Disclamer : Ni Supernatural, ni l'histoire ne m'appartiennent
Titre : Snatch
Auteur : Marianna Morgan
Traducteur : Ange Phoenix
Bêta : Antidote
Résumé : Pré-série - Sam, 12 ans, Dean, 16 ans, John violent - Le comportement de son petit frère le fit paniquer tandis que son esprit bourdonnait de possibilités qui lui retournaient l'estomac. John avait-il fait quelque chose à Sam ? Avait-il fait du mal à l'enfant de Dean ?
Snatch, chapitre 1
Quelque chose n'allait pas.
Dean le sentit à la seconde où Sam sauta du pick-up de John.
Caleb rigola en s'asseyant sur le siège avant, regardant le petit frère de Dean courir vers l'Impala avant même que le véhicule ne s'arrête de rouler. « Je pense que tu as manqué à l'enfant. »
Dean n'en doutait pas — le gamin lui avait manqué aussi — mais là, c'était autre chose. Ce n'était pas tant Sam qui courait vers Dean que Sam qui fuyait John. Cette prise de conscience était troublante.
Dean coupa le contact et ouvrit la portière côté conducteur, à peine sur pied que Sam se précipita sur lui, le bras gauche de l'enfant entourant sa taille dans une étreinte serrée.
Caleb gloussa à nouveau devant le petit frère collant de Dean alors qu'il quittait du siège passager. Il étira ses muscles endoloris, puis s'avança vers John, saisissant la main tendue de l'homme.
Dean jeta un coup d'œil dans leur direction pour évaluer l'humeur de John, mais il avait l'air bien — détendu et souriant. Bien sûr, cela ne voulait rien dire. L'humeur de leur père changeait comme le temps. Avec Dean parti, est-ce que Sam avait fait les frais de l'humeur de John la nuit dernière ? Cette pensée suscita trop d'émotions pour qu'il soit possible de les trier : suspicion, confusion, crainte, inquiétude, colère, regret.
Dean reporta son attention sur le garçon de 12 ans collé contre lui. « Sammy. » Il frotta le dos de son frère, déconcerté par le silence et le léger tremblement du gamin. « Hey. Qu'est-ce qui ne va pas ? »
Sam ne répondit pas et ne croisa pas le regard de Dean lorsque son grand frère le tint à bout de bras pour mieux l'évaluer.
Dean fronça les sourcils en voyant cela : un enfant pâle, épuisé, portant toujours les mêmes vêtements que ceux dans lesquels Dean l'avait laissé la veille. Les cheveux du gamin étaient également sales, et son visage non lavé portait les marques de larmes séchées. « Sammy », dit-il encore, en essayant de calmer son cœur qui s'emballait, de repousser la culpabilité qui montait. Il n'aurait jamais dû laisser Sam seul avec John. « Que s'est-il passé ? »
Sam cligna des yeux, ses yeux étant encore embués.
« Tu as dormi la nuit dernière ? »
Sam haussa les épaules.
« Tu t'es douché ce matin ? »
Sam haussa encore les épaules.
Dean plissa les yeux devant le silence persistant, devant la façon dont le bras droit de son frère restait suspendu à son côté.
« Les garçons... »
Sam tressaillit à la voix de leur père et se rapprocha de Dean.
Cette réaction de peur ne fit qu'accroître l'inquiétude de Dean. Le comportement de son petit frère lui faisait froid dans le dos, et son esprit bourdonnait de possibilités qui lui retournaient l'estomac. John avait-il fait quelque chose à Sam ? Avait-il fait du mal au frère de Dean ?
« Allons manger. »
Dean acquiesça tandis que John et Caleb se dirigeaient vers le restaurant. Il passa son bras autour des épaules de Sam, se demandant s'il avait imaginé le souffle silencieux de son frère. Il savait qu'il ne l'avait pas fait. « Sammy ? »
Sam secoua la tête, refusant de parler alors qu'il se rapprochait de Dean, cherchant la sécurité et l'abri de son grand frère.
Dean serra le gamin plus fort, souhaitant avoir était là la nuit dernière pour fournir la même protection, pour arrêter ce qui s'était passé ou au moins prendre la place de Sam. Il l'avait déjà fait, et même s'il savait que ce n'était pas une façon de vivre, c'était leur façon de vivre. Ils avaient toujours vécu comme ça, en marchant sur des œufs pour ne pas énerver leur père.
« C'est lui le vrai monstre », avait chuchoté Sam alors qu'il se blottissait dans les bras de Dean dans la salle de bain fermée d'un motel, et ça brisait toujours le cœur de Dean. Tout ça.
Il soupira et fit traverser le parking à son petit frère.
Dans l'une des banquettes du fond, John écoutait Caleb récapituler la chasse de la nuit précédente pendant que Dean mangeait du bacon et regardait Sam picorer le plat commandé pour lui. Le gamin n'avait toujours rien dit et n'avait toujours pas bougé son bras droit. Il tripotait les crêpes imbibées de sirop avec une fourchette tenue dans sa main gauche, ce qui attisa la curiosité de Dean qui se demandait ce qui se passait. Quel genre de blessure son petit frère cachait-il sous son sweat à capuche qui était au moins deux tailles trop grandes ? Quand et comment cela s'était-il produit ? Était-ce la faute de leur père ?
Ce fut la question qui fit perdre l'appétit à Dean. Il abandonna le bacon et but son jus d'orange, souhaitant que John et Caleb mangent plus vite pour pouvoir partir. Il savait que Sam lui dirait ce qui s'était passé lorsqu'ils seraient tous les deux, sans risque que leur père les entende.
Le temps s'écoula alors que John et Caleb commençaient à discuter de la nouvelle chasse, celle vers laquelle ils se dirigeraient après le petit-déjeuner. Dean essayait de suivre la conversation, mais son attention était détournée alors qu'il continuait à s'occuper de Sam. Les mouvements constants du gamin et son expression pincée impliquaient qu'il souffre... ou au moins qu'il était mal à l'aise.
John le remarqua également, mais sa réaction ne fut pas compatissante.
Sam se figea, sa fourchette s'entrechoquant sur le sol lorsqu'il réalisa que son père le regardait fixement.
John se renfrogna de l'autre côté de la table. Son cadet était nerveux et renfermé depuis hier soir, et cela lui portait sur les nerfs. « Bon sang, Sam. Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? »
Dean leva les yeux au ciel en entendant le ton dur alors que Sam qui se repliait à côté de lui, les yeux écarquillés. « Ne lui parle pas comme ça. »
John arqua un sourcil. Ce n'était pas habituel de la part de son aîné de s'en prendre à lui, surtout devant un autre chasseur, mais il le laissa faire. « Bien. » Il prit une dernière gorgée de café et se leva. « Ce n'est pas mon problème de toute façon. C'est le tien. »
Les mots étaient aussi insensibles qu'ils étaient dédaigneux. Sam n'avait jamais été un problème, et ça énerva Dean d'entendre leur père le décrire de cette façon. C'était ce qu'il pensait du frère de Dean ? Considérait-il l'enfant de 12 ans comme un fardeau, comme quelque chose qu'ils traînaient à travers le pays parce qu'il ne savait pas quoi faire d'autre avec lui ?
Si c'était le cas, c'était des conneries. Sam était la vie de Dean — son battement de cœur, son souffle — et si leur père ne ressentait pas la même chose, alors il ne le méritait pas. Il ne méritait ni l'un ni l'autre.
John jeta quelques dollars sur la table. Il avait d'autres chats à fouetter que ces deux emmerdeurs — cet adolescent lunatique et son enfant anxieux. « Nous allons à Rock Springs. Rejoins-nous là-bas. Pas plus tard que 22 h. C'est compris ? »
Dean s'assit plus haut pour mieux protéger Sam du regard froid de John. Leur père n'essayait même pas de cacher son mépris pour eux. Plus maintenant. Pas depuis des années.
« Compris ? » répéta John, les surplombant.
Dean serra la mâchoire, luttant contre l'envie de répondre par quelque chose qu'il ne pourrait pas retirer. « Ouais », répondit-il à la place, retournant le regard d'acier de son père alors que Sam lui tendait la main sous la table. Il la serra, rassurant son petit frère.
John grogna comme si ses fils ne valaient pas un mot de plus et se retourna, se frayant un chemin en marchant vers la sortie.
Caleb observa toute la scène par-dessus le rebord de sa tasse à café, sans voix. Il savait que John pouvait être un connard, mais... « Merde ».
Dean renifla en entendant le choc dans sa voix.
« Je ne sais même pas quoi dire, mec. »
« Ne t'inquiète pas pour ça », lui dit Dean, se demandant ce que Caleb penserait s'il savait que la scène à laquelle il venait d'assister n'était rien comparée à ce qui se passait quand il n'y avait pas de public. « Vas-y. Pars avant qu'il ne parte sans toi. »
Caleb acquiesça, bien qu'il semblait hésiter à partir. « Vous êtes sûrs ? Ça va aller pour vous deux ? »
Dean jeta un coup d'œil à l'enfant qui tenait toujours sa main sous la table. Ils allaient toujours bien s'ils étaient ensemble. « Ouais. On se voit plus tard, ce soir. »
Caleb hocha à nouveau la tête et se leva, ajoutant quelques dollars à ceux de John. « Sois prudent. »
« Toi aussi. »
Caleb sourit, mais l'expression était tendue. Comme s'il lui était difficile de partir, difficile de prétendre qu'il était normal de laisser un garçon de 16 ans et un garçon de 12 ans seuls dans une ville sans nom. C'était difficile — et mal - mais il le fit.
Dean le regarda passer la porte du restaurant, puis écouta le grondement du pick-up de John s'estomper au loin avant de se glisser hors de la banquette. « Viens », dit-il, en attendant que Sam le rejoigne. Il paya leur part de l'addition — puisque leur père ne le faisait jamais — et conduisit son petit frère jusqu'à l'Impala ; son pas s'affaiblit lorsqu'il vit le sac de Sam à côté du pneu avant. Le sac avait été jeté dans la terre, là où il avait atterri après que leur père l'ait jeté par la fenêtre en partant.
Sam le regarda fixement, recevant le message voulu — qu'il n'en valait pas la peine. John n'avait pas voulu se donner la peine de mettre ses affaires dans la voiture et ne voulait pas non plus s'occuper de lui.
« Papa est un putain de connard », grogna Dean, en attrapant le sac et en enlevant la poussière du dessous. Sam ne répondit pas, mais lorsqu'il tendit la main gauche vers la porte du passager, Dean lui ouvrit. Il déposa le sac sur la banquette arrière en attendant que son petit frère s'installe, puis il ferma la porte et se dirigea vers le côté conducteur. Une fois qu'il fut au volant, il se tourna vers l'enfant.
Sam le regarda en clignant des yeux, au bord des larmes.
Dean écarta la frange de cheveux de l'enfant de 12 ans de ses yeux, surpris par le degré de chaleur qui se dégageait de sa peau, comme si Sam avait une petite fièvre. Ce nouveau symptôme ne fit qu'intensifier l'urgence pour le grand frère de découvrir ce que le gamin cachait. « Il n'y a que nous maintenant, Sammy. Dis-moi ce qui s'est passé. »
Sam secoua la tête. Ce n'était pas un refus cette fois-ci ; il n'avait tout simplement pas les mots.
« D'accord », dit Dean, sa voix étant stable même si son cœur battait la chamade. Il avait tellement de questions qu'il ne savait pas par où commencer... mais chaque chose en son temps. « Es-tu blessé ? »
Sam acquiesça, confirmant ce que Dean savait déjà.
« Ton bras droit ? »
Sam acquiesça à nouveau.
« Laisse-moi voir. »
Et voici le premier chapitre de ma nouvelle traduction. Il y a cinq chapitres pour l'instant mais je les ai déjà tous traduit !
