Disclaimer : le monde de Harry Potter est à J.K.R. ; Alistair et ses amis du Dix-Neuvième Parallèle sont à moi.
Rating : K+
Personnages : Severus Snape, Lucius Malfoy, Voldemort, OC.
Correctrice : Fantomette34.
Totale parodie de l'Univers HP, de mon UA du Dix-Neuvième Parallèle et de celui d'un célèbre Gaulois de BD.
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Prochain chapitre le 24.
Bonne lecture !
Les Aventures de Severus et Alistairix le Gaulois
Prologue
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Nous sommes en 2050 avant Paul Bocuse ; toute la Gaule est sous le joug culinaire des Romains. Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles gourmands résiste encore et toujours à la malbouffe de l'envahisseur. Et la vie n'est pas facile pour les écoles de cuisiniers gallo-romains des camps retranchés de Garogarum, Éhunebouteillederum, Richencalcium et Imperium proches dudit village. Ils ont souvent des mots - des maux ? - avec lesdits Gaulois qui se terminent invariablement par une distribution généreuse de marrons de la part de ces derniers. Au bout d'un moment, ça lasse.
Comment tout cela avait-il commencé ?
Pour le savoir, revenons quelque temps en arrière...
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Jules César voulait conquérir la Gaule, mais qui dit conquête dit armée à recruter et surtout à payer. Les caisses étant vides, le grand Général avait envisagé plusieurs solutions : de nouveaux impôts... mais les précédents avaient déjà asséché l'argent liquide des Romains. Il écarta l'idée. Des magistratures vendues au plus offrant ? Ce n'était pas possible, vu le système d'élections pour les postes à pourvoir. Se faire sponsoriser ? Aaaah, ça, c'était déjà plus facile à envisager ! Il lui suffirait de trouver une bonne poir... euh, un généreux donateur qui règlerait les factures et qui ferait en sorte que l'intendance suive.
Mais oui, puisqu'on en était à parler d'intendance, pourquoi ne pas démarcher les riches producteurs alimentaires qui se plaignaient de ne pouvoir écouler leurs surplus et leur offrir un débouché vierge de toute concurrence ?!
Banco ! Un appel d'offre fut lancé et remporté par Tomarvolus Enigmatus, le roi du Garum, cette sauce de poisson incroyablement salée que les Romains mettaient, justement, à toutes les sauces, y compris dans certains desserts. Ce produit ayant ses détracteurs, César en goûta quelques cuillerées pour comprendre pourquoi, mais, comme il avait eu récemment la Covida, cette maladie l'avait privé du goût et de l'odorat, donc il déclara le Garum bon pour l'exportation.
Tomarvolus n'en crut pas sa chance. Non seulement il avait trouvé un nouveau marché pour ses viscères de poissons, mais c'était avec la bénédiction du Pouvoir en place. De nouveaux consommateurs à rendre dépendants !
Eh oui, ce que personne ne savait - à part l'énigmatique Enigmatus - était le fait que le Garum devenait addictif si mangé régulièrement, assurant un revenu constant à son fabricant et à la longue des problèmes de santé aux clients. Le sel à outrance et des composants non identifiés affaiblissaient les organismes, il le savait, et cette connaissance déclencha en lui un appétit féroce.
Par Lucullus, s'il jouait fin, il pourrait se tailler en Gaule un empire commercial sans bornes, et pourquoi pas un empire tout court !
C'était sans compter sur le Destin qui décida de mettre dans ce beau projet... son grain de sel.
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Camp de Richencalcium, un an plus tard...
"Par les rillettes de Vindunum*, ne me dites pas que vous avez encore été battus ?!
- Ben, euh...
- C'est pas not' faute !
- C'était du quatre contre un.
- Quoi ? Ils étaient en avantage numérique ?!
- Non, ça c'était nous, mais...
- ... ils ont l'aide des Dieux.
- Leur druide leur concocte une sauce magique qui leur donne une force surhumaine...
- ... et nous on est battu régulièrement comme des œufs en omelette.
- Pitié, ne nous envoyez plus hors du camp ! J'préfère préparer vingt ratatouilles plutôt que d'aller en patrouille. Pitiééé !"
Ecœuré, Lucius Rictus Malaufoy envoya sa troupe à la corvée de patates ** et s'assit en soupirant. Devant lui, un parchemin le narguait.
Il contenait toutes les informations que ses espions avaient pu glaner sur le village des irréductibles Gaulois situé au nord-est de Lutèce, et que ses habitants nommaient la petite ville, ou LaVillette.
J'ai déjà soumis dix-huit de tes semblables, pensa le Romain, tu seras le dix-neuvième.
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Laissons Lucius Rictus à son optimisme et survolons le pays pour aller faire connaissance avec ces villageois si particuliers.
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"Alors, on la commence bientôt, cette bagarre ?!
- Mais voyons, nous n'avons même pas entamé les pourparlers !
- Justement, ô Fudgiministrix, notre chef, les discussions avec les Romains se terminent toujours par une bagarre. Autant gagner du temps. A l'attaque, les copains !
- A L'ATTAQUE !"
Sur ce cri unanime et assourdissant, la presque entièreté du village fonça sur les légionnaires dont les dents claquaient de peur.
On entendit des BING ! SBAF ! REBAF ! CLONG! (ça, c'était sur un crâne vide), ROULROULROUL ! (quelqu'un avait lancé un tonneau), puis "STRIKE !", OUILLE ! (un chien avait mordu les mollets du Centurion), AIL ! (un soldat s'était pris cette plante à bulbe sur le front), MAMAN ! (un des Gaulois voulait qu'elle lui en laisse quelques-uns). Bref, c'était comme d'habitude et à la fin, Miminerva, la belle-sœur du chef, eut un sourire en regardant le très précis cadran solaire sur la palissade du village.
"Quarante-sept secondes !
- OUAIS ! RECORD BATTU !
- Rhôô, c'est de plus en plus court !"
Le combat et les légionnaires achevés, les habitants de LaVillette rentrèrent chez eux, l'heure du déjeuner étant proche.
Et si l'on profitait de ce repas pour les observer ?
A tout seigneur tout honneur, commençons par la personne la plus importante des lieux - non, pas le chef Fudgiministrix, lui, il est plutôt dans les profondeurs du classement - je veux parler de Nemix, un lointain descendant du Druide Quasimorderix, qui s'illustra à la guerre de Troie. Il n'est pas devenu Druide à son tour, malgré la tradition, mais cuisinier, et ce fut un bienfait pour ses voisins car il créa la Sauce Bolognaise qui, par quelque Magie savoureuse, donne une force surhumaine à ceux qui l'avalent.
Bon, ça, c'est pour les humains, pour les animaux, par contre...
Nemix avait un chat aventureux, Flûtix, qui tomba dans la marmite de ladite sauce quand il était petit. Adulte, il devint deux fois plus grand que la normale et se mit à cracher du feu dès qu'il était contrarié. "C'est comme Miminerva !" avait dit Fudgiministrix à l'époque. L'on ne sait qui du chat ou de l'humaine lui crama la tignasse en représailles.
Tout aussi important dans le village était Alistairix, un costaud de plus de deux mètres, le livreur de tonneaux de vodka polonaise. A chaque livraison Nemix l'engueulait, car le niveau de vodka avait tendance à s'évaporer fortement pendant le trajet.
"Que veux-tu, répondait-il, la trogne enluminée, c'est la part des anges.
- Elle a bon dos, la part des anges !"
Le cuisinier savait qu'Alistairix sifflait en travaillant mais ne pouvait lui en tenir rigueur. Le colosse était aussi gentil qu'il était grand, surtout avec les enfants et cela compensait ses faiblesses. Parfois Nemix et Miminerva se désolaient de le voir toujours seul dans sa maison. Une épouse comblerait ce géant mais il n'était pas pressé de se marier. Il n'y pensait pas du tout, en fait, au grand désarroi de sa voisine, la jeune Ølala Sakaï, une Viking que le hasard avait amené au village et qui en pinçait pour lui.
La vie était parfois mal faite.
Ce n'était pas du tout ce que pensait Gilderoyix, le barde. Il prenait grand soin de la personne la plus importante à ses yeux : lui-même ! et usait plus son miroir que ses instruments de musique. Ceux qui l'avaient entendu une fois en étaient très heureux.
A l'autre bout de l'éventail des âges se trouvait Albucénilix, le doyen, un vieux croûton quasi fossilisé marié à la trentenaire Nymphadora, piquante comme la moutarde qui lui montait facilement au nez.
Il y avait aussi le fabriquant d'outils et d'ustensiles de cuisine Remulupinix, et Siriussombrix, le propriétaire de la taverne A l'athlète de sang-lié, qu'il avait fondé avec son frère de cœur, Jamix, un ancien coureur à pied, et qu'il tentait de maintenir à flot avec le fils de ce dernier, Harrix, son filleul.
Tout au fond du village se trouvait l'école où la rêveuse Radix-Luna parlait à des gamins dissipés de leurs ancêtres les Gaulois (bien sûr) et tentait de les initier aux joies de l'écriture avec de l'encre et des plumes arrachées au croupion des coqs de la basse-cour. Les élèves étaient contre. Les coqs aussi.
Cette liste ne serait pas complète si l'on n'y ajoutait Massacredéprix, le chien d'Alistairix, qui avait souvent plus de jugeote que son maître et qui l'aimait tendrement, car celui-ci l'avait accepté quand son apparence de loup faisait peur à tout le monde. Peut-être que sa fourrure vieil ivoire avait aidé, avec elle il ressemblait à une meringue qui aurait un peu trop coloré.
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Voilà, le décor est planté. L'action peut commencer.
Ah... c'est vrai... une petite séquence encore.
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Dans le camp d'Imperium...
Sous une tente à l'écart, Tomarvolus Enigmatus écoutait le rapport de Lucius Malaufoy.
"Ainsi donc ces Gaulois doivent leur force à une sauce magique ? murmura le premier, il faut que cela cesse. As-tu essayé de corrompre ce "Nemix" ?
- Hélas, il se moque des sesterces romains.
- Alors je ne vois qu'une solution : l'enlèvement de cet homme. Mets cela au point, Lucius. Le temps presse."
Malaufoy salua son chef et sortit vivement.
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Comme jaillie des ombres une silhouette toute de noir vêtue le suivit, sa tenue ondulant derrière elle, semblable à une chauve-souris de grande taille qui traquerait sa proie.
...
* Vindunum est le nom latin de la ville du Mans.
** Comment ça, les patates n'étaient pas connues des Gaulois ? Rhôô, on ne va pas se laisser enquiquiner par un anachronisme, non ?
... y'en aura d'autres !
