CHAPITRE 16 : ASPIC
Lundi 30 mai 1977
Une petite vingtaine de jours étaient passés depuis l'incident Jeremia Fitsh. Le cours de la vie avait repris à Poudlard et Sofia avait déjà effectué trois retenues dans le bureau du directeur de Poudlard. Il la laissait le plus souvent seule dans son bureau et Sofia se contentait d'y réviser ses examens qui approchaient de plus en plus. La jeune femme mesurait la chance qu'elle avait de n'avoir qu'une si petite punition après avoir tabassé un camarade avec autant d'acharnement et devant autant de témoins.
Bien sur, elle subissait également une pression sans commun dans sa salle commune, bien que plus personne n'osa se confronter à elle après avoir vu de quoi elle était capable en s'énervant. Malgré cela, Sofia était pressée que l'année se finisse pour quitter l'aquarium géant qui lui servait de lieu de vie depuis septembre.
Alors, lorsqu'elle quitta le dortoir ce matin là, Sofia sourit d'un air satisfait : il ne lui restait plus qu'un mois à passer chez les verts et argents. Bien sur, les maraudeurs et le château allaient beaucoup lui manquer l'année prochaine, mais ce n'était l'affaire que d'un an avant que ses amis ne soient eux-aussi libérés de leurs obligations scolaires. Et Sofia était vraiment pressée que cette période arrive.
En entrant dans la Grande Salle, elle se dirigea vers Regulus, comme à son habitude. Sofia enjamba le banc en faisant attention à ce que sa jupe ne dévoile pas ses sous-vêtements et attrapa le café que lui tendait Regulus. Elle commença à le siroter en silence, bercée par le bruit rassurant de la Grande Salle. Le courrier ne serait distribué que dans quelques minutes et jusque là les conversations resteraient joyeuses en surface.
Son ami venait de terminer son yaourt au citron quand il lui demanda :
— Tu as révisé jusqu'à quelle heure hier soir ?
— Près de deux heures du matin. J'ai l'impression que je ne m'en sortirais jamais avec ces maudites révoltes de Gobelins.
Regulus tenta de dissimuler le sourire amusé qui voulait apparaître sur son visage. Sofia se battait avec ce chapitre d'Histoire de la Magie depuis le mois de septembre, à sa place il aurait jeté l'éponge depuis longtemps.
— Peut-être que ce n'est pas ce sujet qui va tomber ?
— Alors là, j'aurais vraiment de la chance. Parce que j'ai tout essayé mais impossible de savoir la différence entre Alguff le Barbu et Borbog le Fétide.
Regulus prit un air gêné et la corrigea :
— C'est Alguff le Fétide et Borbog le Barbu.
Sofia plongea sa tête dans ses mains avec un soupir désespéré.
— Je pourrais peut-être t'aider à réviser ? Je ne suis qu'en cinquième année, mais je révise déjà pour mes BUSE alors je pourrais t'aider, proposa Regulus.
— C'est gentil Regulus, mais James et Sirius m'aident déjà et ils s'arrachent les cheveux devant mon incapacité à retenir quoi que ce soit. Je préfère t'épargner ça.
Regulus, qui s'était légèrement tendu à la mention des deux maraudeurs, préféra changer de sujet, comme à chaque fois que Sofia parlait de ses amis de Gryffondor. Leur discussion dévia alors sur les banalités : le temps qu'il faisait, la nouvelle coiffure d'une élève de Poufsouffle, l'air endormi du professeur MacGonagall, ...
Ils furent brusquement interrompu par le courrier qui fit son entrée dans la Grande Salle. Le silence se fit immédiatement : les élèves retenaient leur souffle avec inquiétude. Allaient-ils recevoir une mauvaise nouvelle aujourd'hui ?
Sofia récupéra son journal et paya le hiboux qui venait de le lui apporter. La première page faisait état d'une nouvelle attaque dévastatrice dans le Londres moldus. Quelques sanglots éclatèrent dans la salle, mais aucun cri ou crise de larmes. Sofia se sentit soulagée : apparemment aucun de ses camarades n'avait perdu de proches. La culpabilité prit immédiatement la place du soulagement : pouvait-on être soulagé de savoir que personne ne connaissait ces morts dont les noms s'étalaient sur la page du journal ? Elle commença sa lecture :
« Dans la nuit, une nouvelle attaque à pris place dans le Londres moldus. Dans le quartier de La City, un quartier d'affaire, un explosion a causé près de soixante-dix-huit blessés plus ou moins graves, ainsi que sept morts. Sous couvert d'un attaque terroriste pour le peuple moldu, le Premier Ministre moldu appelle le Ministre de la Magie à régler "au plus vite" cette situation, argumentant qu'il ne pourra bientôt plus cacher la vérité à ses concitoyens. »
L'article continuait sur quelques lignes, donnant le nom des blessés et des morts, ainsi que de deux aurors qui avaient été blessé lors de la bataille qui avait suivit. Il était également fait mention de quelques sorciers de l'Ordre qui avait lutté "vaillamment" aux côtés des forces du Ministère.
Ces quelques lignes gonflèrent le cœur de Sofia de fierté. Ainsi l'Ordre continuait de se montrer efficace. Elle savait depuis longtemps qu'elle allait accepté la proposition de son directeur, mais lire ces quelques lignes venaient de la conforter un peu plus dans son choix.
Elle pensa alors qu'il était grand temps d'entamer ses entraînements pour se changer en loup à volonté. Les examens occupaient la plupart de son temps libre, mais ils lui semblaient soudain bien secondaires. Elle attrapa un bout de parchemin froissé et y écrivit un petit mot qu'elle fit voler jusqu'aux maraudeurs, sous le regard curieux de Regulus.
Ce fut James qui récupéra le petit mot et qui le déplia :
« Tour d'Astronomie. Demain, minuit. Premier entraînement. Prenez des chocogrenouilles. S. »
Il transmit le message à ses amis et tous les quatre se tournèrent vers elle en levant le pouce. Ils seraient au rendez-vous.
Mardi 31 mai 1977
Sofia n'avait pas choisit ce jour par hasard pour son premier entraînement. La pleine lune était pour le lendemain et elle pensait que la proximité de l'astre l'aiderait à se changer plus facilement que lors de la nouvelle lune. Ainsi, peu avant minuit, elle enfila un jogging qui avait connu des jours meilleurs, ainsi qu'un fin débardeur. Le temps s'était clairement réchauffé, et il n'était plus nécessaire de porter des pulls dans le château. Elle enfila ses tennis sans même mettre de chaussettes, attrapa son sac qui comprenait une tenue de rechange au cas où elle se transformerait et déchirerait ses vêtements, et sortit discrètement du dortoir et de la salle commune déserte.
Elle parcourut les couloirs d'un pas silencieux, à l'affût de la moindre patrouille de professeurs, de préfets ou du concierge. Remus, qui était le préfet de Gryffondor avec Lily Evans, lui avait assuré qu'il ferait en sorte qu'elle ait la voie libre pour se rendre dans la Tour. Apparemment, il n'avait pas menti : elle ne croisa personne.
Elle atteignit les escaliers interminables qui menaient à la tour et les gravit lentement, pour économiser son souffle. Lorsqu'elle arriva en haut, elle constata que Peter, James et Sirius étaient déjà là. Remus, retenu par ses obligations de préfet, n'avait pas pu venir. Ils l'accueillirent avec un grand sourire et Sirius l'embrassa doucement sur les lèvres.
— Oh commencez pas tous les deux, on a du travail, dit James d'une voix faussement énervée.
— Jaloux, murmura Sofia d'un air amusé.
Elle remarqua que les garçons avaient respecté ses directives en emmenant une dizaine de grenouilles au chocolat. Elle savait que cela allait être épuisant, et qu'elle aurait besoin de chocolat. Tandis qu'elle se débarrassait de ses chaussures, elle demanda d'une voix distraite :
— Au fait, comment vous avez fait pour vous déplacer tous les trois avec des chocogrenouilles sans vous faire prendre ?
Les garçons échangèrent un regard complice et James répondit d'un air mystérieux :
— Le talent ma chère, le talent.
— Sortilège de désillusion ?
— Non.
— Passage secret ?
— Non.
— Alors quoi ? Vous avez une carte magique qui vous dit par où il faut passer ?
James faillit s'étouffer et Sirius sourit, amusé, tandis que Peter répondait avec un sourire :
— Entre autre chose. Allez, mettons nous au travail avant que le soleil ne se lève.
Sofia lâcha l'affaire et se plaça au centre de la pièce circulaire. Elle jeta un regard déçu vers son jogging, qu'elle aimait bien malgré son état pitoyable, et demanda :
— Vous êtes sûr que je ne peux pas enlever au moins mon jogging et essayer en culotte ? Ça m'embêterait de le déchirer, je l'aime bien.
Sirius fronça immédiatement les sourcils, tandis que James et Peter étaient pris d'un fou rire, et dit :
— Mais ça va pas non ?! En plus il est moche ce jogging. Maintenant concentre-toi !
Sofia, boudeuse, se replaça au centre et s'assit en tailleur, comme le lui avait conseillé les garçons. James prit la parole :
— Bien, maintenant tu dois faire le vide dans ton esprit, et penser uniquement à être un loup.
Sofia hocha la tête et se concentra. Elle détendit un à un les muscles de son corps, en commençant par le bas pour montrer progressivement. Puis elle pensa au loup. Elle en fit le centre de son attention. Elle se concentra. Longtemps. Mais rien ne se passa.
Agacée, après près d'une demi-heure de concentration, elle ouvrit brutalement les yeux et se redressa :
— Ça ne marche pas.
— Tu n'étais peut-être pas assez concentrée, tenta Peter.
— Bien sur que si, répondit Sofia de son habituel ton supérieur qu'elle employait quand elle était touché dans son orgueil.
Sirius étouffa un sourire moqueur et James fit rasseoir la jeune fille pour un nouvel essai.
Mercredi 1er juin 1977
Ils tentèrent ainsi de la faire se transformer jusqu'à tard dans la nuit. Mais rien n'y fit. Elle ne parvint même pas à se rapprocher un petit peu de la sensation d'être un loup.
Alors que l'horloge de Poudlard sonnait quatre heures du matin, elle soupira bruyamment, tandis que James retenait un bâillement.
— Laissons tomber pour ce soir, il est déjà tard et demain soir, enfin ce soir maintenant, c'est la pleine lune. On a besoin de sommeil.
Les maraudeurs approuvèrent. Avant de quitter la tour, ils s'assirent tous les quatre pour manger chacun une chocogrenouille. Sofia déballa la sienne d'un air fatigué et déçu, tandis que les trois maraudeurs plaisantaient entre eux. Elle croqua dans la tête de la grenouille avant même que celle-ci n'ait fait un saut, puis observa la carte collector qu'elle venait de récupérer.
Son regard s'agrandit de surprise et elle la montra avec un sourire à ses amis :
— Regardez, j'ai eu Alguff le Fétide, ce maudit Gobelin. Au moins, avec ça je me souviendrais peut-être de son nom.
Sirius, James et Peter eurent un petit rire devant la joie soudaine de leur amie qui semblait avoir oublié ses quatre heures d'échec. Sofia lut la description de la carte. Il y était expliqué que ce Gobelin vendait sa transpiration aux fabricants des Bombabouse, ce qui expliquait son surnom de "Fétide". Elle eut un sourire amusé.
James et Peter se levèrent alors et saluèrent les deux autres, avec un air joyeux et complice. James déclara :
— On part devant, on vous laisse vous dire au revoir.
Peter tendit les lèvres dans un mime de baiser comique, puis ils disparurent tous les deux dans les escaliers. Sirius, qui avait levé les yeux au ciel, ne put cependant cacher son amusement. Il l'oublia cependant bien vite quand Sofia se jeta sur lui pour un baiser passionné. Le genre de baisers qu'ils n'échangeaient que lorsqu'ils étaient seuls.
Sofia ne rejoignit son lit que bien plus tard, alors que l'horloge sonnait les cinq heures du matin. Sa séance de bécottage avec Sirius s'était un peu éternisée et même s'ils n'avaient pas été plus loin que les baisers, Sofia se sentait étrangement épuisée et comblée. Son échec était désormais totalement oublié et elle ne considérait sa transformation volontaire que comme partie remise. Enfin elle ferma les yeux, il fallait qu'elle dorme un minimum pour être en forme pour la pleine lune qui l'attendait le soir même.
Samedi 4 juin 1977
Comme chaque premier samedi du mois, les maraudeurs étaient en route pour Pré-au-Lard. Sofia, bloquée à sa retenue, n'avait pas pu se joindre à eux. Ils avançaient donc joyeusement sur le chemin du village, retrouvant leurs vieilles habitudes. Le mois précédent, ils ne s'y étaient pas rendu ensemble, Sirius ayant rendez-vous avec Sofia.
Ils retrouvèrent le village avec joie. L'été commençaient à apparaître et les boutiques vantaient leurs nouveautés estivales. Les quatre garçons, riant tous ensemble, parcoururent la rue principale du village avec habitude pour se diriger vers les boutiques.
Ils commencèrent par faire une belle provision de farces et attrapes, leur stock commençant à devenir critiquement proche du néant. Bien qu'ils fassent un peu moins de blagues depuis qu'ils connaissaient Sofia, ils continuaient cependant de s'en prendre régulièrement à Rogue et aux Serpentards en générale. On ne change pas les bonnes vieilles habitudes.
Sirius se dirigea vers le rayons des Bombabouses avec Peter, tandis que Remus et James observaient avec un intérêt certain les nouveautés de la boutique. Ils jetèrent leur dévolus sur des baguettes farceuses qui étaient en promotion. Les mains déjà bien chargées, les quatre garçons ressortirent de la boutique et cherchèrent leur prochaine destination :
— Je dois faire le plein d'ingrédient avant le prochain courses de potion, dit Remus.
— Allons-y alors, moi j'aimerais bien repassé par la boutique de balais, j'ai besoin d'une nouvelle cire pour nettoyer le miens, répondit James.
Les deux autres opinèrent et ils prirent la direction des boutiques indiqués. Dans la boutique de balais, Sirius ne put s'empêcher d'observer avec intérêt les battes proposés à la vente sous l'oeil légèrement vexé de James :
— Je t'en ai offert une à noël Patmol.
Sirius sursauta, n'ayant pas vu que son ami l'observait, et répondit :
— Ce n'est pas pour moi, c'est pour Sofia.
— Noël est dans six mois, et son anniversaire encore après. Pour quelle occasion ?
Sirius haussa les épaules, comme s'il n'avait pas besoin d'occasion particulière pour dépenser des dizaines de galions si cela rendait sa petite-amie heureuse. James lui mis une claque amicale dans le dos et dit :
— Tu ferais mieux de garder tes idées de cadeaux pour les grandes occasions, tu risques vite d'en manquer sinon.
Sirius sourit à son tour et se désintéressa des battes pour observer les kits de nettoyages que lui vantait James.
OoOoO
L'après-midi touchait presque à sa fin lorsque les maraudeurs entrèrent chez Honneyducks pour que Remus puisse refaire ses réserves de chocolat. Il se dirigea vers le mur de la boutique qui était entièrement recouvert de tablettes de chocolat de toutes sortes et commença à faire sa sélection.
Peter, pendant ce temps là, commença à remplir un petit sachet de différents bonbons proposés en vente en vrac. James quant à lui observaient avec attention une promotion intéressante sur les chocogrenouilles. Sirius, enfin, observait le rayons des plumes en sucre, dont il raffolait.
Une affiche criarde attira alors son regard. Elle ventait la nouveauté de la boutique : les plumes en sucre à la noix de coco, à l'encre parfumée et entièrement comestibles. Il n'hésita pas longtemps à en acheter une dizaine pour Sofia pour lui remonter le morale à l'approche des ASPIC.
OoOoO
En rentrant à Poudlard ce soir-là, les garçons croisèrent Sofia qui révisait dans le parc, à l'ombre du chêne où ils avaient l'habitude de se réunir tous les cinq. Ils se dirigèrent naturellement vers elle et entreprirent de lui raconter ce qu'elle avait manqué.
Sofia afficha une mince boudeuse, en ayant plus que ras le bol d'être plongée à longueur de temps dans ses révisions, mais se remit rapidement à sourire lorsque Sirius lui tendit un sac de chez Honneyducks.
— C'est pour moi ? demanda-t-elle, ravie.
— Bien sur que oui banane, allez ouvre.
Les trois autres maraudeurs s'étaient désintéressés d'eux et discutaient à présent du dernier cours de potion qu'ils avaient eu. Sofia ouvrit le sac avec hâte et découvrit une belle réserve de plume en sucre. Elle fronça les sourcils.
— Je sais que tu adores les plumes en sucre Sirius, mais personnellement, je préfère le chocolat.
Sirius leva les yeux au ciel et attrapa l'une des plumes qu'il sortit de son emballage avant de lui tendre. Elle fronça à nouveau les sourcils mais s'en saisit et la porta à sa bouche. Ses yeux s'ouvrirent sous l'étonnement lorsqu'elle sentit le goût de la noix de coco envahir sa bouche. Sirius rit doucement et Sofia lui adressa un grand sourire reconnaissant, la plume toujours en bouche.
— Tu aurais du en prendre plus.
— Tu n'es jamais contente, rit Sirius à sa remarque.
Sofia lui tira la langue, amusée, avant de l'embrasser à pleine bouche. Sirius sentit immédiatement un goût de noix-de-coco envahir sa propre bouche et il approfondit le baiser, oubliant que leur amis se trouvaient à quelques mètres de là.
La noix de coco lui rappelait sans cesse leur premier baiser, et il savait qu'il en était de même pour Sofia. Ce fruit, en plus d'être le préféré de la jeune femme, garderait à jamais ce goût particulier dans leurs souvenirs.
James se racla la gorge pour interrompre le baiser un peu trop passionné que Sofia et Sirius étaient en train de s'échanger et les deux jeunes gens se séparèrent en levant les yeux au ciel, pas le moins du monde mal à l'aise pour leur démonstration passionnée.
— Si tu l'embrasses comme ça pour de simples plumes en sucre, j'espère que je ne serais plus présent à aucun de tes anniversaires, dit James d'une voix narquoise.
Tout le monde éclata de rire avant de prendre la direction du château.
Vendredi 17 juin 1977
Sofia tendit sa dernière copie au professeur MacGonagall qui lui offrit un petit sourire avant de lui faire signe de se diriger silencieusement vers la sortie, afin de laisser ses camarades terminer l'épreuve dans le calme. Sofia parcourut alors la Grande Salle en silence, ses pas résonnant sur le sol, et arriva enfin dans le Hall du château. Elle prit immédiatement la direction du parc où elle savait que les maraudeurs l'attendaient maintenant depuis trois heures.
Elle se sentait étrangement légère de savoir que la semaine des ASPIC était enfin terminé pour de bon, et que ses jours à Poudlard étaient maintenant compté. Légère, mais aussi un peu triste. Après tout, les ASPIC avaient été une sacrée aventure pour elle, et elle se demandait ce qu'elle allait bien faire de sa vie maintenant qu'elle se retrouvait avec autant de temps libre d'un coup.
La semaine avait commencé avec les Potions et l'épreuve théorique de Sortilège. Elle avait donc passé son lundi matin à concocter avec attention une potion de Mort-Vivante qu'elle avait l'impression d'avoir particulièrement bien réussite. L'après-midi avait été tout autant couronné de succès lorsqu'elle avait répondu avec facilité au QCM composé de 100 questions que leur avait distribué le professeur Flitwick. Bien qu'elle n'était pas sûre de certaines de ses réponses, Sofia était convaincu qu'elle aurait largement la moyenne.
Le mardi avait été un peu plus compliqué, elle passait ce jour-là l'épreuve d'Histoire de la Magie, ainsi que la pratique de Métamorphose et de Sortilège. L'Histoire de la Magie avait été une véritable catastrophe, comme on pouvait s'y attendre, et elle avait eu beaucoup de mal à réaliser l'une des métamorphose demandée par son examinateur. Heureusement pour elle, elle avait réussi les autres et les sortilèges s'étaient également déroulés sans encombres.
Le lendemain avait lieu l'épreuve théorique de Métamorphose, d'Astronomie et d'Etude des Runes. La première avait était une franche réussite, ce qui l'avait rassuré quand à sa prestation passable en pratique, mais la seconde épreuve avait été plus compliqué. Comme pour les ASPIC blancs, Sofia n'était pas très au fait de tout ce qui ne concernait pas la lune, et avait eu bien du mal à trouver quoi répondre à certaines questions. L'Etude des Runes s'était plutôt bien déroulé dans l'ensemble, même si elle était persuadée qu'elle aurait pu faire mieux si elle avait travaillé plus sérieusement et régulièrement cette matière au cours de l'année écoulé.
Le jeudi avait eu lieu les épreuves théorique et pratique de Défense Contre les Forces du Mal et elle avait excellé dans ces deux domaines, à sa plus grande joie. Le professeur Hector lui avait même adressé un sourire discret lorsqu'elle était sortie de la Grande Salle.
Enfin, ce matin, Sofia avait passé l'épreuve de Botanique, qu'elle pensait avoir réussit également dans l'ensemble. Il était à peine onze heures et l'épreuve ne se terminait normalement qu'à midi. Elle prit donc le temps de rejoindre ses camarades dans le parc.
Lorsqu'ils la virent arriver vers eux, les maraudeurs la pressèrent de questions, comme cela avait été le cas toute la semaine, pour savoir comment cela s'était passé. Sofia leur raconta l'épreuve dans son ensemble et répéta les questions dont elle se souvenait.
— Madame Chourave a été particulièrement exigeante cette année, ces questions sont difficiles, dit Remus.
Sofia haussa les épaules, elle avait trouvé que l'épreuve ressemblait beaucoup à celle qu'elle avait passé lors des ASPIC blancs. L'heure du repas arriva rapidement et Sofia fut soulagé de se dire qu'enfin, les ASPIC étaient terminés.
Vendredi 1er juillet 1977
Depuis la fin des ASPIC deux semaines plus tôt, Sofia était dans un état second. Elle ne parvenait pas à concevoir que sa scolarité allait se terminer d'un instant à l'autre et qu'elle allait devenir une adulte à part entière, avec un chez elle et des responsabilités. A cela s'ajoutait l'impression bizarre de devoir prendre ce nouveau départ seule puisque ses amis retournaient tous à Poudlard l'année suivante.
Elle avait eu une semaine plutôt tranquille dans l'ensemble et avait été dispensé de la plupart de ses cours, les professeurs faisant passé les examens de fin d'année aux élèves qui n'avaient ni BUSE, ni ASPIC.
Aussi, quand le vendredi arriva et la pleine lune avec lui, Sofia fut soulagé de retrouver une routine devenu presque rassurante lorsqu'elle fit son sac pour se préparer à passer la nuit dehors. Vêtu d'une petite robe d'été et de ses vieilles tennis en toile, elle attrapa seulement une culotte de rechange, sa brosse à cheveux et sa brosse à dent.
Elle fourra le tout dans son sac à dos, ainsi qu'une pomme au cas où elle aurait faim le lendemain, avant de prendre discrètement la direction du parc. Remus, qui était en compagnie des professeurs, passa l'arbre en premier, avant que les maraudeurs et elle ne suivent rapidement.
Dans le tunnel, entre James et Sirius, elle soupira plusieurs fois, tout comme une fois arrivée à la Cabane Hurlante. Elle balaya la vieille maison du regard, avec un pincement au cœur certain. Cette maison avait vu ses transformations avec Remus depuis le mois de décembre, elle avait également été le lieu de son premier rapprochement avec Sirius. Sofia soupira à nouveau.
James lui jeta un regard surpris et demanda :
— Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu n'arrêtes pas de soupirer.
Sofia sentit comme un léger pincement dans sa poitrine puis dit :
— C'est ma dernière pleine lune d'étudiante avec vous.
Les quatre garçons prirent peu à peu la mesure de ses paroles. En effet, bientôt Sofia ne serait plus là au quotidien. Sirius et Remus, plus encore que James et Peter, mesurèrent ce que cela voulait dire. Pour le premier, cela signifiait perdre de vue la personne qu'il chérissait le plus et ne plus la voir au quotidien à ses côtés. Pour le second, cela signifiait tout simplement le retour de la douleur et de la solitude.
Sofia sentit qu'elle venait de plomber l'ambiance et déclara rapidement :
— Bien sur, je vais demander au Professeur Dumbledore de venir passer les pleines lunes avec vous, pour ne pas laisser Remus tout seul, mais cela ne sera plus pareil. Et je ne pourrais peut-être pas être là à chaque fois...
Elle pensa soudain à son choix de rejoindre l'Ordre du Phénix, elle n'en avait toujours pas parlé à ses amis, ni à Sirius. Remus la tira de ses pensées lorsqu'il la remercia sincèrement. Elle se dirigea vers la petite pièce où elle avait prit l'habitude de se déshabiller et de se transformer. Elle se devait de profiter de cet instant. Au maximum.
