Chapitre 35 : Récompense
Antonio se sentit défaillir en l'entendant parler. Il ferma les yeux, essayant de contenir ses pensées. Mais la voix de l'autrichien parvint à ses oreilles.
- Regarde moi.
Encore ce ton autoritaire. Un ton qui, visiblement, faisait beaucoup d'effet à Salieri puisqu'il obéit aussitôt.
- Bon garçon... susurra le blond en souriant.
Piqué dans sa fierté, l'italien voulut répliquer, mais la présence intruse du pouce dans sa bouche qui jouait avec sa langue l'en empêcha, et la seule réaction qu'il peut avoir fut de rougir, tant par l'envie qui montait que la frustration de ne pas pouvoir protester. Son cadet eut un léger ricanement. Plus le temps passait, plus il se rendait compte de l'intensité des kinks de son bel amant. Il retira son pouce de la bouche de son aîné pour abaisser ses vêtements, il n'était pas encore sûr de ce qu'il voulait faire faire à son pantin docile. Wolfgang n'eut pas le temps de se décider ou de lui ordonner quoi que ce soit, Antonio, impatient, avait approché son visage de son entrejambes libéré de tissu, et il avala d'un geste toute sa longueur, lui provoquant un hoquet surpris. Mozart abandonna son expérience d'autorité immédiatement, et il gémit profondément. Salieri était bien trop doué quand il s'agissait de lui faire une fellation. Le membre gonflé de l'autrichien coulissait avec vigueur entre les lèvres du brun, plongeant plus loin dans sa gorge à chaque nouveau va et vient. Antonio faisait preuve d'un dynamisme presque épuisant, loin de la mesure dont il avait fait preuve jusque là, les deux longues semaines passées éloigné du blond avaient manifestement été éprouvantes pour son désir. Wolfgang ne savait pas comment il pouvait oublier les pulsions sauvages et si intenses de son partenaire, il en faisait pourtant les frais souvent. Enfin, non, plus exactement, il profitait de ces pulsions, et c'était Antonio lui même qui en était la victime. Wolfgang finit par se rendre compte qu'à cette allure, il allait atteindre l'orgasme vite, bien trop vite, d'autant plus qu'il s'était machinalement mis à faire des va et vient avec ses hanches, s'enfonçant toujours plus dans le bouche de son partenaire, qui ne s'en offusquait pas le moins du monde. Mais jouir maintenant gâcherait la suite de ses plans.
- Antonio... Arrête...
Il avait balbutié avec peine, la voix saccadée. L'italien laissa lentement le membre durci de son jeune amant ressortir d'entre ses lèvres. Il leva la tête pour regarder Wolfgang, qui tâchait de retrouver son souffle.
- Je voudrais pas finir dès maintenant... se justifia le blond en souriant.
Antonio ne dit rien, il dévorait simplement son partenaire des yeux, les pupilles exagérément dilatées tant l'envie lui faisait perdre la tête à cet instant. Mozart commença à lui retirer ses vêtements, prenant son temps pour faire monter l'impatience du brun qui mettait toutefois un point d'honneur à ne pas le lui reprocher, sachant que cela le ferait juste rire. Une fois que l'autrichien eut complètement déshabillé son amant, il le plaqua allongé sur le matelas avant de saisir ses poignets pour les ramener au dessus de sa tête. Il tendit la main vers le tiroir de la table de chevet et en sortit des cordes. C'est lui qui avait placé divers accessoires à proximité du lit, prenant soin de les ranger pour que son amant ne les déplace pas ailleurs à cause de sa psychorigidité, il aimait savoir que tout ce dont il pourrait avoir besoin se trouvait à portée de main. Et il était satisfait de constater que le brun n'avait pas cherché à les placer autre part. Avec lenteur, il attacha les poignets de l'italien à la tête de lit, ce dernier respirant de plus en plus rapidement tant l'impatience et les actes eux mêmes ne faisaient que l'exciter davantage. Wolfgang l'embrassa avec vigueur, glissant sa langue entre les lèvres de son maestro, qui gémit doucement, pour explorer sa bouche avec délice. Il laissa ensuite ses lèvres se balader avec ardeur le long de sa mâchoire pour enfin glisser sur son cou. Antonio se tendit sous les sensations, et il ouvrit la bouche, balbutiant quelques mots.
- Wolf... Wolfi... M... Mords moi...
- Hein ? réagit l'autrichien en relevant la tête.
- Mords... moi... répéta le brun, haletant. Je t'en supplie... marque moi... fais moi mal... pitié...
Mozart ne fut pas surpris de sa demande, c'était prévisible. Il replongea dans son cou, laissa sa langue caresser la peau qui s'offrait à lui, puis il mordit, et le corps sous le sien eut un soubresaut tandis que Salieri gémissait, de douleur comme de plaisir. Mais déjà, le plus jeune quittait la zone douloureuse pour embrasser son torse, descendant lentement pour parsemer la peau de son partenaire de baisers brûlants. Il était si lent dans sa descente qu'Antonio ne put retenir des soupirs languissants et frustrés, ce qui le fit sourire de satisfaction. Le visage maintenant près de son entrejambes, Wolfgang prit soin d'embrasser l'intérieur de ses cuisses, frôlant simplement le sexe dressé de son partenaire qui n'en pouvait plus au point de tirer sur ses liens. Le blond prit finalement son membre dans sa bouche, et à son tour, il entrepris de lui faire plaisir avec tout son talent, bien qu'il fut plus vicieux, alternant entre un rythme rapide et saccadé qui faisait monter bien trop vite le désir de son amant, et un rythme lent destiné à le faire languir et à l'empêcher d'atteindre l'orgasme tout de suite. Après quelques minutes de ce délicieux supplice, le blond éloigna son visage et il mit son index dans sa propre bouche pour l'humidifier avant de venir lentement l'introduire en Salieri, qui se crispa avant de gémir. Quand il eut dilaté l'entrée, il retira sa main et attrapa un nouvel accessoire dans le tiroir. Un gode d'une taille impressionnante, sur lequel deux yeux et une bouche souriante avait été dessinés.
- Dis moi, maestro, tu as joué un peu avec Barnabé pendant mon absence ?
Antonio rougit de plus belle.
- Non, pourquoi faire ?
- Déjà pour lui tenir compagnie et qu'il ne soit pas triste, répondit malicieusement l'autrichien avant de venir glisser ses doigts sur la cuisse du brun pour l'écarter. Et aussi pour te faire plaisir, tu aurais pu l'enfoncer lentement, en pensant à moi...
Tandis qu'il parlait, il introduisit délicatement le sextoy en lui, le regardant frémir et gémir de plaisir. Tout ce qu'il attendait, c'était le moment où Antonio craquerait, où il le supplierait de cesser de le faire attendre ainsi. Et ce moment arriva rapidement tant Wolfgang le faisait languir depuis déjà longtemps. Les yeux brillants, aux pupilles dilatées, la respiration saccadée, il tira de nouveau, en vain, sur ses bras et tourna la tête vers le jeune musicien qui le rendait fou par ses gestes.
- Putain ! Je t'en supplie, arrête ça... Je... Je veux...
- Qu'est ce que tu veux chaton ?
Les joues d'Antonio, déjà rouges, prirent davantage de couleur. Il haleta quelques secondes, durant lesquelles le leader de Requiem tourna légèrement le jouet pour le faire gémir.
- Je veux que ce soit toi qui me prenne ! cria enfin le brun, poussé à bout.
Un grand sourire étira les lèvres de l'autrichien qui retira le gode avant de se placer entre ses jambes, tremblantes d'envie. Il s'enfonça d'un coup de reins brusque, et enchaîna aussitôt les va et vient en lui, le faisant hurler de plaisir. Pendant de longues minutes, ils maintinrent un rythme aussi brutal que rapide, qui permettait au leader des Danaïdes de montrer toutes ses compétences de soprano. Lorsqu'il atteignit enfin l'orgasme, sa voix se coupa soudainement, et ses yeux se révulsèrent, donnant une image irrésistible au jeune blond qui jouit dans la seconde suivante. Essoufflés, enlacés, ils restèrent silencieux. Contre le torse de Wolfgang, Antonio sourit, son turbulent amant lui avait vraiment manqué, même si ses hanches allaient prochainement protester à propos de son retour près de lui.
