Bonjour à tous ! Je tiens à commencer par dire merci pour les vues et les favoris, etc. Tous cela me motive à avancer ! (oui, même si la régularité n'est pas au rendez-vous...)

J'aurais voulu placer la citée de Dinas à Caerleon (si vous faites deux trois recherches vous comprendrez pourquoi :3c), mais vu les relations entre Camelot et Caerleon, j'ai finalement reporté mon choix. En plus, cela les fait marcher un peu plus. Il se passera donc plus de chose pendant le trajet et l'histoire sera d'autant plus rebondissante x') Cela dit, mes connaissances géographiques d'Albion se résument à quinze pauvres minutes de recherches rapides, alors ayez pitié de moi s'il y a des incohérences. Dans cela comme dans tout le reste en fait. Je suis sûre que je glisse aussi des incohérences chronologiques de partout, d'autant plus que je n'ai aucune idée de quand placer cette histoire, si ce n'est après la mort d'Uther.

J'espère que vous ne chipotez pas trop sur les détails.

(Et je n'en parlerais probablement pas, mais je suppose Lancelot bien en vie et avec Gwen, ainsi elle ne retourne pas vers Arthur, et a assez vite choisi Lancelot à cause du lien d'âme qu'ils partagent, ce qui laisse le roi entièrement disponible pour son serviteur, bien sûr :3c)

Bonne lecture !


Chapitre 4

Dame Emrys résidait apparemment à Dinas, une ville côtière du Royaume du Kent, au sud-est du pays, dans une demeure au bord de petites falaises rocheuses donnant sur la mer. Arthur avait décidé de leur trajet avec Cynthia, déterminant que le plus sûr serait de simplement traverser Nemeth pour arriver au Kent, même si cela leur faisait faire un léger détour. Il valait mieux rester en terres alliées. Pour des raisons de logistique, sachant qu'Estrella et Cynthia étaient arrivées à pied, ils ne pourraient pas tous partir à cheval. Cela ramenait leur voyage à trois bonnes journées de marche. Peut-être quatre en cas d'imprévus ou d'une météo trop méchante. Ainsi, ils pouvaient rester trois à quatre jours au plus chez dame Emrys avant que le devoir ne ramène le roi à Camelot.

Comme Arthur l'avait mentionné, ils étaient accompagnés de Gwaine et Percival pour le trajet. Tous les trois avaient leurs chevaux avec eux, et Merlin avait laissé sa jument à Estrella, la guidant en tenant les rênes, lui évitant ainsi d'avoir à tâtonner sur tout le trajet à la suite du groupe pour trouver ou poser ses pieds – Arthur n'admettra jamais avoir oublié ce détail quand il décida de l'organisation du voyage et, heureusement, Merlin ne fit rien remarquer si l'on oubliait le regard qu'il lui avait peut-être jeté mais que personne d'autre n'avait vu de toute façon. Cynthia menait la marche, quelques mètres devant les autres, murée dans le silence alors que derrière elle, Merlin conversait joyeusement avec Estrella et Gwaine sur des sujets variés et plus ou moins pertinents.

Le premier jour avait été relativement tranquille, si on ignorait les quelques fois où Merlin trébucha sur le trajet – plus que d'habitude, si vous demandiez à Arthur, ce qui est quand même quelque chose. Une des chutes l'avait conduit à presque se rompre le cou contre un rocher en contrebas de leur chemin, mais il n'avait fini qu'avec quelques égratignures et une bosse sur le front, assez miraculeusement, mais personne ne se posa trop de questions, trop perdus dans le soulagement. Et si Cynthia n'avait pas été ravie du tout qu'il se relève après chaque chute visiblement trop peu risquée pour lui, personne ne l'avait remarqué.

Ils n'étaient pas partis très tôt et avaient donc à peine passé les frontières de Camelot quand le soleil commença à décliner derrière les nuages. Ils s'arrêtèrent cette nuit-là dans une auberge d'un petit village sans nom à la frontière entre Nemeth et Camelot, économisant ainsi leurs réserves de nourritures et en s'abritant du froid et du vent qui commençaient à tomber ces derniers jours. Après leur repas, ils restèrent un peu plus longtemps dans la salle principale, buvant une bière et écoutant un barde chantonner en jouant de son instrument, se baladant joyeusement entre les tables. Même s'ils ne forçaient pas sur la boisson pour rester en forme pour la route du lendemain, Merlin et Gwaine avaient malgré tout le rouge aux joues et chantonnaient assez fortement les textes graveleux qu'ils connaissaient. Assez vite, Estrella avait montré des signes de fatigue et Cynthia l'avait accompagnée dans leur chambre, rappelant à la tablée de ne pas veiller trop tard.

Le roi n'admettra jamais, pas même sous la torture, qu'il avait passé la soirée les yeux rivés sur Merlin. Merlin souriant et bavardant. Merlin avec les pommettes, le bout des oreilles et le nez rougissants. Merlin s'illuminant quand il croisait son regard. Merlin gagnant inexplicablement toutes les parties du jeu de dés avec Gwaine et Percival, détroussant ses chevaliers de quelques pièces.

« Tu triches ! avait rit Gwaine à la fin de la troisième partie.

– Je suis simplement un homme très chanceux, répondit le sorcier modestement.

– Chanceux aux jeux, hein ? sourit malicieusement Gwaine. Que dit le proverbe déjà ? »

Il échangea un regard avec Percival qui prit la suite en haussant les sourcils.

« Comment vont les amours Merlin ? »

Arthur n'était pas sûr de s'il appréciait vraiment le rougissement de Merlin sachant ce qu'il pourrait signifier. Mais il ne se pencha pas sur ces pensées errantes. Il préféra se pencher à nouveau sur sa chope de bière à la place. Et, non, il ne faisait pas semblant de ne pas être intéressé. Il n'était vraiment pas intéressé, après tout. Pas du tout. Il tendit malgré tout l'oreille.

Merlin bredouilla une réponse que personne ne comprit et Gwaine lui donna une tape amicale dans le dos.

« Allez, Merlin ! Vu la réaction, il doit y avoir quelqu'un, non ? Qui est la belle chanceuse ?

– Il n'y a pas grand-chose à raconter, vraiment…

– Je me souviens d'une soirée à la taverne où tu nous as venté – et le serviteur gémit de désespoir à ce moment-là, sachant de quelle histoire il parlait – la beauté de longs cheveux noirs aux reflets flamboyants et de grands yeux clairs et de mains douces comme des plumes !

– Et sans nous donner de nom, en plus, ajouta Percival.

– Elle s'appelait Freya », lâcha Merlin sans réfléchir avant de froncer les sourcils.

Gwaine s'exclama de joie en apprenant enfin le nom de sa « déesse ». Percival imita le froncement de sourcils de Merlin en reprenant, un ton plus calme.

« Au passé ? »

Le silence tomba et tous se tournèrent vers Merlin qui leur servit un sourire maladroit, déjà prêt à inventer une histoire – qui a dit qu'il était un mauvais menteur ? Il l'avait déjà fait à plusieurs reprises. Raconter des demi-vérités étaient sa spécialité.

« Hé bien, c'est-

– Et pas de mensonges, Merlin, coupa Gwaine en agitant son doigt sous le nez du sorcier, insistant bien sur son prénom.

– Les mensonges ne gâchent pas l'ambiance d'une soirée, au moins, se renfrogna Merlin en croisant les bras.

– Oh ! Alors quoi ? Elle a compris qu'elle n'était pas ton âme sœur et s'est enfuie après cela ? » supposa Gwaine, pensant avoir touché juste quand Merlin grimaça.

Et si celui-ci avait moins bu, il aurait probablement laissé couler cette supposition sans rien ajouter.

Mais, hé bien, il avait bu. Grand mal lui fasse.

« Disons plutôt qu'elle dort au fond d'un lac magique. »

Ce deuxième silence s'étira plus longtemps. C'est Arthur qui rompit le silence, arrêtant de faire comme s'il ne suivait pas la conversation, avec une expression froissée assez indéfinissable pour Merlin.

« Une sorcière ? »

Évidemment, s'il n'avait pas mentionné le côté magique du lac, ils s'en seraient tenue à la bonne supposition. Mais Merlin parlait toujours trop.

Heureusement, le plomb qui allait tomber dans l'estomac de Merlin fut empêché par les répliques des chevaliers qui suivirent presque immédiatement.

« Une sirène ? demanda Gwaine avec un haussement de sourcils.

– Ou une fée ? proposa Percival. J'ai entendu des histoires comme quoi le passage vers le monde des fées serait un lac », se justifia-t-il quand son camarade chevalier l'interrogea du regard.

Merlin ouvrit la bouche pour répondre mais Gwaine le coupa rapidement, enchaînant quand une réalisation le frappa.

« Elle est magique ! Souffla-t-il heureusement assez bas pour rester loin des oreilles indiscrètes. C'est pour ça que tu ne montres pas ta marque d'âme ! »

Il désigna le foulard de Merlin et celui-ci porta immédiatement une main à son cou, toute couleur quittant son visage aussi vite que la brume de l'alcool s'enfuyait de son esprit.

Il détestait ces derniers jours. Pourquoi devaient-ils tous être si proches de la vérité à chaque supposition stupide qu'ils lançaient ? Bien sûr, ce n'était pas comme si Arthur, de tous, était un tant soit peu magique – si on oubliait les conditions de sa naissance. Mais heureusement, Gwaine ne poussait pas jusqu'à supposer que la magie impliquée par sa marque soit en fait celle de Merlin lui-même.

Tous étaient encore un peu ivres et ne remarquèrent pas vraiment la réaction de Merlin, surtout pas quand Gwaine continua juste à parler, un ton de plaisanterie dans la voix.

« C'est une sirène, donc ? Espèce de bâtard chanceux ! On dit qu'elles sont d'une beauté éblouissante !

– Elles sont surtout à moitié poisson, grimaça Percival.

– Je doute qu'elles vivent dans des lacs, raisonna Arthur.

– Et en plus, elles mangent les pauvres gens qu'elles attirent à la mer de ce qu'on dit », ajouta Percival.

Merlin se reprit, balayant d'un geste de la main et d'un sourire la conversation.

« Peu importe. Ma vie n'est pas une romance et c'est très bien ainsi. »

Les deux chevaliers répondirent presque en même temps.

« Tu n'es pas drôle, s'exclama Gwaine.

– Qu'est-ce que c'est alors ? Demanda Percival.

– Quelle question ? sourit Merlin avant de lever les mains pour la suite. Une aventure, bien sûr ! »

Gwaine étouffa un rire qu'il aurait probablement trouvé honteux s'il n'était pas distrait par la conversation et l'alcool, et peut-être également ces quelques dernières pensées traînantes sur des sirènes absolument sublimes lui chantant des chansons.

« L'aventure du serviteur Merlin, passant ses journées à nettoyer les écuries et polir l'armure de son roi. »

Gwaine, comme tous les autres chevaliers de Camelot, savait que Merlin avait vécu bien plus que juste cela puisqu'il suivait Arthur partout avec un courage plutôt surprenant venant d'un homme qui tenait à peine dix pas sans trébucher sur ses propres pieds. Mais la plaisanterie était facile et finissait de détendre l'atmosphère alors Merlin l'accueillit avec un grand sourire, secouant la tête.

« Si vous saviez le nombre de fois où je sauve les miches du dit-roi ! »

Puis il se tourna vers Arthur avec un air faussement choqué sur le visage.

« Sauf votre respect, Sire, bien entendu. Mais sans moi, vous ne pourriez revêtir votre armure pour mener tous vos épiques combats. Cela ne ferait-il pas de moi un héros, tout compte fait ?

– Bien sûr, Merlin. Veux-tu que je remplace une part de ta paye par plus de reconnaissance pour le héros que tu es ? Tu as tellement l'air d'en vouloir… »

Tous rirent au son de gorge et à l'expression mi-choquée mi-blessée du serviteur.

« J'écris la moitié de vos discours ! Et vous venez plus me demander conseil qu'à vos conseillers, ce qui, vraiment, est assez absurde. Et ! Vous m'avez déjà lancé à la figure au moins une fois chaque gobelet de votre fichu château pour vous défouler ! Tout cela n'est pas dans mes descriptions de poste !

– S'il suffit de changer la description…

– J'exige… hm… pourquoi pas des appartements privés ? Il y a tellement de salles vides dans ce château !

– Et pourquoi pas un serviteur ?

– Inutile. Je sais m'habiller et me nourrir seul, Sire. »

Gwaine observa attentivement l'échange qui était rare autrement qu'en privé entre le roi et son serviteur. Avec un sourire, il échangea un regard entendu avec Percival, avant d'interrompre pour glisser son grain de sel.

« Et pourquoi ne pas occuper les appartements du roi, directement ? »

Merlin s'étouffa dans sa gorgée de bière, toussant, rouge sur toute l'étendue de sa peau visible. Arthur avait l'air convenablement choqué, réussissant à ne garder qu'un rose aux joues qui aurait pu être dû à l'alcool. S'il avait bu un peu plus.

« C'est vrai, continua le chevalier, au moins, vous ne pourriez plus vous plaindre du retard de Merlin.

– Ni qu'il ne frappe pas à votre porte, puisqu'il serait déjà là », renchérit le deuxième.

Ils purent observer l'échange de regard de Merlin et Arthur. C'était toujours assez étonnant de voir l'entente facile entre ces deux-là.

« En fait, commença Merlin et Arthur fronça les sourcils au ton, ce n'est peut-être pas une si mauvaise idée. Votre lit est assez grand pour cinq personnes et suffisamment confortable pour que je passe de vraies nuits descentes, et pas simplement des siestes. »

Arthur, qui avait haussé ses sourcils quelque part pendant l'argumentation de Merlin, les fronça à nouveau.

« Quelles siestes ? »

Merlin fit un sourire maladroit.

« J'ai parlé de siestes ? »

Arthur n'était manifestement pas calmé par la question. Plutôt le contraire, vraiment.

« Hé bien, je vérifie simplement la qualité de votre mobilier, m'assurer qu'il n'y a pas de changement à effectuer, Sire, dit-il en se levant rapidement, attrapant sa chope presque vide et la vidant d'un trait. Pardonnez donc mon zèle. Je vais, heu, chercher la tournée suivante. »

Et il s'éclipsa rapidement alors que son nom résonnait dans la taverne, traînant sur la première syllabe comme seul Arthur savait le faire.

« On s'arrête après celle-là », dit raisonnablement Gwaine.

Comme leur avait dit Cynthia, il ne leur fallait pas veiller trop tard.


Ils avaient veillé trop tard.

Merlin grommelait de son mal de crâne sur le chemin sous les réprimandes d'Arthur. Il avait commencé à bruiné quelque part en milieu de matinée. Rien de bien méchant, mais au bout de quelques heures, ils étaient finalement trempés comme après une averse. Ils firent une pause rapide en milieu de journée, quand la bruine se calma sur une éclaircie qui ne dura malheureusement pas. Ils eurent malgré tout le temps de manger un peu de pain, de fromage et de viande séchée sans que cela ne prenne l'eau.

La bruine avait rendu les chemins très glissants, mais, étonnamment, Merlin tombait moins que la veille. Arthur supposa qu'il faisait plus attention après avoir failli se briser la nuque sur cet énorme rocher – comment il l'avait évité alors que cela semblait être la destination toute tracée pour lui était encore un mystère.

Cette fois-ci, c'est Cynthia qui tirait les rênes du cheval d'Estrella. Elles discutaient doucement, un peu à l'avant du groupe. Trop bas pour être entendues. Gwaine avait fait remarquer en blaguant que cela ressemblait à des manigances.

Merlin pensait que c'était exactement cela.

Les conversations revenaient étrangement souvent au sujet de la magie – de l'initiative de leurs compagnes de voyages – et Cynthia avait ce regard méchant pour Merlin qui lui disait qu'elle savait et qu'elle ferait tout pour faire savoir.

Mais elle ne pouvait rien dire directement et Merlin était particulièrement entraîné à glisser entre les gouttes quand il s'agissait d'avoir l'air de ne pas avoir un lien quelconque avec la magie. Peut-être que Gwaine avait cillé vers lui une ou deux fois avec un air vaguement suspicieux, mais il n'avait rien relevé. Arthur, le plus important de tous, n'avait clairement toujours aucun soupçon, merci à sa couverture parfaite du serviteur dégingandé, stupide et maladroit qui ne collait certainement pas avec ce que les gens avaient en tête quand on parlait d'un vilain sorcier caché à Camelot.


Le soleil avait disparu depuis un moment déjà, et la pluie était désormais battante. Ils avaient trouvé refuge dans une petite grotte, ou plutôt un renfoncement sous de gros rochers, juste assez grande pour qu'ils puissent s'asseoir tous autour d'un tas de bois trop humide pour bien vouloir s'allumer, malgré l'insistance de Merlin. Arthur grondait pour qu'il abandonne, juste quand il se disait qu'il faudrait abandonner. C'est pourquoi il a continué à essayer encore. Les autres étaient en train de partager les restes de nourriture, parlant peu.

Merlin sursauta quand une main se posa sur son épaule, douce et incertaine. Il se tourna pour voir Estrella qui raffermissait sa prise sur son épaule.

« Merlin. Je peux ? »

Elle faisait un geste vague et Merlin ne savait pas trop de quoi elle parlait vraiment. Mais en se retournant pour lui faire face il lui laissait également plus de place pour s'avancer vers le tas de bois, ce qu'elle fit donc. Avant qu'il ne puisse comprendre ce qu'elle comptait faire, elle tendit les deux mains, tâtonna le bois pour être certaine de sa position, puis releva les mains au-dessus, marmonnant un sort que Merlin connaissait très bien.

Le bois humide résista un moment avant d'éclater soudainement en petites braises et en un départ de flammes plutôt prometteur. Il y eut plusieurs halètements de stupeur et un silence figé alors que tous avaient les yeux sur les flammes grandissantes. Estrella fut la première à bouger, visiblement inconsciente du malaise qu'elle avait jeté ici.

Finalement, le serviteur et les chevaliers se tournèrent vers Arthur qui regardait la jeune femme aux yeux bandés.

« Arthur- » commença Gwaine, le ton clairement prêt à défendre une pauvre jeune femme même contre l'avis de son roi.

Mais celui-ci leva la main pour lui ordonner de se taire.

« Nous ne sommes pas à Camelot. Nos lois ne s'appliquent pas ici. »

Son visage était toujours calme, sans trace de peur, de colère, de haine ou de dégoût.

Après cela, personne n'en parla plus et tous profitèrent de la chaleur du feu.

Merlin était fier. Fier de son roi qui savait avoir du cœur et savait quand épargner. C'était dans ces moments-là que l'espoir grondait dans les tripes du sorcier. L'espoir que, peut-être, un jour il pourrait être vraiment lui-même aux côtés d'Arthur. L'espoir qu'Arthur finirait bien par lever les interdictions conter la magie à Camelot.

Parce qu'Arthur n'avait plus rien du prince arrogant et égoïste qu'il avait rencontré des années plus tôt. Arthur était un roi juste.

Et peut-être que Merlin était complètement amoureux, mais ces sentiments-là glissaient à l'arrière de ses pensées. Ils n'avaient pas lieu d'être. Jamais on ne verrait un roi avec un homme, un serviteur, un sorcier.


Le lendemain, une botte jetée sur Merlin fut son réveil. Il y avait un roi furieux, les regards désolés des chevaliers et, en arrière plan, le sourire moqueur de Cynthia. Il lui fallut un moment pour comprendre la colère d'Arthur. Les chevaux, qu'il avait solidement attachés à l'abri sous des arbres en vu de leur petit abris, n'étaient plus là. Et, évidemment, Cynthia, qui avait pris le tour de veille après Merlin, affirmait qu'ils n'étaient pas là quand elle s'est réveillée. Pourtant Gwaine, qui avait veillé en premier et avant Merlin, affirmait qu'ils étaient là quand il s'est endormi.

Quand Merlin essaya de marmonner qu'il ne comprenait pas, sachant qu'il ne pouvait pas dire la vérité, car Arthur ne le croirait pas, car il ne le croyait jamais. Pas quand ils étaient devant d'autres personnes, comme si Arthur croyant son serviteur remettait en question la hiérarchie entre eux. Il était donc inutile d'accuser Cynthia.

Au lieu de cela, ils partirent à la recherche des chevaux, priant pour qu'ils ne soient pas allés trop loin. Merlin réussi à s'isoler suffisamment pour faire appel à la magie et chercher de façon plus efficace et ramena finalement les chevaux qu'il avait retrouvés broutant joyeusement l'herbe encore humide d'une clairière éclairée par les rayons du soleil du matin.

Cynthia serra la mâchoire quand Arthur s'illumina à nouveau à la vue des montures et pardonna tout aussi sec à Merlin d'une tape un peu brusque dans l'épaule et un regard reconnaissant.

Le serviteur haussa les sourcils vers Cynthia, la défiant d'un regard qu'elle rendit.

"Tu ne détruiras pas aussi facilement la confiance que j'ai avec Arthur, sorcière" envoya-t-il par les pensées à Cynthia.

"Tu ne peux détourner le destin" fut sa seule réponse.

Et cela le plongea dans le silence jusqu'à la fin de la matinée, sous le regard peut-être vaguement inquiet d'Arthur. Il n'arrivait pas à comprendre. Bien sûr qu'il ne pouvait pas détourner le destin. C'est bien pour cela qu'Arthur n'abandonnerait pas Camelot pour une quelconque femme habitant deux royaumes plus loin, n'est-ce pas ? Arthur était son destin autant qu'il était celui d'Arthur, après tout.

N'est-ce pas ?


Prochain chapitre, on rencontrera enfin la fameuse Dame Emrys. Je ne sais pas pourquoi je n'ai jamais pu trouver de fanfictions où un personnage avait entendu parler de la prophétie et avait voulu s'immiscer dedans ? Je n'ai probablement juste pas lu les bonnes fanfictions je suppose, d'autres personnes ont dû avoir cette idée...

A bientôt pour la suite, je ne promet rien sur quand elle arrivera, mais je suis plutôt confiante sur le fait qu'elle arrivera de toute façon. Merci d'être patients avec moi et de continuer à lire !