Merci à Destrange pour ses reviews fidèles à chaque chapitre, c'est un plaisir à lire ! Et merci à tous pour les follows, les ajouts en favoris et vos retours sur cette histoire !
CHAPITRE 9 - ASPIC et anniversaires
Lundi 17 janvier 1977
— Debout Sirius ! Debout !
Sirius ouvrit un œil vitreux suite aux injonctions de James. Encore plongé dans un semi-sommeil, il cligna des paupières pour tenter de discerner les formes sombres qui s'agitaient autour de son lit. Puis les trois autres maraudeurs crièrent en cœur :
— Joyeux anniversaire !
Une pluie de confettis s'abattit sur lui alors qu'il n'était toujours pas correctement réveillé et il croula bientôt sous les paquets offerts par ses amis. Il rit doucement tandis que les brumes du sommeil se dissipaient et attrapa le paquet tendue par James. Il s'agissait d'une nouvelle batte de batteur qui était gravé de fins dessins, dont plusieurs chiens.
— Elle est magnifique !
— C'est de notre part à mes parents et moi, on l'a fait faire spécialement pour toi, j'espère qu'elle te plait.
Sirius adressa un sourire étincelant à son meilleur ami et se promit d'envoyer une lettre à ses parents aussi vite que possible pour les remercier également. Il attrapa alors le paquet de Peter. Il s'agissait d'un nécessaire d'entretient pour balais et accessoires de Quidditch. Le garçon rougit légèrement et argumenta son choix :
— James m'avait parlé de la batte alors j'ai pensé que...
— C'est une super idée Pete ! Merci beaucoup !
L'enthousiasme de Sirius sembla calmer les appréhensions de Peter. Remus lui tendit alors son cadeau. Il s'agissait d'un album photo avec des photographies des maraudeurs tout au long de leur scolarité, mais également quelques photos de Sirius avec les Potter ou encore la photographie qu'ils avaient pris tous ensemble à nouvel an. Sur cette dernière, Sofia lui adressait un grand sourire et riait aux éclats. Remus lui dit :
— Je sais que tu aimes avoir des photos dans ta chambre et je me suis dis que tu aimerais en avoir ici. Sofia m'a pas mal aidé en en dupliquant pas mal pendant son séjour chez vous.
Sirius lui sourit alors et fut surpris quand Remus lui tendit un deuxième paquet :
— C'est de la part de Sofia, ajouta le loup-garou.
Sirius déchira hâtivement le papier kraft qui entourait le cadeau et fut surpris de découvrir un livre à l'aspect usé. Il l'ouvrit et trouve une note écrite à même l'intérieur de la couverture du livre.
« Joyeux anniversaire Sirius. Tu deviens adulte ce jour même si tu restera toujours un enfant qui fait des blagues idiotes à mes yeux. Je plaisante... Je crois.
J'espère que ce recueil de poème moldu te plaira. Ils sont de Emily Dickinson, l'une de mes poétesses préférées. J'ai remarqué durant mon séjour dans ta chambre que tu appréciais la poésie. Tu es décidément plein de surprises.
Bonne lecture. Bien à toi, Sofia. »
Il parcourut rapidement l'ouvrage des yeux. Il adorait la poésie, mais ne s'était jamais aventuré à lire de la poésie moldue. Sirius se rendait maintenant compte que c'était plutôt idiot, et qu'un tout nouveau monde littéraire s'offrait maintenant à lui par le biais de ce petit livre usé.
OoOoO
Sofia grinça des dents en découvrant les diverses questions qui recouvraient sa feuille d'ASPIC blanc. Elle passait aujourd'hui l'épreuve d'astronomie. Elle était cependant incapable de donner la définition d'une planète tellurique ou encore de décrire l'orbite elliptique de mars autour du soleil. Elle était encore plus incapable de nommer les constellations représentées ou de savoir qu'elle pouvait bien être la différence entre une comète et une météorite.
Tournant et retournant sa feuille dans tous les sens, elle constata qu'elle était sûre de seulement deux réponses sur la quarantaine demandée. Si cela continuait ainsi, elle allait écoper d'un Troll à son examen et se verrait refusé le droit de passer les vrais ASPIC.
Quelle horreur... Et dire qu'elle aurait pu passer cette belle journée ensoleillée mais glaciale avec les maraudeurs pour fêter l'anniversaire de Sirius... Elle l'avait croisé le matin même dans la Grande Salle et il l'avait chaleureusement remercié pour le livre qu'elle lui avait offert, ainsi que pour avoir contribué au cadeau de Remus. Il paraissait extrêmement joyeux et elle était déçue de devoir rester enfermé dans la salle d'examen jusqu'au soir sans pouvoir partager ce moment avec lui. Et les autres bien sur.
Les trois heures de temps impartis à l'examen passèrent très lentement. Sofia parvint à répondre grossièrement à quelques questions supplémentaires mais rien de suffisant pour atteindre un Effort Exceptionnel. Le seul astre qu'elle connaissait comme sa poche était la lune, et il n'y avait aucune question sur elle. C'était bien sa veine ! Elle avait néanmoins put citer la constellation du loup à la question "Citez une constellation de l'hémisphère Sud" et elle était plutôt fière d'elle sur ce coup là.
Pourtant, lorsqu'elle rendit sa copie au professeur MacGonagall qui surveillait l'examen, elle ne put s'empêcher de baisser honteusement les yeux.
Mais Sofia ne déprima pas longtemps. Aussitôt sortit de la salle, elle avisa les maraudeurs qui montaient les escaliers à grandes enjambés et les rejoignit rapidement. Ils l'accueillirent avec des grands sourires et James demanda :
— Alors, c'était comment l'astronomie ?
Sofia grimaça et dit d'une voix dégoûtée :
— Plutôt horrible alors on va éviter d'en parler. Et votre journée ?
Sirius lui répondit avec entrain :
— Nous avons été volé au Terrain de Quidditch, fait une bataille de bombabouse, semé Picott quatre fois, découvert un nouveau passage secret, fait une blague à Rogue qui était à mourir de rire et euh... Ah oui, on a mangé toutes les chocogrenouilles que tu as offert à James à noël !
— Quoi ?! Vous m'en avez même pas laissé une ?
Sofia prit un air horrifié mais son grand sourire ne trompa personne. Ils rirent tous ensemble un bon moment avant que Peter ne propose :
— Et si on allait prendre notre goûter aux cuisines ?
Sa proposition fut bien évidement adoptée à l'unanimité. Et la joyeuse bande prit le chemin des cuisines pour aller se régaler une nouvelle fois, avant que Sofia ne doive rejoindre son dortoir pour réviser ses épreuves du lendemain.
Mardi 18 janvier 1977
Sofia trépignait d'impatience. Il était quatorze heures et elle s'apprêtait à passer son épreuve pratique de Défense Contre les Forces du Mal. Le professeur Hector, un vieux sorcier qui enseignait cette matière à Poudlard, l'appela alors à la rejoindre dans la salle de classe qui servait de lieu d'examen.
— Bonjour Miss Petrov.
— Bonjour Professeur, répondit posément Sofia.
Il lui demanda tout d'abord d'exécuter des sortilèges assez simples : un expeliarmus, un sortilège de bouclier, un maléfice cuisant et enfin un sortilège de stupéfix. Sofia les réussit parfaitement, bien qu'elle dut s'y reprendre à deux fois pour le maléfice cuisant pour qu'il soit réellement efficace. La première fois, il n'avait produit que des brûlures superficielles au mannequin sur lequel elle lançait les sortilèges.
Le professeur Hector souriait, satisfait des capacités de son élève :
— Très bien Miss Petrov. Votre niveau est bon. Aussi je vous propose de transformer votre Effort Exceptionnel en Optimal en réalisant un sortilège que nous n'avons pas encore étudié en cours : le Patronus.
Sofia hésita. Elle avait appris ce sort à Dumstrang lors de sa sixième année, devait-elle prévenir le professeur ? Ou devait-elle tirer avantage de la situation pour décrocher un Optimal ? Elle pencha finalement pour l'honnêteté, elle aimait bien le vieux sorcier.
— J'ai déjà étudié ce sortilège à Durmstrang professeur.
— Ah oui c'est vrai. J'oublie toujours qu'ils sont plus en avance que nous sur la pratique.
Le vieux sorcier sembla réfléchir un moment avant de finalement hausser les épaules :
— Et bien écoutez, nous n'avons qu'à dire que cela compensera votre retard dans les matières théoriques. Si vous réussissez le sortilège bien sur.
Sofia lui adressa un sourire ravi et se prépara à jeter le sortilège. Elle n'avait jamais réussi à donner une forme à son patronus qui s'tait toujours cantonné à rester un nuage argenté. Pourtant, elle savait qu'elle pouvait réussir aujourd'hui. Alors elle concentra deux souvenirs heureux en un seul : les pleines lunes avec son père, et celles avec les maraudeurs. Elle laissa un sentiment de joie et de plénitude l'envahir avant de prononcer d'une voix forte la formule du sort :
— Spero Patronum !
Un filet argenté sorti du bout de sa baguette et se matérialisé peu à peu en une forme qu'elle reconnu sans difficulté : un chien loup. Elle n'était pas tellement étonnée et s'attendait à ce que son patronus penne la forme d'un loup, mais elle ne comprenait pas tellement pour un chien loup se tenait devant elle au lieu d'un loup classique. Elle oublie ses préoccupations quand le Professeur Hector la félicita chaleureusement :
— Toutes mes félicitations Miss Petrov, vous pouvez considérer que vous obtenez un Optimal à cette épreuve. J'espère vous voir faire aussi bien lors des vrais ASPIC !
Le patronus disparut et Sofia, légèrement fatiguée après avoir usé autant de magie d'un coup, remercia le professeur avant de quitter la pièce. Il fallait qu'elle trouve les maraudeurs pour leur raconter à quel point elle avait été génial, comme toujours.
Mercredi 19 janvier 1977
Sofia sortit de la Grande Salle dépitée. Elle venait de terminer son épreuve théorique d'Histoire de la Magie et cela avait été un véritable carnage. Elle n'était pas parvenu à définir le sommet du conseil sorcier du XIVème siècle ainsi que leur impact sur le monde magique, ni citer le nom des chefs de guerre Goblin. Elle avait tout simplement rendue copie blanche. Et elle savait qu'elle allait écoper d'un Troll.
Remus passait par là et s'approcha d'elle, prudemment :
— Cela s'est mal passé ?
Sofia leva des yeux désespéré vers lui et murmura :
— J'ai rendu copie blanche. Je ne connaissais pas une seule fichue réponse. Pourtant j'ai révisé ! Enfin...
Non. Elle avait ouvert son livre et l'avait feuilleté pendant des heures sans vraiment lire ce qui y était écrit. Remus sourit doucement et tenta de rassurer son amie :
— Sofia tu as six ans de retard dans cette matière, ce n'est pas étonnant que tu aies des difficultés. Tu sais ce qu'il te reste à faire avant le mois de juin comme ça. Et puis on pourra t'aider avec les garçons, aussi étonnant que cela puisse paraître James et Sirius sont bons en Histoire de la Magie.
Quelques peu rassurée, Sofia avait consentie à se relever pour le suivre à la bibliothèque afin de réviser la métamorphose théorique, dont elle avait l'examen blanc le lendemain. Ces ASPIC blancs allaient finir par avoir sa peau !
Vendredi 21 janvier 1977
Sofia soupira d'aise en laissant sa tête reposer sur les cuisses de Remus, dans le froid du parc. Elle était allongé sur un banc sur lequel son ami était assis tandis que les trois autres maraudeurs était assis sur un tronc d'arbre en face d'eux. Ils parlaient de la semaine qui venait de s'écouler et Sofia faisait le bilan des notes qu'elle pensait avoir.
— J'ai un Optimal en DCFM, un Troll en Histoire de la magie, un piètre en astronomie. Je pense m'en tirer avec un Effort Exceptionnel en métamorphose. Pour les sortilèges j'airais très certainement un Effort Exceptionnel ou un Acceptable, comme pour les potions et le soin aux créatures magiques. Je m'en tire plutôt bien sur tout ce qui n'est pas théorique finalement.
— J'en reviens toujours pas que tu aies réussis à obtenir un Optimal en DCFM alors que le Professeur Hector est réputé pour n'en donner qu'un par an, fit remarquer Sirius.
Sofia lui adressa un clin d'oeil et dit d'une voix sensuel :
— Il n'a pas pu résister à mon charme incroyable, comme toi Black.
Sirius éclata de rire et une énième joute verbale éclata entre eux sous le regard amusé des trois autres. L'échange dura quelques minutes avant que Remus n'interrompe leur discussion pour poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis que Sofia leur avait annoncé la nouvelle mardi :
— Quelle forme a pris ton patronus ? Celle d'un loup ?
— En partie, répondit la jeune femme. Celle d'un chien loup exactement.
— Intéressant, murmura Rémus avec un sourire entendu que personne ne comprit.
Sofia n'y prêta pas plus attention que cela et entama un discussion sur le Quidditch avec James.
Dimanche 30 janvier 1977
Aujourd'hui avait lieu le jour le plus important de l'année pour James Potter. Car aujourd'hui avait lieu l'anniversaire de Lily Evans. Il rabattait les oreilles de Sofia et des maraudeurs à longueur de journée en avançant que c'était une chance incroyable pour lui de la convaincre qu'il était l'homme de sa vie. il avait en effet beaucoup de mal à se tenir à sa résolution de nouvel an qui était de laisser la jeune femme tranquille.
Il avait acheté à Lily un collier hors de prix que même Sofia aurait été gêné d'accepter et elle ne parvenait pas à faire comprendre à James que c'était trop.
— Mais Remus t'as bien offert un pendentif à noël !
— Mais ce n'était pas pareil, argumenta Sofia.
— Et on t'as offert un bracelet tous les quatre pour ton anniversaire, et désolée de te le dire mais il était aussi hors de prix !
Sofia leva les yeux au ciel. Elle savait que l'argent n'était pas un problème pour James, ni pour Sirius qui avait touché un héritage plus que confortable de la part de son oncle.
— Enfin James tu vas la mettre vraiment mal à l'aise en lui offrant ça ! Tu devrais te contenter d'un bouquet de fleurs et d'une boîte de chocolat.
James affichait une mine boudeuse mais entendait la petite voix au fond de lui qui lui disait que Sofia n'avait pas tort : Lily serait mal à l'aise lorsqu'il lui offrirait ce collier d'or serti de diamant et de rubis. Il avait peut-être exagéré. Sofia, voyant qu'il commençait à douter, s'engagea dans la brèche.
— Quelles sont les fleurs préférées de Lily ?
James parut soudain gêné et se tortilla légèrement.
— Tu ne sais pas ? Mais enfin je croyais que tu l'aimais depuis ta première année ?
Sofia était profondément surprise.
— Oui, oui, je l'aime ! répondit précipitamment James. Mais tu comprends, vu qu'elle n'a jamais répondu à mes avances je n'en sais pas tellement beaucoup sur ce qu'elle aime.
Sofia leva les yeux au ciel et jura en russe sous le regard désolé de James.
— Tu es vraiment impossible James Potter. Cela ne m'étonnes pas qu'elle t'envoie balader depuis des années ! Tu devrais t'intéresser à elle réellement au lieu d'essayer de paraître toi-même intéressant à ses yeux !
Remus, qui écoutait la conversation depuis tout à le début, leva les yeux de son livre et dit d'une voix dégagé :
— Lily adore les pivoines. Et les blanches sont ses préférées. Elle en reçoit à chaque noël de la part de ses parents.
James jeta un regard choqué à son meilleur ami et demanda d'une voix blanche :
— Comment est-ce que ... comment ?
Remus ne prit même pas la peine de répondre au jeune Potter et, les yeux toujours plongeait dans son livre, dit simplement :
— Tu devrais suivre les conseils de Sofia et cessait de te comporter comme un imbécile.
OoOoO
La soirée approchait et James s'était démené toute la journée pour parvenir à se faire livrer un énorme bouquet composé de pivoines et de roses roses splendides, ainsi que des chocolats moldus qu'il avait déjà vue Lily manger. Cela lui avait presque coûté aussi cher que le collier vu qu'il s'y était pris à la dernière minute, mais il avait fini par réussir grâce aux relations de Madame et Monsieur Potter.
Sirius était épuisé de voir son ami brasser autant d'air et il ne put qu'acquiéser quand Franck Longdubat ordonna à James de se calmer sous la menace d'un stupéfix. James sembla alors prendre conscience de son attitude insupportable et devient plus calme. Les maraudeurs allèrent dîner, apercevant Sofia au loin en pleine discussion avec Regulus. Elle leur adressa un sourire et continua de parler avec le jeune Black. James s'approcha alors de Lily et lui tendit timidement le bouquet de fleurs et la boîte de chocolats :
— Joyeux anniversaire Lily.
La jeune fille lui jeta un regard surpris et rougit très légèrement en apercevant le bouquet de fleurs et les chocolats. Elle avait l'habitude que James lui offre des cadeaux exorbitants qu'elle finissait à envoyer à des associations, étant tout simplement horriblement gênée par leurs prix, mais également incapable de leur trouver une utilité. Cette année, le jeune homme semblait avoir fait un réel effort pour s'intéresser à elle.
Il se tenait gauchement devant elle, se balançant d'un pied à l'autre et passant une main nerveuse dans ses cheveux déjà trop ébouriffés. Ses yeux marrons semblaient partager entre la joie et le doute. Lily se saisit donc du bouquet de fleurs et des chocolats avant d'accorder un cadeau bien plus précieux à James : un sourire sincère.
— Merci beaucoup James, les fleurs sont magnifiques.
Elle se détourna alors de lui pour reprendre sa discussion avec Marlène et Alice, ses amies. James, sur un petit nuage, rejoignit les autres maraudeurs qui pouffèrent. Alors que Sofia approchait pour savoir comment cela s'était passé, James lui adressa un regard pétillant et dit d'une voix rêveuse :
— Elle m'a appelé James.
Sofia éclata de rire en même temps que les autres maraudeurs et dit d'une voix moqueuse :
— Quelle avancée ! J'espère assister à votre mariage avant de perdre mes dents de vieillesse !
— Tu seras toujours sexy, même sans dents Petrov !
— Je le sais bien, Black, mais merci de souligner mon extraordinaire beauté aux yeux de tes camarades.
— Avec plaisir Petrov, mais je suis désolé de te dire qu'ils sont surtout éblouis par mon charisme.
— De quel charisme tu parles ?
Et c'était reparti. Remus leva les yeux au ciel en même temps que Peter. Entre James qui semblait au paradis et Sirius et Sofia qui se lançaient des vannes douteuses avec un sourire goguenard, ils allaient encore passer un dîner agité !
OoOoO
Bien plus tard ce soir là, alors que les maraudeurs avaient rejoint leur lit depuis de nombreuses heures, Sirius soupira. Remus, lui aussi réveillait, se tourna vers le lit de son ami qui était à côté du sien. Il chuchota :
— Tu n'arrives pas à dormir ?
Un ronflement sonore de Peter secoua un temps le dortoir faisant rire silencieusement les deux amis avant que Sirius ne réponde :
— Non. Et toi ?
— Non, répondit Remus. Je crois que j'ai mangé trop de chocolat j'ai mal au ventre.
Sirius pouffa et fit remarquer :
— Tu manges toujours trop de chocolat Remus...
Mais Remus ne se laissa pas avoir et demanda d'une voix innocente :
— Et toi, à qui tu penses ?
— Je pense à ... Euh attends, comment ça "à qui" ? Je pense à personne. Juste à ... A mon devoir de potion. Oui, mon devoir de potion.
Remus sourit dans l'obscurité de la chambre et murmura d'un air entendu :
— Oui bien sur. Ton devoir de potion.
— Tout à fait, répondit avec défi Sirius. Alors bonne nuit Remus.
Remus rit doucement tout en remontant les couvertures sur lui.
— Bonne nuit Sirius. Rêve bien de ton devoir de potion.
Mercredi 2 février 1977
La semaine avait plutôt bien commencé pour Sofia. Elle avait obtenu les notes auxquelles elle s'était attendue pour son ASPIC et avait retrouvé pour de bon son amitié avec Regulus. Ils passaient des heures entières dans la salle commune à manger des bonbons en parlant littérature, Quidditch et cours. Ils mangeaient ensemble au repas, et Regulus et elle avait repris leur routine du petit déjeuner : le jeune Black lui tendait son café dès qu'elle le rejoignait dans la Grande Salle.
Sofia était en retard ce matin là, elle avait loupé le réveil. Aussi, elle laissa ses cheveux détachés et emmêlés avant de sauter dans une salopette et un pull qu'elle recouvrit de sa cape de sorcière. Elle ne jeta même pas un coup d'œil dans le miroir du dortoir, ce qui l'empêcha de voir l'énorme trace d'oreiller qui ornait sa joue droite.
En sortant des cachots où se trouvait sa salle commune elle tomba sur James et Sirius qui semblait manigancer un mauvais coup. Les deux jeunes hommes la regardèrent avec un sourire et James demanda d'une voix moqueuse :
— Tu t'es fait attaqué par ton baldaquin ?
Sofia lui jeta un regard mauvais et posa ses doigts sur ses tempes, comme pour tenter de repousser une migraine particulièrement violente.
— Pas aujourd'hui Potter. J'ai mal dormi, j'ai mes règles et je suis fatiguée.
James devient rouge écarlate à la mention de son cycle menstruel et Sirius éclata de rire. Sirius jeta un sourire charmeur à Sofia et lui caressa la joue en murmurant :
— Il dit ça parce que tu as une énorme trace d'oreiller sur la joue et une plume d'oreiller dans les cheveux.
Il lui retira cette dernière et Sofia leva les yeux au ciel avant de s'éloigner vers la Grande Salle en leur criant :
— Pas de bêtises surtout. Soyez sages les enfants.
Elle ne vit pas le sourire complice qu'ils échangèrent avant de se remettre à élaborer leur super plan visant à couper les cheveux de rogue sans qu'il ne s'en rende compte. Sofia entra dans la Grande Salle et se dirigea vers la table des Serpentards après avoir salué Peter et Remus d'un signe de main.
Elle se laissa tomber sur le banc face à Regulus qui la regarda en se mordillant la lèvre. Il hésitait à lui dire qu'elle avait une tête affreuse, mais Sofia ne lui en laissa pas le temps :
— J'ai loupé le réveil. Oui j'ai une sale tête, ton frère me l'a déjà fait remarqué. Maintenant donne moi mon café Regulus s'il te plait.
Le jeune Black, qui s'était tendu à la mention de son frère, lui tendit néanmoins une tasse avec un sourire. Sofia but la moitié de celle-ci avant que les hiboux ne fassent leur entrée dans la Grande Salle et ne livrent leur courrier. Le silence s'abattit soudain, signe d'une mauvaise nouvelle.
Sofia ferma les yeux, tandis que des sanglots éclataient à divers endroits de la Grande Salle et qu'un cri déchirait l'air à la table des Gryffondor. Une fillette de deuxième année tenait le journal d'un air fébrile tandis que le professeur MacGonagall la serrait maladroitement dans ses bras. Le silence pesant de la pièce obligea Sofia à ouvrir les yeux et à regarder le journal. La une ne laissait planer aucun doute puisqu'elle affichait une énorme photo de la Marque des Ténèbres flottant au dessus de ce qui semblait être un orphelinat moldu.
Le titre de l'article ne laissait également planer aucun doute : « 112 ENFANTS MOLDUS TUES DANS UN ORPHELINAT DE LA BANLIEUE DE LONDRES. »
La fillette de Gryffondor se balançait désormais d'avant en arrière en répétant un nom en boucle : "Will". Remus et Lily, les préfets, s'étaient approcher d'elle et de MacGonagall et tentait de la calmer. Lily commença à doucement lui caresser les cheveux ce qui sembla l'apaiser jusqu'à l'arrivée de Madame Pomfresh qui l'emporta à l'infirmerie.
Sofia ouvrit le journal et lut l'article qui était suivi d'une liste de nom extrêmement longue.
« Durant la nuit dernière, un orphelinat moldu d'une banlieue de Londres a été attaqué par un régiment de Mangemorts. Les enfants qui s'y trouvaient ont semble-t-il été soumis à plusieurs reprises aux sortilèges Doloris et à divers torture avant de finalement tous être assassiné de sang-froid.
Le massacre était tel que le Premier Ministre moldu, pourtant au courant de la situation, a déclaré qu'il serait difficile de cacher un tel massacre aux yeux de la presse moldue. Ainsi, l'explosion d'une conduite de gaz et un incendie ont été avancé pour couvrir les dégâts et dissimuler les corps mutilés des jeunes enfants. »
Sofia stoppa un instant sa lecture en lisant ces mots. Dans le soucis de protéger le secret magique, le Ministère était-il réellement obligé d'annoncer qu'ils avaient mis le feu aux corps de centaines d'enfants mutilés ? Elle reprit sa lecture.
« Les victimes, au nombre de 112, sont toutes des orphelins ou des orphelines, ainsi que des membres du personnel de l'orphelinat. L'arrivée tardive sur les lieux du Ministère de la Magie n'a pas pu permettre de sauver les victimes, qui étaient déjà toutes décédées.
En parallèle, cette nuit, avait lieu l'attaque d'un pub moldu où aucune victime n'est à déplorée puisque l'organisation secrète de civile dont nous vous parlons depuis déjà quelques temps a réussi à capturé deux mangemorts avant de mettre les autres en fuite.
Il devient désormais évident que cette organisation est plus efficace que le Ministère de la Magie dans la lutte contre la montée de Celui-dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Mais cela sera-t-il suffisant pour sauver le monde sorcier ? Nous prions Merlin pour une réponse positive. »
Sofia parcourut avec une boule au ventre la liste des victimes qui suivait l'article et avisa un nom "William MacClay", un enfant de huit ans. Il devait s'agir du petit frère de la fillette qui avait hurlé. Elle referme donc simplement le journal et resta silencieuse, tout comme l'ensemble de la Grande Salle.
Ainsi, l'Ordre du Phénix commençait à devenir plus efficace que le Ministère ? Elle qui hésitait toujours sur le métier qu'elle voudrait faire une fois sortie de Poudlard commençait à envisager de prendre quelques années sabbatiques pour régler son compte à un mage noir sadique.
