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CHAPITRE 8 - Joyeux anniversaire Sofia !
Samedi 1er janvier 1977
Sirius ouvrit un œil vitreux alors que le soleil de fin d'après-midi éclairait la pièce. Il ressentit aussitôt une douleur lancinante lui vrillait la tête en se demandant à quoi elle pouvait être due. Cela lui revint rapidement en mémoire, James avait voulu l'affronter dans un concours de shooter de Whisky Pur-Feu. Il n'avait jamais supporté cet alcool. Il regarda hagard autour de lui sans descendre de son fauteuil et vit James qui dormait par terre, la bouche grande ouverte, à côté de Peter, roulé en boule. Il releva un petit peu la tête et fut surpris de voir Sofia endormie sur le canapé, la tête sur les jambes de Remus qui avait la main dans ses cheveux.
Il se renfrogna avant de se ressaisir. Pourquoi voir son ami si proche de la jeune fille depuis quelques jours le mettait-il de si mauvaise humeur ? Et pourquoi avait-il saisit l'occasion du slow la veille au soir pour se rapprocher d'elle ? Il observa son visage endormi et détendu. Une mèche de ses cheveux blonds le barrait et oscillait au rythme de sa respiration. Il se leva et la replaça délicatement derrière son oreille. C'est à ce moment qu'elle ouvrit les yeux. Leur regard se croisèrent et ils ne dirent rien, puis Sofia bailla et se redressa pour s'étirer. Sirius chuchota alors pour ne pas réveiller les autres :
— Bonjour.
— Salut, répondit Sofia d'une voix endormie.
— Bien dormi ?
— Hum, répondit-elle affirmativement.
Elle se leva et enjamba Peter pour se diriger vers la cuisine, il la suivit sans rien dire. Elle se servit une immense tasse de café chaud que Noisette avait préparé pour leur réveil et en tendit un à Sirius.
— Je ne bois pas de café, répondit simplement celui-ci.
— Tu es trop jeune pour ça ? plaisanta Sofia.
Il rigola légèrement et dit :
— Oui certainement, je n'aime que le chocolat chaud. Avec de la cannelle.
Sofia leva les yeux au ciel comme si elle était face à un enfant capricieux, pourtant elle fit rapidement chauffer du lait grâce à sa baguette et y ajouta du chocolat en poudre ainsi qu'une pointe de cannelle. Être majeure avait certains avantages dans ces cas-là. Elle tendit la tasse à Sirius et s'assit en tailleur sur la chaise en face de lui.
Ils se regardèrent sans rien dire, tout en sirotant leur boisson chaude. Sofia n'avait jusque là pas l'impression que l'attitude de jeune homme avait changé face à elle, pourtant depuis ses révélations de la veille elle devait avoué qu'une certaine tension avait pris place. Cette tension ne semblait pas vouloir retomber et Sofia ne connaissait qu'un seul moyen d'y arriver : l'humour. Il suffisait de plaisanter sur le sujet, même si le risque était que les blagues se transforment en jeu et le jeu en séduction. Mais après tout, elle avait toujours était joueuse. Alors elle y alla franchement :
— Tu as rêvé de moi ? Et de mon doux baiser du soir du bal ?
Sirius manqua de s'étouffer avec son lait chaud et se brûla la langue par la même occasion, causant l'hilarité de Sofia. Mais il se reprit bien vite et répondit :
— Dis comme ça on dirait un de ces contes moldus à l'eau de rose.
— Je n'ai jamais apprécié ces contes, c'est toujours le prince qui sauve la princesse, alors qu'elle pourrait très bien se sauver elle-même si elle était moins cruche.
— Tu seras donc celle qui me sauvera ? rigola Sirius.
— Parce que tu te prends pour le prince ? contre-attaqua Sofia.
Ils rigolèrent à nouveau et Sirius s'avoua vaincu pour cette manche, mais pas pour la guerre.
— Et donc, Remus était confortable pour cette nuit de sommeil ?
— Plutôt oui. Jaloux monsieur Black ?
— Non, plutôt heureux de récupérer mon épaule, tu as la tête lourde.
Sofia lui tira la langue, amusée, et termina son café. Ils furent interrompu par l'arrivée de leur amis et la journée se poursuivit tranquillement. Ils jouèrent à plusieurs jeux de société et dînèrent ensemble dans une ambiance chaleureuse. Alors qu'elle était sur le point de s'endormir dans son lit -ou plutôt dans le lit de Sirius-, Sofia se rendit compte qu'elle n'avait pas lu le journal depuis plusieurs jours. Cela l'embêta quelques peu, surtout en ces temps de guerre, mais elle dut concéder qu'il était tout de même agréable de vivre pour soi parfois.
Lundi 3 janvier 1977
Sofia se réveilla ce matin là avec un immense sourire. Aujourd'hui, elle avait dix-huit ans. Elle se trouvait toujours chez James même si Remus et Peter étaient rentrés chez eux la veille. Elle allait donc pouvoir profiter tranquillement de sa journée avec ses deux amis. Elle sortit de son lit et sourit légèrement en constatant que la photographie que ses amis et elle avaient fait le soir du Nouvel An ornait maintenant le mur de photos de Sirius.
Contrairement à d'habitude, elle prit le temps de se maquiller très légèrement et utilisa sa baguette pour onduler ses longs cheveux blonds. En s'observant dans le miroir, elle réalisa qu'elle était désormais une adulte. Il n'y avait plus de trace de l'enfance sur son visage. Ses joues n'étaient plus rebondies et ses lèvres avaient une forme plus charnue. Elle avait changé depuis son départ de la Russie, six mois plus tôt. Elle avait grandit.
Sofia jeta un dernier coup d'œil à son reflet puis descendit pour prendre son petit-déjeuner. Elle entra dans la cuisine et y trouva Sirius et James en train de se chamailler gentiment pour savoir lequel pourrait manger la dernière tranche de pain perdu préparé par Noisette. Sofia ne leur laissa pas le temps de la réflexion et l'attrapa avant de l'enfourner dans sa bouche avec un grand sourire. James lui offrit alors un grand sourire et cria :
— Joyeux anniversaire !
— Oui joyeux anniversaire Sofia ! ajouta Sirius avec un sourire.
La jeune femme les remercia la bouche pleine et s'assit en face d'eux avec une tasse de café chaud. Elle ne savait pas réellement comment elle voulait fêter cette journée. Ils ne pouvaient pas quitter le manoir avec les temps qui courraient mais Sofia commençait à tourner en rond dans cette grande maison. Une idée germa soudain dans son esprit : et si elle faisait découvrir la Russie à ses amis ? Elle pourrait cuisiner un repas russe simple et le déguster avec eux ?
Elle proposa son idée aux deux garçons qui s'empressèrent d'accepter : il n'était jamais contre la découverte de nouvelles saveurs. Sofia demanda alors à Noisette les aliments dont elle avait besoin pour préparer un bœuf Stroganov, un Bortsch, des Pirojki mais également une Vatrouchka pour le dessert. La préparation du repas leur prit une grande partie de la matinée et ils rirent énormément.
Sofia s'avéra, à la surprise générale, une excellente cuisinière. Elle réalisait les recettes de mémoire et guidait ses deux commis d'une voix autoritaire qui faisait mourir de rire les deux maraudeurs. James, alors qu'il ajoutait encore du sucre dans le dessert, osa avancer :
— Tous ces plats m'ont l'air très... riches.
— Dit l'anglais qui mange du bacon grillé au petit déjeuner et du poisson frit dès qu'il en a l'occasion.
Sirius sourit, amusé par la réplique de la jeune femme et James se renfrogna. Il est vrai que la cuisine britannique n'était pas forcément un modèle d'équilibre non plus. Lorsque tout fut prêt, les trois amis dressèrent la table dans la Salle à Manger et apportèrent les plats pour un repas convivial et gourmand.
C'est alors que Madame et Monsieur Potter firent leur apparition dans la cheminée du salon. Il regardèrent surpris leur fils et Sirius assis à table au milieu de plusieurs plats copieux et la jeune fille blonde qui semblait leur tenir compagnie. James et Sirius se levèrent aussitôt pour les accueillir chaleureusement et les deux adultes leur rendirent bien.
Sofia observa ce joyeux tableau. Monsieur Potter ressemblait énormément à James, avec quelques décennies de plus et des cheveux poivres et sels. Madame Potter était sans aucun doute l'un des plus belle femme que Sofia n'ait jamais vu. Elle était grande, mince, avec une peau parfaite et un chignon aristocratique. Ses yeux bleus se posaient sur son fils avec un amour sans limite et Sofia constata qu'elle posait le même regard sur Sirius.
Cette démonstration d'amour maternel lui fit mal au ventre. Elle n'avait elle-même jamais connu cela et espéra bêtement qu'un jour Madame Potter puisse poser le même regard sur elle. Le jeune Potter attrapa alors le bras de Sofia, la tirant de ses pensées, et la présenta à ses parents :
— Mère, Père, voici Sofia. Elle est venue passer ses vacances ici après avoir eut quelques soucis à Poudlard avec ses camarades.
— Enchantée Madame, Monsieur, merci de m'accueillir chez vous, dit poliment Sofia toujours avec un accent russe prononcé.
— C'est avec plaisir Sofia ! lui sourit gentiment Madame Potter.
— C'est son anniversaire aujourd'hui, glissa alors Sirius avec malice.
— Oh et bien dans ce cas joyeux anniversaire ! C'est donc pour cela qu'il y a autant de nourriture sur cette table, rit légèrement Monsieur Potter.
Sofia lui offrit un sourire aimable et répondit simplement :
— J'ai voulu faire goûter les plats de mon pays à James et Sirius mais si vous le souhaitez vous pouvez vous joindre à nous il y en a largement assez.
Les parents de James acceptèrent de bon cœur et le repas se déroula dans la joie et la bonne humeur. Sofia se sentie étrangement émue de partager son repas d'anniversaire avec cette famille reconstituée que formait les Potter et Sirius. Savourant un repas qui avait le goût de son enfance, elle se sentit presque en famille au milieu de ces rires et de cette joie.
La journée passa rapidement. Monsieur et Madame Potter étant de retour, Sofia se demanda s'il elle devrait retourner à Poudlard avant la fin des vacances mais la mère de James lui assura qu'elle pouvait rester aussi longtemps qu'elle le désirait, surtout si elle continuait de cuisiner aussi bien. La jeune fille fut heureuse de cette invitation et l'accepta chaleureusement.
Une autre photographie s'ajouta alors à sa collection naissante. On la voyait en train de souffler ses bougies avec un air joyeux, tandis que James et Sirius l'encadraient en riant. Sofia regarda alors les deux photographies magiques qu'elle avait pris durant ces courtes vacances et se rendit compte que sa vie avait réellement changé au court des derniers mois. En mieux.
Mercredi 5 janvier 1977
La neige se mit à tomber sous forme de gros flocons en début d'après-midi. Sofia était ravie. Le soir même avait lieu la pleine lune, et elle était pressée d'entendre la neige craquer sous ses pattes. Elle avait craint un instant que la présence de Monsieur et Madame Potter n'empêche ses deux amis de se joindre à elle mais les deux adultes devaient repartirent en fin d'après-midi pour causes professionnelles.
Ce qui embêtait le plus Sofia, c'était de ne pas pouvoir passer cette pleine lune avec Remus. Lorsqu'elle lui avait envoyé une lettre lui proposant de le rejoindre, le jeune homme lui avait simplement dit qu'il avait l'habitude de gérer cela durant les vacances. Elle avait compris le sous-entendu : il allait s'enfermer et souffrir seul. Malgré son insistance et ses nombreuses propositions, Remus lui dit qu'elle n'avait pas à s'inquiéter. Ce n'était pas l'esprit de la meute et Sofia avait eu du mal à accepter la décision de son ami.
Elle avait cru qu'avec les nouvelles résolutions qu'il avait pris il serait plus enclin à la laisser l'aider, mais Remus était apparemment aussi têtu qu'elle. Elle en avait parlé à James et Sirius, désireuse d'obtenir des conseils, et James lui avait répondu que Remus ne voulait sans doute pas donner de faux espoirs à ses parents. Alors elle n'avait pas insisté. Pour cette fois.
Sofia pénétra dans la cuisine et y trouva Noisette occupée à cuisiner un gâteau au chocolat à grand renfort de beurre. Se rapprochant de l'elfe-de-maison, Sofia lui proposa son aide :
— Oh non Mademoiselle Sofia, Noisette va le faire. Mais vous pourrez lécher le saladier si vous le souhaitez !
Sofia, trouvant l'arrangement très intéressant, accepta de bon cœur. Si bien que lorsque Noisette plaça le gâteau dans le four, elle se saisit du saladier et commença à passer son doigt le long des bords de celui-ci. Elle les enfourna dans sa bouche et savoura la douceur du chocolat sur sa langue. Elle devait prendre des forces pour ce soir.
OoOoO
Lorsque Sofia sortit dans le jardin du manoir avant le levé de la lune, James et Sirius l'attendait déjà. Uniquement vêtue d'un peignoir et pieds-nus, elle vit le visage des garçons rougir et haussa simplement les épaules. Ils avaient peut-être oublié qu'elle devait être nue pour ne pas déchirer ses habits, mais pas elle. Toujours aussi peu pudique, elle leur indiqua néanmoins :
— Je vais me transformer d'une minute à l'autre alors à moins que vous ne vouliez me voir nue, tournez-vous.
Amusé par son ton ironique, James fit mine de vouloir l'observer. Sofia haussa un sourcil et défit la ceinture de son peignoir. Soudain aussi rouge qu'une tomate, le jeune Potter fit immédiatement demi-tour et se cacha les yeux comme un enfant. Sofia ne put s'empêcher de se moquer de lui :
— Hâte d'entendre parler de ta première fois avec Evans si la vue d'un corps nue te met dans cet état.
L'éclat de rire de Sirius acheva définitivement James qui bredouilla de vagues excuses et se mit à grommeler dans sa barbe. Sofia put percevoir quelques brides telles que "aucune notion de pudeur" et "font la paire ces deux là". Elle s'apprêtait à répondre lorsqu'un nuage s'écarta, dévoilant la lune. Son peignoir tomba au sol et bientôt elle fut sous sa forme lupine.
Trottinant joyeusement jusqu'aux garçons, elle s'appuya alors de tout son poids sur le dos de James. Le visage du garçon s'écrasa dans la neige et amusée, Sofia lui passa un grand coup de langue sur le visage. James tenta de repousser le gros loup qui lui était tombé dessus, mais n'y parvint pas.
— Sofia pousses-toi ! T'es trop lourde, je peux plus respirer !
La louve leva les yeux au ciel et se retira du dos de James sous le rire de Sirius. Ce dernier s'approcha de Sofia et passa un main hésitante sur son pelage. Ses longs poils blancs étaient doux comme de la laine, et chaud comme un plaid en hiver. James se releva et tenta de retirer le maximum de neige de ses vêtements.
Les deux maraudeurs se transformèrent alors en cerf et en chien et la nuit commença. Joyeuse, Sofia s'amusa à les poursuivre dans la neige et à leur écraser le visage dedans lorsqu'elle les attrapait. Sirius et James n'étaient pas en reste, ils avaient décidé de former une alliance pour attaquer le loup : James la distrayait pendant que Sirius sautait sur son dos pour lui mordiller gentiment les oreilles.
D'aussi loin que remonte les souvenirs de Sofia, elle n'avait jamais autant rit lors d'une pleine lune sans autre loup. Pourtant, lorsque le milieu de la nuit arriva, James et Sirius se transformèrent à nouveau pour aller dormir. Ils avaient convenu que Sofia passerait une partie de la nuit seule à courir pour se dégourdir les pattes. Elle ne pouvait pas rester inactive trop longtemps pendant les pleines lunes, et courir sous la lune lui semblait obligatoire.
Redevenus humains, James ébouriffa le poil de Sofia en lui disant amicalement :
— Merci de m'avoir fait manger autant de neige et à demain ! Amuses toi bien !
Sirius s'approcha à son tour et caressa à nouveau les poils doux de loup. Les yeux bleus de Sofia lui adressèrent un regard moqueur et il comprit qu'il allait en entendre parler le lendemain. Il ajouta néanmoins à la suite de James :
— Oui, bonne nuit et amuses toi bien !
Sofia se détourna d'eux pour s'élancer vers les bois, et les deux maraudeurs furent surpris de la puissance de ses foulées et de la vitesse qu'elle prenait. Rapidement, elle ne fut plus qu'un point blanc lointain.
— C'est dingue ce qu'elle peut sembler puissante sous sa forme de louve alors qu'elle est minuscule en vrai, dit James.
— Elle est loin d'être impuissante sous sa forme humaine. Souviens toi du jour où on a teint les cheveux des Serpentard en rouge, elle était sacrément impressionnante quand elle est venue nous remonter les bretelles !
— Oh oui c'est vrai ! Et la fois où elle a voulut tuer Rosier pour avoir jeté ses affaires dans le lac tu te souviens ?
Sirius rit doucement tandis qu'ils prenaient le chemin de la maison en se remémorant différents souvenirs. A près de trois kilomètres de là, Sofia courait sous la lune, heureuse et libre.
Vendredi 7 janvier 1977
Remus se laissa tomber sur la banquette du Poudlard Express avec un soupir épuisé. La dernière pleine lune ne datait que de deux jours auparavant et il avait longuement regretté de ne pas avoir finalement accepté la présence de Sofia. Lorsqu'elle était là, le loup était plus calme et il se réveillait en meilleure forme. Alors qu'actuellement il avait l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur. Peter, à ses côtés, lui adressa un sourire compatissant.
Ils attendaient tous les deux que James, Sirius et Sofia fassent leur apparition. Cela ne tarda pas. James rentra dans la cabine avec un bonjour retentissant et s'assit à côté de Peter. Sirius et Sofia firent une entrée plus calme et s'assirent en face de leur trois amis. Remus remarqua que le jeune homme ne cessait de jeter des regards amusé à la jeune fille qui les lui rendait le plus souvent. Que s'était-il donc encore passé depuis nouvel an ?
Sofia ne le savait pas elle-même. Le jeu de séduction qui s'était amorcé le matin du premier janvier, et même le soir du bal de noël, était devenu permanent avec Sirius. Ils se chamaillaient comme deux enfants et s'amusaient des réactions de l'autre. Plus amusé que gêné par la situation, James avait pris l'habitude d'arbitrer leurs joutes verbales.
Remus décida de ne pas s'occuper de cela pour l'instant, il tirerait les vers du nez de Sofia, Sirius ou James plus tard. Il tendit un petit paquet à Sofia et lui dit :
— C'est ton cadeau d'anniversaire, de notre part à tous les quatre.
Les yeux de Sofia s'illuminèrent à nouveau et elle attrapa le paquet. Remus était en train de s'excuser du retard, avançant un problème de livraison du hiboux, mais Sofia n'en avait que faire. Elle était si heureuse d'avoir un cadeau qu'il aurait bien pu arriver le mois prochain qu'elle ne leur en aurait pas voulu.
Elle tira sur le ruban doré et ouvrit le paquet. Il contenait un fin bracelet en argent. En y regardant de plus près, elle remarqua qu'il était serti de minuscules pierres bleus claires. Remus, craignant qu'elle n'aime pas, dit :
— Il te plait ? On avait l'air de quatre idiots lorsqu'on l'a commandé. On y connait absolument rien. Les pierres sont de...
— L'hémimorphite, répondit simplement Sofia à sa place.
Elle connaissait cette pierre. Il s'agissait de cristaux de zinc que l'on trouvait dans des géodes principalement issues du continent africain. Elle le savait car il s'agissait de la pierre préférée de sa mère. Sofia observa le bracelet, troublée.
Les maraudeurs l'observaient, ne sachant pas réellement comment réagir. Ce fut Sirius qui prit le premier la parole en avançant :
— Si tu n'aimes pas, on peut échanger. On a juste trouvé que c'était exactement la couleur de tes yeux alors ...
Sofia leur offrit un sourire empreint de tristesse et dit :
— Je le trouve magnifique les garçons. C'est juste... Mon père me disait toujours que c'était la pierre préférée de ma mère. Il lui avait offert une bague de fiançailles avec cette pierre. Et il m'a toujours répété que mes yeux d'hémimorphites lui ferait dire oui à tous mes caprices.
Elle rit un instant à ce souvenir et ajouta simplement :
— C'est une pierre assez rarement utilisée en bijouterie et plutôt inconnue. Je trouve juste la coïncidence étonnante. Mais il est magnifique. Merci beaucoup.
Elle leur adressa cette fois-ci un sourire réellement chaleureux et tous se détendirent. Sofia parlait peu de ses parents, et encore plus rarement de sa mère. Bien sur, les maraudeurs savaient qu'elle était morte, mais ils ne savaient pas dans quelles conditions.
Sofia tendit son poignet droit à Sirius, ainsi que le bracelet, pour que celui-ci lui accroche. Sentant que l'atmosphère n'était toujours pas détendue, Sofia décida qu'il était l'heure de rire :
— Alors James, quel est ton plan d'attaque pour convaincre Evans que tu ne t'intéresse plus à elle ?
Les cinq amis s'attaquèrent donc à la construction d'un plan infaillible, et les rires retrouvèrent leur place dans le compartiment.
Samedi 8 janvier 1977
Lorsque Sofia se réveilla ce matin là, elle eut le déplaisir d'entendre les deux pimbêches qui partageaient son dortoir. Mary Flint et Druella Crabbe étaient en effet, tout comme elle, rentrées de vacances. Tentant de les ignorer, Sofia sortit de son lit pour se préparer rapidement. Elle brossa ses longs cheveux et les laissa tels quels, puis elle se lava le visage et se parfuma avec le parfum de Sirius. Elle s'habilla simplement et chaudement et enroula l'écharpe de James autour de son cou. Avant de sortir de la Salle Commune, elle attrapa son sac de cours.
Aujourd'hui, bien qu'une sortie à Pré-au-Lard soit programmée, Sofia avait prévu de réviser pour ses ASPIC blancs qui tombaient dans une semaine. Certes, elle avait travaillé durant les vacances, mais pas autant que si elle les avait passées seule à Poudlard. Elle avait donc décidé de passer son samedi enfermé à la bibliothèque, plongé dans son manuelle d'Histoire de la Magie. Un frisson la saisit rien que d'y penser.
Elle entra dans la Grande Salle sans se soucier du monde qui l'entourait mais pris tout de même le temps d'adresser un signe de la main aux maraudeurs. Elle se dirigea vers la table de Serpentard et s'assit seule. Regulus, un peu plus loin, l'ignora comme à son habitude depuis maintenant quelques semaines. Sofia tenta de lui sourire, mais le jeune homme fuyait son regard. Elle soupira et attrapa une tasse de café ainsi que quelques madeleines.
Lorsque le hiboux déposa un exemplaire de la Gazette devant elle, Sofia s'en saisit. Elle n'avait pas lu le journal depuis ce qui lui semblait être une décennie. Le titre qui ornait la première page attira donc immédiatement son œil et Sofia attaqua la lecture de l'article qui suivait.
« QUI SONT CES JUSTICIERS DE L'OMBRE QUI LUTTE CONTRE LES MANGEMORTS ? »
« Comme nous vous le disions il y a quelque jours, une organisation de sorciers semble lutter contre Vous-Savez-Qui. Cette organisation a déjà combattu le mage noir à plusieurs reprises, et parvient parfois à contrecarrer ses plans. Un témoin d'une dernière attaque nous apprenait que les assaillants étaient dissimulés par des sortilèges et se battait "au nom du bien".
Cette organisation, qui semble répondre au nom d'Ordre du Phénix, reste extrêmement secrète. Néanmoins nous ne pouvons que saluer le courage de ces quelques sorciers et sorcières qui se battent au nom de la liberté.
La Guerre fait toujours rage dehors et chacun vit maintenant dans la crainte d'une attaque. Ce soupçon d'espoir, bien que minime dans l'océan de peur, ne peut qu'éclairer nos vies et nous permettre de croire à une possible rémission.
Courage, sorciers de l'Ordre. »
Sofia posa son journal, soudain captivée par sa lecture précédente. Ainsi, Voldemort n'agissait pas impunément. Certes, les Aurors faisaient leur maximum pour arrêter le mange noir et ses disciples, mais savoir que des civils s'organiser eux-même pour défendre les autre réchauffait le cœur de la jeune femme. Peut-être qu'il était possible d'espérer finalement...
OoOoO
Sofia était assise à la bibliothèque depuis près de deux heures maintenant et se demandait bien ce qui avait pu la pousser à sécher une sortie à Pré-au-Lard pour ça. L'Histoire de la Magie était définitivement son enfer personnel. Pourtant elle s'y plongeait avec acharnement, sachant pertinemment que ses notes d'ASPIC permettraient de déterminer son avenir.
Elle n'avait jamais réellement réfléchit à ce qu'elle voudrait faire une fois adulte. L'argent n'étant pas un problème pour elle, le critère du salaire n'entrait pas en compte dans le choix de son futur métier. Elle avait un temps pensé devenir chercheuse afin de trouver des remèdes aux maladies rares, dont celle qui avait emporté son père. Depuis le début de la guerre contre Voldemort, elle avait également pensé au métier d'Auror. Pourtant, elle savait que rien ne la satisferait pleinement. Le métier de chercheuse manquait cruellement d'action, et elle était bien trop sujette à l'insubordination pour devenir Auror.
Un soupir passa à nouveau la barrière de ses lèvres et elle plongea sa tête dans ses bras. Elle n'entendit donc pas la personne qui s'assit à ses côtés et qui, prenant ce geste pour elle, murmura d'un air embarrassé :
— Si je te gêne je peux m'en aller tu sais...
Sofia releva subitement la tête, faisant ainsi craquer ses cervicales, et plongea ses yeux dans ceux de Regulus. Elle ne sut pas comment réagir : devait-elle accueillir chaleureusement le garçon ? Lui reprocher ses semaines d'ignorance ? Voyant son indécision, Regulus commença à rassembler ses affaires pour aller s'asseoir ailleurs. Sofia n'hésita donc plus et posa sa main sur le bras du garçon en murmurant :
— Non reste...
Regulus se rassit et attendit la suite du discours de la jeune femme qui ne tarda pas à arriver :
— Je pensais... Je pensais que tu ne me parlais plus.
Le reproche se disputait à la gratitude dans la voix de Sofia et elle-même n'était pas vraiment certaine de ses sentiments quant au retour du jeune Black. Regulus, sentant son indécision, chuchota donc pour ne pas troubler le silence de bibliothèque :
— Oui, mais tu me manquais.
Sofia, surprise et touchée, lui adressa un sourire amicale et chuchota à son tour :
— Toi aussi tu m'as manqué.
Un sourire identique au sien naquit sur les lèvres de Regulus et ils se mirent à travailler côté à côte, en silence, simplement heureux.
OoOoO
Ce soir là, les deux Serpentards mangèrent ensemble dans l'euphorie de leurs retrouvailles. Regulus entendit quelques réflexions sur le fait qu'il fréquentait une traître à son sang et à sa maison mais ne les écouta pas contrairement aux semaines précédentes : Sofia était son amie. De son côté, Sofia surpris un regard des maraudeurs. Remus semblait compréhensif, Peter indécis, James contrarié et Sirius hors de lui. Oups. Elle se mordilla la lèvre un instant.
— Un problème ? demanda Regulus, inquiet qu'elle ait entendu la réflexion stupide de Rosier.
Sofia détacha son regard de la table des Gryffondors et planta sa fourchette dans une rondelle de carotte.
— Non. En fait je sais pas. Ton frère ne semble pas très heureux de nos retrouvailles.
Regulus se tendit et posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis quelques semaines :
— Il y a quelque chose entre vous ?
Sofia lui jeta un regard suspicieux avant de hausser les épaules, désinvolte.
— Non. Enfin, on se chamaille et on se cherche. Mais rien de concret.
— Ah, répondit simplement Regulus.
Il dévia alors la conversation sur le Quidditch, un sujet neutre.
OoOoO
Sofia avait convenu avec les maraudeurs qu'ils se rejoindraient dans l'une des salles d'études avant le couvre-feu pour discuter de leur journée. Aussi, elle salua Regulus en sortant de table et lui promit de le retrouver à la salle commune pour une dégustation de bonbons avant de rejoindre son lit.
Elle se dirigea vers la salle mais fut interceptée entre temps par une paire de bras qui la tira dans l'un des nombreux passages secrets. Voyant qu'il ne s'agissait que de Sirius et pas d'une nouvelle blague des Serpentards, elle lui sourit alors chaleureusement.
— Je peux savoir ce qu'il te prends de parler à ce crétin ?
Le ton dur du jeune homme fit faner son sourire naissant et elle prit un regard dur.
— Je peux savoir ce qu'il te prend de me parler sur ce ton ?
Sirius se rembrunit à son tour et contre-attaqua :
— Sofia, il n'a même pas levé le petit doigt quand Rosier et sa bande t'ont fait leurs crasses, tu ne peux pas lui pardonner tout de même !
— Je pense être assez grande pour décider à qui je pardonne quoi.
Son ton cassant fit pendre conscience à Sirius de l'état d'énervement dans lequel elle se trouvait. Il passa un main moite devant ses yeux et poussa un soupir à fendre l'âme.
— Je ne te comprends pas. Je pensais qu'on s'entendait bien toi et moi.
Sofia lui jeta un regard empli d'incompréhension.
— Je ne vois pas en quoi le fait de bien m'entendre avec toi m'empêche de bien m'entendre avec lui également ?
— Mais enfin, tu connais l'état de nos relations tout de même !
— Vos problèmes de famille ne me concerne pas Sirius. Maintenant je suis désolée mais je vais rejoindre Regulus qui lui ne me reproche pas d'être amie avec toi. Excuse-moi auprès des autres.
Elle tourna le dos et Sirius attrapa son bras, souhaitant la retenir.
— Attend Sofia... Fais juste attention à toi d'accord ?
Sofia lui jeta un regard glacial et le jeune homme lâcha immédiatement son bras avant de la voir disparaître derrière la tapisserie qui marquait l'entrée du passage secret. Sirius se frappa le crâne contre l'un des murs en se demandant ce qui avait bien put le conduire à agir de manière aussi stupide. Malheureusement, il ne trouva pas la réponse.
Mercredi 12 janvier 1977
Cela faisait plus de trois jours de Sofia n'avait pas adressé la parole à Sirius. Elle parlait toujours aux trois autres maraudeurs mais ignorait consciencieusement le quatrième. Le jeune homme s'était déjà excusé à de multiples reprises et lui avait pourtant promis de ne plus se mêler de ses relations, mais Sofia était têtue. Cependant, le jeune homme commençait à lui manquer. Elle adorait leurs joutes verbales, leurs discussions sur le Quidditch et leur petit jeu de semi-séduction.
Résignée, elle se laissa tomber sur son lit après une matinée de cours plutôt chargée. Elle attrapa le roman que Peter lui avait offert à noël et poursuivit la lecture déjà bien entamé. Concentrée sur l'ouvrage, elle ne vit pas Rosier et ses deux suiveurs imbéciles se diriger vers elle. Trop tard. Sa baguette était posée sur la table de chevet et elle n'eut pas le temps de la saisir que Rosier la balançait déjà sur son épaule comme si elle ne pesait rien.
Malgré les cris de protestation et les insultes de Sofia, il se dirigea vers la salle de bain et la poussa sous une douche.
— Dégage espèce de petit cancrelat répugnant !
Un rire mauvais s'échappa des lèvres du jeune homme et il la menaça de sa baguette pour qu'elle ne bouge pas. Il alluma le robinet d'eau froide et Sofia fut rapidement trempée jusqu'au os. Tremblante de froid, elle continua d'essayer de sortir de cette maudite salle de bain. Malheureusement pour elle, Rosier fut plus rapide et lui jeta un maléfice du saucisson. Elle tomba donc face contre le carrelage, se cognant la tête, sous les jets d'eau glacée.
— Une petite douche froide permettra peut-être de te remettre les idées en place, espèce de traître à ton sang.
Sofia entendit sa remarque au milieu du bourdonnement qui sévissait dans ses oreilles depuis sa chute. Rosier sortit de la salle de bain sans verrouiller la porte et Sofia n'eut plus d'autres choix que d'attendre que le maléfice se dissipe. Ainsi, allongé sur le ventre contre le sol de la douche, sous un jet d'eau glacé, elle attendit. Longtemps. Très longtemps.
Le froid commençait à engourdir son corps et elle sut à un moment que ses larmes se mêlait à l'eau. Pourtant, elle attendit. Et quand enfin elle retrouva la pleine possession de son corps elle se redressa lentement, les lèvres bleues. Elle tremblait comme une feuille, sa température corporelle ayant largement eut le temps de chuter durant les quatre heures qu'elle avait passé sous l'eau.
Elle coupa le robinet et retourna dans le dortoir. Mécaniquement, elle se déshabilla et enfila les vêtements les plus chauds qu'elle possédait. Toujours tremblante et les cheveux trempées, elle quitta le dortoir pour se diriger vers la salle d'étude. Elle savait qu'elle y trouverait ses amis. Arrivée dans la pièce, elle constata que peu d'élèves s'y trouvaient : les maraudeurs, Evans et une amie à elle, deux Serdaigles. Parfait.
Sofia s'avança donc vers les maraudeurs, tremblotante de froid, les cheveux dégoulinants d'eau. Peter fut le premier à l'apercevoir et poussa un petit couinement angoissé qui attira l'attention des trois autres. James réagit au quart de tour et fit s'asseoir Sofia avant de lui mettre sa propre veste sur les épaules. Remus demanda :
— Mais enfin qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? On dirait que tu es tombé dans le lac !
— Pr... Pres... Presque..., répondit Sofia en grelottant.
Sirius se joignit à James pour lui frictionner les bras afin de la réchauffer. Alors, Sofia plongea ses yeux dans les yeux gris du jeune homme et se laissa doucement aller contre lui. Elle lui avait pardonné. Il passa ses bras autour d'elle sans cesser de la frictionner. Personne ne fit de commentaire et James répéta la question de Remus, maintenant que Sofia ne claquait plus des dents :
— Que s'est-il passé ?
— Rosier m'a fait prendre une douche froide. Pendant quatre heures.
Tous la fixèrent et Sofia lut les différentes émotions qui passèrent dans leur regard : colère, haine, appréhension, ... Remus demanda alors :
— Il ne t'a pas...
Il ne finit pas sa phrase et Sofia comprit que le loup-garou s'inquiétait pour sa vertu. Elle émit un rire mauvais contre la poitrine de Sirius :
— Une traître à son sang comme moi ? Enfin Remus, je ne suis pas à la hauteur de ses critères.
Le silence tomba sur leur table de travail et Sofia se redressa, sortant de l'étreinte de Sirius. Remus lui tendit un carré de chocolat et elle le remercia d'un sourire en dégustant la friandise. Remus avait toujours du chocolat sur lui. Il disait que cela soignait tous les maux. Peter fut le premier à briser le silence :
— Tu devrais en parler à un professeur Sofia. Leurs "blagues" deviennent de plus en plus dangereuse pour ta santé. Tu as déjà finit à l'infirmerie la dernière fois, et tu n'en étais pas loin cette fois-ci...
— Pet' a raison... Cela devient vraiment dangereux pour toi.
Sofia hocha négativement la tête. Elle n'avait besoin de personne pour se défendre. Un jour, Rosier serait seul. Et ce jour là, elle lui ferait du mal. Beaucoup de mal.
— Je n'ai pas besoin d'un professeur pour régler cette histoire. Je vais me venger, j'attends juste une bonne occasion.
Peu convaincu de l'efficacité de cette solution, les quatre garçons regardèrent la jeune femme qui retrouvait peu à peu des couleurs. Aucun d'eux ne doutaient des capacités de vengeance de Sofia, mais survivrait-elle jusqu'à la réalisation de cette vengeance ?
J'espère que ce chapitre vous aura plu autant que les précédents. La suite arrive, comme d'habitude, le week-end prochain :)
Merci à vous de suivre cette histoire, cela me fait vraiment plaisir !
A très vite, bon week-end et bonne semaine !
