Chapître IIIConjuger le Verbe Aimer

Toujours assis sur la table du salon, Gibbs se rapprocha doucement de Tony. Pas de précipitation pour leur premier baiser, un effleurement, comme les ailes d'un ange. Jethro voulait franchir le pas, il en était sûr. Il voulait profiter de chaque moment, de chaque sensation. Ca lui donnait le frisson d'appréhender ce qui allait arriver. Et il goutta les lèvres de son partenaire.

En reprenant sa place, il passa sa langue sur ses lèvres : un gout salé s'y trouvait par les larmes versées, Gibbs voulait les effacer et goutter pleinement le sucré qu'il avait perçu en dessous.

Le martèlement de la pluie cessa tandis que Tony réouvrait les yeux tout doucement ... Oui, ce n'était qu'un baiser, un tout petit baiser et Gibbs le lui avait offert. Tony l'attendait, il le vivait encore et le garderait toujours. Il était encore tremblant de ce qu'il avait revécu, son passé était toujours là mais, il avait un avenir. Il avait Gibbs. Il savait désormais que c'était possible, que la personne la plus importante de sa vie venait de toucher son coeur et cette fois en toute conscience. D'ici peu, il serait à lui. Il restait à Tony à montrer à son "Boss" l'amour qu'il ressentait pour lui. Tout était plus simple parce que c'était Gibbs. Tout était plus compliqué parce que c'était Gibbs.

"Leroy Jethro Gibbs, quel effet tu as, inévitablement, sur moi." Et Tony sourit.

- On pourrait croire que ça t'a plu ?

- On pourrait croire que tu as déjà embrassé un homme, que tu as fait ça toute ta vie.

- Il faut croire que j'étais fait pour ... toi. Oui, pour Toi.

Tony, touché par cette phrase, embrassa Gibbs à son tour. Le sucré des lèvres était revenu à 100 pour-cent, comme si Gibbs avait absorbé toutes les larmes d'un coup, libérant Tony... Il restait à le faire perdurer, à l'en persuader. Gibbs se leva, tendit sa main à Tony et ce dernier y glissa la sienne. Il regarda ensuite les doigts de Gibbs se refermer et se leva à son tour. Il suivit Gibbs, sans que leurs mains ne se lâchent et ils franchirent les quelques pas qui les séparaient de la chambre.

- Pourquoi ta chambre ? demanda Tony, en faisant un pas vers le lit.

- Comme ça tu seras tout à moi, dit Gibbs, en ramenant Tony vers lui.

" Son corps contre le mien, enfin et jusqu'à ma fin ! " pensa Gibbs ou peut-être était-ce Tony ?

Et ils s'embrassèrent, avides d'amorcer ce qui allait arriver, ce qu'ils voulaient voir arriver.

La main de Jethro sur la nuque de Tony et l'autre sur sa hanche.

Les mains de Tony parcouraient le dos de Jethro, s'imaginant leur contour encore plus parfait sans le tissu.

Gibbs était étonné par ce besoin de Tony, de cette envie en lui... de cet amour pour lui. Tony avait raison, aucune femme n'éveillerait plus cela en lui et aucun homme ne pourrait le faire non plus. C'était Anthony DiNozzo. Uniquement Anthony.

Leurs langues se délièrent, leur souffle redevint double, leur corps prirent juste la distance qu'il fallait pour que Jethro amène ses mains sur le buste de Tony. Elles descendirent alors et purent soulever le T-Shirt qu'il portait : ses pectoraux, sa peau dorée, ... Gibbs posa ses yeux sur chacune de ces parties et attendait avec délectation de voir le reste.

Un pas, deux pas en arrière pour Tony et sans quitter son presque amant du regard, il se coucha sur le lit, à moitié relevé sur les coudes en attente de retrouver les lèvres de Gibbs sur lui et peu importait l'endroit.

Tandis que Gibbs s'avançait en enlevant sa blouse, Tony se débarrassa de ses chaussures. Jethro plaça ses jambes de chaque côté de Tony, jusqu'à le surplomber tout à fait. Tony respirait plus vite, sa peau était plus chaude. La main que Jethro fit remonter doucement le lui prouva. Ensuite, il redescendit tout aussi lentement jusqu'au sexe de Tony et Gibbs put vérifier qu'il lui était entièrement dévoué. L'autre main remonta le long de ses côtes jusqu'aux tétons et tout d'un coup, Gibbs voulut y poser ses lèvres, les toucher de sa langue et Tony se cambra.

Quand Gibbs rassasié, pour l'instant, quitta la poitrine de Tony, celui-ci retomba sur le matelas et Gibbs revint à ses lèvres, après plusieurs baisers dans le cou.

Tony caressait le dos de Gibbs, d'abord comme pour cartographier chacun de ses muscles, ensuite en effectuant un mouvement va-et-vient, descendant toujours plus bas.

Gibbs couché sur Anthony savait que les mains de son age.. de son amant exprimaient clairement qu'il en avait assez du tissu qui séparait le bas de leur corps et leur désir croissant. Alors l'ex-Marine se redressa et il fut parcourut d'un frisson ... Son corps ne supportait pas cet éloignement, même temporaire.

Tony prit les mains de Gibbs et les plaça sur la ceinture de son jeans. Sans quitter Tony des yeux, il défit la boucle de son pantalon et le lui ôta. Ensuite, Jethro fit glisser ses doigts sous l'élastique du boxer, doucement, l'un après l'autre.

Tony savait qu'il devait le laisser faire, il sentait son désir grandir de plus en plus. Il voulait l'assouvir, s'assouvir de Jethro, tout en voulant le savourer.

Les mains de Gibbs étaient maintenant placées sur les hanches de Tony. Gibbs accrocha le boxer avec ses pouces et le fit descendre amenant le reste des ses doigts sur les fesses de Tony puis continua le long de ses jambes...

Tony avait retenu ses gémissements mais là, c'en était trop. Gibbs le rendait fou et totalement lui-même.

Gibbs reçut les gémissements de Tony et y prit goût tout de suite, voulant en provoquer d'autres, beaucoup d'autres.

Jethro quitta le lit, défit le reste des ses affaires et ils furent nu tous les deux. Gibbs revint, à genoux sur le matelas et contempla le corps de Tony.

- J'aime tes yeux sur moi.

- Rien que mes yeux ? dit Gibbs, en mettant sa main sur le sexe de Tony.

Comme il put, Tony arriva à prononcer :

- Tu as ...

- Ce qu'il faut ? l'aida Gibbs.

Tony hocha la tête, Gibbs lui désigna la trousse de toilette sur la table de nuit et prit un préservatif.

Tony se mit alors à genoux, face à Gibbs, leurs corps collés. Un rien plus grand que son Patron...

- Depuis trop longtemps... commença l'ex-Marine, avant de s'interrompre quandTony se pencha pour poser un baiser dans son cou. Et en se redressant, il ramena son membre de plus en plus durcit contre celui de Gibbs, qui n'avait rien à lui envier.

Gibbs essaya de continuer :

- ... ou pas assez, tout dépend où on se place.

Un autre baiser d'Anthony un peu plus bas, les éloignant à nouveau.

Gibbs ne savait plus ce qu'il voulait : la bouche de Tony sur lui ou leur sexe l'un contre l'autre...

Tony, à nouveau face à Gibbs, lui annonça :

- Tant que tu te places sur moi Gib.. Je continue à t'appeler ainsi ?

- Tout dépend de qui tu veux ?

- Toi. Tu es tout...

Un nouveau baiser cette fois sur le sein gauche de Jethro. Un recul de Tony et une pulsion dans le bas ventre de Gibbs et ses reins en feu...

- ... ce que je veux, émit Tony dans un soupir, faisant alors comprendre à Gibbs que ce jeu que Tony avait instauré avait le même effet sur lui. Et en souriant, il se baissa avant que Tony ne le fasse et embrassa le sein droit de Tony qui laissa sa tête partir en arrière.

Quand Gibbs revint :

- Mêmes si le 2ème B de Gibbs veut dire bâtard ?

- Si c'est une partie de toi, oui, annonça Tony au regard bleu de son partenaire.

- Alors crie-le, met-y tout ce que tu as pour que ça n'aie rien à voir avec ce que j'ai pu entendre auparavant, demanda Gibbs, en se collant encore plus à Tony.

- Et pour moi ? Tony, Anthony, DiNozzo ...

- Tout dépendra de la partie de Toi qui seras à moi et en moi. Tu es un Caméléon n'est-ce pas ? Une seule couleur ne suffira pas, il me les faudra toutes. Une par une et puis, elles formeront un tout. Alors oui, chaque lettre, chaque partie de la personne que j'aime...

Les mots qu'il fallait au moment où il fallait. Tony les avait attendus toute sa vie et c'était l'homme de sa vie qui les prononçait. Il prit le préservatif toujours dans la main de Gibbs, le déballa et le plaça sur le membre de Jethro qui se trouvait toujours à genoux. A genoux devant l'homme dont il voulait tout.

Ces mots, Gibbs ne les avait pas réfléchis, il les avait dit et ils étaient parfaitement le reflet de ce qu'il voulait pour Tony et lui.

Une fois le préservatif en place, Tony se rallongea et écarta les jambes invitant Gibbs à lui. Comme il ne l'avait pas quitté du regard, Jethro put admirer les reflets changeant des yeux de Tony :vert émeraude, vert tendre et aussi vert sauvage. Et là, sans une hésitation, Gibbs s'imisca dans l'espace premier que Tony lui faisait, avant d'entrer dans un autre où leur délivrance viendrait.

Tony regarda Gibbs :

- Je veux l'entendre !

- Je t'aime.

- Dis-le encore...

Gibbs prépara Tony puis, il entra doucement en lui, tout en murmurant encore ce "Je t'aime" et à chaque pulsion, à chaque demande de Tony, il le prononça. Et chaque nouvel écho amplifiait le suivant au lieu de l'affaiblir. Gibbs ondula, s'arrêta un instant... Puis, Jethro plaça sa main sur le sexe d'Anthony, le caressa tandis que la main de DiNozzo s'accrochait à l'autre de son amant.

Gibbs bougea encore... Ce besoin d'être en Tony, d'aller plus vite, de l'entendre hurler son nom. Et bientôt, Tony ne retint plus rien. Le nom de son amant franchit ses lèvres avec une force sans cesse renouvelée. Une force qui finit par déferler lorsque Gibbs s'arca une dernière fois. Ils se libérèrent en même temps. Leurs mots se mêlant à ceux de l'autre. Leur délivrance était arrivée mais ne passerait jamais. Ce n'était que le début...

Revenu de s'être débarrassé du préservatif et avec une serviette pour Tony, Gibbs se coucha près de son amant.

Maintenant l'un en face de l'autre, Tony regarda Gibbs et lui dit :

- Merci, Gibbs. Tu ... Comment fais-tu alors que c'est la première fois ?

- Je te l'ai dis. C'est toi, Anthony. Uniquement toi. Merci pour cette nuit et pour celles qui vont suivre.

Tony s'avança vers Jethro, déposa un baiser sur ses lèvres, tout en leur faisant articuler à nouveau "Merci". Après ce tendre échange, Gibbs accueilla Tony dans ses bras, en sachant qu'ils ne s'endormiraient que de cette façon. Effectivement, les deux amants finirent par s'endormir enlacés de la sorte. Les mots murmurés, dits et criés devaient être absorbés, rêvés et réveillés et cette nuit, dans les bras l'un de l'autre, allait le leur permettre...

A suivre ...

A suivre ! Enfin si ça vous dit de connaître la suite, faites-moi signe.