Merci à Destrange et Petite-Licorne-Arc-en-Ciel pour les reviews c'est toujours aussi cool d'avoir votre ressenti et vos théories au fur et à mesure ! Et merci à tous pour les follows, les ajouts en favoris et vos retours sur cette histoire ! Je suis ravie de voir qu'elle vous plait toujours.
On arrive dans mes chapitres favoris du moment. Celui de cette semaine et les deux prochains sont en effet dans mon top 5 des chapitres de cette fiction. J'ai tellement aimé les écrire ! Préparez vous, ça va secouer !
Bonne lecture !
CHAPITRE 12 - La révélation
Jeudi 10 mars 1977
Remus retira ses chaussures pour rejoindre ses amis sur le bout de tissue qui leur servait de table de pique-nique. C'était Peter qui avait eu l'idée de fêter l'anniversaire du jeune Lupin autour d'un pique-nique afin de profiter des premières chaleurs du printemps. Le loup-garou s'assit sur la nappe qu'avait fait apparaître Sofia, entre cette dernière et James, tandis que ses amis disposaient les différents plats qu'ils avaient récupérés en cuisine afin de déjeuner convenablement.
James attrapa un plat de cuisses de poulet, Sirius un assortiment de salades, Peter quelques bouteilles de Bièraubeurres et Sofia un plat de pommes de terres rissolées. Remus mit tranquillement le couvert, tandis que Sirius et Sofia se lançaient dans une de leur traditionnelle joute verbale. Ils n'avaient que peu de temps pour déjeuner avant de reprendre les cours, et quand Remus le leur fit remarquer ils s'attaquèrent tous au repas de gaieté de cœur.
La bouche pleine de pommes de terre, James demanda :
— Alors Remus, comment trouves tu ton anniversaire?
— Parfait, répondit le loup-garou avec un grand sourire.
Le pique-nique se passa dans une humeur joyeuse et détendue. Arrivé au dessert, Peter lança le temps de la distribution des cadeaux. Chacun tendit un paquet plus ou moins bien emballé à Remus. Ce dernier reçut de ses amis quelques livres, du chocolat à foison, une jolie écharpe bordeaux et des chaussettes en laine. Sofia fut la dernière à remettre son cadeau à Remus, elle avait opté pour un ensemble de plumes et d'encrier de très bonne qualité. Remus remercia chaleureusement ses amis, gêné comme à chaque fois devant la beauté des cadeaux qui lui étaient fait.
Après cette agréable moment de convivialité, la discussion s'orienta vers un sujet beaucoup moins réjouissant pour Sofia. Ce fut James qui l'aborda en premier d'un air gêné :
— Tu sais Sofia... Remus nous a parlé de ce qu'il s'était passé dimanche. Pourquoi tu n'as rien dit ?
Le sourire qui ornait les lèvres de la jeune femme disparut aussitôt et elle se mit à bouder de manière ostentatoire en adressant un regard chargé de reproches à Remus. Le pauvre jeune homme leva les mains pour signifier qu'il était désolé.
— Cette histoire est close. Il n'est donc pas nécessaire d'en reparler.
Le ton froid de Sofia aurait pu stopper les discussions mais Sirius enchaîna sous l'air approbateur de Peter :
— Mais enfin Sofia, ça devient grave ! Tu devrais dire à Slughorn que ce n'est pas la première fois et que cela affecte tes études, il t'aiderait.
— La discussion est close, répéta-t-elle d'un ton qui n'admettait aucune réplique.
Sofia enfonça ses yeux dans ceux de Sirius et ce dernier fut forcé de déclarer forfait. Pour éviter de plomber l'ambiance à l'anniversaire de leur ami, Peter relança une conversation plus neutre et ils finirent par tous repartirent en cours pour l'après-midi.
Samedi 12 mars 1977
Comme avant chaque match de Gryffondor, James et Sirius étaient surexcités. Le Quidditch reprenait aujourd'hui suite à la longue trêve hivernale. Ils s'étaient entraînés dur et affrontaient Poufsouffle dans quelques heures. James, en tant que bon capitaine, avait menacé son équipe de représailles horribles s'ils ne gagnaient pas le match.
Sirius engloutissait donc un copieux petit déjeuner pour se donner des forces. Il était pressé d'utiliser la batte personnalisée que James lui avait offert à son anniversaire. Elle était donc posée à cotée de lui, sur le banc. Alors qu'il avalait sa cinquième saucisse, il fut surpris de sentir le banc s'affaisser légèrement à côté de lui. Il releva les yeux et tomba nez à nez avec le sourire amusé de Sofia.
— Ton balais ne parviendra pas à s'envoler si tu continues à manger autant.
Il avala ce qu'il avait dans la bouche avec un sourire et répondit d'un ton amusé :
— Tu sais que mon talent est sans égal, Petrov, peu importe le nombre de saucisses que je mange au petit-déjeuner.
Elle lui tira la langue et se saisit de sa nouvelle batte pour la soupeser et l'observer de plus près.
— James a vraiment du goût en matière de cadeau. Enfin, sauf quand il m'offre des écharpes rouges.
Sirius laissa échapper un petit rire, celui qui ressemblait à un aboiement et que Sofia adorait.
— Tu sais que quand tu rigoles, on dirait que tu aboies ?
Sirius lui jeta un regard complice et Sofia sourit simplement.
— Tu viens nous voir jouer ? demanda le jeune homme tout en avalant un autre morceau de saucisse.
— Non, je suis collée.
— Comment ça se fait ? demanda Sirius, surpris.
Sofia était plutôt du genre sérieuse quand il s'agissait de son comportement en cour, il ne voyait pas comment elle pouvait avoir écopé d'une retenue.
— Il est possible que j'ai involontairement atteint Druella Crabbe avec un maléfice cuisant en cours de DCFM. Je venais d'apprendre qu'elle était responsable de la disparition de mon lit.
Sirius éclata de rire devant l'air innocent de son amie.
— Mais le Professeur Hector t'adore, je pensais pas qu'il te collerait pour si peu. Surtout si c'était involontaire.
— MacGonagall était en train de venir chercher un élève. C'est elle qui m'a collée. Je vais passer l'après-midi dans son bureau à faire un devoir supplémentaire en métamorphose et je serais surveillée par le concierge.
— Picott ? Ce n'est pas MacGonagall qui te surveille ?
— Elle n'allait pas louper votre match !
Sirius lui jeta un regard compatissant qui fut interrompu par le cri de James qui l'appelait pour faire un dernier point avant le match.
Sofia se leva en même temps que Sirius et lui offrit un sourire encourageant.
— Je compte sur toi pour me raconter ta victoire.
— Et sur toi pour me raconter ta retenue.
Sofia embrassa la joue de son ami avant de s'éloigner vers son dortoir pour récupérer le nécessaire à une retenue de métamorphose. Elle ne vit donc pas Sirius qui resta planté trente secondes au même endroit, la main sur la joue qu'elle venait d'embrasser. Ce fut James qui le fit sortir de sa rêverie en le tirant par le bras.
OoOoO
Sofia termina sa retenue quelques minutes après que l'attrapeur de Gryffondor se soit saisit du vif d'or. Elle ne put donc pas assister au match ou à la liesse qui s'en suivit dans le parc. En effet, le temps qu'elle atteigne le hall, une foule d'élèves entra en criant et en riant. Elle se décala pour laisser le passage et tendit le cou pour apercevoir ses amis.
James l'aperçut au loin et il lui adressa un grand signe de la main ainsi qu'un large sourire. Sofia comprit qu'ils avaient gagné et elle rejoignit finalement son dortoir, le cœur réchauffé.
Mercredi 16 mars 1977
Il était dix-sept heures, Sofia et les maraudeurs avaient terminé leurs journées de cours et ils profitaient de la douceur de la fin d'après-midi dans le parc. Le printemps était particulièrement chaud cette année et Sofia avait déjà délaissé ses gros pulls en laine pour de simple maillots à manches longues.
Assis à leur endroit préféré, sous le chêne, Sofia et les maraudeurs discutaient des cours et d'autres banalités. Sirius, assis entre Peter et James sur un tronc d'arbre, observait Sofia et Remus. Ce dernier, assis sur un banc en pierre, jouait distraitement dans les cheveux de Sofia qui avait posé sa tête sur les cuisses du jeune homme.
Il sentait un mélange de rage et de douleur tordre son estomac dans tous les sens. Et il était tellement concentré à ne rien laisser paraître qu'il sursauta quand James lui donna un coup de coude.
— Patmol tu m'écoutes ?
— Hein ? Quoi ? Pardon j'étais perdu dans mes pensées.
Sofia laissa échapper un rire moqueur et chuchota assez fort pour que tout le monde entende :
— Tu te rends compte Remus, il pensait. Moi qui croyait qu'il n'y avait rien sous ces longs cheveux noirs, on dirait bien qu'il y a un cerveau finalement.
Tout le monde laissa échapper un petit rire, y compris Sirius qui se gratta la tête d'un air gêné avant de reprendre sa conversation avec James. Cependant, il ne put s'empêcher de se laisser distraire par l'attitude de Remus et Sofia. Tout deux semblaient extrêmement proches et étaient très tactiles l'un envers l'autre.
Tandis que la conversation reprenait son cours, Sirius se mit à réfléchir de plus belle : il devenait évident que son attirance pour Sofia s'étoffait au fil des mois et qu'il ne pouvait pas la garder pour lui plus longtemps. Alors Sirius se demandait : comment allait-il pouvoir gérer ça ?
OoOoO
La jalousie de Sirius le reprit de plus belle au dîner du soir. Tout d'abord, Sofia mangea comme à son habitude avec Regulus et rit plusieurs fois avec lui, ce qui serra le ventre de l'aîné des Black. Ensuite, en sortant de table, Sofia fut abordée par Jacob Andrew, le Poufsouffle de 7ème année qui lui servait de partenaire de DCFM. Le jeune homme discuta quelques minutes avec Sofia et Sirius ne put s'empêcher de tendre l'oreille pour tenter d'entendre quelques brides de conversation, mais rien n'y fit.
Quand finalement Sofia quitta la Grande Salle, James se pencha vers lui et dit simplement :
— Tu vas finir par te rendre malade.
Sirius lui jeta un regard mauvais avant de rassembler ses affaires pour retourner au dortoir, se sentant plus misérable que jamais.
Mercredi 22 mars 1977
Malgré l'amitié unique qui liait les maraudeurs entre eux, un lien tout particulier avait toujours existé entre James et Sirius. Aussi, Sirius ne put pas se retenir plus longtemps de parler à son meilleur ami des sentiments qu'il avait pour Sofia et des crises de jalousie que cela lui provoquait.
Une fois de retour au dortoir ce soir, et après avoir une fois de plus observé Remus jouer avec les cheveux de Sofia, il fit discrètement comprendre à James qu'il souhaitait lui parler. Ils avaient leurs habitudes.
Leur méthode pour se parler seul à seul était plutôt simple, ils attendaient que tout le monde monte se coucher, puis se rendaient dans la tour d'astronomie sous la cape d'invisibilité de James. Il s'agissait de leur petit rituel depuis la deuxième année.
Sirius patienta donc tranquillement le temps que la salle commune se vide. Nous étions en pleine semaine et cela se fit assez vite. A vingt-deux heures et quelques, la salle était vide. James monta rapidement chercher sa cape et ils passèrent le tableau de la grosse dame en silence. Le trajet se passa de la même manière.
James savait de quoi Sirius voulait lui parler, il l'avait deviné depuis bien longtemps, peut-être même avant Sirius lui-même. En fait, il le savait depuis que les insinuations de Remus lui avait mis la puce à l'oreille peu après le bal de noël.
Ils gravirent dans le même silence religieux les dizaines de marches qui les séparaient du sommet de la tour d'astronomie et lorsque ce fut fait, ils se dégagèrent de la cape et s'assirent à même le sol.
Après quelques secondes de silence supplémentaires, Sirius lâcha la bombe :
— Je suis amoureux.
— Je sais, répondit simplement James.
Sirius ne tiqua même pas à la réponse de son meilleur ami. Il ajouta simplement :
— J'ai l'impression de devenir fou dès qu'elle parle à quelqu'un d'autre.
— Je sais, cela me fait la même chose avec Lily.
— Et tu supportes ça depuis la deuxième année ? Quelle horreur !
James émit un petit rire au trait d'humour de Sirius. Il savait malgré tout que le jeune homme était sérieux et qu'il avait vraiment besoin de conseils avant de déraper et de se dévoiler de la mauvaise manière.
— Comment tu fais ? demanda simplement Sirius.
— J'évite de regarder. Et je prend sur moi.
— Difficile à appliquer dans son cas, elle n'a aucune amie féminine. Elle ne traîne qu'avec des hommes ! Remus lui caresse les cheveux, elle mange avec Regulus à chaque repas et passe ses soirées avec lui, et ce stupide Andrew qui la suit partout comme un petit chien fidèle ...
James se retint de sourire, sachant pertinemment que Sirius le prendrait mal. Il laissa son ami continuer sa tirade sans l'interrompre :
— Je sais plus quoi faire James, je deviens dingue ! Moi aussi j'aimerai bien lui caresser les cheveux, manger avec elle, passer mes soirées en sa compagnie et être son partenaire de DCFM...
— Je sais bien Sir', mais tout ça ce n'est pas possible si tu ne lui avoues pas la vérité.
Sirius secoua alors vigoureusement la tête de droite à gauche :
— Non mais t'es fou ! Elle pense qu'on est amis, elle ne me voit pas comme ça, j'ai pas envie de tout gâcher.
— Vous êtes proches tous les deux, tu as bien dû t'en rendre compte ! Je ne suis pas sûre qu'elle ne te voit pas de la même manière que tu la vois.
— Elle est également proche de Remus.
La voix amer de Sirius inquiéta légèrement James qui répondit d'un voix sans appel.
— C'est différent et tu le sais. Ne fait pas l'enfant.
— Si tu le dis...
Mais Sirius savait parfaitement que James avait raison. Sofia était proche de Remus car leur lycanthropie les liaient. Et s'ils s'entendaient si bien et étaient si tactiles l'un envers l'autre, c'était uniquement du fait de l'esprit de la meute. Mais même s'il le savait au fond de lui, il ne pouvait pas s'empêcher d'enrager en voyant leurs embrassades et leur attitude l'un envers l'autre.
Ils gardèrent un instant le silence avant que la voix de James ne vienne briser cette quiétude :
— Il faut que tu lui dises Sirius.
L'intéressé ne répondit pas immédiatement, et une autre minute de silence s'écoula avant qu'il ne prenne la parole :
— J'ai besoin d'encore un peu de temps.
James prit alors une voix grave :
— Du temps on en a peut-être plus. Mes parents n'arrêtent pas de me dire que la situation avec Tu-Sais-Qui est vraiment dramatique et que le monde sorcier court à sa perte. La liste des morts et des disparus s'allonge un peu plus chaque jour et on ne sait pas si on sera encore là dans un an. Tu n'as pas envie de profiter de chaque minute ?
Sirius prit le temps de réfléchir à la tirade de James avant d'y répondre.
— Si. Mais j'ai besoin de temps pour faire le point sur ma vie, sur moi, sur tout un tas de chose. Ensuite, je lui dirai.
James approuva d'un hochement de tête. Ils restèrent assis dans le silence près d'une heure après cette discussion avant de rejoindre leur lit respectif. Sirius ne dormit pas cette nuit là, il était bien trop occupé à ressasser les paroles de son meilleur ami. Pouvait-il se permettre de perdre du temps alors qu'il ne serait peut-être plus là dans un an ? Ou alors que Sofia ne serait peut-être plus là ?
Dimanche 27 mars 1977
James, comme tout bon enfant qui se respecte, adorait fêter son anniversaire et ce depuis son plus jeune âge. Alors pour ses dix-sept ans, il avait décidé de voir les choses en grand et de convier tout ses amis à un goûter géant dans le parc du château de Poudlard. Heureusement pour lui, le soleil était de la partie et la température frôlait les vingt degrés. Il avait missionné Noisette qui lui avait envoyé des tonnes de friandises et de gâteaux, ainsi que différents jus de fruits pour fêter ça avec ses amis.
Il attendit l'heure de sa petite fête improvisée avec une impatience grandissante qui tapa rapidement sur le moral de ses amis. Sofia, qui n'était pas connu pour sa patience, fut la première à craquer en début d'après-midi quand James lui dit pour la millième fois de la journée que Lily avait accepté de venir à sa fête.
— James, par pitié, tais-toi avant que je te tue.
James se renfrogna quelques peu mais avisa Remus un peu plus loin et décida d'aller lui dire (pour la mille et unième fois) que Lily avait accepté de venir. Sirius le regarda s'éloigner et dit d'une voix amusée :
— Et on dit que c'est moi le chien fou de la bande.
Sofia laissa à son tour échapper un petit rire et emboîta le pas des garçons. Ils avaient une fête clandestine en plein air à préparer, et ce avant seize heures.
OoOoO
La fête de James fut une franche réussite, comme toujours. Les trois quarts des Gryffondor étaient présents ainsi que quelques personnes des autres maisons. Au lieu de la vingtaine de personnes réellement attendues, ils se retrouvèrent rapidement à presque cinquante. Quand les provisions vinrent inévitablement à manquer, Sirius se proposa pour faire un aller-retour aux cuisines et Sofia se proposa pour l'accompagner, n'y aillant jamais mit les pieds.
Alors que le duo allait partir vers les cuisine, James attrapa le bras de Sirius et lui murmura à l'oreille :
— C'est le moment vieux. Bonne chance !
Sirius avala difficilement sa salive et sentit ses mains devenir moites. Il entendit Sofia l'appeler et il se détacha de James avec un regard fuyant. Il n'était pas prêt. Ou bien si ? Il n'en savait rien à vrai dire. Il se mit à suivre Sofia sans dire un mot, plus angoissé à chaque pas qui l'éloignait de la fête et le laissait seul avec elle. Finalement, Sofia brisa le silence d'une voix agacée :
— Si tu ne voulais pas que je vienne, il suffisait de le dire.
Sirius releva des yeux surpris et vit qu'elle avait un air contrarié vissé sur le visage.
— Quoi ? Non bien sur que non, je suis content de passer du temps seul avec toi. Enfin c'est pas ce que je voulais dire. Enfin si, je suis content de passer du temps avec toi mais...
Voyant l'air amusé de Sofia, il arrêta de parler avant de se ridiculiser plus encore. Elle passa son bras sous le sien et posa sa tête sur son épaule.
— J'avais oublié que tu étais confortable Black. J'ai l'impression que le bal de noël date d'il y a une éternité.
— Pourtant cela fait tout juste trois mois.
— Nous nous sommes beaucoup rapproché en trois mois. Enfin, quand tu fais pas ta tête de mule bien sur.
Sirius savait qu'elle parlait de la période autour de la Saint-Valentin où il avait tout simplement arrêté de lui parler pour faire taire ses sentiments. Il décida de miser sur l'honnêteté.
— C'est parce que je sais jamais comment me comporter avec toi.
Sofia lui jeta un regard surpris avant de replacer sa tête sur l'épaule de son ami.
— Moi non plus, Sirius, moi non plus.
Ils retournèrent dans un certain silence. Sirius tenta de rassembler son courage pour avouer ses sentiments à Sofia, mais aucun mot ne put passer la barrière de ses lèvres avant qu'ils n'arrivent devant le tableau de la corbeille de fruits permettant l'accès aux cuisines du château.
Sofia lâcha le bras de Sirius et l'observa chatouiller la poire avant qu'un passage ne se révèle.
— Ce château est décidément plein de surprise.
Sirius lui adressa un sourire complice avant de pénétrer dans les cuisines pour demander des victuailles aux Elfes-de-Maison. Tandis que les petits êtres réunissaient la commande du jeune homme dans différents sacs, Sirius engagea une conversation plus neutre avec Sofia pour dissiper son malaise qui persistait après sa tentative d'aveux.
— Tu ne parles presque jamais de Durmstrang, c'était comment ?
Sofia sembla soudain pensive, comme si elle cherchait le bon adjectif pour qualifier son aventure à Durmstrang.
— Différent. L'école était différente, les professeurs aussi. Moi aussi dans un certain sens.
— Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
— J'étais la fille de Vladimir Petrov, le plus grand fabriquant de vodka magique de Russie, une aristocrate de premier rang. Ici, je suis juste Sofia, la Serpentard à l'accent russe. Je préfère que cela soit comme ça.
Sirius avait réellement tendance à oublier que Sofia était la fille d'un immense empire commercial magique et qu'en tant que telle sa vie avait été bien différente de celle du commun des mortels pendant de longues années.
— En quoi être la fille de ton père était si difficile ?
Sofia sembla hésiter un instant, tout en se saisissant des sacs tendus par les Elfes. Après de multiples remerciements, ils sortirent des cuisines et elle répondit finalement à la question de Sirius.
— J'étais... courtisée, dirons-nous.
Sirius fronça les sourcils, et demanda plus de détails.
— L'empire de mon père est un empire familial. Encore actuellement, je touche une part des ventes, et mes enfants après moi les toucherons aussi, même si ma belle-mère a pris la tête du commerce à la mort de mon père. C'est difficile à expliquer mais, en simplifiant, se marier avec moi équivalait à gagner à la loterie magique. Ça le vaut toujours d'ailleurs, mais passons. Donc beaucoup d'élèves de Durmstrang, parfois beaucoup plus âgés que moi, avait pris l'habitude de me courtiser. Ce n'était pas forcément désagréable dans certaines situations, mais dans d'autres c'était carrément gênant.
— Je n'avais jamais pris conscience du poids qu'avait ta famille en Russie.
Sofia lui adressa un regard amusé :
— C'est normal, j'ai tout fait pour ne pas en parler ici pour ne pas que l'histoire se répète.
Sirius pouvait aisément comprendre ses raisons. Il essayait lui aussi d'échapper au poids d'un nom qui lui pesait beaucoup plus qu'il ne voulait bien l'admettre. Ils finirent le trajet sur des sujets plus légers et furent accueillis par des cris de joies lorsqu'ils dévoilèrent des donuts, des cookies et différentes boissons sans alcool.
Tandis que Sofia se faisait entraînait par Peter dans une discussion sur la littérature classique russe, James tira Sirius à l'écart.
— Alors ?
— On a parlé mais je n'ai pas pu aller au bout. Ce sera pour une prochaine fois.
James n'insista pas et le cours de la fête reprit.
OoOoO
James monta sur un immense rocher pour son discours d'anniversaire traditionnel, sous les cris et les applaudissements d'une foule d'adolescent drogués au sucre.
— Merci à tous d'être venu me tenir compagnie pour fêter mon passage dans le monde des adultes. Parce qu'aujourd'hui, J'AI DIX SEPT ANS !
Le foule cria en cœur un "joyeux anniversaire" qui résonna dans la parc du château. James reprit :
— J'espère que vous vous êtes bien amusé, car moi oui, et je vous dis à tous à l'année prochaine pour fêter mes DIX HUIT ANS !
Tout le monde applaudit en riant puis la foule se dispersa peu à peu. L'heure du dîner approchait et la nuit était en train de tomber sur le parc. James rejoignit les maraudeurs et Sofia, ainsi que Franck Longdubat qui étaient tous restés pour lui offrir ses cadeaux.
Il avait reçu le matin même le dernier cri en matière de balais de la part de ses parents, et Sirius lui avait donc offert tout une panoplie d'accessoires pour l'améliorer. Peter lui avait offert une collection de livres sur le Quidditch, Franck un assortiment de friandises, Remus un maillot de son équipe de Quidditch préféré et Sofia une paire de gant en peau de dragon pour jouer au Quidditch. James était ravie.
Alors qu'ils allaient tous repartir, Sofia afficha un sourire complice et tendit un dernier paquet à James. Ce dernier lui jeta un regard interrogateur et Sofia dit simplement :
— Une certaine Lily Evans m'a donné ce paquet en prétextant qu'elle ne pouvait pas rester pour te le donner elle-même.
Peter, qui était au courant de ce présent caché et qui observait la scène d'un œil amusé cru que James allait s'évanouir de bonheur tandis qu'il attrapait le paquet comme s'il s'agissait du plus précieux paquet du monde.
Il l'ouvrit délicatement, alors qu'il avait sauvagement arraché les précédents emballages, et découvrit à l'intérieur un simple cadre qui contenait une photo des maraudeurs et de Lily lors de leur première année à Poudlard. James ne savait pas quoi dire tandis qu'il observait la photo avec émerveillement. Lily avait laissé un mot qu'il relut une bonne dizaine de fois :
« Joyeux anniversaire James. J'espère que ce cadeau te fera plaisir et te rappellera nos débuts dans ce château. Nous avons drôlement grandit et mûris depuis cette époque, surtout toi. Je t'embrasse, Lily »
Lorsqu'il fut sur de connaître le mot par cœur, il dit simplement avec un air idyllique :
— Elle a écrit "je t'embrasse"...
Tout le monde pouffa mais cela ne sembla pas faire descendre James de son nuage. Il prit la direction du château en tenant le cadre serré contre son cœur, sans même se soucier de ses autres cadeaux. Franck dit en riant :
— Évincés par un pauvre cadre photo.
— Et un "je t'embrasse", ajouta Remus.
Tout le monde éclata de rire et les garçons se saisirent du reste de ses cadeaux pour les lui ramener au dortoir.
Jeudi 31 mars 1977
Comme presque chaque matin, Sofia arriva légèrement en retard dans la Grande Salle, avec une trace d'oreiller sur la joue, des nœuds dans les cheveux et une tenue tout sauf féminine et flatteuse. Elle se dirigea d'un air endormit vers la table des Serpentard et prit place en face de Regulus qui lui tendit presque aussitôt une tasse de café fumante.
— On forme une bonne équipe toi et moi.
Regulus rit à cette remarque et répondit tout en croquant dans un spéculoos.
— Parce que je sais comment tu aimes ton café ?
— Exactement.
La discussion dévia d'elle-même sur des sujets divers jusqu'à l'arrivée du courrier. Alors que les journaux étaient peu à peu livrés, le volume général de la salle baissait jusqu'à atteindre un silence complet. Sofia avait depuis longtemps compris qu'un silence complet était mauvais signe. Très mauvais signe. Elle attrapa son propre journal et lut la première page en silence.
Une famille de "traître à leur sang" avait encore été massacrée. Le journal donnait encore une fois tout un tas de détails sordides dont elle se serait bien passée. Regulus, qui lisait également l'article sur son propre journal, lui chuchota pour ne pas troubler le silence de la pièce :
— Je comprend pas pourquoi Tu-Sais-Qui n'a pas encore attaqué le journal.
— Rien ne dit qu'il ne l'a pas infiltré. De plus, les articles ainsi écrit diffusent à grande échelle une atmosphère de peur. Je vois pas pourquoi il se priverait de cette publicité gratuite.
Regulus reconnut qu'elle avait raison. Sofia retourna à sa lecture de son propre article. La conclusion de l'auteur était que le Ministère tout comme l'Ordre du Phénix ne semblait pas capables d'endiguer la progression de Vous-Savez-Qui. Sofia ferma les yeux et adressa une prière silencieuse à Merlin : faites que ce journaliste ait tord.
Petite annonce : je cherche un.e Bêta pour relire les prochains chapitres. Destrange m'a déjà aidé en corrigeant certaines fautes qui étaient passé à l'as lors des chapitres précédents. J'essaye de me relire un maximum moi-même mais j'ai passé tellement de temps sur ces chapitres que parfois je ne vois même plus les fautes et il reste donc quelques coquilles quand je vous les poste. Pour rappel, presque toute la fiction a déjà été écrite et je poste un chapitre par semaine (j'essaye en tout cas). N'hésitez donc pas à m'envoyer un MP !
Bonne semaine à tous et à ce week-end pour la suite ;)
