Disclamer : Ni Supernatural, ni l'histoire ne m'appartiennent

Titre : Snatch

Auteur : Marianna Morgan

Traducteur : Ange Phoenix

Bêta : Antidote

Résumé : Pré-série - Sam, 12 ans, Dean, 16 ans, John violent - Le comportement de son petit frère le fit paniquer tandis que son esprit bourdonnait de possibilités qui lui retournaient l'estomac. John avait-il fait quelque chose à Sam ? Avait-il fait du mal à l'enfant de Dean ?


Snatch, chapitre 4


Dean se dirigea vers la porte, mais ne fit pas un pas dans le couloir ; le compromis lui permettant d'entendre ce que le docteur avait à dire sans laisser son petit frère seul dans une pièce inconnue.

Le Dr Thomas tripota le dossier qu'il tenait dans ses mains. « Sam est-il en sécurité à la maison ? »

Dean cligna des yeux lorsque la première question le gifla en plein visage. « Quoi ? »

« Sam est-il en sécurité chez lui ? » répéta le Dr Thomas, en gardant la voix basse pour protéger l'intimité de son patient. « Êtes-vous en sécurité ? »

Bien sûr. Nous allons bien.

Le mensonge automatique monta dans la gorge de Dean, mais il déglutit. Pour lui, la maison n'avait jamais été un lieu, c'était une personne. La maison, c'était le gamin de 12 ans qui dormait derrière lui. C'était sa maison. Il savait que l'inverse était vrai pour Sam, et s'ils étaient en sécurité l'un avec l'autre, ils n'avaient jamais été en sécurité avec John. Chaque accès de violence était toujours pire que le précédent, et maintenant le bras de Sam était cassé... et Dean était fini.

Le docteur soupira devant le silence prolongé et sort un film radiographique du dossier, le tenant devant les lumières du plafond. « Il y a deux os dans l'avant-bras : le radius et le cubitus. » Il désigna le plus gros os du côté du pouce, puis le plus petit du côté de l'auriculaire. « Vous voyez ça ? » Il traça le motif en tire-bouchon qui descendait le long du cubitus de Sam. « C'est une fracture en spirale. »

C'est papa qui a fait ça, pensa Dean, sa rage antérieure revenant alors qu'il louchait sur la preuve radiologique que John avait tordu le bras de Sam jusqu'à ce que l'os du gamin se casse.

« Ce type de blessure n'est pas subi. Elle est infligée. En fait, les fractures en spirale chez les enfants sont une des caractéristiques des abus. » Le Dr Thomas fit une pause, laissant cette information s'imprégner pendant qu'il rangeait la radio dans le dossier. « Donc, je vais vous le demander à nouveau : Sam est-il en sécurité à la maison ? »

Non.

Un mot aussi simple n'était pas difficile à dire, mais Dean avait l'impression de s'étouffer avec. Il savait que le docteur continuait à le fixer, mais s'il admettait que lui et son enfant n'étaient pas en sécurité avec John... alors quoi ? Les services sociaux les autoriseraient-ils à rester ensemble, ou emmèneraient-ils Sam ? Seraient-ils forcés de vivre séparément ? Dean reverrait-il un jour son petit frère ?

« Écoutez. Je sais que c'est dur. »

« Allez vous faire foutre ! » grogna Dean, ignorant les regards effarouchés des autres dans le couloir. « Vous ne savez rien. »

Le docteur connaissait peut-être la vérité, mais il ne savait pas ce que ça pouvait coûter à Dean de l'admettre. Il ne comprenait pas que Dean préférait rester avec leur père alcoolique et violent plutôt que de risquer d'être séparé de Sam.

« Je sais que quelqu'un a fait du mal à votre frère », répondit le Dr Thomas, d'une voix calme et posée malgré l'escalade de la scène. « Mais je ne pense pas que ce soit vous. »

Dean lui lança un regard noir. « Je ne ferais jamais de mal à Sam. Je mourrais pour cet enfant. »

« Je n'en doute pas », dit le Dr Thomas. « Il est évident que vous aimez Sam et que l'inverse est également vrai. Je sais que vous faites ce que vous pouvez pour le protéger, mais Dean... » Il secoua la tête. « Vous ne devriez pas avoir à le faire. Et vous ne devriez pas protéger ceux qui lui font du mal, non plus. »

« Je sais », murmura Dean, avec l'impression qu'un interrupteur venait de s'enclencher en lui. Pendant trop longtemps, il avait accepté les abus de John. Il avait trouvé des excuses au comportement de leur père et avait raconté plus de mensonges qu'il ne pouvait s'en souvenir. Il avait encaissé les coups, caché les bleus et s'était convaincu que tout allait bien tant que Sam n'était pas blessé. C'était leur putain d'accord tacite : Dean tolérerait la merde de leur père si John ne touchait pas Sam.

Mais hier soir, John n'avait pas seulement touché l'enfant de Dean, il lui avait cassé le bras... et avec ça, leur accord. La loyauté que Dean ressentait envers John avait disparu. Sam avait été, était, et serait toujours la priorité du grand frère, et si avouer la vérité éloignait John de Sam, alors Dean était d'accord.

« Notre père est un connard. »

Le Dr Thomas arqua un sourcil. « C'est lui qui a fait ça ? »

« Oui. »

« Est-ce qu'il abuse de vous deux ? »

« C'est généralement juste moi. Mais je n'étais pas là la nuit dernière, alors... »

Le docteur acquiesça, ouvrit le dossier de Sam et prit une note. « Et votre mère ? »

« Elle est morte. »

Le Dr Thomas leva les yeux. « Est-ce que votre père... »

« Non », assura Dean. « Il ne l'a pas tuée. Mais je pense que la perdre l'a tué. »

Le docteur acquiesça à nouveau. « Il était différent avant sa mort ? »

« Oui. » Dean ne pouvait même pas décrire à quel point John était différent quand Mary était vivante. Il se demandait parfois si les quatre premières années de sa vie avaient vraiment eu lieu ou si elles n'étaient qu'un rêve. « Il avait l'habitude de nous aimer. »

C'était le genre de déclaration déchirante que le Dr Thomas avait entendu un nombre incalculable de fois dans des cas de maltraitance, mais ça lui faisait toujours mal au cœur. Ces pauvres enfants.

« Je m'en souviens, mais pas Sam », continua Dean. « Il pense que papa nous a toujours détestés. »

« Je suis... » Le Dr Thomas fit une pause, les mots semblant toujours si inadéquats dans des moments comme celui-ci. « Je suis désolé. »

« Moi aussi », admit Dean, sachant que c'était la raison pour laquelle il n'avait jamais rien dit jusqu'à présent. Une partie de lui s'accrochait toujours au souvenir d'un John aimant et attentionné ; il espérait toujours que le père qu'il avait connu à l'âge de quatre ans reviendrait un jour. Il soupira, puis fronça les sourcils lorsqu'il remarqua que deux hommes se dirigeaient vers eux — l'un en costume, l'autre en uniforme.

Le Dr Thomas se retourna en suivant le regard de Dean. « Officier Reyes. Détective Cole. Pile à l'heure comme d'habitude. »

Les deux hommes saluèrent le docteur d'un signe de tête tandis que Dean passait devant eux, scrutant le hall à la recherche de toute personne qui pourrait appartenir aux services sociaux.

« Chelsea a appelé pour signaler un T76 ? »

« T74 », corrigea le Dr Thomas, le code changeant pour refléter la confirmation de l'abus au lieu de la suspicion.

Le détective acquiesça. « Auteur ? »


Et voici le quatrième chapitre, il y en a 5 en anglais et j'ai déjà traduit le cinquième. De ce fait, je devrais avoir rattrapé l'auteur demain.

A la prochaine !