Disclaimer : les personnages de Gundam Wing appartiennent à leur auteur ainsi qu'à Sunrise, Bandaï, Sotsu Agency et associés (peut-être nombreux, je n'en ai aucune idée. En tout cas, je n'en fais pas partie ça se saurait)

Genre : Fic en trois volets (hé oui, rien n'est éternel sous le soleil)

Note :
Pour une emmerdeuse qui n'a toujours pas compris qu'elle n'était pas plus grande que moi.

Merci pour toutes les reviews sur mes différents écrits.
Bonne lecture

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SOLITUDE

Biographie d'un homme de pouvoir

Une recherche s'effectue avec diligence…

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« Avoir des économies » se dit dans le langage populaire « avoir du répondant ».

Quatre Raberba Winner est loin d'être sans le sous et à l'avantage d'être un beau parleur. Ces deux données en font un personnage incontournable de l'économie internationale. Car l'argent appelle l'argent à partir du moment où on a les capacités de le faire fructifier.

La recherche éternelle des meilleures possibilités de marché, l'empêche d'être un flambeur. Le temps éloigné où il jouait en Bourse avec le pécule que lui allouait son père comme argent de poche, est définitivement résolu.

Pour réussir, il faut une concentration de tous les instants, le moindre faux pas coûte cher dans l'univers de la haute finance. Quatre Raberba Winner en est exceptionnellement conscient. Entre sa vie sociale, ses proches, et la Winner Corporation, le choix se fit promptement après la guerre.

(extrait de : Solitude, Biographie d'un homme de pouvoir, éd. Robert Laffond)

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Les jours qui suivirent, je travaillais d'arrache-pied, allant même à pousser le vice jusqu'à dormir l'intégralité du week-end au bureau.

Enfin seul, j'étais libre de mes agissements sans aucun compte à rendre.

Bien qu'en y réfléchissant bien, je ne lui en ai jamais rendu.

Son absence me permettait de ne prendre aucun retard dans les dossiers et d'effectuer de jolis placements boursiers qui me faisaient de l'œil depuis longtemps déjà.

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Je n'eus aucune nouvelle de Trowa.

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Comme d'habitude, mes nombreux téléphones ne me laissèrent pas un instant de libre. Tous, sauf un, celui-là même qui ne sonnait pour ainsi dire jamais.

Mon GSM privé.

Il ne m'avait déragé qu'à un seul moment, quand Heero voulu en connaître un peu plus sur mon problème informatique. Je le soupçonnais de chercher à vérifier cela de chez lui pendant le dimanche, ce qui avait tendance à rendre fou Duo pour qui les congés sont sacrés.

Je croirais entendre l'autre.

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Finalement, Heero arriva dans toute sa splendeur le lundi à la première heure et arrangea l'entièreté des programmes en un tour de main qui lui prit l'équivalent d'une matinée.

Je l'aime.

Mes données revenues, je l'aimais encore plus.

L'anti-virus installé, je l'adulais littéralement.

Duo en a de la chance de se coltiner un glaçon composé de circuits électroniques aussi bien structurés. Quoique ce genre de compétence ne lui sert à rien.

Il est plus.. comment dire… terre à terre, plus… hum… tactile.

Il ne sait pas apprécier les capacités de son « ami » à leur juste valeur.

Il ne sait pas ce qu'il rate, il pourrait être riche en utilisant la matière grise de notre suicidaire préféré.

Qu'Allah en soit remercié, Heero s'est toujours raté, j'ai mes données.

Donc, je l'aime.

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Trowa aussi je l'aimais, hélas c'était un peu compromis.

Moi qui m'imaginais avoir déniché la perle rare au silence d'or, je m'étais lamentablement leurré.

Une vexation supplémentaire.

De toute façon, mieux vaut être seul qu'avec un obsédé.

Pas que je n'aime pas le sexe, ce n'est juste pas une de mes priorités dans la vie. J'appréciais sur l'instant, mais le lendemain c'était une autre paire de manches, et une multinationale ne se dirigeait pas avec des sourires d'homme comblé mais éreinté.

Même s'il était sérieusement doué, je pouvais m'en passer, ma société ne s'en plaindrait pas.

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Je n'avais pas de nouvelles de Trowa et cela ne me manquait pas.

Nous finirions bien par nous croiser, je le savais, mais le plus tard serait le mieux.

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- Monsieur. Monsieur ?

- Hm.. oui Elodie ?

- Monsieur Akham sur la ligne trois. Il voudrait savoir s'il serait possible de régler les sorties commerciales en vue du nouveau marché en Afrique Subsaharienne.

- Très bien, je le prends.

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Prendre ? Prendre qui ?

Me prendre ?

Me faire prendre ?

Trowa.

Pourquoi tout revenait à lui ?

Y avait-il une cause à effet ?

Une possibilité.

Peut-être que…

Non.

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Deux mois plus tard, je n'avais toujours aucune nouvelle de Trowa et le léger inconfort dû à l'absence de sa chaleur de son côté du lit en ce début d'hivers fut vite solutionné par la présence appréciable d'une bouillotte.

Bientôt je passerai mon matelas au samovar avant d'entrer sous les multiples couettes et édredons colorés qui me permettent de survivre.

La chaleur est mon amie, le froid une plaie d'Egypte supplémentaire.

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Le temps passait à la vitesse de l'éclair sans nouvelle, c'était extrêmement impressionnant.

Je veux dire sans nouvelle de lui.

Les autres sont toujours présents. Peu, mais quand même, on se parlait.

Duo ne permettait pas de se laisser oublier, ce qui occasionnait une écoute attentive sur sa vie et celle d'Heero.

Sally envoyait les mails pour lesquels la fierté de Wufei ne s'aplatissait pas.

Mais lui.

Nada.

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Je savais qu'il était en mission avec Heero dans un coin reculé de la planète auquel on ne pouvait accéder qu'à la force des bras et le soutient logistique des produits high tech provenant de la Winner Co.

Je l'avais appris simplement, non pas par sa bouche à lui, mais par Duo, alors que ça ne m'intéressait pas, cela va sans dire.

Cette puce électronique défaillante s'ennuyait sans sa poupée gonflable aux muscles gonflés sans stéroïdes, son côté tactile n'étant plus suffisamment besogné.

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Echange épique dans mon bureau suite au déboulement sans prévenir du Preventer.

Je ne risque pas de l'oublier un jour.

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- Ho Quatre ! Quitte ton trou, on sort.

- Ecoute Duo, ce n'est vraiment pas le moment. J'ai une réunion dans quarante-cinq minutes et je n'ai pas encore pris connaissance de tous les dossiers. Vous pouvez-nous laisser Elodie, je m'occupe de Mr Maxwell, il s'en va justement.

- Ok, compris. Qu'est-ce que tu fais ce soir ?

- Duo…

- Heero est parti pour une mission suicide qu'il va réussir tout seul comme d'habitude, tient non, cette fois-ci Trowa était présent. Alors je m'sens un peu seul donc je viens t'voir.

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Super le rôle de bouche-trou, merci faux frère, je ne sais pas ce qui me retient de te faire virer par la sécurité à coups de pompes dans l'arrière-train dont tu ne te sers pas beaucoup durant l'absence de l'…

Mission suicide ?

Trowa ?

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- Comment va-t-il ?

- Herro ? Il…

- Tout le monde sait qu'Heero s'en sort toujours même si personne ne comprend comment. Trowa, comment va-t-il ?

- Bien, très bien même. Je les ai vu par visiophone hier, ils sont bronzés à point. La mission s'est achevée il y a trois jour et ils rentrent dans deux jours le temps d'achever quelques rapports au soleil. Mais pourquoi je te raconte ça, tu as toutes les informations en première main.

- …

- Heu, Quatre ? ça va ? Tu tires une drôle de tête.

- …

- Tu n'étais pas encore au courant c'est ça ? Tro' ne t'a vraiment rien dit ? Il y a de l'eau dans le gaz ?

- Non, non, ne t'inquiète pas comme ça voyons. Tu connais Trowa, il n'est pas du genre à donner des nouvelles quand tout va bien, voilà tout.

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Bien rattrapé.

M'apprendra à l'ouvrir tiens !

M'apprendra à m'inquiéter.

J'ai failli me ridiculiser par sa faute.

Encore et toujours lui.

L'ex qu'on ne nomme pas mais qui reste présent dans cette troisième personne du singulier, pronom définit.

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Une fois que Duo fut bien reconduit par mes soins en direction de la sortie, avec la promesse de le voir le lendemain soir, je me laissais tomber derrière mon bureau en proie à une question existentielle.

Pourquoi réagissais-je au quart de tour à tout ce que le touchait ? ça ne me ressemblait pas.

Pourquoi n'avais-je pas simplement dit à Duo que tout était terminé ? C'est moi qui l'avait plaqué quand même.

Pourquoi ne m'avait-il pas prévenu qu'il partait en mission avec Heero ? Ses activités étaient toujours dangereuses, à peine moins maintenant qu'il était casé, Duo ne l'avait pas calmé.

Pourquoi n'était-il pas encore revenu ?

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Il devait revenir, il l'avait toujours fait, ce qui me permettrait de le repousser allégrement et de me sentir mieux.

Quel égoïste.

Il ne réagissait pas comme d'habitude, cela me perturbait, je n'arrivais pas à me concentrer.

Il le savait, en tout cas devait s'en rendre compte, nous étions loin d'être des inconnus l'un pour l'autre.

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- Monsieur ? Les directeurs des secteurs B12 à B24 sont arrivés. Ils vous attendent salle 37.

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Déjà ? J'avais pourtant quarante-cinq minutes devant moi.

Duo…

Tu es mort !

Toi aussi Trowa !

Pour deux comptes, une mesure et non deux, assumez.

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- Je les rejoins dans cinq minutes. Faites-les patienter Elodie.

- Bien Monsieur.

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Mon dieu, je me fais chieeeeeer.

Mes neurones se font la malle et j'utilise le vocabulaire de Duo.

La déchéance est proche et tout est de la faute de l'autre !

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Effectivement, je ne comprenais rien à ce que racontaient mes directeurs de services.

Ils parlaient autour de la table de réunion que je présidais, un sourire que je ne pouvais m'imaginer que perdu, sur le visage.

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- Il est évident que les tensions relationnelles occasionnées par la compétition au niveau de certains services, n'aident en rien à une communication radieuse.

- Vous reconnaissez donc le conflit sous-jacent ?

- Tout à fait. Et il engendre de réelles difficultés. Il faut penser chiffres, données, bénéfices, si nous voulons que la société reste compétitive.

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Bravo Monsieur Crine ! J'ai bien fait de vous engager.

Maintenant, ayez la bonté de l'expliquer à l'autre.

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- Nous nous devons d'être numéro un, d'être opérationnels dans tous les domaines.

- Tous les marchés sont en attente de notre bon vouloir, cela ne sera pas trop compliqué.

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Ces paroles.

Les mêmes.

Pourquoi ?

Trowa.

Je ne comprends pas.

Tout allait si bien. Où l'engrenage s'est-il grippé ?

Ce n'est pas le seul homme sur Terre, bien qu'à mon humble avis, il est probablement le plus séduisant… Non, non, ce n'est qu'une impression, cela fait juste longtemps que je n'ai plus maté, c'est tout.

On m'a toujours attendu, pourquoi la tendance changerait-elle ?

Pourquoi devrais-je, moi, être en attente ?

Et de quoi ?

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- … la pénétration du marché serait facilitée par nos nouveaux produits tout à fait adaptés à l'utilisation locale des canaux de communication.

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Qu'est-ce que c'est que ces paroles ?

Qu'est-ce que j'ai manqué ?

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- Il nous faut effectuer un bilan pour mieux percevoir l'issue de nos aboutissements et avoir une juste appréciation de nos possibilités avant de percer le marché avec les produits Winner. Les Bourses du monde entier ne nous en tiendront pas rigueur, que du contraire !

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Houlà, les images !

Ne pas fermer les yeux.

Surtout ne pas fermer les yeux.

Même cligner des paupières est proscrit.

Calme, caaaaaaaaaalme…

On ne parle que de produits, de faire des bilans de nos actions, pour prévoir les possibilités de pénétration…

C'est de l'économie, juste de l'économie.

Alors, pourquoi mon entrejambe me paraît aussi équilibré que la Bourse asiatique ?

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- La recherche de nouveaux marchés va pouvoir débuter plus tôt que prévu. Il nous faut écouler nos produits dans un nombre plus important de ménages.

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Ecoulons, écoulons…

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- Pour cela, il va falloir revoir la balance commerciale et suivre les cours de la Bourse.

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Partout dans le monde, j'aime les Bourses.

Toujours partantes pour se coucher devant moi.

Pantelantes face à mon envie.

Frétillantes devant mes paroles et mes actes.

Surtout les siennes en fait.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRRRGGGG !

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- Un bon placement se doit d'être pensé sur le long terme. Croyez-vous réellement qu'augmenter le capitale santé de l'entreprise ne deviendrait pas un handicap au final ?

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Traduction : à trop vouloir que tout soit parfait, on court à sa perte, à l'essoufflement.

T'as compris ?

Et puis, t'imaginer ramper à mes pieds, m'implorant… La scène est hautement érotique.

Un peu trop d'ailleurs, il va vraiment falloir écourter cette putain de réunion.

Bon, de quoi ils causent les rabat-joie ?

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- Il est important d'amener un nouveau besoin au public que nous désirons viser. De le faire patienter et d'entraîner par là un manque que seule la Winner Co serait en mesure de combler.

- N'oubliez pas que nous devons nous montrer sous notre meilleur jour selon la demande et être prêt à toute éventualité. Telle est la clé de la réussite.

- Ce sont les bases des techniques publicitaires. Croyez-vous que le public se laissera aussi facilement manœuvrer ?

- Notre degrés d'analyse fera toute la différence. Ne sous-estimez pas mon service mon cher.

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Mais oui, bien sûr !

Désir.

Envie.

Passion.

CUL.

Il me suffit de réveiller son manque et il me reviendra directement dans les bras.

Ensuite, je lui dirai ma manière de penser et basta après avoir tirer son coup. Je ne l'aurais pas cru si on me l'avait dit, mais je commence tout doucement à sentir un manque moi aussi, alors autant faire d'une pierre deux coups.

Machiavel en culottes courtes ?

Moi ?

Je n'en porte plus depuis longtemps.

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- Je vous remercie Messieurs, j'y vois plus clair maintenant.

- Mais Mr le Président…

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J'étais déjà parti, mon corps se dirigeant vers mon bureau sans faire attention aux nombreuses personnes se trouvant sur mon passage, mon esprit en dehors du temps et de l'espace en recherche d'une réponse satisfaisante aux innombrables questions me taraudant.

Il m'avait humilié, je ne pouvais cautionner sa démission, il devait payer.

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Comment amener un manque ?

Le voir, me montrer sous mon meilleur jour pour qu'il désire ce qu'il avait perdu ?

Hum… Trop basique. Sa fierté l'empêcherait de revenir.

Le rendre jaloux ?

Ce serait pire, il pourrait être heureux de me savoir comblé.

Et pourquoi ne pas lui donner ce qu'il désirait ?

Pourquoi ne pas m'afficher ?

Pourquoi ne pas donner au monde ce qu'il attendait ?

Mon image, dans les bras d'un autre. Pas une femme, non, il n'y croirait pas, mais un homme.

Ne pas être celui pour qui je dévoilerais mon homosexualité, voilà ce qui pourrait le toucher.

La rumeur pourrait me servir. Dans ce cas précis, ce ne serait pas un coup bas, tout est permis pour atteindre son but. Ce ne serait pas la première ni la dernière fois que j'utiliserais les médias à ma convenance.

Il m'avait fait mal, il devait payer.

Il allait s'en mordre les doigts.

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Mais qui ?

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La question me turlupina une bonne partie de la journée, m'empêchant de travailler correctement.

Encore un point négatif à mettre à son actif.

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- Quatre ?

- Oui Trowa ?

- Peux-tu m'expliquer ceci ?

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A la première page d'un magasine quelconque qu'il tenait à bout de bras presque contre mon nez, je pouvais m'observer, superbe à mon humble avis dans mon costume crème, dans les bras d'un éphèbe dont l'intelligence est proportionnelle à un poix chiche et encore, je suis généreux. Enfin, je ne l'avais pas choisi pour sa réflexion.

Je remarquais distraitement que le paparazzi avait pris mon mauvais profil. On n'allait pas leur demandé d'en plus faire de la photographie esthétique, ils avaient touché le point sensible d'un certain mèché aux beaux yeux verts en fureur, cela me convenait parfaitement.

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- Que veux-tu que je t'explique Trowa ?

- Qui est ce mec ?

- Le titre est suffisamment éloquent je crois.

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Titre plus qu'accrocheur : Le célibataire en vogue casé !

Sous-titre : Quatre Raberba Winner gay, les demoiselles en pleurs.

Aucune délicatesse.

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Yeux d'une innocence sans borne.

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- Il est mignon, n'est-ce pas ?

- Et c'est pour cette chose que tu m'as plaqué ?

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Yeux qui se ferment.

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Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa…..

Bonheur.

Quelle tristesse qu'il ne soit pas encore devant moi, j'en baverais presque.

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Je me repassais inlassablement la scène en mode rêve éveillé, le tabloïde que m'avait apporté une Elodie catastrophée, ouvert sur mon bureau.

Les téléphones n'arrêtaient pas un instant leur son énervant.

Je n'en avait cure en attente de la confrontation.

Trowa allait arriver.

Trowa devait arriver.

Honneur bafoué.

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Depuis la première heure du matin, depuis la sortie des journaux en fait, tout le monde cherchait à me joindre.

Tous, sauf mes proches. Je les attendais plus tard, le soir. Ils savaient que ça ne servait strictement à rien de tenter de m'appeler durant les heures de bureau.

Ce sont mes actionnaires que la situation inquiétait.

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Sur ce point, Towa avait vu juste.

Si je lui avais imposé le silence sur notre relation, c'était pour la simple et bonne raison que je n'étais pas encore capable de faire face aux conséquences qu'une telle nouvelle entraînerait, sans perdre des parts de marché.

Dans le monde des affaires, l'apparence et les suppositions jouent un rôle considérable.

Gay -égale- efféminé -égale- pas capable d'être un loup dans l'univers des fauves -égale- mauvaise publicité.

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Maintenant, je n'en avais plus rien à foutre.

Bien que très jeune pour un chef d'une entreprise de cette importance, j'avais déjà fait mes preuves.

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Je leur conseillais donc de se calmer, sans infirmer ou confirmer l'information, et d'attendre que les remous soient passés avant de penser vendre. Tout plutôt qu'occasionner un mouvement de panique pouvant s'affirmer négatif pour mes affaires.

De plus, j'en avais profité pour monnayer au plus haut le prix de chaque cliché. Je prenais un risque, minime et contrôlé certes, mais quand même, cela se payait.

J'étais même sur le point d'attaquer la feuille de choux en justice. Je l'avais choisie en dehors des médias sous l'autorité de la Winner Co, il ne faut jamais prendre de risque, et rien n'avait été signer, et sans preuve, pas d'accord.

Si cette action rentabiliserait mes légères pertes financières, cela donnerait aussi un poids considérable à l'article et me ferait une publicité négative qui pourrait faire mal au long terme.

Hum…

Idée à abandonner.

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Je l'attendais donc, tout en profitant du temps qui m'était octroyé pour avancer dans mon travail.

En tentant de profiter du temps plutôt.

J'avais du mal à me concentrer, mon esprit partant invariablement vers un grand châtain aux yeux verts. Décidemment je fais une fixation sur ses yeux. Il faut reconnaître qu'ils sont plus qu'expressifs, surtout quand il glisse sur ma peau pour descendre vers… gasp.

Châtain dont la présence me serait plus que bénéfique pour les nerfs. L'altercation qui en découlerait me rendait fébrile dans l'attente.

Attente qui m'entraînait dans une délectation sans borne. Toute personne entrant dans mon bureau, où je m'étais calfeutré pour ne pas le rater, pouvait me retrouver le sourire aux lèvres et l'oreille attentive. En façade.

Attente qui amenait un plaisir presque sexuel, m'obligeant, lorsque les pensées se faisaient extrêmement scabreuses, à croiser les jambes pour tenter désespérément de calmer mon excitation.

Attente.

Attente…

Attente !

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Rien.

Il ne vint pas.

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En fin de journée, j'étais légèrement nerveux…

Mais bon, je le connaissais, bien, trop peut-être. Il n'avait jamais apprécié de se donner en spectacle, préférant les représentations privées.

Je rentrais chez moi.

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A peine le pied posé sur le sol en marbre de mon entrée, je fis rapidement le tour de toutes les pièces, jusqu'au débarras.

Personne.

J'examinais le moindre signe qui aurait pu trahir une présence autre que la mienne.

Nada.

Je vérifiais mes répondeurs, mes mails, mes faxs, mes messageries.

Rien.

Pour se faire attendre, il se faisait attendre.

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Tournant en rond depuis plus d'une demi-heure, j'enrayais ma surexcitation.

Je tirais alors le maximum de moyens de communication jusque dans la salle de bain, décidant de me relaxer dans de l'eau très chaude et parfumée, transformant la pièce en un piège mortel, l'eau et le courant électrique n'ayant jamais fait bon ménage. Mais quitte à m'électrocuter, autant que ce soit pour la bonne cause.

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L'eau chaude et les vapeurs aromatisées me firent un bien considérable aux muscles, mais pas à mon émoi.

Je laissais mes mains courir sur mon corps désirant vaincre la tension coûte que coûte.

Gémissements.

De plus en plus prononcés…

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Signe du destin, mon GSM privé me rappela dans la réalité au moment le moins opportun.

Je me relevais d'un bond, passais une jambe hors de la baignoire et m'étalais sur le sol mouillé, terminant ma course éperdue à quatre pattes.

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- Allo ?

- Quatre chéri ? J'ai vu les nouvelles. Tout va bien ?

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Le Ken de service.

Pouvait pas tomber plus mal.

A croire qu'il l'avait fait exprès.

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- Je vais passer, tu as besoin d'un soutient xycholo…, psycha…, psychologique.

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Décidemment, qu'il est con.

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- Non, je te remercie, ça va.

- Chéri, je comprends que tu sois furieux, mais on va affronter ça ensemble et…

- Je te dis que ça va, j'ai besoin d'être seul.

- Ho.

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Déception à l'autre bout du fil.

Vite, conclure, il ne s'agirait pas de manquer un appel de l'autre.

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- Au fait, c'est fini, alors fais-moi plaisir et efface mon numéro, ça m'arrangerait.

- QUOI ! Mais…

- Sois beau et tais-toi, c'est ce que tu fais de mieux.

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Et on raccroche.

Et un problème de réglé.

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Je m'allongeais sur le tapis de bain en soupirant. Cet imbécile m'avait donné un faux espoir. Qu'est-ce qui m'avait pris de lui accorder mon numéro privé ?

Maintenant mes genoux me faisaient souffrir et ce n'était rien en comparaison de mon entrejambe.

Mes mains reprirent leur descente sur ma peau humide pour atteindre la source de mon problème.

La pensée fugace qu'il y avait longtemps que je n'avais plus eu le besoin de m'occuper de moi-même, me traversa l'esprit avant qu'il ne s'embrouille définitivement.

Jouissance.

Vert.

Cause à effet.

Trowa.

NARDIN' !

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Téléphone en plein bien-être post-coïtal.

MAIS C'EST PAS VRAI !

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- Ken, heu.. je veux dire Alex. Je crois avoir été clair. Oublie-moi.

- Il s'appelle donc Alex l'autre tache ?

- Duo ?

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Redressement sur la coude gauche.

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- Putain Quat'. Qu'est-ce que t'as foutu ?

- Je me suis fait avoir par les paparazzi, c'est toujours un risque.

- A d'autres ! Deux ans avec Tro' et pas un cliché. Et tu veux me faire gober un truc pareil ?

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Tous ceux qui sous-estiment Duo Maxwell, finissent par s'en mordre les doigts.

Contrairement à l'autre greluche que je viens de plaquer, il est beaucoup moins con qu'il peut parfois en donner l'impression.

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- Tu aurais pu me dire que c'était fini, j'aurais moins eu l'air de l'imbécile de service. J'croyais être ton meilleur pote.

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Aussi improbable que cela puisse paraître, tu l'es, mais j'ai trop d'honneur pour le reconnaître.

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- Que tu officialises avec Tro', j'aurais compris, mais là, comme ça. A quoi tu joues ?

- Cela ne te regarde pas.

- Ha bon ? Vas danser la gigue sur la tombe de Kushrénada, ça ne me r'garde pas non plus. J'suis pas fan de ce que t'es devenu. J'te croyais plus intelligent que ça.

- Comme quoi les apparences peuvent être trompeuses, même par rapport à moi.

- Surtout par rapport à toi. On n'a plus rien à se dire. Salut.

- Attends Duo !

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Coupé.

Retombée sur le tapis de bain.

Soupir.

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Je dormis mal, très mal. L'attente prolongée se faisait ressentir.

Et lorsque mon réveil retentit, je réalisais que je n'avais pas fermé l'œil.

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Je partis en direction du siège sociale de ma compagnie avec une fébrilité malsaine. Je me sentais vaseux et excédé.

Les nuits blanches ne me faisaient pas peur mais la tension nerveuse couplée à la tension sexuelle ne me mettaient pas de la meilleure humeur possible.

Elodie allait me servir de punching-ball. C'était ma secrétaire, il fallait bien qu'elle serve.

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Cette journée passa effroyablement lentement.

J'étais sans cesse dérangé dans mes activités par mes actionnaires, mes directeurs généraux, les présidents des filiales, mes alliés commerciaux, et même par mes adversaires économiques.

Tous avec la même demande : Etait-ce la vérité ?

Sans compter les journalistes free-lance, chaînes de TV, de radio, gérants de sites Internet et autres.

Tous avec la même demande : avoir la suprématie sur l'information.

La totalité mixée avec les aller-retour habituels dans mon bureau ressemblant de plus en plus à une salle d'audience gérée avec efficacité par Elodie. Elle ne subit pas mes foudres ce jour-là.

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Le seul donc j'aurais souhaité entendre la voix brilla par son absence.

Trowa.

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J'eus beau être prêt à toutes éventualités.

J'eus beau rentrer tous les soirs.

J'eus beau garder mon GSM à proximité.

Rien.

Pendant des jours.

Qui se transformèrent en semaines.

Puis en mois.

Le temps qu'il fallut à tous pour m'oublier.

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A la trappe mon plan !

Aux oubliettes mon coup d'éclat !

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En désespoir de cause, je tentais de retrouver un semblant de relation avec Duo. L'idée d'avoir de ses nouvelles entachant à peine le fond de ma réflexion.

Rien n'y fit.

Néant !

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J'étais en manque.

J'étais pathétique.

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Tous les livres d'Histoire décrivent Quatre Raberba Winner comme le héros de guerre qui mit ses propres deniers à disposition de tous, dépensant sans compter pour la reconstruction de L4. Ce qu'ils oublient de citer, c'est le simple fait qu'il ne fut pas innocent dans la destruction de sa colonie d'origine.

Il n'empêche, cette action lui permit d'asseoir sa notoriété.

Quatre Raberba Winner est un ange pour tous, dont les largesses et l'amabilité ne sont rien à côté de sa réflexion et son assurance. Il traverse son environnement avec calme et délicatesse.

Les anges n'existent pas, mais l'opinion populaire et la propagande médiatique permettent de faire accepter la plus improbable interprétation d'un acte posé par un capitaliste reconnu.

(extrait de : Solitude, Biographie d'un homme de pouvoir, éd. Robert Laffond)

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Version papier entre le 20 septembre et 03 octobre
Fin du second volet.

Suite aux demandes (exigences) de la demoiselle pour qui cette fic est écrite (en plus elle ose me forcer à une fin. Mithy, t'as pas honte ?), je me vois dans l'obligation d'écrire cette histoire en trois volets et non en deux comme c'était prévu au départ.
Que ça ne vous empêche pas de me dire ce que vous en avez pensé, curiosité toute personnelle.

De toute façon, à bientôt.
La suite et fin dans une, maximum deux, semaine(s).

HLO