Disclamer : Ni Supernatural, ni l'histoire ne m'appartiennent
Titre : Snatch
Auteur : Marianna Morgan
Traducteur : Ange Phoenix
Bêta : Antidote
Résumé : Pré-série - Sam, 12 ans, Dean, 16 ans, John violent - Le comportement de son petit frère le fit paniquer tandis que son esprit bourdonnait de possibilités qui lui retournaient l'estomac. John avait-il fait quelque chose à Sam ? Avait-il fait du mal à l'enfant de Dean ?
Snatch, chapitre 2
« Aide-moi ? »
Les deux mots étaient rauques et silencieux, et Dean se demanda si c'était parce que Sam n'avait pas parlé de la matinée... ou s'il y avait une raison plus inquiétante. Est-ce que le gamin avait pleuré toute la nuit ? Avait-il crié ? Avait-il prononcé ces deux mots à John après ce qui s'était passé pour qu'on lui dise de se taire ? Ou pire, avait-il été ignoré ?
Dean ne voulait pas y penser, mais c'est tout ce qu'il voyait. L'enfant recroquevillé dans le coin d'une chambre de motel pourrie. L'enfant pleurant tout seul dans son lit, attendant un sommeil qui ne venait pas. Son garçon, seul et terrifié, qui l'appelait.
« Dean ? »
Dean cligna des yeux à la voix de son frère, se rappelant qu'il y avait des problèmes plus urgents que la culpabilité et le regret qui menaçaient de le consumer. Sam était blessé, et même si Dean aurait aimé pouvoir l'empêcher, cette opportunité était passée. Il ne pouvait que réparer maintenant. Et une fois que ce serait réparé, John ne poserait plus jamais la main sur ce qui appartenait à Dean. Il soupira et tendit la main vers l'enfant, sortant le bras blessé de son frère de sa manche.
Sam dégagea son autre bras, puis ferma les yeux lorsque son grand frère souleva le sweat à capuche au-dessus de sa tête.
Bon sang...
L'esprit de Dean ne put même pas finir le juron. La blessure dépassait tout ce qu'il avait imaginé, et il était reconnaissant que Sam ne le regarde pas ; il était reconnaissant d'avoir un moment pour réarranger son expression avant que son frère n'ouvre les yeux.
Mais Sam savait. Sam savait toujours. Il lit Dean aussi bien que Dean le lit.
« C'est mauvais, n'est-ce pas ? »
« Ce n'est pas bon », admit Dean, les mains en suspens. Il voulait toucher et évaluer, mais il ne voulait pas causer plus de douleur.
« Je pense que c'est cassé. »
« Effectivement », confirma Dean. C'était évident. Un bras n'était pas fait pour pendre un angle aussi peu naturel, mais ce n'était pas ce qui était le plus inquiétant. L'avant-bras de Sam était trois fois plus gros que d'habitude. La peau était enflammée et meurtrie, mais aussi brillante et tendue sous la pression d'un gonflement incontrôlé. « Sam. C'est papa qui a fait ça ? »
Sam hésita à répondre, puis acquiesça en se mettant à pleurer.
La mâchoire de Dean lui fit mal alors qu'il essayait de garder son calme et de ne pas mettre son poing dans le pare-brise. Il savait que John avait fait du mal à Sam, mais recevoir et voir la confirmation enflammait un nouveau niveau de rage, plus intense. « Que s'est-il passé ? »
« Je ne sais pas », répondit Sam, des larmes coulant sur ses joues rougies. « Tout semblait aller bien, mais ensuite... » Il haussa les épaules. « Je ne sais pas. »
Dean comprit la confusion du gamin, car l'humeur de John changeait souvent sans provocation ; ses accès de violence avaient tendance à être soudains et inexplicables. Ce ne serait pas une excuse, mais... « Est-ce qu'il a bu ? »
« Non. »
Ça ne fit qu'empirer les choses. Les deux frères savaient que leur père était plus méchant quand il était sobre - ses mots étaient plus réfléchis, ses coups plus précis.
« Est-ce qu'il t'a frappé ? » insista Dean. « Ou t'a-t-il poussé ? » Parce que c'était peut-être comme ça que c'était arrivé — son petit frère était peut-être tombé après avoir été frappé ou poussé et il avait mal atterri. « Sam ? »
« Il m'a attrapé. »
« Il t'a attrapé ? »
Sam acquiesça.
« Comment ? » Lorsque Sam s'avança pour faire une démonstration, Dean imagina la main massive de John entourant l'avant-bras maigre du garçon de 12 ans. « D'accord. Et puis quoi ? »
« Il l'a tordu. »
Dean avait été à la merci de cette férocité. Il connaissait la peur et le choc qui accompagnaient cette scène. Il déglutit, essayant de s'endurcir pour entendre la suite. « Et puis quoi ? »
« Quelque chose a éclaté. »
Ton os, pensa Dean, et ça serait un miracle s'il ne perdait pas son bras, putain. Le fait que John soit responsable de la blessure de Sam était déjà assez grave sans savoir que l'homme avait littéralement cassé le bras du gamin à mains nues.
« Alors quoi ? »
« J'ai crié parce que ça faisait mal. Ça fait mal, Dean. »
« Je sais, Sammy », apaisa Dean, le ton de son petit frère lui broyant le cœur. Il fixa le bras tordu, se demandant à quel point c'était douloureux maintenant. Sam n'avait pas sifflé, ni grimacé, ni réagi quand il avait retiré le sweat-shirt. « D'un à dix ? »
« Onze la nuit dernière. Mais maintenant... » Sam suit le regard de Dean, regardant son bras gonflé et décoloré comme s'il ne lui appartenait pas. « Je ne le sens pas vraiment maintenant. »
Dean fronça les sourcils. Ça ne pouvait pas être bon. « Que s'est-il passé après ça ? Après que tu aies crié ? »
« Il m'a dit de la fermer. »
Dean aurait pu parier de l'argent là-dessus. C'était une des choses que John préférait leur dire.
« Il a dit que si quelqu'un m'entendait et appelait les flics, je serais désolé. »
C'était aussi une menace populaire.
« Où étais-tu ? »
« Dans la chambre du motel. »
Dean renifla devant la typicité de la situation. Les lâches étaient plus courageux derrière des portes closes, sans peur quand ils tabassaient des gamins de 12 ans. « Quand ? »
« La nuit dernière. »
« Je sais, Sammy, mais quand ? » Dean devait déterminer la fenêtre temporelle pour estimer depuis combien de temps la blessure n'avait pas été traitée. Combien de dommages supplémentaires avaient été causés par l'os non fixé ? Était-ce la raison pour laquelle son frère avait de la fièvre ? C'était pour ça qu'il ne sentait plus son bras ? Le corps de Sam réagit-il au stress et au traumatisme continus, ou était-ce autre chose ? « C'était après le dîner ? Avant d'aller au lit ? »
« Avant le coucher. »
Ça voulait dire que le frère de Dean avait souffert pendant plus de 12 heures alors que John ne faisait rien. Cette idée le rendit furieux. « Est-ce que papa est au courant ? »
Sam secoua la tête, de nouvelles larmes coulant. « J'avais peur de lui dire. Je ne voulais pas le rendre encore plus furieux. »
Dean comprit ce raisonnement, mais il ne comprenait pas comment John avait pu être aussi paumé. Comment avait-il pu ne pas réaliser qu'il avait cassé le bras du gamin ? Si Sam avait senti un choc, leur père aurait dû sentir la même chose... mais même si ce n'était pas le cas, n'avait-il pas remarqué que Sam n'utilisait pas sa main dominante ? Ne s'était-il pas demandé pourquoi le gamin n'avait pas pris de douches ou changé de vêtements ?
Tout ce scénario donnait la nausée à Dean, surtout que c'était de sa faute. « Je suis désolé, Sammy. J'aurais dû être là. »
« Non », dit Sam en essuyant les larmes qui continuaient de couler. « Papa aurait pu te faire du mal, aussi. »
C'était déjà arrivé. Plus de nuits qu'ils ne pouvaient en compter. Mais au moins quand John faisait du mal à Dean, Sam était en sécurité. C'était un compromis que le grand frère ferait à chaque fois.
« Je n'aime pas quand il te fait du mal. »
Dean sourit à ces mots doux, se rappelant que personne ne l'aimait comme cet enfant. « Ouais, eh bien... Papa t'a fait du mal pour la dernière fois, putain. » Il tendit les bras, offrant le réconfort qu'il n'avait pas été en mesure de lui fournir la nuit dernière. « Viens. »
Sam répondit en un instant, se déplaçant sur la banquette pour serrer son grand frère dans ses bras.
C'était une position inconfortable dans l'habitacle exigu de l'Impala, mais Dean s'ajusta en tenant son enfant, en prenant soin de ne pas toucher le bras cassé de Sam alors que son petit frère poussait un soupir tremblant, la tête sur l'épaule de Dean.
« Je suis content que tu sois de retour. »
« Moi aussi. »
« S'il te plaît, ne me quitte plus. D'accord ? »
Les mots étaient un coup de pied dans les tripes de Dean alors que son enfant s'accrochait à lui, demandant poliment à ne pas être abandonné.
« D'accord ? »
« Je ne le ferai plus, Sammy », répondit Dean en serrant un peu plus fort le petit de 12 ans. « Je te le promets. »
Et voici le deuxième chapitre de cette fanfiction !
Je l'aime tellement !
J'aime tellement la relation de Dean et Sam.
Enfin bref, je vous dis à la prochaine !
