Auteurs : BadAngel et Artoung
Titre : Instinct Animal
Disclamer : Pas à nous mais à J.K.R
Rating : M
Paring : HP/DM
Genre : Romance/Humour
Avertissement : Cette histoire contient une relation homosexuelle avec des scènes à caractère sexuel donc surtout si cela vous choque, passez votre chemin.
Note de Artoung : Salut les gens Voici enfin le troisième chapitre. Je sais, on avait laissé Harry et Draco dans une position assez délicate, mais que voulez-vous il faut bien qu'on s'amuse un peu. Un petit avertissement pour ce chapitre cependant…il comporte des passages assez suggestifs, vous voilà maintenant prévenus !
Merci vraiment pour toutes vos reviews.
Et encore plein de gros bisous à Anagrammes.
Bonne lecture.
Chapitre 3 : Comme un Lion en cage…
« - Tu me rends fou. » murmura Draco d'une voix plus douce, son regard doré ne quittant pas les yeux verts.
Et lentement, il se mit à genoux…
Le cœur de Harry battait à un rythme alarmant, il ne pouvait plus bouger, il haletait sous ce regard étrangement inhumain, si bestial et pourtant chargé de douceur et de désir.
Malfoy était à genoux devant lui, sa main était sur son sexe, douce et brûlante à la fois, ses lèvres gonflées par leurs baisers fiévreux s'approchait petit à petit.
Et Harry ne pensait plus, il n'était que ce corps tremblant, acculé contre ce mur.
« - Oui, Potter, tu me rends fou, et je vais te montrer à quel point. » fit la voix rauque du blond.
Et sans préavis, Harry sentit son sexe douloureux buter contre le palet du Serpentard.
Il entendit un cri, le sien, se répercuter dans la pièce alors que les tremblements de son corps s'accentuaient, que ses jambes doucement s'affaissaient et que le plaisir faisait bouillonner le sang dans ses veines.
Très vite il se retrouva étendu sur le carrelage frais, Malfoy le suçant toujours avec une science incroyable, alternant coups de langue et succions intenses, le conduisant toujours plus près de l'extase.
Harry n'osait pas ouvrir les yeux, il savait que la seule vue de cette bouche diabolique autour de lui le ferait jouir.
Il y était presque, il suffisait de si peu…
Mais il voulait plus, tellement plus.
Il voulait Malfoy en lui, il désirait que ce manque soit comblé par la virilité qu'il sentait contre sa jambe.
Comme s'il avait compris le blond se redressa.
« - Tu aimes cela, hein Potter ? » demanda-t-il sournoisement en donnant un petit coup de langue sur le gland rougi du Gryffondor.
Harry haleta, incapable de sortir un mot.
« - Hum, je prends cela pour un oui. » sourit Draco.
Il avait lui aussi envie de plus. Depuis si longtemps ce désir était au fond de lui.
En chacun de ses amants il avait cherché Potter, un peu de son odeur, un peu de lui quelque part, des yeux verts, des cheveux bruns, ou simplement une voix presque semblable.
Presque…
Mais là il l'avait à sa merci, sous lui, il se rendait.
Il le voulait si fort.
Autant qu'il le haïssait, il le voulait.
Passionnément, violemment.
Le Satyre en lui réclamait ce corps, et il l'aurait, encore et encore, sur le carrelage, ici, et tout de suite !
Draco remonta jusqu'au visage du brun, sa main continuant à aller et venir paresseusement sur son sexe, il aimait cette sensation de pouvoir, l'autre ne se débattait pas, ne se débattait plus.
Bien qu'à la vérité il ne se soit jamais vraiment débattu.
« - Tu sais ce que je vais faire à présent, pas vrai, Harry ? » murmura-t-il tout contre sa bouche.
Oh oui, Harry savait.
Malfoy allait exaucer son souhait, il allait…
« - Je vais te prendre, maintenant, je vais venir en toi. Je vais te faire crier jusqu'à ce que tes cordes vocales lâchent. »
Harry trembla un peu plus fort, cette voix hypnotique, ce souffle sur ses lèvres lui ôtaient toute résistance.
Ses vêtements n'étaient plus sur lui, ils devaient traîner quelque part dans un coin, comment et quand les avait-il ôtés, il ne s'en souvenait plus, et s'en fichait complètement.
« - Tu m'excites. » grogna le blond en saisissant sa main pour la plaquer brutalement sur son propre sexe encore prisonnier du tissus de son pantalon.
Harry aurait voulu lui répondre, lui dire que lui aussi l'excitait, qu'il le voulait, mais rien ne sortit, seul un gémissement lui échappa.
Puis un cri, quasiment un râle, lorsqu'il sentit un doigt se frayer un passage en lui.
Une sensation étrange, douloureuse mais plaisante, il avait mal mais son bassin malgré lui ondulait, réclamait.
Ses reins se cambraient, demandaient.
Son cœur battait.
Sa voix se brisait.
Ses yeux flous ne voyaient qu'une seule chose, cet éclat doré, les yeux du blond. Un instant le cœur de Harry se serra, seulement lorsque la pensée que ce n'était pas vraiment Malfoy, que c'était le Satyre…
Mais cette pensée ne fit que passer, le brun l'oublia.
Malfoy venait d'insérer en lui un second doigt et dans la foulée avait touché quelque chose en lui. Un point si sensible que Harry se mit à trembler sans plus pouvoir se contrôler, la respiration hachée, les yeux révulsés par le plaisir qui déferlait en lui.
« - Dis moi, Harry, dis le moi… » susurra Draco près de son oreille. « Dis moi que tu me veux et je viendrai. »
« - Je… » commença Harry.
Il voulait le lui dire, il voulait lui dire qu'il n'y avait que lui pour lui faire ressentir de telles choses, que lui seul pouvait l'enflammer ainsi.
Le regard doré était toujours rivé au sien, empreint de désir sauvage et de douceur méconnue.
Les mains pâles étaient toujours sur lui, en lui…
Il ne s'entendit même pas dire « Viens » d'une voix rauque, cassée d'avoir trop crié.
Il n'entendait plus rien, il ne voyait que celui qui lui donnait plus que personne n'avait jamais su le faire.
Il le voulait.
Harry ferma les yeux, prêt à la douleur qu'il savait à venir, prêt à recevoir le blond en lui.
Mais la seule chose qu'il sentit fut le poids du Serpentard sur sa poitrine.
« - Bordel, Potter ! Vous êtes inconscient ou quoi ? » fit la voix coléreuse du professeur Snape derrière lui.
A cet instant, Harry réalisa plusieurs choses…
La première : il était totalement nu sous Draco Malfoy.
La seconde : Draco Malfoy était présentement stupéfixé.
La troisième, c'était que son professeur de potion se trouvait là et avait très certainement été témoin de la scène.
La quatrième chose était la présence d'un autre professeur près de Snape, le professeur Lupin, qui avait l'air totalement abasourdi.
Il devait d'ailleurs avoir l'air totalement à côté de la plaque, car Remus s'empressa de le recouvrir de sa cape et de l'aider à se dégager de l'étreinte inconsciente de Malfoy.
« - Ca va aller, Harry ? » demanda-t-il avec une lueur d'inquiétude dans le regard.
Harry secoua la tête afin de rassembler ses morceaux de raison éparpillés au quatre coins de son esprit en déroute.
« - Oui, ça va. »
Snape, qui était en train de s'occuper de Draco toujours stupéfixé se releva et s'approcha de lui.
« - Eh bien je constate qu'encore une fois vous avez manqué de discernement, Potter, je retire vingt points à Gryffondor pour votre imprudence et encore vingt points pour votre non respect des consignes. » scinda-t-il.
« - Severus ! Ne sois pas si intransigeant, Harry vient d'être agressé ! » lança Remus d'une voix froide que Harry ne lui connaissait pas. « Viens Harry, je te ramène au château. »
Luttant toujours pour réaliser ce qui venait de se passer, Harry se laissa entraîner hors des vestiaires, en se demandant tout de même ce que faisait Remus avec Snape dans les vestiaires des Serpentards à cette heure de la soirée…
Et alors qu'il franchissait le seuil, la pensée incongrue lui vint, il se dit qu'il préférait tout de même Malfoy lorsque ses yeux avaient cette lueur argentée qu'il lui connaissait.
Mais que s'il y ajoutait ce qu'il avait pu voir ce soir dans les yeux dorés, il n'en serait pas mécontent.
oOoOo
« - Grmph… »
Pour la énième fois depuis son retour dans le dortoir des Gryffondors, Harry soupira.
« - Ron, tu as l'air d'une poule qui a avalé son œuf. » signala aimablement Dean au rouquin qui depuis près d'une demi heure ne cessait de grogner.
« - Grmph. » fut la seule réponse de Ron.
« - Bon, je crois que le mieux à faire, les gars, c'est de les laisser tous les deux. » fit Seamus en se levant de son lit pour se diriger vers la sortie.
Il fut aussitôt imité par un Dean hilare et un Neville somnolent, lui qui espérait pouvoir rattraper quelques heures de sommeil, c'était loupé.
Harry émit un nouveau soupir, Ron grogna.
« - Bon, vas-y, dis-le, qu'on en finisse. » dit le brun en baissant les yeux.
Il savait que le regard azuré de son meilleur ami serait accusateur.
« - Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Que tu es inconscient ? Non, ça tu le sais, vu l'état dans lequel t'a ramené Remus. »
Harry se contenta d'acquiescer.
Oui, il savait qu'il était inconscient.
Inconscient de tout, du danger, des risques qu'il prenait.
Inconscient de ce que provoquaient à chaque fois les mains de Malfoy sur lui.
« - Non, Harry, je ne te ferai pas de reproches, je trouve que tu t'en fais déjà beaucoup. Je veux juste te poser une question… Pourquoi ? »
« - Pourquoi… Quoi ? » demanda Harry, étonné, en relevant la tête pour rencontrer enfin les yeux de son interlocuteur.
« - Pourquoi tu agis de cette façon avec Malfoy ? »
Comment ?
Mais de quelle façon agissait-il ?
Il agissait comme une personne qui détestait une autre personne, c'était tout…
« - Mais… Enfin, Ron, tu sais bien que je le déteste. »
Ron secoua la tête, visiblement au bord de la crise de nerfs.
« - Non, Harry, si tu détestais Malfoy, tu serais ravi de ne plus le voir. Mais regarde un peu comment tu le provoques depuis le début de l'année alors que lui essaie de rester neutre. »
« - Mais… mais… c'est faux ! C'est lui qui me cherche ! » s'insurgea Harry.
Cette fois le rouquin ne dit rien, il se contenta de rester immobile, l'air consterné.
« - Mais si, enfin, Ron… Tu ne vois pas sa façon de me snober, cette attitude complètement désinvolte ? Il fait exprès de se montrer aimable avec tout le monde et de me snober MOI. Si c'est pas de la provocation, ça, alors dis moi ce que c'est. Et en potions l'autre fois, c'est lui qui a commencé, c'est SA faute, il m'a parlé au moment où je prenais mes ingrédients, et la fois où… »
« - Ca suffit Harry ! » le coupa brusquement Ron. « Malfoy ne fait rien, il reste tranquille. Il n'est pas plus aimable qu'avant avec les gens, il n'a pas fait exprès de te distraire en potion, rien de tout ça. En fait la seule chose vraie dans tout ce que tu viens de dire c'est son comportement envers toi. Et c'est ça qui fait que tu le provoques, et ne dis pas le contraire, je t'ai vu faire ! »
Harry ouvrit la bouche comme pour protester, mais il ne dit rien.
Et si Ron avait raison.
Alors il referma sa bouche, d'une part pour ne pas avoir l'air idiot, et d'autre part, parce que finalement il ne pouvait pas contrer son ami, pas cette fois.
Il ferma également les yeux.
Et sur l'écran noir de ses paupières closes il vit sa Némésis.
D'une certaine façon Draco Malfoy avait toujours été son opposé, aussi blond que lui était brun, aussi froid et neutre que lui était à fleur de peau et émotif, aussi subtil que lui était maladroit.
Cela avait toujours été normal de le détester, un peu comme les chiens et les chats qui ne peuvent pas se voir…
Mais le jour où Malfoy lui avait retiré cette haine, Harry s'était senti trahi.
Malfoy l'avait laissé seul.
Et Harry avait eu froid.
Jusqu'à cet accident, jusqu'à ce que le blond le prenne dans ses bras avec sauvagerie, avec haine et douceur…
Là Harry avait brûlé.
Malfoy l'avait consumé, lui qui le croyait froid et insensible avait découvert le côté animal et chaud qui se cachait sous la surface, derrière ces manières trop parfaites, derrière ces expressions trop travaillées.
Et Harry avait aimé cela.
Même plus, il avait recherché cela, comme un drogué cherche sa dose, Harry Potter avait cherché des mois durant ce qui lui manquait.
Et à cet instant, là sur ce lit, sous le regard de son meilleur ami, il s'avoua qu'il avait envie d'une overdose de Draco Malfoy, qu'il crevait de ses caresses, qu'il se mourrait de ses baisers, qu'il se damnerait pour son sexe.
« - Je crois… » murmura-t-il ouvrant lentement les yeux. « … que tu as raison. »
Il ne vit pas le sourire qui ornait le visage de son ami. Ron savait bien qu'il avait raison, il observait le brun depuis longtemps déjà, à vrai dire depuis qu'il avait été réveillé par les cris nocturnes de ce dernier.
Une nuit pendant les vacances de Noël alors qu'ils étaient seuls tous les deux dans le dortoir des rouges et or, Ron l'avait entendu crier dans son sommeil, mais il avait tout de suite su que ces plaintes n'étaient pas celles que Harry émettait lorsqu'il était en proie aux visites du Lord Noir, non… Cette nuit là Harry sanglotait, et son ami l'avait écouté en silence, sans oser aller vers lui. Et lorsque finalement il y était allé il s'était aperçu que Harry était en plein dans un rêve. Il l'avait calmé comme il avait pu, et au moment où il allait s'en retourner dans son lit, l'autre l'avait retenu en murmurant d'une voix endormie « Ne me laisse pas, Draco. ».
Le lendemain Harry ne se souvenait de rien, et Ron n'avait pas insisté. Il en avait parlé à sa brillante petite amie qui lui avait conseillé d'attendre le bon moment, celui où il pourrait mettre Harry face à ses sentiments. Ron avait donc attendu et observé, cela les avait menés là, à cet instant où il devait aider à son tour celui qui l'avait maintes fois aidé.
Il s'assit près de Harry qui gardait la tête baissée.
« - Tu sais, tu devrais essayer de communiquer avec Malfoy au lieu de le provoquer. » dit-il.
« - Peut-être. »
Le rouquin eut un petit rire en voyant l'air déconfit de Harry, il savait bien que le brun n'était pas vraiment un expert en matière de communication.
« - Eh bien, il faudrait savoir où tout cela va vous mener. »
« - Oui, il faudrait. » répondit machinalement Harry en souriant.
Le brun pensait déjà où tout cela pourrait les mener… Eventuellement dans un lit, ou alors contre un mur, sur le sol, ou sur une table…
« - Et évidemment il faudrait éviter toute provocation qui vous mènerait immanquablement à une partie de jambes en l'air, car bien entendu, ce que tu veux, c'est communiquer, n'est-ce pas, Harry ? » fit Ron en le regardant d'un air suspicieux.
« - Evidemment. » acquiesça Harry en souriant le plus innocemment possible.
Bien entendu, il voulait communiquer, parler, tout ça…
Mais après tout, rien ne l'empêchait d'essayer d'aller un peu plus loin… Si ?
Souriant toujours, il se leva et alla s'enfermer dans la salle de bain, il devait réfléchir à la meilleure manière de coincer Malfoy afin qu'ils « communiquent ».
oOoOo
Pendant ce temps là, quelque part dans les cachots, une conférence au sommet se tenait.
Pansy Parkinson, Blaise Zabini, Gregory Goyle et Vincent Crabbe avaient appris par deux troisième année de Serpentard que leur directeur de maison avait ramené une fois de plus un Draco Malfoy inconscient dans sa chambre de Préfet en Chef.
Ils s'y étaient donc rendus.
A leur arrivée, Draco était prostré, il avait reçu sa dose de potion calmante mais cela ne l'empêchait pas de se torturer l'esprit avec ce qui venait de se passer.
Même Blaise n'avait pas pu lui tirer un mot, le jeune homme restait assis dans son fauteuil favori, les jambes ramenées contre son torse et le front appuyé contre ses genoux.
Cela faisait une demi heure…
Une demi heure qu'il leur refusait ses regards, ses mots, et même son attention.
Pansy fulminait, elle détestait voir son ami ainsi, cela n'était plus arrivé depuis près d'un an pourtant, mais cette posture ressemblait à celle qu'il prenait avant… Lorsqu'il avait eu une dispute plus violente que les autres avec Potter.
Se disant donc qu'elle n'avait rien à perdre, elle se lança.
« - Il s'est passé quelque chose avec Potter, n'est-ce pas, Draco. »
Elle eut la satisfaction de voir le blond se redresser en sursaut.
« - Comment tu sais ça ? » demanda-t-il, légèrement tremblant.
Draco était pâle, plus pâle que d'habitude, il avait l'air choqué, désorienté et furieux en même temps.
« - Il n'y a que lui pour te mettre dans des états pareils. » énonça Pansy telle une évidence.
Draco eut un petit rire. Pansy n'avait pas tort…
Potter avait toujours eu un tel ascendant sur lui, avant…
Depuis qu'il avait pris la décision de ne pas se ranger aux côtés de Voldemort, il avait du laisser le Gryffondor tranquille, c'était l'une des conditions, on lui avait fait comprendre de bien éviter toute perturbation dans la vie de son ennemi, et il avait obéi, pourtant cela lui avait coûté.
Potter n'avait apparemment pas apprécié n'être plus qu'un Gryffondor parmi les Gryffondors de l'école, mais Draco n'avait pas pu lui avouer qu'en réalité, il regrettait autant que lui ces interminables disputes, ces coups en douce, cette compétition qui n'en finissait pas.
Mais tout cela, c'était avant…
Avant cette stupide histoire de potion…
Avant que Potter ne fasse de lui un Satyre.
Et Draco lui en voulait de lui avoir fait perdre le contrôle, la seule chose qui lui restait. Pourtant il l'avait prévenu, il lui avait dit de partir… Mais ce stupide Gryffondor était resté, et Draco avait failli le violer.
Au souvenir de ce qui venait de se passer, Draco sentit une chaleur traîtresse se diffuser dans ses veines.
Merlin, il avait pris le sexe de Potter dans sa bouche, il l'avait sucé…
Il avait mis ses doigts à l'intérieur de Potter…
Un peu plus et il se serait enfoui en lui, se serait perdu…
Il se souvenait avec une incroyable netteté de chaque son, chaque caresse, du goût de la peau du brun, de sa texture sous ses doigts, de sa chaleur, de son étroitesse…
Draco haleta sous la puissance du désir qui brûlait ses reins.
Quelle ironie… Il bandait rien qu'en pensant à Potter, l'autre rirait bien s'il le savait, avant de dire un truc sur les pervers d'homos qui ne pensaient qu'au cul…
Plus pour se changer les idées que pour avoir une véritable réponse, il demanda à ses amis :
« - Au fait, vous avez trouvé des informations sur le sang de Satyres ? »
« - On a cherché partout à la bibliothèque, on a même été dans la réserve, mais il n'y avait rien. » répondit simplement Blaise en s'asseyant dans le grand canapé qui faisait face au fauteuil où se trouvait le blond.
Draco eut un petit sourire, car il savait qua Blaise avait certainement passé plus de temps à peloter sa petite amie la belette qu'à se plonger dans les grimoires de potions.
« - Oui, je crois que le sang de Satyre est très peu utilisé, on ne trouve aucune trace de ses propriétés dans les livres courants. » ajouta Pansy.
Le sourire sur le visage de Draco sa fana, Pansy n'avait rien trouvé, c'était foutu.
« - Par contre… » commença Vincent en ouvrant son sac à dos. « Je crois que ma tendance à conserver certains magazines et autres journaux aura eu son utilité. »
Il exhiba un vieux magazine dont le titre n'évoquait rien à personne.
« - Ceci chers amis, est un ancien magazine qui parlait de potions : « Potion Mag », il n'existe plus depuis au moins cinq ans mais dans ce numéro, il y a un article tout à fait intéressant sur les diverses propriétés du sang de Satyres. »
Vincent avait l'air très fier de lui, il y avait de quoi, depuis le début de leur scolarité commune les autres ne cessaient de rire de sa manie à conserver le moindre article de journal.
Il sentait par contre que d'ici quelques minutes, Draco regretterait sa question…
« - Bon, accouche ! » s'impatienta Blaise.
« - Bon. Il faut avant tout savoir que le sang de Satyres n'est plus utilisé que dans la potion curative appelée « Blasus », mais ce que l'on omet toujours de dire, c'est que cette potion a été créée par accident, un jour où un épileptique prit par erreur de cette potion. » commença Vincent.
Les autres pour une fois l'écoutaient, il reprit.
« - En fait la potion d'origine s'appelait « Amor Veritas », et elle était utilisée en Italie sur des sorciers ou sorcières incapables de choisir entre plusieurs prétendants. »
« - Il me semble en avoir entendu parler. » dit Blaise pensivement.
« - C'est tout à fait possible, mais elle n'est plus utilisée à cause des effets secondaires. »
Draco sentit son estomac se contracter.
« - Quels effets secondaires ? » demanda-t-il.
« - Eh bien il semblerait que ces effets soient ceux que tu subis. Je pense que par erreur Potter a fabriqué de l'Amor Veritas. En fait tout vient du sang de Satyres, les Satyres sont connus pour résoudre les conflits pas le coït, mais pas uniquement, lorsqu'ils ont trouvé leur partenaire idéal, ou âme sœur, ils ne désirent plus qu'elle. La potion a été interdite parce qu'il y a eu de nombreux conflits entre Moldus et sorciers à cause d'elle. »
« - Oh ! » s'exclama Pansy. « Ca voudrait dire que Potter est l'âme sœur de Draco ? »
« - Eh bien, si Draco ne ressent l'envie de sauter sur personne d'autre, ça pourrait être une possibilité, oui. »
Tous les regards se tournèrent aussitôt vers Draco.
« - Qu'aucun d'entre vous ne pose cette putain de question. » dit ce dernier froidement, devançant ses amis.
« - Mais… » tenta Pansy.
« - Sortez, s'il vous plait, je veux être un peu seul. » la coupa Draco.
Pansy n'insista pas, elle fit un geste discret aux autres qui s'empressèrent de sortir, en vérité ils n'avaient pas tellement envie de vérifier par eux même si la théorie selon laquelle Draco ne désirait que Potter était vraie.
Ce ne fut que lorsque la porte se fut fermée derrière Pansy que Draco se laissa aller. Pansy put entendre le bruit du verre brisé depuis le couloir, apparemment Vincent avait touché juste avec sa supposition.
oOoOo
Dans les jours qui suivirent l'épisode du vestiaire des Serpentards, l'ensemble des élèves de l'école assista à ce que tout le monde convint d'appeler « la chasse au Malfoy sauvage ». En effet, le comportement des deux Princes devint on ne peut plus étrange…
Harry Potter semblait décidé à discuter avec Draco Malfoy, et visiblement Malfoy faisait tout pour éviter de se retrouver seul avec Potter.
La situation semblait complètement bloquée, et personne ne savait réellement pourquoi. Seuls étaient au courant les amis respectifs des deux protagonistes mais ils refusaient de dire un seul mot sur le sujet. Les informations officielles étaient donc les suivantes : Potter avait joué un tour à Malfoy, Malfoy faisait la tête à Potter, Potter s'en voulait, il tentait de s'excuser, mais Malfoy refusait d'entendre ses excuses.
Bien entendu, personne ne pouvait savoir que ce que voulait réellement Potter, c'était de mettre au clair cette situation ambiguë entre lui et le bond, une situation qui durait depuis très longtemps, et que cette sombre histoire de potion n'avait fait qu'aggraver.
De même, personne ne pouvait connaître le trouble de Malfoy, qui réalisait à chaque fois qu'il voyait Potter, même de loin, combien il le désirait, et combien il n'avait jamais désiré que lui. Il avait tout essayé au cours de ces quelques jours, tout… Tout pour se prouver que cette théorie était erronée, mais rien n'avait fonctionné. Draco n'arrivait à s'énerver que contre Potter, et cela l'énervait encore plus. Il avait même été voir Angelius, cet adorable blondinet de Poufsouffle.
Angelius avait accepté, et Draco l'avait emmené dans sa chambre, bien décidé à lui faire l'amour, il l'avait embrassé, il l'avait dévêtu, il l'avait caressé…
Mais très vite Draco s'était senti mal, parce que ce goût n'était pas celui de Potter, cette peau n'avait pas la douceur de celle de Potter, ces gémissements lui écorchaient les oreilles, ils n'appartenaient pas à Potter.
Alors il avait cessé, en disant à Angelius qu'il ne se sentait pas bien, et le jeune homme avait compris, il l'avait laissé.
Mais avant de partir il lui avait dit : « Tu devrais parler avec celui que tu aimes, Draco, s'il est intelligent, il se rendra compte de la chance qu'il a. »
Draco avait failli lui dire qu'il n'aimait personne, et encore moins ce sale con de Potter, mais il n'avait rien dit.
Et il avait continué à fuir devant chaque approche du Gryffondor, toutes moins subtiles les unes que les autres.
Ce ne fut qu'au bout de sept journées entières que la situation se débloqua, un peu par hasard à vrai dire…
Harry cherchait un meilleur moyen de pouvoir coincer Malfoy, il trouvait que tout ce cirque avait bien assez duré, et il voulait aussi savoir pourquoi l'autre fuyait, habituellement le blond faisait front et là… rien !
Il était 19h30, et il s'était un peu attardé dans la grande salle à cause de Ginny qui voulait lui parler avant de rejoindre Blaise. La rouquine voulait savoir si le nombre d'entraînements augmenterait avant le match de Quidditch contre les Serpentards. Harry lui avait bien entendu répondu que oui, étonné que la jeune fille n'ait pas pu déduire cela elle-même, après tout, les verts et argent étaient leurs ennemis jurés dans le sport sorcier…
Ce soir là, Harry remonta donc un peu plus tard que prévu dans son dortoir.
Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'au détour d'un couloir il percuta nul autre que le Prince des Serpentards…
Quand le blond rencontra le regard vert surpris de Harry, il eut le réflexe salvateur de fermer les yeux, afin de se calmer.
Son second réflexe salvateur fut de se tirer. Ce qu'il tenta bien sûr de faire… Mais cette fois cela ne fonctionna pas, car Harry, bien qu'étant un peu surpris au départ, avait recouvré ses esprits et ses réflexes, il le retint par le poignet.
« - Pas cette fois, Malfoy. » gronda-t-il avant de l'entraîner à sa suite.
Il poussa la première porte qu'il vit, c'était celle d'une salle de classe, projeta le blond à l'intérieur de la pièce, ferma la porte et s'y adossa.
Draco, se voyant bloqué, s'éloigna le plus possible du brun, il devait à tout prix éviter de laisser le Satyre s'exprimer, sinon cette fois il allait vraiment violer Potter.
« - Laisse moi partir. » dit-il aussi froidement qu'il put, ce qui en la présente situation ne résulta qu'en un ton mi suppliant, mi incertain.
« - Non. » fut la seule réponse de Harry.
« - Bordel, Potter ! Tu tiens tant que ça à te faire violer ? » s'emporta Draco.
Il ne comprenait plus rien, pourquoi le brun s'acharnait-il à ce point ? Pourquoi ?
Il fut surpris de voir de l'incompréhension sur son visage.
« - Violer ? Pourquoi ? »
« - Tu as bien vu ce qui se passe à chaque fois qu'on se dispute… Je m'énerve et… je te… enfin, tu vois quoi. » balbutia Draco, de plus en plus perdu.
« - Eh bien oui… Mais tu ne m'as pas violé, que je saches. »
Draco soupira de frustration, l'autre ne semblait pas voir le danger, et dire que c'était ce crétin qui devait sauver le monde…
« - Ca n'est pas encore arrivé, mais si tu continues, je ne pourrai plus me contrôler, et là tu seras dans la merde, je ne pense pas que tu aies envie que cela arrive réellement. »
« - Je te rappelle que le viol est un rapport sexuel non désiré, je n'ai pas vraiment résisté, si ? » insista Harry.
« - C'est sûrement un truc en rapport avec la potion, je dois dégager des phéromones ou un truc dans le genre, c'est pour ça que tu dois me laisser partir, avant que ça ne dégénère encore. » s'obstina Draco.
Harry prit une grande inspiration, il devait dire ce qu'il était venu dire au blond, à savoir que potion ou pas, il le désirait, et qu'il avait envie de quelque chose avec lui.
Mais c'était difficile, très difficile…
Et de là où il se trouvait il ne pouvait pas être clair, il quitta donc sa position et s'avança vers Malfoy lentement, l'autre, plongé dans ses réflexions et sa technique de relaxation, ne fit pas attention à son approche.
Ce ne fut que lorsque Harry se trouva devant lui et que sa main se posa sur sa joue qu'il ouvrit les yeux.
Deux perles grises emplies de trouble.
Harry eut un petit sourire, c'était ainsi qu'il avait souhaité les voir, ces yeux là…
« - Tout ça n'a rien à voir avec cette stupide potion, je… eh bien… je… »
Il n'y arrivait pas, il s'insulta mentalement puis décida que le message serait plus clair autrement…
Si le premier geste venait de lui, par exemple…
Alors le plus simplement du monde il avança jusqu'à ce que ses lèvres rencontrent celles de l'autre garçon en un doux baiser.
Draco sentit aussitôt sa volonté l'abandonner, ses barrières lâchèrent et ses instincts prirent le dessus. Ses bars s'enroulèrent autour de la taille de Harry et il intensifia le baiser en gémissant.
Harry gémit aussi, il était aux anges, il se sentait si bien entre ces bras, sous ces baisers…
Malfoy était sa drogue, il aimait sa douceur, sa violence qu'il refoulait.
Il aimait ses mains sur lui, ces mains qui lui faisaient voir des étoiles.
Comme celle qui venait de se glisser dans son pantalon… De se poser sur son membre déjà tendu et qui commençait à le caresser, faisant monter le plaisir.
Puis la bouche de Malfoy se posa dans son cou, envoyant des frissons dans tout son corps.
Le blond le fit reculer jusqu'à un bureau où il le fit asseoir avant de se positionner entre ses cuisses.
« - Cette fois, puisque c'est ce que tu veux, je vais te baiser, Potter. » grogna-t-il en relevant la tête.
Harry sentit son estomac se contracter, le regard qu'il voyait n'était plus cette mer tourmentée qu'il observait un peu plus tôt…
Non, c'était les yeux du Satyre…
La partie du bond qui ne voulait que son corps.
Ce regard doré, animal, certes empli d'émotions mais plus tout à fait humain… Ce regard n'était pas celui du Malfoy qu'il connaissait…
Pas celui du Malfoy qu'il voulait.
« - Non… » s'entendit-il dire.
L'autre cessa aussitôt ses caresses.
« - Non ? »
Harry le repoussa et descendit de la table.
« - Je crois que c'était une mauvaise idée, je suis désolé. » dit-il avant de sortir de la salle sans même le regarder.
Oui, c'était une mauvaise idée…
Parce qu'il venait de s'apercevoir qu'il voulait non seulement le corps de Draco Malfoy, mais aussi son cœur, et que le sexe n'était pas la seule chose qu'il désirait avoir avec lui.
oOoOo
« - Eh bien, il t'en a fallu du temps pour remonter de la gr… » commença Ron.
Mais il s'interrompit net en voyant la tête que faisait son meilleur ami.
« - Oula… Toi tu viens d'avoir une conversation avec Malfoy. » prophétisa-t-il.
« - Ah bon ? Ca se voit tant que ça ? » demanda Harry en se dirigeant vers son placard.
« - Ben oui, d'abord parce que tu tire une tronche de six pieds de long, et ensuite parce que tu as le braguette ouverte. »
Harry suivit le regard de son ami et… effectivement sa braguette était ouverte !
C'était donc pour cela que ces élèves de première année l'avaient regardé de façon si étrange…
Lui qui croyait que c'était parce qu'il avait l'air triste.
S'il n'avait pas été si déprimé, il aurait ri de toute cette histoire.
« - Alors, si je comprends bien, ça s'est pas passé comme tu le voulais. »
« - Non, pas vraiment… Ecoute, Ron, je n'ai pas envie d'en parler pour l'instant. »
Le rouquin acquiesça et laissa son ami se diriger vers la salle de bains sans plus le cuisiner, il avait visiblement quelque chose de très lourd à digérer…
oOoOo
Au même moment, un Draco Malfoy troublé retournait à ses appartements de Préfet en Chef.
Il venait de se passer quelque chose d'important, il le sentait, mais il n'arrivait pas vraiment à réaliser…
S'il résumait, Potter lui avait avoué le désirer, ce qui n'arrangeait pas le moins du monde ses affaires.
Parce que si ça se trouvait, c'était l'un des effets secondaires de cette putain de potion qui lui compliquait sérieusement la vie depuis quelques temps…
Comment Potter pouvait-il affirmer que cette chose n'avait rien à voir avec ce qui les concernait, car très honnêtement, si Potter avait été gay, Draco s'en serait aperçu !
Draco sentait ce genre de choses à des kilomètres, mais avec Potter, la seule chose qu'il ait jamais pu sentir, c'était sa haine.
Si seulement il n'y avait pas ce truc de Satyre…
Draco pourrait savoir.
Cependant, mieux valait ne pas trop espérer, car même si Potter était celui que son cœur avait choisi, rien n'obligeait Potter à l'aimer.
« - Ah, Draco, vous voilà. Voila une demi heure que je vous cherche. » fit brusquement la voix de son directeur de maison devant lui, le faisant sursauter.
Le jeune Serpentard était arrivé devant sa porte sans même s'en apercevoir, trop plongé dans ses réflexions.
« - Ah, désolé… Je… euh… je faisais une ronde. » balbutia-t-il.
« - Oui, eh bien la prochaine fois que vous ferez votre « ronde », évitez d'en revenir débraillé, cela fait mauvais effet. » rétorqua Snape d'une voix coupante. « Mais si je vous cherchais c'était pour une chose plus importante que vos histoires de fesses, votre antidote est prêt. »
A suivre…
Note de BadAngel (oui, chacune son tour, hein) : Je vois que vous avez survécu à ce chapitre… C'est BIEN !
Comme vous avez pu le constater, les choses se précisent, autant dans la tête de Harry que celle de Draco. Le dernier chapitre vous aidera certainement à y voir plus clair. Nous espérons que vous aimez toujours cette fic.
Le quatrième et dernier chapitre viendra d'ici une quinzaine (quand j'aurai fini les RARs, en gros…).
Nous vous adorons !
