Après relecture, ce n'était clairement pas le meilleur texte que j'ai jamais écrit, ce prologue. Car, non, je n'avais pas relu avant de poster. Un coup de tête je vous ai dit. J'ai fait confiance à mon correcteur orthographique et mon phrasé abominable pour qu'il n'y ait aucune faute (désolée s'il y en a).
Un grand merci aux lecteurs, reviewers, followers, etc, etc. Je vous aime, vous êtes les meilleurs et j'espère que la suite vous plaira !
Chapitre 1
Arthur savait qu'il n'épouserait jamais son âme-sœur. Son père le lui avait fait comprendre avant même qu'il ne commence à saisir le concept d'âme-sœurs. Il lui fallait une femme née de bonne famille, une princesse d'un autre royaume dans le meilleur des cas, pour une alliance puissante.
Alors il ne fallait pas qu'il s'attarde sur la marque à son bras. Il ne fallait pas qu'il la montre. Le mieux était de ne jamais rencontrer son âme-sœur, ou de ne jamais savoir qui elle était. Il n'y aurait alors pas la douleur de devoir annoncer que ce serait impossible.
Mais aujourd'hui, cette marque qu'il oubliait parfois pendant des mois entiers le démangeait.
Il s'effondra sur la chaise de son bureau, ignorant Merlin qui suivait en babillant des absurdités, mettant de l'ordre dans son appartement comme tous les soirs. Il fixait le cuir à son bras.
« De toute façon elle ne vous aurait pas offert une position avantageuse. Tant qu'à vous marier par obligation, autant avoir le beurre et l'argent du beurre, non ? Il faut juste oublier le cul de la crémière » essaya de plaisanter Merlin en déplaçant des objets dans la pièce – et si Arthur y portait plus d'attention, il se rendrait compte que c'était plus des gestes pour se donner une contenance qu'un rangement méticuleux de ses affaires.
Le roi fronça les sourcils, sa main se resserrant sur son bras. C'était déjà arrivé par le passé. Mais il avait été encore un prince à l'époque, le poids du devoir n'était pas encore si fort sur ses épaules. Il lui était déjà arrivé de finir presque marié à une femme convenable, mais que celle-ci se révèle finalement posséder une âme-sœur qu'elle ne pouvait ignorer. Comme cela avait finalement été le cas avec Gwen et Lancelot. C'est pourquoi il était si difficile de se marier. En tant que roi, il avait des obligations. Mais toutes les potentielles prétendantes, elles, n'en avaient pas autant.
« Et elle n'était pas si belle. Vous avez vu la longueur de son cou ? Non, vous n'auriez pas eu de beaux enfants. Vraiment, une chance qu'elle ait trouvé ce chevalier. »
Et Arthur releva finalement les yeux vers Merlin. Merlin, un simple serviteur. Merlin, qui n'avait aucune foutue obligation. Merlin, qui était toujours désespérément seul, et qui cachait sa marque d'âme quand n'importe qui d'autre l'exposait au grand jour. Arthur ne pouvait pas comprendre. Ils n'en avaient jamais parlé.
« Pourquoi ? » marmonna-t-il plus pour lui-même, le regard toujours sur son serviteur.
Celui-ci se figea, se tournant vers son roi avec un air confus.
« Quoi pourquoi ?
– Pourquoi la caches-tu ? »
Merlin s'agita, passant de confus à une vague compréhension. Mais il détourna le regard, faisant comme s'il ne savait toujours pas de quoi il s'agissait.
« Je ne cache rien, Sire », dit-il finalement, un sourire maladroit s'étirant sur son visage stupide, et Arthur crut comprendre qu'il y avait un autre sens derrière cela mais n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.
« Ta marque d'âme. Elle est sur ton cou, mais tu ne la montres jamais. Pourquoi ? »
C'était peut-être de la panique, ou alors une pointe d'anxiété, qui passa dans les yeux bleus de son serviteur alors qu'il se balançait d'un pied à l'autre. Comme on pouvait s'y attendre, Merlin détourna le sujet maladroitement.
« Et vous Sire ? La vôtre est sur votre bras, et pourtant vous ne la montrez jamais.
– Ce n'est pas la même chose, Merlin. Moi, j'ai des obligations. Je ne pourrai jamais être avec mon âme-sœur. Autant nous épargner à tous les deux la connaissance de ce fait. »
Arthur crut presque voir de la déception dans le regard de Merlin. Mais cela n'avait pas de sens. Celui-ci fit un vague sourire moqueur.
« C'est vrai, autant laisser votre âme-sœur dans l'ignorance. Elle vous croit probablement déjà mort de toute façon, puisqu'elle ne vous a pas encore trouvé. Je suis sûre qu'elle est bien plus heureuse ainsi qu'en sachant que vous allez bien et que vous gouvernez même un putain de royaume avec des serviteurs pour laver vos chaussettes.
– Et la tienne alors ? » retourna Arthur, ressentant un peu de victoire en voyant la grimace de son serviteur.
« La mienne, commença Merlin, avant de faire une pause pour réfléchir… La mienne ne veut pas de moi », décida-t-il finalement de dire. Ce n'était pas totalement vrai. Mais bon, ce n'était pas non plus totalement faux, n'est-ce pas ?
Arthur eut la décence d'avoir l'air désolé de l'entendre. Merlin secoua la tête, tapotant pour la cinquième fois l'oreiller qu'il tenait entre les mains qui était on ne peut plus prêt à être reposé sur le lit.
« Peu importe. Pourquoi avons-nous même cette discussion ? C'est comme si nous n'avions personne, pas d'âme-sœurs. Ni vous, ni moi.
– J'aimerais pouvoir la trouver un jour, soupira finalement le roi en laissant à nouveau tomber les yeux sur le bracelet de cuir qui recouvrait sa marque. J'aimerais pouvoir l'aimer. »
Merlin remercia les Dieux de ne pas avoir été regardé à ce moment-là. Il avait très probablement la même tête que ces biches repérant Arthur qui pointait son arbalète sur elles.
« Qu'est-ce qui vous en empêche ? »
Merlin savait très bien que ce n'était pas une bonne idée d'inciter Arthur à chercher son âme-sœur. Il ne pourrait rien en retirer à part de la déception. Mais il serait probablement étrange qu'il ne le fasse pas, non ?
« Après tout, continua-t-il, votre père n'est plus là pour vous dire quoi faire. Vous n'avez pas à suivre tout ce qu'il pensait être juste. Évidemment, il est bon de former des alliances. Mais être assis à côté de quelqu'un que vous aimez, en qui vous auriez confiance, ne ferait-il pas de vous un meilleur roi ? Le peuple ne pourrait désapprouver une union entre deux âme-sœurs, même s'il s'agit de leur roi. Ce ne serait pas manquer à vos obligations. »
Il allait continuer dans sa lancée avec d'autres arguments mais fut coupé par une déclaration qu'il n'attendait très certainement pas.
« Elle a de la magie. »
Un silence horriblement long pris place entre eux, avant que Merlin ne croasse un « quoi ? » incrédule.
« Gaius a vu ma marque d'âme. Il me l'a dit. Apparemment, c'est évident quand on la voit. Mon père ne l'a jamais su. Il en aurait été fou. »
Arthur passait distraitement sa main sur son bras, sourcils froncés, continuant face au silence de Merlin.
« Cela fait longtemps que je ne l'ai pas regardée, mais je suppose qu'il a dit ça à cause du dragon doré. J'avais toujours cru que cela était lié à mon nom de famille, Pendragon, même si c'était un peu absurde et pas très personnel comme une marque d'âme est censé l'être. Tu te souviens de Balinor ? »
Heureusement, le roi ne regardait pas Merlin, sur qui la panique devait être horriblement évidente.
« Le dernier seigneur des dragons, continua Arthur, inconscient du malaise de son serviteur. Je m'étais dit, quand on était allé le cherché… Il était là-bas depuis si longtemps. Et s'il avait eu un enfant ? Et s'il avait eu une fille ? Et si c'était elle et que c'était ce que signifiait ce dragon ? C'est un peu absurde mais… J'y repense parfois et je ne vois pas ce que ce dragon pourrait signifier d'autre puisque les dragons n'existent plus- »
Merlin n'écouta pas la suite des divagations d'Arthur. Il avait un bourdonnement sourd résonnant à ses oreilles. Probablement le son de son propre cœur qui menaçait de le lâcher.
Comment Arthur pouvait-il être si proche de la vérité avec des suppositions si absurdes ? Ce n'était pas bon. Vraiment pas.
Il aurait pu essayer de raisonner Arthur. Si son âme-sœur était une femme, même en étant la fille de Balinor, elle n'aurait pas été une seigneuresse des dragons. C'était un pouvoir qui ne se passait que de père en fils. Mais cela n'apporterait rien au débat. Déjà, Merlin n'était pas censé savoir ce genre de détails sur des familles magiques supposément disparues. Ensuite, Arthur en viendrait probablement à supposer que son âme-sœur était donc un homme, et non une autre fille, ailleurs, pour d'autres raisons. Cela n'arrangerait vraiment rien du tout.
Il pourrait aussi dire à Arthur que les dragons étaient très loin d'être une espèce éteinte, pour le mettre sur une autre putain de piste. Mais il devrait alors des comptes à Arthur pour une telle information. Il était hors de question qu'il explique pour Aithusa… ou pour Kilgharrah d'ailleurs.
Bon sang, depuis quand était-il dans une telle merde ? Depuis quand avait-il autant de secrets cachés aux yeux d'Arthur ?
« -si elle a de la magie. Je sais que je devrais m'y résoudre, je ne devrais même pas espérer qu'elle soit quelque part, encore en vie et heureuse. Mais je ne peux pas m'en empêcher et parfois je déteste juste un peu plus les lois de mon père et la magie et le simple fait d'être roi. »
Arthur releva enfin les yeux vers son serviteur qui était étrangement figé sur place, comme perdu dans ses propres réflexions.
« Merlin ? Tu n'as rien à dire ? Serais-tu malade ? »
Et puis il remarqua le teint pâle de Merlin, tirant les mauvaises conclusions.
« Merlin ! Je sais que tu n'es pas familier avec la magie et que ça te fait peur la plupart du temps. »
Le sorcier laissa échapper à peu près à cet instant un rire nerveux.
« Mais je n'ai pas dit que j'allais épouser mon âme-sœur. Ce serait impossible. Même si la magie n'était pas un mal, même si elle voulait du fils du roi qui a condamné son espèce et même si je levais l'interdiction de la magie pour elle, quelle crédibilité aurais-je auprès de mon peuple ? Ils parleraient très probablement de manipulation. En fait, ce serait très probablement de la manipulation. Elle ne penserait certainement pas à une autre façon d'avoir ce qu'elle veut, étant une sorcière. Si ça se trouve, elle veut juste ma mort, comme tous les sorciers de ce foutu pays…
– Est-ce cela qui vous inquiète ?
– Quoi donc ? Demanda Arthur, surpris que Merlin l'interrompe finalement.
– Qu'elle ne veuille pas de vous. Est-ce pour cela que tu ne veux pas savoir ? »
Arthur fronça les sourcils en regardant l'air sérieux collé au visage de son stupide serviteur.
« M'as-tu seulement écouté ? Peu importe tout cela. Elle a de la magie. »
Merlin regarda Arthur qui le fixait en retour, attendant une réaction. Mais ce que le sorcier vit dans le regard d'Arthur lui fit comprendre que c'était peut-être là une opportunité. Il n'avait pas l'air d'avoir peur du fait que son âme-sœur soit une sorcière. Il n'avait pas l'air d'en être dégoûté. Déçu, visible. Résigné, très certainement. Mais pas en colère.
« Sire. »
Et Arthur se redressa sur son siège au simple sérieux dans le ton de Merlin. Il n'utilisait jamais son titre de la sorte.
« Le Destin lui-même décide des liens d'âmes. Si votre âme-sœur a bien de la magie, il doit y avoir une raison. »
Le roi resta pensif un instant avant de tomber contre le dossier de sa chaise.
« Probablement, soupira-t-il. Mais ce n'est peut-être qu'une épreuve supplémentaire pour me montrer quel est le mal qui ronge ce pays. Si mon père avait bien raison sur tout cela… Avec tout ce que la magie m'a pris… »
Il releva un regard presque désespéré dans les yeux de Merlin.
« Peut-être que ce sera juste une autre trahison. »
C'était comme une lame chauffée à blanc en plein dans l'estomac. Merlin grimaça un sourire pour cacher la vague de remords que faisait monter en lui cette simple déclaration qui ne le visait même pas.
.
C'est cet instant que choisit un garde pour faire irruption dans la chambre du roi.
« Sire ! »
Arthur allait le réprimander sur le fait de frapper avant d'entrer et du manque de politesse et de respect dans le personnel de ce château – il prévoyait même déjà de demander à Merlin s'il n'en était pas à l'origine avec ses manières aussi détendues, quelle mauvaise influence ce serviteur – mais il n'en eut pas le temps, le garde enchaînant immédiatement.
« Deux femmes demandent à vous voir. L'une d'elle est gravement blessée, l'autre affirme avoir un message important à vous transmettre. »
Arthur ordonna immédiatement à Merlin d'amener la blessée à Gaius et affirma pouvoir recevoir la deuxième invitée surprise dans la salle du trône. Ils se précipitèrent tous hors de la pièce, la conversation précédente déjà mise de côté.
Hé bien, voilà la suite. J'ai mis un moment à me décider comment allait se dérouler cette histoire et j'ai toujours quelques doutes mais je pense partir dans une direction pas trop mauvaise pour le moment. Enfin, ce chapitre est surtout de la mise en situation (et un moyen de torturer le pauvre Merlin pour tout ses affreux secrets, fufufu).
J'espère que ça vous a plu ! Je ferais de mon mieux pour la suite... Encore des câlins virtuels à tout ceux qui lisent mes absurdités jusqu'ici. Serrez-vous vous-même fort dans vos bras et félicitez vous d'avoir fait le bonheur d'une inconnue en incrémentant un compteur stupide dans la base de données de ce site... (c'est déprimant dit ainsi, désolée x') )
A bientôt pour la suite, je l'espère !
