CHAPITRE 7 : Fêtes de fin d'année
Vendredi 24 décembre 1976
Remus fut le premier à ouvrir les yeux alors que le jour était à peine levé. Il s'étira longuement et regarda ses amis autour de lui. James ronflait bruyamment, couché à même le sol. Peter, à côté du jeune loup-garou, dormait avec un sourire aux lèvres. Sirius et Sofia étaient un petit peu plus loin, contre un mur, et la jeune femme avait la tête sur l'épaule du jeune homme. Intéressant, pensa Remus. Il réveilla ses amis un à un, et insista pour qu'ils rentrent tous rapidement au château :
— Je vous rappelle qu'un train nous attend pour rentrer chez nous, argumenta Remus.
Il n'obtient qu'un grognement de James en réponse, tandis que Sirius se massait les tempes, les yeux clos et le teint grisâtre. Sofia, s'étira longuement et remit ses chaussures avec une grimace. Elle ne prenait pas le train, contrairement aux Maraudeurs qui rentraient tous dans leur famille respective pour noël, aussi se renfrognât-elle quelques peu. De plus, même si elle n'accordait que peu d'importance à son apparence, elle savait qu'elle devait avoir une mine affreuse. Ses cheveux blonds étaient emmêlés, son maquillage avait coulé sous les yeux et son rouge à lèvres avait bavé tout autour de sa bouche; à cela s'ajoutait évidement tous les signes d'une alcoolémie excessive : bouche pâteuse, yeux rougis, haleine à tuer un dragon, ...
Les cinq amis prirent alors la route du château et Sofia abandonna rapidement ses escarpins pour marcher pieds-nus. Premièrement, elle avait très mal aux pieds, deuxièmement, le sol était tellement irrégulier dans le passage sous le saule cogneur qu'elle risquait à tout instant de se tordre la cheville. La route se fit en silence, chacun subissant un réveil difficile et une alcoolémie encore sous-jacente.
Une fois arrivée devant le château, ils se faufilèrent à l'intérieur en toute discrétion. Ce fut le moment des adieux pour le temps des vacances. Remus n'hésita pas et prit Sofia dans ses bras :
— Merci de m'avoir accompagné hier, j'ai passé une très bonne soirée.
Sofia lui offrit un sourire fatigué mais sincère, tandis que James la prenait à son tour dans ses bras en lui souhaitant un joyeux noël. Peter se contenta d'un "à bientôt" très chaleureux. Sirius, plutôt indécis quant au comportement à adopter suite à la soirée de la veille, lui sourit simplement. Sofia répondit par un clin d'œil moqueur. Elle s'adressa alors aux quatre garçons :
— Ne m'en voulait pas mais j'ai trois litres de vodka à expulser de mon corps alors je vais aller dormir. Ah et je sens comme un scroutt à pétard donc je vais aller prendre une douche aussi... Bonnes vacances à vous et à bientôt !
Sofia s'éclipsa pour rejoindre son dortoir avec un signe de la main. Les maraudeurs montèrent alors les étages qui les menaient à leur salle commune et Remus décida de charrier quelque peu Sirius.
— Alors Sirius, qui de Sofia ou toi a gagné hier soir ?
Sirius jeta un regard vitreux mais triomphant à son ami et répondit d'une voix endormie :
— C'est moi mon vieux, elle s'est endormie avant moi. Mais je crois qu'elle avait bu au moins une demi-bouteille de plus que moi alors on peut considérer que c'est un match nul.
Remus afficha un sourire moqueur et dit d'une voix innocente :
— Donc tu l'as laissé s'endormir sur ton épaule en toute connaissance de cause ?
James, qui jusque là ressemblait à un zombie, se redressa et jeta un regard surpris à Sirius tandis que Peter laissait échapper un petit rire moqueur.
— Attends, dit James, tu veux dire qu'il y a quelque chose entre Sofia et toi ?
— Bien sur que non, répondit Sirius, tandis que ses joues prenaient une teinte rosée.
— C'est vrai qu'elle était plutôt jolie hier soir, lâcha Peter avec un air rêveur.
— Elle est toujours jolie, répondit Remus gentiment.
Souhaitant tourner la situation à son avantage, Sirius taquina lui aussi son ami :
— Ce n'est pas ce que tu nous avais dit le jour de la rentrée, tu avais dit qu'elle était banale.
— Je ne la connaissais pas encore à cette époque, répondit Remus en haussant les épaules.
— Donc tu penses que le fait de la connaître la rend plus jolie à nos yeux ? avança James d'un air philosophique.
— C'est possible, répondit Sirius, pensif.
Ils arrivèrent alors à leur dortoir et se dépêchèrent de se laver et de se préparer pour rejoindre le train qui partait à midi, tandis que Sofia ronflait joyeusement dans son lit. Le trajet se déroula sans encombre et le sujet "Sofia" fut rapidement mis de côté pour d'autres divers sujets tels que : les examens, noël qui approchait, le dernier match de Quidditch de l'école, la neige, ... Pourtant, elle ne quitta pas vraiment leurs pensées et tous ne purent qu'espérer qu'elle n'aurait aucun problème avec les Serpentards durant leur absence.
Sofia ne fut réveillée que bien après l'arrivée des garçons à Londres, lorsque le soleil commença à décliner dans le ciel. Une migraine carabinée lui vrillait les tempes et son estomac dansait la salsa sans autorisation. Elle gémit doucement en se maudissant d'avoir voulu jouer à la plus maline en buvant de la vodka pure comme de l'eau. Pourtant, elle fit l'effort de se lever et de s'habiller simplement pour rejoindre le banquet de noël organisé par l'école.
En arrivant dans la Grande Salle, elle constata qu'il ne restait que peu d'élèves à l'école. Ils étaient tout au plus une trentaine, si bien qu'une seule table ornait la Grande Salle et que toutes les maisons y mangeaient ensemble. Sofia balaya la pièce du regard. Elle ne repéra que quatre Serpentards et aucun de son année ou qu'elle ne connaisse réellement. L'un d'eux, les cheveux longs et gras, lui rappelait quelque chose pour l'avoir vu plusieurs fois avec Rosier. Il s'appelait Rogre ou quelque chose comme ça. Elle ne connaissait aucun des autre élèves sauf Jacob Andrew, de Poufsouffle, son partenaire en DCFM. Elle se dirigea donc vers lui et s'assit à ses côtés.
La soirée passa lentement et elle ne discuta que peu avec Andrew qui était en pleine conversation avec ceux de sa maison. Elle qui avait toujours savouré sa solitude comme une chance se rendit compte de l'impact des maraudeurs sur sa vie depuis quelques semaines. Elle aurait aimé pouvoir discuter littérature avec Peter, charrier Remus et rire aux blagues de James et Sirius. Elle aurait aimé rire comme elle avait rit la veille au soir... Mais les garçons n'étaient pas là.
Sofia ne toucha presque pas à la nourriture, son estomac ne lui avait toujours pas pardonné ses écarts de la veille. La soirée fut longue et ennuyeuse. Alors, lorsque le dessert apparu, elle s'éclipsa avec un mot d'excuse comme quoi elle était fatiguée. Elle prit la direction de son dortoir, retira ses vieilles baskets et s'allongea sur son lit toute habillée pour dormir profondément jusqu'au lendemain.
Samedi 25 décembre 1976
Lorsque Sofia ouvrit les yeux en ce samedi matin, elle savoura le fait d'être seule dans son dortoir pour traîner tranquillement au lit. Bien que situé sous le lac, les dortoirs de Serpentards avaient tout de même une atmosphère chaleureuse. Le seule bémol pour elle était que les fenêtres donnaient sur le lac et qu'elle devait voir toutes sortes de poissons à longueur de journée alors qu'elle détestait ça.
Après une bonne demie-heure à paresser dans les draps, elle se leva pour se diriger vers la salle de bain lorsqu'un petit tas de paquets attira son regard. En effet, au pied de son lit, quatre petits cadeaux emballés de papier kraft et d'une cordelette semblaient attendre qu'on les ouvre. Elle avait reçu... des cadeaux ? Elle se stoppa ne sachant pas comment réagir : elle n'avait pas reçu de cadeaux à noël depuis la mort de son père.
Après quelques secondes d'incertitude elle se dirigea vers les paquets et observa le premier. Une étiquette y était attachée qu'elle lut pour en avoir le coeur net : ces paquets étaient-ils les siens ?
« Joyeux noël Sofia, j'espère que ce cadeau te fera plaisir. Peter. »
C'est alors qu'elle comprit l'origine de ces mystérieux paquets : les maraudeurs lui avaient fait des cadeaux de noël. Elle fut énormément touchée par cette attention et réalisa rapidement qu'elle ne leur en avait pas fait. Sofia se mit alors à paniquer : aillaient-ils lui en vouloir ? Elle se promit de réparer cette erreur au plus vite en leur offrant des cadeaux somptueux. Après tout, l'argent n'était pas un problème.
La jeune femme ouvrit alors le cadeau de Peter et fut surprise de trouver à l'intérieur un roman russe qu'elle ne connaissait pas. Peter avait du remarquer qu'elle lisait souvent des ouvrages russes pour garder un lien avec son pays et avait du vouloir lui faire plaisir. Il avait réussi. En feuilletant les pages couvertes de l'alphabet si particulier de son pays, elle ressentie un profond sentiment de bonheur. Posant soigneusement le livre sur son lit, elle s'assit sur le sol pour saisir le deuxième paquet.
« Joyeux noël à toi, ne laisse pas tes abrutis de camarades t'embêter pendant notre absence, bien à toi, James. »
Elle rigola légèrement et ouvrit le paquet. Il contenait quelques friandises dont des bonbons à la noix de coco, ses préférés, ainsi qu'une jolie écharpe de couleur rouge, très douce. Elle secoua la tête, amusée par la tentative de James de lui faire porter les couleurs de sa maison. Elle pressa l'écharpe contre son visage et fut étonnée de la trouver si douce. Elle la déposa ainsi que les friandises à côté du livre sur son lit et attrapa le troisième cadeau.
« С Рождеством Христовым. Sirius. »
L'écriture incertaine du jeune homme pour écrire joyeux noël dans sa langue natale la fit sourire. Il avait du recopier un modèle puisque son écriture habituelle était beaucoup plus soigneuse et élégante que les lettres russes qu'il avait écrite pour elle. Elle ouvrit alors le cadeau et découvrit un petit flacon de parfum. Il sentait la noix de coco et la vanille. Sirius avait glissé un mot à l'intérieur.
« J'ai toujours trouvé étrange qu'une fille du froid comme toi aime les senteurs des tropiques, mais je crois que cette association de contraires te définit parfaitement. Je t'embrasse, Sirius »
Elle s'aspergea d'un peu de parfum et renifla à plein nez cette odeur. Cela sentait divinement bon ! Elle posa alors ce cadeau à côté des autres et attrapa le dernier paquet. Remus.
« Joyeux noël à toi, merci pour ce que tu as fait pour moi. Tu m'as sauvé de moi-même et tu aides en même temps les garçons en les protégeant de moi. Je te serais à jamais reconnaissant. Remus. »
Le paquet contenait un magnifique pendentif en argent en forme de flocon de neige. Sofia n'hésita pas longtemps avant de le passer dans la chaîne qu'elle ne quittait jamais et à laquelle pendait déjà le croissant de lune offert par son père. Les deux pendentifs se rejoignirent et Sofia comprit alors ce que Sirius voulait dire lorsqu'il avançait qu'elle n'était qu'un mélange de contraire. Elle était la fraîcheur de neige et la chaleur de la meute.
Elle resta longtemps assise au bord de son lit regardant encore et encore les magnifiques cadeaux que ses amis lui avaient fait. Et alors, heureuse comme elle ne l'avait pas été depuis des années de se sentir aimé et compris, elle murmura un merci qui se répercuta contre les murs froids de son dortoir vide.
Lundi 27 décembre 1976
Sofia se réveilla avec une tête grosse comme une citrouille. Elle tenta de se redresser mais entendit une voix énergique lui dire :
— Restez allongée Mademoiselle Petrov, vous avez fait une indigestion.
Aux mots de l'infirmière, elle sentie une douleur irradier de son estomac. Se pourrait-il que la vodka du soir du bal l'ait mis dans cette état si longtemps après ? Ou était-ce autre chose ? Elle n'avait jamais été malade pour avoir mangé quelque chose et n'avait aucune allergie. Elle était même plutôt résistante d'habitude, son système immunitaire s'étant naturellement adapté aux conditions extrêmes dans lesquels elle avait grandi.
— Dû à quoi ? demanda-t-elle d'une voix faiblarde.
— Il semblerait qu'une poudre vomitive ait été ajoutée à votre petit déjeuner, vous dormez depuis ce matin après avoir vomi l'équivalent de l'Atlantique. Alors restez allongé calmement et vous pourrez rejoindre vos camarades pour le dîner.
Sofia hocha doucement la tête et maintient ses yeux fermés, n'ayant de toute façon plus la force de faire le moindre geste. La matinée restait floue dans son esprit. Elle s'était levée tôt pour voir si les maraudeurs avaient répondus aux lettres de remerciements chaleureuses qu'elle leur avait adressée suite à leurs cadeaux, puis était descendue pour le petit-déjeuner. Qui avait bien pu empoisonner son repas ? Rosier était chez sa famille, ainsi que toute sa clique habituelle. Serait-ce les deux quatrième années discrets qu'elle voyait depuis les vacances dans la salle commune ? Ou Rogue ?
Sofia soupira bruyamment. Alors, elle ne devait plus seulement se méfier de Rosier et des autres mais de toute sa maison au complet ? Elle ne pouvait même plus compter sur Regulus qui la fuyait comme la peste et qui n'était de toute façon pas présent durant les vacances. L'année allait vraiment être longue... Elle se rendormit sur ce triste constat.
Lorsqu'elle ouvrit à nouveau les yeux, quelques heures plus tard, la nuit était tombée et elle se sentait beaucoup mieux. L'infirmière la congédia alors sans état d'âme, lui recommandant de manger pour reprendre des forces puis d'aller dormir. Bien évidement, Sofia ne l'écouta pas et se dirigea directement à la volière. Elle écrivit un mot rapide sur un bout de parchemin et l'envoya immédiatement à Remus avant de rejoindre le dortoir pour s'écrouler dans son lit pour une nuit réparatrice. Elle avait la drôle d'impression de passer son temps à dormir depuis le départ de ses amis.
Mardi 28 décembre 1976
Remus se réveilla lorsque la chouette frappa à la vitre de sa chambre. Il ouvrit un œil fatigué et reconnu l'une des chouettes mises à disposition des élèves à l'école. Encore une lettre de Sofia? Il ouvrit le fenêtre pour récupérer la lettre et donner une friandise à l'oiseau qui repartit aussitôt. Quelques mots étaient gribouillés à la va-vite.
« Ai passé la journée à l'infirmerie suite à un empoisonnement de la part de mes "camarades", vais commettre un meurtre sous peu. SOS. Sofia. »
Remus fut à la fois horrifié qu'ils aient pu aller jusque là et surpris. Il s'était assuré, ainsi que les autres maraudeurs, que Rosier et sa bande ne passait pas les vacances à Poudlard pour être certain que la jeune fille ne serait pas embêtée. Ne réfléchissant pas plus longtemps au pourquoi, il chercha un moyen de tirer la jeune fille de là avant qu'elle ne commette un meurtre et qu'elle finisse à Azkaban.
Un sourire étira ses lèvres en se rendant compte qu'il était aussi inquiet pour elle qu'il l'était pour les imbéciles de sa maison. Il se souvenait parfaitement bien de la réaction de Sofia à leur blague de début d'année. Remus était d'ailleurs convaincu que Sofia aurait du atterrir à Gryffondor. Il ne connaissait aucun Serpentard aussi courageux qu'elle. Et à bien y réfléchir, il ne connaissait aucun Gryffondor qui soit aussi arrogant, ambitieux et vicieux qu'elle. Non finalement, Sofia était définitivement une Serpentard.
Pour en revenir à l'opération empêcher-Sofia-de-finir-en-prison, il savait de qui il avait besoin... Il attrapa un rouleau de parchemin et écrivit deux lettres. Une pour informer Peter de la situation, et une pour demander à James et Sirius s'ils pouvaient héberger une petite russe dans leur garçonnière le temps des vacances.
OoOoO
Lorsque James Potter reçu la lettre que Remus lui avait envoyé plus tôt dans la journée, il décida d'organiser une fête de nouvel an maraudeuresque pour sortir Sofia de son enfer. Comme souvent, ses parents n'étaient pas au manoir et il avait carte blanche sur ses activités tant qu'il ne quittait pas la résidence surprotégée en ces temps dangereux.
James, soudain en pleine forme à l'idée de ce qui s'annonçait, monta bruyamment les escaliers et appela Sirius qui se prélassait dans sa chambre.
— Sir' ! On a une fête à organiseeeeeer!
Le jeune Potter débarqua dans le chambre de son ami sans se soucier de la notion d'intimité. Sirius ouvrit difficilement les yeux. Il dormait depuis à peine quelques minutes pour se remettre de la brillante idée qu'avait eut James la veille : un entraînement de Quidditch nocturne dans le jardin de la propriété. Le jeune Black, les cheveux mi-long emmêlés, demanda d'une voix endormi :
— Pourquoi tu m'empêches de faire la sieste ?
— Parce que, mon cher Patmol, nous devons organiser une fête de nouvel an inoubliable afin de sortir Sofia de Poudlard pour qu'elle ne finisse pas en prison.
— Quoi ? demanda Sirius, perdu par les récents événements. Pourquoi Sofia irait en prison ?
Pendant que James résumait les derniers événements à Sirius, il rédigea trois belles invitations manuscrites visant à convier ses amis à une jolie fête de nouvel an. Il ajouta dans l'invitation de Sofia qu'elle pourrait passer le reste des vacances avec eux Sirius et lui. Sirius soupira, il n'était pas prêt de pouvoir faire une sieste convenable ! Malgré tout un grand sourire couvrait ses lèvres : il était pressé de retrouver ses amis.
OoOoO
Pendant ce temps là, à Poudlard, sans se douter de ce qui se préparait, Sofia savourait une journée à Pré-au-Lard pour aller acheter quelques cadeaux de noël à ses nouveaux amis. S'évader de l'atmosphère maussade du château lui faisait du bien. Poudlard lui semblait finalement beaucoup moins marrant sans les maraudeurs pour y faire les pitres. Bien sur, Peeves continuait de faire des blagues stupides et être à Poudlard n'était jamais réellement ennuyeux, mais ce n'était pas la même chose.
Sofia parcourut plusieurs boutiques sans trouver de cadeaux qui lui semblait à la hauteur de ceux qu'ils lui avaient fait. En effet, bien que peu cher, les cadeaux qu'ils lui avaient offert montraient qu'ils la connaissaient mieux que ce qu'elle pensait. Bien évidement, elle aussi connaissait les maraudeurs. James, ce grand idiot toujours joyeux et prêt à aider ses amis, blagueur et passionné par le Quidditch et Evans. Sirius, le grand brun un peu mystérieux qui était pourtant un amour, toujours de bon conseil et plutôt calme. Peter, le petit garçon timide passionné de littérature qui se montrait passionnant si on prenait le temps de s'intéresser à lui. Et Remus. Remus, le loup-garou introverti qui pensait être responsable de tous les malheurs du monde mais qui tentait tout de même de sourire à la vie.
Alors qu'elle était sur le point d'abandonner, Sofia eut l'idée de trouver des cadeaux correspondant à ceux qui lui avaient été fait. Ainsi, elle se dirigea vers la librairie pour acheter son roman russe préférée en version anglaise afin de le faire découvrir à Peter. Elle savait que le jeune garçon adorait lire et que cela lui ferait plaisir. Ensuite, elle alla acheter une cargaison de chocogrenouilles pour James, qui en raffolait, puis se dirige vers le magasin de vêtements magiques où elle craqua sur un pull vert émeraude en cachemire. Pour Sirius, elle se dirigea vers le magasin de beauté et acheta un parfum qui sentait l'ambre, une odeur qu'elle adorait. L'ironie voulu que le parfum s'appelle "Light",soit "lumière" qui pouvait être considéré comme un contraire de "Black". Enfin, elle se dirigea vers la boutique de bijoux et acheta à Remus un médaillon où elle fit graver la date du 6 décembre 1976, le jour de leur première transformation ensemble, et y ajouta un petit croissant de lune.
Satisfaite, elle rentra à Poudlard sans se douter qu'une lettre bien particulière l'attendait.
Jeudi 30 décembre 1976
Remus arriva dans le salon des Potter et croisa immédiatement le regard de Sirius, James et Peter qui vinrent l'accueillir chaleureusement. Heureux de se retrouver après une semaine de séparation, ils commencèrent à se raconter le début de leurs vacances respectives avant que le sujet ne dévie sur Sofia :
— Alors comme ça tu me charries à propos de Sofia mais elle t'envoie des petits mots de détresse personnalisés, avança Sirius d'une voix moqueuse.
Remus rougit quelques peu et répondit d'une voix peu assurée :
— C'est simplement qu'on a un lien différence à cause de... Enfin tu sais...
— Votre petit problème de fourrure ? Qui semble plus en être un pour toi que pour elle d'ailleurs, ajouta James.
Tout le monde rigola de bon cœur, y compris Remus.
— A quelle heure arrive-t-elle? demanda alors Peter.
— Elle ne devrait plus tarder, répondit James en jetant un coup d'œil à l'horloge du salon.
A peine eut-il prononcer ces paroles qu'une flamme verdâtre apparut dans la cheminée pour laisser place à Sofia, les bras chargés de sacs en tout genre, un grand sourire aux lèvres. La jeune femme poussa un cri de joie et se jeta sur les garçons pour les serrer un à un dans ses bras. Les maraudeurs, surpris de cet élan de tendresse et de joie soudaine, restèrent un peu paralysé avant de se laisser contaminer par son bonheur. Sirius ne put s'empêcher de charrier la jeune fille en lui disant :
— Tu as besoin d'autant de bagages pour quelques jours ici ?
— C'est pas des bagages, répondit Sofia avec un sourire, c'est des cadeaux. Ça c'est mes bagages, dit-elle en désignant un sac ridiculement petit.
A l'entente du mot "cadeau", les maraudeurs s'étaient fait plus attentifs. Ils avaient bien compris que leurs cadeaux de noël avaient énormément plût à la jeune fille et l'avaient touché au-delà de leurs attentes. Cependant, ils ne s'attendaient pas à ce qu'elle débarque avec un cadeau pour chacun d'eux.
Elle fit alors la distribution des sacs, en tendant un à chacun et attendit qu'ils l'ouvrent avec impatience. James fut le premier à déchirer l'emballage sous les yeux curieux des trois autres garçons. Il découvrit alors la plus grosse ration de chocogrenouilles qu'il n'ait jamais vu. Avec ça, il était sûr de compléter sa collection de cartes ! Mais ce n'était pas tout, le paquet contenait également un pull vert criard mais doux comme une caresse. Sofia lui fit un grand sourire et désigna avec malice l'écharpe rouge qu'elle portait autour du cou.
— Si je la porte, tu dois le porter aussi. Par contre c'est du cachemire alors pas quand il pleut.
— Tu étais vraiment obligée de choisir une couleur si difficile à porter ?
Elle lui tira la langue et James lui murmura un remerciement. Sofia se tourna vers Peter qui ouvrit à son tour son paquet. Le jeune garçon découvrit un livre ancien à la couverture richement décorée d'un auteur qui lui était inconnu.
— C'est un livre d'un auteur russe traduit en anglais et illustré par un artiste allemand. C'est mon roman préféré, j'espère qu'il te plaira aussi.
— Merci beaucoup ! s'exclama Peter, absorbé par la beauté du livre.
Sirius ouvrit alors son paquet, impatient de découvrir son propre cadeau. Il s'agissait d'un parfum à l'aspect luxueux dont le liquide était blanc et étincelant, le nom "Light" était inscrit en lettres scintillantes sur la bouteille. Sofia sourit, gênée cette fois-ci, et dit :
— Tu m'as charriée sur les contraires alors j'ai trouvé ce parfum parfait pour qu'il reflète ce que tu es et non pas ton nom. Et bien sûr, il sent très bon.
Sirius fut plus touché qu'il ne le laissa paraître et sourit à la jeune femme en guise de remerciement. Enfin, Remus ouvrit à son paquet et découvrir le médaillon gravé, ainsi que la chaîne assortie. Il passa son doigt sur la date inscrite et serra simplement Sofia dans ses bras, tandis que les trois autres essayaient de voir ce qui pouvait bien rendre aussi émotif leur ami. Remus dit simplement :
— C'est le jour où nous sommes devenus une meute.
Après de nombreux remerciements et des retrouvailles animées, James conduisit Sofia à la chambre de Sirius. En effet, le nombre de chambres étant limité, Sirius allait dormir avec James et Peter avec Remus, ainsi Sofia pouvait dormir dans la chambre du jeune Black. Elle y installa donc le peu d'affaires qu'elle avait emmené à savoir deux jeans, trois pulls, des sous-vêtements et un pyjama. Ainsi que ses affaires de toilettes : savon, serviettes de bains, brosse à cheveux, brosse à dents et dentifrice.
Une fois son barda installé dans le manoir, elle scruta, curieuse, la chambre de son ami. Elle était bordeau et blanche, assez sombre et chaleureuse. Un parquet en bois noir massif grinçait à chacun des pas de Sofia tandis qu'elle observait les photos qui recouvraient l'un des murs de la chambre : Sirius et les maraudeurs, Sirius et James, Sirius et les Potter au complet, Sirius et Remus qui se tenaient bras dessus, bras dessous, Sirius et Peter qui rigolaient, ...
Sofia constata avec tristesse qu'il n'y avait aucune photo de Regulus. Elle connaissait les rapports qui opposaient Sirius et son frère, mais elle pensait que dans l'intimité de sa chambre, il aurait au moins pu cacher une photo d'eux enfants ... Apparemment elle s'était trompée. Elle continua de parcourir la chambre jusqu'à une bibliothèque. Elle fut étonnée d'y trouver plusieurs recueils de poésie. Elle n'aurait jamais pris Sirius pour quelqu'un appréciant la poésie, mais une étagère complète de sa bibliothèque personnelle y était consacrée. Elle prit note de l'information, après tout son anniversaire tombait en janvier et cela lui donnait l'occasion de lui faire un beau cadeau.
Considérant que fouiner plus deviendrait indiscret, elle rejoignit les garçons dans le salon. James et Peter étaient en train de jouer à la bataille version sorcier, tandis que Remus lisait tranquillement un livre et que Sirius somnolait sur le sofa. Sofia s'installa au bout de ce dernier et Sirius étendit ses jambes sur elle, naturellement, tandis que Sofia rigolait doucement avec James et Peter. Qu'elle était heureuse d'avoir retrouvé ses amis !
La soirée passa rapidement. Ils dînèrent un repas composé uniquement de sucreries, puis allèrent se laver à tour de rôle. Une fois qu'ils eurent tous revêtu leurs pyjama, ils jouèrent ensemble à la bataille explosive puis allèrent se coucher. Sofia s'endormit la main sur ses deux pendentifs, en souriant. Oui, elle était heureuse à cet instant.
Vendredi 31 décembre 1976
James avait tout prévu pour que la fête du soir soit mémorable. Il avait envoyé Noisette, l'elfe-de-maison de sa famille, acheter toutes les décorations possibles et imaginables et avait soigneusement décoré le salon. La pièce était couverte de banderoles multicolores, de cotillons, de confettis et de serpentins. Pour le repas, il avait décidé d'opté pour de simples pizzas, un plat moldu que Remus leur avait fait découvrir quelques années plus tôt et dont il raffolait, tout comme ses amis. Il avait également fait le plein de boisson, avec ou sans alcool, ainsi que de sucreries en tout genre. Noisette accrocha la dernière banderole et dit de sa petite voix fluette :
— C'est très joli Monsieur James, je suis sûre que vos amis vont apprécier !
— Oui c'est certain ! Merci Noisette, tu peux disposer, répondit James avec un sourire.
La petite elfe s'inclina avant de rejoindre sa chambre, une petite pièce près de la buanderie. James ferma soigneusement les portes du salon. Sofia, qui était en train de lire le livre que Peter lui avait offert, assise dans les escaliers, lui sourit lorsqu'il passa près d'elle :
— Tu as terminé ? Tu es sûr que tu n'avais pas besoin d'aide ?
— Oui tout est terminé, et vous êtes mes invités ce soir donc vous ne vous occupez de rien. Tu devrais aller te préparer, on ne va pas tarder à commencer, lui dit James.
— Je suis déjà prête, répondit simplement Sofia.
James lui jeta un regard surpris. Elle portait un jean usé, un pull beige assez simple, et ses cheveux étaient attaché en un chignon tout sauf sophistiqué. Comme d'habitude, elle ne portait aucune trace de maquillage.
— Tu n'as rien de plus... habillé ? tenta James.
— Non, je n'ai pris que ça, répondit Sofia sans quitter son livre des yeux.
— Enfin Sofia c'est nouvel an ! L'occasion de briller !
— J'aime pas trop briller, et puis j'ai déjà tout donner au bal de noël, sourit Sofia.
James la regarda, désemparé. Devait-il insisté ? Il savait que sa mère faisait sensiblement la même taille que Sofia et qu'elle avait une armoire entière remplie de tenues de gala. Il savait également que Noisette pourrait l'aider à se coiffer et se maquiller, comme elle le faisait toujours pour sa mère. Mais en regardant Sofia, il comprit. Sofia n'était pas coquette, elle n'aimait pas l'être, sauf si on l'y obligeait. Alors devait-il vraiment devenir ce genre d'ami qui la contraint à faire ce qu'elle n'aime pas ? Il céda alors avec un sourire et gravit les dernières marches pour aller lui-même s'habiller.
Arrivé dans sa chambre, il vit que Sirius était en train d'attacher une simple chemise bleu, sur un jean. Son ami lui jeta un regard surpris. Sirius adorait mettre des costumes. Il en mettait dès qu'il en avait l'occasion et se pavanait avec devant les filles qui lui faisaient les yeux doux. Sirius surpris son regard et dit en souriant :
— Avec Remus et Pet', on a pensé qu'on pourrait s'habiller simplement ce soir, pour pas mettre Sofia mal à l'aise.
James comprit mieux l'intérêt soudain de son ami pour les tenues décontractées et passa à son tour un simple pull par dessus un pantalon en velours confortable. La soirée promettait d'être mémorable, il en était sûre.
OoOoO
La fête battait son plein depuis quelques heures déjà maintenant et le décompte fatidique qui les feraient entrer dans l'année 1977 approchait à grand pas. Sofia et les maraudeurs riaient aux éclats en se déhanchant sur du rock moldu des années 50, tandis que Sirius tentait d'imiter le chanteur Elvis dont lui parlait tout le temps Remus. Sofia riait tellement qu'elle en avait mal aux joues et au ventre.
Ne pouvant supporter plus longtemps sans mourir de rire cette vision de Sirius réalisant un solo de air guitare, elle se dirigea vers le buffet pour manger une part de pizza et Remus la suivit. Elle attrapa également une bouteille de Bièraubeurre et trinqua avec son ami avant de dire :
— Je crois que je n'ai jamais autant rigolé que ce soir.
Remus approuva sa remarque, toujours hilare devant le spectacle de Sirius. Il devait bien concéder qu'il était également rare pour lui de rigoler autant sans se soucier des soucis du quotidien. Il y avait certes sa lycanthropie, mais il ne la considérait plus comme le principal soucis de sa vie depuis l'arrivée de Sofia. Malgré tout, l'ascension de Lord Voldemort continuait de faire la une des journaux et des endroits auparavant sûrs comme le Chemin de Traverse commençaient également à devenir dangereux. Il était donc d'autant plus important de profiter de ces petits moments de bonheur entre amis. Aussi, il décida de taquiner un petit peu Sofia qui regardait Sirius avait un sourire amusé tandis qu'il saluait son public, c'est à dire James et Peter qui l'acclamait à grand renfort de cris.
— Il s'est passé quelque chose entre Sirius et toi le soir du bal ? Il était tout gêné le lendemain, avança le loup-garou.
Sofia lui jeta un regard moqueur:
— Tu ne m'auras pas à ce petit jeu Remus Lupin.
Remus se renfrogna. Il comptait sur elle pour dire ce que Sirius avait refusé de lui dire. Mais Sofia continua sur sa lancée.
— Si tu veux tout savoir je ne me souviens plus très bien de ce qu'il s'est passé après que James ait vomi et se soit endormi.
Elle se plongea quelques instants dans ses pensées. Certes, elle s'était réveillée sur l'épaule de Sirius et avait sa veste sur ses épaules, mais elle ne se souvenait pas de s'y être installée. Le comportement du garçon vis à vis d'elle n'avait pas changé et Sofia avait décidé que c'était très bien comme cela. Aussi elle balaya toute cette histoire de son esprit et lorsqu'un slow retentit, elle décida d'aller inviter Peter pour une petite danse.
Malheureusement pour elle, Sirius se présenta devant elle avec un sourire charmeur et lui murmura :
— M'accorderiez-vous cette danse, Mademoiselle ?
Sofia soupira mais son sourire trahit son amusement et elle se saisit de la main tendue du garçon avant de passer une main derrière sa nuque. Sirius posa une main dans le creux de son dos et commença à se balancer lentement d'un pied à l'autre.
— Alors comme ça tu ne te souviens plus de ce qu'il s'est passé le soir du bal ? murmura-t-il à son oreille.
Sofia lui jeta un regard étonné et dit d'une voix malicieuse :
— Ce n'est pas bien d'écouter les conversations des autres Monsieur Black.
— Excusez moi cette impolitesse mais j'ai cru que, vu que la conversation me concernait également, je disposais de ce droit d'écoute.
— C'est possible en effet, sourit Sofia.
Sirius lui sourit en retour et la fit tourner du bout du bras avant de la rapprocher à nouveau de lui.
— Tu veux que je te raconte ce qu'il s'est passé ?
— Tu t'en souviens ? demanda Sofia, surprise.
— J'avais moins bu que toi, donc oui en grande partie.
Sofia lui jeta un regard suspicieux. Disait-il la vérité ? Mais elle du rapidement concéder que cela avait l'air d'être le cas aussi l'encouragea-t-elle à lui raconter ce dont il se souvenait. Surtout que les autres maraudeurs était en train de rire devant le buffet en mangeant des tonnes de bonbons, et ne leur accordait aucune attention.
— Tu m'as parlé de ton père, un peu.
— Ah, répondit simplement Sofia, soudain un peu minée à la mention de son père décédé.
— Et je t'ai rapidement parlé de ma famille, enchaîna aussitôt Sirius ayant remarqué son changement d'humeur.
— Oui ça je m'en rappelle, dit Sofia.
— Ensuite on s'est adossé au mur et je crois qu'on se souvenait plus trop des règles du jeu. Tu m'a dit que j'étais sexy.
Sofia éclata de rire, pas le moins du monde gênée. Après tout, Sirius était sexy, c'était un fait, donc pas de quoi en faire tout un plat. Sirius sourit et enchaîna :
— Je t'ai dis que je te trouvais jolie, même si Remus avait dit le contraire le jour de la rentrée quand il t'avait croisé dans le train.
Sofia lui adresse un regard moqueur.
— Et juste avant de t'endormir tu m'as embrassé, ajouta Sirius avec un sourire moqueur.
— Quoi ? Sofia était surprise.
Elle n'avait absolument aucun souvenir de baiser.
— Dans le cou, ajouta Sirius et Sofia se détendit quelque peu.
— Je ne m'en rappelle pas, ajouta la jeune fille.
— Moi si, répondit Sirius.
Sofia lui tira la langue de manière puérile alors que le jeune homme la charriait. Et elle ajouta :
— J'imagine que ça t'a beaucoup plu pour que tu en gardes un souvenir aussi vivace.
Sirius se retrouva pris à son propre piège et ne sut quoi répondre à Sofia qui le regardait avec un grand sourire. Heureusement pour lui, le slow se finit sur ces paroles et Sofia se dirigea vers le buffet pour un verre de jus de citrouille. James frappa alors dans ses mains et désigna l'horloge du doigt. Il ne restait que quelques secondes avant que cette année ne se termine et qu'une nouvelle commence.
Ils entamèrent ensemble le décompte traditionnel et lorsqu'ils arrivèrent au zéro marquant le passage à la nouvelle année une pluie de confettis s'abattit sur eux. Il se remirent donc à célébrer cette nouvelle année en criant et en chantant ensemble.
OoOoO
Vers trois heures du matin, légèrement fatigués après avoir autant dansé et rigolé, les amis s'avachirent sur le sofa et les fauteuils. Sofia prit place entre Sirius et James et étendit ses jambes douloureuses sur ce dernier qui ne releva pas. Peter demanda alors :
— Quelles sont vos résolutions pour cette nouvelle année ?
James se redressa aussitôt et dit :
— J'ai décidé de faire comprendre à Lily que j'étais l'homme de sa vie.
Sirius leva les yeux au ciel et dit :
— Tu prends la même résolution depuis notre deuxième année, lâche l'affaire vieux.
— Tu sais, si tu veux vraiment qu'elle s'intéresse à toi tu devrais l'ignorer. Après des années de harcèlement elle se demandera ce qu'elle aura bien pu faire pour se débarrasser de toi, ça va la tracasser et au final elle viendra d'elle même vers toi, dit simplement Sofia.
— Tu penses ? demanda James, soudain pensif.
— Mais ça fait des années qu'on te dit exactement la même chose, pourquoi tu l'écoutes elle ? s'exclama soudain Remus, médusé.
— Parce que c'est une fille ! répondit James comme si ça coulait de source.
Sirius marmonna qu'il en était pas sûr et Sofia lui tapa légèrement l'arrière de la tête, causant l'hilarité générale. Peter se tourna vers Remus et lui demanda :
— Et toi Remus ?
— Je pense que je vais essayer de mieux accepter ma condition.
Il adressa un sourire timide à Sofia qui lui répondit par un clin d'œil confiant.
— Et toi Pet' ? demanda Remus.
— Je veux prendre confiance en moi, répondit simplement le jeune garçon.
Tout le monde hocha la tête, admirant le volonté du garçon de prendre sur lui pour s'améliorer toujours plus. Sirius prit alors la parole en disant d'une voix ferme :
— Moi je veux définitivement m'affranchir de mon nom.
Tous hochèrent à nouveau la tête et se tournèrent vers Sofia pour savoir ce qu'elle prévoyait pour cette année.
— Je veux aider Remus à maîtriser ses transformations comme je maîtrise les miennes. Et réussir mes ASPIC accessoirement.
Remus lui adressa un regard empli de gratitude et Sofia lui sourit à son tour. Remus était sa meute et même s'il ne comprenait pas réellement ce que cela signifiait, elle elle le savait : elle ferait tout pour lui, pour l'aider. C'était son rôle.
La soirée repartit de plus belle après ce bel aparté et ils décidèrent d'immortaliser ce moment à travers une photographie qu'ils dupliquèrent en cinq exemplaires. On y voyait de gauche à droite Remus, James, Sofia, Sirius et Peter, tous bras dessus bras dessous, en train de souffler dans des langues de belle-mères. Un objet moldu qui ressemblait à une trompette et se déroulait lorsqu'on soufflait dedans. Leur air joyeux n'aurait trompé personne : ils étaient tous en train de passer un excellent moment.
Il ne s'endormirent que bien après le levé du soleil. Peter sur le tapis avec James. Sofia allongé sur le sofa avec la tête sur les jambes de Remus, qui s'endormit en position assise. Sirius sur l'un des fauteuil. Quel joyeux tableau ne put s'empêcher de penser Noisette en passant la tête par l'entrebâillement de la porte. Elle rajouta une bûche dans la cheminée pour pas qu'ils n'aient pas froid puis commença à ranger la pièce dans la plus grande discrétion. C'est qu'il faisait un joyeux bazar ces jeunes !
