CHAPITRE 5 - Loup-garou ? Vraiment ?
Mercredi 1er décembre 1976
Le lendemain de l'incident du lac, le parc se para d'un voile blanc cotonneux. Le dernier mois de l'année avait décidé de se débuter en s'accompagnant d'un voile de neige. C'est ainsi qu'à son réveil, Sofia découvrit avec plaisir un paysage qui ressemblait beaucoup plus à ce qu'elle avait toujours connu : blanc, doux, froid. La joie qui accompagna la découverte de ce paysage fut d'autant plus grande que de fin flocons tombaient encore lentement du ciel blanc. Certes, la neige anglaise était bien moins dense, et tombait bien moins fort, que la neige russe. Mais cela restait de la neige. Quelque chose de doux, de froid. Quelque chose comme elle finalement. Elle pria pour que la neige soit encore présente lundi prochain, lors de la prochaine pleine lune. Courir sous la neige avec une meute... Elle ne pouvait rêver plus beau cadeau !
Sofia, qui s'était précipitée dans le parc à la première rumeur de neige, rentra finalement à l'intérieur pour aller prendre son petit-déjeuner avant le début des cours. La Grande Salle commençait à se parer de décorations multiples pour accueillir la fête de noël. Il est vrai que la tradition de l'avent avait maintenant commençait : c'était le moment de préparer les fêtes de fins d'année. Une sortie à Pré-au-Lard était organisée ce samedi, comme chaque premier samedi du mois, et Sofia se prépara à voir des tonnes d'imbéciles s'affoler dans tous les sens pour trouver un cadeau.
La jeune femme ne fêtait plus noël depuis la mort de son père. Tout du moins, elle ne recevait et n'offrait plus de cadeaux. Malgré cela, noël restait l'une de ses fêtes préférées. Tout d'abord, parce que noël était en hiver, et que c'était sa saison préférée. Mais aussi pour un tas d'autres raisons : les mauvais films qui passaient à la télévision moldue et qu'elle regardait avec Bisk, son Elf-de-maison, les biscuits de noël, les décorations lumineuses, les nuits qui duraient plus longtemps que les jours, ... Oui, noël était une période magique, même pour une jeune sorcière comme elle.
Sofia détourna les yeux du professeur Flitwick qui accrochait une guirlande de houx en sifflotant, et s'approcha de la table des élèves de Serpentard. Depuis la veille au matin, elle n'avait pas revu Regulus et ne savait pas vraiment comment se conduire avec lui. Devait-elle faire comme si de rien n'était ? Devait-elle l'ignorer ? Lui en parler ? Tandis qu'elle approchait de leur place habituelle, elle constata que la jeune homme s'y trouvait et qu'il lui adressa un sourire timide. Sofia décida donc de faire comme si de rien n'était pour cette fois-ci et s'installa en face de lui. Il lui tendit une tasse de café, comme d'habitude, et elle se détendit un peu. Malgré tout, leurs rapports restaient entachés, comme si chacun d'eux trouvait cette routine de trois mois soudainement très étrange et inappropriée.
Pour échapper à cette ambiance pesante et aux discussions gênée qu'elle avait avec Regulus depuis son arrivée, Sofia prétexta une envie de voir la neige avant les cours pour s'éclipser le plus vite possible. Elle n'entendit pas son ami soupirer de déception dans son dos, pas plus qu'elle ne vit les maraudeurs se lever pour la rejoindre.
OoOoO
Sirius Black n'aimait pas la neige. Il ne comprenait pas l'intérêt que ce duvet blanc froid et humide pouvait inspirer chez ses trois amis. Alors, lorsque les maraudeurs avait vu Sofia prendre la direction du parc et que James avait proposé d'aller la bombarder de neige, il avait simplement soupiré et suivit le mouvement. Ses trois amis, surexcité à l'idée de piéger la blonde, chuchotaient avec empressement des plans de bataille auxquels il ne prenait pas part. Il n'était pas d'humeur.
Il n'était pas d'humeur car il avait vu Sofia s'asseoir une fois de plus en face de son imbécile de frère. Ce même imbécile qui l'avait complètement ignoré hier lors de son altercation avec les Serpentard. Considérant ce qu'il savait du caractère de Sofia pour le moment, il aurait pensé que la jeune fille l'aurait plutôt ignoré, mais non. Elle s'était simplement assise en face de lui comme si de rien n'était. Sirius ne pouvait pas supporter l'aptitude qu'avait son frère à toujours se faire pardonner toutes ses erreurs. Comment parvenait-il a toujours se sortir de toutes ces situations ? C'était tout simplement incompréhensible pour lui.
Perdu dans ses pensées, il ne vit que trop tard l'énorme boule de neige qui s'écrasa sur son épaule. Quelques morceaux de glace pénétrèrent par son col, le faisant frissonner et il jeta un regard assassin à la coupable : Sofia. Morte de rire, cette dernière avait de la neige plein les cheveux et les yeux qui pétillaient. Lâchant ses sombres pensées, il attrapa de la neige qu'il roula rapidement à mains nues, tout en tentant d'ignorer la morsure du froid sur ses doigts. Il fit semblant de viser Sofia mais envoya finalement sa boule de neige droit sur James qui arrêta aussitôt de rire pour crier un très théâtrale :
— Traîîîîîître ! Chacun pour soi ! C'est la gueeeeeerre !
S'en suivit une mémorable bataille de neige.
Cette bataille fut cependant très courte car les maraudeurs, n'ayant pas de gants, déclarèrent rapidement forfait. Sofia, mains nues et sans écharpe, leur adressa un sourire moqueur et déclara, toujours avec son fort accent russe :
— Pauvres petits anglais fragiles...
Les garçons la bousculèrent gentiment et Peter lui demanda :
— Tu as vraiment grandit en Russie ? Dans la neige ?
— Oui. Ma maison était en pleine campagne sibérienne, près de Iakoutsk. La température y est le plus souvent négative et approche des -40° en janvier. Finalement, les seuls mois de l'année où la température dépasse les dix degrés sont juin, juillet et août, mais je ne me souviens pas d'un été où nous avons dépassé les vingt degrés.
Son regard se perdit au loin, comme si elle tentait de se rappeler de vieux souvenirs auxquels elle n'avait pas pensé depuis longtemps. James la ramena à la réalité en lui répondant :
— Brrr, quel horreur !
Sofia éclata de rire face à son air horrifié. Elle caressa des yeux la surface blanche du parc et sourit doucement.
— Non, c'est le plus beau paysage que j'ai jamais vu.
Les garçons furent étonnés de la voir parler aussi doucement, alors qu'ils avaient plutôt l'impression de voir une Sofia décidée et rentre-dedans. Après un temps de silence qui commençait à devenir légèrement gênant, Remus changea de sujet en abordant un sujet qui le travaillait depuis quelques temps. Les cinq jeunes gens étant seuls dans le parc, il demanda à Sofia :
— Sofia quelque chose me tracasse depuis un certain temps...
— Hum ? demanda la jeune fille en relevant les yeux vers lui.
— Tu sembles garder une certaine maîtrise de toi quand tu te transformes, comment fais-tu cela ?
La jeune fille le regarda, surprise. Elle ne s'attendait pas à cette question. La maîtrise qu'elle avait les nuits de pleine lune s'expliquait tout simplement par le fait qu'elle était autant le loup qu'elle était Sofia. L'un n'allait pas sans l'autre. Son père avait toujours été un loup, comme elle en avait toujours été un. Sa première transformation, peu après ses quatre ans, avait empli son père de joie. Il l'y avait si bien préparée qu'elle avait attendu ce jour avec tant d'impatience !
Face à son froncement de sourcils, Remus crut qu'il l'avait vexé. Mais il n'en était rien, Sofia lui demanda simplement :
— Personnellement je ne comprend pas pourquoi toi tu ne le maîtrises pas. Je suis la louve, et la louve est Sofia. Nous ne sommes qu'une. Tu m'as dis qu'aucun de tes parents n'était un loup, cela m'avait déjà semblé étrange. Comment es-tu devenu un loup si aucun d'eux ne l'est ?
Remus la regarda avec surprise. Elle semblait vraiment perturbé par ses questions, comme s'il était celui qui ne correspondait pas à sa norme alors qu'il n'avait jamais vu, entendu parler ou lu quelque chose qui parler d'un loup-garou conscient. Il répondit avec la voix étranglée, comme à chaque fois qu'il parlait de ce sombre souvenir.
— J'ai été mordu Sofia. Par un loup-garou.
— Les loups n'attaquent pas les hommes. Ce n'est pas l'esprit de la meute.
Elle pencha la tête sur le côté, lui faisant pensé à un chien observant un humain qu'il ne comprenait pas. Les trois autres maraudeurs, qui suivaient cette conversation avec attention, intervinrent alors.
— Les loup-garous, lorsqu'ils sont sous leur forme de loup, ne se contrôlent pas et mordent parfois des gens qui deviennent à leur tour des loup-garous, expliqua calmement James.
Peter hocha la tête, confirmant les dires de son ami.
— Bien sur, un loup-garou qui se marient et qui a des enfants a une chance de voir ses enfants porteurs du gêne.
Remus se rembrunit à l'intervention de Sirius et ce dernier lui jeta un regard d'excuse. Il savait que le sujet était difficile pour son ami lycanthrope.
Sofia regardait quant à elle les quatre garçons sans comprendre un traître mot de ce qu'ils lui disaient.
— Ma mère n'avait pas la chance d'être un loup, mais la famille de mon père est une famille de loups depuis des générations. J'ai toujours était un loup. Mon père m'a enseigné très vite les coutumes de la meute afin que, lors de ma première transformation, je sois le plus à l'aise possible. C'était fantastique, j'avais à peine quatre ans et la sensation de liberté que j'ai ressenti m'a fait comprendre l'esprit de la meute. Tu n'as jamais ressenti cela ? demanda-t-elle à Remus.
Son ami hocha la tête de gauche à droite, se sentant soudain jaloux de cette jeune fille qui partageait son secret sans que cela soit un fardeau pour elle.
— Je crois que ton cas est exceptionnel Sofia. Je n'ai jamais entendu parler de loups-garous conscients. Est-ce que c'est banal en Russie ? demanda-t-il soudain.
— Je ne sais pas. Mon père m'a fait promettre dès que j'ai su parler de ne jamais partager mon secret avant d'être sure et certaine que la personne à qui j'en parle soit de la meute, répondit Sofia en haussant les épaules.
— Peut-être que c'est spécifique à ta famille ? avança soudainement Peter.
Sofia lui jeta un regard surpris. Mais les trois autre garçons hochèrent doucement la tête, comme si la suggestion du jeune Gryffondor leur offrait une solution à un problème qui n'en avait jusque là aucune.
— Cela expliquerait tout en effet, répondit Sirius.
— Il faudrait faire des recherches sur tes ancêtres Sofia, ajouta Remus.
Sofia leur jeta un regard indescriptible et répondit simplement.
— Pourquoi faire? Je suis un loup et j'aime ça. Je préfère consacré mon temps à t'aider à maîtriser ton loup pour apprécier tes transformations, dit-elle en fixant Remus.
Le jeune garçon sentit une grande chaleur se répandre dans son corps. Avait-elle le pouvoir de réaliser ce qu'elle proposait ? Il se rendit soudain compte des nombreuses portes qui pourraient s'ouvrir face à lui si c'était le cas. James demanda à la jeune russe :
— Penses-tu que c'est possible ?
Sofia haussa les épaules, encore une fois elle ne savait pas la réponse.
— J'en sais rien pour tout te dire. Mais nous sommes de la même meute, et j'ai juré à la lune de te protéger. Alors je vais te protéger de toi-même.
Remus lui sourit, incapable de dire un mot. Et pour toute réponse, Sofia lui offrit un immense sourire, aussi lumineux que les reflets du soleil sur la neige.
Samedi 4 décembre 1976
Samedi arriva rapidement. Sofia avait passé une semaine exténuante. Entre la mauvaise blague des Serpentard mardi matin, son rapprochement avec les maraudeurs durant la semaine et l'entraînement de Quidditch du vendredi soir qui avait eut lieu sous un véritable déluge, elle était heureuse de voir que le week-end était enfin là. En sortant de son lit, plutôt tardivement par rapport à son habitude, elle se dirigea vers la salle de bain du dortoir pour une bonne douche chaude.
Elle resta longtemps sous l'eau, savourant la sensation des gouttes s'écoulant sur son corps et de ses cheveux caressant son dos à chaque mouvement. En sortant, elle se sécha rapidement à l'aide de sa baguette et brossa ses longs cheveux blonds. Ils avaient pris plusieurs centimètres depuis son arrivée au mois d'août, et lui tombait maintenant jusqu'en bas du dos, à la limite de ses fesses. Peut-être profiterait-elle de la visite à Pré-au-Lard de l'après-midi pour aller les couper un petit peu. Pour l'instant, elle réalisa une natte africaine rapide afin de ne pas être dérangée par des mèches de cheveux rebelles avant son passage chez le coiffeur. Ignorant totalement les trousses à maquillage de ses compagnes de dortoirs, elle retourna auprès de sa malle pour s'habiller.
Elle passa comme à son habitude un culotte en coton et une brassière de sport, puis un jean et un pull en laine épaisse et mouchetée dans les tons rouges et bleus. Délaissant ses baskets, elle leur préféra une paire d'après ski typiquement russe. En effet, la neige recouvrait toujours le paysage anglais et elle n'avait pas envie d'attraper froid. Par réflexe, elle attrapa une paire de moufle également russe, ainsi que sa grosse écharpe en laine. Elle partirait pour Pré-au-Lard dès son déjeuner avalé, il était de toutes façons trop tard pour un petit déjeuner.
Lorsqu'elle arriva dans la Grande Salle, elle remarqua les visages fermés des élèves de l'école. Alors Sofia soupira, encore une fois. Elle n'avait même pas besoin de demander, elle savait ce qu'il s'était passé. Voldemort. Encore. Il avait du massacrer une famille ou un village, ou n'importe quoi, puis cela avait était relayé dans la pièce. Elle ressenti un pincement au cœur en pensant que certains élèves avaient peut-être perdu de la famille dans cette attaque.
Elle s'assit à sa table sans un mot. Regulus n'était pas là, et cela l'arrangeait. Depuis son affrontement verbal avec Serpentard le mardi, les rapports entre elle et le jeune Black étaient devenus étranges. Elle attrapa l'un des sandwichs qui trônaient en permanence sur les tables de la Grande Salle et entreprit de manger avant de se rendre au village seule. Alors qu'elle grignotait son sandwich au jambon, elle entendit une conversation qui la mit hors d'elle. A quelques tables de là, quelques élèves de Serpentard étaient en train de parler de l'attaque. Jusque là rien d'anormal, si ce n'est le ton d'adoration de l'un des participants.
— Ils ont eut le village entier! Tu te rends compte ? A seulement cinq, ils ont eu un village complet dont une famille de six sorciers !
— Ce n'étaient pas des sorciers, seulement des Sang-de-Bourbe, pas de quoi en faire tout un plat...
— Oui c'est sûr, mais quand même ! Ca a du être un sacré combat.
— Oui, si on aime les bains de sang. Il paraît qu'ils ont eu du mal à identifier tous les corps quand ils les ont retrouvés.
— Hahaha !
— Chut ! Rigole moins fort, on va avoir des ennuis.
Ils baissèrent alors le ton et Sofia ne distingua plus aucun mort, malgré son ouïe développée. Elle serrait les dents, le regard furieux. Qui pouvait sciemment rigoler du massacre d'un village entier ? Apparemment cela ne posait aucun problème à ce groupe de trois Serpentard de sixième année. Elle lâcha la fin de son sandwich, dégoûtée, et se leva pour partir vers le village, souhaitant mettre le plus de distance possible entre elle et ces imbéciles.
OoOoO
Lorsque Sofia sortie de chez la coiffeuse, ses cheveux avaient perdu vingt centimètres et étaient légèrement ondulés grâce au brushing que lui avait fait cette dernière. Ils lui arrivaient désormais au milieu du dos. Une fois ce petit rafraîchissement capillaire terminé, elle prit la direction de la papeterie du village : elle n'avait presque plus d'encre noire.
L'après-midi passa tranquillement. Elle savourait cette solitude retrouvée. Il est vrai que cela faisait un moment qu'elle n'avait pas eut de moment seule à seule avec elle-même. Entre Regulus, les maraudeurs et la salle commune de Serpentard, elle n'était jamais vraiment seule. Actuellement assise sur un banc dans une rue parallèle à la rue principale du village, elle feuilleté un livre qu'elle venait d'acheter, savourant le silence ambiant. Il s'agissait d'un roman russe moldu, racontant une histoire d'amour absurde, mais elle n'avait pas pu se retenir de l'acheter en voyant les caractères russes qui parsemaient les pages. Sa langue natale lui manquait un peu plus chaque jour et elle avait peur d'oublier quelques peu l'écrit de celle-ci si elle ne la pratiquait pas régulièrement.
Elle en était arrivée au quatrième chapitre. Le héro de l'histoire venait de sauver la demoiselle en détresse d'une mort certaine. Pourquoi fallait-il toujours que ce soit les hommes qui sauvent les femmes ? Elle soupira. Bien que les années soixante-dix aient apportés leur lot d'idées féministes, la position de la femme dans le monde moldu et dans certaines sphères du monde sorcier restait toujours délicate.
Elle se souvenait d'une fête mondaine, où elle avait été avec son père alors qu'elle n'avait que quatorze ans. Un "ami" de son père s'était approché d'elle et lui avait présenté son fils de dix-sept ans. Elle l'avait salué à son tour, comme la politesse l'exigeait. Puis l'homme avait dit :
— Mademoiselle Petrov, je me permet de vous présenter mon fils Igor. Je serais ravie de vous voir intégrer notre famille.
Sofia avait alors compris, du haut de ses quatorze ans, que la course aux prétendants était lancée pour savoir qui épouserait la fille Petrov, et donc qui hériterait de l'immense fortune de son père, ainsi que des droits sur sa compagnie de commerce. Elle avait du repousser les attaques incessantes des jeunes bourgeois sorciers, se sentant comme un bout de viande au milieu d'une meute de loup. Ironique, quand on sait que c'était elle le loup.
Elle fut tirer de ses pensées par un cri lointain.
— Sofia !
Elle releva la tête en direction du bruit et aperçut Peter qui lui faisait un signe de main, un grand sourire sur les lèvres. Elle rangea son livre presque à regret et se dirigea avec un sourire vers le garçon. Adieu tranquille solitude.
Peter lui expliqua que les maraudeurs s'étaient séparés durant l'après-midi pour réaliser leurs achats de noël et qu'ils avaient convenus de se retrouver aux Trois-Balais à seize heures. L'heure du rendez-vous approchait et Peter l'avait aperçut, pensant qu'il serait sympathique qu'elle se joigne à eux. Se souvenant un temps de la politesse, Sofia le remercia avec un sourire aimable.
Le jeune garçon poussa la porte des Trois Balais et avisa James et Remus déjà assis à une table pour quatre personnes. Attrapant une chaise en prévision de l'arrivée de Sirius, Peter s'assit entre les deux garçons et Sofia se plaça à côté de Remus.
OoOoO
Sirius était en retard, comme d'habitude. Il avait hésité durant des heures dans la boutique de Quidditch pour savoir quoi acheter à James pour Noël et maintenant il était en retard pour rejoindre ses amis à leur rendez-vous. Mais au moins, il était satisfait de ce qu'il avait choisit pour son ami. C'est donc les bras chargés de paquets qu'il prit la direction du pub des Trois Balais.
Lorsqu'il poussa la porte, il entendit aussitôt le rire de Peter et repéra ainsi facilement la table de ses amis. James, Remus et Peter riaient aux éclats face à Sofia qui semblait leur raconter une histoire à grands renforts de gestes. Il sourit devant ce joyeux tableau et devant l'exubérance de la jeune fille, plutôt "calme" d'habitude. Il s'approcha d'eux et s'assis sur la seule chaise restante, entre Sofia et James. La jeune Serpentard lui adressa un sourire rayonnant et il remarqua qu'elle avait coupé ses longs cheveux blonds, et que ces derniers étaient ondulés. Habituellement, ils étaient tellement lisses qu'on aurait put croire des fils de soie.
— Désolée de..., commença Sirius
— Ton retard. T'inquiète Patmol on a l'habitude maintenant, le coupa Remus, moqueur.
James leva aussitôt la main pour appeler la jeune et jolie Rosmerta, propriétaire du pub, avant qu'elle vienne prendre leur commande. Les garçons, mineurs, se contentèrent d'un chocolat chaud. Sofia était quant à elle majeur dans le monde sorcier, et elle opta donc pour une simple bière. A quatre heures de l'après-midi. Les garçons lui jetèrent un regard étrange, qu'elle leur rendit en demandant innocemment :
— Bah quoi ?
— Une bière ? Pour goûter ?
Sofia haussa les épaules.
— Pourquoi pas si j'en ai envie ? Je vois pas ce qui m'en empêche.
Sirius éclata de rire face à sa réponse et lui mit une claque amicale dans le dos, pour souligner qu'elle avait raison. Il se doutait que Sofia avait été élevé dans un milieu similaire au sien : un milieu riche. Sa posture, son port de tête et d'autres indices le lui laissait penser. Mais il savait également que comme pour lui, ce milieu était désormais derrière elle.
Rosmerta arriva avec leur commande et Sirius trempa les lèvres dans son chocolat chaud. La barmaid y ajoutait parfois de la cannelle et c'était le cas aujourd'hui. C'était un délice. Sofia attrapa sa chope de bière et la porta également à ses lèvres. Elle but comme si la chope contenait du petit lait. Elle s'attira encore une fois un regard surpris de la part des maraudeurs mais aucun ne releva. Après tout, elle était russe. James était intimement persuadé qu'elle avait une résistance à l'alcool bien supérieure à la moyenne. Il faudrait qu'il vérifie cela prochainement. Oui, il avait sa petite idée. Un sourire maraudeuresque s'affiche sur ses lèvres, qu'il s'empressa d'effacer avant que quelqu'un ne le remarque.
Les cinq sorciers restèrent au pub jusqu'à dix-sept heures trente, puis, alors que la nuit était tombée, il fut temps de retourner au château. Sofia fit le chemin du retour avec les quatre Gryffondor. Elle avait somme toute passée une bonne journée mais elle se rendit rapidement compte que quelque chose la préoccupait. C'était le cas depuis quelques jours déjà : était-elle un loup différent des autres ? Oe bien était-ce Remus qui était différent ?
Dimanche 5 décembre 1976
Après avoir passé une nuit blanche à cause de ses états d'âme, Sofia avait pris une décision qui lui semblait simple, mais si elle lui faisait risquer le renvoi. Elle avait décidé d'aller parler à Dumbledore de sa lycanthropie et de voir si le vieux sorcier pourrait l'éclairer sur ce sujet. La jeune fille, comme à son habitude, avait pris sa décision seule sans en parler à son entourage. En même temps, le seul entourage qu'elle possédait actuellement était les maraudeurs, et il était hors de question que ces derniers soient mis au courant de ses intentions. Quant à Regulus, Sofia ne lui avait pas parlé depuis plusieurs jours et le jeune Black semblait faire son maximum pour l'éviter. De toutes façons, il ne connaissait rien de son secret, donc il ne serait d'aucune aide actuellement.
La jeune femme pris la direction du bureau du directeur. Elle avait déjà rencontré le vieux bonhomme, lorsqu'elle avait du gérer son transfère à Poudlard pour sa septième année, mais ne lui avait pas reparlé depuis. Le directeur se faisait rare à l'école, très certainement du fait de la guerre qui faisait rage dehors, et Sofia ne l'avait que peu croisé depuis la rentrée. Pourtant, lorsqu'elle s'était rendu dans la Grande Salle pour le petit déjeuner le matin même, elle avait aperçut la longue barbe grise du sorcier. Elle avait alors pris la décision d'aller le rencontrer avant que ce dernier ne retourne à Londres gérer une autre crise.
Elle avait demandé aux préfets de sa maison comment faire pour aller voir le directeur et ceux-ci lui avait indiqué le chemin d'un air désintéressé. L'un d'eux lui avait fait remarquer qu'il y avait peu de chances que le vieux sorcier la reçoive, il était un homme très occupé. Sofia avait simplement haussé les épaule. Elle était certaine qu'en disant « Je suis un loup-garou » elle aurait toute l'attention du directeur.
Arrivée devant la Grande Statue qui gardait l'entrée du bureau du directeur, elle s'arrêta et dit à haute voix.
— Je suis Sofia Petrov, serpentard de septième année, et je souhaiterai parler au Professeur Dumbledore. C'est important.
Il y a un temps mort, puis la statue pivota et Sofia put monter les marches qui la conduirait au bureau du directeur. Arrivée devant une immense porte en chêne, la jeune fille prit son courage à deux mains et frappa doucement à la porte.
— Entrez, répondit d'une voix douce et lasse le professeur.
Sofia poussa le lourd battant de la porte et pénétra dans la pièce la plus étrange qu'elle n'avait jamais vu. Le bureau du directeur était de forme circulaire et encombré de tellement d'objets insolites qu'on aurait dit un musée du bizarre. Cependant, en tant que jeune fille bien élevée, Sofia ne toucha à rien et s'avança vers le bureau où le directeur était en train de cacheter une lettre qu'il tendit à son phénix. Sofia haussa légèrement les sourcils. Elle qui hésitait pour savoir quel animal de compagnie prendre, un phénix lui semblait soudain très classe et attractif, bien au dessus du classique hiboux.
Le directeur sourit devant son air intéressé et lui fit signe d'approcher. Sofia ne se fit pas prier, n'ayant jamais pu voir une de ces créatures de près.
— Miss Petrov, je vous présente Fumseck.
La jeune fille sourit, se souvenant de ses pensées de la veille sur les présentations de prétendant qu'elle avait eut il y a quelques années. Elle fut donc pour une fois honnête en répondant :
— Enchantée de faire ta connaissance majestueux Fumseck.
L'oiseau eut l'air d'apprécier son ton car il se laissa caresser sans lui donner de coup de becs. Puis, sur ordre du directeur il disparut dans un tourbillon de flammes pour livrer sa lettre à son destinataire.
Le vieil homme se rassit derrière son bureau, l'air plus fatigué que jamais. Sofia prit place dans l'un des fauteuils placés face à lui et se tortilla, légèrement mal à l'aise face à la déclaration qu'elle allait faire. Elle allait briser une des promesses qu'elle avait fait à son père. Mais le fait de ne pas être un loup classique la travaillait, les garçons avaient-ils raison ?
Elle avait dans un premier temps trouvé inutile le fait de faire des recherches sur sa lycanthropie, et avait déclaré aux garçons qu'elle s'en fichait pas mal de savoir d'où venait son loup. Mais après quelques nuits de réflexion, elle en était venue à se demander si l'aspect particulier de sa lycanthropie ne cachait pas d'autres secrets dont elle et son père ignoraient l'existence. Elle en avait déduit que personne ne pourrait mieux l'éclairer que le vieux directeur. Le vieil homme attendait apparemment qu'elle prenne la parole, si bien que Sofia prit son courage à deux mains et n'y alla pas par quatre chemin.
— Je suis venue vous dire que je suis un loup-garou.
Le directeur sourit, amusé, et répondit simplement.
— J'apprécie votre honnêteté Miss Petrov, mais je suis déjà au courant.
Sofia eut soudain l'air très étonnée, mais repris rapidement contenance. Après tout, le vieil homme n'était-il pas un des plus puissant sorcier de sa génération et le directeur de cette école ? Il semblait logique qu'il sache tout ce qu'il s'y passait. Alors, elle demanda simplement comment.
— Lorsqu'une élève sort de l'école à chaque pleine lune, je le remarque assez facilement. Ne vous en faites pas Miss, votre secret est à l'abri et je n'ai rien contre vous.
Sofia hocha simplement la tête. Puis elle attaqua le sujet qui lui tenait réellement à coeur :
— Professeur, je sais que vous êtes au courant de la situation de Remus. Et Remus est au courant de la mienne comme je le suis de la sienne. Cependant, en discutant tous les deux nous nous sommes rendu compte que nous ne semblions pas avoir développé la même forme de lycanthropie.
— Développez, je vous écoute, répondit le professeur Dumbledore, intéressé.
— Et bien, Remus n'est pas un loup de naissance, contrairement à moi, à mon père et à son père avant lui. De plus, il n'a aucun contrôle sur son loup les nuits de pleine lune alors que de mon côté je garde toute ma conscience, seul mon corps se modifie. Pour ce qui est de la transformation, elle semble affecter la santé de Remus et être extrêmement douloureuse pour lui, alors que la mienne ne me cause qu'une joie intense et aucune douleur. De plus, la mienne ne dure que quelques secondes alors que la sienne dure de longues minutes. Toutes ces différences me font penser que ma lycanthropie n'est peut-être pas la même que la sienne. Qu'en pensez-vous ?
Le directeur prit le temps d'enregistrer ce flots d'informations. Il croisa ses mains et se laissa aller contre le dossier de son fauteuil. Ainsi, Sofia gardait totalement le contrôle lors de ses transformations ? Elle était lucide ? Et sa lycanthropie était un héritage génétique ?
— Depuis quand votre famille est une famille de loup-garous Miss Petrov ?
Sofia attrapa son pendentif en forme de croissant de lune, qui ne la quittait jamais, et réfléchit un instant.
— Je ne sais pas trop. Je sais que cela remonte au moins à l'époque de mon arrière-arrière-grand-père. Mais je n'ai pas plus d'informations à ce sujet.
— Hum, intéressant.
Le directeur laissa ses yeux se perdre dans le vague. Il soupçonnait un lien entre le contrôle que Sofia exerçait et le nombre de générations lycanthropes de sa famille. Il fallait qu'il approfondisse ses recherches avant de parler de ses soupçons à la jeune fille. Elle était en quête de véritables réponses et pas de suppositions. Il déclara donc :
— Je pense qu'il y a une explication à votre contrôle sur votre lycanthropie. Cependant, je ne souhaite pas m'avancer sur les raisons de ce contrôle avant d'avoir quelques éléments supplémentaires en main. Je vais mener quelques recherches.
Sofia remercia doucement le professeur, soulagé de voir qu'il semblait avoir tout de même quelques pistes. Considérant la conversation comme clause, elle se leva alors du fauteuil et prit la direction de la porte. Elle fut retenu par le professeur Dumbledore qui dit :
— Miss Petrov !
Elle se tourna vers lui, attendant la suite.
— Je suis heureux que Monsieur Lupin ne passe plus ses pleines lunes seul grâce à vous. Tentez de faire accepter à ce garçon sa condition aussi bien que vous acceptez la votre.
Sofia lui offrit un de ses sourires resplendissant et répondit :
— Lui et moi sommes de la même meute maintenant, la question ne se pose même pas.
Le directeur lui sourit à son tour et elle quitta le bureau. Sa première pensée fut que finalement le directeur ne savait pas tout. Par exemple, il ne savait pas que les trois amis de Remus étaient devenus des animagus non déclaré afin de venir en aide à leur ami.
OoOoO
Après être sorti du bureau du directeur, Sofia avait envoyé un mot par hiboux aux maraudeurs :
Choses importantes à vous dire,
RDV sous le chêne à 17h.
S.
Elle n'avait pas reçu de réponse mais savait que les garçons répondraient présents, comme toujours. Aussi se dirigea-t-elle vers le chêne du parc de Poudlard, un peu avant l'heure du rendez-vous, et ne fut pas surprise de les voir arriver peu de temps après. Elle leur résuma alors son entretient avec le directeur et James, Sirius et Peter furent soulagé d'apprendre que le directeur n'avait absolument aucune idée de leur petit secret.
Ils se quittèrent rapidement après cette petite rencontre. Sofia rejoignit son dortoir pour terminer un devoir de potion. Elle était pressée : le lendemain aurait lieu sa première pleine lune en meute.
Lundi 6 décembre 1976
Sofia quitta le dortoir de Serpentard comme à son habitude. Elle avait rendez-vous avez les maraudeurs à dix-huit heures devant le Saule Cogneur. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle allait faire devant cet arbre fou, mais elle s'était résignée à faire confiance aux garçons. Alors, chargée de son petit sac d'affaires, elle se faufila en dehors du château par un passage secret désigné par les garçons, et se dirigea vers le Saule. La nuit tombait tôt désormais et il fallait se hâter s'ils voulaient être à l'abri avant la première transformation.
En arrivant, elle remarqua quatre ombres devant le saule. Les trois maraudeurs étaient déjà sous leur forme animale et Remus attendait, nerveux. Sirius se faufila pour appuyer sur une racine et le Saule s'immobilisa sous le regard surpris de Sofia. Ils s'engouffrèrent dans un long tunnel où ils marchèrent pendant un long moment avant de déboucher dans une vieille cabane délabrée. James se retransforma, tourna sur lui-même et dit d'une ton enjoué :
— Mademoiselle Petrov, je vous souhaite la bienvenue dans la Cabane Hurlante !
Sofia sourit mais la joie fut de courte durée quand Remus se plia soudainement en deux, déclarant ainsi le début des hostilités. Sofia ne s'embarrassa pas du regard des garçons et commença à se dévêtir à la vitesse de l'éclair. Elle n'avait jamais été pudique lorsqu'il s'agissait de la meute. Et puis, elle devait être nue avant de se transformer sous peine de dire adieu à ses vêtements pour toujours. Les trois animagus détournèrent immédiatement les yeux, gêné au possible. Une fois complètement nue, Sofia fourra ses affaires dans son sac qu'elle balança dans un coin de la pièce. Sa transformation se fit presque automatiquement et là où quelques secondes auparavant se trouver une jeune fille blonde se trouvait désormais un immense loup au poil blanc.
Sous sa forme de loup, Sofia se précipita immédiatement sur Remus et se tient à côté de lui en poussant des petits couinements d'encouragement. Elle ressentait la souffrance du jeune homme comme si c'était la sienne et culpabilisait presque d'avoir eut une transformation aussi rapide et facile. Les trois maraudeurs, qui avait compris qu'il pouvait se retourner sans croiser une Sofia nue comme un ver, attendirent que la transformation de leur ami soient terminée.
Lorsque Remus fut finalement transformé en loup, Sofia commença à lui lécher doucement l'oreille. Puis, la nuit commença. Ils sortirent de la cabane et prirent la direction de la forêt interdite. L'ambiance se détendit très rapidement au sein du groupe d'ami et les maraudeurs purent constater que la présence de Sofia semblait considérablement apaiser le loup de Remus qui avait un comportement moins violent et imprévisible que les autres fois. La forêt interdite, sous la neige de décembre, prenait des allures de forêt féerique.
Sofia, avec son long poil blanc, se fondait parfaitement dans le paysage. Ses larges pattes, adaptées à la neige sibérienne, ne s'enfonçaient que très peu dans la poudreuse et les maraudeurs comprirent rapidement que sa forme de loup était adaptée à sa Russie natale autant que celle de Remus était adaptées à l'Angleterre.
La nuit passa aussi rapidement qu'un rêve pour Sofia. Elle courut dans la poudreuse avec James, fit la course avec Sirius, porta Peter sur son dos et hurla à la lune avec Remus. Son cœur était gonflé de joie à cet instant. Pour la première fois depuis sa naissance elle partageait ces moments avec quelqu'un d'autre que son père ou sa famille. Elle comprit alors la véritable signification du mot ami et ce qu'un ami pouvait signifier quand on avait plus de famille comme elle ou Sirius.
Lorsque le matin approcha, ils prirent doucement la direction de la Cabane Hurlante, le loup de Remus suivant joyeusement son nouveau chef de meute, tandis que James ouvrait la voie, comme à son habitude. Soudain, une odeur de lapin se fit sentir sur leur droite et Sofia, dévoilant une rangée de crocs blancs parfaitement aiguisé dans un semblant de sourire, se précipita dans cette direction. Elle poursuivit le lapin sur quelques mètres avant de l'attraper dans sa gueule, le tuant sur le coup. Elle se coucha alors sur le sol et commença à grignoter son lapin. Remus s'approcha en reniflant et elle lui désigna un bout de l'animal du museau. Ils mangeaient tous les deux tranquillement la viande sanglante quand Sofia avisa le regard dégoûté des trois maraudeurs. Elle leva alors les yeux au ciel et finit tranquillement son repas.
Elle avait l'habitude de manger durant ses transformations. Ainsi, elle n'avait pas besoin de petit-déjeuner et attaquer la journée avec plus d'énergie que le ventre vide. Elle savait que le fait qu'elle ait fait une nuit blanche ne devait pas se ressentir, donc elle ne refusait jamais un petit casse-croûte.
Finalement, ils arrivèrent à la Cabane Hurlante et Sofia entra la première, se dirigeant vers une pièce adjacente pour se retransformer sans gêner les garçons. Elle avait bien compris que sa nudité de la veille au soir les avait mis particulièrement mal à l'aise et elle ne voulait pas en rajouter une course après avoir mangé un lapin crû devant eux. Elle patienta quelques minutes, et retrouva finalement son corps humain. Elle entendit Remus se transformer également dans l'autre pièce et attendit quelques instant avant de passer un bras nu par l'entrebâillement de la porte en demandant d'une voix joyeuse :
— Quelqu'un pourrait me passer mes habits ?
Sirius se dévoua en lui lançant habillement son sac et Sofia se rhabilla en vitesse avant de sortir de la pièce. Remus était en train de passer un pantalon et rougit devant l'arrivée brusque de Sofia. Puis les quatre maraudeurs se mirent à la dévisager mal à l'aise. Elle baissa automatiquement les yeux, se demandant si elle avait oublier de mettre son pull ou son jean mais vit que tout était là. Alors elle demanda :
— Quoi ? Qu'est-ce que j'ai ?
James lui tandis son mouchoir et répondit d'une voix gêné :
— Du sang de lapin partout autour de la bouche.
— Oh, répondit alors Sofia, pas le moins du monde gênée.
Elle se nettoya soigneusement la bouche avec le mouchoir de James et le lui tendit. Il lui murmura de le garder, légèrement dégoutté par le mouchoir sanguinolent. Sirius vit la jeune femme enfoncer le mouchoir sans ménagement dans sa poche et attraper une brosse pour retirer les petites feuilles de ses longs cheveux.
Il ne savait que penser d'elle. Elle était un curieux mélange entre une bête sauvage, une folle et une poupée de porcelaine. Très curieux mélange. Mais quand elle tourna ses grands yeux bleus vers lui, il lui sourit pourtant. Il savait ce qu'était Sofia : c'était son amie. Une amie qui avait aidé Remus à vivre la transformation la moins douloureuse de sa vie. Pour la première fois depuis son arrivée à Poudlard, Remus passa seulement la matinée à l'infirmerie pour se reposer un peu. Il put rejoindre ses amis dès l'après midi, à la grande joie des trois autres.
