Cet OS a été écrit dans le cadre de la treizième nuit du FoF pour le thème « bromance ». Le terme « bromance » est une contraction entre les mots « brother » et « romance », désignant ainsi une amitié très forte entre deux hommes, sans sexe.

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Disclaimer : toujours rien à moi, tout à JKR.

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Ce soir, Andromeda était d'humeur plutôt mélancolique.

Cela faisait trois ans qu'elle avait été reniée de sa famille. Trois ans qu'elle s'était installée avec Ted, et qu'ils vivaient tous deux une belle histoire d'amour malgré leurs désaccords sur certains sujets, et malgré les fins de mois souvent difficiles qui les rendaient parfois aigris, l'un comme l'autre.

Depuis un an, Andromeda était l'heureuse maman d'une petite Nymphadora, qui faisait le bonheur du couple. Souriante et bavarde, il suffisait que la petite se mette à gazouiller pour que toutes les préoccupations parentales fondent comme neige au soleil. La petite leur demandait beaucoup d'attention, accaparant son entourage par son âme trop aventureuse pour la tranquillité des adultes. Mais Andromeda l'aimait au-delà des mots.

Donc la jeune femme, nouvellement Tonks, ne regrettait rien de ses choix, de ses coups de gueule, et des violentes disputes qui l'avaient finalement menée vers une rupture nette et sans retour d'avec les siens. Elle s'était constituée une nouvelle famille, une famille qui l'aimait pour ce qu'elle était et non pour ce qu'elle aurait dû être.

Mais ce soir, cependant, Andromeda se sentait seule.

Cet après-midi, elle s'était rendue à Pré-au-Lard, et avait donné rendez-vous à Sirius, qu'elle ne voyait que trop peu depuis son départ définitif de chez les Black, mais avec qui elle tâchait pourtant de maintenir au mieux le contact.

Lorsqu'elle était arrivée au trois balais, son cousin était en compagnie de ses trois amis, qu'Andromeda avait presque l'impression de connaître tant Sirius lui dépeignait leurs péripéties avec moult détails dans ses lettres.

Elle ne l'avait cependant jamais vu avec eux. Et, dès la première minute, elle fut frappée par la force de la complicité entre Sirius et le jeune Potter. C'était absolument incroyable.

Ces deux-là étaient proches d'une manière qu'Andromeda n'avait jamais connue avec personne. Ils se comprenaient d'un simple regard, parlaient en même temps, se tapaient joyeusement dans la main lorsqu'ils s'apercevaient qu'ils avaient la même idée, se disaient bonjour et au revoir à grands coups de bourrades viriles… Et ce soir, Andromeda ne parvenait pas à être heureuse pour son cousin, car elle était triste pour elle.

Ce soir, elle se rendait compte que depuis sa rupture avec le monde des sangs purs, elle se retrouvait plutôt seule. Bien sûr, elle avait Ted et Nymphadora, qu'elle aimait par-dessus tout. Mais sa vie était monotone, tout simplement parce qu'elle n'avait personne avec qui la partager, en-dehors de son quotidien routinier.

Des amitiés comme celle que vivait Sirius, elle n'en avait jamais connues. Elle avait eu des amies chez les serpentards, mais des amies qui lui avaient presque instantanément tourné le dos lorsqu'elle avait manifesté sa rébellion au grand jour. L'une d'elles, cependant, était d'abord restée. Celle qu'Andromeda considérait comme sa meilleure amie, les deux filles s'étant juré de ne jamais se quitter, quelques années auparavant, dans un serment plein de promesses et de confiance en l'avenir comme seuls les enfants savent en faire. Mais elle l'avait finalement laissée tomber comme tous les autres. Peut-être pas volontairement, mais elle s'était éloignée lentement, inexorablement, la soutenant de plu en plus du bout des lèvres, espaçant toujours davantage les nouvelles. Et cette perte-là lui avait fait bien plus mal encore que l'empressement de tous les autres réunis à faire comme si elle n'avait jamais fait partie des leurs.

De toute manière, leur amitié n'était pas aussi intense que celle de James et Sirius. Et plutôt que de réconforter Andromeda dans l'idée qu'elle ne devrait alors rien regretter, cette pensée la démoralisa plus encore.

Elle n'avait pas de véritable ami. Elle n'en n'avait jamais vraiment eu. Elle ne connaissait plus ce sentiment de complicité extrême, de joie de se retrouver. Elle ne saurait jamais ce qu'est un lien resté solide malgré le temps et les aléas de la vie. Elle n'avait connu que des amitiés superficielles, et ce n'était pas aujourd'hui que ça changerait. Aujourd'hui, elle était épouse et mère, mais pas amie. Lorsqu'elle employait le mot « amis », c'était pour parler de ceux de Ted. C'en était désolant.

Andromeda se secoua. La jalousie était un sentiment ignoble, se morigéna-t-elle, qu'elle refusait d'éprouver pour quelqu'un comme Sirius. Elle revoyait encore l'enfant qui courait vers elle pour lui demander de venir jouer, lors des trop nombreuses et trop longues réunions familiales.

Sirius serait renié tôt ou tard lui aussi, Andromeda en était persuadée. Et elle n'était pas sûre de parvenir à le protéger, ou à être suffisamment présente pour lui. Alors, si elle avait fondé sa famille, Sirius lui s'en était trouvé une avec ses amis, et c'était une excellente chose.

Sirius pouvait compter sur plus qu'un ami. Il trouverait en James Potter un frère, avec qui il continuerait de tisser des liens qui dépassaient de loin tout ce que les Black pouvaient lui apporter.

Ah, les relations fraternelles chez les Black ! Le lien entre Sirius et Regulus semblait de plus en plus mal en point, et rien qu'à l'idée d'une relation de qualité avec ses propres sœurs, Andromeda ne savait pas bien si elle devait rire ou pleurer.

Une amitié comme celle de James et Sirius valait son pesant d'or, et Andromeda pouvait à présent se réjouir pour son petit cousin. Quoi que lui réserve sa famille de sang, sa famille de cœur, elle, lui promettait un bel avenir.

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