Dans une chambre de taille tout à fait honorable, une petite fille se tourne et se retourne peinant à trouver le sommeil. Et pour la cinquantième fois de la nuit, cette petite tête brune aux reflets d'or se lève pour relire sa lettre d'admission à Poudlard. Elle fixe le papier jauni dans l'obscurité et attrape sa lampe torche afin de mieux voir. Onze heures, toujours onze heures, elle qui espère voir l'heure inscrite sur le papier changer, avancer de quelques heures est encore déçu. Un petit cri au-dessus d'elle lui redonne immédiatement le sourire et sa Chouette chevêche vient se poser sur son épaule. C'est une magnifique petite créature au plumage brun strié de légère taches blanches et avec un bec plus jaune que la normal pour son espèce. Mais ce que préfère la petite chez sa compagne se sont ses magnifiques yeux noisette pétillant d'intelligence. L'enfant passe un doigt délicat dans ces plumes, comme à chaque fois, fascinée par leurs douceurs et décide qu'a sept heures, il est bien temps de se lever. Elle sort de sa chambre sur la pointe des pieds, le petit être chaud toujours calé dans son cou. Comme à son habitude, quand le sommeil la fuit, elle s'attèle à préparer le petit déjeuner de sa famille. A 11 ans, ce rituel n'a plus de secret pour elle et, comme un pianiste qui n'a plus besoin de regarder ses mains pour jouer, elle exécute toutes les préparations sans s'en rendre compte. A 7h30 tout est prêt sur la table. Examinant son travail d'un œil critique, elle finit tout de même par en être satisfaite et part s'habiller. Enfilant un pantalon et un col roulé léger, elle attrape son livre de potion, le dernier qu'elle n'a pas encore exploré et rejoint le rez-de-chaussée en glissant sur la rampe de l'escalier. « Je t'ai déjà dit de ne pas faire ça Erin ! Quelle piètre exemple tu donnes à tes frères. » La voix coupante de sa mère faillit lui faire perdre l'équilibre alors que ses pieds touchent le sol après sa glissade. « Pardon » répondit-elle d'une voix enjouée bien décidé à ne pas laisser quoi que soit gâcher sa bonne humeur. Elle s'attable ensuite ouvrant son livre afin de l'explorer.
Maude, sa mère tente à plusieurs reprises d'établir un contact avec son ainée mais doit rapidement se rendre à l'évidence, celle-ci est bien trop absorbé par son livre pour lui répondre. Cela fait naitre dans le sein de cette mère aimante une inquiétude infondée mais bien présente : celle de voir sa fille disparaitre pour un monde inaccessible et surement bien plus merveilleux que le sien. Erin qui sent les sentiments qui étreignent sa mère, lève la tête et lui fait un sourire rassurant. Celle-ci s'en trouve comme à son habitude rassurée mais aussi un peu triste de voir sa fille devenir adulte aussi vite, bâclant ainsi une partie de la vie souvent sous-estimée : l'enfance.
A des milliers d'années lumières des inquiétudes de sa mère à son égard, la jeune Erin n'a levé la tête que pour chasser les ombres qui sont apparue sur le visage de la femme la plus importante de sa vie. Une fois cela fait, elle retourne bien vite a son livre, s'invectivant de ne pas avoir pris ceux des années suivantes. Certes dans la plupart des matières sa compréhension se trouve limitée par sa naissance dans le monde moldu mais parfois comme un éclair de génie les mots prennent sens et la passionne.
Et en cet instant, c'est le cas, même si elle n'arrive pas à appréhender totalement la conception ou les ingrédients qui composent les potions, elle peut néanmoins comprendre leurs utilisations. Elle est réveillée de sa lecture intensive à 8h20 quand ses frères viennent lui sautés sur le dos, dérangeant alors aussi bien Erin que sa chouette qui préfère fuir avant de perdre des plumes.
- Erin ! C'est aujourd'hui que tu t'en vas ? La petite tête triste de son plus jeune frère Gareth lui fend le cœur.
- Et oui mon petit chat, pour moi aussi c'est la rentrée. Mais ne t'inquiète pas on se verra pendant les vacances. Elle lui offre l'un de ses sourires rayonnants et le petit se sent contraint par la bonne humeur de son ainé de ravaler ses larmes.
Les jumeaux Archi et Evan n'ayant porté aucune importance aux paroles échangées entre leur frère et leur sœur ont presque engloutie tout leur petit déjeuné quand Gareth s'assoit. La mère de famille se lève quelques instants après et fixant sa montre, se presse de partir, collant un baisé sur le front de chacun de ses enfants. Elle dit tout de même à Erin :
- Je suis désolé ma chérie je sais que c'est aussi ta rentrée mais tu pourras les emmener à l'école s'il te plait ? Erin a un petit rire sincère. Comment pourrait-elle refuser alors que sa mère est déjà en retard et que l'école n'ouvre qu'à 9h00.
- Bien sûr, ne t'inquiète pas, je m'en occupe. Elle étreint fortement sa mère dans ses bras avant de souffler dans son cou. On se revoit aux prochaines vacances et je t'enverrais des lettres toutes les semaines. Sa mère lui rend son étreinte soufflant à son tour un « tu vas me manquer » et quitte rapidement la maison les larmes aux yeux.
La petite sèche ses propres larmes et regarde l'heure. Ils doivent être partie à 8h35 pour arriver à l'heure à l'école, c'est à dire dans 5 minutes. Elle soupire, heureusement qu'ils sont déjà habillés, et se met à donner des ordres aux petits monstres qui lui servent de frères. Ils s'exécutent assez facilement ce qui la surprend, ils doivent être tout de même chamboulés par son départ, pense-t-elle alors. Elle enfile, à leur suite, son vêtement d'extérieur ainsi que ses chaussures et ils partent. Le chemin se fait dans un silence presque sacrale rompu uniquement par le bruit de la ville. Ils arrivent devant l'école avec 5 minutes d'avance à cause de leur marche plus calme qu'a l'accoutumé. Et alors qu'elle s'apprête à leur dire aurevoir, Gareth l'attrape par la taille, son petit corps secoué par des sanglots mal contenue.
- Je...veux...pas...qu'tu partes ! Articule-t-il avec grande difficulté. Et en levant les yeux, Erin croise ceux de ses deux autres frères qui ne semblent pas non plus en mener large avec leurs petites mirettes remplient de larmes. Eux, si vivant et plein de joie d'habitude semblent complètement défait à cet instant. Et même Erin a du mal à se retenir de pleuré face à ce tableau. Elle tend les bras vers les jumeaux qui s'y jettent presque instantanément en pleurant, et leurs parle ensuite, la voix légèrement tremblante. « Mais vous allez réussir à me faire pleurer bandes d'idiots ! En plus je ne m'en vais pas pour toujours. Je serais de retour pour les vacances de Noel alors vous avez intérêt à me trouver un beau cadeau. » Resserrant sa prise sur eux, elle leur dit dans un souffle, sa voix complètement brisée maintenant : « Soyez gentil avec maman, je vous aime mes petits diables. » Ils hochent tous les trois la tête et finissent par se décoller de leur sœur quand la grille de l'école s'ouvre derrière eux. Elle leur fait un dernier signe de main avant de les laisser rejoindre leurs camarades qui les fixent curieux. Une fois qu'ils ont complètement disparut dans la cour, la jeune sorcière part rapidement en se mordant les joues pour ne pas pleurer.
Marchant a un rythme soutenu, elle atteint la maison vers 9h15 et décide d'occuper son temps à l'étude de ses livres de cours. Avant ça, elle prend l'initiative de descendre son affreuse valise. Elle est d'ailleurs bien contente d'être seule en cette instant puisqu'elle peste tout ce qu'elle peut contre les sorciers et leur valise exagérément grosse. En effet, même si celle-ci est enchanté pour être plus légère, ça n'enlève rien au fait qu'elle soit affreusement encombrante. Une fois en bas des marches Erin pousse un soupir de contentement et siffle Belli qui vient se poser sur son épaule. Elle prend son livre de potion, seul livre encore hors de sa valise, son stylo plume Mont Blanc, une feuille et se met à étudier consciencieusement la première recette qu'elle trouve « Le filtre de Mort Vivante ». Le nom lui donne un gros frisson qu'elle réprime et se met au travail notant les mots qu'elle ne connait pas, les questions qu'elle se pose ou encore les ingrédients sur lesquels il faudrait qu'elle fasse des recherches. Autant dire qu'avec ses piètres connaissances de moldu elle noircit plusieurs pages pour une seule potion. Arrivant à la fin, elle pose son stylo ainsi que sa joue sur son poing serré avec une moue contrariée au visage. Cette année s'annonce être une galère sans nom, elle va devoir travailler et rien que l'idée la fait soupirer. Elle n'a jamais été très assidus, juste de quoi passer dans les classes supérieures sans accros. Autant dire qu'elle va devoir perdre cette vilaine habitude rapidement.
Décollant son visage de son poing, elle lève les yeux vers l'horloge qui annonce dix heures moins cinq. La jeune fille fait une tête de six pieds de longs, se demandant si le temps a décidé de passer plus vite sans la prévenir. Elle attrape ses affaires qu'elle fourre dans son sac en bandoulière, enfile son manteau et prend sa valise ainsi que la cage de Belli, celle-ci toujours posé sur son épaule. Une fois sûr qu'elle n'a rien n'oublié la petite sort de la maison chargée comme une mule. Elle ferme la porte à clé et glisse celle-ci par la fente de la boîte aux lettres. Au moment où les clés glissent de ses doigts pour aller s'écraser de l'autre côté de la porte Erin a un pincement au cœur et une larme traîtresse coule sur sa joue pale. Belli l'essuie d'un petit mouvement de tête avant d'essaye de pincer sa maitresse pour qu'elle se reprenne. « Je pleure pas » grommelle la petite avant de partir en direction de la gare de King's Cross, qui est à presque une heure de chez elle. Elle se presse donc et arrive enfin devant la gare avec seulement dix petites minutes d'avance. Elle n'a donc pas le loisir d'admirer l'édifice qui pourtant est assez impressionnant et part en quête du quai 9 ¾ . Elle se fige devant les quais 9 et 10 remarquant enfin que le quai recherché n'est pas là où il devrait être. La gare grouille de monde et même une fourmilière ne doit pas être aussi active pense la petite en évitant bon nombre d'adulte bien trop concentré par leur petit nombril pour regarder devant eux. Il ne lui reste que 5 minutes avant le départ du train et une boule d'angoisse se forme dans son ventre à la possibilité de le rater. Une main salvatrice se fait alors sentir sur son bras. Sous le choc Erin faillit s'écrouler et Belli s'envole à la suite du mouvement trop brusque de sa maitresse.
- Viens, c'est par là ! Erin réussie à fixer sa vision sur la personne qui la traine comme un vulgaire bout de chiffon, et ne voit de cette personne qu'une touffe de cheveux, semblable a des flammes, lui léchant le visage.
La fille rousse la lâche devant un mur et lui fait signe de la suivre avant de foncer droit sur celui-ci et de disparaitre. Les yeux comme deux soucoupes Erin se fige. « Non, sérieusement ? » elle hésite encore quand elle remarque l'horloge au-dessus d'elle, lui apprenant l'affreuse vérité : elle n'a plus le temps. Sifflant Belli, qui se pose immédiatement sur son épaule, elle fonce sur le mur fermant férocement les yeux. Quelle n'est pas sa surprise quand ce qui la pousse a les rouvrir n'est pas la douleur mais bien la voix d'un jeune homme a côté d'elle. Il la hèle avec véhémence et lui commande de monter dans le train immédiatement. Elle croit aussi l'entendre maudire les premières années et leur manque de ponctualité mais ne s'arrête pas pour lui demander de répéter, légèrement intimidé. Elle monte plutôt dans le train sans demander son reste et se met à chercher un compartiment libre avant de se rendre à l'évidence, il n'y en a pas. Elle continue tout de même sa marche jusqu'à s'arrêter devant un compartiment contenant seulement deux personnes, une aubaine en soi. Elle aperçoit un jeune homme aux cheveux noir et une jeune fille aux cheveux roux, qui semblent avoir tout deux son âge et Erin décide de vérifier sa théorie.
- Bonjour. Je peux m'installer ? Les deux visages se tournent vers elle et la rousse lui fait un magnifique sourire avant de répondre.
- Bien sûr ! Elle allie le geste à la parole en montrant la banquette en face d'eux.
- Merci. Erin leur fait son sourire habituel, son magnifique sourire qui ne semble jamais s'éteindre. Je m'appelle Erin Piper et vous ? La rousse prend la parole en première apparemment plus à l'aise avec les mondanités que son compère qui semble vouloir disparaitre dans son siège.
- Je m'appelle Lily Evans, je suis en première année.
- Oh, Evans, mon frère s'appelle comme ça aussi. C'est le destin. Erin a un rire cristallin et communicatif. Enchanté Lily. Et toi ? Elle tourne son visage légèrement joufflu vers le garçon qui la fixe étrangement, apparemment mal habitué à ce qu'on s'intéresse à lui. Son regard passe de Erin à Lily dans un bacchanale perdu. Il semble essayer d'obtenir l'approbation de Lily et cela suscite un doux sourire chez Erin, un chaton effrayé voilà à quoi il lui fait penser. Lily finit par lui mettre un petit coup dans les cotes ce qui le décide à parler.
- Je suis Severus Rogue.
- Enchanté Severus. Erin lui envoie un sourire encouragent et est surprise en le voyant sourire timidement à son tour. A cet instant alors que le train n'est parti que depuis une dizaine de minute et qu'elle ne sait encore rien de son futur, Erin décide que sa mission cette année sera de faire sourire ce Severus. Moi aussi je suis en première année. Et je voulais savoir, est-ce toi qui m'as montré l'entrée du quai tout à l'heure, Lily ? Un sourire plein de fierté se met à trôné sur le visage de la jeune fille qui répond en bombant légèrement le torse.
- Oui c'est moi. Tu semblais complètement perdu, je pouvais pas te laisser là. Je suis simplement désolé de ne pas avoir pu plus t'expliquer les choses mais on était très en retard. Erin secoue quelque peu la tête avec un petit sourire.
- Ne t'inquiète pas, ce n'est pas grave. Merci beaucoup, sans toi j'aurais raté le train sans aucun doute.
La conversation continue tout le long du trajet vers Poudlard. Erin apprend beaucoup de chose sur ses nouveaux amis, surtout sur Lily qui est bien plus bavarde que Severus même si Erin fait tout pour qu'il participe à la conversation. Elle se trouve plein de point commun avec la jeune rousse. Rien que le fait qu'elles soient toutes les deux des nées moldus avec des frères ou sœurs en est un non négligeable.
- Et toi Severus ? Le concerné lève la tête de ses mains et fixe Erin. Elle veut l'entendre parlé, il va devoir s'y habituer. Severus se met à scruter cette jeune fille qui ne semble pas vouloir le lâché. Elle est brune presque blonde, sa peau qui avait à son entrée une jolie teinte carmin est maintenant blanche comme l'albâtre et un sourire enchanteur ne semble pas vouloir quitter ses lèvres. Il se demande presque quand elle va enfin, comme tout le monde, se moquer de lui. Tout le monde a l'exception de Lily. A cette pensée le jeune garçon tourne la tête vers la concernée et croisant son regard plein de reproches, il se décide enfin à répondre.
- Mon père est un moldu mais ma mère est une sorcière. Les yeux d'Erin s'illuminent comme des guirlandes de Noël et elle ne peut s'empêcher de souffler :
- Trop cool ! Mais Erin, est de ces enfants qui sont capables de lire sur un visage le moindre changement d'humeur, la moindre contraction, de ces enfants capables de savoir quand un sujet doit être évité. Et ici, elle le comprend tout de suite. Severus déjà peu expansif semble s'être complètement fermé. Elle change donc de sujet ne voulant pas le brusquer, elle commence à l'apprécier, lui et sa timidité. Du coup, l'un de vous sait comment ça va se passer une fois arrivé à Poudlard ? Severus la fixe avec insistance tandis que Lily répond à la question. La première pensée de Severus se porte sur le fait qu'elle se fiche simplement de sa vie, pourtant une partie de lui ne peut s'empêcher de se demander si elle n'a pas changé de sujet en voyant qu'il ne veut pas en parler. Il repousse la seconde option et préfère rester sur la première qui le fait moins espéré sur la bonté de la nature humaine.
- Je vois donc il y a 4 maisons... J'espère qu'on sera tous les trois dans la même maison. Et je ne dis pas ça seulement parce que je ne connais que vous ! Lily et Erin échangent un sourire.
Le reste du trajet se passe à discuter des cours qu'ils vont recevoir dès demain. Erin remarque vite avec une certaine satisfaction que Severus semble se dérider quand on lui parle de potion. Elle partage donc avec lui les notes qu'elle a faite sur le Filtre de Mort Vivante et est impressionné quand il réussit à répondre à plusieurs de ses interrogations. Le train se fige sans qu'ils n'aient vu le temps passer et alors que ses deux nouveaux amis partent en tête, elle se fige devant la magnificence de sa nouvelle école, priant de toutes ses forces pour que son année se passe bien.
Voilà le premier chapitre de ma nouvelle histoire. Je tiens à m'excuser pour les fautes d'orthographes que j'ai oubliées.
Alors, elle va dans qu'elle maison Erin, d'après vous ?
