Cet OS a été écrit dans le cadre de la onzième nuit du FoF pour le thème « tableau ». Le FoF est un forum regroupant tous les francophones de ffnet où l'on peut discuter, demander de l'aide et s'amuser entre nous. Vous trouverez le lien dans mes auteurs favoris. Viendez !
Disclaimer et note : idem qu'au chapitre 1 !
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Narcissa fulminait. Elle était en deuxième année, et trouvait encore le moyen de se perdre dans les couloirs de Poudlard ! Bon, pour sa défense, en élève sage qu'elle était, elle ne s'était que très rarement retrouvée dans le bureau de Slughorn. Elle voulait s'y rendre aujourd'hui, simplement pour lui demander conseil pour un devoir, et comme nous étions en pleines vacances de Pâques, peu de monde restait à Poudlard. Evidemment, elle qui détestait la foule, pour une fois qu'elle en avait besoin le château était désert !
Par Merlin, elle était sûre que le troisième année à qui elle avait demandé son chemin lui avait indiqué une mauvaise direction. Il l'avait regardée d'un air froid et moqueur qui lui apparaissait maintenant totalement suspect. Elle avait bien essayé de le toiser avec autorité pour lui parler, faisant ainsi valoir son statut de Black, mais l'autre était le fils Malefoy et elle ne s'en était pas rendue compte au moment de l'arrêter. Evidemment, si elle s'en était aperçue, ce n'est pas à lui qu'elle aurait demandé sa route, elle se serait sentie beaucoup trop honteuse et elle devait se montrer assurée devant les enfants des autres familles sorcières prestigieuses ! Elle s'en était mordue les doigts, car il semblait bien que ce qu'elle craignait était arrivé : le fils Malefoy s'était moqué de son ignorance, et il le lui avait signifié par ses informations erronées qui avaient bien l'air d'avoir pour but de l'humilier. Et bien, c'était réussi !
Narcissa allait tâcher de se faire oublier ces prochains temps, espérant que Lucius ne penserait plus à cet incident fâcheux. Elle savait qu'elle avait de l'espoir, aussi elle se promit de tout mettre en œuvre pour faire quelque chose d'impressionnant une des prochaines fois où il serait dans les parages.
Mais une prochaine fois. Là, tout de suite, il fallait qu'elle retrouve son chemin, nom d'une gargouille !
Fatiguée et trop énervée pour se concentrer, elle marchait là où ses pas la menaient, au hasard des embranchements, des marches et des portes. Elle constata à diverses reprises que les portraits des tableaux la fixaient… Ici une vieille sorcière aux cheveux crépus et à la peau ridée, là une autre, habillée d'une robe rose pâle et affublée de bijoux sophistiqués qui lui donnaient un air de pimbêche, et là encore un mage, à l'âge indéfinissable mais au regard vif et alerte. Mais franchement, elle n'était pas d'humeur, et aucun selon elle ne méritait qu'elle les considère poliment. Et puis d'abord, qu'avaient-ils à la dévisager comme s'ils n'avaient jamais vu d'élèves ? Elle se contentait donc de leur adresser un coup d'œil rageur avant de passer son chemin, posant ses pieds au sol avec tant de force qu'on eut dit qu'elle voulait y laisser son empreinte. Mais elle était énervée, et ça la soulageait, au moins un tout petit peu.
Elle tourna à droite, monta un escalier, prit à gauche, reconnut l'endroit comme un couloir dans lequel elle était déjà passée, se dit qu'à un ou deux étages plus bas se trouvaient les cachots, elle en était sûre. Elle descendit rapidement un étage, ne reconnut rien mais ne s'inquiéta pas, persuadée d'avoir raison. Si cet étage était juste au-dessus des cachots, elle n'y prêtait simplement plus attention puisqu'elle y passait tous les jours. Mais en descendant un étage de plus, elle se retrouva certes dans un endroit peu éclairé mais qui n'avait rien à voir avec les cachots. Il y faisait sombre et froid, l'air y était humide et l'odeur frisait le nauséabonde.
Complètement paniquée maintenant, et en colère contre elle-même et contre Malefoy, elle remonta à toute allure un maximum d'escaliers, pour s'éloigner le plus possible de ces profondeurs de Poudlard qui l'effrayaient.
Quand ses jambes eurent du mal à continuer de la porter, elle s'arrêta de monter mais continua de courir. Enfin, rassurée par la lumière qui filtrait des grandes baies vitrées qui longeaient le couloir dans lequel elle se trouvait, elle s'arrêta pour reprendre son souffle et réfléchir à sa prochaine tentative.
C'est alors qu'elle entendit des bruits. Faibles, difficilement identifiables, mais des bruits. Ce qui signifiait que quelqu'un était là et pourrait peut-être l'aider ?
Décidée à ne pas renouveler l'expérience vécue avec Malefoy, elle s'approcha doucement, à pas de velours. Elle s'arrêta à l'angle du couloir et jeta un œil discret de l'autre côté, sans se faire voir, pour savoir qui s'y trouvait et préparer sa demande en fonction.
Et là, elle se figea.
Là, se trouvait sa grande sœur Andromeda. La douce Andromeda, toujours de bons conseils, toujours là pour la réconforter. Elle était dans les bras d'un garçon, beaucoup, beaucoup trop proche de lui si Narcissa devait donner son avis. Et sa bouche colée à la sienne, sans sembler se rendre compte du reste du monde.
L'instant de surprise passé, elle sourit et se concentra pour identifier le jeune homme. Ce serait amusant, se dit-elle, de charrier Andromeda sur le sujet. Andromeda avait de l'humour après tout, pas comme Bellatrix qui se prenait toujours au sérieux, d'aussi loin que Narcissa s'en souvienne.
En plissant les yeux pour y voir mieux, elle se figea de nouveau. Mais cette fois, ce n'était pas de la surprise, c'était du choc. Purement et simplement du choc.
Là, se tenait Andromeda dans les bras d'un garçon, sa bouche collée à la sienne. Mais pas n'importe quel garçon. Un Poufsouffle, et un enfant de moldu qui plus est. Bien sûr, Narcissa ne le connaissait pas, mais elle avait entendu dire que ce Tonks avait été récemment la cible des moqueries et des sorts des septièmes années de Serpentard, parce que ce sang de bourbe croyait qu'il pouvait leur donner des ordres sous prétexte qu'il était préfet.
Et Narcissa resta figée. Un certain temps, toute envie de rire définitivement coupée.
Puis elle s'en fut, luttant pour contrôler son vertige et continuer d'avancer. Pour la seconde fois en moins de dix minutes, elle voulait s'éloigner le plus possible de quelque chose. Mais cette fois, elle se sentait nauséeuse, et à choisir elle aurait préféré être un peu effrayée comme la première fois.
Andromeda sortait avec un sang de bourbe. Andromeda sortait avec un sang de bourbe. Andromeda sortait avec un sang de bourbe…
Le répéter ne l'aidait pas à le réaliser, à l'accepter encore moins.
Qu'allait-elle faire, à présent ? En parler à ses parents et dénoncer Andromeda ? C'est ce qu'elle aurait dû faire. C'est ce que son éducation lui dictait.
Mais elle aimait Andromeda, et bien qu'elle essaie très fort de se convaincre que ce qu'elle faisait était intolérable, Narcissa n'arrivait pas à l'aimer moins fort.
Elle était perdue. Il lui restait plusieurs semaines avant de se décider, elle ne reverrait pas ses parents plus tôt. Avec un tel dilemme, elle se promettait de belles nuits d'insomnie.
« Hé là, gente damoiselle ! »
Focalisée sur ses toutes nouvelles préoccupations, Narcissa en avait oublié qu'elle était perdue et sursauta violemment, fit volte-face et regarda de tous côtés pour savoir qui lui parlait.
« Ici, gente damoiselle ! Le Chevalier du Catogan est là pour sauver les jeunes filles en détresse ! »
Narcissa lâcha une exclamation dédaigneuse et colérique, s'apprêtant à reprendre sa route loin de cet abominable vantard qui brandissait son épée comme un trophée.
« Jeune damoiselle ! Jeune damoiselle ! »
Excédée, Narcissa se retourna à nouveau, prête à lui faire comprendre par une remarque bien pensée qu'il devait la laisser tranquille. Mais avant qu'elle ne l'ait formulée, trop perturbée et envahie d'émotions violentes pour trouver ses mots, le Chevalier reprit :
« Vous êtes passée cinq fois dans ce couloir en moins de quinze minutes. J'ai compris que je vous impressionnais et que vous n'osiez demander mon aide, aussi je vous la propose avec plaisir ! Où puis-je vous accompagner ? »
Et soudain, Narcissa comprit. Elle s'était perdue, et n'avait pas pensé aux tableaux pour la guider. Tableaux qui pourtant s'étaient trouvé en nombre sur sa route ! Et si elle y avait pensé, elle n'aurait pas vu Andromeda dans les bras de ce sang de bourbe, elle ne serait pas si préoccupée et pourrait continuer sa petite vie d'élève à Poudlard qui lui apparaissait soudain si simple avant sa triste découverte. Parce que, oui, elle aurait largement préféré ne pas savoir.
Sous le choc de la réalisation et l'épuisement de cette dernière heure, elle fondit en larmes. Au milieu des déclamations prétentieuses du Chevalier, elle parvint pourtant à lui expliquer qu'elle cherchait la salle commune de Serpentard et put profiter de sa présence pour retrouver son chemin.
Oublié Slughorn et son devoir. Oublié Malefoy, le tour qu'il lui avait joué et la vengeance qu'elle aurait dû ruminer contre lui.
Seule comptait Andromeda et sa trahison envers la famille. Seule comptait Andromeda et l'amour que Narcissa lui portait.
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Une tite review ? Je les prends comme elles viennent !
