CHAPITRE 3
L'autre loup
Samedi 6 novembre 1976
Sofia avait tout prévu. Durant la nuit à venir, elle allait démasquer l'identité du mystérieux loup-garou qui partageait la forêt avec elle afin de pouvoir courir en meute lors des prochaines pleines lunes. Elle avait décidé de changer de stratégie : au lieu de chercher à trouver le loup, elle allait s'assurer que ce soit ce dernier qui la cherche. Pour cela, elle allait uriner dans toute la forêt interdite afin d'y laisser son odeur, puis elle se placerait au centre de celle-ci en hurlant pour attendre son homologue. Ce n'allait pas être glamour, ni amusant, mais sa curiosité la démangeait beaucoup trop.
Elle mit donc rapidement son plan à exécution. Elle chercha une clairière au centre de la forêt puis, en partant de cette clairière, s'éloigna dans différente direction pour y laisser son odeur. Pour ce faire, elle avait vu plus de deux litres de jus de citrouille au dîner. Regulus l'avais pris pour une folle. Une fois qu'elle eut tracé plusieurs chemins à destination de l'autre loup, elle s'assit au centre de la clairière et bailla longuement. Elle détestait l'idée de gâcher une pleine lune pour cela, mais le fait de courir avec un autre loup lui manquait trop pour qu'elle se refuse ce plaisir.
Elle s'étira longuement puis se roula en boule, sa queue touffue chatouillant ses narines de loup. Bien que les température soient négatives, sa fourrure, habituée à la Sibérie, la rendait totalement insensible au froid. La lune s'était montrée depuis près de deux heures et Sofia calcula qu'il lui restait environ 6 heures pour croiser la route de l'autre loup avant que le soleil ne prenne sa place. Pour accélérer le processus, elle se mit à hurler longuement dans la nuit noire. Un appel, un cri de ralliement. Le ralliement de la meute.
OoOoO
Quelques heures plus tôt...
Remus appréhendait, comme à son habitude. Ce soir avait lieu la pleine lune du mois, et comme à chaque fois, ses amis allaient risquer leur vie pour rester avec lui durant ce moment difficile. Ils étaient actuellement dans le parc, attendant que Peter appuie sur la racine noueuse du Saule Cogneur qui leurs permettraient d'emprunter le passage sans mal. Cela ne tarda pas et l'arbre s'immobilisa comme à son habitude. Sirius se dirigea immédiatement vers l'ouverture et James le poussa légèrement dans le dos.
— Accélère le rythme Lunard, on est pas en avance, pas le temps de rêvasser.
Il est vrai que leur départ avait été retardé par Marlène MacKinnon qui se trouvait devant le portrait et leur bloquait le passage, jusqu'à ce que Peter se transforme en rat et se mette à la suivre tandis qu'elle s'enfuyait en hurlant. Les maraudeurs pressèrent le pas et traversèrent le tunnel le plus rapidement possible. Durant tout le trajet, les amis de Remus plaisantèrent comme à leur habitude pour détendre l'atmosphère et surtout détendre le loup-garou qui savait qu'un supplice l'attendait d'ici peu de temps. Sirius plaisanta sur son « petit problème de fourrure » qui les obligeaient à supporter le froid hivernal, ce qui tira enfin un sourire à Remus. Il n'aurait pu rêver amis plus fidèles.
Le trajet fut long, comme d'habitude, et les quatre amis se mirent à courir vers la fin de celui-ci, de peur de ne pas arriver à la Cabane à temps. Remus pouvait certes se tranformer dans ce tunnel, mais il serait alors beaucoup plus difficile pour ses amis de le protéger de lui-même et de l'orienter. De plus, le tunnel restait très étroit et la transformation n'en serait que plus inconfortable pour le jeune lycanthrope.
A peine arrivée à la Cabane Hurlante, Remus tomba à genoux en grimaçant. La pleine lune venait de faire son apparition dans le ciel. Il eut juste le temps de murmurer d'une voix emplie de douleur :
— Ca commence... Éloignez-vous...
Bien qu'étant désormais habitué aux transformations de Remus pour en avoir vécu un certain nombre, les garçons reculèrent et serrèrent les dents. Ils se transformèrent rapidement, tandis que Remus souffrait au sol, son corps se tordant dans des positions improbables. Le pauvre garçon hurlait de douleur et ses amis se forcèrent à ne pas détourner les yeux. Ils lui devaient bien ça. La transformation dura environ deux minutes, et à l'issus de ce court laps de temps un énorme loup-garou au poil roux se trouvait devant eux. Il poussa un hurlement à glacer le sang et regarda autour de lui d'un air affamé.
Lorsque Remus était sous sa forme de loup, il ne ressentait rien, ne voyait rien. Il était comme prisonnier de son corps, prisonnier d'une énorme cage noir effrayante. Cela aurait put être identifié à de la paralysie du sommeil, sauf qu'il n'était absolument pas conscient de son corps et de son environnement. Il était le prisonnier du loup. Et lorsqu'il se réveillait de cette affreuse transe, son corps lui faisait payer la moindre action du loup. Si ce dernier décider de porter un tronc d'arbre, le corps de Remus le lui faisait payer comme si le garçon lui même avait décidé de porter un tronc d'arbre de ses frêles bras. Il était donc constamment fatigué et courbaturé. A cela s'ajouter la fatigue physique des transformations. Finalement, Remus n'était que très peu souvent au mieux de sa forme, et il passait son temps à angoisser cette nuit qu'il passait enfermer dans son propre corps tandis quel 'esprit du loup le contrôlait à sa place.
Le loup, quant à lui, ne gardait rien de la personnalité du jeune garçon et n'était qu'une bête sauvage ne demandant qu'à user de sa liberté nocturne. Il semblait avoir conscience de n'avoir le droit de s'exprimer qu'une seule nuit par mois et semblait décider à en profiter à fond. Ainsi, lorsqu'il prit le dessus sur Remus, il regarda autour de lui et croisa le regard des trois créatures qui semblaient avoir décidé de rester à ses côtés lors de ses transformation : un cerf, un chien, et un minuscule petit rat. Le loup les aimait bien car avant qu'ils ne soient là, il devait rester enfermer dans la Cabane et ne pouvait pas sortir à l'extérieur, maintenant, grâce à eux, il pouvait voir la lune.
Comme à leur habitude, James, Sirius et Peter restèrent prudent en présence du loup. Il savait que celui-ci n'était en rien Remus et qu'il pouvait les attaquer à la moindre faute de leur part. James se dirigea vers la porte et l'ouvrit à l'aide de ses bois. Le quatuor se dirigea alors tranquillement en direction de la forêt interdite. Peter, pour ne pas se faire distancer par les foulées dynamiques de ses trois amis, monta comme à son habitude sur James et se cala dans ses bois, bien confortablement.
Ils parcoururent la forêt un petit moment, James et Sirius orientant le loup de manière à ce qu'il ne s'approche pas trop de Pré-au-Lard ou de Poudlard. Soudain, alors que la soirée avait parfaitement commencé et qu'il n'y avait pas eu le moindre incident, le loup flaira une odeur. Il s'approcha d'un tronc d'arbre et le renifla avec plus d'insistance qu'il ne le faisait habituellement. Intrigué, James regarda Sirius et lui demanda d'un regard de tenter d'identifier si cette odeur était un problème. Sirius s'approcha de l'arbre pour renifler et comprit tout de suite le problème. Il s'agissait de l'odeur d'une femelle. D'une louve. Il lança un regard alarmé à James, mais il était trop tard : le loup s'élança.
Lancé à pleine vitesse sur la piste d'une femelle, le loup distança rapidement ses compagnons qui regrettèrent très vite d'avoir quitté la Cabane. Le loup s'approchait de la source de l'odeur lorsqu'il entendit un cri. Un hurlement de ralliement. La meute l'appelait. Le loup s'élança jusqu'à une petite clairière perdue au centre de la forêt interdite.
Sofia sentie son cœur explosait lorsqu'elle vit un loup roux apparaître à l'orée de la clairière. Elle se redressa joyeusement sur ses quatre pattes et alla se poster devant le nouvel individu, respirant son odeur à plein poumon. Elle connaissait cette odeur, c'était celle de l'un des élèves de l'école elle en était sûre. Il lui serait désormais aisé de retrouver cet individu une fois transformée à nouveau.
Le loup tourna autour de cette étrange femelle au poil aussi blanc que la neige et renifla son odeur. Il connaissait également cette odeur. Enfin, pas lui exactement mais l'autre. L'être fragile qui les dirigeait la majorité du temps. Ce petit être avait déjà rencontré cette odeur.
Une fois que le loup l'eut sentie correctement, Sofia s'avança et fit de même. Son père lui avait appris comment une rencontre avait lieu. Et elle savait qu'après la rencontre avait lieu le moment où se décidait qui était l'alpha. Elle avait reconnu cette autorité à son père sans aucun problème, mais elle se doutait que ce loup ne la lui reconnaîtrait pas sans une petit bagarre. Elle se mit donc face à lui et découvrit ses dents parfaitement acérées dans un grognement. Contre toute attente, le loup aplatit ses oreilles et se coucha au sol, en signe de soumission.
Ce fut une bonne surprise pour Sofia qui sut que dorénavant, elle prendrait les décisions. Le loup devant elle était plus jeune qu'elle, et avait reconnu sa supériorité. Elle maîtriserait dorénavant totalement les pleines lunes et ne les passeraient plus seule. En revanche, elle devenait responsable de ce loup comme une mère de son louveteau. Elle devrait le protéger de leurs adversaires, mais également de tout problème. Elle devrait également subvenir à ses besoins vitaux. Sofia savait que l'engagement qu'elle venait de prendre dépasser de loin sa condition de loup et qu'il s'appliquerait également sous sa forme humaine. Elle devrait prendre soin du jeune garçon qui se cachait derrière ces traits de loup. Elle s'approcha alors du loup et lui lécha affectueusement l'oreille.
C'est à ce moment que James, Sirius et Peter firent leur apparition dans la clairière, complètement essoufflés d'avoir parcouru la forêt interdite au pas de course. La scène qu'il trouvèrent en arrivant les laissa bouche bée. Une jeune louve blanche était en train de lécher l'oreille de Remus et le loup n'avait jamais été aussi calme. Il était assis au sol et se tenait tranquille.
En voyant débarquer ces intrus, Sofia comprit immédiatement qu'il ne s'agissait pas d'animaux ordinaires mais bien de sorciers sous forme animale. Des animagus. Elle s'approcha doucement d'eux et les observa. Son père l'avait toujours mise en garde : son secret devait rester un secret de loup. Il n'avait jamais été question de le partager avec un chien, un cerf et ... un rat. Les trois animaux la détaillèrent et le cerf fit un pas en avant en s'inclinant devant elle.
Cette marque de respect était claire : ils avaient compris qu'elle était un loup-garou. Mais James avait surtout compris en voyant le regard de la bête qu'elle avait, contrairement à Remus, gardait sa part humaine lors de la transformation. Le regard intelligent de l'animal n'avait rien du regard qui remplaçait celui de son ami les nuits de pleine lune. Sofia inclina alors légèrement la tête devant le cerf et s'approcha de lui pour le sentir. Elle connaissait également cette odeur.
Le chien noir s'avança alors vers elle, méfiant. Il la renifla doucement et Sofia tourna vers lui des yeux gris intelligent. Elle allait grogner après lui quand l'autre loup se rappela à elle. Elle se détourna alors des trois animaux et retourna auprès de son petit protéger. La nuit se déroula aussi étrangement que cela : Sofia et Remus faisait silencieusement connaissance et James, Sirius et Peter restait un peu à l'écart en observant cette étrange scène. Lorsque le matin fut proche, Sirius s'approcha des deux loups et fixa Sophia, tentant de lui faire comprendre qu'il fallait qu'ils emmènent Remus pour sa transformation.
Elle mit un moment à comprendre ce que voulait ce chien. Lorsque ce fut le cas, elle hocha la tête, confirmant qu'elle avait compris. Elle s'approcha de Remus et glapit devant lui. Le loup redressa la tête et lui adressa un regard surpris. Elle désigna alors le chien de la tête et se détourna de Remus. Celui-ci se leva et se dirigea tranquillement vers les maraudeurs. James observa ce manège médusé. Cela faisait tellement de temps qu'ils cherchaient un moyen de contrôler le loup pour éviter les accidents, et là, juste devant lui, se trouvait son moyen en poils et en os.
Mais il aurait tout le temps de discuter de cette nuit plus qu'étrange avec ses amis, et particulièrement avec Remus, lorsque ce dernier aurait retrouvé sa forme humaine. Ils se dirigèrent donc tous les quatre vers la Cabane, tandis que Sofia profitait des derniers instants de pleine lune pour hurler à la nuit sa joie d'avoir enfin trouver un loup avec qui former une meute.
Dimanche 7 novembre 1976
Lorsque Remus revint à lui, il fut surpris de ne pas se sentir aussi fatigué que d'habitude. Mais il fut encore plus surpris de trouver trois pairs d'yeux braqué sur lui. Il craint alors le pire. Y avait-il eut un drame ? Avait-il fait du mal à quelqu'un ? Il ferma les yeux et, tout en restant allongé sur le sol, demanda d'une voix faible :
— Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— Tu as rencontré un autre loup.
Remus ouvrit les yeux soudainement à la réponse de Sirius et regarda ses amis pour savoir s'il s'agissait d'une blague. Mais James enchaîna :
— On n'avait jamais vu le loup aussi calme. Il s'est soumis à elle.
— Elle ? demanda Remus
— Oui, c'était une femelle, répondit Peter.
Les quatre garçons laissèrent le silence envahirent la pièce. Remus resta allongé le temps que la douleur de sa transformation s'atténue afin qu'il puisse rallier le château et retrouver Dumbledore et Madame Pomfresh qui devait comme à leur habitude l'attendre dans le parc depuis l'aube. Il se leva alors doucement et dit :
— Il ne faut pas qu'elle découvre ma véritable identité. On ne connait pas ses intentions.
— Mais Remus..., commença à argumenter Sirius
— Non. C'est mon secret. Et je n'ai pas envie qu'il s'ébruite.
— Remus tu ne comprends pas, le loup était... tenta à son tour James
— Si, je comprend très bien. C'est vous qui ne comprenez pas. C'est mon secret, et je n'ai pas envie qu'il s'ébruite. Je refuse d'en savoir plus sur cet autre loup. Maintenant aidez-moi, il faut que je rejoigne le parc avant que Dumbledore ne s'inquiète.
Les trois garçons ne firent plus aucune remarque et aidèrent leur ami à rejoindre le château, puis se cachèrent sous la cape d'invisibilité le temps que Dumbledore et Madame Pomfresh emmène leur ami à l'infirmerie avant le réveil des autres élèves.
OoOoO
Sofia s'étira, nue, dans la clairière. Elle avait passé une nuit tellement parfaite qu'elle ne pouvait qu'être de bonne humeur. Elle enfila tranquillement ses sous-vêtements et passa un jean et un pull bordeaux rapidement. Elle enfila également une grosse paires de chaussettes et sa traditionnelle paire de baskets. Tandis qu'elle brossait ses longs cheveux pleins de broussailles, la jeune fille trépignait d'impatience de retrouvait son camarade loup au château. Aussi, elle rassembla le plus rapidement possible ses affaires et prit la direction du château. Comme à chaque fois, elle fit sembla d'avoir été faire une promenade matinale dans le parc en passant les portes de l'école et se dirigea vers la Grande Salle pour son petit déjeuner.
Regulus l'accueillit avec un sourire et lui tandis une tasse de café. Elle l'accepta de bon coeur et attrapa une part de tarte aux pommes qu'elle avala goulûment. lorsque le courrier fut distribué, elle fourra son journal dans son sac, refusant de se saper le moral aujourd'hui. Regulus s'en étonna, elle qui accordait tant d'importance à se tenir informer.
— Tu ne lis pas le journal aujourd'hui ?
— C'est une belle journée. Un beau dimanche duquel j'ai envie de profiter. Je n'ai pas envie d'éteindre ma joie de vivre avec les nouvelles du jour.
— Je vois que tu commences enfin à adopter ma philosophie de vie, plaisanta le jeune homme.
Sofia hocha la tête positivement et attrapa une nouvelle part de tarte. Rien ne pouvait entacher sa bonne humeur du jour. Elle savait pertinemment que ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'elle ne retrouve l'élève lycanthrope. Elle avait parfaitement pu humer son odeur durant la nuit, et bien que ses sens d'humaine soient moins bien développés que ses sens de loup, ils restaient néanmoins bien au-dessus de la moyenne.
Non loin d'elle et Regulus, Sirius, James et Peter étaient en train de s'installer à la table de Gryffondor. Les garçons étaient légèrement abattus par la décision de Remus de ne pas chercher l'autre loup, alors qu'ils étaient persuadés que cela ne pouvait que lui être bénéfique. Et finalement, cette personne n'avait-elle pas autant à perdre que lui dans l'histoire ? Son anonymat était par ailleurs quatre fois plus menacé puisque Sirius, James et Peter pouvait également révéler son identité n'importe quand. Peter fut le premier à prendre la parole :
— Remus sortira de l'infirmerie ce soir d'après Pomfresh, il est beaucoup moins fatigué que les autres fois. Nous avons donc jusqu'à ce soir pour trouver l'identité de la louve mystère.
— Mais Remus a dit... commença Sirius.
— Enfin Patmol tu sais aussi bien que nous qu'il est indispensable qu'on la retrouve, dit James. En plus tu es le seul à avoir sentie son odeur. Alors donne nous un coup de patte tu veux ?
Sirius céda très facilement à la demande de ses deux amis. Il n'avait lui aussi qu'une envie : aider Remus à tout prix.
OoOoO
Sofia avait passé son dimanche à chercher l'autre loup sans parvenir à sentir son odeur dans les couloirs, mais elle ne s'avouait pas vaincu. Elle savait que nombreux étaient les élèves à ne pas quitter leur salle commune le dimanche, hormis pour les repas. Et il était difficile pour elle de reconnaître une unique odeur au milieu de celle de centaine d'élèves et de plats fumants. Sans sa forme de loup cela ne lui aurait pas posé problème, mais c'était impossible sous sa forme humaine. Elle savait qu'elle aurait plus de chance de le croiser au détour d'un couloir lors de la semaine, et il lui restait un peu plus de trois semaines pour découvrir son identité avant la prochaine pleine lune. Elle n'était absolument pas inquiète.
Pas inquiète... Hormis pour les trois animagus qui accompagnaient le loup. Le code d'honneur entre loup-garou interdisait un loup de dévoilait l'identité d'un autre, son père le lui avait appris avant même qu'elle ne sache marcher. Mais qu'en était-il des trois sorciers qui accompagnaient ce loup-garou sous une forme animale ? Elle avait simplement décidé d'aviser en temps voulu. Après tout ces sorciers ne lui avaient pas paru menaçant durant la nuit. Et s'ils gardaient le secret d'un loup, pourquoi pas le sien ? C'est ainsi que pour la première fois de sa courte vie, Sofia prit la décision de faire confiance à des inconnus et de leur confier l'une des choses qu'elle avait de plus chère : son secret.
OoOoO
Du côté des maraudeurs, la chasse n'avait pas été plus fructueuse. Sirius s'était très rapidement rendu compte que son odorat en tant qu'humain était très loin des capacités de son flair de chien. En réalité, il n'avait aucun odorat et était clairement incapable de sentir la moindre odeur dans les couloirs. Les trois garçons avaient beau parcourir de long en large les couloirs, ils durent vite se rendre à l'évidence que jamais ils ne parviendraient à trouver l'autre loup.
La seule solution qui semblait possible pour eux était que ce soit l'autre loup qui les trouve. James, Sirius et Peter étaient arrivés à cette conclusion alors qu'ils se rendaient à l'infirmerie pour aller chercher Remus. Les trois amis avaient convenues d'un commun accord qu'ils ne parleraient pas de leurs recherches de l'après-midi pour éviter de froisser leur ami. Tant qu'ils n'avaient pas trouvé l'autre loup, il ne servait à rien de mettre Remis au courant. Pour l'instant.
Lundi 8 novembre 1976
Sofia était en train de se rendre à la Grande Salle pour le déjeuner lorsque ce qu'elle attendait depuis des heures se produisit. Elle sentit l'odeur de l'autre loup. La jeune femme se mit à regarder autour d'elle frénétiquement avant d'identifier la provenance de l'effluve. Remus Lupin. Il était accompagné de James, Sirius et Peter, comme à son habitude et la vérité frappa Sofia. Elle avait devant elle les trois animagus qu'elle avait rencontré l'avant-veille au soir. Elle ne réfléchit pas plus longtemps et se dirigea droit sur eux, un sourire jusqu'aux oreilles. Sans leur donner aucune explication, elle attrapa le bras de Remus et le traîna jusqu'à une salle de classe désaffectée, s'assurant au passage que les autres élèves n'avaient rien remarqué.
Tandis qu'elle fermait la porte, elle se retourna vers Remus avec un grand sourire, alors que celui-ci la fusillait du regard en massant son bras endoloris.
— Enfin Sofia tu peux m'expliquer cette agression s'il te plait ?
— C'est toi ! s'écria-t-elle enthousiaste.
Les quatre garçons la dévisagèrent comme si elle était folle avant que la vérité ne s'impose peu à peu à eux. Sirius fut le premier à comprendre. Il demanda :
— Tu veux dire que tu ...
— C'est moi, assura-t-elle avec un grand sourire.
Remus fixa la jeune femme sans comprendre avant que celle-ci ne le regarde réellement dans les yeux. Quelque chose remua au fond de lui et il comprit que c'était le loup qui dormait en lui qui s'agitait à sa vue. Il ouvrit la bouche de surprise, réalisant peu à peu ce qu'il était en train de découvrir...
— Sofia tu es ...
— Un loup-garou, comme toi !
Le silence était total dans la salle et l'horreur de Remus faisait écho à la joie de Sofia.
J'espère que cela vous plait toujours et que vous avez passé de joyeuses fêtes !
Rendez-vous pour le chapitre 4 le week end prochain,
N'hésitez pas à me laisser un petit mot !
