Titre : Saving Connor: Sauver Connor
Auteur : Lightning on the Wave
Traductrices : Crazy-Snape, Chaola, Ange de Crystal, Kameya, Lilith Lliane Myrddin, Ariane Malfoy-Shinigami,
Bêta lectrice du chapitre 1 : Lexy-kun
Bêta lectrice pour les autres chapitres: Phaine
Ancien Correcteur : Jilian Nouveau correcteur : Harry Griffondor
État de la fic anglaise : Terminé( 22)
État de la fic française : Sommaire + 15; Traduit : 1 au 20; En cours : 21, 22;
Chapitre traduit par : Ange de Crystal
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ATTENTION§ ATTENTION
A PARTIR DE SAMEDI, PARADISE OF READERS SE MET EN PAUSE JUSQU'À JUIN POUR DIVERS RAISON, PREPARATION D'EXAMEN, DEMENAGEMENT, SANTE, ET TOUT SIMPLEMENT REPOS BIEN MERITE.
MAIS N'AYEZ CRAINTE, NOUS REVIENDRONS AVEC PLUSIEURS SURPRISES!
NE NOUS EN VEUILLEZ PAS, MIEUX VAUT UNE PAUSE, QU'UN DEPART!
ET NOUS RECHERCHONS EN URGENCE, DES TRADUCTRICES POUR LE PROJET SAVING… AYANT EU DES DEPARTS DE TRADUCTRICES, DANS NOTRE GROUPE
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Merci à toutes pour vos reviews ça nous fait grandement plaisir. Nous vous souhaitons, une très bonne lecture et vous donnons rendez vous, vendredi, pour le dernier chapitre de saving connors pour le mois de mai.
Eni et Onarluca
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Chapitre 15 : Draco en danger
Harry écarta un buisson touffu et plongea dessous, sa baguette toujours pointée vers le chemin. Au moins, il n'était pas obligé de rester aussi silencieux que lorsqu'il suivait Quirell, et il pouvait toujours utiliser le sort Lumos sans se soucier de savoir si quelqu'un le voyait.
Sauf si Quirell est dans les bois ce soir.
Ou si une créature magique me repère et s'approche de moi, prête à me dévorer cruellement.
Harry s'obligea à se rappeler que Draco pourrait alors, lui aussi, voir la lumière, et le repérer. C'était peu probable, mais il se passait des tas de choses imprévisibles dans la Forêt Interdite, alors on ne savait jamais.
Harry soupira. En parlant de ça, je suppose que je devrais me retourner et les affronter tôt ou tard.
Il avait entendu des bruits sourds derrière et à côté de lui presque dès qu'il était entré dans la Forêt. Comme ils ne l'avaient pas attaqué, il les avait ignoré, déterminé à retrouver Draco avant que quelque chose ne lui arrive. Mais les bruits sourds se faisaient plus sonores et plus insistants maintenant, et il savait que la confrontation serait inévitable.
Il se retourna et dit : « Qui est là ? Je peux vous entendre. » Il tint plus fermement sa baguette, juste au cas où les créatures qui le suivaient, contre toute logique, se seraient jetées sur lui. Le sort Protego attendait sur le bout de sa langue.
Il y eut une longue pause. Et le bruit réapparut, plus proche cette fois, et plus fort. Harry n'avait pas pu dire ce qui provoquait ce son étouffé et sourd, mais à présent il entendait clairement un bruit de sabot.
Un centaure trottait entre les arbres sur le côté droit du chemin et se dressa devant lui, le dévisageant. La lumière de la baguette d'Harry faisait une ombre sur son visage ce qui le rendait à moitié démoniaque. Il avait des yeux d'un bleu étonnant, des cheveux aussi pâles que ceux de Draco, et un corps légèrement doré, qui se changeait en une couleur or sombre sur ses flancs.
« Harry Potter. » murmura-t-il, « Les étoiles vous regardent. »
Harry, le visage à demi levé, ne pouvait pas voir les étoiles à travers les arbres épais au-dessus de sa tête. « De même pour vous » répliqua-t-il rapportant son attention sur le centaure. « Pourquoi, au fait ? »
« Nous savons que vous êtes venu ici à la poursuite d'un garçon qui est entré il y a peu de temps dans la forêt. » murmura le centaure. « Nous savons beaucoup de choses en regardant les étoiles. Votre destin y est écrit, Harry Potter. Scellé là-haut. »
Ce n'était pas la première fois de sa vie – la première ayant été lorsqu'il avait lu dans des ouvrages sur les créatures magiques des détails sur leurs caractéristiques – qu'Harry décidait que les centaures foutaient la chair de poule. « Merci, » dit-il. « C'est toujours intéressant à savoir. Cependant, j'ai besoin de trouver Draco. » Il se retourna pour se remettre en route.
Les arbres à sa droite s'écartèrent et un centaure alezan galopa sur le chemin face à lui. Il était plus imposant que le palomino, et portait des cheveux sombres d'une couleur semblable à celle des mûres à la lumière. Il croisa ses bras et fixa Harry du regard.
« Vous devez venir avec nous, Harry Potter, » souffla le palomino. « Les étoiles sont brillantes ce soir. Et Mars l'est encore plus. Pour ça nous sommes disposé à pardonner, et à écouter celui qui vient sous la protection, sous l'égide de Mars. »
Harry dissimula sa contrariété. Il avait espéré s'en sortir et retrouver Draco, mais il ne pensait pas pouvoir se charger de deux centaures à la fois, et il ne voulait pas qu'on sache qu'il était venu ici, ce que deux centaures morts ou blessés aurait certainement révélé. Il se força à sourire.
« D'accord, où allons-nous ? »
« Par ici » fit le centaure à la robe palomino, en trottinant hors du sentier. L'alezan se retira du chemin de Harry et secoua la queue comme en signe d'invitation à le suivre. Harry secoua sa tête et se mit en rang derrière le palomino, entendant le bruit des sabots de l'alezan derrière lui.
Le sort Pointe-Moi continuait d'indiquer qu'Harry était dans la bonne direction, ce qui, d'une certaine manière, calma son agitation. Il commençait à espérer que Draco n'avait pas fui dans un accès de bouderie, mais avait eu le bon sens de rester sur le chemin en cherchant un endroit où rester seul. Il pourrait même retourner au château avant Harry - tout dépendrait du temps que les centaures décideraient de lui prendre.
« Je suis Firenze » l'instruisit soudainement le palomino.
« Et je suis Coran » annonça l'alezan.
Harry cligna des yeux. Il avait lu une fois que les centaures ne donnaient leurs prénoms qu'à la deuxième rencontre, pas à la première. Mais ils ont aussi regardé les étoiles et raconté des histoires à dormir debout à leur propos. Donc ils pourraient considérer ceci comme leur second entretien, puisqu'ils étaient maintenant ensemble sur le même chemin. Qui savait ?
« Vous connaissez déjà mon nom, » dit-il, luttant pour se souvenir des courtoisies à mettre en vigueur. Lily lui avait donné des cours sur les politesses pour les être magiques autres que les sorciers de sang pur, juste au cas où Connor aurait eu besoin d'alliés et qu'Harry aurait eu à servir d'ambassadeur ; mais ç'avait été placé si bas dans la liste de primordialité de ses entraînements qu'il n'était pas franchement surpris de ne se souvenir de rien d'autre. Il trouva toutefois une phrase qui semblait sûre : « Je suis heureux de votre accueil au nom des étoiles. »
Firenze s'arrêta et fixa Coran. Harry s'arrêta aussi, de force, se tenant à l'écart de la queue du palomino qui dansait. Les centaures se fixèrent longtemps du regard.
Harry attendit. Le sortilège du Pointe-Moi continuait, fidèlement, d'indiquer, que Draco se situait droit devant. Mais qui savait à quelle distance ? Il avait envie de pousser Firenze sur le côté et de courir, courir pour le retrouver - mais en aucun cas il ne pouvait faire ça, aussi fit-il fi de son impatience un peu plus longtemps.
« Il paraît connaître les courtoisies » dit finalement Firenze.
« Il est arrivé sous la lumière de Mars » dit Coran.
« C'est significatif » dirent-ils en cœur, puis Firenze se retourna et repris son trot, forçant cette fois Harry à le suivre.
La Forêt Interdite changeait lorsqu'on la traversait accompagnée de créatures puissantes. Les ténèbres semblaient moins menaçantes. Les arbres se reculaient plus souvent, et laissait une pâle et froide lumière les atteindre. Harry vérifia une ou deux fois, mais il ne pouvait repérer Mars. Peut-être l'angle était-il mauvais.
Ou peut-être les centaures racontent-ils n'importe quoi, pensa Harry en soupirant alors qu'une brise froide le traversait et qu'il trébuchait sur une racine qu'il n'avait vu que trop tard. Devine quelle option je vais choisir.
Le chemin s'élargit enfin et se sépara en deux. Un côté s'enroulait autour d'une colline tandis que l'autre conduisait à son sommet. Firenze monta solennellement la colline, puis se tourna vers Harry un peu plus loin.
« Il est possible que vous soyez en colère, » lâcha-t-il d'une voix distante, comme s'il s'en moquait éperdument. « Mais vous devez comprendre que toutes les destinées équilibrent la balance, et que tout est écrit dans les étoiles. »
Harry fronça les sourcils. Ils étaient arrivés à un endroit qui semblait important, et le sort du Pointe-Moi continuait d'indiquer droit devant…
« Vous avez capturé Draco, n'est-ce pas ? » demanda-t-il, ne se souciant même pas de son ton accusateur.
« C'était écrit » dit Firenze, et puis il marcha sur quelque chose qu'Harry ne pouvait pas encore voir. Harry se dépêcha de grimper les derniers pas qu'il avait à faire.
Il se retrouva devant un tas de pierres dont le sommet ressemblait à une potence. Draco se tenait sur une estrade, frissonnant, tête baissée. Une vigne s'enroulait autour de son cou et une pierre servait de barre transversale. Il n'y avait pas de trappe visible mais il n'y en avait pas besoin, il le savait. Un seul puissant coup sabot de centaure sur la plante et Draco volerait sur le côté : ou il se romprait le cou ou il mourrait sur le coup. Ou peut-être qu'il ne ferait que se fracasser le crâne sur la pierre.
De toute façon pas une mort facile, se dit Harry en essayant désespérément de se souvenir de ce qu'il avait lu sur les centaures. Ils étaient polis, observaient les étoiles, ne se sentaient pas concernés par les guerres la plupart du temps – même s'ils avaient combattu contre le Lord Noir Grindelwald, qui avait menacé de les exterminer – ; et ils n'avaient sûrement pas l'habitude d'enlever des étudiants dans une forêt pour les pendre sur des ruines.
Draco remua alors, et décida de compliquer les choses. « Harry ! » cria-t-il, avant de se mettre à courir sur la plate-forme.
Firenze le retint par la plante autour de son cou et le fit se calmer. Forcé de s'arrêter, Draco retint un haut-le-cœur. Harry s'avança d'un pas, puis Draco se souvint de son collier et recula. Sa respiration redevint normale pour un moment. Il jeta un regard furieux à Firenze puis en renvoya un autre à Coran posté au côté de Harry.
« C'est un test, » lança Firenze à Harry, sa voix basse résonnant comme l'écho dans un fossé. « Ou vous le passerez, ou Draco Malfoy mourra. Il n'utilisera de magie sous aucune forme, il ne vous aidera pas, il ne nous attaquera pas, ou il mourra. »
« Pourquoi ? »
« C'est un test pour celui qui vient sous la protection de Mars » révéla Coran, la voix plus sévère que Firenze. « Vous ne devez pas poser de questions. Vous devez uniquement, simplement, le passer. »
Harry réprima son envie de hurler son mécontentement, et tenta même un sourire. « Alors dites-moi donc ce que je dois faire, honorables centaures. »
Coran se plaça devant lui, et prit quelque chose par terre, puis se releva avec une pierre en forme d'œuf entre les mains ; la lumière du Lumos donnait à cette pierre une teinte entre le mauve foncé et le noir.
« Il vous faut la briser. »
Harry acquiesça, et leva sa baguette.
« En utilisant de la magie sans baguette, » continua Coran. S'il avait été humain, on aurait pu qualifier son ton de suffisant, mais il semblait juste dépourvu de remords. Il tendit la pierre à Harry.
Harry la regarda fixement, un long moment. Avec sa baguette, il aurait pu faire un sort de destruction, mais il ne l'avait pas étudié sans baguette. Il hésita et leva les yeux vers Draco. Lequel s'était résolu à poignarder les centaures de ses regards furieux les centaures, la plante autour de son cou, ainsi qu'Harry – quoique les coups d'œil qu'il jetait à Harry fussent plus suppliants qu'autre chose.
Serais-je capable de trancher cette plante, attraper Draco et courir ? La réponse arriva presque instantanément. La plante se resserra avec possessivité autour de la gorge de Draco dans un mouvement qu'aucun vent n'aurait permis. C'était en vie, et probablement intelligent. Elle l'était d'ailleurs certainement – Draco se serait déjà libéré si cela avait été si simple.
Ce qui ne lui laissait qu'une option, passer le test.
Harry se retourna vers la pierre et fronça les sourcils. Il avait appris la magie sans baguette avant cela, en dehors de son sombre devoir et de la nécessité. Il avait imaginé Connor mourrant, et chaque fois cela lui avait donné la force nécessaire. Et quand il avait cru que Connor mourrait dans une semaine, six jours, cinq jours, quatre jours, rien n'avait pu l'arrêter. Il n'avait rien senti du manque de sommeil avant que l'épuisement dû au charme ne l'affectât.
Pourrait-il faire la même chose pour Draco ?
Il réalisa après plusieurs essais que non. Il s'inquiétait certes du fait que Draco pourrait mourir, et il se sentirait certainement coupable si cela se produisait, mais il n'y avait encore aucun amour, rien qui ne pourrait envoyer la magie bien logée dans son être. Il devrait utiliser autre chose.
Mais quoi ?
« Vous avez jusqu'à ce que les étoiles ne disparaissent, Harry Potter » précisa calmement Firenze à ce moment-là, le faisant sursauter.
Harry leva les yeux vers lui. « Vous ne m'aviez pas dit que j'avais un temps limité. »
« Celui qui vient sous les auspices de Mars a toujours eu jusqu'à la disparition des étoiles pour réaliser son test, » soupira Coran, comme si Harry était supposé le savoir. Il continuait de tenir la pierre droit et calmement, son bras n'avait pas encore fléchi.
Harry serra ses dents. La colère l'envahit, et il la focalisa sur la pierre, espérant que cela marche. Explose espèce de stupide chose ! Draco et moi devons rentrer et partir loin de ces tarés avant qu'on ne remarque notre absence !
La pierre ne bougeait pas.
Harry y déversa sa rage, mais ce n'eut aucune conséquence. Rien ne se produisit, pas même une toute petite fissure à la surface de la pierre, alors que des gouttes de sueurs lui sillonnaient son visage à force de concentration.
« Il vous reste donc une heure, » ajouta la voix de Firenze, aussi ponctuel que le carillon d'une horloge.
Harry ferma les yeux et élimina sa haine. Donc, ni l'amour ni la haine ne pouvait le faire. Alors quoi ?
Mais c'étaient les deux forces qui avaient toujours guidé sa magie sans baguette. Harry pourrait apprendre d'autres façons de faire, mais le temps manquait. Et alors Draco mourrait.
Harry ne pensait pas pouvoir supporter ça. Il avait provoqué la dispute. En premier lieu, c'était sa faute si Draco était là.
L'inquiétude ?
Non, c'est une petite émotion insignifiante. J'ai besoin d'autre chose.
Bien, y a-t-il quoi que ce soit de commun à l'amour et à la colère ? Pourraient-ils provenir d'une source commune qu'il pourrait utiliser pour libérer Draco ?
…Mais peut-être n'était-ce pas une émotion.
Et là Harry aurait pu rire à haute voix de soulagement. Évidemment. C'était ce pourquoi Snape le maudissait à chaque fois, ce qui rendait Connor impatient avec lui, ce qui l'avait poussé à poursuivre jusqu'au bout sa dispute avec Draco au lieu de céder en lui révélant que Connor ne voulait pas le laisser aller au Manoir Malfoy pour Noël.
Sa volonté. Son obstination. Son foutu entêtement.
Harry focalisa sa volonté sur la pierre. Il l'imagina en train de se fissurer. Il créa prudemment une image de la pierre se fissurant, c'était si intense qu'un point noir flotta devant ses yeux, et, ses oreilles étouffées par les sifflements, il se pencha vers la pierre. Il pouvait toujours voir la surface la teinte noire violacée sous ce qui était brisé, mais profondément en dessous. Le sifflement dans ses oreilles se changea en un cri.
Craque. Tu vas craquer.
Ce n'était pas de la colère, ni rien de semblable à l'amour, mais la racine, la source de cette force provenait des deux. Harry fit appel à sa patience, sa détermination et son intransigeance légendaires, qui impassiblement venaient à son aide. Il se concentra, et poussa, et commença à sentir, provenant des bords extérieurs de la roche, un irritant bourdonnement, à peine audible sous le torrent de sa propre magie.
Craque. Tu vas craquer.
La pierre le repoussa. Elle n'avait pas de volonté propre - la suffisance qu'Harry avait imaginé ne pouvait être réelle - mais cela avait la même consistance que s'il avait été en train d'essayer de la fracasser contre le rebord d'une table avec un simple poids. C'était solide, profondément dur, et quoi que ce fût, cela ne voulait pas craquer.
Harry concentra prudemment son attention sur un point aiguisé, comme avec un burin, puis il y dirigea toute sa magie d'un coup.
Craque. Tout son être résonnait avec le mot, il avait confiance en sa volonté, et en sa magie, pour qu'ils exécutent. Tu vas craquer parce que j'ai dit que tu le ferais. Et maintenant tu vas —
Crack!
Harry cligna des yeux, puis chancela comme son énergie se concentrait sur quelque chose qui n'était plus, comme s'il se rattrapait à une fumée se dissipant Il se rattrapa avec ses mains et leva la tête.
Coran tenait les morceaux de pierre dans sa main, mais il n'y avait plus que quelques fragments, pas plus grands que des éclats de coquille d'oeuf. Quelques-uns s'étaient enfoncés sur son visage et ses épaules, mais Coran semblait se moquer du sang. Il regarda sa paume, comme s'il se demandait où était passé la pierre, puis hocha solennellement, avec gravité, la tête en direction d'Harry.
Harry jeta un coup d'œil vers Firenze. Le centaure blond était en train de détacher Draco, ses mouvements prompts et efficaces. Draco haleta lorsque la plante le libéra (ce qui était, selon Harry, probablement exagéré, ou il aurait eu des difficultés à respirer quand la plante le maintenait).
Harry se remit lentement sur ses pieds. Il aurait dû se sentir fatigué ; c'était généralement le cas après avoir fait de la magie sans baguette. Au lieu de quoi il se sentait étrangement fortifié, comme s'il avait effectué une marche rapide dans le froid. Et le hurlement sifflant de sa magie ne s'était pas encore tout à fait atténué. Harry sentait encore l'air autour de lui, son pouvoir cabriolait en lui, vivant, riche, et il retrouva le sourire.
« Celui qui est venu sous l'égide de Mars a réussi le test, » s'éleva la voix Firenze, qui semblait proche des étoiles.
« Lorsque le temps viendra, » conclut Coran, « nous te suivrons. »
Firenze s'inclina devant Coran, et tous deux, au plus grand étonnement d'Harry, tendirent leurs jambes avant dans sa direction et se penchèrent dessus. Harry leur retourna maladroitement la révérence, s'efforçant de se remémorer la phrase mettant fin à une conversation cordiale entre centaure et sorcier. Il devait s'en souvenir, ne serait-ce que parce que cela était si étrange — l'une des phrases les plus compliquées qu'une créature magique ait l'habitude d'utiliser lors d'une conversation formelle.
Ah, oui.
« Sous les étoiles et sur la pierre qui vous guide, » récita-t-il ; « sous les ténèbres et sur l'eau. »
Les yeux brillants d'étoiles, Firenze inclina la tête dans sa direction. Coran déclama : « Que la lumière de Mars te guide, » ce qui n'était dans aucun des livres dont Harry ne se souvenait, et les deux centaures se retournèrent et galopèrent vers les ténèbres.
Harry laissa échapper un petit soupir, cligna des yeux, et se retourna vers Draco. « Nous allons devoir cacher tous les bleus sur ton cou, à moins que tu ne veuilles que tout le monde sache que tu es sorti après le couvre-feu… » commença-t-il.
Il s'arrêta. Draco le fixait.
Harry grimaça. Dans sa lutte pour sauver Draco et son excitation pour avoir réussi, il avait oublié ce qui avait amené Draco à venir là en premier lieu.
« Ouais, ouais, je sais, » soupira-t-il. « Je me suis comporté comme un con. Je n'avais aucun droit de te dire ces choses-là, encore moins sur ce ton. Lorsque que je me suis aperçu que tu ne savais pas, j'aurai dû être plus gentil. Je suis désolé. » Il retint sa respiration et attendit, espérant que les prochains mots à passer les lèvres de Draco seraient le pardon. Il pouvait rendre la vie d'Harry beaucoup plus difficile, dans le cas contraire.
Sans parler du fait que les conversations de Draco lui manqueraient - même s'il était trop centré sur lui-même et qu'il ne révélait presque rien sur Lucius ou ses mouvements. Draco était l'une des rares personnes dans sa vie à ne pas participer à la tromperie élaborée jouée devant Connor. Contrairement à Snape, il n'était pas hostile, et contrairement à Lily, son âge s'approchait de celui d'Harry. Draco était juste… eh bien, une part de la vie d'Harry, et même s'il était presque certain que cela changerait plus tard, quand Voldemort reviendrait et que Draco choisirait d'être loyal au Sang-Purs, malgré tout ça, il pouvait pour l'instant jacasser à ses côtés, et Harry pouvait l'écouter, faussement exaspéré.
Draco ferma les yeux et secoua la tête. « Harry… » commença-t-il.
« Quoi ? » Harry déglutit. Peut-être qu'il avait vraiment été trop loin pour mériter le pardon de Draco. Il devrait vivre avec s'il le fallait, mais il souhaitait juste que Draco pronconce quelque chose et lui montre pourquoi.
Draco ouvrit les yeux. « Harry, tu m'as sauvé la vie. Je te dois une dette de sorcier. »
Harry le fixa à son tour.
Puis il secoua la tête, et recula, prenant soin de garder un ton apaisant. « Draco, tu as eu une dure nuit. Une dispute, une fuite dans la Forêt Interdite, tu as failli mourir. Tu ne sais pas… »
Draco ôta sa baguette de sa manche et la maintint au dessus de sa paume. « Diffindo ! » prononça-t-il clairement, et une coupure apparut sur toute la longueur de sa main. Il se tourna vers Harry, le visage étrange, presque trop solennel sous la lumière du Lumos.
Voilà bien le fils d'une famille de sang pur, pensa Harry. Il ne connaît peut-être pas entièrement le passé de son père, mais il connaît les rituels.
« Je m'engage, au nom de ma dette envers Harry James Potter, » énonça Draco, toujours de la même voix claire et assurée que la plupart des professeurs auraient été étonné d'entendre, « à m'acquitter volontairement des services qu'il me demandera, et ceux quels qu'ils soient, jusqu'à ce que je sauve sa vie à mon tour ou que la dette soit considérée comme effacée. » Il traça un geste de sa baguette au dessus de la coupure, et la ligne devint argenté à cet endroit, paraissant tout d'abord gelée, puis semblable à une très vielle cicatrice. « Je fais cela, » ajouta doucement Draco, « au nom de Merlin, et en remerciement pour ma vie. »
Il resta là, à regarder Harry, en attente.
Harry soupira. Il savait qu'il était impossible de refuser une dette de vie sans tuer le sorcier qui l'offrait, mais il pouvait au moins laisser le choix de paiement pour la dette à Draco.
« Moi, Harry James Potter, » souffla-t-il, « accepte la dette offerte, au nom de Merlin, et avec la joie de voir que celui qui l'offre est toujours en vie. »
Entre eux, l'air étincela d'étincelles argentées pendant un bref instant. Puis la lumière se changea en une buée d'hiver, et flotta vers les étoiles.
« Décide de mon service, » continua Draco toujours aussi clairement.
« Draco… »
« Décide, Harry. »
Harry secoua la tête. « Je te laisse choisir » répondit-il. « Je peux le faire, et c'est ce que je fais. Rétribue-moi de la manière qui te plaira. » Il jeta précautionneusement un sort de Masquage sur les bleus du cou de Draco, et fut soulagé quand ils disparurent. Il n'était pas certain que sa magie restât suffisamment forte après avoir brisé la pierre. « Maintenant, Draco, allons-y, nous devons rentrer. »
Draco marchait un pas derrière lui, mais semblait plongé dans ses réflexions. Après avoir traversé moins de la moitié du chemin, il lança : « Dis-moi, Harry, tu m'as laissé le choix de ma forme de remboursement, donc ? » Il regardait Harry avec beaucoup d'attention comme s'il pensait qu'Harry allait lui jouer un tour.
Harry hocha la tête.
« Et te protéger dans un lieu dangereux en serait il une forme acceptable ? »
« Bien sûr, Draco, mais de quel lieu… »
« Alors, » dit Draco, « je choisis de payer ma dette en te protégeant au Manoir Malfoy. Où tu vas venir me rendre visite. A Noël. » Son sourire était aveuglant.
« Non. » répliqua Harry catégorique.
« Tu m'as laissé le choix de la rétribution » lui rappela Draco, boudant légèrement.
« Je n'ai pas dit que je ne pouvais pas… » fit Harry, et puis il s'arrêta. Il l'avait effectivement proposé, à vrai dire, et le moment où il avait pu réclamer la dette était passé. Il l'avait proposé à Draco, et Draco avait choisit son mode de paiement. Il avait même utilisé la phrase correcte pour la sceller. Et comme il n'y avait pas d'autre choix que d'accepter une dette de vie en premier lieu, il n'y avait d'autre choix que d'accepter la forme de rétribution s'il avait rendu sa dette à son donateur.
A moins qu'il ne tuât Draco, et il se refusait à considérer cette option, quoique cela paraisse pour l'instant infiniment tentant.
« Je te le promets, Harry. »
Harry se tourna vers Draco, qui avait saisi sa main et s'était arrêté de marcher. Son visage s'était fait dur, ses yeux brillaient, presque fanatiques. Cela troubla Harry – c'était ainsi que les Mangemorts de son imagination regardaient Voldemort.
« Je pense que tu as tort au sujet de mon père, » souffla Draco, resserrant sa prise sur le poignet d'Harry. « Mais je te promets, je te promets, que je ne laisserai rien t'arriver au manoir Malfoy, que ce soit de la part de mon père ou de qui ou de quoi que ce soit d'autre. Je te le promets. Ils devront me tuer d'abord. »
Harry soupira. Il n'avait vraiment pas d'autre choix à présent, et il allait devoir vivre avec les conséquences aussi.
« Tu réalises que mes parents et mon parrain vont hurler à nous en crever les tympans, » se lamentait-il alors qu'il repartaient vers Poudlard. « Et mon frère, aussi. »
« Je ne connais pas tes parents, » renifla Draco. « Et ma mère m'a dit que ton parrain était un vrai crétin. Quant à ton frère, je sais que c'est un vrai crétin. Alors, c'est réglé. » Il décocha à Harry un autre sourire béat.
Harry, impuissant, s'obligea à se souvenir qu'au moins Draco était là pour sourire, et non pas étranglé ou battu à mort, et il se força à lui rendre son sourire.
À suivre
