Titre : Saving Connor: Sauver Connor

Auteur : Lightning on the Wave

Traductrices : Crazy-Snape, Chaola, Ange de Crystal, Kameya, Lilith Lliane Myrddin, Ariane Malfoy-Shinigami,

Bêta lectrice du chapitre 1 : Lexy-kun

Bêta lectrice pour les autres chapitres: Phaine

Ancien Correcteur : Jilian Nouveau correcteur : Harry Griffondor

État de la fic anglaise : Terminé( 22)

État de la fic française : Sommaire + 16; Traduit : 1 au 20; En cours : 21, 22;

Chapitre traduit par : Ariane Malfoy-Shinigami

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Et voilà le dernier chap de ce mois

Rendez-vous début juin!

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Bonne lecture!

Nous vous disons à la prochaine!

Et merci de nous suivre!

Eni et Onarluca

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Chapitre 16 : Un Noël très Malfoyen

« Mais tu ne peux pas ! » criait Connor pour la vingtième fois en espérant faire fléchir Harry à force de répéter.

Harry dut admettre qu'il était sur le point de le faire. Il jeta son dernier vêtement dans sa malle et se tourna vers Connor en soupirant.

« Je dois le faire ! Draco a une dette de sorcier envers moi. Je n'ai vraiment pas le choix, tu sais ! »

Il avait à peu près raconté ce qu'il s'était passé à son jumeau dans la forêt. Que Connor connaisse l'étendue de ses pouvoirs était dangereux, mais qu'il sache qu'il s'était disputé avec Draco, qu'il l'avait poursuivi dans la forêt... et l'avait sauvé des centaures, ne l'était pas vraiment. Bien sûr, Harry lui en aurait dit plus s'il l'avait écouté lui, plutôt que ce que disaient son père et Sirius, à propos des rituels sorciers des sangs purs.

« Je te promets de revenir vivant du manoir Malfoy, Connor ! Mais je ne peux rien faire de plus ! »

« Mais nous ne fêterons pas Noël tous les deux ! » murmura Connor. « Nous avons toujours fêté Noël ensemble ! »

Harry sentit un sourire sincère se former sur ses lèvres.

« Je sais, je sais, » le rassura-t-il calmement. « Je te promets que nous passerons Noël prochain ainsi que tous ceux qui suivent ensemble, d'accord ? »

Son jumeau le regarda un long moment puis hocha la tête. Cette volonté de fer qu'Harry voyait habituellement dans les yeux noisette de son frère lorsqu'il était concentré sur le Vif d'Or était bien présente à cet instant.

« Mais si tu ne reviens pas vivant du manoir, je poursuivrai et tuerai tous les Malfoy moi-même ! »

Harry laissa son frère le serrer dans ses bras puis il quitta la chambre. Harry ignora les regards des Serpentards sur le chemin comme il ignorait ceux des Gryffondors quand il visitait la Tour. Bien sûr, il allait souvent à la Tour alors que c'était la première fois que Connor visitait les donjons. Peut-être qu'il était moins timide.

« Finalement, cet imbécile est parti ! »

Harry roula des yeux quand Draco sortit. Il s'était caché dans les cabinets, refusant d'être dans la même pièce que Connor sans l'insulter.

« Ce n'est pas un imbécile, Draco ! » claqua sèchement la voix d'Harry alors qu'il jetait un dernier pull dans la grosse malle, puis il jeta un regard circulaire à la pièce.

Il n'aperçut rien de plus qu'il aurait besoin de prendre avec lui. Il y avait une grande pile de lettres, envoyées immédiatement l'envoi de la sienne disant qu'il passerait Noël au manoir Malfoy : elles venaient de ses parents, de son parrain ou de Remus. Il n'en avait ouvert aucune, sauf la Beuglante puisqu'il n'avait pas le choix. Aussi longtemps que ses parents ne viendraient pas à l'école pour le forcer à revenir à Godric's Hollow - en sachant que c'était impossible puisqu'une dette de vie était en jeu - il serait sauf, et la question de sa désobéissance serait évoquée après Noël.

« Bien sûr que si, c'est un imbécile ! » insistait Draco pour attirer l'attention. « La première chose qu'il a fait en entrant dans la salle commune était d'insulter l'arrangement des couleurs ! C'est un crétin ! »

« Draco ! » lâcha Harry en retenant sa colère et en jetant un charme sur sa valise. « Si tu allais à la Tour des Gryffondors, tu insulterais également l'arrangement de leurs couleurs ! »

« Oui, mais les couleurs de leur salle commune mérite d'être insultées ! »

Conscient que Draco ne verrait strictement rien d'hypocrite à ce qu'il avait dit, Harry abandonna.

« Viens » lança-t-il en enroulant son écharpe autour de son cou. « Nous devons nous dépêcher si nous voulons prendre les calèches qui nous emmèneront à Pré-au-Lard. »

Draco remarqua bien sûr que ses valises étaient à moitié pleines. Il prit de-ci de-là des objets qu'il rangea. Harry s'appuya sur le mur et le regarda faire. Draco fredonnait doucement tandis qu'il empaquetait tous ses vêtements, livres, photos et autres objets inutiles. Il plia soigneusement ses habits et enveloppa les objets fragiles dedans. Harry ferma ses yeux. Draco fredonne. S'il peut faire ça, je peux survivre quelques semaines au Manoir Malfoy !

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« Allons-y, Harry ! »

Harry grimaça en voyant le cri de Draco venir vers lui. Il courait devant lui comme un enfant en riant et jetant des boules de neige derrière lui. Harry, qui le suivait, marchait de façon plus retenue, sa malle accordée à ses mouvements surgit et s'éleva dans les airs lorsqu'il leva un pied pour passer au-dessus d'une congère plus grande qu'elle n'y paraissait. Il avait appris que c'était une bonne méthode pour qu'il marche plus lentement et qu'il apprenne la patience.

Harry supposait qu'ils prendraient l'Express à la gare de King's Cross, où les parents de Draco les attendraient. Mais le blond avait ri à l'idée de passer par Londres. Non, il dit à Harry de façon hautaine il lui dit qu'ils iraient aux périphéries de Pré-au-Lard, au-delà des sorts d'anti-transplanage reliés à Poudlard, où sa mère viendrait et les emmènerait au Manoir avec un Portoloin.

Harry demanda alors à Draco pourquoi il prenait le Poudlard Express pour aller à l'école. Draco lui servit un long discours sur les traditions auxquelles Harry ne prêta aucune attention. Il connaissait déjà les traditions des sang pur auxquelles Draco faisait référence.

Il fait beau pour se promener, pensa Harry. Il faisait assez froid pour que son souffle se dessine devant lui, mais pas assez pour qu'il le sente sous ses habits. Le rire de Draco s'éteignait avec la distance. Les sorciers et sorcières semblaient avoir passé avec ennui les couleurs de Noël sur leurs écharpes et leurs robes, et les maisons de Pré-au-lard avaient aussi des décorations : la plupart du temps des flocons de neige charmés pour ne pas fondre ou des pommes de pins enchantées pour luire de couleurs différentes, qui pendaient sur les avant-toits ou les fenêtres.

« Harry ! »

Harry tourna sa tête. Au début, il ne vit pas d'où venait le cri mais au bout d'un moment, la tête de Draco sortit d'une maison et il lui faisait des signes frénétiques. Harry pressa le pas et contourna la maison pour voir Draco qui serrait la main d'une magnifique sorcière.

« Harry Potter, » fit Draco fièrement, « je te présente ma mère, Narcissa Malfoy. Mère, puis-je vous présenter Harry Potter ? »

« Tu peux. » sourit-elle en avançant d'un pas et en tendant une main.

…une main presque aussi blanche que les cheveux qui tombaient gracieusement sur ses clavicules. Le sort de chaleur, provenant du très beau collier en argent à son cou, expliquait l'absence d'une écharpe ou d'un chapeau. Les traits de son visage étaient fins, elle était d'une élégance rare qui rappelait à Harry Sirius... du moins si ce dernier avait jamais eu l'air d'un adulte. Elle avait les yeux si bleus... d'un bleu très clair et ses yeux n'avaient pas cillé en rencontrant son regard.

« Je suis enchantée de vous rencontrer, monsieur Potter ! »

Harry inclina sa tête au lieu de prendre la main. Il utilisa ce léger contretemps pour analyser rapidement la main tendue de la mère de Draco en regardant s'il y avait ou non la présence d'un portoloin caché, un anneau empoisonné ou une amulette. Il y avait un bracelet argenté à son poignet gauche qui irradiait de pouvoir, mais la lueur rosée qui émanait de ce bracelet montrait qu'il était utilisé dans un but strictement défensif ; il n'aurait à s'en inquiéter que s'il l'attaquait. Harry ne repéra pas de signes menaçants ou autres, aussi prit-il la main de la femme et y déposa un baiser comme un gentleman.

« Mrs Malfoy » murmura-t-il. « Enchanté de vous rencontrer ! Je viens ici comme un invité, disposé à nouer une relation amicale, et infiniment déterminé à me soumettre aux lois de l'hospitalité. »

Il recula un peu. Le visage de Draco était blanc. Harry n'était pas sûr de la raison, mais il supposait que c'était parce que le blond ne connaissait pas les lois qu'il avait invoquées. Celui de Narcissa Malfoy était plus que radieux. Son regard était celui d'un prédateur.

« Personne n'a jamais utilisé ces règles pour moi, monsieur Potter ! » dit-elle. « Je crois que la seule personne à l'avoir fait est mon grand-oncle Black, et il est mort alors que j'étais encore enfant ! »

« Je conserve beaucoup de respect pour les anciennes traditions, Mrs Malfoy. »

L'adrénaline coulait rapidement dans ses veines. Il força ses mains à rester devant lui, calmement, il voulait montrer qu'il n'avait pas du tout l'intention d'attraper sa baguette. Bien sûr, il n'avait pas besoin de baguette magique mais cela lui servirait qu'en cas de défense.

« J'ai bien compris que vous allez nous emmener au Manoir Malfoy à l'aide d'un Portoloin ! Aussi, ai-je votre parole que ce Portoloin ne nous emmènera pas au-delà des limites du Manoir et que je serais personnellement invité à entrer par vous ? »

« Harry, » gronda Draco. « Tu es absurde ! »

« Tais-toi, Draco ! » l'admonesta Narcissa.

Elle n'avait pas forcé la voix, ne l'avait pas menacé, néanmoins, Draco se tut.

« Je vous jure que ce Portoloin ne nous emmènera pas au-delà des limites du domaine. Et une fois à l'intérieur, je vous inviterai ! Je jure qu'aucun mal ne vous sera fait durant votre voyage, ou même à votre arrivée... je pourrais à nouveau le jurer si vous ne croyez pas à ma promesse d'hospitalité ! »

« Je vous en remercie ! »

Il attendit que Narcissa et Draco posassent leurs mains sur le Portoloin avant de poser la sienne. Narcissa lui sourit, puis le monde commença à tourner. Quelqu'un agrippa Harry à la taille et ils sautèrent dans le néant.

Le Manoir Malfoy ne se révéla pas aussi vaste qu'Harry l'avait imaginé, même si elle gardait la conception soigneuse que l'on assimilait à la famille. Les fenêtres pointaient dans toutes les directions, identiques sur chaque façade. La pierre grise qui composait ces dernières avait été taillée avec attention, elle était mise en valeur par une couleur sombre près des fondations, plaçant le Manoir au cœur d'une vague de rochers. La porte du manoir était peinte d' une couleur faible qu'Harry comprit imiter le timbre du Malfoy le plus ancien, un simple serpent en argent sur un champ de bleu-gris.

Il y avait des barrières magique partout, énormes et liées au sang, aux intentions, à la puissance, à la magie et une autre demi-douzaine de sécurités que Harry n'aurait pu démêler avant que Narcissa ne parle.

« Par le sang versé sur cette terre… » déclama Narcissa.

Harry se tourna vers elle et la vit faire couler trois gouttes de sang sur l'épaisse neige à l'aide d'un poignard en argent.

« …je vous invite dans notre maison. Vous pourrez circuler librement sur les sols, utiliser les draps de nos lits, les feux qui brûlent dans nos foyers. Je vous invite à manger notre pain et notre viande. Et s'il vous arrivait malheur durant votre séjour ici, je demanderai à la terre elle-même de me faire ressentir cette trahison dans mon sang jusqu'à ce que cela me détruise. »

Harry avala sa salive. Ce n'était pas le serment qu'il avait voulu d'elle, mais il avait été tellement impressionné qu'il lui accorda son entière confiance.

Bien sûr, s'il brisait une des lois d'hospitalité, ou s'il attaquait un Malfoy, alors il serait la proie rêvée.

« Au nom de Merlin, » récita-t-il à son tour, « j'accepte votre déclaration. Je promets à mon tour de laisser les pierres aussi exemptes de sang que je les ai trouvées, les tissus immaculés, le feu ronflant, preuves qu'aucune erreur ne fut commise. J'honore le pain et la viande, et les mains qui les ont préparés. Et je demanderai à la terre d'atteindre mon propre sang et de le congeler dans mes veines s'il m'arrivait d'aller à l'encontre de ce serment. »

La blessure de Narcissa se referma sous une lumière blanche, et elle inclina sa tête.

« Au nom de Merlin, j'accepte votre déclaration. »

« Bien, » fit Draco en tapant du pied. Peut-on rentrer maintenant ! C'est qu'il caille dehors ! »

« Draco, langage, » répliqua Narcissa du même ton qu'avant, et Draco murmura une excuse avant de se diriger vers la porte.

Harry le suivit. Il ne pensait pas qu'il était prêt à être seul avec la mère de Draco. Il pouvait sentir les protections se refermer autour de lui, l'acceptant et l'analysant. La plupart d'entre elles cédèrent immédiatement, celles qui avaient pour utilité de garder les Moldus et Cracmols à distance et celles qui détectaient les intentions hostiles envers la famille. Les autres le suivirent comme des serpents suspects, au moins jusqu'à ce quelles se rendent compte de la force de sa magie et la promesse de sang qui le retenait. Alors ils le relâchèrent et disparurent pour suivre Draco.

La porte s'ouvrit avant qu'ils ne l'atteignent. Un homme grand et svelte se tenait face à eux, les dévisageant.

« Père ! » cria joyeusement Draco, les bras grands ouverts.

Harry pencha sa tête en arrière. Il était sur le point d'être présenté formellement à un Mangemort pour la première fois. Bien sûr, il avait déjà rencontré Bellatrix Lestrange dans des circonstances loin d'être intimes, mais ils n'avaient jamais été présentés.

Il aurait pu rire. Il ne le fit pas. Les formalités étaient importantes. Les sangs purs étaient habitués à des jeux comme cela - ou danses, comme Sirius lui avait dit une fois en pensant à eux - pendant des siècles, pour écraser les moins intelligents, les rustres, les moins doués, ainsi que les rebelles, pour garder la paix au sein des familles. Cet air de manières strictes devait être entendu, devait être transmis, ou les autres danseurs deviendraient vicieux.

Draco présenta Lucius à Harry comme il venait de le faire avec sa mère. Harry écoutait à peine. Il était trop captivé par les yeux de Lucius.

Lucius ressemblait à ce que son fils voudrait devenir plus vieux. Les cheveux pâles et les yeux gris, oui, mais Harry pensait qu'il avait du mettre un masque de froideur pendant la première guerre avec Voldemort, et que jamais il ne l'avait enlevé. Ou peut-être était-ce un masque pour les invités dont on ne voulait pas.

Harry fronça légèrement les sourcils quand ses yeux rencontrèrent le bras gauche de Lucius. Oui, je sais que c'était un Mangemort. Il n'y a pas besoin de prémonitions pour le savoir.

Cependant, Lucius le surprit. Après l'avoir dévisagé froidement, il s'inclina et dit :

« Je suis content que mon fils ait pu nous faire nous rencontrer, monsieur Potter. J'ai tellement entendu parler de vous. J'attendais avec impatience cette rencontre que je crois être bénéfique. »

Harry respira en profondeur. Il y avait un piège dans ces mots. Et il savait comment les esquiver.

« Votre femme a été assez gentille pour accéder à ma requête des droits des invités par une promesse de sang, Monsieur Malfoy. » Je suis sauf ici. « Et je suppose que votre fils vous a dit pour quelle raison j'avais accepté de venir. » La dette de vie de Draco me protège. « Autrement, je ne vois pas de raison à cette visite. Pourquoi jouer les hypocrites ? » Je sais que vous pourriez essayer n'importe quoi pour me capturer et je m'y suis préparé.

Avec un sourire insignifiant sur ses lèvres, Lucius sortit du passage et utilisa sa canne pour lui faire signe d'entrer dans la maison.

« Soyez le bienvenu au Manoir Malfoy, monsieur Potter ! »

« Merci, monsieur » répondit Harry en entrant à l'intérieur, sa malle le suivant.

Draco s'était déjà précipité, criant glorieusement à propos de la chambre qui lui était destinée. Harry le suivit alors que les portraits désapprouvaient une telle attitude.

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En fait, ce n'était pas la taille de la maison, pensa Harry le lendemain soir, ni même la présence d'anciens et puissants artefacts qui rendait cette maison si différente de Godric's Hollow. C'était la danse - cette musique de fond si formelle, sauf quand Draco et Harry se retrouvaient seuls - chaque mot, chaque geste, chaque coup d'oeil étaient parfaitement contrôlés.

Harry s'attendait à un séjour qui allait le lasser et il fut surpris de le trouver à son goût.

Il dormait dans une magnifique chambre sans portraits, clairement réservée aux invités, avec des fenêtres tournées vers l'est pour un très beau lever de soleil et un plafond enchanté qui lui montrait toutes les constellations qu'il voulait voir. Un elfe de maison le réveilla avec du jus de citrouille pour le matin, et lui et Draco, après un petit déjeuner si solide que Harry fut surpris de constater que Draco n'était pas aussi lourd que Vince ou Greg , coururent dehors pour débuter une bataille de boules de neige. La luge volait sur le terrain de Quidditch à présent recouvert de blancheur, et ils se disputaient toutes les cinq minutes pour des choses insignifiantes dont ils n'avaient même plus le souvenir. Draco riait, et riait... assez fort pour que ses lèvres se gerçassent et son visage tournât au rouge avec l'effort. Harry était incapable de penser à Connor ou ses parents, car la compagnie de Draco était bien meilleure.

Le déjeuner ressembla beaucoup au petit-déjeuner ; ensuite, ils s'étaient assis et avaient écouté Narcissa jouer du piano et chanter de vieilles chansons racontant une belle histoire tandis que la neige tombait autour du Manoir. Harry avait lu ces chansons, l'ancienne méthode pour conserver les légendes sorcières avant la propagation de la littérature, mais il ne les avait jamais entendues, et il s'assit en frissonnant plus que lorsqu'il était dehors lorsque Narcissa chanta, commençant par la fin, le conte des quatre fondateurs de Poudlard - leurs enfances, et comment ils décidèrent, ensemble, de créer un centre et un coeur de l'éducation magique. La chanson se termina sur une triomphante mais unique note, avec Salazar Serpentard debout en dehors de l'école, après la création d'un charme puissant, et juste avant sa légendaire querelle avec Godric Gryffondor. Harry ferma les yeux et s'immergea dans les dernières notes de la musique après la fin.

Harry inclina sa tête quand la chanson fut finie, et il choisit ses compliments parmi la longue liste des compliments formels approuvés par les sorciers de sang pur depuis des générations, et la famille Black en particulier. Narcissa les accepta avec une joie retenue, soupçonna Harry, alors qu'il était sûr que s'il avait choisi ses propres mots pour faire son éloge, elle aurait mieux apprécié. Narcissa semblait apprécier sa présence autant que Draco.

Lucius était plus… une énigme.

La tête d'Harry se souleva. Ils étaient assis dans la salle de réception de la famille Malfoy, la salle utilisée pour des rencontres spécifiques avec des invités ou des parents de confiance qu'ils ne souhaitaient pas amener dans leurs conseils les plus privés. Les portraits sur les murs étaient très raffinés et ne dévisageaient pas Harry ; et les murs étaient encombrés de livres. Draco était assis sur une chaise sur le côté gauche du foyer avec un livre sur les théories de la magie sans baguette, Harry sur le côté droit avec un livre sur l'histoire de la maison de Serpentard que Draco l'avait poussé à lire sous peine de mort. Narcissa était assise à l'opposé de Draco sur un divan, faisant des mouvements avec sa baguette et lançant des informulés qu'Harry n'avait pas reconnu comme charmes appartenant au collier.

Lucius était assis sur une chaise opposée à Harry, aussi lourd qu'un trône, et il fixait Harry depuis tout le temps où ils étaient ici.

Harry soutint son regard pendant un moment. Lucius prit un verre de son vin. Il hocha la tête vers Harry, comme si des points avaient été notés ou un quelconque problème résolu, mais il n'arrêta pas de le fixer.

Harry haussa les épaules et retourna à son livre. Il savait que la confrontation entre eux ne mettrait pas longtemps à venir, mais en ce moment, il était en train de lire, et acceptait, même appréciait, d'une étrange façon, les sensations froides des yeux qui l'évaluaient.

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« Harry, réveille-toi ! »

Harry cligna des yeux, un peu sonné, et leva sa tête. Il faisait sombre au-delà de sa fenêtre, mais quelqu'un frappait à sa porte et l'appelait.

« Réveille-toi Harry ! » fit la voix étouffée de Draco. « C'est le matin de Noël ! Viens Harry ! »

Harry invoqua de la lumière sans baguette, ainsi, il put voir où était sa baguette et donc, où étaient ses lunettes pour les prendre. La chambre devint moins floue après ça, mais il faisait encore sombre. Il pensait qu'il devait être environ cinq heures du matin - ce pourquoi les portraits avaient grogné et changé de cadre.

Harry ouvrit la porte et Draco saisit promptement ses mains et le mena aux escaliers.

« Draco, » tenta Harry d'une voix ensommeillée alors que le blond le tirait vers une pièce qui avait été interdite de présence la veille, « ne devrions-nous pas attendre tes parents ? Je ne pense pas qu'il soit convenable d'y aller maintenant, et à cette heure... »

« Joyeux Noël, Monsieur Potter, » lui adressa Narcissa d'une voix douce.

Harry la chercha des yeux et la vit penchée sur la porte devant eux, et son sourire aurait fait le plaisir d'un dragon. (1)

« Ils sont déjà là, » dit Draco en poussant Harry devant lui. « Nous fêtons Noël très tôt au Manoir. »

Harry haussa les épaules désespérément et vit le sapin au centre de la salle. Tout son souffle quitta ses poumons tellement c'était magnifique.

La seule lumière venait des bûches qui flambaient joyeusement dans le foyer et de l'arbre lui-même. Les flocons de neige capturés étaient entourés comme à Pré-au-Lard d'un sortilège empêchant la fonte. Ils luisaient de lueurs argentées et lançaient parfois des étincelles dorées qui venaient et disparaissaient. D'autres décorations ou peut-être d'autres sortilèges scintillaient aussi. Harry vit des guirlandes de pure lumière onduler autour des flocons de neige, changeant de place quand elles le décidaient. En haut de l'arbre se tenait une très belle étoile, entourée de petits flocons de neige, les deux lueurs semblaient fusionner pour former l'astre lunaire lui-même.

« C'était comme si Serpentard était de retour ! » chuchota Harry, c'était le seul compliment qui lui venait à l'esprit à l'instant alors qu'il se souvenait de la chanson de la veille.

« Merci, monsieur Potter ! » sourit Narcissa en se rapprochant de la pile qui s'entassait près de l'arbre. « Tenez ! Ces trois cadeaux sont de nous ! »

Harry ne sut quoi dire.

« Vous ... Vous n'auriez vraiment pas dû... »

Il avait bien sûr emmené des cadeaux puisque c'était son devoir d'invité, mais c'était vraiment des cadeaux traditionnels : des anneaux d'argents qui luisaient en présence d'une personne hostile. Il leur avait donné le premier soir où il était arrivé et les Malfoy l'avaient remercié. Il avait reçu ses cadeaux de Connor et de ses parents avant de venir, et il avait donné son cadeau à Draco, une chevalière qui lui transmettait de la chaleur ou au contraire qui le refroidissait sur commande. Il ne s'était attendu à rien de la part des Malfoy, seulement d'être dans la même pièce qu'eux et les observer.

Narcissa se courba près de lui.

« Et nous ne l'aurions pas fait, si vous ne aviez pas tant impressionné par votre politesse ! »

Harry hocha la tête en hésitant puis rejoignit Draco qui était déjà en train de déchirer le papier de son premier cadeau. Le blond laissa éclater sa joie.

« Merci, merci Père pour ce livre sur la magie sans baguette ! »

Lucius, assis de l'autre côté de l'arbre, hocha la tête en une réponse froide. Harry regarda de long en large le visage froid de Lucius et l'expression de joie intense sur le visage de Draco et se demanda comment il pouvait venir d'une famille où les règles de tenue des Sang-Purs étaient appliquées à la lettre et où, pourtant, l'acte d'amour était bien présent. Ils se laissaient aller à de telles effusions parce qu'ils avaient entièrement confiance en lui. Il se montrait enthousiaste pour les choses pour lesquelles il avait le droit de se montrer enthousiaste. Mais quand il dépassait les limites comme il l'avait fait deux jours auparavant, Narcissa l'interpellait immédiatement et Draco corrigeait ses erreurs.

Cela n'avait rien à voir avec la relation qu'il partageait avec ses parents et Connor, mais il soupçonnait aussi qu'il y avait eu derrière tout cela un travail complexe.

« Je vous en prie, monsieur Potter, ouvrez donc vos cadeaux ! » fit Narcissa d'une voix douce.

Harry se tourna vers son premier cadeau et vit qu'il venait de Draco. Il le prit et retint son souffle. C'était une boule en verre dans laquelle se tenait le système solaire : le soleil était une tâche trop brillante pour diriger son regard vers le centre, et autour gravitaient les neuf planètes et leurs lunes. Harry toucha la boule et la vitesse de rotation augmenta. Il retira sa main et la vitesse reprit la normale sauf pour la petite Mercure qui alla se perdre dans le soleil comme un vif d'or dans la main de l'attrapeur.

« Merci, Draco, » murmura-t-il.

Il n'avait pas réellement d'attrait pour l'astronomie mais c'était la beauté du cadeau qui lui avait coupé le souffle - et Merlin, c'était beau. Draco, qui était encore en train d'ouvrir un autre cadeau, lui sourit.

« Maintenant le mien, Harry ! » sourit Narcissa d'une voix chaleureuse.

Harry remarqua le changement d'appellation. Harry déchira avec un contentement étrange le papier cadeau argenté. Il sourit en voyant une copie du livre qu'il lisait la veille sur la Maison de Serpentard.

« Draco m'a dit que vous n'aviez pas énormément de connaissance concernant Serpentard, puisque que vous comptiez aller à Gryffondor », expliqua Narcissa. « Je pense que vous devriez lire ce livre ! »

« C'est vraiment bien pensé, Mrs Malfoy ! Je vous remercie. »

Puis il se tourna vers le dernier cadeau, conscient que Lucius le fixait. Il défit ce qui semblait être en premier lieu un morceau de verre blanc, il pensa que c'était un miroir, mais quand déplaça sa main devant, rien ne se passa. Des ombres plus ou moins distinctes étaient dos au miroir. Harry clignota des yeux et frissonna un peu lorsqu'il reconnut le présent. C'était une Glace à l'Ennemi un miroir qui montrait le reflet de ses ennemis. Quand ils approchaient, leurs visages se dévoilaient au miroir.

« Merci Monsieur Malfoy ! » fit-il en capturant son regard. « Vous pouvez être sûr que j'en ferai bon usage ! »

Lucius inclina sa tête mais ne dit rien.

« Oh, Mère ! » s'écria Draco soudainement. « J'allais oublier ! Le soleil va bientôt se lever ! »

Narcissa cilla puis se leva.

« Excusez-nous, Harry, s'il vous plaît, » dit-elle avec un signe de la tête. « Draco et moi allons toujours voir le lever de soleil le Matin de Noël. C'est une tradition familiale ! »

Elle lança un charme d'attraction et deux vestes de tailles différentes arrivèrent dans la salle. Elle couvrit son fils et main dans la main ils quittèrent la pièce. Draco était à moitié appuyé sur sa mère en marchant.

Il les regarda s'en aller, imaginant quelle serait leur expression en regardant le lever du soleil. Mais un bruit attira son attention. Lucius venait de se lever.

« Je me trouve dans le besoin de plus de lumière » dit-il. « Mon bureau possède des bougies qui s'allument toutes seules. Et nous n'avons pas eu de moments pour parler seuls à seuls vous et moi, or j'apprécierai pouvoir le faire. »

Harry hocha la tête doucement. Il allait être seul avec Lucius et il pouvait deviner quel genre de questions apparaîtraient dans la conversation. Lucius avait caché son animosité pour le bien de sa femme et son fils. Mais il était sur le point de tout relâcher.

Harry remarqua une pointe d'amusement dans le regard de Lucius. Alors que sa svelte silhouette aux longs cheveux passait le seuil de la porte, une ombre dangereusement semblable s'approcha dans la Glace à l'Ennemi.

À suivre