Un instant le peintre cru qu'elle allait tomber dans les vappes, mais elle n'en fut rien elle resta impassible.
-J'ai raté ça…soupira-t-elle en essayant de rattraper son malaise.
-Il l'ont enfin arrêté, j'espère qu'il sera emprisonné a vie !
-Oui…moi aussi.
La nuit était tombée depuis longtemps sur South Ashfield, on pourrait même dire que le matin pointait le bout de son nez quand une voiture arriva à l'endroit où était incarcéré Sullivan.
Ont ouvrit les portes sans discuter, et on fit entrer le passager.
-Pourquoi vouloir lui parler ?
-Disons qu'il y a des choses que je voudrais savoir…
-Bien, si jamais il…comment dire…
-Je pense que ça n'arrivera pas.
Walter était assis sur une chaise face à un mur, il était accoudé sur la table et il regardait la lampe au plafond.
Son regard changea très vite de direction quand la personne entra.
Il la reconnus aussitôt, ses cheveux noirs, ce regard interrogateur, ces yeux bleus tel la glace, bref , c'était elle.
-Tu as beau avoir vieillis d'un an, tu n'as pas changé Ester, dit-il en souriant.
-Ce n'est malheureusement pas le cas de tout le monde…soupira-t-elle en prenant place en face de lui.
Ils restèrent silencieux a se regarder pendant une minute.
-Pourquoi ?
-Ester, crois-tu aux miracles ?
-Je te l'ai déjà dit, non, je ne crois, ni aux miracles, ni aux conneries qu'ont nous a enseignés la-bas ! Et je te l'ai dit de ne pas écouter se qu'ont te disait.
-Moi, j'y crois… Et grâce à ma foi je vais la retrouver…
-Tu ne retrouveras personne Walter, personne, tu m'entends ? En tout cas, tu retrouveras personne avec les conneries que t'as déniché dans la bible de cette satanée secte !
-Je ne regrette en rien ce que j'ai fait…
-Est-ce que ça t'a apporté quelque chose d'avoir tué toutes ces personnes ?
-Biensur, sinon je ne l'aurais pas fait..
Ester soupira.
-Tu n'es plus Walter Sullivan…
-L'ai-je vraiment été un jour ?
Ester se contenta de le regarder d'un air triste.
Puis elle se retourna pour partir, mais Walter la retenus d'une main et l'entraîna vers lui, la serrant dans ses bras.
-Ne t'en fait pas Ester, un jour, on retrouvera nos parents, tout les deux…. Promis.
Elle le repoussa doucement.
-Non Walter, tu te trompes…jamais…je ne retrouverais mes parents.
Elle partit et claqua la porte derrière elle, laissant le nouveau Walter Sullivan livré à lui même.
Elle pris sa voiture et retourna à South Ashfield, Il était 4h30 du matin, elle n'était restée que très peu, mais s'en était déjà trop, elle retournait chez elle le cœur plus lourd qu'il ne l'était au départ.
Elle arriva dans l'immeuble, tout le monde semblait dormir a point fermé, la réception était vide.
Elle commença à monter les escaliers, la tête pleine de souvenirs
La petite Ester s'était rendue compte que la porte de l'appartement était ouverte… Et elle décida d'y entrer…
La porte donnait sur un salon de couleur pastel, les rideaux de dentelle blanche étaient fermés et une étrange odeur embaumait l'appartement.
Elle n'entendait pas un bruit.
-Maman ? Papa ? S'élança-t-elle timidement.
Elle avança doucement, quand soudain, elle vit a l'intersection d'une pièce ce qui semblait être un bout de doigt.
Elle pris son courage a deux mains elle continua sa progression, elle devait savoir qui était ses parents.
Elle savait que les personnes qu'elle verrait ici était ses géniteurs, elle avait vus sur le boite au lettre le nom de « Stern » écrit au marqueur noir.
Elle continua et regarda vers l'intersection.
Elle vit l'horreur.
Une femme aux cheveux longs et noirs était là, allongée sur le tapis qui avait été imprégné de son sang.
-Maman ? Maman ? Ester hésita avant de la toucher de la main, elle était si froide…
Elle se leva, tremblante, mais continua dans l'espoir que quelqu'un ici était en vie, elle croisa un meuble avec une foule de photos, eux, leurs mariages.
Et elle, âgée de tout juste une semaine.
Elle pris la photo, et regarda l'arrière, lisant ses quelques mots.
« Tu seras toujours notre enfant Ester »
Elle reposa alors la photo, un étrange sentiment la pris alors, mais elle continua et s'avança plus loin vers la salle de bain, soudain, elle sursauta
Ce qui était à sa hauteur n'était que des pieds dans des chaussures noires fraîchement cirées, le reste semblait pendre à une corde. Elle n'osait pas relever la tête. Elle savait ce qu'elle aurait vus.
A terre, un tabouret en bois était tombé, il avait fait bouger le meuble de la salle de bain et plusieurs gobelets étaient éparpillés sur le sol.
Malheureusement, même observer le sol lui reflétait l'image d'horreur qui était devant elle, dans le reflet du carrelage, elle vit un homme mort pendu. Elle recula, elle ne pu que faire marche arrière et sortir de l'appartement. La concierge, intriguée, arriva prés de la petite.
-Qu'est-ce qui a mon enfant ?
Ester ne répondit pas.
-Il y a quelque chose qui cloche là dedans ?
Etant donné que la question fut sans réponse elle se décida a entrer, et elle aussi, elle vit
-SEIGNEUR !
Ester pris la fuite, elle courut aussi vite qu'elle pu.
Son cœur c'était arrêté de battre un instant.
Elle s'était effondrée sur la dernière marche d'escalier de son étage et c'était pris la tête entre ses deux mains.
La porte prés des escaliers s'ouvrit alors.
-Hum, eh bien, drôle d'heure pour sortir, Ester.
Elle sursauta.
-Bon sang, vous m'avez fait peur Richard, je pourrais en dire autant…qu'est-ce que vous foutez là ?
-Les gamins d'à coté se sont réveillés, impossible de fermer l'œil avec un boucan pareil.
Ester se contenta de sourire.
-Vous ça ne va pas fort…
-Moi, euh, si, si, je vais bien.
-Vous mentez mal.
Elle ne répondit rien.
-Hum finalement, j'ai changé d'avis, la promenade attendra, je vous invite.
Elle se retourna.
-Pardon ?
-Vous allez vous dépêcher avant que je ne change d'avis ?
Elle se leva d'un bon et entra dans le couloir pour aller au 207.
Ils passèrent devant la porte du 206 et Ester ne pu retenir un sursaut quand elle entendit un cri d'enfant.
-Qu'est-ce que je vous disait ? Des crapules.
Il ouvrit la porte et fit entrer Ester avant lui. L'appartement était un peu plus grand que le sien, il y avait une télé et une table basse ainsi qu'un canapé et un fauteuil rouge. Le salon n'était éclairé que d'une simple lampe qui se trouvait à coté d'un autre meuble.
La cuisine était identique à la sienne –exception faite de la décoration- et le couloir qui menait à la chambre était similaire au sien.
Elle était un peu gênée de se retrouver la, à cinq heures du matin dans l'appartement d'un de ses voisins.
-Décidément, je vais en avoir des raisons de vous remercier, plaisanta-t-elle.
Richard sourit, il souriait rarement d'ailleurs, c'était le genre de personne à sourire quand il se brûlait. Il lui désigna une place et elle s'installa, il vint en face d'elle et lui demanda en la regardant droit dans les yeux.
-Alors ? Vous m'expliquez ce qui ne va pas ?
-C'est que…Je n'aie pas très envie d'en parler, c'est comment dire, quelque chose que je ne préfère pas ressasser.
-Je comprends…Et Screiber, qu'est-ce qu'il vous voulait ?
-Il voulait savoir pour l'affaire des meurtres, il voulait tout savoir, mais j'ai refusé, alors il a fait des menace, du genre que j'étais douteuse et qu'il n'aurait aucun mal a me dénoncer comme complice du criminel, enfin, des choses comme ça, vous trouvez que je suis douteuse ?
-Je pense effectivement que vous l'êtes, sinon vous ne seriez pas ici une tasse de café a la main alors qu'il est a peine cinq heure trente du matin.
-Oh mais si vous voulez, je peux partir. Dit-elle en se levant
-Je plaisantais…Venez donc voir, je vais vous montrer quelque chose.
Il se dirigea alors vers la fenêtre et ouvrit doucement le rideau. Son salon donnait directement sur le 302 où la lampe était allumée en permanence.
-Depuis que le nom du criminel a été révélé, la lampe du 302 ne c'est plus éteinte.n
-Je suis pas étonnée…Soupira-t-elle. Mais, ça vous prend souvent d'observer vos voisins !
-Oh, biensur fréquemment, surtout depuis qu'une jolie demoiselle a débarqué au 201.
-Faites attention a c'que vous dites ! Je frappe !
-Non je ne les regardes pas souvent, mais, faut dire qu'une lampe allumée en permanence ne passe jamais inaperçue ici.
-C'est vrai…
