Chapitre 20 : Réveil
Wolfgang ouvrit les yeux, réveillé par le mince filet de lumière qui traversait le volet fermé. La pièce était plongée dans une douce pénombre, mais il pouvait tout de même voir. Le lieu était à l'image du propriétaire, rangé avec minutie. Rien ne dépassait des étagères, tout était à sa place, c'était presque maniaque comme disposition. Ils s'étaient endormis dans le lit d'Antonio la veille, après leur ébat ardent. L'autrichien eut un grand sourire en se souvenant de l'événement. Il n'aurait pas soupçonné cette facette chez lui quand il l'avait rencontré, mais la découvrir était un délice. Il tourna la tête vers la silhouette près de lui. Salieri dormait profondément, étendu sur le ventre. Ses longs cheveux noirs étaient éparpillés devant son visage et sur l'oreiller, mais cela n'avait pas l'air de le déranger. Les yeux du blond glissèrent sur son corps recouvert seulement par la couette. Il était tellement beau. Son torse se soulevait légèrement au rythme de sa respiration profonde, et ainsi inconscient, il semblait tellement paisible, sans ce masque de froideur et d'impassibilité qu'il affichait en public. Le musicien pouvait sentit son cœur battre bien trop vite. C'était la première fois qu'il ressentait autant de choses pour quelqu'un, pourtant il n'en était pas à sa première relation, mais rien n'était comparable avec celle qu'il entretenait avec le compositeur. Ne pouvant s'en empêcher, bien trop attiré par lui, il se rapprocha de lui et déposa de légers baiser sur sa nuque, voulant respirer son odeur. Le jeune homme frémit dans son sommeil, et le blond continua, glissant sur son cou et ses épaules. L'italien gémit doucement, sortant peu à peu de sa torpeur. Aussitôt, Mozart se figea.
- Pardon, je te réveille, chuchota-t-il.
- Mmh... non... continue...
Encore légèrement assoupi, le plus vieux trouvait cet éveil très agréable, et il ne voulait pas que son cadet s'arrête. Rassuré, ce dernier reprit ses doux baisers, laissant ses mains caresser le corps de son amant qui frissonna de nouveau en soupirant d'aise. La bouche de l'autrichien partit se balader sur le dos du brun, descendant lentement le long de sa colonne, repoussant les draps pour avoir un plus grand accès à la peau brûlante de son partenaire. Plus il approchait de ses reins, plus Antonio se cambrait, désireux d'en avoir toujours plus.
- Mmmhh... Plus vite... Arrête de me faire attendre... Tu me donnes envie...
Wolfgang ricana.
- Mais quel impatient...
Accédant à sa requête, il atteignit finalement ses fesses et les embrassa avec une infinie douceur. Ses mains les saisirent alors, et l'italien ne put s'empêcher de se crisper sous la surprise, mais rapidement, le leader de Requiem vint mettre sa langue dans son intimité, la bougeant avec toute la dextérité qu'il pouvait. Salieri laissa échapper un grognement de plaisir, et ses reins se relevèrent machinalement, comme s'il cherchait à approfondir le contact. Désirant accéder à sa demande silencieuse, Mozart enfonça son muscle au maximum avant de découvrir l'endroit avec toute la souplesse que le lui permettait ce dernier. Au bout de quelques minutes, il recula son visage pour laisser son index s'introduire à la place de sa langue maintenant que la cavité était humidifiée. Antonio se cambra en gémissant, au grand plaisir du blond qui sentait son sexe se durcir un peu plus à chaque plainte sonore de son amant. Il voulait l'entendre indéfiniment, il voulait le faire hurler, il voulait le faire sien, encore et encore jusqu'à ce qu'ils s'écroulent de fatigue. Après avoir laissé ses doigts jouer en lui, ayant ajouté deux autres intrus au premier, il les retira. Wolfgang s'allongea contre le dos d'Antonio, susurrant à son oreille.
- Si tu savais comme j'aime t'écouter et te voir réagir...
L'italien haletait, et en réponse, il colla son derrière à l'entrejambes dressé de son partenaire, roulant des hanches pour sentir la proéminence contre lui.
- Ar.. Arrête de me faire languir... Wolfgang...
Taquin, l'autre sourit.
- Dis moi précisément ce que tu veux alors...
- Je... Je veux te sentir en moi... Prends moi... Je t'en prie...
- Avec plaisir, maestro...
Le plus jeune passa son bras sous la cuisse de l'autre pour la relever vers sa taille, lui faisant écarter les jambes, et d'un coup de reins maîtrisé, il le pénétra, le faisant crier. Il entreprit alors des mouvements rapides de va et vient, et le brun gémit bruyamment, savourant les sensations avec délice. Au bout de quelques minutes où les seuls sons qui résonnèrent dans la chambre étaient le souffle court de l'autrichien et les glapissements de son aîné, ce dernier reprit la parole.
- Fais... Fais moi mal...
- Quoi ?
- S'il te plaît...
Mozart ne savait pas comment réagir. Il voulait faire tout ce qui ferait plaisir à son amant, mais comment savoir jusqu'à quel point aller ? Il n'était pas du genre violent, c'était un domaine qu'il ne maîtrisait pas.
- Wolf...Wolfgang...
La façon si sensuelle avec laquelle il l'appelait, les joues rougies de désir, et l'air de supplication sur son visage achevèrent de convaincre le cadet. Le musicien lâcha sa cuisse pour asséner dessus une claque qui produisit un claquement sonore. Dans la seconde, Antonio ouvrit la bouche pour crier, atteignant l'orgasme, et la vision qu'il offrit au jeune blond fut encore une fois bien trop érotique pour qu'il se contrôle. Il jouit à son tour à l'intérieur de son partenaire dans un râle de plaisir. Salieri ne cessait de le surprendre, et il avait vraiment envie de découvrir l'étendue de ses désirs, et leurs limites.
