CHAPITRE 2
- La tête grosse comme une citrouille -
Lundi 18 octobre 1976
Dix jours étaient passés depuis la pleine lune et Sofia n'était pas parvenue, malgré tous ses efforts, à retrouver le mystérieux loup-garou qui partageait la forêt interdite avec elle. Elle soupçonnait qu'il s'agisse d'un élève proche de son propre âge car son odeur n'était pas celle d'un mâle alpha. Elle pensa donc qu'il s'agissait d'un garçon qui était en cinquième, sixième ou septième année. Cela lui laissait un éventail de possibilités beaucoup trop large pour être précis. Elle ne pensait pas qu'il s'agissait d'un élève de Serpentard, sinon elle aurait facilement reconnu son odeur et elle aurait remarqué ses absences s'il sortait du dortoir même temps qu'elle. Il devait donc s'agir d'un Serdaigle, d'un Poufsouffle ou d'un Gryffondor. Mais elle n'était pas plus avancée que ça. Elle avait rejeté la thèse du professeur, l'odeur du loup ne correspondait pas.
Sofia s'assit à la table de Serpentard, prête à prendre son petit déjeuner pour attaquer cette nouvelle semaine. Elle s'installa en face de Regulus, comme elle en avait l'habitude, et attrapa la carafe de jus d'ananas pour s'en servir un grand verre. Dans une routine qui était maintenant bien huilée, Regulus lui servit un bol de café et le lui tendit, elle le remercia avec un sourire. Elle attrapa un muffin aux myrtilles qui la tentait bien et mordit dedans avec entrain. Elle allait entamer une conversation avec son camarade quand les hiboux arrivèrent dans la Grande Salle. L'atmosphère se tendit directement.
L'arrivée des hiboux signifiait l'arrivée du courrier. L'arrivée du courrier signifiait l'arrivée des journaux. Et l'arrivée des journaux signifiait l'arrivée des mauvaises nouvelles. Les élèves angoissaient à l'idée de découvrir des noms qu'ils connaissaient dans la liste des personnes portées disparues ou des personnes décédées. En plus de cela, toute la Grande Salle appréhendait de découvrir un nouveau massacre en une du journal. Sofia s'était abonnée à la Gazette du Sorcier à son arrivée au château, comprenant que c'était la seule façon pour elle de se tenir informer de l'avancée de la guerre qui faisait rage en Angleterre. Chaque jour, plusieurs personnes éclataient en sanglots durant le petit déjeuner, puis partait à l'infirmerie pour recevoir des potions calmantes et des potions de sommeil sans-rêve.
Sofia n'était pas inquiète de perdre des personnes qu'elle connaissait puisqu'elle ne connaissait personne en Angleterre, mais elle pouvait comprendre l'angoisse que cela pouvait générer chez certains de ses camarades. Elle soupira doucement et reposa son muffin. C'est aussi pour cette raison qu'elle se rendait tôt dans la Grande Salle pour déjeuner : elle mangeait avant l'arrivée des journaux, puisqu'après les avoir lus, elle ne pouvait plus rien avaler. Un hibou lâcha un exemplaire de la Gazette sur ses genoux et elle déplia le journal en mordillant sa lèvre.
L'effet ne se fit pas attendre. En première page du journal, on trouvait la photo d'une petite maison de campagne anglaise au-dessus de laquelle flottait la tristement célèbre Marque des Ténèbres. Le journal titrait « MOLDUS, UNE FAMILLE MASSACREE ». Elle lut rapidement le petit texte qui se trouvait sous la photo où la marque des Ténèbres flottait d'un air lugubre. Une famille de moldus avait été retrouvée massacrée. Il n'était pas encore possible d'identifier le nombre de victimes puisqu'il fallait tout d'abord reconstituer les cadavres. Elle ferma un temps les yeux tandis qu'elle entendait un élève éclater en sanglots dans le silence de la Grande Salle. Elle ne savait pas si c'était parce qu'ils connaissaient les victimes, ou si c'était pour l'aspect particulièrement sordide de l'article.
Elle se mit à feuilleter le reste du journal tandis que l'élève en question était conduit à l'infirmerie. Après une lecture en diagonal, elle apprit que depuis la veille au soir, il y avait eu deux attaque d'inferis, six sorciers portés disparus, deux attaques de mangemorts et seulement une arrestation de mangemort. Elle soupira à nouveau et repoussa sa copieuse assiette de petit déjeuner. C'était tous les jours la même chose : les bonnes nouvelles étaient toujours très minoritaires par rapport aux mauvaises. Regulus ne regardait jamais le journal et ne voulait jamais connaître les nouvelles. Sofia respectait donc son choix et encore aujourd'hui, elle ne lui dit rien. Elle attrapa son café et y trempa ses lèvres. Elle pouvait supporter une matinée le ventre vide, surtout après avoir lu un article sur des moldus démembrés, mais pas une matinée sans café.
Mardi 19 octobre 1976
Le lendemain, les nouvelles ne furent pas meilleures. La famille tuée la veille était composée de deux adultes, deux adolescents et un bébé. Sofia l'avait appris le matin même au petit déjeuner et s'était une fois de plus passée de repas. Regulus lui avait conseillé de ne lire le journal qu'une fois qu'elle avait terminé son petit déjeuner, mais Sofia était bien trop curieuse et impatiente pour cela. Elle souhaitait voir les mangemorts attrapés par le Ministère et savourait le fait que les rangs ennemis essuyaient eux-aussi des pertes.
Pour le moment, Sofia avait écarté les annonces du journal de son esprit pour se concentrer sur son cours de Défense Contre les Forces du Mal en commun avec les Poufsouffles. Depuis que la guerre avait commencé, le programme de septième année avait légèrement changé pour intégrer une plus grande part d'exercices pratiques afin de préparer les élèves à la réalité de la guerre qui les attendait à l'extérieur de l'enceinte du château. Depuis la rentrée, Sofia avait énormément travaillé les sortilèges défensifs avec le professeur Hector, mais depuis deux semaines, ils travaillaient le sortilège Stupéfix. Aujourd'hui était le jour des travaux pratiques et Sofia était plus qu'impatiente.
Sofia se plaça en face du binôme que le professeur Hector lui avait attribué en début d'année. Il s'agissait de Jacob Andrew, un Poufsouffle de septième année. C'était un garçon volontaire et aimable, mais leurs échanges se limitaient au domaine scolaire uniquement. Elle se plaça en position, tout comme le garçon en face d'elle, et attendit que le professeur donne le signal. Andrew devait l'attaquer en premier, puis ce serait son tour. Elle prépara un sort de bouclier et attendit le signal du professeur. Elle para difficilement le sort du jeune homme mais parvint à rester sur ces deux jambes.
Ce fut alors son tour, elle se concentra comme le professeur le leur avait appris, puis se plaça face au garçon. Elle leva sa baguette et dès que le signal du professeur résonna dans la classe, elle lança un stupéfix. Le jet de lumière frappa Andrew qui n'avait eu le temps de dresser qu'un bouclier bancal. Le garçon tomba en arrière, dans une sorte de coma. Le professeur Hector délivra les élèves touchés avec le contre-sort qu'aucun de ses étudiants ne maîtrisaient pour le moment, et le cours repris.
Sur cinq tentatives chacun, Sofia assomma quatre fois son camarade et celui-ci l'assomma deux fois. Le professeur félicita ses élèves pour leur investissement et leur réussite en expliquant que c'était l'un des sortilèges les plus utilisés en duel, car il permettait d'immobiliser son adversaire et donc de s'en débarrasser sans le tuer. Le professeur ajouta :
— Attention cependant. Le fait de jeter plusieurs fois le sortilège sur une unique partie du corps de l'adversaire qui est fragilisée peut causer la mort. Je vous informe de cette possibilité uniquement dans le cas où vous vous trouveriez en danger de mort. Sachez qu'en dehors du cas de légitime défense, c'est un acte puni par la loi magique d'un emprisonnement à Azkaban.
Sofia réalisa ce que la guerre conduisait à apprendre aux élèves. On leur apprenait à se défendre, certes, mais surtout à se débarrasser d'un ennemi. Hector n'avait pas l'air à l'aise en leur expliquant cela, et Sofia comprit qu'on l'avait certainement forcé à le faire. L'ordre venait-il de Dumbledore ? Ou du Ministère ? La jeune femme soupçonnait fortement le directeur d'être derrière tout ça. Il se faisait passer pour un gentil vieillard mais elle pensait qu'il était moins innocent que ce qu'il laissait paraître. Le vieil homme semblait toujours avoir un coup d'avance et elle ne serait pas étonnée de le voir préparer ici ses futurs soldats pour la lutte contre Voldemort. Elle n'avait rien contre ça, tous les moyens étaient bons pour arriver à ses fins et la fin justifiait les moyens. Voldemort justifiait les moyens.
Vendredi 22 octobre 1976
Les premières vacances de l'année étaient enfin arrivées. Sofia ne savait pas exactement ce qu'elle allait pouvoir faire pour occuper ces deux semaines de temps libre qui se profilaient. Elle était une des seuls Serpentards à rester au château, avec Severus Rogue, un élève de sixième année, et deux de deuxième année qu'elle ne connaissait pas.
Ce n'était pas le cas des maraudeurs. Bien que Remus et Peter soient rentrés chez eux pour passer leurs vacances en famille et profiter de rare moment de joie dans la guerre ambiante, Sirius et James étaient, eux, restés au château. Le père de James, qui était un auror, était en mission importante tandis que sa mère, héritière d'une grande entreprise, était surchargée. Les deux amis gardaient donc leurs quartiers dans la tour de Gryffondor, tout comme Marlène MacKinnon, une fille de leur année, et deux élèves de premières années. Ils étaient excités à l'idée d'avoir autant de temps libre et de pouvoir s'amuser comme des fous dans un immense château vide.
En ce vendredi soir, Sirius et James étaient seuls dans la Salle Commune de Gryffondor. Sirius était en train de lire une revue de Quidditch, tandis que James préparait différentes tactiques pour les prochains matchs de Gryffondor. James était, depuis cette année, le capitaine de l'équipe de Quidditch mais également le poursuiveur de celle-ci, tandis que Sirius était l'un des batteurs de l'équipe. Ce dernier leva les yeux de son magazine et demanda à son ami :
— T'as besoin d'un coup de main ?
— Je n'arrive pas à trouver une formation de poursuiveur qui soit efficace peu importe qui nous affrontons.
— Il paraît que Serpentard a une bonne équipe cette année. Leurs nouveaux joueurs sont bons. Il y a une quatrième année qui a été prise au poste de poursuiveuse et qui fait apparemment des miracles.
— Oui j'ai entendu ça, répondit James. Et ils ont deux nouveaux batteurs qui sont très bons aussi apparemment : Sofia Petrov et Harry Rowle.
— Ils seront difficiles à battre cette année.
James hocha la tête pour confirmer les dires de son ami. Ils allaient devoir travailler dur ; mais pour l'instant, c'était les vacances !
Dimanche 31 octobre 1976
Halloween arriva rapidement. Sofia avait passé sa première semaine de vacances à s'entraîner au Quidditch seule, à réviser pour ses ASPIC et à tenter de découvrir l'identité du mystérieux loup-garou. Les garçons, de leur côté, avaient été beaucoup plus productifs : ils avaient piégé les toilettes du deuxième étage, élaboré une stratégie de Quidditch imbattable, trouvé un nouveau passage secret et visité Pré-au-Lard en cachette deux fois. Une semaine de vacances classique pour les deux jeunes maraudeurs en somme.
Ce soir, le banquet d'Halloween avait lieu. Il ne restait que peu d'élèves au château, environ une vingtaine, si bien que Dumbledore avait décidé de célébrer le banquet d'Halloween en utilisant une unique table commune aux professeurs et à toutes les maisons.
Sofia était en train de se préparer puisque les déguisements étaient obligatoires. Peu habituée à ce genre de pratique, elle avait opté pour une robe noire simple à laquelle elle avait greffé huit pattes afin de se déguiser en araignée. Elle s'était dessiné trois paires d'yeux supplémentaires et était donc fin prête. Elle se dirigea tranquillement vers la Grande Salle, surprise de voir les deux étudiants de deuxième année de sa maison dans des costumes très élaborés : l'un était en faucheuse et l'autre en pirate. Avait-elle opté pour un déguisement trop simple ?
La réponse s'imposa à elle lorsqu'elle pénétra dans la Grande Salle. Cette dernière étaient remplie de citrouille, dont la taille de certaines était proche des deux mètres de diamètres. Un nombre incalculable de bougies éclairaient la salle d'une lumière vacillante et le ciel de la pièce était orageux. En plus des citrouilles, un orchestre de squelettes jouait des musiques funéraires et des chauves-souris volaient librement dans l'espace au-dessus des bougies. Toutes les personnes présentes étaient costumées avec le plus grand soin, on trouvait des monstres de toutes sortes : un clown, un énorme reptile, deux zombies, ...
Dumbledore était déguisé en arlequin noir et blanc et sa barbe était couverte de grelots pour l'occasion. Le professeur McGonagall était quant à elle en femme chat, ce qui était assez comique au vu de sa condition d'animagus. Le professeur Slughorn était un énorme Frankenstein, portant ainsi au maximum les couleurs de sa maison. Sofia se sentie soudain ridicule avec ses huit pattes d'araignées en carton collées dans le dos, mais elle haussa finalement les épaules pour se joindre à la fête. James et Sirius firent leur entrée à sa suite. James était déguisé en vampire, tandis que Sirius s'était déguisé en homme poisson.
Lorsque tout le monde fut réuni à table, Sofia se retrouva entre James Potter et la professeure McGonagall. Face à elle se trouvait Jacob Andrew, son partenaire de Défense Contre les Forces du Mal. Ce dernier était entre Sirius Black, qui était en face de son meilleur ami, et une Serdaigle de deuxième année. Sofia se demanda ce qu'elle avait bien pu faire à Merlin pour se retrouver dans une situation pareille à Halloween, mais le professeur McGonagall engagea directement la conversation avec elle, l'empêchant de réfléchir davantage :
— Vous vous plaisez à Poudlard Miss Petrov ?
Sofia lui sourit gentiment, elle appréciait cette professeure depuis le premier jour de sa scolarité à Poudlard.
— Oui beaucoup, mais c'est très grand, j'ai eu du mal à me repérer au début.
— Beaucoup d'élèves sont dans ce cas, rit le professeur. Et du côté de vos cours, tout se passe bien ?
— J'ai des difficultés dans tout ce qui est théorique, mais je pense que c'est dû à mes années à Durmstrang. Il n'y avait que peu de cours théoriques là-bas. Mais je travaille dur pour m'améliorer avec les ASPIC.
— C'est très bien. J'ai eu des retours de vos professeurs qui m'annonçait que vous étiez une élève très sérieuse, j'en suis heureuse. Le professeur Hector, en particulier, fait souvent vos éloges pour la qualité de vos sortilèges, tout comme le professeur Flitwick.
Sofia lui offrit un sourire ravi, heureuse de se faire complimenter par des professeurs qu'elle estimait énormément.
— Je vous remercie Professeur.
McGonagall lui sourit puis lui souhaita un bon appétit avant de se tourner vers son voisin de droite. En effet, les plats venaient d'apparaître sur la table. Ils avaient tous un aspect plus savoureux les uns que les autres, tout en étant particulièrement repoussant. Sofia se demanda par quelle magie les elfes avaient réussi cet exploit. Devant elle se tenait une multitude de petites citrouilles et courges, taillées à la manière des citrouilles lanternes et fourrées à la viande et aux légumes. Cela avait l'air délicieux, si bien qu'elle se saisit d'une part particulièrement grosse et commença à la manger accompagnée de riz blanc aux épices. Jacob, en face d'elle, se servit la même chose, tout comme James Potter et Sirius Black. Les quatre adolescents se fixaient les uns les autres sans trop savoir de quoi parler. Finalement, ce fut un sujet qui les réunissait tous les quatre qui fit son apparition naturellement : le Quidditch.
— J'ai entendu dire que tu avais été prise dans l'équipe de Serpentard, Sofia ? demanda Jacob, captant ainsi l'attention des deux Gryffondor.
— Oui, je suis batteuse, confirma celle-ci.
— Je suis l'attrapeur de Poufsouffle, et Potter est celui de Gryffondor.
— C'est donc vous que je dois viser, très bien.
Les trois garçons présents lâchèrent un petit rire à sa réflexion qu'elle avait prononcé très sérieusement.
— Et moi je te viserai avant que tu ne vises James, lâcha Sirius.
Devant le regard interrogateur de Sofia, il s'empressa d'ajouter :
— Je suis l'un des batteurs de Gryffondor.
La conversation sur le Quidditch continua tranquillement, une bonne partie de la soirée. A sa grande surprise, Sofia s'amusa. Elle n'avait vu en Jacob qu'un garçon un peu timide mais sympathique, mais il se révélait réellement agréable de discuter avec lui. Quant à Sirius et James, elle continuait de les considérer comme des gamins immatures, mais découvrait qu'ils étaient peut-être un peu plus que ça.
James, de son côté, était réellement surpris de constater que Sofia n'était pas qu'une Serpentard un peu trop arrogante et sure d'elle. C'était aussi une jeune fille drôle, avec qui il était possible de passer des moments agréables. Il se promit intérieurement d'arrêter de lui chercher des noises à partir de ce jour. Il se promit également de ne jamais la laisser gagner un match de Quidditch sous peine de l'entendre encore en parler en 2046.
Samedi 6 novembre 1976
Les élèves qui étaient rentrés dans leurs familles durant les vacances étaient de retour à Poudlard depuis le matin. Comme chaque premier samedi du mois, une sortie à Pré-au-Lard était organisée pour les élèves qui étaient en troisième année ou plus. Bien que la pleine lune soit le soir même, Remus avait accepté d'y accompagner ses amis pour remplir les stocks. En effet, les nombreuses blagues de James et Sirius durant les vacances avaient totalement anéantis leurs réserves de Bombabouse, et Sirius avait une grosse envie de Fizwizbiz mais n'en avait plus.
Les maraudeurs étaient donc en route pour le village sorcier, heureux de se retrouver tous les quatre après deux semaines sans se voir. Remus était en train de raconter à ses amis qu'il avait passé les vacances à repeindre son salon avec ses parents et à faire divers petits travaux dans la maison.
— Cela a dû te prendre un temps fou sans magie, dit Peter.
— Oui, cela nous a pris toutes les vacances, mais c'était sympa d'être avec eux comme ça et de passer du temps ensemble.
— J'imagine, répondit ce dernier. Moi je n'ai pas vu mes parents des vacances. Nous étions censés passer du temps ensemble mais ils étaient tellement occupés que nous n'avons pas eu le temps...
James posa une main amicale sur l'épaule de Peter pour le réconforter. Le plus souvent, le jeune garçon ne faisait qu'apercevoir ses parents qui ne lui accordaient que très peu de temps. Sa mère, une sorcière, travaillait au Ministère, ce qui équivalait actuellement à n'avoir même pas le temps de dormir. Son père, un moldu, n'avait jamais été très présent pour sa famille et préférait passer son temps à faire divers paris dans les pubs du Londres moldu.
Pour réconforter également son ami et réchauffer un peu l'atmosphère devenue pesante, Sirius entreprit de raconter à ses amis comment lui et James avaient piégé les toilettes des filles du deuxième étage. C'est donc en éclatant de rire qu'ils pénétrèrent dans la première boutique de leur liste : Honeyduke.
Bien que n'ayant plus aucun lien avec sa famille, Sirius avait de quoi vivre confortablement grâce à l'héritage que l'un de ses oncles lui avait laissé en mourant. Il savait qu'une maison l'attendait à sa sortie de Poudlard, mais également qu'une somme confortable dormait dans son coffre à Gringotts. Il décida donc d'inviter ses amis à se régaler à ses frais et chacun des maraudeurs ressortis de la boutique avec un énorme sachet rempli de friandises. Remus, grand fan de chocolat, avait décidé de goûter tous les parfums de chocolats présentés dans la boutique. Peter s'était jeté sur les gnomes au poivre, ses préférés. James avait attrapé tout ce qui avait un goût d'agrume, mais également une baguette au réglisse. Et Sirius avait pu assouvir son envie de Fizwizbiz.
Tandis que les garçons se dirigeaient vers Zonko, Sirius remarqua au loin son frère et Sofia Petrov. Bien qu'ayant deux années d'écarts, les deux adolescents traînaient souvent ensemble. Il détourna le regard, ne souhaitant pas engager une conversation houleuse avec Regulus au milieu de tout Poudlard. Il en voulait à son frère de ne pas avoir quitté le domicile familial comme il l'avait fait, et de ne pas se révolter contre les idées attardées de leurs parents. Mais Regulus était un "bon fils" et il ne sentait pas le courage de désobéir comme son frère l'avait fait. Cela avait définitivement rompu tout lien fraternel entre eux. Et même si Sirius ne l'avouerait jamais à voix haute, il en avait le coeur brisé.
Tandis que Sofia et Regulus disparaissaient dans une librairie, les maraudeurs entrèrent dans Zonko pour y faire le plein de provisions en vue de leurs futures farces. Ils sortirent une nouvelle fois les bras chargés de paquets et décidèrent de clôturer cette après-midi en allant boire un chocolat chaud au Trois Balais.
Le mois de novembre avait apporté un froid glacial sur l'Angleterre et les températures avaient très largement baissées. Ils poussèrent donc la porte des Trois Balais et se dirigèrent vers l'une des tables libres. L'endroit était plein d'élèves et de professeurs de Poudlard, et les quatre garçons saluèrent plusieurs personnes de la main. Sofia, assise à l'une des tables avec Regulus, leur offrit un léger sourire auquel les garçons répondirent.
Une fois installés, James commanda quatre chocolats chauds avec de la chantilly et de la cannelle. Rosmerta s'empressa de leur apporter leur commande avec un grand sourire. Peter savoura le sien avec un sourire. Qu'il était heureux à cet instant avec ses amis, dans cette atmosphère chaude et bruyante. Il n'avait pas osé leur avouer que son père était parti de la maison au début de ses vacances pour ne pas y revenir, déclarant à sa femme et son fils que leurs manigances de magiciens n'étaient pas de son goût. Le jeune garçon avait donc passé les vacances à réconforter sa mère abattue. Déjà fragile mentalement, il avait craint qu'elle sombre dans la dépression et n'était retourné à Poudlard qu'à contrecoeur. Pourtant, en cet instant, aux côtés de ses amis, il devait reconnaître qu'il était heureux.
L'après-midi se déroula tranquillement et les garçons rentrèrent à Poudlard pour se préparer pour la pleine lune. Ils ne se doutaient pas que, ce soir, leur petite routine allait être chamboulée. Ce soir, ils allaient rencontrer un autre loup.
Et voilààà pour le prologue et les deux premiers chapitres :)
J'espère que cela vous plait et que vous avez envie de découvrir la suite. Si c'est le cas, on se dit rendez-vous le week-end prochain pour le chapitre 3. N'hésitez pas à me laisser un petit mot, j'y répondrai avec grand plaisir (par MP pour les inscris, au début du prochain chapitre pour les Guest !).
Je vous souhaite de bonnes fêtes !
