Voilà la suite. Merci merci merci pour vos reviews ça fait super plaisir. Bon alors on continu dans le melo. Sortez les kleenex. Celles qui ont envie de frapper John vous allez vouloir l'assassiner après avoir lu ce chapitre. Je me suis un peu laisser emporter, je croie, à certain moment ça m'a un peu échappé, mais au final j'en suis pas trop trop mécontente. (Je ne suis jamais contente de ce que je fais d'habitude donc là je trouve que j'ai fais des progrès). Il y a un petit clin d'œil à la fic « le cœur d'Atlantis » de Bayas, j'espère que tu le trouvera. Voilà je m'arrête pour vous laisser lire la suite. Pour Alhenorr: je compatis les rage de dent de sagesse je connais ça fait super giga mega mal et encore je suis en dessous de la vérité et je ne suis pas douillette!
Juste un dernier mot pour remercier le compositeur de la BO de Gladiator parce que cette fic a été écrite avec le disque en fond sonore de bout en bout et en boucle notamment la dernière chanson « Now we are free » ( on sait jamais si il lit cette fic, on peut toujours rêver ça fait pas de mal) voilà voilà, c'est bon maintenant je m'arrête c'est promis.
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Depuis combien de temps suis-je là ? Une minute ? Deux ? Dix ? Une heure ? Je me retourne pour voir ce qu'il fait. Il est assis contre le mur. Je ne l'ai pas entendu bouger. Il s'est recroquevillé en position fœtale, la tête sur ses genoux les bras autour. Il est secoué par les sanglots, pourtant je n'entends rien. Mon cœur se casse, mon esprit aussi. Je ne serais jamais plus comme avant.
Il y a un avant et un après. Je donnerais tout, je ferrais tout pour effacer ce que je lui ai fait. Pour réparer ce que j'ai cassé. Non ! Je ne dois pas parler comme ça. On dirait que je parle d'un jouet. McKay n'est pas mon jouet, ce n'est pas un jouet tout court. C'est un être humain avec une âme. Lui, il l'a encore, moi je n'en ai plus. Elle est partie avec mon essence. Cette pensée me fait frissonner. Je l'ai salit, souillé, pollué. Je suis un pollueur. Comme tous les pollueurs, je ne payerais jamais assez ma dette. Je dois confesser qu'une partie de moi n'en a pas envie. Elle veut recommencer, elle a pris son pied. Je n'avais jamais connu quelque chose comme ça auparavant, j'ai aimé. Je me fais honte.
Que dois-je faire ? Me rapprocher ? Lui parler ? Lui demander pardon ? En ai-je seulement le droit ? Le pardon, j'ai le souvenir de plusieurs phrases sur le pardon. Sont-elles toutes des citations ou juste le fruit de mon cerveau fondu ? « Le pardon est un don, il ne se mérite pas » ou « on ne demande pas pardon, on le donne » deux phrases synonymes et qui ne m'arrange pas. Il ne me pardonnera jamais. Comment pourrait-il ? Moi je l'aurais déjà tué. Je suis militaire, je règle mes comptes avec un P-90 ou mes poings, c'est pareil. Non, je préfère les poings. Ca dure plus longtemps, ça défoule plus.
J'ai cette violence en moi depuis longtemps, maintenant. Je ne saurais dire à quel moment elle est apparue mais depuis qu'elle s'est infiltrée, elle ne cesse d'agrandir son nid, dans mes veines, dans mon cœur et dans mon esprit. Elle me bouffe de l'intérieur. C'est mon cancer personnel. Il me ronge et obscurcit mon jugement depuis… depuis mon enfance. Je suis peut-être né avec. Est-ce qu'on peut naître avec l'envie de faire du mal autour de soi ? Ou est-ce que ça s'apprend ? J'ai été à bonne école. Mes parents n'y sont pour rien, ils m'aimaient vraiment, mon frère aussi. Nous formions une belle famille. Leur seul tord a été de choisir la mauvaise école. Ils ne pouvaient pas savoir. Je ne leur en veux pas, comment pourrais-je ? Ils voulaient ce qu'il y a de mieux pour leurs fils. Ils ont cru nous donner le meilleur. Ils se sont trompés, tant pis. Monsieur Shark, il portait bien son nom… Est-ce lui la cause de tout mon mal et de celui que je fais subir ? …C'est trop facile d'accuser les autres à votre place. Il n'y a qu'un seul coupable et c'est moi. Moi, moi, moi et encore moi. Va falloir que je vive avec ça. Si jamais on arrive à survivre.
Comme pour me faire mentir, un plateau repas apparaît comme par miracle du plafond. Je m'approche, ça a l'air comestible. Un truc qui ressemble à de la purée et un autre qui ressemble à du poulet. Il y en a juste pour deux personnes. On veut donc nous garder en vie. C'est déjà pas mal. Je voudrais juste savoir pourquoi et pour combien de temps.
Mais j'ai faim, alors je mange ma part. Les bouchées ont du mal à passer. Ma gorge est serrée, je manque de m'étouffer, un moindre mal. Maintenant, je suis rassasié, enfin, je croie. Lui aussi il doit avoir faim. Je prends le plateau et le pose à côté de lui. Il ne bouge pas. M'a t il seulement entendu arriver ? Je m'accroupis en face de lui. Je tends ma main vers son épaule mais ne peux la poser. Je ne veux pas le salir encore une fois. Je lui souffle dans un murmure qu'il doit manger, avaler quelque chose sinon il risque de faire une crise d'hypoglycémie. Il relève la tête et me regarde, si on peut appeler ça regarder. Un sourire ironique étire ses lèvres. Il ne croie pas que je m'inquiète pour lui, normal.
Il baisse les yeux sur le plateau, prend une mini cuillérée de purée et la porte à sa bouche. Il mange comme un automate. Je n'arrive pas à garder mes yeux sur lui, je me détourne. Je m'éloigne à nouveau et repart dans mes pensées glauques. Il a fini. Il y a mis le temps, mais il a fini. Le silence règne à présent. On ne parle pas, on ne se regarde pas, on ne bouge pas. On attend encore.
Les heures passent, peut-être même les jours. Je n'ai plus aucun repère temporel, je ne me fis pas aux repas qui nous tombe du plafond. Souvent, j'ai l'impression qu'il s'est écoulé à peine deux heures entre deux repas, parfois j'ai l'impression qu'il s'en est passé dix. Les réactions de McKay me confortent dans cette idée de la nourriture servie aléatoirement. Il lui est arrivé d'être au bord de la crise d'hypoglycémie, avant que le plateau apparaisse enfin, parfois on dirait qu'on vient à peine de finir.
Lui qui aime tant manger, il ne fait que grignoter. Je me demande si les aliments qu'il met à sa bouche ont le temps de descendre dans sa gorge tellement les parts qu'il prend sont ridicules. Nous devons être là depuis plusieurs jours, j'ai l'impression qu'il a maigri. Il flotte un peu dans son T-shirt. Pourtant il ne fait rien. Il reste assis par terre, les yeux dans le vague. Et ça me fout en boule.
Il ne réagit pas, même quand j'approche, il ne bouge plus. Je voudrais qu'il fasse quelque chose. N'importe quoi. Qu'il me frappe, qu'il hurle, qu'il me rende la pareille. Qu'il me fasse mal comme je lui ai fait mal. Mais non, il ne fait rien. Il se comporte en victime faible. Ce n'est pas digne de lui. Je sais ce qu'il est capable de faire. Il a fait tant de chose pour nous, pour Elisabeth, pour Teyla, pour Ford, pour moi. Il nous a tous sauvés. C'est lui le héros d'Atlantis, pas moi.
Et voir celui que je considère comme un héros ne rien faire, ne pas se défendre alors qu'on lui fait…ça, que JE lui fais ça. Je ne le supporte pas. Jamais je n'aurais cru qu'il se comporterait comme ça. Lui qui ne laisse jamais les autres lui dicter sa conduite, qui n'obéit jamais, qui n'en fait qu'à sa guise, dois-je le dire ? Il m'a déçu. Moi aussi je me déçois. Je croyais me connaître, je me suis planté en beauté.
Je me dégoûte. Je m'en veux et je lui en veux, pour m'avoir laissé faire. Pourquoi ne me rend-t-il pas ma honte ? Je veux qu'il le fasse. Je veux qu'il se venge. Je recommence à m'énerver. Contre lui, contre moi. Mon sang se remet à bouillonner. Mes idées se font de moins en moins claires. J'ai envie de hurler.
Faites quelque chose, bon sang ! Frappez-moi ! Tuez-moi ! Dites-moi mes quatre vérités ! Mais ne restez pas comme ça ! Agissez en homme pour une fois !
Je le secoue comme un prunier. Sans m'en rendre compte, je l'ai attrapé par le col et lui ai craché ces mots à la figure. C'est à une poupée de chiffon que je m'adresse, son regard est vide, complètement vide. Ses mains d'habitude en mouvement perpétuel sont amorphes. Ma rage décuple. Je recommence.
Je le jète par terre. Son pantalon est défait, encore. Je n'ai pas le souvenir de l'avoir touché, pourtant ce ne peut être que moi. Il est couché sur le dos, il me regarde de ses yeux qui ne disent plus rien. Son cerveau est mort. J'ai tué un génie. Je me déteste, je le déteste. Je déteste ceux qui nous ont enfermés ici. Je déteste mes soi-disant amis, qui ne sont pas venue nous chercher.
Je sens un sourire haineux déformer mon visage tandis que je déboucle ma ceinture. J'attends qu'il bouge, qu'il fasse preuve de résistance. La poupée de chiffon reste de marbre, seuls ses yeux s'embuent à nouveau de larmes. Il sait, il me connaît. Il reprend son rôle de victime. Je hais ce McKay pétrifié. Alors ça y est, je me retransforme en animal. Je me jète sur lui et commence mon office. Soudain mes yeux rencontrent les siens. Les larmes coulent à torrent. Je ne veux pas le voir pleurer, le voir faible alors qu'il ne l'est pas. Je m'arrête, le temps de le retourner pour ne plus croiser ces larmes. Elles sont mon carburant pour le faire souffrir, et me faire souffrir aussi.
Car oui, je souffre. Je suis conscient de ce que je fais et ça me fait mal. Pas physiquement, non. De ce côté là ce serait plutôt le contraire. J'ai cette chance sur lui. La partie de moi qui en redemandait est aux anges. Elle s'abreuve à cette source de plaisir qui lui paraît intarissable. Oui physiquement, mon corps va bien.
Mais psychiquement, c'est l'horreur. Je suis en plein film d'horreur. Qui pourrait croire que les bourreaux aussi endurent le même calvaire psychologique que leur victime ?
Ma victime à moi est mon meilleur ami. Il me faisait confiance, il me la dit. Enfin pas vraiment comme ça. Mais il me l'a fait comprendre en me demandant d'avoir confiance en lui. Je la lui ai donné et pour une erreur de sa part je l'ai reprise. Mais pas lui. Je lui ai fait croire qu'il devrait mériter ma confiance. Que vais-je devoir faire, moi, pour qu'il n'ait plus peur de moi maintenant ? Juste pour qu'il n'ait plus peur.
Il dit ne pas aimer le contact avec les autres, pourtant il en a besoin comme tout le monde, peut-être plus que les autres. Il n'est pas le misanthrope qu'il veut faire croire. Il est attachant malgré ses défauts. C'est un génie. C'est un humain. C'est un Homme. C'est une Ame. Je suis persuadé que les Anciens lui proposeront l'Ascension. Il le mérite plus que quiconque.
Etrange, alors que je l'abuse, je suis en train de faire son éloge. Je me rends compte que je tiens à lui plus que comme à un coéquipier. Je ne sais pas exactement comment, mais je l'aime, c'est tout ce que je sais.
J'ai arrêté de bouger depuis un certain temps déjà, pourtant je suis toujours sur lui, en lui. C'est si chaud. C'est si bon. Etre contre lui, je ne pensais pas que ça puisse être si agréable…
J'entends un bruit que j'ai appris à reconnaître depuis que nous sommes ici. La bouffe arrive. J'ai besoins de reprendre des forces, je me suis vidé sans en avoir rien retiré. Je me lève, je le regarde. J'ai envie de le prendre dans mes bras et de le bercer comme un enfant. De le consoler, d'apaiser un peu la douleur dont je suis la cause. Mais je n'en fais rien. Je me contente de le fixer pendant qu'il se roule en boule sur le côté. Il se fait petit, je croie qu'il voudrait disparaître, se fondre dans le sol poussiéreux où il vient encore une fois de perdre une partie de lui-même, par ma faute. J'essuie mes joues. Sa souffrance je la fais mienne pour me sentir moins coupable. Ca ne sert à rien. Mon cancer vient de se faire une nouvelle amie : la culpabilité.
TBC…Fin du chapitre, c'est court mais c'est assez éprouvant a écrire donc je fais petit à petit.
Alors je sais on va peut-être me dire : c'est trop facile tu nous refais le coup du viol. Oui mais c'est dans une logique de véracité. Je m'explique : quand un mec (hétéro généralement) abuse un autre mec (hétéro lui aussi généralement) il le fait pas qu'une fois. C'est une façon de dominer l'autre pour avoir le sentiment qu'il contrôle la situation. Ici c'est pareil. Mon John est un type bien en temps normal. Mais là la situation lui échappe totalement. Il péte un câble pour essayer de contrôler quelque chose.
Je sais pas si c'est très clair mais je peux pas trop le lui faire penser parce que tout ces phénomènes sont inconscients a moins que je lui fasse faire un tour chez Heightmeyer, pourquoi pas.
Bref prochain chapitre John va essayer de se faire pardonner et il va pas s'y prendre de la bonne manière. Je pense faire le POV de Roro. Qu'en pensez-vous ?
