ce foutu garçon têtu, à regarder au-dessus de la tête de son frère, et a faire attention à la sienne et à celle des autres Serpentards. Puis, s'ils en avaient le temps, il pourrait forcer Harry à penser au monde magique, incluant un père évincé par ce pouvoir qu'aurait Snape sur l'un de ses fils.

Et s'il essayait d'éponger sa dette envers James Potter en veillant sur Harry, qui le contredirait ?

Il se moquait de leur discussion sur le traître ; comme il le suspectait, personne n'avait aucune idée de qui c'était. Dumbledore avait confiance en trop de monde, et James et Lily avaient été trop longtemps cloîtrés à Godric's Hollow, isolés du monde extérieur, pour se faire avoir une idée concrète des réalités de la politique actuelle.

Snape se retira lorsqu'il put s'excuser sans problèmes, et emprunta le chemin des donjons ; il était si content qu'il ne bouscula personne à qui il aurait alors dû expliquer le sourire suffisant qu'il arborait.

Il n'y avait aucune raison de s'avancer maintenant, pas avec le discours de Dumbledore contre l'accord d'une quelconque attention – il pensait même sûrement qu'il pourrait devenir un autre Voldemort s'il était enivré par son pouvoir. Snape agirait donc dans le secret, et ensuite il pousserait Harry loin dans la lumière, lorsque les soucis seront si importants que nul ne pourrait les arrêter.

Premièrement, bien sûr, il devrait parler à Harry, et il n'avait pas considéré cela comme facile. Mais depuis qu'il avait l'arme parfaite en tête, il ne s'en souciait guère beaucoup.

A mi-chemin jusqu'au donjons, il fut horrifié de réaliser qu'il commençait presque à chanter, et se força violemment à se calmer.

À suivre