Une voix au loin raisonnait dans sa tête.

Elle était douce, mais son volume augmentait.

Si bien qu'elle provoqua son réveil.

Chapitre 13 : Des cauchemars qui mènent bien loin.

Mon dieu que cet endroit lui semblait familier.

Elle s'était relevée en sursaut et avait senti les feuilles d'arbres humides sous ses mains.

Elle était une fois de plus dans cette forêt, la forêt.

« Eh ben, ça faisait longtemps » soupira-t-elle en se relevant.

Ester était habituée à ne plus faire ce cauchemar depuis quelque temps, mais a son grand malheur, celui-ci était revenu en force. Elle sentait l'odeur malsaine de l'humidité, des feuilles mortes, et de beaucoup d'autres choses dont elle ne pouvait pas donner de nom.

Cependant, elle avait remarquée un détail, qu'elle trouvait suffisamment important pour ce convaincre qu'elle ne faisait pas a chaque fois le même rêve.

A chaque fois qu'elle le faisait, c'est à dire déjà une bonne vingtaine de fois, la luminosité des lieux avait changé progressivement.

Cette fois-ci il faisait totalement sombre.

Elle arrivait à peine a voir devant elle, tellement les ténèbres c'étaient emparées des lieux.

« Ester… »

Elle sursauta.

La voix lui parut si loin et à la fois si proche. Il fallait qu'elle avance.

Sans savoir trop où elle mettait les pieds, elle avança doucement et prudemment, entendant de temps à autres des bruits étranges, des craquements de branche, une brise soufflée dans les arbres.

Et cette voix qui ne cessait de l'appeler encore et encore.

Alors qu'elle progressait doucement, elle se trébucha dans une branche, mais se releva aussi tôt.

Elle était tellement angoissée que lorsqu'elle frôlait quelques choses, elle se demandait si c'était réel ou juste son cerveau qui reproduisait ses peurs.

Puis finalement, malgré l'obscurité, elle arriva devant cette porte qu'elle connaissait si bien.

« Entre …

-J'vais finir par le savoir à force » s'était-elle alors dit.

Elle s'exécuta, ouvrant la porte en poussant fortement dessus et arriva dans le fameux cimetière.

S'avançant alors vers la tombe qui a chaque fois attirait son attention Ester savait quels gestes elle devait répéter pour sortir de là.

Elle s'agenouilla et regarda le nom de l'homme a qui appartenait ses Sépultures.

Walter Sullivan…Déjà trois ans qu'il s'est suicidé.

Elle regardait cette tombe apparemment pillée et tenta d'y lire les écriteaux, en vain.

Elle ouvrit alors le couvercle….

-IMPOSSIBLE !

Hurla-t-elle en se redressant sur son lit.

Elle se leva et se précipita à la salle de bain, faisant couler l'eau dans le lavabo.

Alors qu'elle s'aspergea plusieurs fois d'eau, elle stoppa net et constata l'horreur.

Ses mains étaient devenues rouge…rouge sang…tout comme le liquide qui coulait dans le lavabo.

Elle regarda autour d'elle, sa salle de bain se rouillait et au fur et a mesure, adoptât une apparence directe sortie d'un film d'horreur.

Elle vit des filets de sang glisser sur les murs qui se délabraient peu à peu.

Elle recula doucement quand elle percuta quelque chose…. Ou plutôt quelqu'un.

Se retournant, elle le vit, lui, ses cheveux blond, son long manteau, cet étrange sourire.

« Bouh »

Ester, paniquée, sortit en trombe de la salle de bain, poussant violemment l'homme contre le mur.

Et elle vit son appartement comme elle espérait jamais le voir…dans le même état que la salle de bain.

Le canapé était entièrement emplit de sang, le sol n'étant plus que du grillage métallique, de la rouille et du sang partout.

Elle voulait fuir, et c'est ce qu'elle fit, prenant la direction du 207.

Courrant aussi vite que possible, ne faisant plus attention au décor qui autour d'elle se délabrait de plus en plus, Ester arriva et poussa la porte du 2007.

« Richard ! …Je t'en prie…rep… »

Elle ne pu achever sa phrase, elle fut attirée par l'énorme traînée de sang qui se dirigeait vers le salon.

Elle la suivi, craignant voir le pire…

Et ce qu'elle vit dépassa encore plus la notion du « pire » qu'elle avait imaginée.

Richard était assis en face d'elle, les yeux révulsés, bave en sang s'écoulant de son visage.

Il était attaché à une chaise et cette chaise était apparemment relier à une batterie.

Elle mit ses deux mains sur son crâne, jurant que ce n'était pas possible, elle était horrifiée, et elle s'écroula au sol en hurlant.

Deux petits pieds s'approchèrent alors d'elle. Et Ester leva les yeux, pour voir ce petit garçon si familier…

« Et maintenant ? Tu vas faire quoi ? »

Elle entendit de terribles sifflements qui lui brisèrent les tympans. Un mal de tête horrible lui fit perdre connaissance.

Quand elle se releva sur son lit en sueur, Ester n'eu qu'un réflexe, tout répéter, du début à la fin. Ainsi, elle s'aspergea plusieurs fois le visage, attendant que cette eau si pure se transforme en sang.

En vain.

En état de choc, tremblante, effrayée, horrifiée, elle mit son manteau sans même remettre autre chose que sa chemise de nuit et partit dans le couloire, se dirigeant vers le 207.

Elle frappa violemment à la porte, encore, encore, encore…Paniquant à chaque fois qu'elle ne recevait pas de réponse.

Puis elle entendit le bruit salvateur d'une serrure qui s'ouvrait.

Elle vit apparaître Richard, pas très réveillé, mais surtout étonné de la voir débarquer à cette heure.

« Ester ? …Qu'est-ce que tu fous là ? »

Elle ne put prononcer aucun mot…ses lèvres se mirent à trembler…et elle s'effondra en pleure dans les bras de Richard.

C'était fini…

« Bon sang Ester qu'est-ce qu'il y a ? »

Se rendant compte qu'il serait impossible de la calmer de suite, il la serra doucement dans ses bras et la fit entrer dans l'appartement.

L'installant dans son canapé, s'accroupissant à coté d'elle, il prit son visage entre ses mains.

« Du calme….du calme….je sais pas ce qui c'est passé, mais en tout cas, c'est fini maintenant »

Les bras d'Ester enserrèrent son cou comme simple réponse.

« C'était terrible…c'était …

-Ah ça oui je veux bien croire, t'es à deux doigts de me faire mourir d'asphyxie. »

Elle desserra doucement son étreinte.

« Je….désolée…

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

-Des rêves…mais c'était si réel. J'ai encore rêvé de la foret, de la tombe, mais ça ne c'est pas arrêté la…non, ça a continué…je me suis réveillée dans mon appartement, j'ai été dans ma salle de bain et je me suis aspergée d'eau…soudain tout c'est dégradé autour de moi.

-Comme dans le restaurant ?

-Oui…et c'est pas tout, il était derrière moi, il m'a regardée avec ce sourire sadique, alors je me suis précipitée ici, apeurée, je voulais de l'aide…La porte était ouverte…je. Je suis entrée.. Y avait une grande trace de sang, que j'ai suivie…et là…là…je t'ai vu mort sur une chaise électrique…et puis ce gosse, m'a demander quelque chose…et je me suis réveillée. »

Richard ne pouvait que constater les tremblements de son amie. Elle luttait, mais rien ne faisait, elle était toujours prise de spasmes…sous le choc.

« Ester…tu vois bien que tout ça n'était qu'un sale cauchemar…je suis vivant et devant toi. Alors y va falloir se calmer.

Il s'installa à coté d'elle.

« J'ai l'impression que…que ces cauchemars…reviennent de plus en plus fréquemment. »

Il s'ensuivit un long silence durant lequel ils se regardèrent droit dans les yeux.

« Je…je crois que j'ai vraiment…peur. »

Il reprit doucement le visage d'Ester entre ses mains et l'avança vers le sien, très proche du sien

« Je suis là moi… Ca va aller »

Très doucement, sans vraiment s'en rendre compte, il posa ses lèvres sur celle d'Ester (1)

C'est dingue comme quelques cauchemars peuvent déclencher des choses…

Si le début de la nuit avait commencé terriblement mal, il fallait l'avouer, elle s'était terminé plutôt bien(2)

Et même plus tôt que prévus…

Ester ouvrit doucement un œil, ne croyant pas aux bruits qu'elle entendait raisonner.

Et pourtant ils étaient bien réels.

Ont frappaient à la porte.

Elle regarda à coté d'elle et vit Richard toujours dans les bras de morphée.

« J'hallucine…j'ai du frappé fort hier soir pour le réveiller ma parole » se disait-elle tout bas.

Elle se mit à le secouer doucement.

« Hé…on frappe à la porte… »

Après quelques grognements il se décida à répondre.

« T'as qu'a aller ouvrir…

-J'uis pas chez moi je te signale… »

Il se retourna et la regarda d'un air comateux.

« Celui qui ose frapper à la porte a une heure pareille, je te garantis qui va subir le même sors qu'un certain voisin (3.) »

Ester sourit doucement et posa un doux baiser sur les lèvres de Richard.

Grommelant encore, il finit par se lever, s'habiller et ouvrit la porte. Et se trouva devant quelqu'un qu'il n'était même plus étonné de voir.

« Bon…bonjours Richard ! Je vous réveille peu être ? » S'exclama Joseph Schreiber.

« Non…à peine…qu'est-ce que vous voulez ?

-Ben en faite, j'ai été frapper chez Ester mais personne n'a répondu, alors je me demandais si vous l'aviez vu aujour… »

Il vit alors Ester débarquer dans l'encadrure dans la porte à peu prés de le même état que Richard.

« Oh…je. Je vous dérange peu être ? »

Richard et Ester se regardèrent d'un air dépité, mourrant d'envie de lui hurler de dégager.

« Nooon » répondirent-ils en chœur.

« Ah bon…Bien, en faite, je te cherchais Ester.

-Qu'est-ce que vous voulez ?

-J'ai frappé plusieurs fois à la porte de chez vous, et vous n'avez pas répondu, j'ai présumé que vous étiez ici.

-Et mon voisin alcoolique ne vous a pas foutu une raclée avec une bouteille de whisky ? Etonnant…

-J'essaye de joindre Sharon Brake depuis quelques temps, en vains…avez vous eu des nouvelles récentes ?

-Non…eh puis qu'est-ce que vous voulez qu'elle vienne encore me dire ? J'ai réglé son problème, et maintenant, si vous avez plus de nouvelles, je m'en fiche…

-C'est que, il lui serait p'tet arrivé quelque chose, je sais pas moi et si Desalvo…

-…Desalvo est une pourriture, certes, mais ne sors que rarement de son lieu de torture…elle est juste pas joignable, et cesser d'être parano… et bonne journée. »

Elle referma la porte au nez de Schreiber.

« Eh ben…si après ça je les dérangeais pas … » Soupira-t-il en reprenant la route de son appartement.

L'hiver battait son plein et bientôt le mois de décembre faisait place au mois de janvier.

Alors qu'Ester rentrait chez elle après une longue et dure journée de boulot, elle ouvrit sa boite aux lettres et vit tomber quelques enveloppe.

« Bonne année 1997 mademoiselle Stein ! » Signé Joseph Screiber

Elle sourit, c'était gentil de sa part de lui avoir posé une carte. Soudain une lettre tomba de la carte.

« Je n'aie toujours aucunes nouvelles de madame Brake, elle m'avait dit qu'elle reprendrait contact avec moi, je sais que vous vous en fichez complètement, mais sa m'intrigue quand même, depuis quand l'homme qui se croit pour Sullivan n'a pas tué ? Et puis, la police ne l'a toujours pas arrêté n'est-ce pas ? Vous le savez mieux que moi…Enfin je m'inquiète peu être pour rien. »

Elle vit alors une petite note en dessous de la feuille.

« Eh, au faite…ça va avec Richard ? » Il y avait également un smiley qui tirait la langue.

Elle ne put que sourire, oui biensure ça allait très bien. Mais le fait que Schreiber lui demandait ainsi lui donnait envie de lui envoyer un colis piéger pour le faire taire.

Une des locataires arriva alors dans le couloire.

« Hé…Ester ! Bonjours ! »

Elle salua la jeune femme a son tour.

« Bonjours Rachel, journée bien passé ? »

Elle prit la clef de son vestiaire.

« On va voir ça ! »

Et elle ouvrit la boite on tomba encore un petit mot

« Il continue… »

Rachel ne put que soupirer.

« Oui, encore et encore…tous les jours. C'est agaçant. J'ai entendu que tu étais dans la police, tu ne sais rien faire ?

-Euh…tu sais moi, je suis dans la police scientifique…je peu pas faire grand chose.

-Ah…euh…oui…d'accord. »

Il y eu un long silence.

« Au faite. Ca va avec Richard ? Joseph m'a dit… »

Là il y eu comme un blanc.

« Bon, niveau discrétion c'est raté. Se dit-elle.

-Oui, oui ça va très bien ! » S'exclama Ester avec un grand sourire.

Rachel lui répondit d'un large sourire.

« Je suis en retard pour mon rendez-vous, bonne journée Ester »

Elle la salua et quitta le hall.

Ester se hâta à la chambre 302.Elle frappa avec violence sur la porte de l'appartement, cette dernière finissant par s'ouvrir.

« AAH ! Ester vous venez eu ma carte ?

-Vous êtes mort ! »

Elle entra en trombe dans l'appartement, les poings serrés.

« Quoi ? Ma carte ne vous a pas plus ?

-Là n'est pas la question, j'aimerais s'il vous plait que vous ne racontiez pas MA vie a tout l'immeuble ! »

Il resta un instant silencieux.

« Aaaah…vous parlez de ça ?

-Parfaitement !

-J'ai trouvé que c'était une bonne chose…et puis, il ne faut pas vous voiler la face, ça se serait vu rapidement, vous n'êtes pas discret… »

Le teint d'Ester vira au rouge.

« Qu'est-ce que vous insinuez par-là ? ME DITES PAS QUE….

-Aah ça non ! Mais bon, je vous dit juste que ça se saure vite.

-Biensure, maintenant que vous avez publiez ça dans la revue de l'immeuble, c'est claire, ça va se savoir ! «

Soudain ils furent interrompus par la sonnerie du téléphone.

« Permettez.. ? »

Ester le regarda partir décrocher le téléphone.

« Joseph Schreiber? ….Ma..Madame Brake… ? Quoi? Que...Que ce passe t'il? »

Ester vit le visage de schreiber pâlir.

« Qu'est-ce qui ce passe ! »

Schreiber la regarda.

« Vous allez peu être pas me croire…

-Mais dite moi ce qu'il y a ? »

Il mit le haut-parleur du téléphone, des bruits étranges en émanaient, des grognements et des interférences.

« Aidez-moi… »Avaient-ils réussit à distinguer dans le grabuge de grognement.

« Cette voix….

-On dirait celle de madame Brake n'est-ce pas ?

-Ra..racrocher le téléphone…c'est peu être des interférences… »

Joseph s'exécuta.

« Et maintenant ?

-On attend un peu et on décroche à nouveau… »

Ils n'eurent pas besoin d'attendre, car le téléphone sonna à nouveau.

Schreiber décrocha.

« La même chose….

-Alors débranchez votre téléphone et rebrancher le »

Joseph hocha la tête et s'abaissa pour aller débrancher le téléphone.

Pendant ce temps, Ester réfléchit, ce n'était pas des interférences, elle le savait, ou alors, il y avait un sacré dérangement sur la ligne…Serais-ce en rapport avec tous ses cauchemars ?

« Es…ester »

Elle se retourna

« On a un problème…

-Ben expliquez-moi, qu'est-ce qui se passe ?

-Je…je débranche mon téléphone quand je travail…Le…le téléphone était déjà…déjà débranché…

A suivre…

Comment ça il en profite ? Même pas vrai ! XDXD.

Eh non…au risque de vous décevoir vous n'aurez rien de plus de cette scène !

Mike.