Euh... Quelques mois, voir année de retard. C'pas si grave... Si ? ... Bon d'accord je suis vraiment désolée pour le retard, la suite arrivera dans les jours, semaines, mois qui suivent. L'histoire est entièrement écrite mais je dois la relire et corriger certains passages et ma vie personnelle prend de plus en plus de place au fir et à mesure que les années avancent !
En tout cas, bonne lecture ! Je suis heureuse de vous retrouver.
CHAPITRE 13 : L'ATTAQUE DE VOLDEMORT
Samedi 2 avril 1977
L'anniversaire de James avait laissé un goût étrange dans la relation entre Sofia et Sirius. Ils savaient, l'un comme l'autre, que leur relation n'était pas seulement amicale, sans être pour autant romantique. Cette ambiguïté entre eux restait clairement visible aux yeux de tous, mais ils ne savaient pas vraiment comment l'aborder.
En effet, Sofia ne parvenait plus tellement à être aussi tactile avec Sirius qu'avec Remus puisqu'elle avait l'impression que cela n'avait plus la même signification. Dans la même logique, Sirius ne parvenait plus à tenir les joutes verbales avec Sofia sans que cela ne passe pour de la véritable drague. Aussi, ils se trouvaient l'un comme l'autre dans un entre-deux de relation plutôt étrange, mais pas si déplaisant au final.
La dernière attaque de Voldemort avait quant à elle jeté un froid sur la château qui vivait plus que jamais dans la peur d'une nouvelle attaque. Le ton défaitiste de la Gazette avait même conduit certains élèves, les plus alarmistes, à faire leurs bagages pour retrouver leurs familles et quitter l'Angleterre. Les cas étaient encore rares, mais pourtant Sofia ne pouvait les blâmer. Les pertes se comptaient maintenant par centaines, tout comme les disparitions.
Dans une tentative d'échapper à l'ambiance morbide de la salle commune de Gryffondor, les maraudeurs avaient proposé à Sofia de se joindre à eux pour la sortie à Pré-au-Lard, comme chaque premier samedi du mois. Elle avait bien entendue accepté, heureuse de quitter l'ambiance encore plus malsaine de sa propre salle commune.
Sofia était donc en train de se préparer pour une sortie sous le signe du soleil et du printemps. Elle avait enfilé une simple petite robe d'été, un gilet et des tennis en toile. Les vingt deux degrés ambiant était l'équivalent de la canicule pour elle qui avait toujours connu des températures négatives. Ses cheveux, lui tombant maintenant en bas du dos vu qu'elle ne les avait pas coupé depuis des mois, commençaient à la gêner ; elle se promit donc de passer rapidement chez le coiffeur pour les couper d'une trentaine de centimètres. En attendant, elle les remonta en une queue de cheval pour dégager son visage.
Une fois prête, ce qui ne lui prit pas plus de dix minutes, elle rejoignit les garçons dans le Hall du château pour partir au village. Ils avaient eux aussi abandonné les gros pull et les manteaux pour des maillots ainsi que des vestes en jean et en tissus fins.
Ils prirent immédiatement la route du village après avoir signalé leur départ au concierge. Le chemin fut agréable, elle discuta tout le long avec James de l'avancée de sa relation avec Lily. Elle lui adressait maintenant la parole tous les jours pour le saluer, et c'était une avancée énorme dans ses projets d'en faire la femme de sa vie.
— Tu penses que je devrais lui faire livrer une centaine de roses pour le déjeuner de lundi ? On a un gros examen de métamorphose l'après-midi, je voudrais lui souhaiter bonne chance.
Sofia lui jeta un regard désespéré.
— Non James, je pense que tu devrais simplement lui souhaiter bonne chance de vive voix, sans fleurs.
Remus, qui écoutait en silence la conversation, se mit a rire légèrement et demanda d'une voix faussement étonnée :
— Tu ne serais pas heureuse de recevoir une centaine de roses devant la Grande Salle complète Sofia ?
Sofia leva les yeux au ciel mais répondit en souriant :
— Quel intérêt ? Ça ne se mange pas les fleurs !
Remus se mit à rire plus franchement tandis que James semblait soudain avoir une illumination.
— Mais oui tu as raison ! Je vais lui offrir une centaine de chocolats !
Sirius et Peter observaient alors Sofia et Remus tenter de faire entendre raison à James quant à ses cadeaux démesurés et onéreux. L'un comme l'autre trouvait cela très amusant de voir comment ce dernier pouvait être totalement hermétique aux conseils pourtant avisés de ses deux amis.
Sirius laissa son regard dériver sur Sofia tandis qu'elle levait une fois de plus les yeux au ciel avec un sourire moqueur aux lèvres. Elle tourna alors soudainement son regard vers lui et leurs yeux se croisèrent quelques secondes. Il lui sourit, pas le moins du monde gêné de s'être fait prendre en train de la reluquer, et elle lui sourit à son tour avant de retourner à sa propre conversation.
OoOoO
Le début d'après-midi se déroula tranquillement, ils firent chacun le plein de sucreries, allèrent acheter quelques fournitures qui leur manquer à la papeterie, et flânèrent dans les rayons de la librairie. Sofia était donc déjà bien chargée lorsqu'elle annonça aux garçons qu'elle les rejoindrait au Trois-Balais d'ici une demie-heure, le temps de faire un saut chez le coiffeur.
— Tu vas te couper les cheveux ? demanda James, surpris.
— Ils sont tellement longs que je mets plus de temps à les démêler qu'à me préparer entièrement, répondit Sofia, pragmatique.
Tous acquiescèrent et lui promirent de l'attendre pour commander leurs glaces. Sofia les salua et se rendit d'un bon pas chez le coiffeur. Le rendez-vous ne dura pas longtemps, elle se retrouva rapidement avec les cheveux au niveau des omoplates. Après avoir payé, elle rejoignit les garçons et dégusta une bonne glace à la noix de coco.
L'après-midi toucha finalement à sa fin, et Sofia se laissa aller dans sa chaise des Trois Balais. Ils s'y trouvaient tous les cinq depuis deux bonnes heures et avait déjà engloutis plusieurs litres de thés glacés et deux glaces chacun.
— Je dois retourner à mes révisions...
— La pression des ASPIC se fait de plus en plus sentir ? demanda Peter, compatissant.
— Oh oui ! Même si j'ai bien rattraper mon retard dans les matières théoriques, je ne suis toujours pas assez bonne pour faire le métier que je veux.
En effet, Sofia avait enfin décidé de la voie qu'elle prendrait une fois que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom serait mis hors d'état de nuire : elle serait entraîneuse de Quidditch. Pour des petites équipes au début, puis pour des plus grosses si cela fonctionnait bien. Elle avait envisagé un temps de se tourner vers l'enseignement, mais elle manquait beaucoup trop de patience pour s'occuper d'enfants pleurnichards.
— Il faut avoir de bonnes notes théoriques pour devenir entraîneuse ? demanda Remus, surpris.
— D'après le Professeur Bibine, oui. Elle m'a déjà fait une lettre de recommandation, mais le nombre d'ASPIC que je vais obtenir fera la différence entre moi et les autres candidats.
La discussion dériva naturellement vers les envies de chacun en terme de métiers. James voulait devenir aurore, Remus professeur, Peter écrivain et Sirius voulait devenir mécanicien pour balais. Sofia fut surprise par cette révélation.
— Mécanicien ? Je ne savais pas que tu aimais la mécanique.
— Il y a beaucoup de choses que tu ignores sur moi, Petrov, dit Sirius d'un ton faussement mystérieux, faisant rire tout le monde.
Lundi 4 avril 1977
La pleine lune à Poudlard était devenue un rituel bien huilé depuis le mois de septembre pour Sofia. Elle montait dans son dortoir très tôt, réunissait les affaires dont elle avait besoin pour s'habiller le lendemain avant d'aller en cours, et fermait les rideaux de son baldaquins pour faire croire à ses camarades qu'elle était déjà couchée. Ainsi armée de son sac à dos qui contenait simplement une culotte, une brassière, une brosse à cheveux et un paquet de chewing-gum à la menthe, elle traversait discrètement les couloirs du château jusqu'à la porte du parc qui était encore ouverte vu que le dînait était encore en cours. Elle s'arrangeait par ailleurs pour louper un à deux dîner par semaine pour ne pas éveiller les soupçons de ses camarades.
Une fois dans le parc, elle avançait jusqu'au Saule Cogneur, comme le lui avait appris les garçons, et appuyé sur la fameuse racine. Elle traversait alors le passage et arrivait dans la Cabane Hurlante où elle attendait calmement ses camarades qui ne tardaient jamais. Remus arrivait toujours en dernier, puisqu'il était accompagné des professeurs, qui ignoraient que trois autres Gryffondors attendaient déjà dans la Cabane Hurlante. Le cas de Sofia était différent puisque le professeur Dumbledore était au courant de son statut et de la particularité de celui-ci. Il savait donc qu'elle se trouvait déjà dans la Cabane.
Ainsi, comme chaque soir de pleine lune, Sofia lisait tranquillement l'un de ses manuels scolaires en attendant que Sirius, James et Peter fassent leur apparition. Cela ne tarda pas et elle entendit bientôt un certain raffut se faire dans le tunnel qui menait à la Cabane. Elle ne leva pas les yeux de son livre et attendit qu'ils la rejoignent à l'étage, là où elle avait l'habitude de se transformer avec Remus. Ils arrivèrent seulement quelques minutes après qu'elle ait entendu les premiers bruits et ils la saluèrent distraitement, prenant à leur tour leurs aises en attendant Remus.
Une demi-heure plus tard, celui-ci fit son entrée dans la Cabane et les rejoignit à l'étage. Il avait des cernes sous les yeux, comme avant chaque pleine lune, mais souriait à ses amis. Sofia l'accueillit d'un sourire et rangea ses affaires dans son sac de cours, avant de se diriger vers la chambre pour se déshabiller avant de se transformer. Remus la suivit, et se plaça dos à elle, toujours aussi gêné de se dénuder devant une fille, et que cette même fille se dénude devant lui.
— Tu sais Remus, ça fait presque six mois que tu me vois nue, tu pourrais arrêter de rougir.
Il rougit de plus belle à la remarque de Sofia et couina d'une petite voix gênée :
— Je t'ai vu nue qu'une seule fois, et par erreur, cela ne se reproduira plus.
Tandis qu'il laissait son caleçon glisser le long de ses jambes, il entendit Sofia rire à sa remarque. Puis la lune fut là. Il sentit le loup se réveiller et se mettre à lui déchirer les entrailles. Il cria et aussitôt il sentit une énorme silhouette poilue se frotter contre lui. Sofia couinait des encouragements et tentait de calmer ses douleurs comme elle pouvait. Il souffrit cinq bonnes minutes supplémentaires avant de totalement laisser les commandes au loup et de sombrer dans un semi-sommeil proche de la paralysie. Il voyait son loup, ressentait ce qu'il faisait, mais n'avait plus aucun contrôle sur lui-même ou ses actions.
Lorsque la transformation de Remus fut achevée, Sofia poussa la porte de la chambre du museau et se retrouva devant un cerf, un chien et un rat. Joyeusement, elle descendit les escaliers de la Cabane qui hurlèrent sous son poids et sous celui de Remus, puis se rendit dans la forêt interdite. Les garçons la suivirent, James fermant la marche, près à hurler pour demander l'aide de Sofia au moindre geste de Remus en direction du village.
Mais, comme depuis que Sofia les avait rejoint, Remus la suivait docilement, remuant la queue de joie de retrouver son amie louve. Ils parcoururent la forêt toute la nuit, hurlant à la nuit, jouant à chat, se roulant dans l'herbe.
Sofia observait Remus en train poursuivre un lapin apeuré avec un regard maternelle quand elle sentit quelque chose lui mordiller l'oreille. Sirius, toujours sous sa forme de gros chien noir, venait de s'asseoir à côté d'elle et lui avait mordiller le bout de l'oreille pour signaler sa présence. Il avait la tête penchée sur le côté et la langue qui pendait, lui donnant un air d'imbécile heureux que Sofia trouva craquant. Elle lui donna un petit coup de langue sur le crâne et se remit à observer Remus qui dévorait maintenant son lapin avec un appétit certain.
Mardi 5 avril 1977
Quand la descente de la lune fut presque terminée dans le ciel, ils reprirent la route de la Cabane Hurlante. La nuit avait était calme et Sofia se sentait bien, comme toujours. Elle retourna dans la chambre, attirant le loup avec elle. Celui-ci se mit à sautiller dans la pièce d'un air joyeux avant que la lune ne se cache pour de bon. Sofia se transforma presque instantanément et enfila à la va vite sa culotte et son maillot afin d'être aux côtés de Remus le temps qu'il se transforme à son tour.
La transformation de son ami fut comme toujours plus lente et plus douloureuse que la sienne. Mais finalement, Remus se retrouva recroquevillé sur le sol, nu et à bout de souffle. Sofia le recouvrit d'une couverture, comme elle avait pris l'habitude de le faire, et s'approcha de la porte pour demander ses habits de rechange à ses amis. Elle passa donc son jean par dessus sa culotte et enfila un gilet par dessus son t-shirt. Tandis qu'elle démêlait ses cheveux et qu'elle en retirait les diverses branches qu'elle avait dedans, Remus se redressa lentement et entreprit de se rhabiller à son tour.
— J'ai encore mangé un lapin cru.
— Oui, tu m'en as même gentiment offert un bout, je peux donc sauter le petit-déjeuner.
Remus émit un petit rire fatigué, avant de continuer.
— Tu ne trouves pas ça dégouttant de manger de la viande crue ?
— Nous sommes des loups Remus, manger de la viande crue c'est la base de notre régime alimentaire.
Remus haussa les épaules, toujours aussi peu convaincu par les arguments de Sofia. Sofia sortit de la pièce pour le laisser le temps de finir de s'habiller et observa les trois autres maraudeurs qui les attendaient. Ils avaient tous les trois l'air fatigué mais joyeux. James était en train de manger une pomme, tandis que Sirius et Peter discutaient à propos du premier cours qui les attendait dans la matinée.
James lui tendit un mouchoir tout en disant, la bouche pleine de pomme :
— Tu as de sang sur la joue droite.
Sofia se saisit du mouchoir avec un remerciement et essuya méticuleusement sa joue. James désigna alors ses cheveux et dit, tout aussi nonchalamment :
— Et tu as plein d'herbe dans les cheveux.
Sofia pesta puis entreprit d'enlever un à un les brins d'herbe qui ne semblaient plus vouloir quitter ses cheveux. James se redressa alors et entreprit de l'aider à tous les retirer. Presque immédiatement, il sentit les yeux de son meilleur ami lui fusiller le dos. Il tourna la tête vers Sirius et cru pouvoir lire dans son regard "arrête de la toucher ou je te fais manger le sol". Le jeune Potter afficha alors un sourire moqueur et continua d'aider Sofia à nettoyer ses cheveux.
Remus apparut quelques minutes plus tard, toujours aussi fatigué. Il prit la direction du tunnel et leur demanda d'attendre une demie-heure avant de le suivre, histoire d'être sûrs que le parc soit dégagé à leur arrivée. Sofia s'assit donc en même temps que James et attendit que le temps passe, en fermant les yeux et en somnolant légèrement.
Elle ne se sentit pas partir dans le sommeil, pourtant lorsque James lui secoua le bras pour lui dire qu'il était temps de partir, elle sut qu'elle avait dormi. Elle bailla et s'étira longtemps avant de se redresser et de suivre les garçons le long de l'étroit tunnel.
Lorsqu'ils débouchèrent dans le parc, James sentit son ventre gargouiller et prit donc naturellement la direction de la Grande Salle, suivit de ses amis. Sofia, qui avait prévu dans un premier temps de se passer de petit-déjeuner, ne put refuser un café après sa micro-sieste du matin. Elle emboîta le pas des garçons et une fois à l'intérieur de la Grande Salle, prit la direction de sa table.
Comme tous les matins, Regulus lui tendit une tasse de café fumante et elle le remercia tout en commençant à boire.
— Tu as loupé le dîner hier soir.
— Oui, j'étais vraiment épuisée. J'ai fait une nuit de presque douze heures, mais comme tu peux le voir, je suis toujours fatiguée.
Mentir était devenu facile pour dissimuler ses absences les soirs de pleine lune, aussi Regulus ne sembla même pas discerner le mensonges derrière ses explications. Ils se mirent à discuter de tout et de rien en attendant la distribution du courrier.
Cependant, à la place du raffut habituel des chouettes et des hiboux, se fut la voix du directeur qui résonna dans l'enceinte de la Grande Salle.
— TOUS LES ÉLÈVES SONT PRIES DE REJOINDRE LEURS DORTOIRS IMMÉDIATEMENT.
Le ton autoritaire et pressant du directeur surpris tout le monde et alors que chacun commençait à se lever pour rejoindre sa salle commune, la rumeur se mit à enfler : Voldemort attaquait Pré-au-Lard.
Le sang de Sofia ne fit qu'un tour. Si Voldemort était réellement en train d'attaquer Pré-au-Lard, il pouvait atteindre le château d'une minute à l'autre. Il fallait absolument qu'elle rejoigne Remus à l'infirmerie. Ce dernier n'était clairement pas en état d'assurer sa propre défense. Délaissant Regulus elle courut vers l'entrée de la Grande Salle. Le flot d'élèves, qui tentaient tant bien que mal de rejoindre la sécurité de leur dortoir, rendait difficile tout déplacement au sein du collège, mais elle ne baissa pas les bras.
Elle sentit soudain un main lui attraper le bras et la tirer en dehors de la foule. Elle croisa aussitôt les deux yeux marrons de James, qui se tenait aux côtés de Peter et Sirius. Ils semblaient tous les trois très anxieux.
— Il faut rejoindre..., commença Sofia.
— Remus, oui je sais. Viens, on va prendre un passage secret, la coupa James.
Sofia leur emboîta le pas et ils coururent tous les quatre jusqu'à l'infirmerie. Cette dernière était vide, hormis Remus, qui était en train de passer un peignoir. Il les regarda avec surprise et demanda :
— Qu'est-ce que c'est que toute cette agitation ? Pomfresh m'a dit de remonter au dortoir le plus vite possible et elle est partie en courant.
— Tu-Sais-Qui est à Pré-au-Lard.
Sirius venait de couper court à toute interrogation de Remus. Ce dernier réussit enfin à enfiler sa robe de chambre et ils prirent tous les cinq la direction du dortoir de Gryffondor. James remarqua enfin que Sofia les suivaient toujours et il dit :
— Tu ne pourras pas rentrer dans notre dortoir Sofia, tu devrais rejoindre le tiens...
Il semblait réellement désolé de ces mots mais les trois autres maraudeurs acquiescèrent. Ils souhaitaient tous voir leur amie en sécurité, et ce ne serait pas possible dans la Tour de Gryffondor. Sofia sourit simplement et annonça ce qu'elle avait décidé depuis de longues minutes déjà :
— Je vous raccompagne et je pars pour Pré-au-Lard.
Quatre paires d'yeux surpris se tournèrent vers elle. Remus fut le premier à demander :
— Pourquoi ?
Sofia sourit doucement et répondit :
— Pour me battre voyons. J'ai dix-huit ans, je suis plus que majeure et je peux faire ce que je souhaite.
Sirius fronça soudainement les sourcils et dit d'une voix où perçait son incrédulité :
— Mais enfin tu ne vas pas aller te battre contre Tu-Sais-Qui alors qu'il arrive à mettre en déroute même les aurors les plus aguerris?
— Bien sur que si, j'en suis tout à fait capable. Et je ne vais pas me battre contre lui mais contre ses sbires.
Sofia se sentait offensée devant l'incrédulité de ses amis. La croyaient-ils réellement incapable de tenir un combat face à des sorciers plus âgés ? Ou leur inquiétude prenait-elle le pas sur leur raison ? A moins que cela soit sa fierté qui soit sur-développée ? Voyant que Sofia était en train de réellement s'énerver, Peter tenta de calmer l'ambiance :
— Nous n'avons pas le temps de nous disputer. Sofia peut faire ses propres choix, mais nous nous devons emmener Remus en sécurité au dortoir. Il ne pourrait pas stupéfixer une souris vu son état de fatigue.
James hocha doucement la tête, reconnaissant ainsi que Peter avait raison. Il serra donc brièvement Sofia dans ses bras et lui souhaita bonne chance. Peter fit de même. Remus également, mais il garda son ami un peu plus longtemps dans ses bras et lui chuchota de manière à ce que seule elle l'entende :
— Ne te fais pas tuer.
Sofia hocha la tête et l'encouragea alors à rejoindre son dortoir avec les autres garçons. Sirius, qui était jusque là resté en retrait, dit à ses amis de partir devant, qu'ils les rejoindraient. Puis, une fois qu'ils eurent disparus au coin du couloir, il dit à Sofia :
— Je viens avec toi.
Sofia le regarda et répondit d'une voix plus sèche qu'elle l'aurait voulut :
— Je croyais que nous n'étions pas de taille. De plus, ils ne laisseront aucun sixième année passer, même si tu es majeur.
— Je ne peux pas te laisser risquer ta vie toute seule.
— Je ne serais pas toute seule Sirius, il y aura les professeurs, des aurors et certainement des membres de l'Ordre du Phénix. Je veux y aller et participer.
Sirius la regarda longuement. Il savait qu'elle avait raison mais cela lui brisait le cœur de se dire que c'était peut-être la dernière fois qu'il la verrait. Il n'avait pas envie de lire son nom demain entre les pages de la Gazette comme une énième victime de cette stupide guerre. Il dit alors simplement :
— Tu as intérêt à revenir, sans aucune égratignure.
Sofia lui offrit un sourire doux et le serra dans ses bras, tout en disant :
— Je te le promets.
Sirius embrassa le sommet de son crâne et se détacha d'elle pour rejoindre les maraudeurs dans la Tour de Gryffondor. Il l'observa descendre les marches d'un pas rapide, sa baguette déjà dans la main, et le regard déterminé. Son cœur se serra mais il fit taire ses angoisses, murmurant simplement pour lui même :
— C'est la plus Gryffondor des Serpentards.
Puis il se détourna et rejoignit son dortoir et ses amis, prêt à les défendre au prix de sa vie si la bataille arrivait jusqu'au château.
OoOoO
Sofia courait dans le parc à en perdre haleine. Elle avait perdu de précieuses minutes à convaincre Picott, le concierge, de la laisser passer. Alors elle courait pour rejoindre le village sorcier où se déroulait le combat. Elle voyait au loin des volutes de fumée s'élever dans les airs, tout en entendant des cris et des hurlements. Dans quel état allait-elle retrouver le village ?
Elle passa les grilles du Parc, qui délimitaient le périmètre du château, et fit encore quelques mètres avant de tomber sur les premiers combats. Des sorciers qu'elle ne connaissait pas, mais qui semblaient être des aurors, affrontaient des hommes portant des capes noirs et ayant le visage dissimulé derrière un masque miroitant. Des mangemorts.
Sofia sentit l'adrénaline se répandre dans tout son corps et elle regretta un instant de ne pas pouvoir se changer en loup à volonté. Elle aurait adoré leur arracher leur masque à grand coups de crocs. Après une ultime seconde d'hésitation, elle se lança dans le combat, lançant son premier stupéfix pour immobiliser un mangemort qui tentait d'attaquer un élève de Serdaigle qui devait être en septième année. Elle fut alors repérée par les mangemorts et l'un d'eux lui lança ce qui semblait être un maléfice cuisant. La jeune femme l'évita souplement et contre-attaqua avec un maléfice du saucisson, qu'il évita à son tour.
Les sortilèges s'enchaînèrent, toujours plus rapidement, et elle finit par parvenir à stupéfixer son adversaire. En tournant les yeux, elle vit que l'élève de Serdaigle qu'elle avait sauvé quelques minutes auparavant gisait maintenant au sol, figé, du sang coulant de sa bouche. Mort. Elle réprima un haut-le-cœur. Avant qu'elle n'ait le temps de reprendre ses esprits, elle sentit une brûlure fulgurante traverser sur bras droit.
Une large coupure barrait maintenant son épaule droite. Heureusement, elle n'était pas très profonde, mais restait malgré tout douloureuse. Sofia avisa le mangemort qui venait de lui lancer le sortilège de coupure qui avait raté son torse que de quelques dizaines de centimètres et se lança dans un duel contre lui. Elle aperçut au loin le Professeur Hector qui luttait avec courage contre deux mangemorts, mais elle dut recentrer son attention sur son propre combat. Elle savait qu'elle restait en périphérie de la véritable bataille, mais à chaque fois qu'elle tentait de s'approcher un peu plus du village, un autre mangemort faisait son apparition et elle le combattait.
Elle ne savait plus depuis combien de temps elle était là, luttant pour protéger sa vie, le château, ses amis. Elle luttait, la fatigue de sa nuit blanche rendant peu à peu ses réflexes de moins en moins rapides. Alors que des larmes de rage et de fatigue commençaient à perler à ses yeux, tous les mangemorts qui n'étaient ni morts, ni fait prisonniers, disparurent dans un tourbillon de fumée noir.
Sofia laissa ses bras retomber le long de son corps, complètement hébétée. Que venait-il de se passer ? Elle sentit une main prendre doucement son bras blessé et elle se dégagea immédiatement en tendant sa baguette, sur les nerfs. Le professeur Hector, surpris, leva les bras en signe de défense.
— Ce n'est que moi Miss Petrov, crut-il bon d'ajouter.
Sofia baissa immédiatement sa baguette et se détendit.
— Excusez-moi Professeur, je...
— Nous sommes tous sur les nerfs, ne vous excusez pas. Laissez-moi faire je vais réparer cette vilaine coupure.
Il lança divers sortilèges et bientôt il ne resta qu'une très fine cicatrice qui disparaîtrait avec le temps, ainsi que du sang séché le long de son bras. Elle remercia son professeur d'une voix fatiguée et il lui posa une main amicale sur son épaule autrefois blessée :
— Vous vous êtes bien battu Sofia, vous pouvez être fière de vous.
En voyant le nombre de victimes autour d'eux, elle ne put s'empêcher de murmurer :
— Cela ne semble pas avoir suffit pourtant.
Le professeur hocha la tête avec tristesse. Le corps du Serdaigle gisait toujours à quelques mètres de là, et d'autres corps étaient également venus le rejoindre au fil des combats.
— Nous avons gagné cette bataille, c'est ce à quoi il faut se raccrocher.
Alors que le professeur s'éloigner pour soigner d'autres personnes, Sofia ne put s'empêcher de penser que certes, ils avaient gagné cette bataille, mais allaient-ils gagner la guerre ?
Elle se tira de ses sombres pensée et se mit à chercher des personnes blessées qu'elle pourrait aider tout autour d'elle. En une petite heure, l'endroit fut nettoyé. Les maisons furent reconstruites, les mangemorts envoyé à Azkaban, et les corps des défunts furent réunis. Sofia vit que seulement deux mangemorts avaient trouvé la mort dans la bataille, contre dix-sept personnes de l'autre camp.
Dix de ces personnes décédées était des habitants du village, dont trois enfants, qui n'avait pas pu se mettre à l'abris à temps et qui avait du attendre l'arrivée des renforts. Cinq était des élèves de Poudlard, des septième années comme elle qui était venus défendre le château et leurs amis. Sofia reconnut parmi les corps le Serdaigle qu'elle avait voulu aider. Il y avait également une autre élève de Serdaigle, deux Poufsouffle et un élève sans uniforme, il lui sembla qu'il était à Gryffondor. Enfin, il y avait deux aurors qui avaient également perdu la vie.
Alors qu'elle regardait les corps et les dommages de la guerre, Sofia se sentit soudain très fatiguée. Elle se mit à tourner de l'œil et vacilla un instant sur ses jambes avant que deux mains solides ne la remette sur pieds. Elle reconnut les yeux de Jacob Andrew, son ami et partenaire de Poufsouffle. Des traînées de larmes coulaient le long de ses joues et il lui offrit un sourire sans joie qu'elle lui rendit tristement. Ainsi, c'était cela la guerre ? Ne même pas pouvoir savourer une victoire car elle coûtait presque aussi cher qu'une défaite ? Pouvait-on parler de victoire quand on déplorait autant de pertes dans son camp ?
Le Professeur Dumbledore apparut soudain et déclara d'une voix claire :
— Les élèves qui sont encore ici sont priés de retourner au château dans les plus brefs délais. Les élèves blessés seront rapatriés par les Professeurs. Le Professeurs MacGonagall et moi nous occuperons de vos camarades décédés. Merci à tous.
Sofia se détourna alors des corps qu'elle fixait depuis de longue minutes et elle prit lentement le chemin du château, en compagnie de Jacob. Il n'était qu'une dizaine à être venus se battre et elle calcula rapidement que la moitié d'entre eux était donc décédé. Ils n'étaient d'ailleurs que trois à rentrer presque indemne au château, deux autres élèves étaient blessés plutôt sérieusement et seraient donc raccompagnés par le directeur et le Professeur MacGonagall. Elle était la seule Serpentard présente.
Alors qu'elle marchait, elle sentait les larmes couler le long de ses joues. L'adrénaline et l'euphorie de la bataille quittaient peu à peu son corps, la laissant aussi démunie qu'une enfant venant d'assister à un massacre. Car après tout, c'est ce qu'elle était. Une simple enfant qui avait participé à une bataille pour une guerre qui n'avait aucun sens.
Elle parvint enfin en vue des portes du château. De nombreux élèves semblaient être massés devant le château pour voir qui revenait entier. Sofia soupira, elle était épuisée et n'avait pas franchement envie de voir ses camarades l'observer comme une bête de foire. Elle se ravisa soudain en voyant quatre garçons s'élancer vers elle. Les maraudeurs.
Remus fut le premier arriver à ses côtés et il la serra contre lui. Les trois autres les rejoignirent rapidement et rejoignirent ce câlin de groupe improvisé. Alors, la fatigue, la détresse, la tristesse, tout rattrapa Sofia et elle se mit à sangloter comme une enfant dans les bras de ses amis. Ils s'écartèrent peu à peu d'elle et se mirent à l'inspecter pour voir si elle était entière. Sirius désigna son bras couvert de sang d'un doigt tremblant et demanda :
— C'est à toi tout ce sang ?
— Oui, une simple coupure, elle est déjà refermée.
— Et celle-ci ? demanda Remus en désignant sa cuisse.
Sofia remarqua alors que sa jambe gauche présentait également une coupure superficielle, mais qui avait couvert son jean de sang. Le pantalon initialement bleu clair était d'une jolie couleur carmin à cet endroit et semblait beaucoup inquiéter les garçons.
— Rien de grave.
Sa voix, tremblotante, démontrait de son épuisement et James le fit remarquer aux autres.
— Elle va bien, laisser la tranquille. Elle a l'air épuisé.
Sofia le remercia d'un signe de tête, la gorge trop nouée pour dire un mot de plus. Elle n'avait pas envie d'éclater à nouveau en sanglots. Autour d'elle, elle entendait des cris de joies se mélanger aux hurlements de douleurs au fur et à mesure que le nom des élèves décédés étaient révélés.
Sirius la détailla de la tête aux pieds. Son bras et sa cuisse, couverts de sang plus ou moins sec, lui donner une allure inquiétante. Tout comme la terre et la poussière qui maculaient ses habits et sa peau. Seul deux traînées pâles sous ses yeux témoignaient des larmes qu'elle avait versées.
Sa lèvre inférieure tremblait et elle tenait toujours fermement sa baguette. Il tenta de lui faire lâcher le bout de bois mais elle lui jeta un regard terrifié, comme si le simple fait de se retrouver sans défense la terrorisait désormais. Sirius chuchota alors :
— C'est fini Sofia, ils sont partis. Tu peux lâcher ta baguette.
Elle sembla comprendre ce qu'il disait et desserra lentement les doigts. Et ce fut le trou noir pour elle. Les garçons la virent vaciller et tomber dans les pommes. Peter eut heureusement le réflexe de la rattraper ce qui évita qu'elle ne s'écrase au sol. James se mit à paniquer mais Remus le rassura :
— Elle est simplement épuisée. On devrait la conduire à l'infirmerie.
Et il se mirent en route, prenant tous tour à tour conscience que la guerre qu'il voyait se dérouler dans les journaux depuis des mois était aujourd'hui arrivée à leur porte.
Samedi 16 avril 1977
La semaine qui suivit les combats fut banalisée afin que chacun puisse se reposer et penser ses blessures. Différentes cérémonies eurent lieu en hommage aux élèves décédés. Sofia prit sur elle pour assister à toutes ces cérémonies, même si elle était encore terriblement affectée par la bataille qu'elle avait vécue de l'intérieur.
Les maraudeurs l'aidèrent à surmonter doucement cette épreuve et elle reprit peu à peu ses habitudes : se chamailler avec Sirius, discuter avec Remus et Peter, lancer des piques à James à propos de Lily, manger des bonbons avec Regulus, ...
Alors, le samedi qui suivit la bataille, elle le passa dans le parc avec ses amis, à discuter de tout et de rien, comme si la guerre n'existait pas. Pourtant au fond d'elle, Sofia le savait. Ce n'était pas sa dernière bataille, car maintenant qu'elle avait vu de quoi était capable les mangemorts, et même si ça devait la rendre folle, elle ne pourrait plus les laisser faire en gardant son petit confort.
Reprendre la routine des cours la semaine qui suivit permis à Sofia de vraiment se retrouver. Même si le poids des élèves disparus pesaient sur les salles de classe, retourner en cours lui permis de retrouver un semblant de normalité. Tout comme le Quidditch. Elle reprit les entraînements en redoublant d'efforts, restant sur le terrain longtemps après les entraînements pour évacuer la rage et l'incompréhension qu'elle avait en elle.
Ainsi, quand le dernier match de l'année arriva le samedi suivant, Sofia était prête. Dès le début du match elle excella et se dépassa. Son épaule, légèrement blessé lors de la bataille, lui rappelait parfois de se ménager, mais elle ne l'écoutait pas. Elle voulait gagner. Elle voulait finir deuxième.
Elle passa son match à virevolter sur son balais, le dirigeant à la seule force de ses cuisses et de ses genoux, gardant ses mains sur sa batte. Sofia renvoyait les cognards à tour de bras et avec une précision redoutable. Après tout, elle était la précision et Rowle, son partenaire, était la force. A eux d'eux, ils dégagèrent de nombreuse fois le terrain à leurs poursuiveurs et empêchèrent Serdaigle de marquer de nombreux buts.
Finalement, se fut l'attrapeur de Serdaigle qui se saisit du vif dor, mais Serpentard remporta le match du fait des dix points d'avance obtenus grâce aux nombreux buts des poursuiveurs de leur équipe.
Et, pour la première fois, Sofia se sentit pleinement acceptée par sa maison quand elle fut soulevée du sol en même temps que ses coéquipiers par ses camarades.
