CHAPITRE 17 : FIN D'ANNEE
Lundi 4 juillet 1977
La cérémonie de remise des diplômes avait lieu dans un peu moins d'une vingtaine de minutes et Sofia laissa les maraudeurs dans le parc pour aller se préparer. Actuellement vêtue d'une petite robe d'été et de ses tennis, elle devait revêtir la tenue officielle -une robe de sorcier- ainsi qu'un chapeau. Elle passa donc la robe par dessus sa tenue actuelle, et détacha sa queue de cheval pour pouvoir poser le chapeau sur sa tête.
Elle jeta un œil dans son miroir, une boule au ventre à cause du stress. Elle allait d'ici peu connaître ses résultats aux ASPIC et passer sa dernière journée dans le château. Elle était donc emplie d'appréhension.
Sofia observa son reflet. Elle était toujours aussi petite qu'au début de l'année, mais ses joues avaient perdus un peu de leurs rondeurs d'enfants. Ses cheveux, toujours aussi clair, lui arrivaient au milieu du dos. Ses yeux bleus n'avait pas changé, tout comme sa poitrine et ses fesses qui étaient toujours aussi inexistantes. Habillée de la longue robe noire officielle, elle avait l'air d'une adulte et cela la terrorisa soudainement. Le chapeau pointu noir en velours sur sa tête n'arrivait pas à la rassurer, lui donnant une allure austère qu'elle ne reconnaissait pas. La jeune femme détourna le regard de la glace et prit la direction de la Grande Salle.
Lorsqu'elle arriva dans la pièce, celle-ci était pleine à craquer d'élèves, de professeurs, et de quelques familles qui avaient fait le déplacement pour voir leur enfant obtenir son diplôme. Sofia savait que la sécurité avait été prise au sérieux et que toutes ses familles avait été soumises à différentes vérifications avant d'être autorisées à entrer dans le château. Dumbledore y avait veillé.
Sofia s'avança vers l'estrade qui accueillait la cérémonie et s'assit sur le premier rang de chaise, réservé aux élèves de dernière année. Elle avisa les maraudeurs plusieurs rangs derrière elle, sur la gauche, qui lui faisaient de grands signes en compagnie de Madame et Monsieur Potter. Sofia se sentit étonnement émue de voir ces deux personnes lui adresser des signes d'encouragements et de grands sourires. Ils étaient vraiment adorables.
Elle reporta son attention sur le scène et attendit que la cérémonie commence. Cela ne tarda pas et bientôt Dumbledore fit son apparition et réclama le silence qui tomba immédiatement sur la salle.
— Bonjour à toutes et à tous, chers élèves, parents, professeurs. Merci à tous pour votre présence aujourd'hui qui voit se clôturer la scolarité de certains de nos estimés élèves. L'année scolaire 1976/1977 aura été riche en émotion pour nos élèves et pour le monde sorcier, et j'espère que ces premiers, en quittant le château, sauront utiliser leurs connaissances pour tenter de rendre le monde sorcier plus beau.
Dumbledore accrocha quelques regards en prononçant ces mots, dont celui de Sofia. Elle avait annoncé la veille au directeur qu'elle acceptait sa proposition de rejoindre l'Ordre du Phénix, et il l'avait chaudement remercié en lui disant qu'il la contacterait durant l'été pour régler les détails. Sofia sourit donc à son directeur qui reprit son discours.
— Je suis le premier à trouver fantastique de voir la jeunesse grandir et s'épanouir, que cela soit dans la connaissance, l'amitié ou même l'amour. Je félicite donc chaleureusement nos élèves de septième année d'être à présent devenus de jeunes adultes accomplis. Nous allons procéder à la remise des diplômes. Professeur McGonagall, s'il vous plait ?
Minerva McGonagall s'approcha alors et déroula un long parchemin : la liste de tous les élèves ayant passé les ASPIC. Elle appela le premier nom, et une élève de Poufsouffle se leva d'un air timide avant de se rendre sur l'estrade. Aussitôt que son nom avait été prononcé, un parchemin roulé et cacheté était apparu dans les mains du directeur. Ce dernier le lui avait tendu en la félicitant chaleureusement, puis un deuxième nom avait été appelé.
La liste était dans l'ordre alphabétique. Sofia fut donc appelée alors qu'un nom conséquent d'élève était déjà sur la scène. Son nom résonna dans la Grande Salle et elle se leva en laissant ses jambes la guider jusqu'au directeur. Elle attrapa le parchemin qu'il lui tendait.
— Félicitations Miss Petrov.
Sofia sourit au vieil homme et le remercia. La foule applaudit poliment, comme depuis le début, mais Sofia entendit distinctement les maraudeurs qui criaient son nom avec joie et qui sifflaient à tout va pour la féliciter. Elle rougit légèrement et se dirigea vers les élèves qui attendaient que la cérémonie se termine. Elle se plaça à côté de Jacob Andrew qui lui chuchota en pouffant :
— Ton petit-ami et ses amis semblent très heureux pour toi.
Sofia rougit d'autant plus et eut un petit rire gêné qui fit sourire Jacob.
La cérémonie se poursuivit de longues minutes quand enfin le dernier élève fut appelé. Dumbledore félicita à nouveau tous les élèves présents :
— Je vous applaudis donc, chers élèves, et vous enjoint à rejoindre vos familles et vos amis pour la découverte de vos résultats. Et FÉLICITATIONS A VOUS !
Il lança son chapeau en l'air et automatiquement, tous les élèves diplômés se saisirent de leur propre chapeau pour le lancer en l'air joyeusement. Elle observa en riant son chapeau pointu s'envoler vers le plafond magique avant qu'il ne retombe à quelques mètres d'elle.
La cérémonie était cette fois-ci officiellement levée et elle se dirigea vers ses amis pour ouvrir ses résultats. Les maraudeurs et les Potter étaient déjà en train de venir vers elle pour la féliciter. Bien qu'elle brûlait d'impatience de savoir ses notes, Sofia prit le temps de remercier les Potter de leur présence.
Sirius lui coupa presque la parole alors qu'elle complimentait Madame Potter pour son air radieux :
— Plus tard les politesses, ouvre ce fichu parchemin !
Tout le monde sourit devant son impatience et Sofia décacheta le parchemin pour le dérouler aux yeux de tous.
Potions : Effort Exceptionnel (E)
Sortilèges : Effort Exceptionnel (E)
Métamorphose : Acceptable (A)
Astronomie : Piètre (P)
Etude des Runes : Acceptable (A)
Histoire de la Magie : Troll (T)
Botanique : Acceptable (A)
Défense Contre les Forces du Mal : Optimal (O)
Sofia pouffa en voyant sa note d'Histoire de la Magie qui entrerait certainement dans les anales que l'école comme cas désespéré. Puis elle réalisa qu'à part pour l'Histoire de la Magie et l'Astronomie, elle avait obtenu tous ses ASPIC et elle sauta avec joie dans les bras de Sirius qui la fit tournoyer en riant avec elle.
James se saisit de son parchemin et compta :
— Un Optimal, deux Efforts Exceptionnels et trois Acceptables, félicitations Sofia !
— Oui, félicitations Sofia ! T'as eu de supers notes ! répliqua Peter en parcourant le parchemin avec des yeux impressionnés.
Sirius déposa un baiser rapide sur ses lèvres tandis que Sofia ne pouvait s'empêcher de sourire. Elle avait réussi ! Elle avait obtenu six ASPIC et elle savait que cela lui ouvrirait des portes en temps voulu ! Monsieur et Madame Potter la félicitèrent à leur tour et proposèrent aux enfants de passer dans le parc pour goûter. Madame Potter avait apporté de délicieux brownies réalisés par Noisette, l'elfe-de-maison des Potter, et du jus de citrouille.
Sofia passa donc cette dernière journée à Poudlard en famille. C'est en tout cas l'impression qu'elle eut tandis qu'elle discutait avec Monsieur Potter et Remus, alors que Sirius, qui ne lui avait pas lâché la main, parlait avec Peter et James sous l'œil attendri de Madame Potter. Oui, elle passa cette dernière journée à Poudlard sous le signe de la joie et de la famille.
Mardi 5 juillet 1977
Sofia avait la gorge serrée alors qu'elle parcourait une dernière fois son dortoir des yeux. Elle ne comprenait pas tellement pourquoi cela la rendait aussi émotive alors qu'elle détestait cette salle commune depuis le premier jour. Elle n'aurait jamais pensé que cet "aquarium géant", comme elle se plaisait à l'appeler, allait lui manquer. La jeune fille soupira et profita d'être seule dans la pièce pour en faire rapidement le tour. Elle prit le temps d'observer les tableaux qu'elle n'avait jamais vraiment regarder et laissa ses yeux se perdre dans les profondeurs du lacs sur lequel les fenêtres données.
Après une dizaine de minutes, elle se détourna et emprunta les escaliers qui la conduirait à la pièce commune des Serpentard. Cet endroit abritait déjà plus de souvenirs heureux pour Sofia puisqu'elle y avait passé de longues heures avec Regulus à travailler, rire et grignoter des sucreries. Elle sentit un nouveau pincement au coeur, tandis que Regulus venait la rejoindre en souriant :
— Tu deviens nostalgique ?
Sofia lui adressa un sourire légèrement triste et répondit :
— Tu vas me manquer.
Regulus sourit à son tour et la prit dans ses bras un court instant. Ils restèrent ainsi quelques secondes, avant de se séparer et de quitter la pièce. Pour quelques mois dans le cas de Regulus, pour toujours dans celui de Sofia.
Il atteignirent rapidement le hall en discutant de quelques uns de leurs souvenirs communs, et Sofia repéra immédiatement les maraudeurs qui l'attendaient pour rejoindre la gare de Pré-au-Lard. Regulus les aperçut également et salua donc son amie :
— Prends soin de toi Sofia, tu vas me manquer l'année prochaine.
Sofia n'hésita pas et le prit à nouveau dans ses bras en plaquant un baiser sonore sur sa joue.
— On reste en contact. Ce n'est pas un adieu, juste un au revoir.
Regulus lui sourit à son tour et lui rendit son étreinte avant de s'écarter d'elle quelques secondes plus tard. Il fit remarquer à Sofia que Sirius les fixait d'un air mécontent et la jeune femme leva les yeux au ciel en riant. Elle s'écarta néanmoins de lui avec un signe de la main et un grand sourire :
— Écris-moi !
— Promis, répondit-il.
Il se détourna et s'avança vers quelques camarades de son année avec qui il avait prévu de faire le voyage. Sofia se dirigea quant à elle vers les maraudeurs. Sirius lui prit immédiatement la main avec un regard mauvais vers son frère. Sofia et James le charrièrent immédiatement sur sa jalousie : cela permit à la jeune femme de ne pas penser à sa gorge serrée alors qu'elle quittait le château.
Poudlard lui avait tellement apporté depuis son arrivée en Grande-Bretagne. La grande solitaire qu'elle était y avait rencontré des amis comme elle ne pensait jamais en avoir, l'amour, mais également une meute. Perdue dans ses souvenirs alors qu'ils traversaient le parc en direction des diligences, Sofia n'entendit pas la question que James lui posa.
— Sofia ?
— Hum ? répondit la jeune femme, toujours distraite.
— Tu n'es pas trop triste de quitter le château ? répéta James.
Sofia tourna alors ses yeux brillant vers lui et répondit, la gorge serrée et la voix tremblante :
— Pas de tout. Pourquoi le serais-je ?
Les maraudeurs ne firent aucun commentaire pour ne pas blesser la fierté de Sofia mais se regardèrent avec un sourire complice : ils avaient tous compris que si la jeune femme ne parlait pas, c'est parce qu'elle risquait de fondre en larmes à chaque instant.
OoOoO
Une fois dans le train, tous assis dans le même compartiment et en train de manger des sucreries, les garçons se mirent à interroger Sofia sur ses plans pour l'année à venir. La jeune femme resta vague, ayant promis à Dumbledore de ne pas parler de l'Ordre du Phénix à ses amis pour l'instant.
— Je vais retourner au Chaudron Baveur pour l'instant le temps de trouver un appartement, puis je pense prendre une année sabbatique pour travailler mes transformations volontaires et pourquoi pas voyager un petit peu.
— Tu pourrais venir à la maison si tu veux, au lieu d'aller au Chaudron Baveur, proposa James.
— Tes parents sont adorables James mais je ne veux pas les déranger. Je ne risque pas de mettre longtemps à trouver un appartement de toutes façons, ce n'est pas l'argent qui manque.
Les garçons hochèrent la tête, ils oubliaient parfois que Sofia était très riche et avait largement les moyens de vivre confortablement pendant un an sans gagner le moindre galion. Ils enchaînèrent les questions et Sofia les questionna à son tour pour savoir ce qu'ils avaient prévus de faire pendant l'été.
OoOoO
Le voyage passa rapidement, peut-être trop, puisqu'ils arrivèrent à Londres alors que la jeune femme avait l'impression que quelques minutes seulement s'étaient écoulées. Sofia sentit son cœur se serrer à nouveau. Elle allait devoir quitter ses amis, son petit-ami et Remus pour un moment. Mine de rien, elle avait pris l'habitude de les voir au quotidien et de profiter de leurs présences apaisantes. La solitude qui lui avait semblé salvatrice toute sa vie lui semblait soudain bien effrayante.
Ils sortirent tous les quatre de leur compartiment, leurs valises à la main. Sofia les avait miniaturisées d'un tour de baguette pour faciliter leurs déplacements. Les maraudeurs et la jeune femme se laissèrent porter par le flot d'élèves qui sortaient du train et se retrouvèrent rapidement sur le quai.
Peter fut le premier à les quitter, ayant aperçut sa mère qui l'attendait en tapant du pied non loin de la barrière. Il serra rapidement la main des garçons et prit Sofia dans ses bras en leur faisant promettre qu'ils s'écriraient et qu'ils se reverraient le plus vite possible. Sofia rendit son étreinte au jeune garçon et dit :
— Bien sur, de toutes façons c'est bientôt ton anniversaire et c'est hors de question qu'on manque ça.
Peter lui offrit un sourire resplendissant et partit rejoindre sa mère. Ce fut à cet instant que les Potter apparurent. Ils saluèrent chaleureusement les quatre jeunes gens. Bien qu'ils se soient vus la veille, Madame Potter ne put s'empêcher d'observer James et Sirius sous toutes les coutures en leur demandant s'ils allaient bien et s'ils avaient bien mangé.
— Et toi Sofia, comment vas-tu ? Que comptes-tu faire désormais ? lui demanda Monsieur Potter d'un air aimable.
— Je vais prendre une chambre au Chaudron Baveur le temps de trouver un appartement et prendre une année sabbatique.
Monsieur Potter lui proposa de venir habiter dans leur manoir le temps de ses recherches mais Sofia refusa poliment, ne préférant pas s'imposer.
— Sois prudente alors, le Chemin de Traverse n'est plus aussi sûr qu'il y a un an en arrière.
— Je serais prudente, Monsieur.
Il hocha alors la tête et se mit à discuter un instant avec Remus, tandis que Sirius se tournait vers elle. Les Potter et lui allaient partir d'une seconde à l'autre pour leur manoir, et il se sentait soudain bien bête de devoir dire au revoir à sa petite amie.
Sofia lui sourit doucement et lui caressa la joue avant de se blottir contre lui. Il la serra contre son cœur et embrassa le sommet de son crâne, sur ses cheveux blonds, qu'il huma profondément. Noix de coco. Sirius sourit.
— Fais attention à toi, Petrov.
— Toi aussi, Black. Et écris-moi. On se revoit vite.
Le jeune homme se pencha vers elle pour l'embrasser pudiquement puis se pencha vers son oreille pour lui murmurer :
— Je t'aime.
C'était la première fois qu'il le lui disait. Sofia sentit des milliers de papillons faire la fête dans son vente et elle n'hésita pas pour lui chuchoter à l'oreille :
— Moi aussi je t'aime, Black.
Il l'embrassa à nouveau et laissa la place à James qui vint la serrer contre lui.
— Sois sage Sofia, n'agresse personne, mange des légumes, évite le sucre et lave toi bien les dents.
Sofia rit légèrement et rendit son câlin à James.
— Toi aussi James, veille sur Sirius, qu'il ne fasse pas de bêtise. Et arrête d'embêter Evans, c'est presque dans la poche.
Ils se séparèrent à leur tour et Sofia salua la famille Potter au complet. Avant de transplanner, Madame Potter lui dit :
— Tu viendras manger avec nous cette semaine Sofia ? Je dirais à James et Sirius de t'envoyer un hibou.
— Bien sur Madame, avec plaisir.
La femme lui sourit et disparut en tenant la main de son fils. Sirius lui adressa un dernier sourire avant de disparaître à son tour au bras de Monsieur Potter. Sofia se retrouva donc seule avec Remus qui parcourait la foule du regard pour retrouver ses parents. Il les aperçut enfin et se dirigea vers eux, en compagnie de Sofia.
— Maman ! Papa !
Le jeune loup-garou se jeta dans leur bras et les deux adultes le serrèrent un instant contre eux, avant qu'il ne s'écarte pour présenter Sofia à ses parents .
— Voici Sofia.
Il avait longuement parlé d'elle à ses parents, disant qu'il avait enfin rencontré un autre loup-garou. Il n'avait pas précisé que Sofia maîtrisait ses transformations, mais seulement qu'elle était d'un soutien sans faille. Ses parents avaient immédiatement voulu la connaître et il avait promit de leur présenter la jeune femme au plus vite. La mère de Remus prit immédiatement la jeune fille dans ses bras et dit :
— Oh tu es si jolie, je suis ravie de te rencontrer ma chérie.
Sofia, surprise un instant devant cet élan d'affection, rendit maladroitement son étreinte à la femme. Elle n'avait jamais fait autant de câlins en une seule journée et commençait à en avoir le tournis.
— Merci beaucoup Madame Lupin, j'en suis ravie moi aussi.
Le père de Remus lui sera alors chaleureusement la main et lui posa quelques questions auxquelles Sofia tenta de répondre poliment.
— Tu étais à Durmstrang c'est cela ?
— Oui Monsieur, j'ai grandis en Russie.
— Oh je vois, et Poudlard t'a plu ?
— Énormément. C'est vraiment une belle école.
Il poursuivit sur des banalités tandis que la mère de Remus observait son fils avec amour. Remus, gêné devant le flot de question de son père, finit par l'interrompre :
— Papa arrête, tu la mets mal à l'aise...
— Oh bien sur, excuse-moi, mais ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre la petite-amie de son fils.
Sofia faillit s'étouffer avec sa propre salive à cette remarque et se mit à tousser tandis que Remus, rouge de honte, tentait d'expliquer à ses parents que Sofia n'était pas sa petite-amie et qu'elle sortait avec l'un de ses meilleurs amis, Sirius.
— Oh ! Mais je pensais que... Vu que tu nous avais parlé d'elle avec tant d'enthousiasme que... fit remarquer sa mère, soudain confuse.
— C'est juste une très bonne amie maman. Plus une sœur d'ailleurs. Rien d'autre. D'accord ?
Après cet étonnant échange, Sofia prit congé des parents de Remus et de son ami, lui faisant à son tour promettre de lui écrire tous les jours. Remus la prit enfin dans ses bras, et Sofia lui chuchota à l'oreille :
— Je ferais tout pour être là à toutes les pleines lunes l'année prochaine. Je te le promet.
Remus la serra un peu plus fort puis partis avec ses parents.
Sofia se retrouva cette fois-ci réellement seule, sur le quai qui commençait à être désert. Elle soupira un court instant, déjà nostalgique de cette période de sa vie qui se terminait, puis elle prit la direction du Chaudron Baveur.
Samedi 9 juillet 1977
Cela faisait quatre jours que Sofia habitait au Chaudron Baveur. Sa chambre, aussi miteuse que celle de ses souvenirs, donnait sur le Chemin de Traverse. Le lieu était presque désert, contrairement à l'année dernière.
Elle comprenait mieux ce que Monsieur Potter avait voulu dire en disant que l'endroit était moins sûr qu'un an auparavant. La montée en puissance progressive de Voldemort rendait les lieux comme le Chemin de Traverse plus dangereux qu'avant.
Chaque famille avait peur des attaques et des enlèvements qui pouvaient facilement survenir, même en plein jour. C'est pourquoi, jusque là, Sofia se faisait très discrète dans sa chambre et cherchait un appartement dans le Londres moldu tout aussi discrètement. Les appartements proposaient dans le Londres moldus étaient certes cher, mais au moins Sofia avait moins peur d'y voir débarquer un groupe de mangemorts sanguinaires.
En ce samedi matin, elle avait rendez-vous avec une agence moldue pour préciser ses recherches dans un quartier précis : Camden. Elle aimait beaucoup ce quartier et l'ambiance qui y régnait et avait donc décidé d'acheter son appartement à cet endroit.
Elle s'habilla d'un jean et d'un débardeur qui avait connu des jours meilleurs. La jeune femme chercha un instant sa brosse des yeux sans remettre la main dessus et préféra donc attacher ses cheveux dans un chignon rapide. Sofia enfila à la va vite ses vieilles tennis, des lunettes de soleil, et attrapa sa besace qui contenait les papiers nécessaires à l'agence immobilière.
Elle avait du improviser lorsqu'ils lui avaient demandé ses bulletins de salaire et des papiers d'identités moldus, mais elle avait ensorcelé de simples feuilles blanches pour obtenir le nécessaire.
Sofia sortie de la chambre d'un pas rapide et se hâta de rejoindre le Londres moldu en se faisant discrète dans l'auberge sorcière. L'endroit était relativement épargné par les attaques du fait de sa position stratégique pour atteindre le Chemin de Traverse, mais il n'en restait pas moins fréquenté par des sorciers... douteux.
La jeune sorcière passa donc la porte et se dirigea vers une entrée du métro moldu pour se rendre à son rendez-vous. Elle ne l'avait pris que deux fois et se trompa malheureusement trois fois de stations avant d'enfin parvenir à son but. Il fallait vraiment qu'elle passe son permis de transplanage.
Une fois dans le bon quartier, elle demanda deux fois son chemin avant d'enfin arriver à l'agence immobilière dans laquelle elle entra d'un air détendue. Elle s'était forgée un dossier en béton et savait qu'elle pourrait avoir l'appartement qu'elle voudrait, sans problème.
Une des employées s'approcha immédiatement d'elle et demanda avec un grand sourire :
— Bonjour Mademoiselle, puis-je vous aider ?
— Je suis Madame Petrov, j'avais rendez-vous à onze heures.
— Oh bien sur, par ici Madame.
Elle entraîna Sofia jusqu'à un box de verre où se tenait un agent immobilier à l'aspect... particulier. Il avait les cheveux d'un vert criard et plusieurs anneaux de piercing à l'oreille. Sofia sourit, amusé par ce look décalé pour un agent immobilier. L'homme lui sourit en retour et l'entrevue commença.
Sofia expliqua simplement ce qu'elle cherchait : un appartement avec un petit balcon, une chambre séparée, une grande pièce à vivre, et pas mal de lumière.
— Vous souhaitez une place de parking ?
— Non ce ne sera pas nécessaire.
— Parlons budget maintenant, les appartement à Londres ne sont pas donnés malheureusement.
— Ce ne sera pas un problème.
Le vendeur haussa un sourcil et la détailla un instant, comme s'il doutait de ses paroles. Il aperçut son vieux débardeur un peu usé, ses cheveux emmêlés et ses tennis qui avaient connus des jours meilleurs. Sofia sourit, espiègle, et sortit les feuilles de salaire imaginaires qu'elle s'était fabriquées magiquement quelques jours plus tôt. Elle y avait inscrit un salaire à six chiffres avec beaucoup d'amusement.
Le vendeur haussa un sourcil surpris avant de lui sourire à son tour. Bien, le prix ne serait donc pas un problème.
Le rendez-vous se poursuivit encore quelques dizaines de minutes le temps de lui constituer un dossier solide, puis l'agent lui annonça qu'il la rappellerait au plus vite pour lui faire visiter plusieurs biens.
— C'est assez urgent en fait. Je ne suis pas très difficile. Serait-il possible de faire ces visites dès lundi ?
— Vous risquez de ne pas pouvoir beaucoup négocier le prix si on précipite les visites.
— Ce n'est pas un problème. Vraiment. Ne vous en faites pas.
Le vendeur hocha la tête et lui promis de la contacter lundi matin. Il remarqua alors que la jeune femme ne lui avait laissé aucun numéro de téléphone et Sofia déclara simplement qu'elle serait présente à l'agence à dix heures du matin.
— Très bien. Dans ce cas, je vous dis à lundi Madame Petrov.
— A lundi.
Sofia se leva aussitôt et serra la main tendue du vendeur avant de quitter l'agence. Elle reprit la route du Chaudron Baveur. Elle avait encore quelques heures à tuer avant de se rendre chez les Potter pour dîner.
OoOoO
Durant l'après-midi, une attaque eut lieu dans le Londres moldu, près de la gare de King Cross. Sofia apprit malheureusement trop tard ce qui était en train de se passer et ne put s'y rendre pour y participer. La jeune femme commençait à trépigner d'impatience de rejoindre réellement l'Ordre du Phénix.
Dumbledore lui avait promis de la contacter au plus vite, et elle se languissait de jour en jour en attendant son courrier. Elle passa donc la majorité de ses journées à méditer afin de parvenir à se transformer en loup sur commande mais ne s'approchait même pas pour l'instant d'un semblant de résultat. Elle comptait en parler ce soir aux garçons pour avoir leur avis sur la question.
Elle ne sentait pas le moindre changement dans son corps, pas la moindre perturbation, et elle commençait franchement à douter de la véracité des propos de Dumbledore concernant la possibilité qu'elle puisse se changer à volonté.
Après l'attaque, Sofia tourna en rond un bon moment dans sa chambre, frustrée de n'avoir rien pu faire, puis elle se prépara pour le dîner. Pour cela, elle mit simplement un peu de mascara et passa un gilet par dessus son débardeur du matin-même.
Avant de partir au lieu de rendez-vous qu'ils avaient convenus pour que Monsieur Potter vienne la récupérer, elle s'aspergea du parfum que Sirius lui avait offert à noël. Enfin, elle quitta sa chambre sans un regard en arrière, pressée de retrouver les Potter, mais surtout son Sirius.
OoOoO
Lorsqu'elle réapparut au Manoir au bras de Monsieur Potter, elle fut immédiatement noyée sous une étreinte collective de Sirius et James. Elle rit un instant et les charria, à moitié étouffée :
— Je savais que vous ne pouviez pas vous passer de moi.
Les garçons rirent de bon coeur à sa remarque et la libérèrent enfin. Sofia avait bien sur eu des nouvelles de Sirius presque quotidiennement depuis le début de la semaine, mais elle n'avait échangé qu'une seule lettre avec James. Sirius glissa sa main dans la sienne et l'entraîna vers le salon où les attendait Madame Potter en lui demandant :
— Qu'est-ce que cela a donné à l'agence ?
— J'ai rendez-vous lundi matin pour des visites. Je pense que d'ici la fin de semaine, j'aurais un véritable chez moi.
Monsieur Potter sembla satisfait de cette annonce, il s'inquiétait beaucoup depuis qu'il savait que la jeune fille était obligée de loger au Chaudron Baveur. La discussion dévia presque immédiatement sur l'attaque de l'après-midi et le ton se fit plus sombre.
Finalement, ils atteignirent le petit salon et Madame Potter se leva pour l'accueillir :
— Sofia, je suis ravie de te revoir ! Et je suis sûre que les garçons aussi, Sirius n'arrête pas de parler de toi !
Sofia étouffa un rire tandis que le jeune homme rougissait légèrement en marmonnant que ce n'était pas vrai. Cette dernière lui offrit un sourire attendrit et James grimaça immédiatement :
— Ne vous embrassez pas maintenant, vous ferez ça tout à l'heure c'est dégoûtant !
Sirius et Sofia éclatèrent cette fois-ci plus franchement de rire et s'embrassèrent en jetant un regard moqueur à James qui cachait ses yeux d'un air dramatique. Monsieur Potter souriait, amusé par la réaction puéril de son fils, tandis que Madame Potter levait les yeux au ciel. La soirée s'annonçait mouvementée.
OoOoO
Le dîner se passa plus calmement que prévu. Les discussions étaient banales et chaleureuses et Sofia passa une excellente soirée. Noisette avait cuisiné du poulet rôti, des haricots verts et des pommes de terre. Un délice. Elle se resservit deux fois, ravie de manger enfin quelque chose de bon après une semaine de repas au Chaudron Baveur où la cuisine était... désastreuse.
Madame Potter la charia à ce sujet :
— Tu as un sacré appétit Sofia, moi qui trouvais que les garçons mangeaient beaucoup, je retire ce que j'ai dit.
— C'est parce que c'est vraiment délicieux Madame. Cela fait une semaine que je mange de la soupe infâme au Chaudron Baveur.
— Il est vrai que leur cuisine est loin d'être fameuse, commenta Monsieur Potter en grimaçant.
Sofia ne put qu'être d'accord avec lui. Le dîner se poursuivit calmement jusqu'au dessert. Alors que Noisette débarrassait le plat principal et que James était en pleine conversation avec ses parents, Sirius en profita pour embrasser doucement Sofia et lui chuchoter :
— Tu restes dormir ?
— C'est ce qui est prévu il me semble, sourit Sofia.
Sirius lui jeta un regard complice auquel Sofia répondit, et le jeune homme glissa sa main dans celle de son amie. Elle lui avait réellement manqué durant cette longue semaine.
OoOoO
Sirius, James et Sofia se trouvaient dans la chambre du jeune Black. Ils jouaient à la bataille explosive à même le sol et James était en train de mettre une sérieuse correction aux deux tourtereaux. Le dîner s'était fini dans le calme et Madame et Monsieur Potter s'étaient rapidement retirés dans leur chambre pour laisser les jeunes entre eux.
James avait immédiatement proposé de faire quelques parties de jeux de carte avant qu'ils ne les laisse tous les deux. C'est ainsi que, après sa sixième victoire consécutive, il déclara :
— Je vous ai assez plumé pour ce soir, je vais me coucher. A demain les amoureux.
Le jeune Potter fit un clin d'œil complice à ses amis alors que Sirius lui jetait un oreiller en plein visage. James mima alors un baiser dégouttant et Sofia lui jeta à son tour un oreiller alors qu'il disparaissait en riant par la porte de la chambre.
— Quel enfant, murmura la jeune fille.
— Je plains Evans, répondit SIrius.
Ils rirent un instant ensemble avant que Sirius ne lui demanda :
— Tu es fatiguée ?
Sofia s'étira doucement. La journée avait été longue et l'heure tardive la rendait en effet un peu somnolente. Pourtant, elle n'avait pas envie de gâcher sa soirée avec Sirius en dormant. Elle secoua donc la tête en signe de négation. Sirius lui sourit narquoisement et dit :
— Je sais quand tu mens. Va te mettre en pyjama Petrov.
Sofia soupira et renonça à batailler avec son petit-ami. Elle se dirigea vers sa salle de bain et se déshabilla avant d'enfiler son short et un t-shirt trois fois trop large. Lorsqu'elle revint dans la chambre de Sirius, celui-ci portait un bas de pyjama et un t-shirt vieillot.
— Je vois que nous avons mis nos habits de lumière.
Sirius rit à sa remarque et se glissa dans son lit, en l'invitant à le rejoindre. Sofia ne se fit pas prier et vint s'allonger à ses côtés en calant sa tête contre l'épaule du jeune homme. Il s'agissait de leur première nuit ensemble, pourtant ni l'un ni l'autre n'était gêné.
Être ensemble dans un lit leur semblait plutôt naturel, et Sofia glissa rapidement sa main sous le t-shirt de Sirius pour la poser sur son ventre. Elle commença à dessiner de petits cercles autour de son nombril, tandis que le jeune Black grognait de contentement.
— Monsieur et Madame Potter n'ont rien dit lorsque tu leur as demandé que je reste dormir avec toi ?
— Rien, à part qu'on était majeurs et responsables.
— Je vois, répondit Sofia.
Elle bailla longuement et Sirius se mit à lui caresser les cheveux. Sofia ferma les yeux un instant. Juste un instant. Et elle s'endormit. Le jeune homme l'observa un instant et lui embrassa le front, avant de fermer les yeux à son tour. Elle lui avait vraiment trop manqué. Comment allait-il bien pouvoir faire l'année prochaine ?
