Bonjour à tous ! Voilà un nouveau chapitre de cette fic, du point de vue de Malia, cette fois ci.


Je suis Malia

La salle commune était complètement vide. Elle ne s'en étonna pas, il devait être 2h du matin. Cependant, elle entendait encore le crépitement du feu – habituellement éteint à cette heure ci. Donc, quelqu'un avait du lui jeter un sort pour l'entretenir...

Elle scruta la salle du regard et vit Sirius, assis dans un fauteuil qu'il avait déplacé à côté de la fenêtre. Elle soupira et alla à ses côtés. Elle se planta face à lui, et profita de son silence pour observer son profil. Elle avait peur de parler, et de lui laisser entendre le tremblement dépité de sa voix. Donc elle attendit.

Finalement, il leva les yeux vers elle. Sirius était un garçon étrange. Pour dire la vérité, il était assez craint. Il était ce genre de garçons qui n'aurait pas peur de faire du mal lorsqu'il estimait que vous le méritiez.

Cependant, Malia ne reconnaissait pas en lui cette personnalité au quotidien. Elle ne retrouvait pas cette dureté lorsqu'elle le voyait rire comme un enfant ou plaisanter avec elle.

Mais il arrivait, à de très rares occasions, qu'elle croise par hasard son regard à un moment où il était ennuyé ou irrité. Et dans ces cas là, sa réputation prenait tout son sens...

C'est un regard comme celui là qu'elle croisa. Très brièvement. Il reporta immédiatement son regard vers la fenêtre, comme gêné par la rougeur des yeux de son amie, honteux d'avoir défié sa pudeur et découvert son visage qui portait encore les sillons de ses larmes.

« Tu ne veux pas t'asseoir ? » Proposa t-il doucement.

« Je ne sais pas. Tu as l'air tellement occupé à regarder la pluie. » Fit-elle d'un ton monotone.

Il sourit.

« C'est une des rares choses que personne ne me reproche de faire. »

« Il faut dire que tu fais ça tellement bien. »

Il passa sa langue sur les lèvres, et la regarda.

« Malia, tu es étonnante. Ton visage est tout gonflé et rougi d'avoir pleuré, et tu arrives à te planter là et faire de l'humour. »

« D'essayer, du moins... »

« Ce qui est déjà un exploit en soit. »

Il leva sa baguette et attira un fauteuil silencieusement jusqu'à elle.

« Assieds toi, s'il te plait. »

Elle obéit, et plia ses jambes pour les ramener vers elle. Puis elle les entoura de ses bras, et posa son menton sur ses genoux. Il la regarda pensivement, puis déclara :

« Je crois que nous n'avons jamais eu de conversation véritablement sérieuse, toi et moi. »

Elle y réfléchit un moment.

« Non, je ne crois non plus... »

« On devrait y remédier » Décida t-il d'un ton léger, comme s'il lui demandait de lui passer le sel. « Et je crois que, t'accueillir noyée de larmes en pleine nuit, dans une salle commune vide, est une occasion en or pour cela. Non ? »

Elle eut un sourire triste contre son genou.

« D'accord. »

Il se pencha vers elle en posant son torse contre l'accoudoir.

« Alors ? Qu'est-ce qui te fait pleurer comme ça ? »

Ses yeux brillèrent d'une flamme coléreuse. Elle se demanda si cela prouvait qu'il la considérait comme une amie.

« J'ai discuté avec Jordan. Il voulait me convaincre de me remettre avec lui. »

« Parce que vous n'etes plus ensemble ? » S'étonna le jeune Black, dont les yeux s'agrandirent de surprise.

« En effet. Et ça fait un petit moment... »

Ces mots lui semblaient lointains. Comme irréels. Comme si elle parlait de l'histoire d'amour d'une quelconque pouf souffle, et non de quelque chose qui la concernait.

« Je suis désolé. Vous etes restés ensemble longtemps, je crois. »

« 2ans et demi. »

Il se mordit la lèvre, impressionné.

« Je comprends que tu aies du mal à le repousser... »

Elle essaya de continuer à faire comme si elle parlait de quelqu'un d'autre. En utilisant le pronom « je »...

« Je suis...déçue. »

« Pourquoi ça s'est terminé ? »

Elle haussa les épaules.

« Il fallait bien que ça finisse un jour... »

Il sourit.

« Tu me fait penser à ce que m'avait dit Remus ... Lorsque je réagis comme toi. Comme si de rien n'était... Il me reproche d'être trop nonchalant. »

« Je crois qu'il te reproche plutôt de faire semblant de trop l'être »

« Madame 'j'ai toujours le dernier mot'... Profite de cette nuit où je suis d'humeur généreuse. Confie toi à moi. »

« Quel honneur pour moi... » Ironisa t-elle en roulant des yeux. Mais elle poursuivit : « Bien. Alors voilà ce qui s'est passé : Jordan a fait des erreurs. Moi, je lui laissais tout passer comme une idiote. Seulement, par chance, j'ai une amie au caractère beaucoup plus fort que le mien. Elle m'a menacé de m'arracher la tête pendant mon sommeil si jamais j'étais encore aussi clémente. Il ne faut jamais sous estimer Selma, tu vois... ? »

Elle eut un sourire pour conclure son histoire, et déplia ses jambes pour les étaler loin devant elle et s'affaisser dans le fauteuil. Elle était assez petite et sembla se perdre dedans.

« Donc tu as rompu simplement parce que ton amie voulait que tu le fasses ? »

Elle voyait clairement qu'il était scandalisé.

« Ne te méprends pas. Selma avait totalement raison. J'ai juste été aveugle... »

Elle soupira et sentit sa tristesse remonter. Sa honte, aussi, face à ce qu'elle avait encaissé.

« Je trouve ça quand même dur de sa part de t'avoir poussé à faire quelque chose qui te ferait autant souffrir... »

« Selma est l'amie idéale. Vous le jugez tous mal. Vous croyez la connaître, mais vous ne savez rien d'elle. Et je lui suis reconnaissante de ne pas avoir été hypocrite, de m'avoir dit sincèrement ce qu'elle pensait que j'avais à faire. »

« Mais au final, c'est toi qui tu souffres. » Fit remarquer Sirius d'un air buté.

Malia sourit.

« Tu es trop simpliste. Avec toi, tout est tout blanc ou tout noir. Si je n'avais pas fait ça aujourd'hui, j'aurais souffert beaucoup plus, plus tard... »

Sirius eut une moue boudeuse. Malia termina :

« Selma a juste fait en sorte de ne pas embellir mes erreurs, comme devrait le faire tout ami. »

Elle pensa à Remus, qui devrait passer sa vie à faire la morale aux maraudeurs s'il le faisait à chaque fois qu'il le devrait.

« Et la monnaie de la pièce ? » Demanda t-elle avec un sourire.

Il sortit de ses pensées dans un petit sursaut et la regarda sans comprendre.

« Sirius, si tu me parlais des choses que les gens te reprochent – et qui te poussent à aller regarder la pluie tomber ? »

« Oh... »

Il regagna son attitude nonchalante, et s'adossa confortablement contre son fauteuil.

« Je ne m'entends pas très bien avec ta famille, tu vois ? »

Il appuya sa confession d'un regard pénétrant.

« Oui, je m'en doutais...Regulus n'est pas quelqu'un de très social. »

« Non, ce n'est pas ça. »

Elle fronça les sourcils.

« Tu ne parles pas de ton frère ? »

« Non, je parle de...tous les Black... Ils sont tous... »

Il se tut un moment pour chercher les mots, puis s'impatienta :

« Oh, j'en sais rien ! Je ne sais pas comment t'expliquer ça... J'ai honte, Malia. »

« De porter ce nom ? »

« Oui. Oui, c'est exactement ça. »

Il lui adressa un nouveau regard pénétrant :

« J'ai honte d'être un Black. Tu ne connais pas un moyen de changer de nom ? »

Elle sourit :

« Il faut attendre la majorité. Puis tu soumets ta demande au ministère de la magie. Tu dois également verser une somme de 20 gallions... »

Il haussa les sourcils, étonné :

« Comment tu sais tout ça ? »

« Je veux travailler au ministère. A la cour de justice, plus précisément. »

Il hocha la tête de haut en bas avec lenteur, avec un regard impressionné.

« Tu sais, Sirius...Pour en revenir à ton problème... Je ne crois pas que ce soit suffisant de changer de nom pour couper tous les ponts avec sa famille. »

« Oh, de côté-là, ne t'en fais pas. C'est déjà fait. »

Elle eut une grimace d'incompréhension, et lui un sourire fier de lui.

« Tous les ponts sont détruits ! »

« T'as déménagé dans ta cave ? »

« Non, chez James. »

Il y eut un lourd silence, durant lequel les crépitements du feu prirent la place des voix des deux élèves.

Malia se pencha en avant et prit un air sérieux :

« Tu t'es enfui de chez toi ? »

« Oui. Enfin...Enfui est un grand mot. Peut-on l'appliquer si notre père a essayé de nous retenir à coups d'avada kedavra tout en courant derrière nous ? »

Il avait un sourire amusé aux lèvres à l'évocation de ce souvenir.

« Sérieusement, il a pas fait ça ? »

« Si ! »

Elle le fixa un long moment, puis à la grande surprise de Sirius, elle éclata de rire.

« Et bien ! On peut dire que tu as une famille intéressante ! Mais vraiment, Sirius...tu as eu beaucoup de chance. Tu sais très bien qu'on ne se relève pas après un avada kedavra... »

Il hocha gravement la tête.

« Oui, je le sais. Heureusement le père de James n'est pas du genre à en lancer pour un rien. »

Elle sourit, et demanda :

« Et maintenant ? »

« Quoi, maintenant ? »

« Je suppose que tu vas pas passer le restant de tes jours là bas ? »

« Oh. Non, pas du tout. L'été prochain, j'emménagerai. J'ai un oncle qui m'a laissée une fortune. »

« Il y a donc quand même des gens normaux, chez les Black ? »

« Oh non... Celui là n'était pas différent des autres. Il me connaissait depuis que je suis tout petit, et voyait combien je m'entendais mal avec la famille. Il s'est avéré qu'il admirait profondément mon audace, et qu'il s'en amusait. A un tel point qu'il avait fait secrètement son testament, sur lequel il indiquait que j'étais son unique héritier... »

« Quel homme étrange ! Mais quelle chance pour toi ! »

Elle eut un grand sourire. Il la regarda un instant d'un air pensif, puis fit, sur un ton différent de celui de la conversation :

« Tu as un tel sourire...On dirait que tu es aussi heureuse que si c'était toi, l'unique héritière. »

Elle éclata de rire.

« Je ne m'en étais pas rendue compte. »

« De toute façon, c'est quelque chose que j'avais déjà remarqué chez toi. Tu arrives à être sincèrement heureuse ou malheureuse pour les autres. Ce n'est pas une qualité dont tout le monde est doté. »

Elle rougit du compliment et resta silencieuse.

Il se tourna à nouveau vers la fenêtre. Elle ne savait pas s'il était gêné aussi, ou ennuyé de sa compagnie. Elle se leva :

« Je pense que je devrais aller me coucher. Je te laisse surveiller la pluie. Prends bien garde à ce qu'elle tombe correctement. »

Elle entendit son éclat de rire en se dirigeant vers les escaliers de son dortoir.

« Hey, Malia ! »

Elle se retourna. Il souriait, penché sur le côté du fauteuil pour bien la voir.

« Bonne nuit. »

« A toi aussi, Sirius. »


Fin de ce chapitre, dont le role est en réalité d'introduire et d'expliquer le suivant.

Je ne sais pas du tout ce que vous en avez pensé, mais j'ai vraiment besoin de vos conseils pour améliorer la fic.

Un petit mot aussi concernant le fait que les chapitres n'aient pas de lien chronologique apparent entre eux : c'est en réalité voulu. J'essaie de vous faire bondir de la vie d'un perso à celle d'un autre, vous faisant oublier les dernièrs évènements de l'une pour vous les rappeler par la suite...

Il est possible que tout cela vous paraisse illogique... lol

Sur ce, gros bisous à tous, et à très bientot, je l'espère, pour la suite!