Petit mot de l'auteure : J'ai revu les quatre Hunger Games cette semaine, ça m'a inspiré pour un atelier de Kinai : et si quelqu'un nous voyait ?
Est-ce que ce recueil deviendra un recueil Finnick x Annie ? Un recueil général sur Hunger Games ? Je sais pas encore, mais j'ai bien envie de retenter l'écriture sur le fandom. Car oui, c'est mon premier essai !
Ces trois mois au Capitole ont été durs.
Après cinq ans, Finnick pensait qu'il se serait habitué à ces journées passées à feindre un sourire charmeur à ces nuits où les larmes étaient ravalées. Mais il fallait croire qu'il ne s'habituerait jamais à la douleur... Revenir enfin dans son district est donc une bouée d'oxygène bienvenue. Bien sûr, même dans le 4 il ne peut échapper totalement au président Snow et aux invités « privilégiés » qu'il lui impose. Mais au moins, être à proximité de ses proches l'aide à se rappeler qu'il n'est pas entièrement seul. Que le monde n'est pas entièrement corrompu et que quelque part, de bonnes âmes se soucient de lui.
Retrouver l'étreinte de sa mère dès sa descente du train lui remonte ainsi directement le moral. L'accolade rapide mais chaleureuse qu'il donne à son père et ses frères poursuivent ce travail. Mais le vrai apaisement, il le connaît quand il voit Annie.
Sa Annie.
Sans pouvoir se retenir, il s'élance vers elle pour la prendre dans ses bras. Il s'apprête à la lâcher pour mieux se saisir de ses lèvres mais une question chuchotée par une Annie inquiète le coupe dans son élan.
- Et si quelqu'un nous voyait ?
Là, Finnick se fige.
Ils sont au District 4, loin du Capitole et des commères. Du moins, en théorie. Il est bien placé pour savoir que les caméras peuvent se cacher partout. Snow peut très bien avoir commandé un reportage caché pour partager l'émouvant retour au bercail de l'enfant chéri. Et si c'est le cas et que quelqu'un les voyait ensemble... Lui, Finnick, l'homme entretenu désirable, avec Annie, la pêcheuse folle ? Cela détruirait son image. Une image dont il n'a jamais voulu, une image dont il ne peut se débarrasser pas sans mettre tous les siens en danger.
Snow a après tout toujours été clair : obéit et ils vivront.
Résiste et ils mourront.
Leurs retrouvailles devront attendre un endroit sécurisé.
Alors Finnick se détache de Annie, essaie de faire passer leur rapide étreinte pour une accolade professionnelle entre deux anciens vainqueurs. Son regard se fixe néanmoins dans celui d'Annie, transmettant une promesse : celle qu'un jour, ils pourront s'aimer librement. Dans ce monde meilleur, il lui demandera sa main, elle acceptera et ils seront heureux. Ils passeront leurs journées à pêcher, s'éclabousser et peut-être même à élever une fournée de gamins.
Mais ce monde est encore bien loin.
Le réaliser lui donne envie de pleurer.
Comme à chaque fois que l'envie monte, il sourit – on ne sait jamais, peut-être que le Capitole le regarde. Et si ils peuvent avoir son corps, une chose est sûre : ils n'auront jamais ses larmes.
