Ah les vacances approchent bientôt. Je vous ferai peut-être des chapitres d'une longueur éblouissante. En attendant vous devrez vous contenter de celui-ci, on va dire d'une longueur convenable. Merci toujours à toi admonentia et désolé de la torture infligée par la fin de mon dernier chapitre.
Nos deux hobbits fixaient Aragorn d'un air hébété. Celui-ci leur avait raconté tout ce qu'il savait sur ce monde à propos des villes, des noms et enfin des Darks. Merry dit d'une voix atterrée :
« On ne pouvait pas tomber dans une vallée ensoleillée pleine de fleurs avec des oiseaux qui chantent ?
-Non c'est trop demandé, ajouta Pippin. »
Une minute de silence s'imposa puis Pippin, résigné, avec son habituel sourire, demanda à Aragorn :
« Alors ? Quel est le plan ?
-De quoi tu parles ?! s'écria Merry. Un plan ! Parce que tu crois qu'on va pouvoir s'échapper ! Non tu parles, ils vont nous torturer jusqu'à avoir des informations et, bien sur, nous ne leur dirons rien alors ils vont nous sacrifier à leur dieu tout en espérant de ne pas avoir atterri chez des cannibales ! »
Il s'arrêta, essoufflé. Il avait parlé rapidement sans une pause. Aragorn le regarda, étonné, et se tourna vers Pippin totalement calme. Celui-ci voyant son air lui dit en chuchotant :
« C'est rien. Une petite crise de panique.
Puis à voix haute :
-Alors le plan ?
Merry leva les bras au soleil et s'assit résigné. Aragorn eut une légère hésitation puis dit :
-Déjà je ne pense pas qu'ils soient cannibales. Ensuite, pour le moment il vaut mieux rester tranquille. Les villageois semblent ne plus trop s'intéresser à nous mais le chef n'est pas un imbécile bien qu'à l'entendre on pourrait le croire. Il nous fait sûrement surveiller. Espérons que Gandalf ait retrouvé Gimli et qu'ils sont à notre recherche. Bien qu'il ne vaudrait mieux pas qu'ils rencontrent Legolas... Attendons encore quelques jours et si jamais il semble qu'ils souhaitent nous sacrifier et bien... nous aviserons. »
Bien peu rassurant pour Merry qui approchait de la crise de nerfs. Les hobbits firent donc un tour du camp pendant qu'Aragorn alla rejoindre Eléanore. Elle prenait un sac qu'elle porta en bandoulière et se retourna brusquement se trouvant nez à nez avec Aragorn. Il fit un bond en arrière comme si Eléanore aller dégainer une épée. Elle sourit devant sa réaction et sembla réfléchir. Elle lui demanda enfin si ilvoulait l'accompagner dans la forêt chercher des plantes pour ses médicaments.
« Je doute que Pimliate...
-Ne t'inquiète pas pour ce petit détail. »
Elle le prit par le bras et l'entraîna dans la forêt. Aragorn jeta un coup d'œil vers quelques villageois qu'il soupçonnait être des gardes mais ceux-ci les regardèrent partir sans bouger.
Ils marchèrent silencieusement pendant quelques temps quand Aragorn décida de parler quitte pour ne rien dire :
« Y a-t-il de nouveaux blesser ?
-Non, mais je commence à manquer de médicaments et nous allons bientôt partir vers l'est. Nous risquons d'être... très mal accueilli.
-Pourquoi ne rejoignez-vous pas vos villes ?
-C'est une chose que nous ne pratiquons qu'une fois par an après l'hiver.
-Et qu'est-ce que Pimliate compte faire de nous ?
-Et bien nous n'allons pas vous abandonner en pleine forêt. Surtout que vous ne connaissez pas notre monde... »
Cette dernière phrase avait un air ironique qu'Aragorn préféra ignorer. Mais il décida de lui parler des Terres du Milieu. Il préféra la lui décrire après le passage de Sauron. Il lui parla avec tant d'amour de son monde qu'Eléanore avait l'impression qu'il lui décrivait le paradis.
« A croire que vous ne connaissez pas la maladie ! »
Elle l'avait coupé d'une voix tellement moqueuse et méchante qu'il se résigna à lui parler des temps sombres connus des Terres du Milieu et de la quête de l'anneau. Au bout d'un moment elle s'arrêta de marcher et murmura comme pour elle-même :
« On ne peut pas inventer ça. »
Aragorn comprit qu'elle ne le croyait toujours pas quand il disait qu'il venait d'un autre monde mais qu'elle commençait enfin à douter.
Ils avancèrent jusqu'à un ruisseau où ils cueillirent des plantes marines très utiles pour les infections, qui se trouvaient à proximité du bord. Aragorn , après un regard insistant d'Eléanore, entra dans l'eau pour y prendre des algues, tout en claquant des dents à cause de l'eau gelée. Eléanore resta sur la rive, les bras croisés et un rire moqueur sur les lèvres devant l'air d'Aragorn. Celui-ci commançait à ne plus sentir ses jambes et après un grand plouf qui fit éclater de rire Elénore, il sortit trempé mais avec les algues en main. Après cette terrible expédition ils continuèrent leur chemin dans la forêt et cueillaient des plantes dès qu'ils en trouvaient. Cela faisait des heures qu'ils marchaient mais Eléanore ne montraient aucun signe de fatigue. Enfin ils débouchèrent dans une petite clairière et aperçurent un cercle de menhirs. Tout était étrangement silencieux dans ce lieu et Aragorn en eut des frissons. Il allait s'approchait quand Eléanore lui attrapa le bras pour l'en empêcher. Il se tourna vers elle et remarqua à quel point elle était pâle :
« Qu'y a-t-il ?
Elle lui répondit en chuchotant et tellement doucement qu'il dû s'approchait de ses lèvres pour entendre :
- C'est un cercle de rituels des elfes. J'en avais entendu parler mais je n'en avais jamais vu. Partons ! »
Et elle fit demi-tour en courant, Aragorn sur ses talons. Ils coururent longtemps puis Eléanore, essoufflée, s'arrêta. Aragorn fit de même et elle se jeta dans ses bras. Enfouissant sa tête dans son cou elle lui murmura :
« J'ai eu si peur ! »
Elle releva la tête et regarda Aragorn dans les yeux. Il comprit ce qu'elle allait faire et alors qu'elle s'approcha de son visage il la repoussa doucement et lui dit fermement qu'il était marié. Elle sourit l'air de dire « Et alors ? » puis voyant que son visage ne changeait pas d'expression elle recula et repartit vers le camp. Aragorn n'arrivait pas à cerner la personnalité d'Eléanore. Parfois elle avait l'air forte, parfois faible. Il sentait en plus une certaine haine ,et peur à la fois, en ce qui concernait les elfes. Enfin pourquoi lui avait-elle demandé de l'accompagner? Elle était attirée par lui, il n'y avait plus aucun doute là-dessus mais ça avec les femmes il y était habitué. Il se rendit compte tout d'un coup qu'il y avait effectivement quelque chose qui clochait. Elle n'avait pas demandé à Pimliate l'autorisation de lui permettre de quitter le camp et elle avait même affirmé que ce n'était pas un problème. Or il était persuadé que Pimliate n'aimerait pas que ses prisonniers se baladent dans la forêt avec une femme, alors qu'il serait facile de s'échapper. Il cogita longtemps là-dessus, se demandant comment il devait l'interprêter. Ils restèrent silencieux tout le long du chemin et lorsqu'ils arrivèrent enfin ils remarquèrent un attroupement de gens qui semblaient venir d'arriver. Au centre se trouvait Pimliate qui discutait avec un autre homme.
Eléanore, tout à coup joyeuse, s'écria :
« Ah les Yux nous ont rejoint ! Le départ est pour demain.
Elle continua devant l'air interrogateur d'Aragorn :
-Nous risquons de rencontrer les Sov et chaque année nous nous confrontons. Nous avons demandé au camp de Yux de nous accompagner pour avoir, cette fois, l'avantage du nombre... »
