Chapitre 7 : Accords

L'Hokage fit un sourire accueillant à la jeune personne.

"J'aimerais vous inviter dans notre village ! En même temps, nous aimerions en savoir un peu plus sur vous. Vous avez vaincu l'un de nos plus redoutables ennemis en un tour de main !"

"Cet homme était votre ennemi ?"

"Et bien, oui hélas…Il projette de détruire Konoha. Dès qu'il aura amassé suffisamment d'hommes et de pouvoirs, notre paisible village deviendra un terrain de combat."

"Il viendra détruire les autres villages aussi ?"

"Si sa soif de pouvoir est intarissable, il se peut qu'il partira à la conquête d'autres villages, et empiétera sur le vôtre."

"Qu'il vienne…."

Sa voix était profonde et sonore. Il y avait beaucoup de détermination dans sa phrase.

"Ce serpent est une menace pour tout le monde…Toussa Hayate. Il ne nous fera pas de cadeau."

Le regard de l'inconnu glissa vers le Jounin.

"En d'autres termes vous voudriez que je vous aide…"

"C'est à peu près ça, pour ne pas vous mentir. Affirma l'Hokage. Je suis à coté de vous, vous êtes au repos et je décèle en vous, un pouvoir immense…Alors au combat.. Votre pays est autant en danger que le nôtre. Il faudrait nous débarrasser de lui pour éviter la mort d'innocents. C'est comme vous voulez. En échange, je pourrais m'arranger pour vous offrir une maison plus sûre que votre modeste grotte."

"J'ai vécu durant toute ma vie, dans cette modeste grotte.."

"Je ne voulais pas vous offenser. Nous avons beaucoup d'enfants de votre âge sûrement !"

"Ça fait longtemps que je n'ai pas côtoyé d'humains."

"Ce n'est pas bien grave ! Tout le monde est au courant de votre prouesse."

"Je n'ai pas sauvé votre homme pour recevoir des louanges. Je déteste me faire remarquer."

Celui là à une personnalité bien complexe et des mœurs bien à lui.. Pensa Kakashi.

"Mais même si je savais ce qui allait arriver en sauvant cet homme, je serais venu à son secours quand même. Une personne en danger de mort est à secourir.. Car c'est une proie à la solde d'un prédateur perfide."

"Vous avez une belle mentalité."

"Je veux bien venir avec vous…Mais j'aimerais être libre de mes mouvements.."

"Mais bien sûr quelle idée ! Vous êtes totalement libre, je ne vous force à rien !"

L'inconnu resta silencieux.

"Mettons-nous en route alors !"

L'Hokage se mit à s'éloigner, en compagnie de ces Jounins. L'inconnu marchait à quatre pattes à nouveau. Hayate marchait à ses cotés. Il ne pouvait pas s'empêcher de le regarder. Mais lorsqu'il sentit que son sauveur, le regardait en coin, il détourna du regard, un peu stressé.

L'inconnu se mit à avancer un peu plus vite, vers Kurenai. Il fixait sa blessure avec ferveur. Kurenai le remarqua et déglutit.

"Vous êtes blessée…"

"Ce n'est rien. J'ai glissé sur les pierres de la grotte…"

"Navré que mon habitat ne convienne pas à vos jambes délicates."

Kurenai prit cela comme de la provocation.
Le village était enfin en vue, après plusieurs heures de marche dans la forêt, toujours sans rencontrer personne.

"J'aimerais te poser une question…"Fit Hayate en toussotant.

L'inconnu le regarda seulement en coin, en signe d'approbation.

"C'est toi qui a griffé tous les arbres, près de ta grotte ?"

"En partie.. Je n'ai aucun prédateur dans la forêt, à part ma propre race. Alors je marque un territoire d'avertissement. J'avertis aux humains qu'à partir de là, leur vie est en danger s'ils approchent de trop."

"Pourtant, tu ne nous a pas attaqué."

"Vous n'étiez pas là avec de mauvaises intentions.. Je l'aurais senti.. Si ç avait été le cas contraire, je vous aurais gentiment avertis de faire demi tour.."

"Et sinon, ça aurait été la mort expéditive."

"Oui…En plus, vous n'êtes que du menu fretin."

Hayate ne poursuivit guère la conversation.

Enfin ils pénétrèrent dans le village. Certains étaient restés éveillés pour voir défiler le sauveur.. Même des enfants…L'inconnu leur lança des regards discrets.

Je déteste me mettre dans ces situations.. J'ai l'impression d'être un animal rare qu'on exhibe. Ai-je vraiment fait le bon choix en les suivant ?…

L'Hokage fit réunir tous ses hommes dans la grande salle du conseil et fit s'asseoir l'inconnu au milieu, en compagnie d'Hayate pour qu'il se sente bien en sa présence. Mais ce n'était pas vraiment le cas d'Hayate. Il l'avait peut-être sauvé mais il n'était pas autant rassuré. La jeune personne s'assit comme un chien, les mains jointes devant lui..

"Tout d'abord, j'aimerais te remercier devant tous mes hommes, d'avoir sauvé un Jounin de Konoha. Permets que je te tutoie désormais."

Les autres applaudirent. Hayate déglutit en voyant son sauveur, serrer les poings.

Je n'aime pas savoir tous ces gens, derrière moi….

"Ensuite, si ça ne te dérange pas, j'aimerais te poser quelques questions, pour en savoir un peu plus sur toi. "Demanda le vieil homme.

"Je n'y vois pas d'objections.."

Il y avait beaucoup de rancœur dans ce propos. Il n'était pas aussi bavard. Il n'avait jamais eu à parler autant. Et tous ces regards, posés sur lui, le rendaient nerveux et sur le qui-vive.

"Quel est ton nom pour commencer ?"

L'inconnu releva la tête, fronçant légèrement les sourcils.

"Mon quoi ?"

Il eu un bourdonnement de voix dans la salle. Tous étaient surpris de sa réponse.

"Mais ton nom voyons !"

"Je ne vois pas de quoi vous voulez parler vraiment."

"Comment se peut-il ? Tu ne sais pas ton nom ?"

"Si vous commenciez d'abord par me l'expliquer au lieu de me critiquer."

Son impatience montait. Ses yeux pétillaient de colère et, ses muscles étaient sur le point de bondir à la première occasion, pour s'enfuir loin de ces énergumènes.

"J'ai vécu dans la forêt toute ma vie, sans jamais rencontrer personne pour discuter. Je n'ignore pas la culture et la technologie humaine. Mais de ce qu'est vos mœurs, c'est autre chose. J'ignore ce qu'est un « nom », mais si voulez, faites votre travail de doyen et instruisez-moi.. Mais de toutes manières, je n'en ressortirais pas plus intelligent. Ce sont vos affaires, mettez-vous ça dans la tête dès le départ. Tout ce qui est de votre vocabulaire, jargon ou autre, est à vous, pas à moi ! Je n'en ai que faire ! C'est ma vie ! J'ai toujours vécu en paix sans à avoir à me poser la question de ce qu'est un « nom » !"

Sa tirade avait pétrifié toute l'assemblée. L'inconnu bouillonnait de ressentiment et faisait les gros yeux. L'Hokage fit de son mieux pour calmer son cœur qui battait la chamade. Il semblait serein, si ce n'était pas avec ce poing tremblant de sueur, sous la table.