Bonjour à tous et à toutes !

Ce chapitre est plus court. Ne vous attendez à rien de régulier ici, ni dans la longueur, ni dans les mises à jours x') Quand j'ai l'inspiration, j'écris, je relis à peine, et je poste quand j'ai l'impression d'avoir un chapitre potable. Ce n'est pas travaillé, mais j'espère que vous aimez quand même.

Encore une fois, un grand merci aux gens qui suivent, mettent en favoris, commentent, lisent, etc. Vous êtes un baume pour mon cœur malade d'affection (je suis si dramatique parfois, ne faites pas attention). Et désolée pour les fautes éventuelles ! Il y en a forcément, je me connais x')

Bonne lecture à vous !


Chapitre 2

Merlin soupira en se tournant vers les étagères pour trouver les bocaux correspondants aux ingrédients que Gaius venait de lui demander.

La jeune femme blessée – qui était presque encore une enfant – était désormais inconsciente, ayant visiblement lâché prise à son arrivée à Camelot. Ils l'avaient allongée et Gaius s'était empressé de nettoyer les plaies. Ses poignets et ses chevilles étaient abîmées, probablement avait-elle été attachée. Par des cordes, d'après les marques. Elle avait aussi des côtes fêlées – probablement des coups répétés plus ou moins anciens d'après les bleus, selon le médecin, mais rien de particulièrement grave.

Le plus urgent était donc de s'occuper de ses yeux. Ou plutôt de leur… absence. Gaius faisait son possible, ronchonnant sur le manque de soin qui avait été mis dans l'œuvre, les plaies sur ses pommettes et ses arcades laisseraient de vilaines cicatrices témoignant de la rage de celui ou celle qui avait pu lui infliger cela.

Gaius avait un air grave alors qu'il demandait à Merlin de prendre le relais pour soigner les plaies le temps qu'il prépare un onguent pour son visage. Merlin tamponna un peu plus le sang déjà coagulé avec un chiffon bien loin de son blanc habituel avant de le replonger dans le seau d'eau tiède pour le rincer sommairement et de recommencer.

« Gaius, pensez-vous qu'elle pourrait être… »

Il n'osa pas aller plus loin dans ses suppositions. Mais Gaius compris, marmonnant un « peut-être », visiblement peu enclin à la conversation. Le serviteur lui jeta un regard, remarquant son expression. La même qu'il avait quand il se remémorait d'anciens mauvais souvenirs. Merlin avait entendu parler des pratiques qui étaient apparues, particulièrement au début de la chasse aux sorcières lancée par Uther. De nombreux sorciers s'étaient vus retirer les yeux, pour des raisons évidentes. Des pratiques barbares qui avaient fini par être abandonnées avec le temps, particulièrement depuis qu'Arthur était sur le trône.

« C'est juste une enfant, souffla Merlin avec tristesse, comment ont-ils pu ? »

Ils finirent le travail dans un silence assez lourd jusqu'à ce que les yeux de la jeune femme fussent correctement bandés.


Arthur soupira légèrement juste avant que son invitée n'entre dans la salle. Celle-ci était modestement vêtue, avec de longs cheveux emmêlés, mais son regard était déterminé et vint se planter droit dans ceux du roi. Elle se présenta avec une courbette respectueuse comme Cynthia, servante de dame Emrys, remerciant pour être reçue.

« Emrys, dites-vous ? » Demanda Arthur, intrigué.

Il ne lui semblait pas avoir entendu parler d'une quelconque Emrys.

« Oui, mon seigneur. Dame Emrys souhaite vous inviter dans sa demeure. Nous sommes venues vous porter l'invitation dans l'espoir de pouvoir vous escorter avec notre retour. Si cela vous convient, et compte tenue de l'état de ma compagne de voyage, j'espère que vous nous laisserez avant cela un moment de repos. »

Arthur ne laissa rien de plus qu'un sourcil d'étonnement se lever pour exprimer sa surprise, bien que celle-ci soit grande. Cette jeune femme était bien culottée, mais Arthur était intrigué.

« Bien, j'ai des affaires à régler. Mais nous n'avons qu'à en discuter ce soir au dîner. »

Cynthia s'inclina avec reconnaissance alors que le roi faisait demander une servante pour installer ses invitées dans le château et faire prévoir des couverts supplémentaires pour le repas.


Merlin aurait presque été réticent à laisser la jeune femme blessée si Gaius n'avait pas promis de rester pour la surveiller alors qu'il devait aller faire ses devoirs pour servir un roi et ses besoins secondaires qui n'impliquaient certainement pas de graves blessures irréversibles.

Ainsi se retrouva-t-il à verser du vin dans la coupe d'Arthur comme il l'avait fait tant de fois, fixant d'un œil mauvais celle qui s'appelait vraisemblablement Cynthia. Son instinct lui criait que quelque chose chez elle n'allait pas, mais il garda sa grande bouche fermée. Il savait que, comme toujours, Arthur n'aurait rien à faire de simples pressentiments d'un serviteur maladroit. Il roula des yeux à la pensée. Être sous-estimé était pratique quand il s'agissait de mentir ou de faire face à un ennemi. Mais quand il s'agissait de raisonner Arthur, c'était une plaie, vraiment.

« Alors, commença le roi, puis-je savoir pour quelles raisons dame Emrys requiers ma présence ? »

Emrys ?!, pensa Merlin, manquant de renverser le pot à vin de ses mains.

« Vous comprendrez, continua le roi, inconscient du sursaut de son serviteur derrière lui, que je ne m'aventure guère loin de mon royaume sans une bonne raison. »

Quel

« Bien sûr, mon Seigneur, répondit Cynthia. Il s'agit là d'un sujet de la plus haute importance, bien qu'assez… personnel »

Est

Arthur haussa un sourcil, attendant la suite.

Ce

« Dame Emrys aurait préféré vous en parler d'elle-même, mais je suis sûre qu'elle comprendra la nécessité de vous en informer avant votre départ. »

Putain

« Il s'agit de votre âme-sœur, mon seigneur. Dame Emrys est presque certaine que votre marque correspond à la sienne et voudrait s'entretenir avec vous pour vérifier en personne. »

De bordel ?!

Le pot à vin ne survécut pas au deuxième sursaut de Merlin, qui en oublia même ses réflexes magiques, laissant le vase se briser à ses pieds, le vin venant imprégner ses bottes et le bas de son pantalon.

Merde, ça ne partirait pas au lavage.

Il bredouilla des excuses, ramassant les morceaux avant de se dépêcher d'aller chercher des chiffons pour éponger et nettoyer le sol, entendant à peine la remarque d'Arthur sur sa maladresse. Les deux autres continuaient à discuter, mais il ne pouvait pas se concentrer plus.

Imposteur. Voilà ce que son esprit avait crié, soudainement toutes griffes et tout crocs dehors, prêt à se battre pour son âme-sœur, son roi. Quelqu'un utilisait son identité, probablement dans un but de manipuler. Quelqu'un s'appropriait la prophétie de Merlin et Arthur pour détruire tout ce pour quoi il s'est battu jusqu'alors.

Il fredonna d'accord quand Arthur s'adressa à lui, sans se rendre compte que celui-ci venait de déclarer qu'ils partiraient dès le rétablissement de la jeune fille – Estrella, comme l'avait appelée Cynthia – avec quelques chevaliers pour aller rencontrer cette Dame Emrys.

Une pensée fugace traversait l'esprit de Merlin.

Il n'avait jamais vu la marque d'Arthur. Et qu'avait-il comme preuve qu'il était bien Emrys ? Les mots d'un dragon qui avait prouvé ne pas être de confiance, et la reconnaissance d'un enfant druide.

C'était… si peu.

Et s'il se trompait depuis tout ce temps ? Et si… et si c'était lui, l'imposteur de cette histoire ?

L'effroi le traversa, alors qu'il jetait un œil sur les dernières années de sa vie, peut-être passées à défendre un objectif qui n'aurait jamais dû être le sien.

Arthur se leva de sa chaise, jetant un regard presque inquiet à son serviteur inhabituellement immobile et silencieux derrière lui. Merlin se secoua alors. Pas le moment de remettre en question sa vie. Peu importait les prophéties, le destin, les marques d'âmes. Il croyait en Arthur, savait qu'il serait un grand roi, qu'il était déjà un grand roi. Peu importe le reste, sa vie avait un sens réel et palpable, qui lui convenait parfaitement. Il pourrait s'en contenter. Mais il accompagnerait bien évidemment Arthur voir Dame Emrys.

Il devait faire la lumière sur cette histoire, et protéger Arthur, quelle que soit la conclusion de cette énième aventure. Il y avait après tout toujours ce pressentiment dans son estomac à propos de tout ça, pressentiment qui ne l'avait jamais trompé jusqu'à présent.


Il tripotait sa nourriture du bout de sa cuillère, perdu dans ses pensées à propos de tout ce qui s'était passé dans la journée. Gaius lui lança un regard appuyé quand il ne répondit pas à une de ses questions.

« Merlin ? »

Il releva les yeux, croisant ceux du médecin.

« Qu'est-ce qui ne va pas, mon garçon ? »

Merlin rebaissa les yeux sur son ragoût, réfléchissant, avant de finalement prendre la parole.

« Vous ne m'avez jamais dit qu'Arthur savait que son âme-sœur était magique. »

Il grimaça quand cela sonnait comme un reproche, mais Gaius haussa simplement un sourcil.

« Et toi tu ne m'as pas dit que tu savais qu'Arthur avait une âme-sœur magique, répondit-il, quelque chose de malicieux brillant dans ses yeux.

– Hé bien, bredouilla Merlin, j'ai toujours supposé… Vous savez, les deux faces d'une même pièce, tout ça… Même si je n'ai jamais vu sa marque ou quoi que ce soit pour confirmer, je veux dire. Mais ça paraissait évident avec toutes ces histoires de destinées et de prophéties… »

Il faisait des gestes vagues avec les mains, plus pour contenir son embarras que pour illustrer ses propos. Gaius lui fit un sourire sympathique.

« Mais, continua Merlin, maintenant il y a cette soi-disant Dame Emrys qui prêtant être l'âme-sœur d'Arthur et… je suis un peu perdu. »

Gaius fredonna de compréhension.

« Vous avez vu la marque d'Arthur, il me l'a dit, peut-être pourriez-vous… »

Il avait déjà les mains sur le nœud de son foulard quand Gaius leva les siennes pour l'arrêter.

« Non, non mon garçon. Écoute plutôt ton cœur. Lui sait où il va et qui il suit. Les marques sont une indication supplémentaire, mais avoir une âme-sœur, c'est un sentiment plus qu'une vérité froide et calculée du destin. Reste sûr de toi et tout ira bien, Merlin. »

Il avait cet air énigmatique qu'ont toujours les vieux sages dans les histoires et qui agaçait parfois Merlin. Mais il n'eut pas le temps de répliquer pour insister qu'un gémissement faible leur fit tourner la tête à tous les deux vers le lit de la blessée.

Le ragoût déjà froid fut abandonné alors qu'ils se pressaient, médecin et assistant, pour venir en aide à la jeune fille qui se réveillait perdue, lui expliquant avec douceur la situation.

Une secousse fit trembler le corps de Merlin quand elle l'appela Emrys en serrant sa main, le visage brillant d'adoration, et Gaius ne fit aucun commentaire quand il la corrigea en donnant le prénom que sa mère avait choisi pour lui.


Voilà voilà. (j'ai toujours été terrible pour faire des conclusions)

A la prochaine fois pour le prochain chapitre, je n'ai pas finit de les torturer un peu x) Encore merci de lire !