CHAPITRE 18 : DANS L'ATTENTE D'UN HIBOU
Lundi 11 juillet 1977
Sofia en était à sa quatrième visite de la journée et elle pressentait que cet appartement serait le bon. Il s'agissait d'un loft à l'aspect industriel réhabilité en appartement confortable.
Elle disposait donc d'une très grande pièce à vivre, avec cuisine, salon et salle à manger donnant sur un mur de fenêtres derrière lequel se trouvait une longue et étroite terrasse. L'appartement avait une mezzanine qu'il était possible d'isoler grâce à des grands panneaux de bois sur laquelle se trouvait une chambre et une autre petite pièce : la salle de bain. Parfait.
L'agent au cheveux vert se tourna vers elle et demanda :
— Il vous convient ?
— Parfait. Je le prend. Puis-je avoir les clés ?
Le vendeur la regarda, surpris.
— Vous n'aurez pas les clés avant plusieurs semaines, le temps de faire les démarches.
Sofia fronça les sourcils. Plusieurs semaines ? Hors de question qu'elle continue de manger l'infecte soupe au pois du Chaudron Baveur tout ce temps.
— C'est hors de question. Je peux payer la totalité de la somme demandée dès maintenant. Je dois y emménager dès ce soir.
Le vendeur paniqua un instant et lui dit qu'il allait faire tout son possible pour convaincre le propriétaire. Il se précipita dans la rue à la recherche d'une cabine téléphonique pour le joindre au plus vite.
Sofia patienta comme elle put en parcourant l'appartement. Le vendeur avait parlé d'une surface de soixante mètres carrés au sol. Elle ne savait pas vraiment à quoi cela correspondait, mais elle avait largement de la place. Plus que largement.
Elle se rendit sur la petite terrasse et observa la rue en contre-bas. Il s'agissait d'une rue animée, avec quelques petits commerces. Le quartier de Camden était un quartier populaire et humain, c'est ce qui l'avait tout de suite séduit. Quelques bandes de jeunes traînaient au coin des rues, les oreilles percées et les cheveux teint dans des couleurs extravagante. Sofia sourit. Oui, elle allait se plaire ici.
Le vendeur revint près d'une demi-heure plus tard et déclara :
— Le propriétaire accepte de vous laisser les clés ce soir si vous payez 150% du prix demandé.
Sofia haussa les épaules et accepta, sous les yeux médusés du vendeur :
— Mais l'appartement est déjà cher vous savez ? On avait une belle marge de négociation et...
— J'en ai besoin aujourd'hui. Je paierai le prix qu'il faut.
C'est ainsi que Sofia acheta son premier appartement. A un prix qui défiait tout entendement pour le pauvre agent immobilier qui l'avait accompagné dans cet achat.
OoOoO
Le soir même, elle avait vidé sa chambre du Chaudron Baveur et investi les lieux. Heureusement pour elle, elle était une sorcière, et put donc meubler et nettoyer son appartement assez rapidement. En quelques heures, l'endroit était vivable.
La pièce à vivre était garnie d'une table en bois et de chaises en métal (elle n'était pas parvenue à leur donner un aspect de bois). Le salon était emplie de coussin et de fauteuil moelleux. La cuisine avait vu ses placards se remplir assez rapidement de vivres et de vaisselles. La salle de bain n'avait connu aucune transformation, si ce n'est l'apparition d'un rouleau de papier toilette. Enfin, la chambre s'était vue encombré d'un immense lit king size et de plusieurs bougies, ainsi que d'une petite armoire. Parfait.
Sofia avait également profiter de la fin de sa journée pour faire un peu de shopping dans les magasins moldus. Les meubles pouvaient certes être créé par métamorphose, mais elle avait envie d'acheter une jolie décoration.
Elle avait donc fait l'acquisition de plusieurs cadres où elle avait affiché des photos de son père elle, des maraudeurs et elle, de Sirius et elle, etc. Elle avait également craqué pour une énorme plante verte qu'elle avait eu beaucoup de mal à traîner dans un coin sombre afin de la rétrécir à l'écart de la vue des moldus.
Finalement, à vingt-deux heures pétantes, elle avait enfin son chez-elle aménagé, propre et douillé. En revanche, elle était véritablement épuisée. Elle se coucha donc toute habillée, pressée de faire découvrir son petit nid douillé à ses amis.
Mardi 12 juillet 1977
Lorsque Sirius ouvrit les yeux ce matin là, le soleil était déjà haut dans le ciel. Il se dirigea d'un pas traînant vers la cuisine dans le but de boire un chocolat chaud et fut surpris d'y trouver Monsieur Potter. L'homme était habituellement au travail à cette heure-ci.
— Bonjour Sirius, bien dormi ?
— Oui, très bien et vous ?
— Bien, je te remercie. Tu as du courrier, je crois que c'est Sofia.
L'homme désignait une enveloppe sur la table que Sirius se dépêcha d'ouvrir. Il était pressé de savoir si elle avait enfin trouvé un appartement. Qui disait appartement disait tout d'abord sécurité pour la jeune femme qui s'éloignait du Chemin de Traverse, peu fréquentable en ce moment. Mais qui disait appartement disait également possibilité de se retrouver seul tous les deux dans un endroit loin de tout.
Il parcourut la lettre des yeux.
Salut Black !
Je suis sûre que tu vas encore de te lever à pas d'heures. C'est pourquoi j'ai pris le temps d'aller acheter un hibou ce matin afin qu'on puisse correspondre plus facilement. Il s'appelle Nox et est tout noir. Il a très mauvais caractère. En fait, il te ressemble beaucoup. Bref.
Sirius interrompit un instant sa lecture pour sourire, amusé par les propos de la jeune femme.
J'ai enfin trouvé un appartement ! Tu verrais, il est immense ! Et j'ai acheté un énorme lit pour que même tes grosses fesses puissent y tenir (en fait je l'ai pas acheté, je l'ai métamorphosé à partir d'un livre. Il est horriblement inconfortable. Je vais aller en acheter un cette après-midi dans une boutique moldue).
Il rit plus franchement cette fois-ci sous le regard doux et amusé de Monsieur Potter. Puis reprit sa lecture pour le dernier paragraphe de la lettre.
Si tu veux me rejoindre aujourd'hui, je te joins mon adresse. Tu pourras avoir l'honneur de choisir notre lit conjugal avec moi (je plaisante, c'est moi qui choisit). Embrasse James et ses parents pour moi, mais dis leur que je ne veux pas les voir chez moi ce soir. Ce soir, on est que tout les deux. D'ailleurs viens pas les mains vides, achète des bonbons. Merci. A ce soir, bisous.
Sirius souriait toujours comme un imbécile. Sofia avait l'air réellement surexcitée par l'achat de son appartement. Il jeta un coup d'œil à Monsieur Potter, n'osant pas lui demander de le déposer à l'adresse de Sofia. Pourtant, l'homme semblait avoir deviné sa demande puisqu'il dit :
— Je peux te déposer en partant travailler. Mais je pars dans trente minutes.
Sirius ne se le fit pas dire deux fois et il courut dans sa chambre pour préparer ses affaires, prendre une réserve de chocogrenouilles et s'habiller. En vingt-cinq minutes, il était fin près, bien qu'un peu essoufflé. Il avait même eut le temps de prendre une douche et ses cheveux humides gouttaient sur son t-shirt jaune. James, qui l'avait rejoint dans le hall, boudait de ne pas pouvoir venir.
— Je vois pas pourquoi j'ai pas le droit de venir avec toi, c'est mon amie aussi.
— C'est ma petite-amie Cornedrue. Tu veux dormir entre nous aussi ?
Le jeune Potter leva les yeux au ciel et continua de bouder un instant avant de dire :
— Fais lui promettre de nous inviter rapidement.
— L'anniversaire de Peter est dans deux jours, je pense qu'elle compte le faire chez elle.
James acquiesça et s'éloigna en direction de l'étage. Il charriait Sirius mais il n'avait aucune envie d'être là quand ses amis commenceraient à ... Beurk.
OoOoO
L'après-midi avait été bien remplie. La plupart des meubles que Sofia avait métamorphosés à partir d'objets étaient réellement inconfortables et ils durent aller acheter du mobilier un peu partout. Heureusement pour eux, à peine sortie des boutiques, ils jetaient un sortilège à l'objet et le glissait dans leur poche.
Ils s'amusèrent beaucoup à fouiner dans tous les magasins à la recherche de l'objet le plus moche de la boutique. Sirius gagna cette compétition lorsqu'il montra à Sofia une statuette de canard en porcelaine aux couleurs criardes qui couinait d'un air désagréable dès que l'on passait devant. Ils furent prit d'un immense fou rire et furent éjecter en dehors de la boutique par l'un des responsables.
Il rentrèrent à l'appartement peu après dix-neuf heures, les bras chargés de pizza qu'ils avaient achetées en chemin. Une fois à l'intérieur, Sofia fit disparaître les meubles qu'elle avait créés pour les remplacer par les meubles achetés plus tôt. C'est à dire deux canapés semblables à ceux de la salle commune de Gryffondor, six chaises en bois plutôt simples, un immense lit, un matelas, deux armoires et quelques petits meubles de rangement. Parfait.
Sirius observa la table en bois qui trônait dans l'appartement et demanda :
— Tu n'as pas racheté de table. A partir de quoi as-tu créé celle-ci ?
— Mon manuel d'Histoire de la Magie.
Sirius pouffa de rire sous le regard vexé de Sofia. Ce livre ne lui avait jamais été aussi utile qu'à cet instant.
La soirée se déroula tranquillement, tandis qu'ils mangeaient avec appétit leurs pizzas puis les chocogrenouilles apportées par SIrius. Ce dernier jeta un regard autour de lui et dit :
— C'est quand même dingue que tu aies ton propre appartement. Ça fait tellement... adulte.
— M'en parle pas. J'ai l'impression d'avoir pris dix ans depuis la remise des diplômes alors que c'était il y a une semaine !
Sirius l'observa malicieusement et déclara :
— C'est vrai que je commence à voir quelques rides aux coins de tes yeux.
Il n'en fallut pas plus pour déclencher la bataille d'oreillers du siècle. Sofia écrasa le sien dans le visage de Sirius qui ne tarda pas à répliquer. Ils se poursuivirent une bonne dizaine de minutes dans l'appartement, souhaitant avoir le dernier mot de cette petite guerre entre eux.
Finalement, Sirius sauta sur Sofia qui tomba à la renverse sur l'un des canapés, entraînant le jeune homme avec elle. Il se retrouva alors à califourchon au-dessus d'elle, leurs visages à quelques centimètres seulement l'un de l'autre. L'effet ne se fit pas attendre, ils lâchèrent chacun leur oreiller pour s'embrasser à en perdre haleine.
Sofia sentit la douce chaleur du désir l'envahir immédiatement, tandis que Sirius glissait sa langue dans sa bouche. Ils s'embrassèrent longtemps, chacun cherchant à prendre le dessus sur l'autre, avant de se reculer légèrement à bout de souffle. Sirius posa son front sur celui de la jeune femme. Il parcourut son visage des yeux, se demandant encore par quelle miracle il avait pu tomber amoureux d'une gamine capricieuse comme elle. Sofia posa sa main sur la joue du jeune homme et chuchota :
— A quoi tu penses ?
— Je pense que je suis beaucoup trop bien pour toi. Mais que je t'aime quand même comme un fou.
Sofia éclata de rire, pas vexée pour un galion. Elle plongea ses yeux dans ceux de Sirius et dit :
— Je t'aime aussi Black. Beaucoup trop pour notre propre bien.
Sirius se redressa légèrement, l'entraînant avec elle, et il se retrouvèrent debout rapidement. Sofia comprit immédiatement et entraîna le jeune homme vers la mezzanine. Sirius la suivit sans rien dire, le cœur battant.
Une fois dans la chambre, ils abandonnèrent tout bon sens et toute patience. Sirius se jeta sur les lèvres de la jeune femme et glissa sa main droite dans les cheveux blonds de Sofia, sa main gauche se logeant au creux de ses reins. Sofia, pas en reste, glissa ses deux mains sous le t-shirt jaune de Sirius afin de les poser sur son torse.
Ils s'embrassèrent à en perdre haleine, comme s'il s'agissait du dernier baiser qu'ils pourraient échanger avant plusieurs années. Cédant la première, Sofia fit passer le t-shirt de Sirius par dessus sa tête afin de dénuder son torse. Sirius, loin d'être en reste, envoya le débardeur de Sofia rejoindre le sien au sol.
Sofia se rendit alors compte qu'elle ne portait pas de soutien-gorge, comme la plupart du temps. Sa poitrine était tellement petite que ce n'était pas nécessaire. Alors, pendant un très court instant, elle ressentit un instant de doute et de peur à exposer ainsi ses complexes physiques aux yeux de Sirius ; mais le regard brûlant qu'il lui renvoya fit s'envoler tous ses doutes.
Leurs lèvres toujours scellaient dans un baiser passionné, Sofia descendit ses mains sur le ventre de son amant, s'approchant du bouton de son jean. Sirius frissonna sous cette caresse et grogna d'impatience contre la bouche de la jeune femme. Comprenant le message et l'impatience de son partenaire, elle déboutonna le jean de Sirius, effleurant au passage son sexe. Sirius gémit. Sofia se sentit consumée par le feu du désir qui remonta de ses reins à l'entente de ce son.
Le jean du jeune homme tomba au sol et il se retrouva uniquement vêtu de son boxer gris. Gris comme ses yeux. Sofia s'y noya tandis que Sirius déboutonnait son short, la laissant à son tour uniquement vêtu d'une culotte en coton noir. Elle ne portait jamais de dentelle, ça grattait. Sirius passa doucement sa main sous son nombril, caressant sa peau douce.
La douceur remplaça soudainement le feu de la passion et Sirius colla son front à celui de la jeune femme. Plongeant son regard dans le sien, il glissa sa main gauche sur la joue de la jeune femme et murmura :
— Tu me rends vraiment fou, Petrov...
Sofia lui offrit un sourire mutin, et le tira vers le lit, sa presque-nudité oubliée, la gêne envolée. Sofia s'allongea sur le dos, tandis que Sirius se plaçait au-dessus d'elle, déposant un millier de baiser dans son cou et sur sa clavicule. Il descendit doucement vers la poitrine de la jeune femme et Sofia se tendit. Elle haïssait sa poitrine minuscule. Pourtant Sirius l'embrassa avec tout autant de passion et d'amour. Alors elle se détendit. Après tout, c'était Sirius. Elle lui confierait sa vie.
La force de ses sentiments la frappa à ce moment-là. Sirius et elle, ce n'était pas qu'une petite amourette d'adolescent. Sofia le savait, elle le savait depuis très longtemps même. A partir de ce jour, il serait le seul. Peu importe ce qui arrivait, il n'y aurait toujours que lui.
Elle perdit le fil de ses pensées lorsque Sirius embrassa la peau située juste sous son nombril. Il tira sur l'élastique de sa culotte et Sofia releva doucement les fesses pour l'aider. Elle se retrouva entièrement nue, mais ne put construire aucune pensée cohérente puisque Sirius embrassa doucement son clitoris.
La décharge de sensation que cela envoya dans son corps lui coupa le souffle. Galvanisé par sa réaction, Sirius continua son petit manège : embrassant, léchant, soufflant, caressant... Sofia se mit rapidement à haleter, noyant sa main dans les cheveux mi-long de Sirius, soupirant son prénom.
La sensation était tellement délicieuse qu'elle avait l'impression d'être dans du coton. Elle ne sentait plus que le toucher de Sirius, elle ne respirait plus que son odeur, elle n'entendait que ses gémissements, et elle ne voyait que lui. Oui, elle ne voyait que lui. Lui et son regard voilé par le désir. Lui et ses gestes doux et passionnés. Lui, tout simplement.
N'y tenant plus, elle renversa la situation en plaquant Sirius contre le matelas. A califourchon sur lui, assise sur son entre-jambe gonflée toujours retenue par son boxer, elle se mit à l'embrasser à pleine bouche. Elle déversa dans ce baiser toute sa passion, tout son amour.
Dans des gestes précipités, elle débarrassa Sirius de son boxer et posa une main sur son sexe pour y imprimer de léger va-et-vient. Elle se montrait douce dans ses gestes, pourtant ses baisers montraient clairement qu'elle atteindrait bientôt la limite de son self-contrôle.
Sirius était dans un état proche du sien. Sa respiration était saccadée et son cœur battait à toute vitesse dans sa poitrine. Lorsque Sofia se détacha de ses lèvres pour les diriger vers son entre-jambe, il crut qu'il allait défaillir. Avant même que sa bouche n'entre en contact avec son sexe, il repoussa doucement la jeune fille.
— Sofia...
Elle comprit. Il ne parviendrait pas à se contrôler si elle commençait comme ça. Cela lui donna encore plus chaud. Elle se pencha alors du lit pour attraper sa baguette dans son short laissé au sol. Malgré l'excitation du moment, il ne fallait pas oublier de se protéger. Hormis les maladies possibles, elle n'avait pas envie d'un petit Sirius. Enfin, pas tout de suite en tout cas.
Elle pointa la baguette sur son ventre et murmura la formule contraceptive qu'elle avait appris quelques années plus tôt avec son ancien petit-ami. Sirius l'observa faire, impatient. Sofia se rapprocha alors de lui et l'embrassa avec toute la douceur dont elle était capable.
Elle passa ses jambes au-dessus du jeune homme, toujours allongé sur le dos, et se baissa lentement vers son sexe. L'union de leur deux corps fut incroyable. Sirius gémit son nom, tandis que Sofia plongeait son visage dans le cou de son amant. Ils restèrent un instant immobile, tentant de réguler les émotions qu'ils ressentaient.
Sa position dominante laissait à Sofia le choix de la cadence qu'elle voulait donner à leurs ébats, et elle se contenta de gestes lents, profonds et doux. Sirius l'observait, le regard plus amoureux que jamais. Elle était à califourchon sur lui, utilisant les muscles de ses cuisses pour permettre le va-et-vient sur son sexe.
Il était totalement à sa merci. Il posa sa main sur la joue de Sofia et murmura :
— Je t'aime.
Sofia lui sourit et se pencha pour l'embrasser, déclenchant une vague de plaisir dans son bas-ventre face à ce mouvement brusque après autant de mouvements contenus et doux. Les positions s'inversèrent alors, Sofia se retrouva sur le dos tandis que Sirius prenait le dessus. Ils étaient tous les deux arrivés au bout de leur patience et de leur résistance.
Les mouvements se firent plus rapides et plus saccadés, tandis que Sirius profitait de sa position pour caresser le clitoris de Sofia. Elle fut la première à se perdre dans le plaisir. Elle cria son prénom, les larmes aux yeux, en se cambrant violemment. Il la rejoignit presque immédiatement, avant de retomber sur le matelas.
Il ne sortit pas d'elle et la prit dans ses bras un long moment. Il se sentait si bien, si complet. Cela faisait deux mois que Sofia et lui s'étaient embrassés pour la première fois. Et ce soir, ils avaient enfin formé une seule et même entité.
Sofia se mit à remuer dans ses bras et Sirius se recula, brisant ainsi la communion de leurs deux corps luisant de transpiration. Sofia lui jeta un regard doux et amusé et murmura :
— On n'est pas dans un film Sirius, faut que je passe faire pipi et me nettoyer avant qu'on se couche.
Sirius éclata de rire face à son naturel et la libéra de l'emprise de ses bras. Sofia se leva, entièrement nue mais ayant perdue toute pudeur après leurs ébats. Elle se dirigea vers la salle de bain et Sirius se leva à son tour. Il réorganisa les draps sur le lit, déposa leurs affaires sur une des commodes de la chambre, puis se rendit dans la salle de bain lorsqu'il entendit l'eau de la douche couler.
Il rejoignit Sofia dans la pièce. Pour une douche avec elle. Et plus si affinité. Il n'était pas sur d'être un jour rassasié de la jeune femme.
Jeudi 14 juillet 1977
Sofia ouvrit les yeux lorsqu'elle entendit Nox hululer de mécontentement. Elle pesta un instant puis sortit du lit pour aller ouvrir au hiboux qui avait l'air d'avoir envie de se dégourdir les plumes. Vêtu d'une culotte et du maillot de Sirius qu'il avait oublié de reprendre la veille en repartant, elle se dirigea vers la cuisine pour mettre en marche sa cafetière.
Tandis que le liquide coulait doucement, elle se dirigea vers la terrasse. Elle ne fut pas surprise d'y trouver trois enveloppes. Elle les ramassa en souriant et retourna à l'intérieur. Sofia prit une tasse dans le placard et se versa un café tout en ouvrant la première lettre. Elle était de Peter, dont c'était l'anniversaire aujourd'hui. Elle avait proposé à ses amis de le fêter ici.
« Bonjour Sofia, merci pour mon anniversaire ! J'espère que tu vas bien ! Je serais ravi de venir fêter mes dix-sept ans chez toi avec les garçons. Je ramène à boire et à manger, ainsi qu'un matelas. A ce soir, bisous, Peter »
Sofia sourit. Elle avait proposés aux Maraudeurs de dormir chez elle et elle pressentait que cela ne serait pas la dernière fois que son salon se transformerait en dortoir improvisé. Amusée, elle attrapa la deuxième enveloppe, qui venait de Remus.
« Salut Sofia ! Je serais présent ce soir, j'emmène à boire et du chocolat. Tu me prêtes un de tes canapés pour dormir ? Je prends mon oreiller et une couverture. A ce soir, tu me manques, Remus »
Elle rit doucement et but une grande gorgée de café avant de se saisir de la dernière enveloppe. James et Sirius. Elle attrapa le premier bout de parchemin. Celui de James.
« Salut Sof' ! Je serais bien évidement présent puisqu'une fête sans James Potter n'est pas une fête réussie. Je ramène une cargaison de Bièraubeurre et peut-être de quoi manger. Je verrais bien ce que Noisette a le temps de cuisiner. J'ai bien reçu le cadeau de Peter ce matin, t'as du papier cadeau pour l'emballer ? Je sais pas faire un beau paquet. Bref. A ce soir ! James.
PS : Soyez sages Sirius et toi ce soir. D'après ce que j'ai compris, ta chambre n'est pas vraiment isolée de la pièce à vivre. Et vu l'air béat qu'il avait en rentrant hier, je me doute que vous n'avez pas jouer à la bataille explosive. Donc PAS DE SEXE DEVANT MOI ! Bisous ! »
Elle éclata clairement de rire, pas gêné pour deux sous que James soit au courant de sa vie sexuelle. Elle avait dix-huit ans et Sirius dix-sept ans. Il était plus qu'évident qu'ils seraient rapidement sexuellement actif, surtout qu'ils avaient un lieu pour le faire maintenant, contrairement à lorsqu'ils étaient à Poudlard.
Elle attrapa la lettre de Sirius et la lut en terminant son café :
« Salut Petrov. Compte sur moi ce soir. Je t'aime, Sirius. »
C'était court et terriblement efficace. Elle attrapa un bout de pain de mie dans l'un de ses placards et le grignota pensivement. Elle avait des courses à faire et une fête à préparer. La cavalerie débarquait dans huit heures. Il n'y avait pas de temps à perdre.
OoOoO
Dix-huit sonna dans le quartier quand Sofia mit la dernière touche à sa superbe décoration de crémaillère d'anniversaire. L'appartement était couvert de ballons multicolores qu'elle avait fait léviter, mais également de guirlandes lumineuses et de fanions colorés. On aurait dit une kermesse d'école, mais peu importait.
Elle jeta un coup d'oeil à sa table de salle à manger, transformée en buffet pour l'occasion, où s'entassait déjà différentes douceurs (chips, pizzas, ...) ainsi que quelques boissons. Profitant de sa fausse carte d'identité moldue, elle avait acheté une cargaison de rhum moldu. Cela lui avait coûté presque aussi cher que son lit, mais au moins elle avait de la réserve pour quelques mois.
A côté de la nourriture et des boissons, elle avait disposé de la vaisselle jetable colorée, des gobelets, ainsi que des chapeaux pointues en carton. Elle les avait trouvé dans un magasin moldu et n'avait pas pu résister.
On frappa à la porte et elle se détourna pour aller ouvrir. Elle tomba nez à nez avec James Potter qui lui plaqua un baiser sonore sur la joue avant de se précipiter dans l'appartement pour le visiter de fond en comble.
Sofia le regarda s'agiter, déjà épuisée d'avance, avant que Sirius ne l'embrasse doucement sur la bouche pour la saluer. Il se dirigea de lui-même vers la table pour y déposer leurs achats à James et lui. Elle remarqua trois bouteilles de vodka et sourit. Tandis que James montait en courant vers la mezzanine, Sofia dit à Sirius :
— Tu sais que je peux en avoir des tonneaux gratuitement ? Pourquoi vous en avez acheté ?
Sirius haussa les épaules. James s'était occupé des achats, lui avait simplement porté les sacs. En parlant de James, celui-ci revenait en courant vers elle et en criant :
— Il est mortel ton appartement Sofia !
De nouveaux coups à la porte permirent à Sofia d'échapper à l'enthousiasme débordant de James. Elle ouvrit la porte et Remus entra alors, plus calmement que les précédents visiteurs. Il la prit dans ses bras et Sofia lui rendit son étreinte en souriant. Le jeune loup-garou lui avait beaucoup manqué.
— Remus, bas les pattes ! cria Sirius depuis la pièce à vivre.
Remus et Sofia échangèrent un regard complice et éclatèrent de rire avant de rejoindre les deux autres. Ils finirent d'installer leurs achats respectifs tandis que Sofia emballait avec application le cadeau de Peter. Il s'agissait de la collection complète des Contes de Grimm, illustrés à la main. Il ne manquait plus que la star de la fête.
Peter arriva près d'une demi-heure plus tard, s'excusant pour son retard. Il s'était perdu dans le métro. Sofia lui expliqua que cela lui arrivait au moins deux fois par jour et ils rirent de bon cœur. La soirée pouvait enfin commencer.
OoOoO
Cinq heures après l'arrivée de Peter, la fête battait toujours son plein. L'alcool aidant, les esprits s'étaient rapidement détendus. James, une cravate nouée autour de la tête, était en train de danser un tango sensuel avec Remus, qui riait aux larmes. Peter, bras dessus bras dessous avec Sirius, chantait en chanson paillarde à pleins poumons. Sofia, en pyjama composé d'un short et du maillot de Sirius, était debout sur le canapé et dansait comme jamais en sautant sur le pauvre meuble.
Lorsque la musique du tango prit fin, Remus s'approcha d'elle et lui proposa sa main pour l'aider à descendre, ce qu'elle accepta avec empressement. La terre tournait beaucoup trop vite pour qu'elle prenne le risque de descendre seule.
James lui jeta un regard moqueur et demanda :
— On tient plus l'alcool Petrov ?
— Toujours plus que toi, Potter.
Il n'en fallut pas plus pour lancer un énième concours de boissons. Les cinq amis s'assirent à même le plancher de l'appartement, en tailleurs et firent léviter vers eux les bouteilles qui les intéressaient. Sofia prit de la vodka, comme toujours, tandis que les quatre autres préféraient prendre du rhum. C'était de toutes manières les deux seuls choix d'alcool fort dont ils disposaient.
Remus, la bouche déjà pâteuse, demanda :
— On joue au même jeu qu'au bal de noël ?
James, toujours maître de cérémonie dans ces cas-là, déclara :
— Non. On joue à Action ou Vérité.
Sofia pouffa et demanda :
— T'as quel âge James ? On est trop vieux pour jouer à ça !
— T'as peur, Petrov ?
Sofia ferma aussitôt la bouche et déboucha sa bouteille, prête à en finir. James sourit, goguenard, et reprit :
— Si on choisit vérité et qu'on ne veut pas répondre, on doit boire trois gorgées. Dans le cas d'une action, on en boit cinq. C'est parti. Peter, c'est ton anniversaire, alors à toi l'honneur.
Le jeune garçon parcourut la foule des yeux et arrêta son regard doux sur Remus :
— Remus, action ou vérité ?
— Action, répondit le loup-garou.
Peter réfléchit un instant avant de dire :
— Embrasse la personne de ton choix dans la pièce. Sur la bouche bien sur.
Sirius se mit immédiatement devant Sofia en défendant son ami de l'approcher, créant un fou rire général. Remus haussa les épaules et se pencha vers James pour déposer rapidement ses lèvres sur les siennes. Il se recula, rouge jusqu'aux oreilles, et se rassit à sa place. James éclata de rire et dit :
— Lily ne devra jamais savoir ce qu'il s'est passé dans cet appartement.
— Ce qui se passe dans l'appartement reste dans l'appartement, dit sombrement Sofia.
Le fou rire général reprit de plus belle, puis ce fut au tour de Remus de jouer. Il se tourna vers Sirius et demanda :
— Patmol, action ou vérité ?
— Vérité ?
Remus sembla réfléchir un instant avant de demander, avec un sourire plus que moqueur :
— Avec qui as-tu eu ta première fois ?
Sirius rougit immédiatement et fusilla Remus du regard.
— Tu le sais ça Remus, c'est de la triche.
— Sofia ne le sait pas elle, et je suis sûre que ça la fera beaucoup rire, répondit le loup-garou.
Intéressée, la jeune femme se tourna vers son petit-ami, curieuse d'entendre sa réponse. Sirius rougit d'autant plus et déclara :
— Avec Mary Glood.
Sofia éclata de rire sans pouvoir se retenir. Sirius se justifia aussitôt :
— J'étais en troisième année, et...
— Mary Glood ? Oh non c'est beaucoup trop pour moi, le coupa Sofia, les larmes aux yeux à force de rire.
Mary Glood était une Serdaigle de l'année de Sofia qui était connu pour être... une véritable brute. Elle mesurait deux bons mètres et était aussi large qu'une armoire à glace. Rien que d'imaginer Sirius à treize ans à côté d'elle, Sofia était prise d'une crise de rire sans précédent. James laissa apparaître un sourire rusé sur ses lèvres et dit :
— Il a eu du mal à trouver l'entrée si tu veux tout savoir !
Sofia se mit à pleurer de rire, se laissant tomber sur le sol en se tenant le ventre tellement elle riait. Sirius, rouge comme une tomate, voulut prendre James à son propre jeux et déclara :
— Tu peux demander à Sofia, je n'ai plus aucune difficultés à trouver l'entrée maintenant.
La tête de James à cet instant valait tous les galions du monde. Il était cramoisie et tentait de supprimer de sa tête l'image de Sirius et Sofia en plein coït. Il se boucha les oreilles quand Sofia en rajouta une couche :
— Ah oui c'est vrai ça ! Il l'a trouvé plusieurs fois, très facilement.
James fit semblant de faire un malaise et tout le monde rit de bon cœur. La soirée ne faisait que commencer.
Vendredi 15 juillet 1977
Le soleil était proche de se lever lorsque la fête se termina. Peter, roulé en boule sur son matelas, dormait avec un grand sourire aux lèvres, tandis que Remus et James était chacun dans un des canapés. Le premier dormait d'une manière plutôt élégante, ce qui n'était pas le cas du jeune Potter. La bouche grande ouverte, il ronflait bruyamment, de la bave s'écoulant doucement sur son menton.
Sur la mezzanine, séparée du salon par des panneaux de bois, Sofia dormait profondément sur le torse de Sirius pendant qu'il lui caressait les cheveux. Sirius ne dormait pas. James ronflait trop fort. Sofia remua doucement contre lui et il resserra sa prise autour du corps de la jeune femme.
Sirius Black ne s'était jamais senti aussi heureux qu'à cet instant. Oui, à cet instant tout marchait pour le mieux pour lui. Ses amis, Sofia, les Potter. La vie lui souriait enfin.
Mercredi 20 juillet 1977
Sofia transplana fièrement devant la demeure des Potter. La veille, elle avait passé et obtenu avec brio son permis de transplanage international. Elle n'en était pas peu fière et comptait bien transplaner même pour aller de ses toilettes à sa cuisine désormais. Le point le plus positif étant qu'elle n'aurait plus à prendre le métro moldu qui était clairement son enfer personnel sur Terre à égalité avec l'Histoire de la Magie.
Ce soir avait lieu la pleine lune. Sofia, Sirius et James avait bricolé une histoire foireuse à propos d'une soirée poker pour que Sofia puisse venir passer la nuit au manoir et ainsi se transformer à l'extérieur plutôt que dans son appartement. Il était certes grand, mais il manquait quelques hectares pour satisfaire l'envie de liberté du loup en elle.
Ce fut Madame Potter qui l'accueillit, son mari étant encore au travail. Sofia ne comprenait pas comment cette femme faisait pour être rayonnante au quotidien. Elle avait toujours l'air joyeuse, jeune et jolie, malgré le fait qu'elle ait du élever James Potter, puis Sirius Black. Indéniablement, pour Sofia, elle incarnait l'archétype de la mère indépendante et courageuse.
— Bonjour Sofia, comment vas-tu ?
— Très bien, Madame. Et vous ? Vous êtes toujours aussi rayonnante c'est incroyable.
— Arrête dont de me flatter et va retrouver les deux énergumènes qui me servent de fils. Ils t'attendent avec impatience.
Sofia rit doucement et prit la direction de la chambre de Sirius où elle savait que ses amis l'attendaient. Alors qu'elle montait l'escalier d'une démarche pressée, Madame Potter l'interpella :
— Oh Sofia ! Cela te va si ce soir nous mangeons du poisson ? Je ne sais pas si tu aimes ça.
Sofia grimaça sans le vouloir. Il n'y avait rien qu'elle détestait plus au monde que les poissons. Rien. Madame Potter éclata de rire devant son expression et Sofia rougit de honte, s'empressant de répondre :
— Ne vous en faites pas pour moi, je ne mangerai que les légumes. C'est déjà très gentil de m'accueillir chez vous.
— Je vais demander à Noisette de te faire cuire du poulet. Ne t'en fais pas. Pour le dessert je suis sûre de ne pas me tromper au moins, j'ai commandé des flans antillais au pâtissier du quartier.
Sofia la remercia chaleureusement, salivant d'avance à l'idée de manger ce flan qui lui faisait réellement envie.
— Allez file ! Sirius va s'impatienter.
Sofia lui sourit et reprit l'ascension des escaliers. Elle avait toujours l'impression de passer un peu de temps en famille quand elle venait chez les Potter. Et elle ne leur en serait jamais assez reconnaissante. C'est ce qu'elle se disait lorsqu'elle pénétra dans la chambre de Sirius et qu'elle fut noyé sous les câlins de ses deux amis, ravie de la retrouver après presque une semaine sans se voir.
