Bonsoir !

Voici un nouveau chapitre avec nos deux détectives préférés. Cependant, j'avoue que je ne sais pas trop où je vais. J'espère que vous aimez toujours et je vais prendre le temps de faire le point sur cette fiction pour décider de la direction à lui donner.

Bien sûr, je ne compte absolument pas abandonner. Quoi qu'il arrive, cette fiction aura une suite.

Bonne lecture et à très vite.

Lili


Harry aurait dû se douter que Ron ne laisserait pas passer leur dernier exploit sans venir exiger des explications. Et il se décida à débarquer chez eux dès l'aube.

Sauf que si la plupart de leurs amis connaissaient leur colocation, ce n'était toujours pas le cas de Ron. Il avait du mal à accepter la complicité des deux anciens ennemis, et même si Drago adorait l'asticoter, Harry faisait en sorte de ménager sa susceptibilité.

Le rouquin entra donc en souriant chez son ami, sans se rendre compte de l'air gêné de Harry. Le brun pensa qu'heureusement Ron arrivait après le petit déjeuner, qu'ils prenaient habituellement en pyjama…

Second point positif, Drago était à la douche et avec un peu de chances, Ron serait parti avant de se rendre compte de la situation.

- Hey mon pote.

- Ron…

- Tu as l'air bizarre Harry… J'interromps quelque chose ? Une jolie sorcière dans ton lit peut être ?

Harry manqua de s'étouffer sous la question de Ron et s'empourpra, gêné. Bien évidemment, son ami en tira immédiatement des conclusions, et il ricana, avec un clin d'œil exagéré. Il reprit rapidement.

- T'inquiètes mec, j'en ai pas pour longtemps. Une ou deux questions et je te laisse à tes… galipettes.

Harry vira au rouge pivoine, et il bouscula Ron en levant les yeux au ciel.

- Viens en au fait.

Ron reprit son sérieux, et l'air professionnel qui allait avec son uniforme d'Auror.

- Bien. Encore une fois, paperasse à gogo à cause de ton duo avec Malefoy.

- Parce que nous avons localisé Madame Parkinson ?

Le roux leva les yeux au ciel et grogna légèrement.

- Non. Rockwood est mort. Et pas de causes naturelles si tu voix où je veux en venir.

Harry resta muet un long moment, stupéfait.

- Quoi ? Mais… Quand ?

- Et bien je comptais sur toi ou ton duo de choc pour me donner des informations.

- Commence par m'expliquer ce qui s'est passé.

- Ok. Après avoir secouru Madame Parkinson, nous avons rendu visite à la nouvelle épouse de Rockwood, pour le localiser. Elle a expliqué qu'elle n'avait pas vu son mari depuis la veille. Nous avons fouillé leurs propriétés pour retrouver le corps de l'homme dans une cabane miteuse qui a du servir de planque pendant la guerre. Il a été empoisonné.

Le Sauveur fronça les sourcils, et secoua la tête.

- Oh. Je ne suis au courant de rien…

Voyant Ron prêt à objecter, il se dépêcha de préciser.

- Et Malefoy non plus.

Harry se savait malchanceux. Il attirait les ennuis comme personne, et une fois encore, cette règle fut confirmée lorsque Drago entra, les hanches enroulées dans une serviette de bain, le torse et les cheveux dégoulinants d'eau.

- Potter on a un souci…

Il se stoppa brusquement en tombant face à face avec Ron. L'auror était devenu couleur aubergine, et ouvrait et fermait la bouche comme s'il étouffait. Harry hésitait entre se frapper la tête contre la table ou rire, et il jeta un regard amusé en direction de son colocataire.

Plutôt que de paniquer, il se comporta comme si tout était normal. Ses efforts furent notés par Drago et il vit clairement une lueur amusée passer dans le regard gris.

- Rockwood est mort.

Drago soupira en redevenant immédiatement sérieux.

- Blaise ne va pas aimer ça du tout.

Toujours aussi violacée, Ron fit visiblement un énorme effort pour reprendre pied, et se comporter professionnellement. Il fixait Harry s'obligeant à ne pas détourner les yeux vers Drago Malefoy à demi-nu dans la cuisine de son ami.

- Zabini était proche de son beau-père ?

Drago ricana, ramenant l'attention sur lui, provoquant une nouvelle nuance d'écarlate dans le teint de Ron Weasley. Il prit cependant la peine de justifier sa réflexion, les bras croisés, avec un rictus amusé.

- Pas vraiment. Sa mère… a pour habitude d'être souvent veuve. Très souvent.

- Alors elle va finir à Azkaban.

- Aucune chance. Elle est… douée pour effacer ses traces. Tu n'auras rien de plus que des soupçons, Weasley.

Harry se massa les tempes.

- Rockwood mort, la piste s'arrête là.

- Sauf si Pansy nous laisse voir sa mère. Et comme nous l'avons retrouvé…

Ron déglutit, peinant visiblement à suivre la conversation. Puis, il grogna.

- Je veux plus avoir à faire le ménage derrière vous, tous les deux. Harry… Je…

Le rouquin s'interrompit et Harry pensa qu'il allait lui demander des explications. Cependant, le jeune homme soupira comme s'il était fatigué et fit un geste de la main.

- Oublies ça. On se verra plus tard.

Drago eut un sourire carnassier, et se plaça sur le chemin de l'Auror.

- Bonne journée, Auror Weasley.

Un couinement étranglé lui répondit, et Ron quitta les lieux troublé. Ou plutôt, avec l'air de quelqu'un qui serait totalement traumatisé.

Bien malgré lui, Harry gloussa.

- Gamin, va. C'était quoi ton problème ?

- Le tuyau de la douche fuit.

Harry attrapa sa baguette et la tourna entre ses doigts, levant un sourcil amusé.

- Tu es un sorcier non ? Pas besoin d'un diplôme en plomberie. J'ai plutôt l'impression que tu voulais perturber Ron.

- Oh voyons. Tout le monde sait que nous partageons la même adresse.

- Après sept ans à Poudlard, je pensais que tu savais comment était Ron.

- Et bien il est au courant maintenant, non ?

Drago s'approcha de Harry et l'embrassa sur la joue avant de quitter la pièce.

A une époque, Harry aurait été furieux et aurait entamé immédiatement une dispute avec Drago. Mais il avait grandi, mûri, et appris à apprécier l'idiot qui partageait sa vie. Aussi, il sourit en secouant la tête. Drago Malefoy ne changerait jamais, et le brun aux yeux verts pensait sincèrement que c'était pour le mieux. Il était parfait comme ça, pénible et sarcastique.

Bien évidemment, à l'instant où Drago avait contacté Pansy Parkinson, celle-ci les avait autorisé à venir parler à sa mère. Il était évident qu'elle leur était reconnaissante d'avoir retrouvé sa mère, et de l'avoir sauvée.

Claire Parkinson était une belle femme malgré les épreuves qu'elle venait de traverser. Elle était brune comme sa fille, avec un visage fin. Elle leva vers eux un regard fatigué et elle força un sourire.

Mal à l'aise, Harry la salua gentiment, hésitant à interroger cette femme qui semblait si fragile. Drago eut moins de scrupules. Il se pencha et embrassa gentiment la joue de la femme, puis il s'installa devant elle avant de la fixer de son regard d'orage.

- Claire. Que s'est il passé ?

Une expression de souffrance passa sur les traits de la femme, mais elle se redressa et afficha une expression neutre. Intérieurement, Harry se demanda jusqu'où allait l'impassibilité des Sang-pur… Finalement la femme commença à parler, d'une voix hésitante.

- J'ai bien peur de ne pas vous être utile. J'ai… Je ne me souviens pas…

Pansy intervint, d'une voix sèche.

- Le médicomage a parlé d'amnésie traumatique.

Harry posa une main sur l'épaule de Drago et se pencha légèrement avant de prendre la parole, d'une voix douce.

- Madame, ce n'est pas grave. Dites nous juste ce qui vous passe par la tête, le moindre détail pourrait nous aider.

Claire Parkinson leva des mains tremblantes jusqu'à son front et massa ses tempes avant de soupirer.

- Je… J'allais sur le Chemin de Traverse et quelqu'un m'a lancé un sort dans le dos. Quand… Quand j'ai ouvert les yeux, j'étais dans des cachots. Après… Je crois qu'ils m'ont lancé des sorts, douloureux. Je me souviens de la douleur, beaucoup de douleur…

Une larme coula sur la joue de la femme, et Pansy lui posa une main sur l'épaule en se mordillant la lèvre. Harry resta silencieux, même s'il avait envie de cesser ses questions pour que la pauvre femme puisse se reposer. Mais par expérience, il savait qu'en parler l'aiderait, aussi pénible soit le moment présent.

Elle reprit après une inspiration tremblante.

- Mon mari… recevait souvent ses amis. Des… Mangemorts comme lui. J'ai cru reconnaître une voix… Mais c'est impossible.

- Peu importe, madame. Peu importe. Dites nous juste tout ce qui vous vient en tête.

Elle hocha la tête.

- Crabbe et Goyle. Ils venaient souvent à la maison. La voix que j'ai entendu, je crois que c'était l'un d'eux.

Drago pinça les lèvres mais n'eut aucune réaction visible. Harry serra les poings en se demandant où étaient Crabbe et Goyle pères. Leurs fils étaient hors d'état de nuire : l'un décédé dans le feudeymon, l'autre à Azkaban après son petit trafic de potions.

- Ça nous aide beaucoup Claire. N'hésitez pas à nous appeler si vous avez la moindre chose qui vous revient. Ou si vous avez besoin de nous parler. Pour n'importe quoi.

La femme hocha la tête et se leva, toujours digne. Elle les salua d'un signe de tête.

- J'ai… J'ai besoin de me reposer. Bonne journée messieurs.

Elle quitta la pièce d'une démarche un peu hésitante et Pansy attendit que sa mère ne soit plus à portée de voix pour s'adresser à eux, une lueur de gratitude dans les yeux.

- Merci. Merci énormément.

Les deux détectives quittèrent la maison Parkinson peu après, avec la certitude que Pansy les contacterait au moindre élément nouveau. Ils restèrent un long moment silencieux, marchant ensemble au lieu de transplaner immédiatement.

Finalement, Harry grogna légèrement.

- Crabbe et Goyle… Tu sais où ils sont ?

- Je pensais qu'ils étaient morts.

- Est-il possible qu'ils… Qu'ils soient derrière tout ça ?

- Aucune chance. Ils sont bien trop stupides !

Harry ricana et Drago continua.

- Sans mon père pour leur donner des ordres… C'est le genre d'abrutis incapables de prendre des décisions.

- Et à qui obéissaient-ils à part ton père ?

Drago haussa les épaules, sourcils froncés.

- A n'importe qui ayant plus de puissance qu'eux. Ce qui n'est pas vraiment compliqué.

Harry hésita un instant, mais pinça les lèvres. Il avait pensé à demander à son ami si Lucius pouvait être impliqué, mais il abandonna vite l'idée. Il attendrait un moment plus propice.

Cependant Drago avait noté son comportement et il secoua la tête.

- Je ne pense pas que mon père soit impliqué. Il… S'il avait l'occasion de grappiller du pouvoir, il n'hésiterait pas, mais…

- Mais tu ne penses pas qu'il soit lié à tout ça.

Drago resta silencieux un long moment.

- Il ne nous aidera pas sans un bénéfice certain pour lui.

- Comme en échange de sa libération ?

Le blond eut l'air horrifié.

- Libéré ? Non. Il ne doit pas être libéré. Pas après tout…

Harry s'immobilisa brusquement et attira Drago contre lui, le serrant dans ses bras, avant de déposer un léger baiser sur sa tempe.

- Calme-toi. Pas besoin de penser à ça.

- Mon père n'est pas un homme bien, Potter. Et je n'arrive pas à lui pardonner pour…

Drago se dégagea pour attraper son bras gauche, là où la Marque des Ténèbres pâlissait. Harry le ramena contre lui, en restant silencieux.

Une fois de retour chez eux, Drago partit dans sa chambre sans un mot, sous le regard triste de Harry. Il décida de lui laisser du temps, et écrivit un mot. "Je vais voir Ron. H."

En arrivant dans le bureau de Ron, Harry grimaça au regard noir que lui jeta son ami. Et cerise sur le gâteau, Hermione était présente, regardant Harry avec curiosité. Le rouquin attaqua immédiatement, faisant sursauter ses deux amis.

- Que faisait Malefoy a demi-nu chez toi ?

Hermione couina à la mention de la nudité de Drago, mais Harry l'ignora soigneusement, espérant qu'il ne rougissait pas. Cependant la chaleur qui baignait ses joues était un signe révélateur de sa réaction…

- En fait… Malefoy habite chez moi. Enfin. Chez nous.

Ron glapit et secoua la tête, horrifié.

Hermione le bouscula un peu sèchement.

- Ils sont colocataires, Ron.

Harry se sentit rougir un peu plus, en repensant à leur relation actuelle. Ils étaient colocataires, mais ils étaient devenus tellement plus proches. Hermione plissa les yeux d'un air suspicieux.

- N'est-ce pas Harry ?

Il hocha la tête, en haussant légèrement les épaules.

- Ouais. Bien sûr. Colocataires.

Ron grogna.

- Et ton colocataire se balade souvent à poil ?

Harry ne répondit pas, passant directement à la raison de sa présence.

- Ron ? Tu pourrais me renseigner sur Crabbe et Goyle pères ?

Le roux plissa les yeux.

- Pourquoi ? Pour nous donner encore plus de paperasse ?

- Madame Parkinson pense avoir reconnu leurs voix. Rien de certain, mais ça ne coûte rien de vérifier.

Hermione les coupa, croisant les bras.

- Et où est Drago ?

Harry eut un geste sec de la main, ses yeux verts s'obscurcissant légèrement, contrarié.

- Il se repose.

La jeune femme ricana sans pour autant commenter. Ron pinça les lèvres, et écrivit un rapide mot sur un parchemin avant de l'envoyer d'un coup de baguette. Puis, il fixa Harry jusqu'à ce que ce dernier ne se tortille, mal à l'aise.

- Bien. Harry mon pote. Pourquoi je suis une fois de plus le dernier à savoir que tu partages ton appart avec la fouine ?

Harry souffla, agacé.

- Déjà ne l'appelle pas comme ça. Ensuite… Tu as vu comment tu as réagi quand nous sommes devenus coéquipiers ? Je pensais te le dire… plus tard.

Hermione ricana, amusée.

- Il n'a pas tord, Ron. Tu peux te montrer d'une terrible mauvaise foi parfois.

- Et bien je suis certain que je l'aurais mieux digéré si je n'étais pas tombé nez à nez avec la foui… Malefoy à poil chez toi à l'heure du petit dej.

Harry rougit et leva les yeux au ciel tandis que ses deux amis ricanaient. Fort heureusement, la réponse au mot de Ron arriva sous forme d'un avion en papier, coupant net la conversation pour son plus grand soulagement.

Ron en prit connaissance et donna le mot à Harry, l'air sérieux.

C'était un rapport sur les Mangemorts Crabbe et Goyle Senior. Harry en prit connaissance et se frotta les yeux, fatigué. Selon les informations du Ministère, les deux hommes étaient portés disparus depuis la bataille de Poudlard, et donc considérés comme morts. Leurs familles étaient entrées en possessions de leurs héritages, et il n'y avait aucune preuve qu'ils puissent avoir survécu.

- Merci Ron. Je te tiens au courant…

Harry les salua de la main, et allait sortir du bureau quand Ron le rappela.

- Pitié, évite moi la paperasse mec. Toi et ton… coloc vous êtes des plaies pour nous autres, pauvres employés du Ministère !

Harry gloussa et quitta les lieux, les yeux brillant, heureux d'avoir des amis aussi précieux. Il aurait peut être dû faire confiance à son meilleur ami, après tout.

Il arrivait près de son appartement quand il vit Drago avancer vers lui, vêtu de sombre comme à son habitude, ses cheveux presque blancs brillant sous le timide soleil. En voyant une silhouette menaçante arriver derrière Drago, il écarquilla les yeux et se précipita, sortant sa baguette. Avant même d'expliquer quoi que ce soit à Drago, il avait lancé un sort sur la personne qui lui avait semblé menaçante, le ligotant pour le mettre hors d'état de nuire d'un Incarcerem rageur…

Drago leva un sourcil surpris, avant de rassurer son colocataire. Il allait parfaitement bien, il n'avait même pas vu que quelqu'un s'apprêtait à l'attaquer.

En s'approchant de l'agresseur, Harry s'attendait à trouver un ennemi connu. Un ancien Mangemort peut être.

Pourtant en arrachant la capuche sombre sur la tête de l'homme, il eut une exclamation de surprise en découvrant un inconnu. Il n'avait aucune expression de haine ou de colère, juste le vide sur le visage de l'homme.

Derrière lui, Drago grogna.

- Imperium.

Puis, il se détourna, toujours aussi calme, avant d'envoyer un patronus en direction du bureau des Auror.

Harry soupira, sentant la tension le quitter après ce moment de stress. Il agrippa Drago pour le serrer contre lui et marmonna.

- Ron va me tuer.

Drago ricana en déposant un léger baiser sur ses lèvres. Pile au moment où Ron transplanait près d'eux.