Pour le Fanwork100, thème #40 (« Soleil »)
(Écrit en mai 2006)
Mots : 355
Disclaimer : MaruMa n'est pas à moi. J'ai pas l'esprit assez délirant pour créer un truc pareil.
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Wolfram se frotte les yeux, espérant en chasser le sommeil. Il n'aurait pas cru que rester éveillé toute la nuit soit si difficile. Il a lutté contre la fatigue mais a senti de demi-heure en demi-heure, puis de minute en minute, qu'il allait perdre ce combat. Et parce qu'il fallait qu'il soit en forme le lendemain, il a rendu les armes – temporairement. Il a demandé, exigé, ordonné au garde devant sa porte de venir le réveiller une heure avant l'aube. Coûte que coûte, quoiqu'il arrive, il l'a fait jurer puis l'a menacé des pires représailles s'il venait à manquer à sa parole, à son devoir.
Wolfram a mal dormi. Il avait peur que le garde ne vienne pas, il avait peur de rater le lever du soleil.
Aujourd'hui est une journée importante pour lui. Aujourd'hui, toute sa famille sera là. Ses deux familles, les von Spitzberg et les von Bielefeld. Wolfram sent son cœur battre plus vite rien que d'y penser. Son père va venir. Il ne l'a pas dit mais Wolfram le sait parce que… il ne peut pas ne pas venir. Pas aujourd'hui, pas alors que son fils va fêter cet anniversaire-là.
Le moment que Wolfram a attendu arrive : le ciel déjà éclairci abandonne les couleurs de la nuit pour se teinter de celles du jour. Wolfram a voulu cet instant, il a voulu être là pour accueillir le soleil au matin de son seizième anniversaire. L'aube, tout d'abord, comme incertaine ; quelques secondes d'un équilibre fragile. Il a longtemps réfléchi à la question qu'on lui a posée, l'a longtemps retournée dans sa tête. Qui il était, qui il voulait être, qui il voulait devenir. L'aurore à présent, qui rompt l'équilibre et enflamme le ciel. Wolfram s'approche de la rambarde, fixe droit le soleil levant. Il mime les mots de son choix sur ses lèvres, plusieurs fois, les murmure presque mais refuse d'émettre le moindre son. Pas encore, c'est pour plus tard. Bientôt. Pour l'heure, il se contente de les répéter sans les dire.
Aujourd'hui, son père va venir, et lorsqu'il repartira ce soir, il emmènera son fils avec lui.
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(Oui, je sais, y'a un décalage entre l'âge (mental) de Wolfram et le langage ; m'en moque, ça me fait utiliser un thème…)
